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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 décembre 2017

Joseph Marie Robert Mouren (1880-1917)

Joseph_Marie_Robert_Mouren

 

Joseph Marie Robert Mouren est né à Marseille en 1880. Il voit le jour le 30 décembre, au 40 de la rue Nicolas, dans la maison parentale.

 

Joseph, son père, âgé de 35 ans, est un négociant en grain et farine. Son bureau de travail est placé à quelques pas de l’habitation familiale. Sa mère, Marie Suzanne Brunet, est une jeune femme de 21 ans qui s’occupe du foyer.

 

La fiche signalétique et des services de Robert Mouren nous indique qu’il est étudiant avec un degré d’instruction de niveau 3. Mais quel type d’enseignement a-t-il pu suivre ? La réponse à cette question reste inconnue. Malheureusement pour nous, nous n’en saurons pas davantage sur la période de sa vie située entre la fin de sa scolarité et son engagement dans l’armée.

 

Le 18 juillet 1899, cet homme se rend à la mairie de Marseille pour y signer un contrat de 4 ans avec l’armée. Robert n’a pas encore fêté ses 19 ans.

 

Deux jours plus tard, il est à Montpellier. Le jeune Mouren a franchi le portail de la caserne des Minimes pour y intégrer une des compagnies du 122e R.I.. Sa formation de soldat peut commencer.

 

Nommé caporal le 24 juillet 1899, puis sergent le 23 juillet 1900, tout semble se dérouler pour le mieux dans cette carrière militaire. Pourtant, Robert Mouren passe dans la réserve de l’armée active dès le 18 février 1903, date correspondant à la fin de ses quatre années de contrat. Qu’est-ce qui a pu motiver cette décision ? Une hypothèse parmi tant d’autres : peut-être que le sergent Mouren a tout simplement été déçu par la monotonie de la vie de caserne.

 

De retour à l’activité civile, il se retire dans la cité phocéenne, au 29 de la rue Corderie, avec son certificat de bonne conduite en main. Plus tard, il quitte le littoral méditerranéen pour venir s'installer à Bordeaux.

 

Le 16 juillet 1907, il épouse Anna Salvai, une Italienne âgée de 27 ans, originaire de Barge, une petite ville piémontaise. Robert Mouren travaille comme employé de commerce. Le couple est installé dans un petit appartement bordelais au 13 rue Lalande. Un fils, prénommé Gabriel Joseph Robert, naît le 31 juillet 1910.

 

Le 11 octobre 1912, Robert Mouren est en âge de passer dans l’armée territoriale ; il reste rattaché militairement au département des Bouches-du-Rhône.

 

C’est comme sergent du 115e R.I.T. qu’il commence la campagne contre l’Allemagne. Rappelé par ordre de mobilisation du 2 août 1914, il fait ses retrouvailles avec Marseille, ville qu’il quitte, quatre jours plus tard, revêtu de son uniforme de sous-officier de territoriale. Avec son régiment, il séjourne dans un premier temps à Nice, puis dans la région de Dijon.

 

Très éloigné du front, il n’a aucun contact direct avec l’ennemi. L’Italie ayant officiellement annoncé sa neutralité dans le conflit, les troupes désignées pour la protection de sa frontière avec la France peuvent être utilisées autrement.

 

Les terribles pertes du mois d’août et du début de septembre 1914  réclament d‘être compensées, au besoin, par les plus jeunes classes de l’armée territoriale.

 

Le 20 septembre 1914, une nouvelle affectation l’attend. Il fait partie d’un contingent de 400 soldats qui a été ponctionné dans les effectifs du 3e bataillon du 115e R.I.T.. Ce groupe doit rejoindre la fraction du dépôt du 149e R.I. qui se trouve à Langres. À cette époque de l’année, les 25e, 26e, 27e et 28e compagnies de ce régiment cantonnent à Rolampont, une petite commune haut-marnaise proche du dépôt.

 

La date de l’arrivée de Robert Mouren dans la zone des combats n’est pas connue, mais grâce à l’intitulé de sa première citation à l’ordre du régiment, nous apprenons qu’il est en première ligne lorsque les Allemands lancent leur offensive du 3 mars 1915 dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette, en Artois.

 

Le sergent Mouren est nommé adjudant le 6 juin 1915. Ces galons de sous-officier ne resteront pas très longtemps cousus à sa vareuse. En effet, il devient sous-lieutenant de réserve à titre temporaire dès le 30 juin. Robert Mouren prend aussitôt le commandement d’une section de la 9e compagnie du 149e R.I..

 

Cet officier, âgé de 34 ans, participe à tous les combats menés par le régiment, dans le secteur de l’Artois, entre le mois de mai et le mois de septembre 1915. Durant cette période tumultueuse pour les effectifs du régiment spinalien, il semble s’en être sorti sans aucune égratignure.

 

Toujours bien noté par ses supérieurs, le lieutenant-colonel Gauthié est le premier à l’évaluer. Le 6 janvier 1916, il écrit ceci : « Excellent chef de section provenant des sous-officiers de territoriale, belle attitude au feu (2 citations). Peut commander une compagnie, mais préfère rester chef de section.»

 

Le 1er avril 1916, le sous-lieutenant Mouren frôle la mort. Son régiment est engagé dans la bataille de Verdun depuis plusieurs semaines. Le 3e bataillon, sous les ordres du capitaine de Chomereau de Saint-André, est remonté en 1ère ligne, la veille, pour occuper le secteur du fort de Vaux. Très chanceux, il n’est, en fait, qu’enseveli suite à l’explosion d’un obus allemand qui est tombé à proximité.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte_1_journee_du_1er_avril_1916

 

Le 149e R.I. quitte la région de Verdun mi-avril. Un bref moment de repos l’attend à Landrecourt. Le régiment prend ensuite la direction de la Champagne pour venir s’installer dans un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles. À cette époque de la guerre, c’est une zone de combat plutôt calme, qui n’est pas sollicitée pour des offensives de grande ampleur.

 

C’est au cours de cette période d’accalmie relative que le sous-lieutenant Mouren va pouvoir aller suivre la 5e série du cours des commandants de compagnies au centre d’instruction du 21e C.A,. entre le 12 juin et le 1er juillet 1916.

 

Il bénéficie ensuite d’une permission de dix jours qui débute le 11 juillet.

 

De retour dans la zone des armées, cet officier affine ses connaissances théoriques en enchaînant une formation de fusilier-mitrailleur qui se déroule au centre d’instruction de Châlon, du 9 au 10 août 1916.

 

Il retrouve son régiment à la fin de cette brève période de cours.

 

Sous_lieutenant_Mouren__Somme_1916

 

Le sous-lieutenant Mouren participe ensuite à la bataille de la Somme. Début septembre 1916, le 149e R.I. est engagé dans le secteur de Soyécourt. Le 6 septembre, Robert Mouren prend spontanément la tête de sa compagnie, suite à la blessure de son capitaine qui ne peut plus en assurer le commandement pour la mener au combat.

 

Robert Mouren est nommé au grade de lieutenant à titre temporaire le 7 octobre 1916.

 

Après cette période mouvementée, il bénéficie, pour la seconde fois, d’une permission allant du 10 au 21 novembre 1916.

 

Le 15 décembre, il est blessé dans "un accident". Évacué vers l’arrière, il est en traitement à l’hôpital de Beauvais du 16 décembre 1916 au 8 janvier 1917.

 

Le 23 décembre 1916, c’est au tour du lieutenant-colonel Pineau de rédiger un petit texte sur les valeurs combattantes de cet officier : « A commandé sa compagnie pendant les attaques de septembre dans des conditions difficiles. S’est admirablement comporté en toutes circonstances, notamment le 6 septembre. A été cité pour son esprit de décision et sa belle conduite. »

 

En convalescence du 9 janvier au 3 février 1917. Son état de santé reste fragile. Il est affecté au D.D. 43 à partir du 12 février.

 

Robert Mouren est de nouveau en permission du 16 au 28 mai inclus.

 

Le journal officiel du 19 juin 1917 nous apprend qu’il est nommé à titre définitif dans ce grade suite à un décret émanant du président de la République datant du 15 juin 1917.

 

Il fait un stage de fusil R.S.C. de la VIe armée du 30 juillet au 5 août.

 

Le 22 août 1917, le lieutenant Mouren prend le commandement de la 3e compagnie du 149e R.I..

 

Pour la troisième fois, il est en permission du 24 août au 4 septembre 1917. Ce fut la dernière.

 

Le 29 septembre 1917, le colonel Boigues,qui commande le 149e R.I. depuis le mois de mai, consigne ceci dans le feuillet individuel de campagne de cet officier : « Vient du C.I.D. où il s’était fait apprécier par ses qualités réelles de commandement. Énergique et très actif, paraît devoir très bien faire. »

 

Le lieutenant Mouren est toujours à la tête de la 3e compagnie lorsqu’il est tué le 23 octobre 1917, touché par un éclat d’obus qui se fixe dans le thorax.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 23 octobre 1917, durant les combats de la Malmaison, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

1er_objectif_secteur_d_attaque_du_149e_R

 

Robert Mouren est inhumé au cimetière militaire de Condé-sur-Aisne dans une tombe qui porte le n° 312.

 

Le corps de cet officier est exhumé le 9 octobre 1923. Sous la surveillance d’un adjudicataire et de l’adjudant R. Aupy, il est transféré dans le carré D du cimetière national de Vauxbuin placé dans une nouvelle sépulture numérotée 955.

 

Sepulture_lieutenant_Mouren

 

Le grade inscrit sur la plaque qui est fixée sur sa croix est erroné. Il est écrit sergent au lieu de lieutenant.

Citations obtenues :

 

Cité à l’ordre du régiment n° 46 datant du 22/04/1915 :

 

« A fait preuve du plus beau courage en entraînant sa section pour une contre-attaque en avant des tranchées sous des feux convergents extrêmement violents d’artillerie et de mitrailleuses au combat du 3 mars devant Noulette. »

 

Cité à l’ordre de la brigade n° 7 du 22/05/1915 :

 

« A fait preuve d’un sang froid, d’une énergie et d’une bravoure au-dessus de tout éloge dans l’attaque des pentes de Notre-Dame-de-Lorette le 9 mai 1915. »

 

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 286 en date du 12/09/1916 :

 

« Son capitaine ayant été blessé grièvement au cours de l’attaque du 6 septembre 1916, a pris spontanément le commandement de sa compagnie qu’il a entraînée à l’assaut de la position ennemie, s’était fait remarquer aux attaques des 4 et 5, par son audace et sa brillante conduite. Déjà cité 3 fois. »

 

Citation à l’ordre de l’armée (publication dans le J.O. du 17 janvier 1918) :

 

« Belle figure d’officier, animé du plus grand esprit de sacrifice, ayant pris part à toutes les affaires du régiment depuis le début de la campagne, se couvrant de gloire et servant de modèle à tous. Tué à l’attaque du 23 octobre 1917, alors qu’attaquant sur le parapet de la tranchée, il se lançait en avant. 4 citations. »

 

Cet officier a été fait chevalier de la Légion d'honneur à titre pothume (publication dans le J.O. du 17 octobre 1919).

 

Monument_aux_morts_de_Bordeaux

 

Le nom de Robert Mouren est gravé et peint en lettres couleur or sur le monument aux morts de Bordeaux. Ville où il vivait, avec son épouse, avant le début du conflit.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Fiche signalétique et des services provenant du site des archives départementales des Bouches-du-Rhône.

 

Actes d'état civil lus sur le site des archives départementales des Bouches-du-Rhône et de la Gironde.

 

La photographie de la sépulture du lieutenant Mourens a été réalisée par J. Baptiste.

 

Un grand merci à M. Bordes, à J. Baptiste, à A. Carrobi, à J. Huret,  à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes.

22 décembre 2017

Jean Baptiste Victor Christ (1888-1914).

Jean_Baptiste_Victor_Christ

Jean Baptiste Victor Christ voit le jour le 15 janvier 1888 au domicile parental, situé au n° 11 de la rue Calandre à Épinal. Il est le fils de Louis Christ qui exerce la profession de tailleur d’habits, et de Joséphine Speich, une jeune femme qui ne travaille pas. Son père est âgé de 36 ans, sa mère de 22 ans.

Enfant, Victor quitte l’école communale en sachant lire, écrire et compter.

Futur soldat de la classe 1908, il est inscrit sous le numéro 5 du canton de Bruyère.

Victor Christ est classé dans la 3e partie de la liste en 1909, ce qui veut dire qu’il est déjà engagé. Il est impossible de savoir depuis quand, mais, au moment où sa classe passe devant le conseil de révision, il est déjà sous les drapeaux.

Le 27 septembre 1910, le jeune homme se marie avec Marie Joséphine Hélène Clément à Chantraine, près d’Épinal.

Le registre du recensement de cette petite commune, réalisé en 1911, nous apprend que le sergent Victor Christ demeurait, avec son épouse, au numéro 130 de la maison Clément. Ce sous-officier avait, pour proches voisins, le sergent Léopold Rigolley, qui, plus tard, devient lieutenant, tout en survivant à la Grande Guerre, ainsi que le sergent Joseph Viguier, originaire de Saint-Affrique. Ces trois hommes font partie des effectifs du 149e R.I..

Comme pour la majorité des registres matricules du bureau de recrutement d’Épinal, la fiche de Victor est une reconstruction réalisée à la suite de la destruction des originaux. Elle est donc vide de tout élément permettant de retrouver les étapes qui le conduisirent de simple engagé volontaire à sergent-major.

Grâce à une photographie, nous savons juste qu’il a servi comme sous-officier à la 1ère compagnie du 149e R.I., peu avant le départ du régiment pour la frontière. C’est bien peu !

Photographie_groupe_sous_officiers_1er_compagnie_149e_R

Avec sa compagnie, il participe aux combats du Renclos-des-Vaches et d’Abrechvillers avant d’être blessé dans le secteur de Saint-Benoit, près de Ménil-sur-Belvitte, à la fin du mois d’août 1914. Probablement laissé sur place par le régiment qui est obligé de battre en retraite, le sergent-major Christ décède peu de temps après.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_2_journee_du_26_aout_1914

Sa fiche « Mémoire des hommes » indique la date de sa mort au 17 octobre 1914. Il y a de fortes chances pour que celle-ci soit erronée : cette fiche reprend en fait la date d’inhumation du corps. Le sergent-major Christ est décédé des suites de ses blessures à une date inconnue. Son nom figure bien sur la liste des pertes du régiment lors des journées du 25 au 26 août 1914.

L’acte de décès de Jean Baptiste Victor Christ nous fait savoir qu’il a été inhumé à Saint-Benoît le 17 octobre 1914, son corps ayant été identifié par un médecin aide-major.

Inquiète de ne pas avoir de nouvelles, son épouse écrit à la Croix Rouge Internationale pour tenter de savoir si Victor ne se trouverait pas parmi les captifs dans un des très nombreux camps de prisonniers en Allemagne.

Fiche_individuelle_C

L’acte de décès de ce sous-officier a été transcrit le 4 octobre 1916 dans sa commune de résidence, un peu plus de deux ans après sa mort.

Il y a de fortes probabilités pour que le corps de ce sous-officier ait été rendu à la famille dans les années 1920.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Chantraine.

Son épouse ne s’est jamais remariée. Marie Joséphine Hélène Clément est décédée à Chantraine le 19 mai 1967.

Il n’y a pas de descendance connue pour cet homme.

Sources :

L’acte de naissance et la fiche signalétique et des services de Jean Baptiste Victor Christ ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à la mairie de Chantraine et aux archives départementales des Vosges. 

15 décembre 2017

Commune de Poulangy (52).

Village_de_Poulangy

Les habitants du village de Poulangy inaugurent leur monument aux morts le 23 septembre 1923. Parmi la foule rassemblée pour l’évènement, quelques membres des familles de soldats du 149e R.I. sont présents pour écouter les discours des officiels.

Les noms de Paul et Joseph Nancey, d’Albert Honiat et de Jules Champion figurent parmi les vingt-trois noms qui sont inscrits sur l’édifice.

Chacun de ces hommes possède une biographie individuelle sur le blog du 149e R.I.. Elles sont toutes rassemblées ici.

Pour en savoir plus sur Paul Marie Jules Nancey, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Paul_Marie_Jules_Nancey

Pour en savoir plus sur Marie Lucien Joseph Nancey, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Marie_Lucien_Joseph_Nancey

Pour en savoir plus sur Albert Abel Honiat, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Albert_Abel_Honiat

Pour en savoir plus sur Jules Champion, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Jules_Champion

Le monument de Poulangy a été restauré récemment.

Dans les subdivisions qui fournissaient des hommes au 149e R.I. (beaucoup dans les Vosges et en Haute-Marne), d'autres monuments doivent comporter au moins autant si ce n'est plus de noms de soldats tombés dans les rangs du régiment spinalien. Mais dans cette commune, aux noms, il a pu être ajouté des visages.

Sources :

Le site des archives départementales de la Haute-Marne a été consulté.

Les photographies des plaques émaillées des quatre soldats du 149e R.I. ont été réalisées par P. Baude.

Google Maps

Le point jaune qui se trouve sur le montage correspond à l’emplacement du monument aux morts de Poulangy. La photographie de l’édifice provient du site mémorialGenWeb.

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à A. Carrobi, à la mairie de Poulangy et aux archives départementales de la Haute-Marne.

8 décembre 2017

Léon Jean Fouillot (1891-1967).

L_on_Jean_Fouillot

Né de Léon Fouillot et de Maria Gardot, Léon Jean voit le jour le 8 décembre 1891 dans la commune haute saônoise de Montagney. Les conditions de vie de la famille sont humbles. Les parents exercent tous deux le dur métier de journalier, louant leurs services aux fermes locales qui ont besoin de main-d’œuvre au moment des travaux saisonniers. À la naissance de Léon fils, le père est âgé de 34 ans et la mère de 31 ans.

En 1906, Léon ne vit plus dans son village natal. À 15 ans, il œuvre comme domestique chez les Leclerc, une famille de pâtissiers vivant à Recologne dans le Doubs.

Plus tard, il gagnera sa vie comme garçon de café à Melun, dans la Seine-et-.Marne.

En 1912, l’heure de la conscription est proche. Léon a vingt ans et il va devoir passer devant le conseil de révision d’Audeux. De constitution robuste, il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1912.

Sa feuille de route lui apprend qu’il doit se rendre dans l’est du pays pour rejoindre le 149e R.I. qui tient garnison à Épinal. Il franchit le portail de la caserne Coursy  le 8 octobre 1912.

L’armée évalue son degré d’instruction générale à un niveau 3. Il sait donc lire écrire et compter.

Des soucis de santé de cause inconnue le font aller à l’hôpital mixte d’Épinal entre le 7 et le 28 janvier 1913.

Début août 1914, la guerre contre l’Allemagne ne peut plus être évitée. Le 149e R.I., qui fait partie des troupes de couverture, est appelé à rejoindre la frontière allemande au plus vite. Difficile de dire si Léon Fouillot, bien que soldat d’active, fait partie des hommes qui ont quitté leur caserne avant même que les hostilités ne débutent ou s’il a été des premiers renforts.

A-t-il participé aux combats du Renclos-des -Vaches, d’Abreschviller et de Ménil-sur-Belvitte ?

Il est nommé caporal le 1er septembre. Le régiment part dans la Marne début septembre. La seule certitude que nous ayons c’est que Léon Fouillot a été fait prisonnier dans la journée du 26, en même temps que plusieurs de ses camarades de compagnie. Son nom est inscrit dans la liste des disparus figurant dans l’état des pertes du régiment à cette date.

Une longue captivité commence…

Peut-être que cette captivité a été illustrée par cette photo carte qui a permis cette biographie ? Le jeune homme adresse, à ses anciens employeurs avec qui il est resté en lien, l’image suivante qui le représente en tenue militaire avec ses galons de caporal passés à la craie.

Photographie_Leon_Fouilot

Le texte qui se trouve au dos du cliché est vraiment très succinct.

«  Fouillot Léon 5e compagnie n° 7537. Votre ancien serviteur, le bonjour à toute la famille »

Texte_carte_postale

Plusieurs hypothèses s’offrent à nous : cette photographie a-t-elle été prise en France avant sa capture ? Peu plausible vu le peu de temps qui sépare sa nomination de sa capture, sauf s’il est arrivé en renfort mi-septembre. Plus probablement, ce cliché a été pris en Allemagne alors qu’il était prisonnier, ce qui explique à la fois la mention de « France » dans l’adresse, un matricule qui n’apparaît nulle part dans sa fiche matricule, un numéro de compagnie qui n’est pas celui qu’il avait au 149e R.I. et un espacement des galons trop important qui n’aurait probablement pas été toléré en France. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de cachet et d’adresse de camp de prisonniers ?

En l’absence de toute source complémentaire, difficile d’avoir des certitudes. On peut même penser qu’il y a des erreurs dans la fiche matricule.

Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a été interné à Merseburg dans un premier temps. Ce camp qui est situé près de Leipzig a été créé le 25 septembre 1914. Par la suite, Léon quitte la Saxe pour aller terminer la guerre dans l’Hesse au camp de Darmstadt.

Concernant son internement en Allemagne, sa fiche du C.I.C.R. est peu renseignée.

Fiche_Croix_Rouge_Leon_Fouillot

Rapatrié d’Allemagne le 21 janvier 1919 il est envoyé sur le D.T.I. de Besançon. Il passe ensuite au 60e R.I. le 2 avril 1919 avant de retrouver son ancien régiment le 19 avril 1919. Le 15 mai 1919, il est au 45e R.I.. Léon Fouillot est finalement mis en congé illimité de démobilisation le 20 août 1919. Cela fait presque sept ans qu’il a quitté son dernier emploi civil.

Classé affecté spécial à la compagnie P.L.M., il intègre la 2e section de chemin de fer de campagne, subdivisions complémentaires. Léon est homme d’équipe à Besançon le 1er octobre 1920.

Le 10 juin 1920, il épouse Yvonne Gaulme, une jeune femme originaire de Pouilley-les-Vignes. De cette union naîtront trois enfants.

Maintenu dans l’affectation spéciale de la compagnie Lyon-Paris-Marseille, il est signalé comme aiguilleur de 2e classe le 25 avril 1927 à Besançon-Viotte.

Léon Jean Fouillot décède le 13 octobre 1967 à Pouilley-les-Vignes, à l’âge de 76 ans.

Sources :

Fiche signalétique et des services et acte de naissance trouvés sur le site des archives départementales de la Haute-Saône.

Les sites du Comité International de la Croix Rouge, de « Généanet » et des archives départementales du Doubs ont été consultés sur Internet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales de la Haute-Saône et du Doubs.

1 décembre 2017

Exécution de l’attaque de la Malmaison… 2e objectif.

Attaque_du_149e_R

Les hommes du 1er bataillon du 149e R.I. sont passés à l’offensive à 5 h 15, sous les ordres du commandant de Chomereau de Saint-André, collé par le bataillon de soutien. La première phase de l’attaque de la Malmaison touche à sa fin pour l’ensemble des éléments de la 43e D.I.. Tous les objectifs ont été atteints, excepté celui qui a été assigné aux chasseurs du 31e. En effet, ceux-ci ont rencontré des difficultés importantes face à un ennemi qui n’a pas voulu lâcher prise facilement.

Carte_1_journee_du_23_octobre_1917__1er_objectif_

Legende_carte_1_journee_du_23_octobre_1917_1er_objectif

Le 31e B.C.P. arrêté sur le 1er objectif

Le 31e B.C.P. continue le combat pour tenter de réduire le plus rapidement possible une poche de résistance placée à la carrière de la Malmaison. Il n’y a pas le choix ;  le commandant des chasseurs doit faire intervenir l’artillerie lourde de son groupement d’appui, pour tenter de détruire les mitrailleuses allemandes qui sont placées dans le bois de la Garenne. Celles-ci empêchent les chasseurs de venir à bout des derniers obstacles. De plus, elles gênent considérablement le 1er B.C.P. dans son mouvement préparatoire de passage de ligne. Ces mitrailleuses occasionnent également des pertes sérieuses au bataillon de soutien du 158e R.I. qui est placé dans la tranchée du Hérisson.

Plusieurs chars d’assaut de l’A.S. 8 sont en approche. Un Schneider de la 3e batterie , coincé au Toty, a pu se dégager. Il se positionne à 8 heures vers 190,6. Il réduit à coups de canon une des mitrailleuses qui tirent depuis les pentes ouest du ravin de Chavignon.

Le seul char restant de la 2e batterie arrive à 7 h 25 à la cote 195,1. Il détruit une mitrailleuse qui tire de la corne sud-est du bois de Belle Croix sur le 149e R.I.. Ce Schneider brise également une contre-attaque allemande qui cherche à déboucher de la tranchée de Dennewitz.

Tranch_e_Dennewitz

L’ensemble des chars de la 4e batterie se porte vers le carrefour du Chemin des Dames et de la route de Maubeuge. Ils se préparent à accompagner la marche de l’infanterie sur son 2e objectif.

Pour en savoir plus sur les chars d’assaut de l’A.S.8, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

A

Mise en place des troupes d’attaque pour le 2e objectif

La conquête de la ligne finale du 1er objectif « ferme de la Malmaison, Bascule, boyau d’Erfurth », s’est effectuée de haute lutte en dépit d’une forte résistance allemande.

Une fois sur place, le 1er bataillon du 158e R.I. et le 1er bataillon du 149e R.I. s’installent et s’organisent sur leurs positions. Le 31e B.C.P. poursuit son attaque.

Le 1er B.C.P., le 2e bataillon du 158e R.I. et le 3e bataillon du 149e R.I., bataillons de soutien, s’apprêtent à prendre le relais pour continuer l’offensive.

Progression vers le 2e objectif

À 9 h 15, le passage des lignes s’effectue dans un ordre parfait pour le bataillon du 158e et pour celui du 149e R.I..

C’est plus compliqué pour les chasseurs. Le 1er B.C.P. ne peut toujours pas déboucher à cause des mitrailleuses du bois de Garennes qui balayent le terrain en avant de la ferme de la Malmaison. Il réussit toutefois, à partir de 9 h 22,à progresser par sa gauche le long et à l’ouest de la route de Maubeuge. Une fois le feu des mitrailleuses éteint, il reprend le dispositif prévu pour aborder, vers 10 h 00, les carrières de Montparnasse.

Pendant ce temps, le 31e B.C.P. est venu à bout de la résistance de la carrière de la Malmaison, dont les occupants sont faits prisonniers.

Les carrières Montparnasse ont subi des effondrements partiels, mais une importante garnison s’y tient encore. L’ennemi se défend dans les entrées. La résistance est réduite vers 10 h 15, par les grenadiers et les lance-flammes du détachement spécial formé pour le nettoyage et le siège éventuel de cette creute. De nombreux prisonniers tombent entre les mains du 1er B.C.P.. D’autres encore se font cueillir par le 149e R.I. qui arrive au débouché de la galerie ouest aboutissant dans le bois de Belle Croix.

Les compagnies de tête du 1er B.C.P. ont dépassé les Carrières. Aussitôt reformées, elles reprennent leur progression vers le 2e objectif. Elles parviennent, sans autre résistance que quelques tirs de mitrailleuses devant leur droite, jusqu’à 150 m des Oubliettes, où elles marquent l’arrêt prévu.

Le 2e bataillon du 158e R.I. a perdu un grand nombre de ses officiers. Il traverse le plateau sans difficulté. Le bataillon est légèrement distancé par son barrage qu’il rattrape à l’arrêt prévu, après Montparnasse. Les hommes continuent leur avancée jusqu’à l’orée du bois des Hoinets, où ils sont accueillis par de violents tirs de mitrailleuses. Ce bataillon utilise l’arrêt prévu pour monter son attaque avec tous ses moyens disponibles : mortiers Stokes, canons de 37, lance-grenades Viven Bessières, fusils mitrailleurs. Il est accompagné par deux Schneider qui ont pu le suivre.

Le 3e bataillon du 149e R.I. pénètre dans le bois de Belle Croix en enlevant des mitrailleuses à la corne sud-est. Il est appuyé par le 2e bataillon du régiment et soutenu, dans sa progression, par les chars d’assaut qui longent la lisière est. Les hommes progressent assez difficilement dans le bois. Des nids de mitrailleuses subsistent encore.

Tranchee_de_la_Loutre__bois_de_Belle_Croix

Les pertes en officiers sont importantes. Il ne reste que trois officiers supérieurs au bataillon. Celui-ci, renforcé par une compagnie du 2e bataillon du 149e R.I.,atteint la tête d’Enfer. Le 3e bataillon tombe sur des batteries ennemies qui sont encore en action. Après un dur corps à corps avec les servants, il finit par prendre possession des canons allemands.

Durant cette période, le 2e bataillon, sous les ordres du commandant Schalck, s’empare de Saxische Tunnel. Il capture un colonel et environ 500 hommes.

Conquête du 2e objectif

Le mouvement des troupes reprend à 11 h 00, en direction de l’objectif final, après un bref arrêt des éléments de gauche, à peine marqué.

À la droite de la division :

Le 1er bataillon de chasseurs rencontre une vive résistance dans le bois des Bousseux. Des éléments ennemis tiennent encore dans les emplacements de batteries. Le bataillon dépasse ce bois, où le combat continue. Il s’empare du cimetière de Chavignon et du village faisant plus de 400 prisonniers. Il prend 18 canons.

Au centre de la division :

Le 158e R.I. attaque le bois des Hoinets avec son 2e bataillon. Il s’empare de la lisière sud. Il procède méthodiquement à la réduction des nids de mitrailleuses qui sont nombreux dans le bois. Il est aidé efficacement par un char d’assaut et le détachement d’A.T.. Après de nombreuses actions de détail, le 158e R.I. atteint, vers 14 h 30, la lisière nord du bois des Hoinets. Il capture 9 canons et de nombreux prisonniers. Ce bataillon fait liaison, à droite avec les chasseurs, à gauche, avec le 149e R.I..

À la gauche de la division :

Le 149e R.I., dont la gauche est déjà en place sur l’objectif final à la tête d’Enfer, pousse sa droite dans le bois des Hoinets. Il enlève une batterie en action après un combat avec les servants des pièces, avant d’atteindre les objectifs indiqués.

Bois_des_Hoinets

Cette partie de l’attaque de la Malmaison est largement détaillée dans l’ouvrage de F. Barbe « Et le temps à nous est compté. » En voici quelques extraits :

« Pendant l’attaque :

Maintenant la clarté d’un jour blafard, on se reconnaît mutuellement. Les traits sont légèrement tirés et les visages terreux sous le casque terni. Les interpellations se croisent presque joyeusement. Beaucoup sont soulagés d’un poids énorme, allument une cigarette d’un air détaché. On veut se raccrocher à la vie pendant cette accalmie.

Pourtant, l’opération est loin d’être terminée et le champ de la mort est encore vaste…

… Il est 6 h 30, nous devons repartir à 9 heures pour le deuxième et dernier bond, pendant lequel mon bataillon passe en tête. La compagnie tout entière est égaillée dans les immenses trous d’obus de nos 400…

… Confortablement installé dans un vaste trou d’obus avec « la liaison », le lieutenant Monnoury me parle d’une voix claire : « Marquand, je vous envoie assurer la liaison avec le 109e à gauche. Tâchez de trouver le commandant du 3e bataillon qui doit se trouver à notre hauteur, vous resterez avec lui. » Avec une poignée de main, il ajoute : « Attention, il doit exister des trous entre les lignes, je compte sur vous. À bientôt. »

Albert Marquand évoque ensuite sa mission de liaison avec le 109e R.I.. Voici ce qu'il écrit sur son retour au 149e R.I.:

Albert_Marquand_la_Malmaison

...Retour de mission :

«  Seul dans le bois de Belle Croix, j’erre, depuis un quart d’heure, parmi les troncs décapités. En prenant congé du commandant du 3e bataillon du 109e R.I., j’ai minutieusement examiné le croquis. Ma compagnie doit se trouver à droite dans le ravin des Vallons…

… Je suis au poste de commandement du bataillon. Des visages connus me font l’effet d’un navire sauveur pour un naufragé. L’adjudant Fréville me serre les mains et me présente au capitaine Foucher. Celui-ci commande le bataillon depuis la mise hors de combat du capitaine Houël. C’est le 3e chef de bataillon de la journée. À la lueur d’une bougie fumeuse, je lui rends compte de ma mission…

… Morand me conte l’odyssée de la compagnie depuis mon départ, à la route de Maubeuge. Tout a bien marché jusqu’au bois, les vides étaient peu nombreux. La marche en avant dans les fourrés s’effectuait régulièrement lorsque nos 155 ont brusquement raccourci leur tir, malgré les fusées à feux. Et l’inévitable catastrophe est arrivée. Les lieutenants Monnoury et Dupuy-Gardel, l’aumônier du régiment, Ferruit, le caporal fourrier Roux, y ont laissé la vie. De loin, j’avais pressenti un malheur.

Un léger flottement s’ensuivit, puis la progression jusqu’au ravin reprit sous l’impulsion du sous-lieutenant Pourchet. Morand m’énumère la liste des blessés légers bien nombreux…

Au total, les pertes s’élèvent à 35 % de l’effectif engagé. Le cadre des officiers a particulièrement souffert. Onze sont hors de combat sur les 14 du bataillon. La compagnie de mitrailleuses est commandée par l’adjudant Marcou. Le soir même, de nouveaux officiers, venus du dépôt divisionnaire, remplacent les disparus… »

Fin de l’attaque de la Malmaison

En résumé, vers 14 h 30, tous les objectifs fixés à la 43e division sont atteints. Seuls quelques éléments ennemis tiennent encore dans le bois des Bousseux. Progressivement, ils sont réduits au silence.

Les régiments et les B.C.P. se reforment. Ils prennent leurs dispositions pour occuper l’objectif final.

Carte_2_journee_du_23_octobre_1917__2e_objectif_

Legende_carte_2_journee_du_23_octobre_1917_2e_objectif

Les reconnaissances prévues, en raison de la résistance de l’ennemi, n’ont pu avoir lieu qu’au 149e R.I.. Le détachement envoyé par ce régiment pénètre dans le bois Dherly et n’y trouve pas de résistance.

Par suite de mauvais temps, l’aviation n’a pas pu opérer durant l’attaque. Toutefois, à 17 h 00, les avions peuvent profiter d’une accalmie pour jalonner la ligne. Les pilotes confirment la conquête complète des objectifs assignés.

Il faut s'attendre à des réponses allemandes : à 18 h 30 et à 20 h 00, deux tentatives de contre-attaques sur la lisière nord de Chavignon sont repoussées. Le reste de la nuit se passe sans incident.

L’attaque de la Malmaison se termine. Dans l’ensemble, c’est un succès total du point de vue des objectifs atteints. Une petite nuance sur le prix de cette victoire : les extraits du témoignage laissé par Albert Marquand montrent tout de même qu’il y a eu des pertes importantes.

Sources

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

Le dessin a été réalisé par Iñaki Holgado.

« Et le temps,à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

Les morceaux de carte du groupe des canevas de tir du secteur de Vailly, qui sont utilisés ici, sont datés du 26 août 1917.

La première vue aérienne, représentant la tranchée de la Loutre et le bois de Belle Croix, a été réalisée le 12 août 1917. La seconde, prise au dessus du bois des Hoinets, a été prise le 23 août 1917.

Un grand merci à M. Bordes, à F. Barbe, à A. Carobbi, à I. Holgado, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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