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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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14 juillet 2017

Paul Constant Delagrange (1890-1914).

Paul_Constant_Delagrange

Natif du département de la Haute-Saône, Paul Constant Delagrange naît le 24 juillet 1890 dans la commune de Breuches, où ses parents se sont mariés le 7 octobre 1889.

Son père, qui se prénomme Joseph, travaille comme fileur de coton dans une entreprise locale, la filature « Bezançon ». À la naissance de son fils, il a 33 ans. Sa mère, Joséphine Lecomte, est âgée de 26 ans et n’exerce pas de profession.

Deux instituteurs du village accompagnent Joseph à la maison commune, pour venir apposer leurs signatures de témoins sur l’acte de naissance de Paul Constant. Les trois hommes sont reçus par le maire Émile Parisot.

Le père de Paul, qui est devenu contremaître de filature, décède le 21 juillet 1901 à l'âge de 43 ans. Accident ? Maladie ? Les circonstances de sa mort ne sont pas connues.

Le jeune Delagrange quitte l’école communale après avoir obtenu son certificat d’études. Il sait lire, écrire et compter.

La fiche signalétique et des services de cet homme nous indique qu’il travaille à Paris. Il est à noter qu’une première profession avait été inscrite sur cette fiche avant d’être rayée. Le métier de valet de chambre a été barré pour être remplacé par celui d’ajusteur-mécanicien. À quel moment Paul Constant a-t-il quitté Breuches ?

Nous n’avons aucune indication qui nous permette de fixer une date, même approximative, de son arrivée dans la capitale.

Toutefois, après avoir consulté le registre de recensement de Breuches réalisé en 1906, nous apprenons que son nom figure toujours parmi les habitants de la commune. Il vit avec sa mère qui s’est remariée avec un certain Paul Delagrange,  cafetier du village, qui demeure dans la rue de la Filature.

Devançant l’appel sous les drapeaux, il se rend à la mairie du 16e arrondissement, avenue Martin, le 15 mars 1910, pour venir y signer un engagement volontaire d’une durée de trois ans. Aucun document ne permet de connaître les motivations qui ont poussé cet homme à faire ce choix.

En tant qu’engagé volontaire, il choisit d’être affecté au 149e R.I.. Il se rend gare de l’est pour aller à Épinal où il rejoint son corps le 18 mars.

Nommé caporal le 11 janvier 1911, puis sergent le 26 septembre 1912, il signe à nouveau, le 23 novembre 1912, un contrat d’une durée d’un an à compter du 15 mars 1913, puis, le 2 février 1914, un autre de deux ans à compter du 16 mars 1914. Le conflit contre l’Allemagne n’est pas loin…

Une photographie de groupe le montre en présence de sous-officiers de la 1ère compagnie du 149e R.I., commandée par capitaine Lescure en 1914. Elle valide son affectation dans cette unité, pour une partie de sa courte carrière militaire.

Pour en savoir plus sur ce cliché, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Photographie_groupe_sous_officiers_1er_compagnie_149e_R

Il devient sergent-major, mais ce grade n’est pas notifié sur sa fiche matricule.

De nouvelles questions se posent à propos de ce sous-officier !

A quel moment a-t-il été nommé dans ce grade ? Avant ou après l’ouverture des hostilités contre l’Allemagne ? Était-il à la 1ère où dans une autre compagnie lorsque son régiment a quitté Épinal le 1er août ?

Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que Paul Delagrange survit au premier mois de la guerre, mais pas au second et qu’il est à la 9e compagnie au moment de son décès.

Le sergent-major Delagrange est conduit à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, après avoir été blessé le 19 septembre dans le secteur du petit village marnais de Souain, qui se trouve près de Suippe. Le sergent-major Delagrange décède le 25 septembre 1914.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Section_du_149e_R

Paul Constant Delagrange a été inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 9 août 1921) :

« Sous-officier brave et dévoué. Mort pour la France, le 25 septembre 1914, des suites de ses blessures reçues en se portant courageusement à l’attaque du village de Souain. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile d’argent.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune de Breuches-lès-Luxeuil.

Le sergent-major Delagrange repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal de Châlons-en-Champagne. Sa sépulture porte le n° 3965.

Sepulture_Paul_Constant_Delagrange

Paul Constant Delagrange ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Paul Constant Delagrange a été consultée sur le site des  archives départementales de la Haute-Saône.

Les sites « Gallica » et « mémoire des hommes » ont été visités pour construire cette petite notice biographique.

La photographie de la sépulture du sergent-major Delagrange a été réalisée par N. Galichet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à N. Galichet, aux archives départementales de la Haute-Saône et à la mairie de Breuches-lès-Luxeuil. 

30 juin 2017

Louis Marie Adolphe Jardelle (1890-1914).

Louis_Marie_Adolphe_Jardelle

Louis Marie Adolphe Jardelle est un parisien qui est né le 20 juillet 1890. Il voit le jour dans le petit appartement de ses parents, situé au n° 9 du cours de Vincennes, dans le 20e arrondissement. Le père, Louis Barthélémy, est âgé de 29 ans. La mère, Marie Françoise Clarisse Roger, est âgée de 30 ans.

Nous ne savons rien de la vie de cet homme avant son passage sous les drapeaux, excepté le fait que sa famille a quitté Paris. C’est à Dommarien, une petite commune de la Haute-Marne, que les Jardelle ont choisi de venir s’installer.

La fiche signalétique et des services de Louis nous apprend qu’il travaille comme cultivateur et que son degré d’instruction est de niveau 3. Cet ancien habitant de la capitale sait lire, écrire et compter.

Inscrit sous le numéro 29 du canton de Prauthoy, il se présente en bonne condition physique devant le conseil de révision. C’est donc sans surprise qu’il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste en 1911, année de ses 21 ans.

Incorporé au 149e R.I. à compter du 7 octobre 1911, il intègre, à cette date, la caserne Courcy qui se trouve à Épinal.

Le 26 septembre 1912, le soldat Jardelle est reconnu musicien. 

Le jeune soldat est maintenu sous les drapeaux au-delà de ses deux ans. Au lieu d'être libéré en octobre, la classe 1911 le fut en novembre.

Lorsqu’il passe dans la réserve active le 8 novembre 1913, le certificat de bonne conduite lui est accordé.

Quand il quitte la caserne, Louis Jardelle ne s’imagine pas un seul instant qu’il sera dans l’obligation de porter à nouveau sa tenue militaire moins d’un an plus tard, pour aller défendre son pays.

De retour à la vie civile, il retrouve sa famille et certainement son ancienne profession de cultivateur.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate, Louis est rappelé à l’activité par ordre individuel. Cet ordre lui impose de rejoindre son régiment le 1er août 1914. Lorsqu’il intègre à nouveau la caserne Courcy, celle-ci est en pleine effervescence. Les sous-officiers prennent en charge le flux des  réservistes qui arrivent en grand nombre.

Le 1er échelon du régiment est déjà en route pour la frontière lorsque Louis Jardelle reçoit son équipement.

Inscrit dans les effectifs de la 3e compagnie du 149e R.I., c’est sous les ordres du sous-lieutenant de réserve Toussaint qu’il rejoint le 1er échelon, trois jours plus tard à Vanémont.

Les réservistes du 2e échelon de la 3e compagnie se mettent sous les ordres du capitaine Islert.

Le soldat Jardelle participe à tous les combats du mois d’août 1914 dans lesquels sa compagnie est engagée. Il se bat au Renclos des Vaches près de Wisembach, au nord Abrechviller et dans la région de Ménil-sur-Belvitte. Il sort de ses engagements sans « aucune égratignure. »

Fin août, son régiment quitte la région des Vosges pour aller combattre dans le département de la Marne. C’est au cours d’un des combats qui se sont déroulés dans le secteur de Souain que Louis Jardelle trouve la mort. Plusieurs soldats de sa compagnie seront blessés.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

Section_du_149e_R

Louis Marie Adolphe Jardelle repose actuellement dans la nécropole nationale mixte de « la Crouée » de Souain-Perthe-les-Hurlus. Sa sépulture porte le n° 2522.

Sepulture_Louis_Jardelle

Le nom de cet homme est marqué sur l’une des pages du J.O. du 4 septembre 1920. Il a été décoré de la Médaille militaire, à titre posthume, avec la citation suivante :

« Soldat courageux et dévoué, tombé glorieusement aux champs d’honneur au combat de Souain, le 29 septembre 1914. »

Cette citation lui donne également droit à la croix de guerre avec étoile de bronze.

Le patronyme Jardelle est gravé deux fois sur le monument aux morts de la commune de Dommarien, une fois pour lui, une fois pour son frère. Une plaque commémorative, qui se trouve à l’intérieur de l’église du village, porte également son nom.

Monument_aux_morts_de_la_commune_de_Dommarien

Louis Marie Adolphe Jardelle ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

Le portrait de Louis Marie Adolphe Jardelle, les photographies du monument aux morts et de la plaque commémorative de l’église de Dommarien proviennent du site « MémorialGenWeb ».

Sa fiche signalétique et des services a été consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

La photographie de la sépulture Louis Marie Adolphe Jardelle a été réalisée par E. Gambart.

Un grand merci à M. Bordes, à E. Gambart, à A. Carobbi, à G. Chaillaud, à R. Paintendre,  au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de la Haute-Marne.

16 juin 2017

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz (1874-1959)

Henri_Pierre_Adolphe_Marcel_Putz

 

Les années de jeunesse

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est né le 31 janvier 1874 dans le 6e arrondissement parisien. Son père, Jean Baptiste Henri, 50 ans, est un Messin, officier de carrière.

 

Il a opté pour la nationalité française en 1872. Ce chef d'escadron d’artillerie breveté est attaché au 2e bureau de l’état-major général du ministre de la Guerre. Jean Baptiste Henri Putz deviendra plus tard général de brigade. Sa mère, Marie Madeleine Adeline Gougeon, est âgée de 36 ans. Henri Pierre Adolphe Marcel est le plus jeune d’une fratrie composée de quatre enfants. Il a deux frères et une sœur. Les trois garçons feront une carrière dans l’armée.

 

Soldat de la classe 1894, n° 15 de tirage du canton de Fontainebleau, Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est dispensé des obligations militaires. Un de ses frères se trouve sous les drapeaux au moment où il passe devant le conseil de révision. Il bénéficie de l’article 21 de la loi de 1889. Le jeune homme est déclaré « bon absent » le 1er avril 1895.

 

Périodes de formation

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz a obtenu son baccalauréat ès lettres et ès sciences. Reçu au concours d’entrée de Saint-Cyr, l’année de ses 21 ans, il entre à l’école spéciale militaire le 31 octobre 1895.

 

Henri Pierre Adolphe Marcel  Putz fait partie des élèves de la promotion de Tananarive. Il en sort le 1er octobre 1897 avec les galons de sous-lieutenant et le numéro 285 sur 539 jeunes diplômés classés. Il est affecté au 36e régiment d’infanterie de Caen. Deux ans plus tard, il est promu lieutenant. 

 

Le 24 septembre 1902, il épouse, dans la commune de Yenne, Marguerite Sabine Goybet,une savoyarde âgée de 23 ans. De cette union naîtront onze enfants.

 

En 1904, il suit les cours de l’école de tir du camp du Ruchard.

 

Désireux de gravir les échelons de la hiérarchie militaire, le lieutenant Putz tente et réussit le concours d’entrée de l’école supérieure de guerre.

 

En 1907, il fait un premier stage dans la cavalerie puis un second dans l’artillerie. Ces deux stages ont une durée de trois mois chacun. Les lieux d’affectation ne sont pas connus.

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz débute les cours théoriques de l’école supérieure de guerre le 1er novembre 1907. Le 10 septembre 1908, il est classé au 65e régiment d’infanterie. Il termine sa formation le 1er novembre 1909 avec le brevet d’état-major en poche. Il est classé 68e avec la mention « bien ».

 

Le lieutenant Putz a droit à un congé de trois mois, avec solde de présence, après cette formation. Il se retire à Paris et Fontainebleau durant cette période. Il doit maintenant faire ses preuves avec la pratique.

Cet officier est détaché comme stagiaire à l’état-major du 7e corps d’armée de Besançon pour une durée de 2 ans. Il est promu capitaine et classé au 66e R.I. le 8 novembre 1910. Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est ensuite maintenu en stage puis mis hors cadre à l’état-major du 7e corps d’armée, le 27 mars 1911.

 

Durant ces deux années, il effectue de nouveau un stage d’un mois dans l’artillerie en 1910, puis un autre dans la cavalerie de même durée en 1911. Les lieux et les dates exactes de ces stages ne sont pas connus.

 

Expériences dans le monde aérien

 

Attiré par le « monde des airs », il effectue un stage de trois semaines aux sapeurs aérostiers du 24 avril au 13 mai 1911.

 

En octobre 1911, il est affecté à la 12e compagnie du 149e régiment d’infanterie à Épinal. Il y reste jusqu'au 28 janvier 1914. Cela ne l'empêche pas de poursuivre son apprentissage de l'aéronautique.

 

Le capitaine Putz passe, avec succès, son brevet d’aéronaute le 2 avril 1912. Celui-ci porte le n° 149. Il fait ensuite un stage d’instruction d’observateur à bord du dirigeable « capitaine Ferber » du 26 juin au 10 juillet 1912.

 

Dirigeable_Capitaine_Ferber_

 

Envoyé au service d’observation aérienne d’Épinal, comme observateur en ballon, Henri Pierre Adolphe Marcel Putz, doit attendre l’arrivée du ballon « Conté » pour obtenir un poste dans le domaine de ses compétences. Jusqu’à ce que ce ballon rejoigne Épinal, il travaille comme observateur en avion.

 

Le 7 février 1913, il accomplit une reconnaissance d’une durée de 15 minutes avec le lieutenant Lucien Battini. Le 5 avril, il renouvelle l’expérience avec ce pilote. Cette fois-ci, le vol dure 20 minutes. Il s’effectue à une hauteur maximum de 500 mètres. Six jours plus tard, il est le passager du maréchal des logis Quennehen, avec qui, il va effectuer le même type de déplacement aérien. Le 15 avril, il monte une dernière fois dans l’aéroplane du lieutenant Battini, toujours dans les mêmes conditions.

 

Les_aviateurs_Quennehen_et_Battini

 

Le 13 janvier 1914, il rejoint l’état-major du 21e corps d’armée qui vient tout juste d’être créé. Henri Pierre Adolphe Marcel Putz fait encore deux stages d’observateur en ballon dirigeable à Toul avant le déclenchement de la 1ère Guerre mondiale.

 

Les années de guerre

 

Le capitaine Putz est toujours détaché comme observateur de dirigeable, au centre d’observation aérienne d’Épinal, lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate.

 

Le 11 août 1914, il est mis à la disposition de l’état-major du 21e C.A. Le dirigeable « Conté » vient d’être déclaré « hors de service ».

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz prend la direction du 2e bureau du 21e C.A..

 

Le fait de bien connaître la langue et le fonctionnement de l’armée allemande lui permet de diriger les services des interprètes qui lui sont attachés. Il commande les agents qui sont mis à sa disposition. Cet officier s’occupe également de l’interrogatoire des prisonniers, une tâche qu’il mêne avec tact et perspicacité. 

 

Bien noté par ses supérieurs, le colonel de Boissoudy, chef d’état-major du 21e C.A., rédige le texte suivant en février 1915 : « C’est un travailleur acharné, un peu lent, intelligent, instruit, connaissant bien ses règlements et les détails des services. Homme calme et réfléchi, c’est un précieux auxiliaire pour son chef de section dont la tâche était particulièrement lourde. C’est un bon cavalier.»

 

Le 21e C.A. est engagé à Verdun en mars 1916, dans la Somme de septembre à décembre 1916 puis dans l’Aisne à partir de mai 1917. Durant cette période, le capitaine Putz fait toujours partie de l’état-major de ce C.A..

 

Le 30 juillet 1917, il est mis à la disposition de l’infanterie. De nouveau au 149e R.I.,  il reçoit, le 13 août, le commandement du 3e bataillon du régiment. Il est promu chef de bataillon à titre temporaire le 29 septembre.

 

Le 23 octobre 1917, le commandant Putz est blessé à l’épaule droite par un éclat d’obus, à la sortie de son P.C.. Il s’apprêtait à quitter la parallèle de départ pour conduire ses hommes à la bataille de la Malmaison.

 

Évacué vers l’arrière, il est soigné dans un hôpital parisien. Une fois guéri, il reprend du service. Le commandant Putz ne retournera jamais en première ligne, à la tête d’un bataillon de régiment d’infanterie. À partir de la fin de l’année 1917, il est affecté à plusieurs postes dans divers états-majors, cela jusqu’à la fin du conflit.

 

Le 6 décembre 1917, Le commandant Putz est à l’état-major du 2e corps d’armée colonial, où il est nommé chef de bataillon à titre définitif le 19 avril 1918. Le 5 juillet, il est muté à l’état-major du 36e corps d’armée.

 

Placé en réserve de personnel à l’état-major de la VIIIe armée le 18 juillet, puis à celle de l’état-major du 32e C.A. à partir du 26 août, il reçoit une affectation pour l’état-major du 17e corps d’armée pour occuper le poste de chef du 1er bureau à compter du 16 septembre. Il ne reste dans cette fonction qu’une petite dizaine de jours.

 

Le 4 octobre 1918, il passe à l’état-major du commandement supérieur du nord, pour prendre la tête du 3e bureau.

 

De l’armistice à la fin de carrière

 

Une décision ministérielle du 31 janvier 1919 l’affecte à l’état-major de la 12e région. Cette affectation est  annulée. Il reçoit l’ordre de rejoindre le 21e corps d’armée pour diriger le bureau de la chancellerie de l’état-major. Le commandant Putz quitte l’état-major du gouvernement militaire de Metz le 6 février 1919.

 

Début 1922, il retrouve un régiment qu’il a bien connu avant et pendant le conflit. Cet officier est réaffecté au 149e R.I. le 1er janvier 1922. Il prend, dans un premier temps, le commandement du 1er bataillon, puis celui du 3e bataillon à compté du 1er avril 1922.

 

Il accomplit ensuite un stage au centre d’études de montagne à Grenoble entre le 27 juillet au 21 août 1922.

 

En 1923, le commandant Putz rejoint l’état-major du groupe fortifié de Savoie qui devient en 1925, toujours à Chambéry, le secteur fortifié de Savoie. Il y est nommé chef d‘état-major puis promu lieutenant-colonel le 26 mars 1928. Atteint par la limite d’âge de son grade, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 31 janvier 1932, il passe dans la réserve dont il est définitivement rayé des cadres le 14 janvier 1937 à l’issue de la période légale.

 

Le lieutenant-colonel Putz décède le 22 novembre 1959 à Chambéry à l’âge de 85 ans.

 

Décorations obtenues :

 

Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 3 mai 1916. (J.O. du 4 mai 1916) « Capitaine breveté à l’état-major d’un C.A.. Très bon officier ayant un sentiment élevé du devoir. A rendu de grands services depuis la guerre. A exécuté, en particulier, pendant les premiers jours de la mobilisation, au-dessus des lignes allemandes, des reconnaissances aériennes hardies, au cours desquelles il a recueilli des renseignements précieux. A déjà reçu la croix de guerre. »

 

Officier de la Légion d’honneur le 25 décembre 1929.

 

Croix de guerre avec une étoile de Vermeil et une étoile d’argent.

 

Citation à l’ordre du 21e C.A. en date du 12 août 1915 :

 

« Affecté pendant les premiers jours de la mobilisation au service d’explorations aériennes, a envoyé des indications très précieuses. Devenu ensuite chef du 2e bureau de l’état-major du corps d’armée, a montré une activité inlassable dans la recherche des renseignements et dans la lutte contre l’espionnage. »

 

Citation à l’ordre n° 264 de la 43e D.I. en date du 14 novembre 1917 :

 

« Officier supérieur très méritant. A été, le 23 octobre 1917, blessé à l’entrée de son P.C. au moment où il préparait, avec son bataillon, à marcher à l’assaut des positions ennemies. »

 

Autres décorations :

 

Médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille interalliée de la Victoire.

 

Sources :

 

J.M.O. du 21e C.A.. S.H.D. de Vincennes  Réf : 26 N 195/1, 2 et 3

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes  Réf : 26 N 344/7

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la défense de Vincennes.

 

Le commandant Putz possède un dossier individuel  sur le site de la base Léonore. Pour le lire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

 

Site_base_Leonore

 

Le portrait du commandant Putz provient d’une partie de photographie qui se trouve dans le témoignage du lieutenant Paul Douchez en trois volumes. Ce témoignage a été déposé par le fils de cet officier, aux archives du Service Historique de la Défense de Vincennes en 1983. Fond Douchez ref : 1K 338.

 

Les informations concernant la généalogie d’Henry Pierre Adolphe Marcel Putz ont été trouvées sur le site « Généanet ».

 

Les portraits du lieutenant Battini et maréchal des logis Quennehen sont extraits de cartes postales.

 

Un grand merci à M. Bordes, à F. Amélineau, à A. Carobbi,  à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

26 mai 2017

Henri Antoine Chatron (1893-1914).

Henri_Antoine_Chatron

Le 5 juillet 1893, Henri Antoine Chatron voit le jour dans le château de Brezeneau, propriété de la famille Ribes, où ses parents travaillent. À sa naissance, son père Augustin Xavier, âgé de 40 ans, exerce la profession de maître domestique. Sa mère, Anastasie Rose Julie Riou, est employée comme femme de ménage. Elle est âgée de 33 ans.

Le menuisier Louis Treuille et le charron Joseph Augustin Damon accompagnent le père à la mairie de Quintenas pour aller signer l’acte officiel d’état civil.

Inscrit sous le numéro 28 du canton de Satillieu, Henri Antoine est enregistré dans la 1ère partie de la liste en 1913.

Le jeune homme qui exerce le métier de garçon d’hôtel laisse son tablier de travail à la fin du mois de novembre 1913, pour rejoindre la gare la plus proche de son domicile. Il prend un train qui va l’amener à Épinal. Plusieurs changements seront nécessaires avant son arrivée à destination. Incorporé au 149e R.I., il doit se présenter au poste de garde de l’entrée de la caserne Courcy, le 27 novembre 1913.  

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, il porte toujours l’uniforme. Le soldat Chatron fait partie des effectifs de la 3e compagnie du régiment qui se trouve sous les ordres du capitaine Islert, au moment où son régiment doit rejoindre la frontière.

Après les combats du premier mois de guerre, le 149e R.I. est envoyé en Champagne dans le secteur de Souain, un village situé au nord de Suippe où il est très vite engagé. Henri Antoine Chatron ne survivra pas aux combats qui se sont déroulés durant la journée du 19 septembre 1914.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_postale_Souain__1_

L’acte de décès de ce soldat a été transcrit le 19 septembre 1916 dans sa commune de naissance, deux ans, jour pour jour, après sa mort.

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Quintenas et sur l’une des deux plaques commémoratives qui sont fixées à l’intérieur de l’église du village.

Monument_aux_morts_de_Quintenas

Je n’ai pas réussi à trouver de fiche sur le site du Comité International de la Croix Rouge ni sur celui de Gallica pour les décorations à propos de cet homme.

Il n’y a pas de sépulture individuelle connue pour ce soldat.

Henri Antoine Chatron ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

L’acte de naissance et la fiche signalétique et des services d’Henri Antoine Chatron ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Ardèche.

Le portrait de ce soldat et le cliché du monument aux morts de la commune de Quintenas ont été trouvés sur le site « familles de Quintenas ».

Site_Famille_de_Quintenas

Figaro n° 256 du 13 septembre 1909 vu sur le site « Gallica ».

Le site « Généanet » a également été consulté.

Un grand merci à M. Bordes, à S. David, à B. Guirronnet, à A. Carrobi et aux archives départementales de l’Ardèche.

12 mai 2017

Louis Émile Joseph Girard (1892-1914).

Louis_Emile_Joseph_Girard

Gustave Girard et son épouse Emma Grosjean sont domiciliés dans la commune jurassienne de Moiron lorsque leur fils Louis Émile Joseph voit le jour le 8 avril 1892.

Joseph apprend à lire, à écrire et à compter à l’école communale du village avant de rejoindre le monde du travail. Il exercera la profession de cultivateur jusqu’à son départ pour le service actif.

L’année de ses vingt ans, il est inscrit sous le numéro 69 du canton de Lons-le-Saunier pour la classe 1913. En bonne santé, il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste.

Quelques mois plus tard, Joseph Girard reçoit sa feuille de route. Elle l’informe qu’il doit effectuer ses trois années de service actif dans un régiment d’infanterie vosgien. Sans doute inquiet de partir aussi loin, il laisse derrière lui son village natal pour rejoindre la gare de Lons-le-Saulnier, d’où il prendra le train qui le conduira à Épinal. 

Le 9 octobre 1913, Louis Émile Joseph Girard intègre une compagnie du 149e R.I.. Il ne se doute absolument pas des terribles évènements qui vont arriver dans les mois à venir, s’imaginant tout simplement qu’il va devoir rester jusqu’en octobre 1916 à la caserne Courcy.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, sa formation de soldat est loin d’être achevée.

Joseph Girard se trouve alors sous les ordres du capitaine François, l’officier qui est à la tête de la 6e compagnie, lorsque son régiment doit rejoindre la frontière. Le 149e R.I. fait partie des troupes de couverture. Il a reçu l’ordre de se rendre à proximité de la frontière allemande avant même la déclaration officielle de la guerre.

Joseph Girard participe aux combats du mois d’août, mais il ne survivra pas au 2e mois du conflit.  Dans sa 22e année, il décède dans le secteur du petit village marnais de Souain, situé au nord de Suippe. Probablement laissé sur place, il a son nom inscrit sur la liste des blessés du 149e R.I. à la date du 19 septembre 1914, mais il est considéré comme disparu.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_12e_compagnie_1913

Une recherche a été entreprise par la famille auprès de la Croix Rouge. Une enquête est ouverte, laissant de faux espoirs à la mère de ce soldat.

Fiche_C

Son acte de décès, qui a été officialisé le 23 novembre 1920, à la suite d’une décision prise par le tribunal de Lons-le-Saunier, valide la date de sa mort au 19 septembre 1914.

Louis Émile Girard est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire, à titre posthume (J.O. du 16 mai 1922) :

« Soldat brave et dévoué, mort au champ d’honneur le 14 septembre 1914 à Souain.»

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune de Moiron.

Il n’y a pas de sépulture individuelle connue pour ce soldat.

Louis Émile Joseph Girard ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

Fiche signalétique et des services envoyée par courrier par les archives départementales de Lons-le-Saunier.

Les sites « Gallica » et « Mémoire des hommes » ont été consultés pour construire cette petite notice biographique.

Le portrait de Joseph Émile Joseph Girard m’a été adressé par R. Mermet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à R. Mermet et aux archives départementales du Jura. 

30 mars 2017

Joseph Alexis Édouard Chauvin (1892-1914).

Joseph_Alexis_Edouard_Chauvin

Joseph Alexis Édouard Chauvin est né le 19 décembre 1892 dans la petite commune de Bulle, située dans le département du Doubs. 

Il est le fils d’Aimé Constantin et de Marie Eugénie Chambelland, un couple qui s’est marié le 13 février 1884 dans le village où sont nés tous leurs enfants. Les parents exercent le métier de cultivateurs.

Joseph Alexis Édouard est le quatrième d’une fratrie de quatre garçons et d’une fille. Son plus jeune frère décède dans sa première année, un sixième enfant sera mort-né.

Après avoir appris à lire et écrire, Joseph Alexis Édouard quitte l’école pour rejoindre le monde du travail. Le jeune adolescent exercera le même métier que ses parents dans sa commune d’origine, et ce, jusqu’à sa majorité.

L’année de ses vingt ans, il est inscrit sous le numéro 16 du canton de Levier pour la conscription de 1913.

La description de cet homme nous montre que la règle stipulant qu’en dessous d’une certaine taille, on n’était pas appelé, n’existe plus. Malgré son 1,49 m, sa robuste constitution physique le classe directement dans la 1ère partie de la liste, ce qui veut dire qu’il est « bon pour le service armé ».

Sa feuille de route lui fait savoir qu’il doit aller effectuer son temps de service actif dans un régiment d’infanterie vosgien. Il laisse derrière lui la vallée de Drujeon pour rejoindre la ville d’Épinal. Joseph Alexis Édouard Chauvin intègre le 149e R.I. le 21 octobre 1913, après avoir bénéficié d’un sursis d’arrivée d’une dizaine de jours pour convenances personnelles.

En guise de premières manœuvres, c’est à la guerre qu’il va apprendre ce que sa formation n’a pas eu le temps de faire. Si celle-ci reste incomplète, elle a fait de lui, en quelques mois, un homme mobilisable.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute, le soldat Chauvin se trouve sous les ordres du capitaine Cadeau qui commande la 10e compagnie du régiment.

Joseph Alexis Édouard Chauvin est blessé le 21 août 1914 dans le secteur d’Abreschviller.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 La_retraite

Concernant sa blessure, si sa nature est inconnue, elle permet son évacuation, mais elle fut assez grave pour conduire à son décès après plus de trois mois d’hospitalisation.

Il est conduit par voie de chemin de fer dans le département de la Haute-Saône, pour être soigné à Gray. Le soldat Chauvin occupera un des 55 lits de l’hôpital auxiliaire n° 10 de cette commune. Malgré les soins donnés par les médecins, il meurt le 6 décembre 1914.

Joseph Alexis Édouard Chauvin repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal de Gray.

Sepulture_Joseph_Alexis_Edouard_Chauvin

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Bulle.

Joseph Alexis Édouard Chauvin est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Son frère, Marie Sylvain Léon, a également perdu la vie durant ce conflit.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Joseph Alexis Édouard Chauvin a été consultée sur le site des archives départementales du Doubs.

Le portrait du soldat Chauvin a été trouvé sur internet.

La photographie de la sépulture de Joseph Alexis Édouard Chauvin a été réalisée par F. Lhermitte.

Les informations concernant la famille de ce soldat ont été trouvées sur le site « Généanet »

La photographie menant au lien qui donne accès aux biographies des soldats de la commune de Bulle « Morts pour la France » provient du site de la mairie de cette commune.

Commune_de_Bulle

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à F. Lhermitte, à É. Mansuy, aux archives départementales du Doubs et à la mairie de Bulle. 

3 mars 2017

Louis Georges André Fromont (1895-1918).

Louis_Georges_Andre_Fromont

Louis Georges André Fromont voit le jour le 6 mai 1895, dans la maison parentale située au n° 15 rue des boucheries dans la ville de Bourg.

À sa naissance, son père, Charles François, est un pharmacien qui est âgé de 28 ans. Sa mère, Marie Eugène Ravier, est une femme âgée de 22 ans qui n’exerce pas de profession.

Louis Georges André Fromont détient un très bon niveau scolaire. Sa fiche signalétique et des services nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 4. Après avoir obtenu son baccalauréat, il poursuit des études à l’école centrale lyonnaise. C’est de cet endroit qu’il partira pour le régiment, le 15 décembre 1914, à l’appel de la classe 1915, quelques mois après l’ouverture des hostilités contre l’Allemagne.

Le jeune homme est incorporé au 61e R.I. pour y faire une rapide formation de fantassin avant de rejoindre le front. Le 22 avril 1915, il est nommé dans le grade supérieur.  Dès le lendemain, il est muté au 55e R.I., le régiment frère de brigade du 61e R.I., qui combat dans le secteur de Béthincourt à cette période de l’année.

Le 25 mars 1916, Louis Georges André Fromont est envoyé au 149e R.I. qui se trouve au repos à Verdun.

Le 15 février 1917, il est nommé aspirant. 

Comme l’atteste une de ses citations, l’aspirant Fromont participe au combat de la Malmaison en octobre 1917.

Le jeune Fromont est considéré comme disparu, après avoir été blessé au cours des combats qui se sont déroulés dans le secteur d’Arcy-Sainte-Restitue, à la fin du mois de mai 1918. Sa compagnie, la 3e, était en mouvement de repli. Il était âgé de 23 ans.

La famille entreprend des recherches auprès du Comité International de la Croix Rouge pour tenter d’en savoir plus, mais celles-ci resteront vaines.

Fiche_Croix_Rouge_aspirant_Fromont

 Ce n’est que le 14 août 1920 que l’aspirant Fromont sera déclaré « mort pour la France » à la date du  29 mai 1918 par jugement du tribunal de Lyon.

 Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 29 mai 1918, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_journee_du_29_mai_1918

 L’acte de décès de ce sous-officier a été transcrit à la mairie du 3e arrondissement de la ville de Lyon le 25 août 1920.

 Décorations obtenues :

 Citation à l’ordre de la 43e division n° 267 du 27 novembre 1917 :

 « Le 23 octobre 1917, son officier de peloton étant tué, a pris le commandement d’une vague d’assaut, l’a conduite avec autant de bravoure que d’habileté, a arrêté net et encerclé des groupes de contre-attaques, et les a tués ou pris. »

Citation a l’ordre de l’armée n° 76 du 17 avril 1918 :

« Après avoir repoussé une attaque, s’est jeté spontanément avec quelques hommes, sur un strosstrup d’une compagnie, en dépit d’un bombardement intense, et lui a repris deux mitrailleuses. »

Décoré de la Médaille militaire, ordre n° 9183 D du 2 septembre 1918 pour prendre rang du 2 août 1918 : 

« Sous-officier d’une bravoure et d’un courage hors pair, au cours de récents combats, s’est porté à l’assaut d’une position ennemie à la tête de sa section, armé d’un fusil-mitrailleur. Grièvement blessé, n’a quitté le combat qu’après la conquête de son objectif. »

Le nom de l’aspirant Louis Georges André Fromont est gravé sur les monuments aux morts des villes de Bourg-en-Bresse et de Lyon.

Il n’y a pas de sépulture connue pour ce sous-officier. 

Sources :

L’acte de naissance, la fiche signalétique et des services et l’acte de décès de Louis Georges André Fromont ont été consultés sur le site des archives départementales du Rhône.

Le portrait de l’aspirant Fromont fait partie de ma collection personnelle.

Le fusil-mitrailleur représenté sur le montage est extrait d’une photographie qui se trouve sur le site « Culture, histoire et patrimoine de Passy » :

Site_culture__histoire_et_patrimoine_de_Passy

La photographie du monument aux morts de Bourg-en-Bresse provient du site « Généanet ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales du Rhône et au Comité International de la Croix Rouge.

17 février 2017

Gaston Louis Martin Édouard Fernagu (1871-1937).

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Les années de jeunesse

Gaston Louis Martin Édouard voit le jour le 7 février 1871 dans le 6e arrondissement de la capitale, quelques semaines avant le début de la Commune de Paris. Son père, Auguste Gabriel, est un sous-lieutenant âgé de 31 ans,qui sert dans le régiment des sapeurs-pompiers. Sa mère, Louise Rosine Beyer est une jeune femme âgée de 23 ans.

Gaston Louis Martin Édouard Fernagu est l'aîné d’une fratrie de trois garçons. Il obtient son baccalauréat ès sciences. Les trois frères feront tous une carrière militaire.

Au moment de la conscription, Gaston Fernagu souhaite signer un engagement volontaire. Pour cela, il doit se rendre à la mairie d’Orléans pour y apposer sa signature d’un contrat d’une durée de quatre ans. Nous sommes le 25 août 1891. Le jeune homme est dans sa vingtième année.

Son nom est inscrit sur la liste de recrutement de la classe 1891 de la subdivision du 3e bureau du département de la Seine, avec le numéro de tirage n° 314, dans le canton du 4e arrondissement de Paris.

Les débuts de carrière militaire

Sur les traces professionnelles de son père, il demande à servir dans le régiment des sapeurs-pompiers. Ce choix est-il dû au fait qu’il ait passé une grande partie de son enfance dans l'entourage des soldats du feu ? La réponse n’est pas connue, mais l’idée reste très présente à l’esprit ! Le jeune homme est incorporé comme sapeur de 2e classe dès le lendemain de la signature de son contrat avec l’armée.

Il est nommé caporal le 26 février 1892 puis sergent le 26 août 1892. Gaston Fernagu exerce les fonctions de sergent-fourrier entre le 4 mars 1893 et le 14 juin 1894.

Après avoir réussi le concours d’entrée de l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent, ce jeune sergent suit les cours pour devenir officier, à partir du 3 avril 1895,avec la promotion de Tananarive.  Il semble avoir eu du mal à s’adapter à cette formation.  

Le lieutenant-colonel de l’école militaire écrit ceci dans sa feuille de notes détaillées de fin d’études : « Avait une préparation complètement insuffisante à l’entrée à l’école. A eu beaucoup de difficultés à les vaincre et ne les a pas suffisamment surmontées. »

À la base, ce n’est pas un militaire d’une arme classique, nous pouvons aisément  imaginer qu’il ait eu plus de difficultés que les autres.

Il termine avec le numéro de sortie 309 dans une promotion qui compte 362 élèves.

Le 1er avril 1896, revêtu de son uniforme d’officier flambant neuf, il rejoint la ville de Maubeuge pour intégrer une compagnie du 145e R.I.. Il est ensuite détaché à Hirson, où il sera bien noté par son supérieur.

Au régiment de sapeurs-pompiers de Paris

Souhaitant redevenir « soldat du feu », le sous-lieutenant Fernagu fait une demande pour réintégrer le régiment de sapeurs-pompiers en 1897.

Le 1er avril 1898, il est nommé lieutenant. C’est avec ce grade qu’il réintègre le régiment de Paris le 21 mai 1898.

Il quitte le 145e R.I. avec la note suivante :

« Officier zélé, de caractère ferme, habile aux exercices de corps, mais qui peut parfois se montrer très dur avec ses inférieurs. Il parait avoir en lui-même une confiance que ses services et son instruction ne justifient pas encore. Le 145e R.I. ne perdra qu’un officier de valeur ordinaire. »

Le lieutenant Fernagu va devoir encore beaucoup travailler sur lui-même pour tenter d’améliorer son comportement. C’est un officier qui se montre assez bon instructeur militaire dans l’éducation des jeunes recrues, mais qui n’a pas toujours la patience nécessaire pour exercer correctement ce rôle. Il lui arrive souvent de manquer de tact.

Les observations parfois sévères de ses supérieurs, à propos de ses écarts de caractère, commencent à porter leurs fruits au fil du temps.

En 1900, le changement de tempérament de cet officier est radical. L’accomplissement de ses devoirs de formateur, dans l’encadrement des engagés volontaires, est maintenant très bien perçu par ses chefs. Il va même assurer, durant un mois, le commandement provisoire de sa compagnie. Au cours de cette période, il obtiendra de très bons résultats. Sa manière d’être, vis-à-vis des gradés qui sont sous ses ordres, est maintenant irréprochable.

Pompiers_de_Paris

Le 16 juin 1902, Gaston Louis Martin Édouard Fernagu épouse une jeune parisienne âgée de 22 ans,qui se nomme Marguerite Pauline Derondel. De cette union naîtront deux enfants, Robert et Jean Honoré.

En 1903, il est dit de lui : « Officier sérieux et discipliné, sert avec exactitude et correction, bon instructeur, sait se faire obéir, obtient des résultats. Donne toute satisfaction. »

En 1905, il suit les cours de 2e année de l’école de droit tout en poursuivant son service. Il obtient sa licence en juillet.

Pompiers_de_Paris

Retour à un régiment d’infanterie

Nommé capitaine le 27 mars 1911, Gaston Fernagu doit laisser derrière lui la ville de Paris pour rejoindre le 132e R.I. qui se trouve à Reims.

Il est très bien noté dans cette unité.

« Vigoureux officier, travailleur instruit, commande sa compagnie avec un très grand souci de son devoir professionnel. Deviendra certainement un capitaine d’une réelle valeur. »

Le lieutenant-colonel Cadoux, responsable du 132e R.I. au cours du 1er semestre de l’année 1912, dit pourtant de lui qu’il a bien du mal à se dépouiller de son habit de sapeur-pompier.

Au cours de cette année, il passe une thèse de médecine à la faculté de Paris qui s’intitule « Les troubles de la parole dans les chorées ». Ce travail, qui porte le n° 283 de l’année de l’obtention du diplôme, est publié par les éditions Jouve.

Nostalgique de son ancien corps, Il fait de nouveau une demande pour retourner chez les sapeurs-pompiers. Cette requête est entendue puisqu’il  retrouve son ancien régiment à partir du  8 mars 1914.

Les premières années du conflit

Lorsque, en août 1914, le conflit contre l’Allemagne débute, il porte toujours l’uniforme de sapeur-pompier. Très vite, il souhaite être envoyé sur le front. Il fait une demande insistante pour servir dans un régiment de la Légion étrangère.

Le 16 octobre 1914, il est affecté au régiment de marche de la Légion étrangère du camp retranché de Paris, qui deviendra à partir du 28 novembre, le 3e régiment de marche du 1er étranger. Dès son arrivée, le colonel lui propose le poste d’officier adjoint. Riche de son savoir et de ses expériences, le capitaine Fernagu peut rendre de multiples services à son supérieur durant la période d’organisation du régiment. Au front à partir de la fin du mois de novembre 1914, il s’occupe également de la S.H.R. du régiment, en plus de ses fonctions d’officier adjoint. Entre décembre 1914 et juin 1915, son régiment couvre différents secteurs de la Somme.

Le 26 juillet 1915, il est muté au 10e B.C.P. pour prendre le commandement de la 3e compagnie. Il ne reste que très peu de temps dans cette unité de chasseurs puisque le 14 août 1915, il reçoit l’ordre de rejoindre le 3e B.C.P. pour y seconder le chef de bataillon Faure. Les chasseurs de cette unité combattent dans le secteur d‘Aix-Noulette en Artois.

Gaston Fernagu prend ensuite part aux affaires de Verdun entre le 7 et le 11 mars 1916. Sa belle conduite au feu lui permet d’être proposé au grade de commandant.

Courts passages au 158e R.I. et au 149e R.I.

Le 24 mars 1916, le commandant Fernagu est affecté au 158e R.I. avec ses nouveaux galons de chef de bataillon. Quelques jours plus tard, il est au 149e R.I..

Le J.M.O. du 3e B.C.P. nous fait savoir que le capitaine Fernagu est nommé chef de bataillon au 149e R.I. le 1er avril 1916.

Le journal officiel du 15 avril 1916 nous dit que cette mutation est prononcée le 5 avril.

Cette courte période d’affectation au sein de ces deux régiments de la 43e D.I. reste difficile à identifier. Les dates qui figurent dans son dossier individuel,qui se trouve au S.H.D. de Vincennes, ne concordent pas toujours avec les autres documents consultés.

Le nom du commandant Fernagu apparaît dans un contrôle nominatif des officiers du 149e R.I qui date du 18 avril 1916. À cette période, il commande le 3e bataillon du régiment.

Gaston Fernagu a-t-il pris le commandement du 3e bataillon du 149e R.I. lorsque celui-ci se trouvait encore dans le secteur de 1ère ligne au fort de Vaux ? A-t-il remplacé le capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André à la tête de ce bataillon plus tard, après le retour vers l’arrière ? Ces questions restent pour l’instant sans réponse !

Le témoignage laissé par le capitaine de Chomereau de Saint-André n’évoque pas ce passage de commandement.

De nouveau au 158e R.I.

Le 18 avril 1916, il est de nouveau affecté au 158e R.I.. En juin 1916, il commande le 3e bataillon du régiment.

Il dirige son bataillon avec conscience et zèle. Cet officier se distingue aux combats, particulièrement à ceux qui se déroulent dans la Somme entre le 4 et le 18 septembre 1916. Durant les périodes de repos, il se consacre laborieusement à l’instruction de ses cadres et de son bataillon.

Fatigué par son long séjour ininterrompu au front, il est muté au 9e bataillon du 152e R.I. le 27 octobre 1917. Il commande son nouveau bataillon avec autorité et facilité. Très consciencieux, et très actif, il s’adonne tout particulièrement à l’instruction des cadres et de la troupe. Ce qui fait de son bataillon un bon bataillon d’instruction.

Les années après-guerre

Gaston Fernagu a conservé son poste de commandant pendant 25 mois entre 1914 et 1918. Il rompt avec une carrière militaire qui aurait pu être prometteuse. Le 20 avril 1918, il remet volontairement son grade de commandant pour redevenir capitaine. Il fait cette démarche pour pouvoir réintégrer le régiment de sapeurs-pompiers, où il prend le commandement d’une compagnie.

En janvier 1921, il exerce les fonctions d’adjudant-major.

Gaston Fernagu est promu chef de bataillon major par décret du 24 juin 1922. Affecté au 22e régiment de Tirailleurs, il ne rejoindra jamais cette unité. Quelques semaines plus tard, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite par décision ministérielle du 26 juillet 1922. Le 15 août 1922, il est rayé des contrôles de l’armée active.

Il est nommé chef de bataillon de réserve par décret du 17 octobre 1922 affecté au 131e R.I..

Le 12 août 1927, il dépend du centre de mobilisation d’infanterie n° 51.

Maintenu dans les cadres de réserve, à sa demande, il quitte définitivement l’armée le 7 février 1932.

Le 26 novembre 1937, Gaston Fernagu décède, dans la petite commune manchote de Torigni-sur-Vire, à l’âge de 66 ans.

Décorations obtenues :

Chevalier de la Légion d’honneur par arrêté ministériel du 28 octobre 1915 :

« Officier venu du régiment de sapeurs-pompiers de Paris, s’est signalé en toutes circonstances par ses belles qualités militaires. »

Officier de la Légion d’honneur par décret du 11 juillet 1928 (J.O. du 12 juillet 1928).

Croix de guerre avec une palme et une étoile d’argent.

Citation à l’ordre de la 43e D.I. n° 107  du 2 février 1916:

« N’a cessé de donner, depuis qu’il est sur le front, l’exemple des plus belles qualités militaires ; a rendu à son chef de corps les meilleurs services, particulièrement pendant les attaques de septembre. » 

Citation  à l’ordre de l’armée n° 225 du 20 septembre 1916 :

« A très brillamment enlevé son bataillon à l’attaque du 4 septembre 1916. Arrêté par un feu violent de mitrailleuses devant une position extrêmement solide, s’en est emparé par un violent combat à la grenade. Contre attaqué le soir et le 5 au matin, de front et de flanc, n’a pas cédé un pouce de terrain. Le 6, a progressé et a atteint tous les objectifs assignés, faisant plusieurs centaines de prisonniers, s’emparant de mitrailleuses et de lance-bombes. S’y est ensuite maintenu énergiquement, faisant preuve, pendant 4 jours et 4 nuits, d’un entrain, d’une vigueur et d’un courage admirables.»

Autres décorations :

A obtenu du ministre de l’Intérieur, une médaille d’honneur en argent de 2e classe pour s’être distingué, le 1899 à Pantin (Seine) en dirigeant, avec le plus grand dévouement, les travaux de sauvetage de 3 ouvriers, ensevelis sous un éboulement (brevet du 28 octobre 1899).

Médaille commémorative de la Grande-Guerre.

Médaille interalliée de la victoire.

Médaille d’honneur en argent de 1ère classe (brevet du 6 février 1922).

Sources :

J.M.O. du 3e régiment de marche du 1er étranger  S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 861/6.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/3.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/2 et 3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 152e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 697/15.

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le commandant Fernagu possède également un dossier individuel sur le site la Base Léonore. Pour le lire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_base_Leonore

Les informations concernant la généalogie de Gaston Fernagu ont été trouvées sur le site « Généanet ».

La photographie du commandant Fernagu provient de la collection  personnelle d’une branche collatérale descendante de cet officier.

Le contrôle nominatif des officiers du 149e R.I.,qui date du 18 avril 1916, fait partie de la collection personnelle du petit-fils du lieutenant-colonel Gothié.

Un grand merci à M. Bordes, à C. Chauvet, à A. Carobbi, à D. Gothié, à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

3 février 2017

Marie Louis Crébely (1892-1917).

Marie_Louis_Crebely

Originaire de la ville de Dôle, Marie Louis Crébely voit le jour le 9 février 1892. Son père se prénomme Claude Étienne Armand. Il est âgé de 37 ans. Sa mère, Marie Louise Juliette Séraphine Pergaud est une femme qui a 27 ans. Le couple a eu trois enfants.

Élève au collège de Notre Dame de Mont-Roland, Louis Crébely y fait ses classes de 7e, 6e et 5e. Il quitte l’établissement en juillet 1904 ; ses parents viennent de divorcer. Louis s’installe à Dijon pour y terminer ses études. Sa fiche signalétique et des services nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 5.

Il exerce le métier de dactylographe avant d’être incorporé sous les drapeaux le 9 octobre 1913. C’est au 149e R.I. qu’il va apprendre le métier de soldat. Il est nommé caporal le 11 avril 1914. Louis Crébely est toujours installé à la caserne Courcy lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914.

Il commence donc la campagne avec ce régiment, qui doit se rendre à la frontière quelques jours avant la déclaration officielle de la guerre, son unité faisant partie des troupes de couverture.

Le caporal Crébely obtient ses galons de sergent le 1er septembre 1914. Ce jeune sous-officier prend part aux combats de Souain et d’Ypres avant d’être nommé aspirant la veille de Noël 1914.

Louis Crébely passe toute l’année 1915 dans le secteur d’Aix-Noulette, une petite commune située en Artois. Durant cette période, le 149e R.I. participe à plusieurs combats qui ont été particulièrement meurtriers.

Des extraits de sa correspondance adressée à sa mère ont pu traverser le temps grâce au livre d’or de l’école libre de Notre Dame de Roland.

Le 12 septembre 1914, il lui écrit ceci :

« … Supporte vaillamment la dure épreuve à laquelle tu es soumise. Pense qu’en ce moment, il est préférable que je meure plutôt que de voir les Allemands fouler du pied ce que nous avons de plus cher. En ce moment, ma vie est à la merci d’une balle. Mais si je meurs, je mourrai content, car je n’aurai jamais cessé de t’aimer et de m’efforcer de te rendre heureuse… »

Louis n’a pas encore 23 ans.

Le 7 janvier 1915, il lui adresse les mots suivants :

« … Je ne suis pas plus brave qu’un autre, mais ayant une responsabilité, je dois me rendre compte de tout par moi-même, afin d’éviter à mes hommes des peines inutiles. Tu ne peux pas t’imaginer combien je suis aimé et obéi de mes hommes et j’en suis très heureux. Je te remercie, ma chère maman, de prier et de faire prier pour moi… »

Le 27 janvier 1915, il lui envoie les lignes ci-dessous :

« … Depuis le début de la campagne, je n’ai pu aller que trois fois à la messe, en particulier dimanche dernier, et c’est pour moi un puissant réconfort. Ne crois donc pas que je souffre, ma chère maman, je suis heureux, toujours gai, jamais triste… Certes, je préfèrerais être au chaud à la maison. Mais que veux-tu ? Pour qu’à l’avenir nous puissions vivre tranquilles, et non sous la botte prussienne, il faut bien que nous nous battions, et la victoire étant certaine pour nous, c’est un puissant soulagement à toutes nos peines de songer que la grande famille française sera enfin libre et heureuse… »

C’est un homme qui reste humble. Quelques jours après l’attaque allemande du 3 mars 1915, sa mère reçoit le courrier suivant :

« … À la suite de l’attaque allemande d’il y a cinq jours, et de la contre-attaque que nous avons faite,  je suis proposé pour être cité à l’ordre du jour. Je pense que tu seras contente. C’est pour moi un grand bonheur, mais je ne cherche pas du tout à me faire remarquer. Je veux simplement faire mon devoir, sans bruit… »

Le 8 mars 1916, l’aspirant Crébely est blessé dans le secteur de Verdun. Le numéro de sa compagnie n’est pas connu.

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journees_des_7__8_et_9_mars_1916

Il rentre au dépôt le 10 avril 1916 après avoir été soigné durant un mois dans un hôpital de l’arrière. Louis Crébely se prépare à faire ses adieux au régiment spinalien, car il vient d’être muté à la 2e compagnie du 118e R.I.. Il est sur tous les fronts où se trouve son nouveau régiment, jusqu’au moment où il est tué en entraînant sa section à l’attaque sur les hauteurs de Laffaux, le 7 avril 1917.

Son acte de décès est transcrit à la mairie d’Audelange le 8 décembre 1917.

Décorations obtenues :

Médaille militaire par décret du 3 avril 1920 (J.O. du 21 août 1920)

« A fait preuve d’un grand calme, en conduisant sa section sous un feu violent de mitrailleuses et d’artillerie. A été mortellement blessé en se portant à l’assaut de la position ennemie le 7 avril 1917, à Laffaux. A été cité. »

L’aspirant Crébely repose actuellement dans la nécropole nationale « Bois Roger » à Ambleny. Sa sépulture individuelle porte le n° 469.

Sepulture_Louis_Crebely

Son frère cadet, Emmanuel Henri, repose juste à côté de lui.

Marie Louis Crébely est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Le nom de cet homme est gravé sur le monument aux morts de la commune jurassienne d’Orchamps. Il est également inscrit sur la plaque commémorative qui est  fixée sur un des murs de l’église de Dôle.

En juillet 1921, le lieutenant Le Sayec, du 118e R.I. adresse le mot suivant à Madame Crébely :

« Votre fils était un sous-officier d’une haute valeur et pour lequel j’avais personnellement beaucoup d’estime, pour sa bravoure et son sang-froid. Très considéré par ses chefs et ses soldats, l’aspirant Crébely était appelé à faire un excellent officier. »

Sources :

Fiche signalétique et des services et actes d’état civil consultée sur le site des archives départementales du Jura.

Livre d’or « L’école libre de Notre-Dame de Mont-Roland et la guerre 1914-1918. » Besançon, imprimerie Jacques et Demontrond. 1922.

La photographie de sa sépulture a été réalisée par M. Chevalier.

Le site « MémorialGenWeb » a été consulté.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Chevalier, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du Jura.

20 janvier 2017

Firmin Doulcier (1895-1916).

Firmin_Doulcier

Aimé Doulcier et Ernestine Agnel demeurent à Laval, une petite commune située dans le département du Gard, lorsque leur fils Firmin voit le jour le 29 juin 1895. Nous ne savons rien de son enfance, si ce n’est qu’il sait lire et écrire lorsqu’il quitte l’école pour aller travailler à la compagnie des mines de la Grand’Combe.

Ce jeune homme est dans l’obligation d’abandonner sa tenue de mineur avant ses 21 ans, pour des raisons de guerre. En effet, sa classe se voit mobilisée bien plus tôt que prévu. Soldat de la classe 1915, Firmin Doulcier est incorporé en décembre 1914 par anticipation de 10 mois.

Le 19 décembre, il gagne la ville de Nice pour intégrer une des compagnies du 163e R.I., où il va pouvoir entreprendre une formation militaire accélérée.

Le 11 mars 1915, il est muté au 415e R.I., l’un des régiments n° 400 fraîchement créés dans chacune des régions militaires françaises ; ils sont composés principalement de soldats de la classe 1915. Il reste dans cette unité jusqu’au moment où il est blessé à la main, du côté de Perthe-les-Hurlus, le 25 septembre 1915.

Sa blessure est jugée suffisamment sérieuse pour qu’il soit envoyé vers l’arrière durant plusieurs mois.

De retour au dépôt, il fait  partie d’un renfort qui doit rejoindre le 149e R.I.. Le 18 mars 1916, il arrive à Verdun où le régiment est au repos à la caserne Bevaux, après avoir fait un premier passage en 1ère ligne quelques jours auparavant.

L’ancien soldat du 415e R.I. est affecté à la 7e compagnie du régiment. Cette compagnie doit bientôt remonter en 1ère ligne. Le 3 avril, elle est en réserve aux abris du ravin. Le lendemain, elle remplace, avec la 6e compagnie, les débris du 1er bataillon du régiment qui se trouvent près de l’étang de Vaux-devant-Damloup.

Le 8 avril 1916, Firmin Doulcier est tué par un éclat d’obus seulement quelques heures avant que sa compagnie ne soit relevée.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

8_avril_1916

Son corps a pu bénéficier d'une vraie sépulture. Le soldat Doulcier repose actuellement dans la nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont. Sa sépulture porte le n° 8984.

Sepulture_Firmin_Doulcier

Louis Doulcier vivait, avant son incorporation, à Le Pradel. Il est resté célibataire.

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune gardoise de Laval, qui est devenue, depuis 1937, Laval-Pradel.

Le 11 mai 1920, le soldat Doulcier a été décoré à titre posthume de la Médaille militaire avec la citation suivante :

« Soldat dévoué, très brave au feu. Tombé glorieusement le 8 avril 1916, près du village de Vaux ».

Cette citation lui donne également droit à la croix de guerre avec étoile de bronze.

Sources :

Le portrait de Firmin Doulcier provient du livre d’or « Compagnie des mines de la Grand’Combe. Livre d’or guerre 1914-1918. Morts et survivants 1924. Imprimerie parisienne, 111 rue du Mont Cenis, 18 »

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales du Gard, de sa fiche individuelle vue sur le site « Mémoire des Hommes » et du livre d’or « Compagnie des mines de la Grand’Combe.

La photographie de la sépulture de Firmin Doulcier a été réalisée par A. Cesarini.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Cesarini, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département du Gard.

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