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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 septembre 2014

17 août 1914.

Waldersbach

Le 149e R.I. reste sur ses positions défensives. Le 1er bataillon du 149e R.I. est installé à Saint-Blaise-la-Roche depuis la veille au soir, le 2e bataillon loge à Diespach et le 3e bataillon occupe toujours ses positions du côté du Haut-de-Steige. 

Le 1er bataillon est prêt à quitter son cantonnement à partir de 4 h 00, mais il va devoir patienter encore plusieurs heures, avant de pouvoir se mettre en mouvement. 

Les hommes du capitaine Lescure quittent Saint-Blaise-la Roche vers 14 h 00. Ils viennent s’installer dans leurs nouveaux quartiers à Waldersbach, après deux heures de marche. 

À 17 h 00, le 3e bataillon reçoit un ordre téléphonique qui est donné par l’état-major de la 85e brigade. Il lui est demandé de venir s’établir à Ranrupt. Le bataillon exécute cet ordre à compter de 19 h 00. Il arrive à 20 h 00.   

Le 2e bataillon reste à Diespach. 

Carte_journ_e_du_17_ao_t_1914

Legende_carte_3_journee_du_12_aout_1914

Le ravitaillement en viande fraiche se fait à partir de 9 h 00 à Fonday. L’alimentation par la section n° 2 du C.V.A.D. est distribuée à la même heure à Vert-Pré. 

Sources : 

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9. 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

19 septembre 2014

16 août 1914.

Saint_Blaise_la_Roche

La journée du 16 août va reconduire quelques éléments du régiment sur le champ de bataille du 14 pour récuperer du matériel, tandis que les premiers renforts arrivent pour combler les pertes.

Les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. se préparent à quitter Saint-Blaise-la-Roche.

À 5 h 40, ces bataillons viennent prendre une formation de rassemblement sur les pentes nord-ouest de l’éperon 553. Cet éperon se trouve au sud de Saint-Blaise-la-Roche. Une fois positionnés, les hommes se placent face au nord.

Le 2e bataillon du capitaine François occupe la droite de la position. Le 1er bataillon du capitaine Lescure s’installe à sa gauche. Le 158e R.I. vient se former en arrière et à droite du 149e R.I..

Le 3e bataillon du capitaine Laure reçoit un nouvel ordre,lui stipulant son maintien sur ses positions occupées, en raison d’un ralentissement dans les mouvements du 14e C.A..

Peu avant 11 h 00, le régiment obtient un premier renfort envoyé par le dépôt de Langres. Ce groupe est constitué d’environ 260 hommes qui sont sous l’autorité des sous-lieutenants de Parseval et Joannès.

Le médecin aide-major Mégnin fait partie du nombre. Tous ces hommes sont immédiatement répartis dans les compagnies carencées en effectif, depuis les combats du Renclos-des-Vaches.

À 13 h 30, un détachement du 149e R.I. est envoyé sur le champ de bataille du 14 août, sur les hauteurs 593 au sud-ouest de Diespach. Ce détachement a pour mission de rassembler tout le matériel, l’armement, l’équipement et le harnachement qui ont été abandonnés par l’ennemi. Il en profite également pour compléter les déficits et les pertes en sacs, musettes et bidons…

Au cours de l’après-midi, l’état-major du régiment reçoit l’ordre de cantonnement. Le 1er bataillon doit retourner à Saint-Blaise-la-Roche. L’état-major, le 2e bataillon du régiment ainsi que deux groupes d’artillerie de C.A., viennent s’installer à Diespach.

Un deuxième détachement venu de Langres arrive à 16 h 30. Ce groupe est composé d’environ 260 hommes qui sont accompagnés par les sous-lieutenants Fèvre et Petermann.

Les quatre sous-lieutenants, qui sont arrivés en renfort dans la journée, proviennent tous de l’école de Saint-Cyr.

Le 149e R.I. doit se diriger vers ses nouveaux cantonnements à partir de 17 h 00. Il doit laisser passer l’artillerie du 21e C.A. avant de se mettre en route.

L’état-major et le 2e bataillon du régiment arrivent à Diespach vers 18 h 00.

Carte_journee_du_16_aout_1914

Legende_carte_journee_du_16_aout_1914

Le ravitaillement en viande fraiche se déroule à Bourg-Bruche à partir de 8 h 30. L’alimentation par la section 1 du C.V.A.D. se fait au col du Las vers 6 h 00.

                                           Tableau des tués pour la journée du 16 août 1914

 Sources :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

12 septembre 2014

15 août 1914.

Groupe_149e_R

Après une courte nuit de sommeil, le 15 août 1914 va être relativement calme pour le 149e R.I.. Calme, mais pas sans activité et déplacements.

L’état-major et le 2e bataillon du 149e R.I. quittent les cantonnements de Saint-Blaise-la-Roche à 6 h 45. Ils viennent prendre une formation de rassemblement articulée sur les pentes boisées situées à l’est de la station de Saulxures.

Le 1er bataillon du régiment vient de recevoir l’ordre de maintenir ses positions occupées depuis la veille. Celles-ci sont situées au nord de Saint-Blaise-la-Roche, à hauteur de Poutay. Une compagnie est en place à l’ouest de la route Saales-Schirmeck, les 3 autres sont postées à l’est de cette route. Ces quatre compagnies doivent conserver ce secteur jusqu’à ce qu’elles soient relevées par des unités de la 13e division.

Carte_journee_du_15_aout_1914

Legende carte 3 journee du 12 aout 1914

En début d’après-midi, le 1er bataillon peut enfin quitter ses emplacements. Il vient prendre sa formation de rassemblement à l’arrière et à la droite du 2e bataillon.

 Vers 17 h 00, tous ces éléments sont envoyés en cantonnement dans le village de Saint-Blaise-la-Roche. Un groupe d’A.D. les accompagne. L’installation dans les lieux de repos est terminée à 19 h 00.

Le 3e bataillon du commandant Laure est obligé de se maintenir au Haut-de-Steige en raison du retard apporté dans son mouvement offensif par le 14e C.A., avec lequel il n’a toujours pas pu entrer en liaison.

Le ravitaillement en viande fraîche se fait à Bourg-Bruche à partir de 8 h 30. L’alimentation par train régimentaire a lieu à Senones à partir de 15 h 00.

                                 Tableau des blessés pour la journée du 15 août 1914

 Sources :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

La photographie de groupe représentant des soldats du 149e R.I. est antérieure à 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

5 septembre 2014

Marie Charles François Didierjean (1868-1914).

Marie_Charles_Fran_ois_Didierjean

Marie Charles François Didierjean est né le 18 janvier 1868 dans la petite ville de Baccarat. Son père, Marie Eugène, 32 ans est ingénieur. Il est administrateur des cristalleries de Saint-Louis. Sa mère, Marie Joséphine Mangin, originaire de Nancy, est âgée de 22 ans.

Le jeune Didierjean effectue sa scolarité chez les jésuites au collège Saint-Joseph de Reims, puis au lycée Sainte-Geneviève de Versailles durant les années scolaires 1885, 1886 et 1887.

Une fois ses études secondaires terminées, il se rend à la mairie du 8e arrondissement de Paris pour signer un engagement volontaire de 5 ans avec l’armée. Marie Charles François Didierjean réussit le concours d’entrée de l’école spéciale militaire. À la fin du mois d’octobre 1887, il entre à l’école de Saint-Cyr pour prendre sa place dans la promotion de Tombouctou.

Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1889, juste après l’obtention de son diplôme de Saint-Cyrien, il doit rejoindre la ville de Gérardmer pour incorporer le 152e R.I..

En avril 1895, il devient lieutenant instructeur à l’école militaire d’infanterie. Ce rôle de pédagogue ne semble pas lui convenir puisqu’il fait rapidement une demande écrite pour quitter ce poste. Un an après, il est réintégré dans son ancien régiment.

En octobre 1897, Marie Charles François Didierjean épouse Marguerite Maguin, une Nancéienne âgée de 25 ans.

Le 12 juillet 1900, c’est la promotion ; aussitôt nommé capitaine, cet homme est immédiatement muté au 30e R.I. et il doit gagner la ville d’Annecy. Dans un premier temps, le capitaine Didierjean travaille au bureau de la mobilisation, une fonction qu’il occupe durant trois années consécutives. En 1903, il prend le commandement d’une compagnie du régiment.

Le 25 mars 1906, il est de nouveau sur le départ, quittant la région de la Haute-Savoie. Cet officier doit intégrer le 113e R.I.. Le 24 septembre 1911, il devient capitaine adjoint major du régiment.

Peu de temps avant d’accéder au grade de chef de bataillon, Marie Charles François Didierjean doit suivre les cours de tir pratique au camp de Châlons durant une période qui s’échelonne entre le 20 et le  31 mai 1913.

Trois semaines plus tard, il obtient ses galons de commandant. Ce nouveau chef de bataillon quitte la ville de Blois et prend la direction de l’est pour rejoindre la ville d’Épinal. Il est maintenant responsable du 3e bataillon du 149e R.I..

Le commandant Didierjean est très bien noté par ses supérieurs. Il est considéré comme étant un officier de grande qualité. Qualifié de très intelligent, il possède une grande érudition et maitrise parfaitement l’allemand, l’anglais et l’italien. C‘est également un excellent cavalier et un très bon escrimeur.

Il est toujours à la tête de son bataillon lorsque la déclaration de guerre contre l’Allemagne est officialisée le 2 août 1914.

Le commandant Didierjean trouve la mort le 14 août 1914 au Haut-de-Steige dans la vallée de la Bruche. La guerre est commencée depuis seulement 12 jours. Cet homme âgé de 46 ans, veuf depuis 1913, laisse 5 orphelins, Antoinette, Hélène, Marie-Louise, Antoine et Madeleine.

Sepulture_commandant_Didierjean

Il repose dans le caveau familial du cimetière de Préville de Nancy.

Décorations obtenues :

Chevalier de la Légion d’honneur le 11 juillet 1914.

Citation à l’ordre de la 10e armée n° 53 du 4 mars 1915 : 

«  A été tué le 14 août 1914 à Haut de Steige (Alsace) à la tête de son bataillon au moment où il se portait avec les premiers éléments de la compagnie d’avant-garde pour reconnaitre la situation et le terrain avant de donner son ordre d’engagement. A donné les ordres jusqu’au dernier souffle de sa vie avec un courage de tout éloge. »

Henri René évoque le commandant Didierjean dans son ouvrage "jours de gloire et de misère".  Voici ce qu’il écrit à son sujet :

 6 août 1914. En Alsace, le baptême du feu.

… Le commandant Didierjean éteint sa pipe, son inséparable.  Il en secoue les cendres d’un geste machinal sur le croc de sa canne, son autre inséparable. Il incline un peu sur l’oreille son grand képi haut formé et, très ému sans vouloir le paraître, il assigne les objectifs à ses capitaines… …Le commandant Didierjean, avec l’excessive bravoure qui lui était coutumière, a été frappé le 13 août, à Haut-de-Steige sur la ligne d’éclaireurs au « champ d’honneur » de cette Alsace où il avait si ardemment rêvé de reconquérir lui-même ses parchemins de famille. Nous avions pour lui un véritable culte et il n’est pas de mots pour traduire les regrets qu’il laisse parmi nous.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de Vincennes.

 « Jour de gloire, jour de misère… » d’Henri René. Éditions Perrin et Cie, 1917.

La photographie de la sépulture du commandant Didierjean à été réalisée par E. Mansuy.

Un grand merci à M. Bordes, à C. Didierjean, à E. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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