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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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2 octobre 2015

25 août 1914.

149e_groupe

Le 149e R.I. à dû abandonner une position fortement retranchée du côté de Neuf-Maisons dans l’après-midi du 24 août, en raison de l’avancée allemande.

Le 1er bataillon du 149e R.I. a pris position au sud-ouest de Thiaville.

Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I. ont effectué un mouvement de retraite jusqu’à Ménil-sur-Belvitte.

Pour mieux comprendre les évènements qui vont se dérouler pour le 149e R.I. durant cette journée du 25, il va falloir les séparer en deux parties distinctes. Une première partie sera consacrée au 1er bataillon, la seconde aux 2e et 3e bataillons du régiment.

Du côté du 1er bataillon du 149e R.I.

Ce bataillon constitue avec le 3e bataillon du 109e R.I., le 1er bataillon du 158e R.I. et le 61e B.C.P., un groupement qui se trouve directement sous l’autorité du général Pillot, l’officier responsable de la 85e brigade.

Toutes ces troupes occupent, depuis la veille au soir, une position autour et dans la commune de Fagnoux.

Fagnoux

Les compagnies du capitaine Lescure tiennent les extrémités des mamelons qui limitent la vallée du ruisseau des Grands Faings. Quelques-unes des sections se sont installées dans les premières maisons du petit village.

Le gros du 3e bataillon du 109e R.I. est positionné sur les pentes orientales du mamelon au sud de la Chapelle. Certaines de ses compagnies sont tenues en réserve et en soutien d’artillerie sur les pentes sud de la crête cotée 323.

Le 61e B.C.P. occupe un secteur autour de la ferme Rot-à-Mocelle et le 1er bataillon du 158e R.I. est en place à Fagnoux.

Carte_1_journe_du_25_aout_1914

Legende_carte_1_journee_du_25_aout_1914

Ce groupement est attaqué par l’ennemi à 4 h 30.

Au petit jour, le bataillon du 149e R.I. abandonne ses positions pour se retirer vers la cote 323.

Les compagnies du 158e R.I. quittent Fagnoux après avoir subi un tir de batterie ennemi.

Mais il n’est pas question de se replier davantage ! Les hommes du capitaine Lescure se préparent à lancer une attaque depuis leur nouvelle position. Celle-ci se déclenche à la droite du bataillon du 109e R.I..

Des fantassins allemands viennent de pénétrer dans le petit village de Fagnoux. Les échanges de tirs sont très virulents. L’attaque française est malmenée et le 61e B.C.P. ne peut plus intervenir pour leur venir en aide. Il a quitté sa position pour  aller s’installer au nord de Ménil-sur-Belvitte. Heureusement, des éléments du 3e B.C.P. arrivent à la rescousse.

Des compagnies du 109e R.I. se sont mélangées avec celles du 1er bataillon du 149e R.I. pour grossir l’attaque qui vient d’être lancée. Hélas pour les hommes, ceux-ci vont être violemment ramenés vers l’arrière. En effet, leur flanc gauche vient d’être pris sous un violent feu d’infanterie allemande qui s’est déclenché depuis la lisière des bois et il est difficile de se protéger.

Des pièces de 75 qui se trouvent à proximité ouvrent le feu sur les Allemands. Ce soutien inattendu donne aux fantassins français la possibilité de reprendre leur avancée. Mais rien ne va comme il faut ! Les Allemands se sont infiltrés en masse à travers le bois de Saint-Pierre et la fusillade devient de plus en plus nourrie de ce côté-là. Malgré l’aide apportées par 2 compagnies du 3e B.C.P, la situation devient critique pour les hommes du capitaine Lescure et pour le 3e bataillon du 109e R.I..

Les dernières compagnies de réserve du 3e B.C.P. sont utilisées, mais il est impossible d’endiguer plus longtemps l’attaque allemande, il faut penser à se replier…

La position de Fagnoux à pu contenir l’assaut ennemi jusque vers 9 h 00. 

Toutes les unités engagées dans ce secteur effectuent maintenant un mouvement de retraite.

Les hommes du 149e R.I. passent à travers bois pour venir se rallier à l’est de Sainte-Barbe.

Carte_2_journee_du_25_aout_1914

Legende_carte_2_journee_du_25_aout_1914

Le 3e bataillon du 109e R.I. et le 1er bataillon du 149e R.I. se rassemblent autour de la cote 376 vers 14 h 00.

Un barrage des routes qui mènent à Thiaville doit être organisé. Pour répondre à cette demande, les compagnies du capitaine Lescure doivent rester sur place à la cote 376 tandis que celles du 3e bataillon  du 109e R.I. iront s’installer à la cote 423.

Carte_3_journee_du_25_aout_1914

Legende_carte_3_journee_du_25_aout_1914

Du côté des 2e et 3e bataillons

Les réservistes arrivés la veille sont répartis dans les compagnies dès 6 h 00.

Une heure plus tard, le général de la 43e D.I. demande au colonel Menvielle de quitter Ménil-sur-Belvitte. Les 2e et 3e bataillons, qui doivent se diriger sur Bazien, abandonnent aussitôt leurs cantonnements.

Le 2e bataillon se rassemble dans les vergers à l’est de Bazien face au nord en se couvrant vers la cote 374. Le 3e bataillon occupe le petit bois qui se trouve à 500 m à l’est de Bazien. Il se couvre au nord du chemin Bazien-cote 371 et à l’est vers la cote 366.

Carte_4_journee_du_25_aout_1914

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Les fractions chargées de couvrir le rassemblement arrivent à la crête à 7 h 30. Elles sont accueillies par une vive fusillade partant de la lisière sud du bois de Glonville.

Le colonel est aussitôt appelé à la cote 371 par le général qui commande la 43e division. Il laisse le commandement de ses 2 bataillons au capitaine François qui est le plus ancien des deux commandants de bataillon.

Le colonel du 149e R.I. reçoit ses ordres du général Lanquetot qui lui demande de prendre le commandement d’un groupement composé de ses 2 bataillons et de 2 bataillons du 158e R.I. qui viennent d’être rappelés à la cote 371.

Ces quatre bataillons ont pour mission de tenir tête à des forces ennemies qui viennent d’être signalées du côté d’Azerailles et de Baccarat. Ces troupes ennemies marchent en direction de Bazien et de la cote 371.

L’engagement se poursuit à la lisière du bois de Glonville et sur la crête de la cote 366 à 8 h 00.

Un bataillon du 139e R.I., en provenance du sud-ouest, vient se mêler en travers aux 2e et 3e bataillons du 149e R.I.. Celui-ci se trouve ainsi engagé avec eux.

Un bataillon du 158e R.I. arrive à la cote 371. Le colonel lui donne pour mission de venir défendre les lisières nord du bois de la Pêche. Ce bataillon doit se relier à gauche avec le 149e R.I. vers la cote 366.

Le P.C. du colonel Menvielle est installé à la lisière sud du bois de la Pêche.

La cote 371 est attaquée par des forces ennemies arrivant par la route de Baccarat à 8 h 30.

Le bataillon du 158e R.I. qui vient à peine d’arriver dans ce secteur leur fait face. Pour l’instant, il n’y a pas de nouvelles du 2e bataillon du 158e R.I. !

Une demi-heure plus tard, le colonel Menvielle rend compte au général de la 43e D.I. que l’attaque sur la cote 371 est très énergique. Il lui fait également savoir que le bataillon du 158e R.I. ne pourra pas résister bien longtemps.

Il y a lieu d’envoyer des renforts…

Le bataillon du 139e R.I., qui avait dépassé les éléments avancés du 149e R.I., au nord de la route de Bazien, cote 371, se replie en désordre à 9 h 15, entraînant derrière lui les 2e et 3e bataillons du colonel Menvielle. Ceux-ci sont vite ralliés par leurs chefs. S’arrêtant à Nossoncourt et sur les pentes sud de la cote 376, les bataillons continuent le combat jusque vers 10 h 00 avant de se replier au sud de Ménil-sur-Belvitte.

Le responsable du 149e R.I. est toujours à son poste de commandement à 10 h 30. Le bataillon du 158e R.I. vient d’évacuer en partie le bois de la Pêche pour se replier vers Sainte-Barbe.

Le colonel Menvielle réunit à l’angle de la route au sud du bois de la Pêche, une poignée de soldats énergiques de tous les régiments. Avec l’appui d’une section de mitrailleuses du 86e R.I., ces hommes empêchent les Allemands de déboucher entre la cote 366 et le bois de la Pêche.

Une contre-attaque générale exécutée par la réserve du C.A., avec des éléments des 86e R.I. et 38e R.I., marchent sur Baccarat. Le colonel Menvielle se joint à cette contre-attaque. Mais celle-ci ne dépassera pas les pentes sud et est de la cote 366.

Cette contre-attaque reflue à travers le bois de la Pêche en direction de Sainte-Barbe.

Le colonel réunit à nouveau quelques hommes résolus à la pointe sud du bois de la Pêche. Avec ce groupe, il recommence un tir ajusté en direction du glacis qui descend de la cote 366. Il a avec lui une section du 149e R.I. qui se trouve sous les ordres de l’adjudant Chauffenne. Le caporal clairon Lambert et le capitaine Schalck, adjoint au colonel, sont aussi parmi eux.

Ces soldats parviennent à stopper la progression allemande, mais les hommes ont brûlé toutes leurs cartouches vers 11 h 30 ! Il est impossible de rester sur place. Ce petit groupe est dans l’obligation de se replier en direction de Ménil-sur-Belvitte. Le capitaine Schalck est grièvement blessé au cours de cette retraite.

Une fois arrivé à Ménil-sur-Belvitte, le colonel Menvielle s’informe de la situation des 2e et 3e bataillons.

Il rejoint les éléments alliés de ces bataillons au sud du village pour les conduire à Brû.

Carte_5_journee_du_25_aout_1914

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La vigilance doit rester de rigueur. L’ennemi n’est pas loin… Mais les hommes espèrent avoir enfin quelques heures de répit après cette dure journée de combat.

Bien que divisé en deux fractions, le régiment combat une grande partie de la journée pour faire face à la poussée allemande, alternant posture défensive, posture offensive et repli. Le soir, le 149e R.I. est pratiquement reconstitué, les deux fractions n’étant distantes que d’une petite dizaine de kilomètres. Le régiment va malgré tout continuer d’évoluer de manière fractionnée le lendemain.

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /.

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

« Opérations du 21e Corps d’Armée » général Legrand-Girarde, aux éditions Plon Nourrit Cie.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

La photographie de groupe de soldats du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.  

Commentaires
A
Bonjour, très beau blog, merci pour toutes ces infos collectées. Auriez vous des noms sur les photos de soldats. Il me semble reconnaitre mon arrière grand père sur la première de cette page, le 2ème homme debout à gauche. Bonne journée Aline
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