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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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28 avril 2017

Louis Félicien Richard (1891-1916).

Louis_F_licien_Richard

Louis Félicien Richard voit le jour le 13 mai 1891 à Dounoux. Ses parents, Louis Nicolas Richard et Marie Eugénie Didier, tous deux d’origine vosgienne, se sont mariés le 24 janvier 1880 à Uriménil. Louis Félicien sera le septième d’une fratrie de 9 enfants. Son petit-frère, Charles René décède dans sa première année. Le père de cette famille nombreuse travaille comme fermier. Il accédera à la propriété.

Le registre matricule de Louis Félicien Richard, qui peut se lire sur le site des archives départementales des Vosges, n’est pas renseigné sur son parcours militaire. Seules les informations concernant son état civil, son signalement et la décision prise par le conseil de révision sont notées.

Cette fiche nous fait savoir qu’il est inscrit sous le numéro 97 du canton de Xertigny et qu’il a été classé dans la 1ère partie de la liste en 1912.

Nous apprenons également que Louis Félicien exerce la profession de cultivateur et que son degré d’instruction est de niveau 3.

La date de son incorporation n’est pas connue. A-t-il attendu l’âge légal pour effectuer son service militaire ? A-t-il signé un engagement volontaire ? Est-il monté en grade avant le conflit ou à l'occasion du conflit ? Combien de temps a-t-il passé au 149e R.I. ? Au front ? Toutes ces questions restent, pour l’instant, sans réponses.

Ce qui est certain, c’est que Louis Félicien Richard porte l’uniforme lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent aux premiers jours du mois d’août 1914.

En février 1916, il est adjudant à la 1ère compagnie du 149e R.I. sous les ordres du capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André.

Début mars 1916, sa compagnie est à Seigneulles, prête à monter en première ligne dans le secteur de Verdun.

Louis Félicien Richard trouve la mort à la suite d’un accident survenu au cours d’un exercice de tir à la grenade, le 5 mars 1916. Il était âgé de 24 ans.

Le sergent-major Auguste Silvestre et le soldat Joseph Bocquet, tous deux du 149e R.I., confirment son décès qui est enregistré le 18 mars 1916.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Seigneulles

L’adjudant Richard est, dans un premier temps, inhumé au cimetière communal de Seigneulles. Le corps de ce sous-officier a certainement été restitué à la famille après le conflit.

Louis Félicien Richard est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire, à titre posthume, dans le J.O. du 7 juin 1921. « Sous-officier d’une bravoure réputée. Est mort glorieusement pour la France, le 5 mars 1916, à Seigneulles, en faisant vaillamment son devoir. Croix de guerre avec étoile d’argent »

Le nom de cet homme est inscrit sur le petit monument aux morts de la commune d’Uzemain.

Monument_aux_morts_d_Uzemain_Louis_F_licien_Richard

Louis Félicien Richard est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Sources :

Les sites « Mémoire des hommes », « Généanet », « Gallica » et celui des archives départementales des Vosges ont été consultés.

Le portrait de Louis Félicien Richard et la photographie du monument aux morts de la commune d’Uzemain ont été trouvés sur le site « Généanet ».

Les circonstances de la mort de ce sous-officier ont été trouvées sur son acte de décès.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à M. Lepage, à la mairie d’Uzemain et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

21 avril 2017

Un musicien brancardier du 149e R.I. au cœur de la bataille de Verdun.

Louis_Cretin

Le soldat Louis Cretin, musicien brancardier à la C.H.R. du 149e R.I. depuis le début du conflit, évoque, dans son témoignage, ce qu’il a vécu lors de son passage à Verdun.

Pour lire ce qu’il a écrit sur le sujet, il suffit de cliquer une fois  sur l’image suivante.

La_bouffarde_de_M_sieur_Drouot_

Il raconte également l’après Verdun. Un certain relâchement avec la discipline laisse imaginer la dureté du vécu de ces hommes durant les jours passés en 1ère ligne.

Pour lire ce qu’il dit sur ces évènements, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_R

Un grand merci à M. Bordes, D. Browarsky, A. Carobbi, A Chaupin et à T. Cornet., ainsi qu’à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

14 avril 2017

Albert Marquand… Souffrances à Verdun.

Albert_Marquand

Un chaleureux merci à F. Barbe qui nous offre ici la possibilité de lire un large extrait d’une des lettres rédigées par le caporal Albert Marquand de la 12e compagnie du 149e R.I..

Mars 1916, Albert Marquand s’apprête à rejoindre une compagnie du 149e R.I..

Il est à la 32e compagnie du 55e R.I. depuis janvier 1916, une unité qui cantonne dans la petite commune ardéchoise de Bourg-Saint-Andéol, lorsqu’il apprend qu’il va devoir repartir dans la zone des combats.

Le 17 mars, il quitte cette compagnie avec 4 sergents, 8 caporaux et 40 soldats.

Bourg_Saint_Andeol

Tous ces hommes ont reçu l’ordre de se rendre au dépôt régimentaire de Pont-Saint-Esprit pour y être « habillé de neuf ». Une fois équipés, ils devront rejoindre le dépôt du 58e R.I.. Ils arrivent à Avignon le 18 mars. Le départ pour le secteur du front est prévu quatre jours plus tard. Cinq cents hommes quittent la caserne Chabran, dans la soirée du 22 mars, pour se rendre à la gare de la préfecture vauclusienne, direction de Verdun…

Albert Marquand arrive à destination le 26 mars 1916. Il est aussitôt affecté à la 10e escouade de la 12e compagnie du 149e R.I..

12e_compagnie_du_149e_R

Il apprend que le régiment a été fortement éprouvé au cours d’un premier passage en première ligne. Les renforts en provenance d’Avignon servent à combler les pertes du régiment. Albert peut encore bénéficier de quelques jours de répit avant de subir de près les bombardements allemands.

Sa compagnie, sous les ordres du capitaine Chauffenne, quitte Dugny dans la nuit du 29 au 30 mars pour se rendre à Belrupt. Albert Marquand s'apprête à monter en 1ère ligne dans la nuit du 30 au 31 mars 1916.

Carte_1_albert_Marquand

Legende_carte_1_Albert_Marquand

Il passe plusieurs jours près du fort de Vaux dans une zone particulièrement exposée aux bombardements.

Le 2 avril 1916, le caporal Marquand est à l’abri, en « relative sécurité », sous le tunnel de Tavannes.

Voulant rassurer les siens, il écrit une petite carte-lettre dans « un style télégraphique ».

« Bien reçu votre lettre et vos journaux. Sommes sous un tunnel de chemin de fer depuis deux jours. Venons de passer 6 jours en première ligne. Nous avions souffrances effroyables, bombardement terrible. Pas mangé depuis 48 heures. Pour boire, nous sucions les gouttes qui filtraient au-dessus du fort. Compagnie bien réduite, sommes dégoûtants, éreintés. On ne trouve rien à acheter. Je suis encore sous l’effet du bombardement, abruti… »

Le 10 avril, le caporal Marquand est de nouveau à Dugny. Il dispose d’un peu plus de temps pour écrire. Il raconte ses journées de souffrances dans le secteur du fort de Vaux dans une lettre adressée à la famille.

« Mes biens chers,

… Je vais vous raconter à présent mes pérégrinations si ça peut vous intéresser ! Nous sommes montés en ligne le 30 mars à 21 h 00 et nous en sommes descendus le 9 avril au matin. Ce qui fait 10 jours et 11 nuits. Dans ce laps de temps, j’ai plus souffert que dans tout mon séjour sur le front. D’abord pour faire la relève, nous avons fait au moins 15 km, dont trois à proximité des Allemands. Nous sommes arrivés à 1 h 00 après avoir perdu quelques hommes, car ça crachait !!! Notre place se trouve à 20 mètres devant le fossé du fort de Vaux.

Nous nous sommes immédiatement couchés dans la tranchée qui était démolie par les obus. Les Allemands ont commencé un bombardement infernal qui a duré 2 jours et 2 nuits avec obus de 210 et 320. Nous sommes restés accrochés là 80 heures, attendant la mort à chaque instant. Mon escouade a été enterrée 2 fois. J’ai eu deux tués et cinq blessés. Moi-même, j’ai reçu un éclat à la cuisse qui me faisait souffrir, mais sans gravité. Les Allemands envoyaient des obus lacrymogènes qui faisaient bien souffrir. Inutile de parler de manger, ni de boire, les cuistots ne venaient pas avec ce train d’enfer, ce qui fait que nous avons eu cependant des pommes de terre en salade, un bout de bœuf froid et un quart de café froid dans la nuit du 3e jour. Et cela a été comme ça, jusqu’à la relève. On avait à manger et à boire une fois par 24 heures, à minuit. C’est de la soif que nous avons souffert, nous avons été jusqu’à sucer les gouttelettes qui suintaient au mur du fort, lorsqu’on était en réserve.

J’ai été faire 2 patrouilles en avant vers 2 h 00 et il n’est rien arrivé de fâcheux. Lorsque nous avons été relevés, il fallait faire 300 m au pas de course sur un terrain couvert de cadavres et battu par les obus. Au bout de 50 m, mes jambes ont fléchi, j’ai trébuché et je me suis allongé à côté d’un cadavre pour reprendre haleine. Si un obus était tombé à ce moment-là, j’étais fait ! Puis je suis reparti en trébuchant, comme ivre, la tête lourde !… »

Albert Marquand fait savoir, à la fin de sa lettre, qu’il reste une soixantaine d’hommes valides sur 120 à la 10e compagnie du 149e R.I. lorsque celle-ci a rejoint Dugny le 9 avril 1916.

Pour en savoir plus sur Albert Marquand, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante.

Albert_Marquand

Pour lire l’analyse d’Arnaud Carobbi de l’ouvrage « Et le temps, à nous, est compté », il faut cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_Arnaud_Carobbi

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

« Et le temps,à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

7 avril 2017

Une citation à l’ordre de l’armée pour la section du sous-lieutenant Daufresne de la Chevalerie.

Section_Daufresne_de_la_Chevalerie

Le 149e R.I. n’obtient pas de citation à l’ordre de l’armée pour son engagement dans le secteur de Verdun. Seules les 4 compagnies du 1er bataillon du régiment ont été véritablement sollicitées durant les combats en 1ère ligne.

Les 1ère et 4e compagnies ont lancé une attaque le 9 mars 1916 sur la partie du village de Vaux-devant-Damloup occupée par les Allemands.

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journee_du_9_mars_1916_2

Le 1er bataillon du 149e R.I. a tenté, le 2 avril 1916, de reprendre ce village qui avait été perdu quelques jours auparavant.

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_2_journee_du_2_avril_1916

Une section du régiment a été récompensée. Le général qui commande la 2e armée cite à l’ordre de l’armée la 1ère section de la 1ère compagnie du 149e R.I..

Le  9 mars 1916, la 1ère compagnie du 149e R.I. enlève aux Allemands une partie du village de Vaux-devant-Damloup qu’ils occupent. Cette compagnie parvient à conserver cette zone.

Le capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André évoque l'événement dans son témoignage :

« La section de la Chevalerie que je suis progresse rapidement. Elle saute sur le village, bouscule les Allemands et les refoule jusqu’au moulin où elle s’est arrêtée. »

La 1ère section de cette compagnie, qui s’est distinguée d’une manière particulière, est citée à l’ordre de l’armée suite à ce fait d’armes, dans les termes suivants :

« Brillamment enlevée par son chef (sous-lieutenant Daufresne de la Chevalerie), est entrée, le 9 mars 1916, dans un village occupé par les Allemands, a chassé ces derniers des maisons qu’ils occupaient et a coopéré efficacement au rétablissement de la situation dans cette partie du secteur. Par son attitude ultérieure, a interdit à l’ennemi toute progression. Est allée chercher sous le feu et a rapporté, dans nos lignes, 52 caisses de grenades abandonnées en terrain découvert. A perdu le 5e de son effectif. »

Le capitaine de Chomereau de Saint-André, responsable de la 1ère compagnie durant l’attaque, certifie que les soldats de la 1ère section nommés dans le tableau suivant étaient bien tous présents ce jour-là.

Compostion_de_la_section_du_sous_lieutenant_Daufresne_de_la_Chevalerie

Le 19 mai 1916, le général Gouraud, qui commande la IVe armée, passe en revue de détachements les 6e et 21e C.A..

Le 10e B.C.P. et le 1er bataillon du 149e R.I. sont conviés à participer à cet évènement qui doit avoir lieu à 2,5 km au sud de la gare de Suippes. Le fanion de la 1ère section de la 1ère compagnie et le capitaine de Chomereau de Saint-André sont décorés pour leurs actions menées dans le secteur de Verdun. À cette occasion, plusieurs autres décorations sont remises par le général Gouraud.

Decoration du capitaine de Chomereau de Saint-Andre

Sources :

Historique du 149e R.I..

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées.

Témoignage du capitaine de Chomereau de Saint-André visible sur le blog du 149e R.I..

Informations qui proviennent des archives personnelles de T. de Chomereau.

Le site de la C.I.C.R. a été consulté pour confirmer la captivité des soldats qui sont inscrits dans le tableau et qui ont pu être retrouvés  

La photographie du fanion de la 1ère section de la 1ère compagnie du 149e R.I. qui se trouve sur le montage a été réalisée par T. de Chomereau.

Le cliché représentant le capitaine de Chomereau est la propriété de la famille.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi,  à T. de Chomereau, à M. Porcher, au C.I.C.R. et au S.H.D. de Vincennes.

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