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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 mars 2017

Joseph Alexis Édouard Chauvin (1892-1914).

Joseph_Alexis_Edouard_Chauvin

Joseph Alexis Édouard Chauvin est né le 19 décembre 1892 dans la petite commune de Bulle, située dans le département du Doubs. 

Il est le fils d’Aimé Constantin et de Marie Eugénie Chambelland, un couple qui s’est marié le 13 février 1884 dans le village où sont nés tous leurs enfants. Les parents exercent le métier de cultivateurs.

Joseph Alexis Édouard est le quatrième d’une fratrie de quatre garçons et d’une fille. Son plus jeune frère décède dans sa première année, un sixième enfant sera mort-né.

Après avoir appris à lire et écrire, Joseph Alexis Édouard quitte l’école pour rejoindre le monde du travail. Le jeune adolescent exercera le même métier que ses parents dans sa commune d’origine, et ce, jusqu’à sa majorité.

L’année de ses vingt ans, il est inscrit sous le numéro 16 du canton de Levier pour la conscription de 1913.

La description de cet homme nous montre que la règle stipulant qu’en dessous d’une certaine taille, on n’était pas appelé, n’existe plus. Malgré son 1,49 m, sa robuste constitution physique le classe directement dans la 1ère partie de la liste, ce qui veut dire qu’il est « bon pour le service armé ».

Sa feuille de route lui fait savoir qu’il doit aller effectuer son temps de service actif dans un régiment d’infanterie vosgien. Il laisse derrière lui la vallée de Drujeon pour rejoindre la ville d’Épinal. Joseph Alexis Édouard Chauvin intègre le 149e R.I. le 21 octobre 1913, après avoir bénéficié d’un sursis d’arrivée d’une dizaine de jours pour convenances personnelles.

En guise de premières manœuvres, c’est à la guerre qu’il va apprendre ce que sa formation n’a pas eu le temps de faire. Si celle-ci reste incomplète, elle a fait de lui, en quelques mois, un homme mobilisable.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute, le soldat Chauvin se trouve sous les ordres du capitaine Cadeau qui commande la 10e compagnie du régiment.

Joseph Alexis Édouard Chauvin est blessé le 21 août 1914 dans le secteur d’Abreschviller.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 La_retraite

Concernant sa blessure, si sa nature est inconnue, elle permet son évacuation, mais elle fut assez grave pour conduire à son décès après plus de trois mois d’hospitalisation.

Il est conduit par voie de chemin de fer dans le département de la Haute-Saône, pour être soigné à Gray. Le soldat Chauvin occupera un des 55 lits de l’hôpital auxiliaire n° 10 de cette commune. Malgré les soins donnés par les médecins, il meurt le 6 décembre 1914.

Joseph Alexis Édouard Chauvin repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal de Gray.

Sepulture_Joseph_Alexis_Edouard_Chauvin

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Bulle.

Joseph Alexis Édouard Chauvin est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Son frère, Marie Sylvain Léon, a également perdu la vie durant ce conflit.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Joseph Alexis Édouard Chauvin a été consultée sur le site des archives départementales du Doubs.

Le portrait du soldat Chauvin a été trouvé sur internet.

La photographie de la sépulture de Joseph Alexis Édouard Chauvin a été réalisée par F. Lhermitte.

Les informations concernant la famille de ce soldat ont été trouvées sur le site « Généanet »

La photographie menant au lien qui donne accès aux biographies des soldats de la commune de Bulle « Morts pour la France » provient du site de la mairie de cette commune.

Commune_de_Bulle

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à F. Lhermitte, à É. Mansuy, aux archives départementales du Doubs et à la mairie de Bulle. 

24 mars 2017

Somme-Vesle, Poix (du 15 avril 1916 au 18 avril 1916).

                 Gare_de_Chalons_sur_Marne

Après un séjour éprouvant à Verdun, le 149e R.I. et toute la division sont envoyés dans un secteur calme, à l'arrière, pour être reconstitués. Mais avant d'atteindre la zone où les effectifs seront complétés et entraînés, il y aura une longue marche à effectuer pour rejoindre les nouveaux cantonnements. 

15 avril 1916 (suite)

Les bataillons du 149e R.I. ont embarqué dans des wagons à bestiaux à la gare de Nançois-Tronville, pour prendre la direction de Châlons-sur-Marne dans la matinée.

L’analyse d’une lettre rédigée par le caporal Marquand, ainsi que la lecture d’un court passage du témoignage laissé par le mitrailleur Paul Portier permettent de se faire une idée de ce qui s’est passé durant cette partie de la journée pour une partie des éléments du 149e R.I..

Le premier écrit :

« … Débarqués à Châlons, nous avons traversé toute la ville où les habitants nous regardaient avec des airs apitoyés et nous donnaient des oranges et des cigarettes. Châlons a l’air d’une ville très bien. Bref, ce soir-là, nous sommes allés cantonner à Sarry, à 9 km de là… »

Le second raconte :

« Le 15 avril, après quelques jours de repos à Savonnières, nous avons embarqué en chemin de fer à Nançois-Tronville. Nous venons ainsi de quitter le secteur de Verdun. Le même jour, nous débarquons à Châlons-sur-Marne et cantonnons la nuit à Sarry. »

Le J.M.O. de la 85e brigade nous fait savoir que l’état-major de la  brigade est installé, dans la soirée du 15 avril, à Somme-Vesle avec les 1er et 2e bataillons du 149e R.I..

16 avril 1916

Le 3e bataillon du 149e R.I. et la 1ère compagnie de mitrailleuses du capitaine Vial, qui ont pris la veille leurs quartiers dans le petit village de Sarry, s'apprêtent à partir en début de matinée. Ils prennent la direction de Somme-Vesle.

Les observations fournies par Paul Portier et par Albert Marquand permettent de suivre le parcours effectué par ces éléments du 149e R.I. durant cette journée.

Paul Portier écrit :

« Le 16, nous faisons mouvement sur Somme-Vesle par l’Épine, Courtisols, Saint-Julien… »

Albert Marquand relate la situation :

« Départ à 9 h 00, il fait beau temps. Étape pénible, beaucoup de boue. Bref, nous avons fait 24 km et nous sommes arrivés à 16 h 00 à Poix… C’est un patelin de 131 habitants où on ne trouve que de la bière et du vin… »

17 avril 1916

Les unités de la 85e brigade sont regroupées de la manière suivante dans la soirée du 17 avril :

Les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. cantonnent à Somme-Vesle. Le 3e bataillon du régiment a installé ses compagnies dans le village de Poix.

Le 3e B.C.P. a pris ses quartiers dans le village de Moivre. Les chasseurs du 10e B.C.P. sont à Le Fresne.

Carte_1_journee_du_17_avril_1916

18 avril 1916

Le lieutenant-colonel Gothié reprend le commandement du 149e R.I. Cet officier connait bien le régiment puisqu'il l'a commandé durant toute l’année 1915. Il en avait été éloigné après avoir été blessé au début du mois de janvier 1916, au cours d’une mission de reconnaissance, en première ligne, dans le secteur du bois en Hache en Artois.

Pour en savoir plus sur le lieutenant-colonel Gothié, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante.

Lieutenant_Colonel__Frederic_Gothie

 « Ordre du régiment n° 79

 En reprenant le commandement du régiment, le lieutenant-colonel tient à exprimer à tous officiers, sous-officiers, caporaux et soldats, la joie et la fierté qu’il éprouve de se retrouver parmi eux après les évènements de Verdun, où le régiment s’est montré à la hauteur des belles traditions du passé.

Il continuera à les suivre à l’avenir et chacun aura à cœur de se dépenser sans compter pour arriver au triomphe final et définitif de la belle cause que nous défendons. Vive la France ! P.C. le 18 avril 1916 Lieutenant-colonel Gothié »

Le caporal Clovis Richardet de la 3e C.M. et le soldat Marius Lamberti de la 9e compagnie seront punis au cours de cette période.

Le premier avec le motif suivant « Est rentré ivre au cantonnement à 21 h 40 »

Le second avec celui-ci :« S’est enivré et a causé du scandale au moment du départ du cantonnement »

Ces deux punitions seront changées en 12 jours de prison par le lieutenant-colonel Gothié.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach ; c’est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

Témoignage du mitrailleur Paul Portier, consultable sur le blog du 149e R.I..

Documents provenant de la collection personnelle du petit-fils du lieutenant-colonel Gothié.

Un grand merci à M. Bordes, à F. Barbe, à A. Carobbi, à D. Gothié, à A. Orrière, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

17 mars 2017

Georges Emerique (1888-1914).

Georges_Emerique

Émile Emerique et son épouse Octavie Lazard habitent la petite commune meusienne de Vaucouleurs lorsque leur fils Georges voit le jour le 2 août 1888. Le père travaille comme employé, il est âgé de 43 ans. La mère, qui a 39 ans, n’exerce pas de profession.

Nous ne savons rien de la vie d’enfant et d’adolescent de Georges.

La fiche signalétique et des services de cet homme nous apprend que son degré d’instruction générale est de niveau 3 ; il maîtrise donc les bases de la lecture, de l'écriture et du calcul.

Le 21 septembre 1907, Georges se rend à la mairie d’Épinal pour y signer un engagement volontaire d’une durée de 3 ans. Il a fêté ses 19 ans quelques semaines plus tôt. Ce futur soldat doit maintenant rejoindre la ville de Reims, par voie ferrée, pour intégrer une compagnie du 132e R.I.. Le jeune Emerique arrive au corps deux jours plus tard pour commencer son instruction militaire. Il est nommé caporal le 26 septembre 1908. Ne renouvelant pas son contrat, il passe dans la réserve de l’armée active le 21 septembre 1910 avec son certificat de bonne conduite dans la valise. Il s’installe ensuite dans la région de Commercy où il est rattaché au 155e R.I..

Tout comme son père, il devient employé, mais les entreprises dans lesquelles il va exercer sa profession ne nous sont pas connues.

L’article 64 de la loi du 21 mars 1905 le dispense de la 1ère période d’exercices après les obligations militaires. Le fait d’avoir effectué trois années sous l’uniforme l’affranchit de cette exigence.

Le 15 avril 1913, le caporal Emerique passe dans la réserve du 168e R.I., un régiment qui vient tout juste d’être créé. Il déménage ensuite à Épinal. Le 30 juin 1913, il est inscrit à la subdivision de cette ville avec le n° 278.

Le caporal Emerique est rappelé à l’activité militaire par décret du 1er août 1914, lorsque le conflit contre l’Allemagne commence. Il doit se rendre immédiatement à la caserne Courcy pour rallier le 149e R.I..

Quelques semaines après, il est tué dans le secteur de Bazien, au nord-est de Rambervillers.

Son nom ne figure pas dans la liste des pertes du J.M.O. du 149e R.I. aux dates des  25 et 26 août 1914. Cependant, un nom approchant le sien est inscrit dans la colonne des blessés. Il s’agit du caporal Emery qui servait à la 9e compagnie.

L’acte de décès de ce caporal, qui a été officialisé le 12 octobre 1917, à la suite d’une décision prise par le tribunal d’Épinal, indique qu’il a été tué le 25 août 1914.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_5_journee_du_25_aout_1914

Une recherche a été entreprise par la famille auprès de la Croix Rouge.

Georges_Emerique_fiche_Croix_Rouge

Georges Emerique est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 9 juin 1921) :

« Caporal courageux et dévoué, mort pour la France le 25 août 1914 dans l’accomplissement de son devoir. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le caporal Emerique repose actuellement dans le cimetière national français de Rambervillers, une commune qui se trouve dans le département des Vosges. Sa sépulture porte le numéro 538.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville d’Épinal.

Monument_aux_morts_Epinal_Georges_Emerique_1

Le caporal Emerique ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

Les sites des archives départementales de la Meuse,  de « Mémoire des hommes » et de « MémorialGenWeb » ont été consultés pour construire cette petite note biographique.

La photographie de la sépulture de Georges Emerique a été réalisée par J.C. Balla.

Un grand merci à M. Bordes, à J.C. Balla, à A. Carrobi, É. Mansuy et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

10 mars 2017

Savonnières-devant-Bar (du 12 avril 1916 au 15 avril 1916).

Savonni_res_devant_Bar_du_12_au_15_avril_1916

12 avril 1916

Les hommes, éreintés par les évènements des semaines précédentes, peuvent enfin prétendre à un repos bien mérité. Ils sont maintenant loin de la zone des combats.

Le caporal Albert Marquand, dans une de ses lettres adressées à sa famille, écrit ceci :

« Nous sommes bien arrivés au repos ainsi que je vous l’avais écrit, après avoir fait 8 km à pieds et 60 en auto. Nous sommes à Savonnières près de Bar-le-Duc.

Et on parle de nous reporter plus loin. Ici, c’est la vie et on trouve de tout… »

Les tensions, les angoisses, les peurs, la fatigue générale marquent encore profondément les visages des soldats. Très rapidement, des débordements liés à l'alcool apparaissent.

Plusieurs hommes du 149e R.I. subissent des sanctions disciplinaires au cours de cette période : parmi eux, les soldats Rachel Brocher et André Louis Boban de la 4e compagnie.

Ces deux hommes sont punis de 8 jours de prison par ordre du lieutenant Canon.

Le premier avec le motif suivant « A quitté le cantonnement le 13 après-midi, s’est rendu à Bar-le-Duc sans autorisation et n’est rentré que le lendemain à 8 h 00. »

Le second avec celui-ci :« A quitté le cantonnement après l’appel du soir et a été rencontré dans les rues en état d’ivresse à 21 h 00. »

Ces deux punitions seront changées en 15 jours de prison par le lieutenant-colonel Gothié,qui reprendra le commandement du 149e R.I. quelques jours plus tard.

Le musicien-brancardier Louis Cretin évoque cette situation dans son témoignage.

« Pendant les premiers jours de notre repos à Savonnières, les hommes étaient comme fous. Ce fut la noce après le carnage. Les officiers eurent de la peine à reprendre de l’autorité et à faire régner de nouveau la discipline ».

Savonni_res_devant_Bar__Meuse_

Il ne faut donc pas laisser la troupe dans l’oisiveté !

Le général Antoine Baucheron de Boissoudy, responsable de la 43e D.I., rédige la note suivante :

« Au cours de la période de repos et de reconstitution qui commence actuellement, tous les efforts devront tendre à remettre les unités dans le bel état physique et moral que toutes possédaient au moment où nous avons quitté la région du nord.

Il y a là un effort sérieux à accomplir, qui ne peut-être obtenu que progressivement au fur et à mesure de l’arrivée de renforts, de l’arrivée ou de la nomination de nouveaux cadres.

Pour le moment, il s’agit surtout d’une sorte de détente à procurer à la troupe, après les journées passées dans le secteur de Vaux.

Cette détente ne doit pas consister à laisser les hommes dans l’inaction, dont les effets ne sauraient être que fâcheux. Il ne peut être question, d’autre part, de reprendre immédiatement les exercices. L’activité et l’ingéniosité de tous les officiers, en particulier les chefs de corps, devront être guidées par les directives suivantes : 

  1. Remettre de l’ordre dans les unités. Il faut les recompléter au point de vue matériel (habillement, équipement, vivres, mitrailleuses, spécialités, etc.)

  2. Faire prendre à tous les soins de propreté corporelle, négligés depuis plus d’un mois, faire couper les cheveux à la tondeuse.

  3. Faire laver le linge, les effets de toile, etc.

  4. Organiser des séances de jeux, des séances récréatives.

  5. Par les belles journées, organiser de petites marches, plutôt des promenades, sans sacs, au cours desquelles on s’arrête en des endroits ensoleillés pour permettre aux hommes de se reposer agréablement.

 Il importe, en outre, que les officiers, et surtout les commandants de compagnie, aient de fréquents entretiens, des causeries avec leurs hommes destinées à surexciter leur moral. Les journées de Verdun sont pleines d’enseignements et d’espoir. Il ne faut pas oublier que dans les durs combats que nous menons, l’énergie morale a encore plus d’importance que la force physique. Enfin, les ressources de la région doivent permettre une amélioration de l’alimentation que rendront plus facile les économies réalisées dans la région de Verdun. 

En résumé, il faut détendre les hommes, ne pas les laisser inactifs, les mettre dans les meilleures conditions d’hygiène physique et morale. C’est le premier but à poursuivre dès à présent.

 Le général compte sur le dévouement de chaque officier de sa belle division pour l’aider dans cette tâche. »

 D’après Louis Cretin, il est inutile de dire que toutes ces consignes auront bien du mal à se mettre en place et qu’elles ne seront pas toujours bien respectées pour quelques-uns !

 13 avril 1916

 Le commandant Schalck, responsable du 2e bataillon du 149e R.I.,  doit se rendre à Montplonne pour venir y présider un conseil de guerre concernant un chasseur du 10e B.C.P.. La sentence tombe très rapidement, Paul Tisserand est condamné à mort en début d’après-midi. Il sera fusillé le lendemain.

14 avril 1916

La 43e D.I. effectue une prise d’armes. Des renforts sont semble-t-il déjà arrivés et ont fait remonter les effectifs.

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Un nouveau soldat du 149e R.I. est épinglé pour état d’ivresse.

Paul Vouriot de la 4e compagnie, conducteur détaché au T.R., est puni de 8 jours de prison par ordre de l’officier d’approvisionnement, le lieutenant Rouganne,  avec le motif suivant « S’est absenté du cantonnement pendant la soirée du 14 avril, s’est enivré et a manqué au départ du T.R., a rejoint le détachement le 15 au matin. ».

Cette sanction sera portée à 15 jours de prison par ordre du lieutenant-colonel, commandant le régiment, quelques jours plus tard. Ce soldat sera également relevé de son poste de conducteur.

15 avril 1916

Le 149e R.I. quitte les cantonnements de Savonnières-devant-Bar et des fermes Vadinsaux et Beauregard.

Toutes les unités de la 43e D.I. doivent se rendre à la gare de Nançois-Tronville pour embarquer dans les trains qui les mèneront à Châlons-sur-Marne.

Le caporal Marquand évoque cette journée dans un de ses courriers :

« … Partis à 1 h 00, nous avons fait 16 km en suivant le canal de la Marne au Rhin et nous avons embarqué en chemin de fer à 7 h 00… »

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Un soldat du 149e R.I. ratera l’horaire ! Marie Émile Bégard, de la 4e compagnie, est puni de 8 jours de prison par ordre du capitaine commandant la compagnie, avec le motif suivant « À Savonnières, étant pris de boisson, a  manqué à l'embarquement du bataillon et n’est rentré que le surlendemain à 18 h 00. »

Cette sanction sera également portée, quelques jours plus tard, à 15 jours de prison par ordre du lieutenant-colonel commandant le régiment.

Ainsi s'achève le seul passage du 149e R.I. dans la fournaise de Verdun. La nouvelle page qui s'ouvre pour le régiment va lui permettre de tenir un secteur plus calme avant une nouvelle participation à une grande bataille.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N ….

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

Témoignage du musicien brancardier Louis Cretin, consultable sur le blog du 149e R.I..

Le bonnet de police qui se trouve sur le montage est du modèle 1915, le numéro du régiment n’est pas réglementaire, mais il reste crédible pour un sous-officier (chiffres métalliques).

Excepté le bonnet de police, l’équipement de fantassin fait partie de la collection d’O. Gérardin.

Documents provenant de la collection personnelle du petit-fils du lieutenant-colonel Gothié.

Un grand merci à M. Bordes, à F. Barbe, à A. Carobbi, à O. Gérardin, à D. Gothié, à J. Huret, à A. Orrière, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

3 mars 2017

Louis Georges André Fromont (1895-1918).

Louis_Georges_Andre_Fromont

Louis Georges André Fromont voit le jour le 6 mai 1895, dans la maison parentale située au n° 15 rue des boucheries dans la ville de Bourg.

À sa naissance, son père, Charles François, est un pharmacien qui est âgé de 28 ans. Sa mère, Marie Eugène Ravier, est une femme âgée de 22 ans qui n’exerce pas de profession.

Louis Georges André Fromont détient un très bon niveau scolaire. Sa fiche signalétique et des services nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 4. Après avoir obtenu son baccalauréat, il poursuit des études à l’école centrale lyonnaise. C’est de cet endroit qu’il partira pour le régiment, le 15 décembre 1914, à l’appel de la classe 1915, quelques mois après l’ouverture des hostilités contre l’Allemagne.

Le jeune homme est incorporé au 61e R.I. pour y faire une rapide formation de fantassin avant de rejoindre le front. Le 22 avril 1915, il est nommé dans le grade supérieur.  Dès le lendemain, il est muté au 55e R.I., le régiment frère de brigade du 61e R.I., qui combat dans le secteur de Béthincourt à cette période de l’année.

Le 25 mars 1916, Louis Georges André Fromont est envoyé au 149e R.I. qui se trouve au repos à Verdun.

Le 15 février 1917, il est nommé aspirant. 

Comme l’atteste une de ses citations, l’aspirant Fromont participe au combat de la Malmaison en octobre 1917.

Le jeune Fromont est considéré comme disparu, après avoir été blessé au cours des combats qui se sont déroulés dans le secteur d’Arcy-Sainte-Restitue, à la fin du mois de mai 1918. Sa compagnie, la 3e, était en mouvement de repli. Il était âgé de 23 ans.

La famille entreprend des recherches auprès du Comité International de la Croix Rouge pour tenter d’en savoir plus, mais celles-ci resteront vaines.

Fiche_Croix_Rouge_aspirant_Fromont

 Ce n’est que le 14 août 1920 que l’aspirant Fromont sera déclaré « mort pour la France » à la date du  29 mai 1918 par jugement du tribunal de Lyon.

 Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 29 mai 1918, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_journee_du_29_mai_1918

 L’acte de décès de ce sous-officier a été transcrit à la mairie du 3e arrondissement de la ville de Lyon le 25 août 1920.

 Décorations obtenues :

 Citation à l’ordre de la 43e division n° 267 du 27 novembre 1917 :

 « Le 23 octobre 1917, son officier de peloton étant tué, a pris le commandement d’une vague d’assaut, l’a conduite avec autant de bravoure que d’habileté, a arrêté net et encerclé des groupes de contre-attaques, et les a tués ou pris. »

Citation a l’ordre de l’armée n° 76 du 17 avril 1918 :

« Après avoir repoussé une attaque, s’est jeté spontanément avec quelques hommes, sur un strosstrup d’une compagnie, en dépit d’un bombardement intense, et lui a repris deux mitrailleuses. »

Décoré de la Médaille militaire, ordre n° 9183 D du 2 septembre 1918 pour prendre rang du 2 août 1918 : 

« Sous-officier d’une bravoure et d’un courage hors pair, au cours de récents combats, s’est porté à l’assaut d’une position ennemie à la tête de sa section, armé d’un fusil-mitrailleur. Grièvement blessé, n’a quitté le combat qu’après la conquête de son objectif. »

Le nom de l’aspirant Louis Georges André Fromont est gravé sur les monuments aux morts des villes de Bourg-en-Bresse et de Lyon.

Il n’y a pas de sépulture connue pour ce sous-officier. 

Sources :

L’acte de naissance, la fiche signalétique et des services et l’acte de décès de Louis Georges André Fromont ont été consultés sur le site des archives départementales du Rhône.

Le portrait de l’aspirant Fromont fait partie de ma collection personnelle.

Le fusil-mitrailleur représenté sur le montage est extrait d’une photographie qui se trouve sur le site « Culture, histoire et patrimoine de Passy » :

Site_culture__histoire_et_patrimoine_de_Passy

La photographie du monument aux morts de Bourg-en-Bresse provient du site « Généanet ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales du Rhône et au Comité International de la Croix Rouge.

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