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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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31 mars 2023

7 novembre 1916

Dessin Hippolyte Journoud- attaque du 7 novembre 1916

 

L’attaque prévue depuis le 24 octobre, reportée à plusieurs reprises, est sur le point d’être lancée malgré les conditions météorologiques toujours aussi défavorables.

 

Le 6, l’état-major de la 43e D.I. a transmis l’ordre suivant à ses unités : « l’attaque aura lieu le 7 novembre à 9 h 55. L’heure H, 9 h 55, ne sera communiquée aux compagnies de 1ère ligne que demain matin. »

 

Le 2e bataillon du 149e R.I. quitte Harbonnières dans la nuit du 6 au 7 pour aller occuper le secteur du bois Bauer.

 

Positions occupées par la 85e brigade du 5 au 7 novembre 1916

 

Le bataillon Schalck a ses 3 compagnies en place  à 6 h 00. Le 3e bataillon du régiment qui lui a cédé la 1ère ligne est positionné juste derrière lui. Le 2e bataillon est en liaison à droite avec le 1er B.C.P., à gauche avec le 3e B.C.P..

 

L’attaque doit se réaliser par « corps accolés » dans les conditions imposées par l’ordre d’opérations du 21 octobre 1916. À cette date, le 149e R.I. devait s’emparer des points 921 a, 921 b et 921 c avant de poursuivre sa route, par le sud-est ; ses objectifs étaient de prendre le village de Gomiécourt, la batterie 6283, la chapelle Saint-Georges et la casemate 6484.

 

Les objectifs fixés pour l’offensive du 7 novembre sont bien moins ambitieux. Cette fois-ci, la 85e brigade a reçu l’ordre de s’emparer de la 1ère ligne allemande.

 

Carte 1 journée du 7 novembre 1916

 

 

L’attaque se déclenche comme prévu à 9 h 55. Une pluie aveuglante gêne considérablement l’avancée des hommes. La boue encrasse les mitrailleuses. Les F.M., les V.B. et les fusils sont vite hors d’usage. La progression est difficile, même pour des troupes qui viennent de bénéficier d’une période de repos.

 

Les canons allemands effectuent des  tirs de barrage d’une grande violence sur le terrain occupé au sud-ouest du bois Bauer.

 

Les artilleurs français exécutent les tirs de protection. À la demande de l’infanterie, ils réalisent des tirs de barrage et des tirs de contre-préparation.

 

Les compagnies du commandant Schalck finissent par s’installer dans le boyau Couvert entre les points de 915 c et 916 j. Un petit poste est créé en avant de 916 k.

 

À droite, la liaison avec le 1er B.C.P. se fait vers 916 i.

 

La situation est plus délicate du côté du 3e B.C.P.. Dans un premier temps, il a  réussi à occuper le boyau Couvert, le point 915, une centaine de mètres du boyau Minden et une cinquantaine de mètres du boyau 915 à 915b. Une violente contre-attaque allemande finit par lui reprendre le point 915 et le boyau Minden.

 

La marche en avant du 3e B.C.P. a été fortement gênée par des tirs des pièces de campagne et par les rafales des mitrailleuses ; celles-ci étaient placées à l’extrémité sud-est de la tranchée Minden et des points 7283-7282-6983-7582.

 

Aucun drachen n’a été aperçu dans le ciel.

 

À 17 h 00, le général Guillemot publie un nouvel ordre général en vue de la prochaine attaque :

 

« La brigade a atteint le boyau 6187-915 entre la tranchée des Germains et les abords ouest du point 915 a. Un poste de grenadiers du 149e R.I. est établi à mi-chemin entre 916 k et 920.

 

À droite, la liaison, existe au point 916 h entre la droite du 149e R.I. et la gauche du  1er B.C.P..

 

La 86e brigade serait dans le boyau de Sébastopol et la tranchée des Germains, mais n’aurait pas atteint le point 920 b.

 

Les 85e et 86e brigades ont mission d’établir leur jonction sur la ligne 920 b et 920 c de façon à tenir la ligne : tranchée de Sébastopol – tranchée des Germains.

 

L’action sera préparée par l’artillerie de campagne et l’artillerie lourde sur Gomiécourt en approchant le tir de 920 c.

 

L’attaque sur 920 b sera conduite par le 1er B.C.P.. Le 149e R.I. conservant la liaison avec le 1er B.C.P. progressera dans la tranchée Pêle-Mêle et s’efforcera d’atteindre le point 916 c. Il se reliera au 1er B.C.P. au point 920 b.

 

Le 149e R.I. disposera de la compagnie Mouren.

 

Le 3e B.C.P. s’efforcera de reprendre le point 915 a et s’y établira solidement.

 

Les deux corps s’organiseront sur le boyau 6187 – 915 et se relieront soigneusement l’un à l’autre.

 

Le 149e R.I. prolongera le boyau des Pionniers jusqu’au boyau 6187 – 915.

 

Le 3e B.C.P. reliera  6590 à 915 en bordure du Chemin Creux.

 

Réserve de brigade :

 

Les deux compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. et la compagnie 21/2 du Génie, sous le commandement du capitaine Lejosne.

 

Emplacement sans changement

 

La compagnie la plus avancée se tiendra en liaison avec la compagnie Mouren de façon à la remplacer au boyau Valet dès qu’elle se portera en avant.

 

La réserve s’installera alors : 1 compagnie au Valet, une compagnie dans la région du Tremble. La compagnie de mitrailleuses et le Génie dans la tranchée Sans-Gêne.

 

Réserve de division :

 

Le 1er bataillon du 149e R.I., sous les ordres du capitaine De Chomereau, dans la tranchée des Bouleaux. 

 

L’heure de l’attaque sera notifiée ultérieurement. »

 

La fin de la journée est extrêmement agitée. Les fusils et les mitrailleuses allemandes tirent constamment sur la nouvelle ligne française. Les feux des mitrailleuses, des F.M. et des V.B. français arrosent par rafales les points occupés par l’ennemi.

 

L’aviation allemande se manifeste à nouveau dans la soirée. Trois de ses avions survolent les lignes occupées par la 85e brigade.

 

Il faut impérativement approvisionner la 1ère ligne avec le maximum de grenades possibles et acheminer du matériel pour consolider les tranchées.

 

Dans la nuit, le 1er bataillon du 149e R.I., sous les ordres du commandant de Chomereau, s’installe dans la zone de la tranchée des Bouleaux et du boyau du Valet.

 

Plusieurs patrouilles de couverture et de liaison parcourent le nouveau no man’s land.

 

Un officier a été tué (lieutenant Poncelet) et deux officiers blessés (lieutenant Ribaut et sous-lieutenant Blandin) au 149e R.I..

 

Le décompte des blessés du régiment n’est pas connu.

 

Une recherche réalisée sur le fichier « mémoire des Hommes » a permis d’identifier 38 hommes tués au cours des combats.

 

                                Tableau des  tués du 149e R.I. pour la journée du 7 novembre 1916

 

Lieutenant-colonel Pineau (novembre 1916)

 

Trois jours après l’attaque, le lieutenant-colonel Pineau résume les conditions dans lesquelles ses hommes ont combattu, voici ce qu’il a écrit :

 

 « Prise d’Ablaincourt,

 

On nous communique ce récit officiel : la journée du 7 novembre au sud de la Somme a montré sous son jour véritable l’admirable vaillance qui anime nos troupes et le degré élevé de leur moral. C’est non seulement contre l’ennemi que nos braves ont eu à lutter, mais encore contre les éléments déchaînés.

 

Une pluie torrentielle que des rafales de vent chassaient avec violence n’a cessé de tomber pendant l’attaque. Depuis le bois de Chaulnes jusqu’au-delà de la sucrerie d’Ablaincourt où s’est déroulée l’action, le sol n’était plus que cloaque. La pluie persistante de ces derniers jours avait transformé en fondrière ce terrain labouré par l’artillerie.

 

Qu’on se représente l’effort physique qu’il faut à des hommes aux vêtements mouillés et aveuglés par la bourrasque pour se lancer en avant au milieu d’un tel chaos. Et pourtant, à 9 h 55, heure fixée, la ligne tout entière, sous la voûte de l’artillerie qui allongeait son tir, surgit des tranchées.

 

Le combat revêt des aspects différents suivant les secteurs, mais il offrit partout ces mêmes caractéristiques ; ce fut un perpétuel corps à corps ; les fusils bouchés par la boue se refusaient à cracher la mort. L’arme blanche fit largement son office en cette affaire, ainsi que les grenades dont les soldats ont usés avec une habileté incomparable.

 

Les tranchées ennemies bouleversées par la pluie et les obus n’avaient  plus que l’aspect des taupinières où, çà et là, des hommes étaient encore blottis. Malgré l’enchevêtrement des fils de fer, malgré les trous obus transformés en lacs dans lesquels on plongeait à chaque pas. Le nettoyage fut vite fait. Les Allemands surgissaient des tranchées en ruines et fuyaient à toute allure en faisant « Kamarad ». L’objectif  était atteint vers 10 h 15, vingt minutes après le signal d’attaque.

 

Au sud de la sucrerie d’Ablaincourt, les 1er et  3e B.C.P. et le 149e R.I. avaient affaire à forte partie. Le terrain était particulièrement défavorable. Un combattant a  traduit l’état du sol par ces mots pittoresques : «  À notre gauche, ils avaient de l’eau jusqu'aux genoux, mais ici, nous en avions jusqu’au ventre. »

 

Pendant toute la bataille, la violence de l’orage empêcha la liaison par avion de fonctionner. Néanmoins, par les moyens ordinaires, le service de renseignement fonctionna, si bien qu’à 15 h 00, l’état-major de l’armée connaissait de la façon la plus complète le nombre de prisonniers faits par nous et les résultats exacts de la lutte.

 

Un détail caractérise bien la journée. Un pilote qui sortit malgré le mauvais temps, et vola à 300 mètres déclara que nos hommes ressemblaient à des blocs de boue.

 

Un témoin militaire

 

Les blocs de boue, c’est nous !

 

Le lieutenant-colonel du 149e R.I. »

 

Les hommes du 149e R.I. s'apprêtent à passer une nuit en terrain conquis dans l'attente d'une nouvelle action offensive.

 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 1er B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/3.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Le texte rédigé par le lieutenant-colonel Pineau est extrait du livre « Et le temps à nous, est compté. » Lettres de guerre (1914-1919) d’Albert Marquand.  Cet ouvrage est présenté par Francis Barbe, avec une postface du général André Bach. Éditions C’est-à-dire. 2011.

 

Le dessin intitulé « attaque du 7 novembre 1916 – prise d’Ablaincourt -Somme » a été réalisé par Hippolyte Journoud, soldat au 149e R.I.. Il est extrait du fascicule « Hippolyte Journoud, imprimerie de la maison des deux-collines, XXXII phototypies MCMXIX.

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

24 mars 2023

Marie Georges Chaxel (1896-1966)

Marie Georges Chaxel

 

Marie Georges Chaxel voit le jour le 28 octobre 1896 à Saulcy-sur-Meurthe, dans le département des Vosges.

 

Né de père inconnu, il est l’unique enfant de Marie Hortense Chaxel. Cette femme, âgée de 23 ans, travaille comme bobineuse dans l’usine de textile N. Géliot et Fils.

 

Saulcy-sur-Meurthe

 

En 1901, Hortense Chaxel vit avec ses deux sœurs, Rosine et Mathilde, son fils et ses neveux André et René.

 

En 1907, Prosper Chaxel, le grand-père de Georges, revient à Chaulcy-sur-Meurthe. Il s’installe au domicile de ses filles Hortense et Mathilde. Son fils, Camille, en plein préparatif de mariage,demeure quelque temps avec eux en attendant de créer son propre foyer. Rosine a quitté le groupe familial.

 

Genealogie famille Chaxel

 

Georges possède un degré d’instruction de niveau 3. Il sait donc lire, écrire et compter lorsqu’il laisse derrière lui l’école communale. Une fois sa scolarité obligatoire terminée, il se fait engager dans l’usine de textile où travaillent sa mère et sa tante Mathilde.

 

En 1915, le jeune Chaxel se présente devant le conseil de révision de Saint-Dié. En bonne forme physique, il est déclaré apte aux obligations militaires. Conscrit de la classe 1916, Georges est appelé par anticipation pour cause de guerre.

 

Il quitte son métier de tisserand pour une incorporation au 149e R.I. à compter du 10 avril 1915. Georges Chaxel rejoint le dépôt du régiment deux jours plus tard. Évacué sur l’hôpital de Gérardmer le 7 septembre, il est envoyé le jour même à l’hôpital temporaire de cette commune qu’il quitte le 3 octobre. La raison de cette hospitalisation n’est pas connue.

 

Le 22 avril 1916, il part avec un groupe de soldats au 9e bataillon pour terminer son instruction.

 

Une fois sur place, il est inscrit dans les effectifs de la 35e compagnie.

 

Le 11 septembre 1916, Georges Chaxel est affecté à la 33e compagnie. Le 25, il rejoint la 8e compagnie du 149e R.I. du dépôt divisionnaire 43.

 

Le 10 novembre 1916, le soldat Chaxel intègre la 5e compagnie du 149e R.I.. Ce régiment combat dans le département de la Somme depuis le début du mois de septembre. Les conditions de vie y sont épouvantables. La dernière attaque datant du 7 novembre a été un échec total. Le gain de terrain fut dérisoire par rapport aux pertes.

 

Georges Chaxel devient rapidement agent de liaison.

 

 

Les photographies suivantes représentent la liaison de la 5e compagnie. Elles ont été réalisées aux Vervins en 1917.

 

La liaison de la 5e compagnie aux Vervins

 

 

Les clichés présentés ci-dessus proviennent tous d’un album ayant appartenu à un officier non identifié de la 5e compagnie.

 

Le 23 octobre 1917, Georges Chaxel prend part à la bataille de la Malmaison.

 

Il est cité à l’ordre du régiment, pour avoir mené à bien sa mission et pour avoir participé à une attaque contre un nid de mitrailleuses. Il peut désormais porter la croix de guerre avec une étoile de bronze.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant la bataille de la Malmaison, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte 1 journee du 23 octobre 1917 1er objectif

 

Le 149e R.I. s’oppose à des offensives allemandes à deux occasions : la première fois dans le secteur d’Arcy-Sainte-Restitue, la seconde fois dans le secteur du trou Bricot en Champagne.

 

Georges Chaxel obtient une seconde citation à l’ordre du régiment pour son dévouement durant cette période.

 

L’agent de liaison Chaxel participe ensuite à la bataille de Champagne et d’Argonne qui s’est déroulée du 25 septembre au 4 octobre 1918.

 

Le 3 octobre 1918, il est touché par des éclats d’obus devant le village d’Orfeuil. Blessé à la main gauche et au talon gauche, Georges Chaxel est envoyé à l’arrière pour être soigné à l’hospice civil S.M. (ancien couvent du Sacré-Cœur) de Chambéry du 8 au 29 octobre 1918.

 

Cette fois-ci, il est cité à l’ordre de la Division.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la photographie suivante.

 

Orfeuil depuis le bois la Croix

 

Complètement rétabli de ses blessures, il rejoint la 4e compagnie du C.I.D. le 1er décembre 1918. Le 3, il part avec un groupe de renfort retrouver ses anciens camarades de la 5e compagnie du 149e R.I..

 

Démobilisé le 1er septembre 1919, Georges Chaxel retourne vivre à Chaulcy-sur-Meurthe. Le 26 avril 1924,  il épouse Lucie Georgette Marguerite Gaxatte, une tisserande originaire de Sainte-Marguerite.

 

À cette époque de sa vie, Georges Chaxel est employé à la compagnie des chemins de fer de l’Est. Le couple s’installe à Sainte-Maguerite. Il sera cheminot jusqu’à la fin de sa carrière professionnelle.

 

Durant le second conflit mondial, l’ancien soldat du 149e R.I. est « affecté spécial » à la S.N.C.F. à compter du 2 septembre 1939. Il sera rendu à la vie civile le 20 juin 1943, complètement libéré de toutes obligations militaires.

 

Georges Chaxel est décédé le 9 février 1966, rue Ernest Charlier, à Sainte-Marguerite.

 

Il repose dans le cimetière de cette commune.

 

Decorations Georges Chaxel

 

Décorations obtenues :

 

Citation à l’ordre du régiment n° 76 en date du 6 novembre 1917 :

 

« A assuré parfaitement son service d’agent de liaison pendant les combats du 23 octobre 1917 au Chemin des Dames. S’est ensuite distingué dans l’attaque d’un nid de mitrailleuses ennemies. »

 

Citation à l’ordre du régiment n° 37 en date du 8 juillet 1918 :

 

« Agent de liaison d’un grand dévouement, s’est toujours présenté pour accomplir des missions de liaison les plus périlleuses. »

 

Citation à l’ordre de la division n° 385 en date du 26 novembre 1918 :

 

« Agent de liaison plein de courage, d’initiative et de dévouement. S’est acquitté de sa mission dans les circonstances les plus délicates et les plus périlleuses pendant les combats du 26 septembre au 30 octobre 1918. Blessé dans l’accomplissement de sa mission. »

 

Décoré de la Médaille militaire par décret du 7 juin 1928.

 

Autres décorations :

 

Médaille interalliée de la victoire

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Le registre de recensement de la commune de Sainte-Marguerite de l’année 1936 n’indique pas de descendance pour le couple Chaxel.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services de Marie Georges Chaxel, le registre de recensement d’Anould de l’année 1896, les registres de recensement de Saulcy-sur-Meurthe des années 1901, 1906 et 1911, les registres de recensement de Sainte-Marguerite des années 1931 et 1936 ont été consultés sur le site des  archives départementales des Vosges.

 

Album photographique ayant appartenu à un officier du 149e R.I. (collection personnelle).

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Pierre, à A. Carrobi, à T. Vallé, aux archives départementales du Vaucluse et à la mairie de Sainte-Marguerite. 

17 mars 2023

6 novembre 1916

Le ravin des cuisines (6 novembre 1916)

 

Tout comme les jours précédents, le secteur occupé par le 149e R.I. demeure très actif et peu sûr. Les conditions météorologiques sont toujours aussi mauvaises. Personne n’est à l’abri d’être atteint par un obus « ami ou ennemi » en se déplaçant dans la boue. L’attaque prévue pour le 7 novembre semble se confirmer.

 

Durant la nuit du 5 au 6, l’ennemi lance plusieurs grenades à fusil dans la région du bois Bauer.

 

Trois patrouilles françaises, composées d’un gradé et de deux hommes, sont envoyées en avant de la ligne de front entre 23 h 00 et 1 H 00. Il faut absolument savoir dans quel état se trouve la 1ère ligne allemande.

 

Les renseignements recueillis sont précieux pour l’organisation de la future attaque.

 

Parcours effectués par les patrouilles du 149e R

 

 

Les informations fournies au retour des patrouilles sont les suivantes :

 

- le boyau 6187-915 c a souffert des bombardements, mais n’a pas été complètement détruit. Les Allemands n’ont pas installé de réseau de fils de fer sur toute la longueur de ce boyau. 

 

- l’ennemi a aménagé trois sapes : une à 916 j (intacte et bien protégée) une à 6187 (également protégée) et une à 915 c (6 à 7 m de fils de fer).  

 

Le lieutenant-colonel Pineau informe le général Guillemot de la situation depuis le P.C. 5008.

 

L’artillerie française commence ses tirs de préparation d’attaque avant le lever du jour. Vers 7 h 00, les Allemands ripostent violemment en tirant des obus de tous calibres sur l’ensemble de la 1ère ligne française. Le village d’Ablaincourt est particulièrement visé.

 

Les nombreuses averses matinales limitent l’action de l’aviation. Malgré la pluie, quelques drachens  apparaissent dans le ciel.

 

De gros travaux de réfection des boyaux et des tranchées sont toujours en cours de réalisation. Les hommes créent plusieurs puisards et posent des caillebotis à de nombreux endroits.

 

L’aviation allemande est plus active dans l’après-midi.

 

Le général Guillemot ajoute un additif à son ordre général d’opération rédigé la veille.

 

- La réserve de division pour le jour J sera constituée par deux compagnies et une compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. sous les ordres du capitaine adjudant-major de ce bataillon.

 

- Les 3 compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. et un bataillon du 149e R.I., actuellement stationnés à Harbonnières, se porteront à Foucaucourt, en réserve de corps d’armée, et seront groupés sous les ordres du chef de bataillon commandant le 10e B.C.P.. Le mouvement devra être terminé pour 6 h 00.

 

- Le lieutenant-colonel commandant le 149e R.I. fera connaître le 6 novembre, avant 16 h 00, la répartition de ses bataillons entre les différentes missions :

 

- attaque de 1ère ligne

 

- soutien

 

- compagnie de réserve de brigade

 

- réserve de C.A.

 

 Une nouvelle patrouille est envoyée dans la nuit du 6 au 7 novembre dans la zone du point 916j.

 

Dès son retour, le caporal Pierre Mourer, de la 11e compagnie, fait le rapport suivant :

 

« Parti avec deux grenadiers Aubertin et Mausic à 22 h 30, nous nous sommes portés à environ 35 ou 40 mètres de la sape occupée par la 3e section de la compagnie où nous avons été arrêtés par la présence d’un groupe de travailleurs dans le boyau qui relie le point 916 j avec leur sape qui se trouve en face de la 3e section.

 

Quand nous sommes partis de la tranchée, le 75 nous a tiré dessus par derrière. La 1ère ligne a demandé l’allongement du tir.

 

Un peu avant l’heure de la patrouille, 2 fusées éclairantes sont parties de la tranchée couverte.

 

Les fils de fer de la sape existent toujours et ne paraissent pas avoir souffert du tir d’artillerie. »

 

Positions occupées par la 85e brigade le 6 novembre 1916

 

Il n’y a pas de nouveau contre-ordre donné durant la nuit. Le 2e bataillon du 149e R.I. se prépare à gagner la 1ère ligne. Ses compagnies seront chargées de mener l’attaque du 7.

 

                                 Tableau des tués du 149e R.I. pour la journée du 6 novembre 1916

 

Le décompte des pertes du 149e R.I. pour cette journée  révèle 3 tués et 5 blessés.

 

 Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

La photographie provient du fonds Robinet.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

10 mars 2023

5 novembre 1916

Image 1-Deniecourt-novembre 1916

 

Le quotidien de cet automne 1916 dans la Somme ne varie pas pour les soldats du 149e R.I. : se battre contre les effets de la pluie, sous le feu allemand, dans l'attente d'une prochaine attaque repoussée et ceci depuis désormais plus de 10 jours.

 

L’eau et les bombardements de l’artillerie allemande ont fortement retardé l’avancée des travaux. Les dégâts sont considérables dans la région de la Sucrerie.

 

Les conditions météorologiques ne s’améliorant pas, il est difficile de dire si la 85e brigade sera prête pour l’attaque prévue le 7 novembre.

 

Il a plu durant toute la nuit. Dans la région d’Ablaincourt, les mitrailleuses allemandes ont tiré à plusieurs reprises sur les parapets français.

 

Profitant de l’obscurité, l’ennemi poursuit les travaux de réfection de ses tranchées. Ils sont régulièrement gênés par des tirs de 75.

 

Les mitrailleuses du 149e R.I. et du 3e B.C.P. tirent plusieurs rafales sur les points repérés. Des patrouilles françaises ont entendu des hurlements à plusieurs endroits. Ces cris sont probablement liés à ces tirs.

 

Entre 5 h 00 et 5 h 30, une cinquantaine de minenwerfer légers tombent à proximité des tranchées françaises au-devant de la Sucrerie.

 

L’artillerie lourde allemande tire à plusieurs reprises sur la région allant d’Ablaincourt à Bovent. Leur bombardement sera plus irrégulier au cours de la journée.

 

Un seul avion allemand est repéré dans le ciel vers 11 h 00.

 

Les canons sont gênés par la violence du vent. L’artillerie lourde française tente plusieurs réglages de tirs par observatoires terrestres. Elle cesse toute activité après avoir envoyé 25 obus, leur dispersion étant trop importante. Pour le même motif, les 75 sont peu entendus.

 

L’approfondissement et l’entretien des tranchées et des boyaux de 1ère ligne sont toujours en cours. La tranchée Poypoy et le boyau des Pionniers sont de nouveau creusés pour améliorer la protection des hommes. Le boyau Bauer est remis en état.

 

Secteur de soutien le 5 novembre 1916

Legende carte secteur de soutien du groupe C

 

Des progrès sont constatés dans la réorganisation du secteur de soutien.

 

Le boyau C4 est remis en état et le boyau C2 est presque réparé. Des abris supplémentaires ont été construits dans la tranchée des Bavarois et dans la tranchée de Sparte. Des emplacements sont édifiés pour les mitrailleuses contre avions vers 908a.

 

Image 2-Deniecourt-novembre 1916

 

Un ordre général d’opération, rédigé par le général Guillemot, donne les instructions suivantes pour la prochaine attaque.

 

- « Le jour J est prévu pour le 7 novembre 1916. L’heure H sera fixée ultérieurement.

 

- Les relèves et les mouvements préparatoires pour le placement des unités auront lieu dans la nuit du 6 au 7. Ils devront être terminés pour 6 h 00.

 

- Le lieutenant-colonel Pineau disposera d’un des bataillons du 149e R.I. au repos pour relever, en soutien du quartier C, les deux compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. qui s’y trouvent actuellement.

 

Il disposera de l’autre bataillon pour relever, s’il le juge utile, le bataillon de 1ère ligne.

 

La compagnie de la réserve de brigade sera stationnée au Valet. Elle détachera au P.C. / Château un agent de liaison, caporal ou sous-officier.

 

La brigade demande à la division que les deux compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. soient placées en réserve de division.

 

- Une compagnie dans la tranchée de Sparte et des Templiers. Sa tête au carrefour de cette dernière tranchée et du boyau C2.

 

- Une compagnie dans les abris du Tremble et la tranchée des Tilleuls. Sa tête au carrefour de cette dernière tranchée et du boyau C4.

 

- La compagnie de mitrailleuses et ½ compagnie du Génie, dans la partie ouest des tranchées Sans-Gêne et des Mythes.

 

En conséquence, le stationnement définitif :

 

- des 2 compagnies et de la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. en soutien du Quartier C

 

- des 3 compagnies et de la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. d’Harbonnières

 

- d’un bataillon du 149e R.I.

 

sera fixé par un ordre spécial.

 

- Exécution de l’attaque : l’attaque aura lieu dans les conditions fixées antérieurement. Toutefois, la progression prévue pour le 3e B.C.P. dans la tranchée au sud-est de 915 (tranchée de Minden) recevra une plus grande amplitude.

 

Elle sera protégée par un tir d’allongement progressif de canon 115 c qui se fixera en fin d’action en 6985 (bifurcation des boyaux rejoignant la tranchée des Choux).

 

Elle sera également protégée par les barrages de l’A.D./43 et de l’A.D./4 en 6886.

 

L’équipe de grenadiers poussée dans la tranchée de Minden serrera sur le barrage.

 

Le 3e B.C.P. du point atteint dans le boyau de Minden, cherchera la liaison avec la droite de la 4e D.I.. Les postes établis s’enterreront sur place et le 3e B.C.P. s’efforcera de transformer rapidement cette chaîne de postes en tranchée continue. »

 

Positions occupees par la 85e brigade le 5 novembre 1916

 

Les objectifs à atteindre pour le 149e R.I. sont identiques à ceux prévus pour l’attaque du 24 octobre reportée à plusieurs reprises.

 

Le commandant Pignat a pris le commandement du 1er bataillon du 149e R.I..  

 

Pour se remémorer les objectifs d’attaque de la 85e brigade, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Il y a eu 2 tués au 149e R.I. pour cette journée.

 

                                            Tableau des tués pour la journée du 5 novembre 1916

 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Les deux photographies présentées proviennent du fonds Gérard.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

3 mars 2023

Jean Mempontel (1892-1970)

Jean Mempotel

 

Jeunesse

 

Jean Mempontel voit le jour le 24 septembre 1892 à Ussel, dans le département de la Corrèze.

 

Ussel

 

Son père, Antoine, 25 ans, et sa mère, Marguerite Pauty, 27 ans, sont tous les deux cultivateurs. Jean est le second d’une fratrie composée de 3 filles et de 5 garçons.

 

Les Mempotel quittent la Corrèze pour venir s’installer en Lozère. Antoine y a trouvé un emploi de bûcheron. Fin 1896, la famille est domiciliée à la Capelle, commune située à 10 km au sud-est de la Canourgue. En 1898, elle vit à Soulages, un lieu-dit rattaché au village de Saint-Georges-de -Lévéjac. En 1900, cette famille demeure à Riesses, un hameau dépendant de la commune de La Malène. Chaque changement de résidence est lié à l’activité professionnelle du père.

 

La fiche matricule de Jean Mempotel mentionne un degré d’instruction de niveau 2. Sa maîtrise de l’écriture, de la lecture et du calcul a été jugée moyenne lors de la constitution du tableau de recensement.

 

Le fait d’avoir régulièrement changé d’école tout en grandissant à proximité des forêts ne lui a probablement pas donné l’envie et la possibilité d’approfondir ses études. Jean devient apprenti bûcheron après sa période de scolarité obligatoire.

 

En 1913, Jean Mempotel vit chez ses parents à Saint-Rome-de-Dôlan.

 

Sa très bonne condition physique entraîne directement son classement dans la 1ère partie de la liste de la classe 1913 lorsqu’il se présente devant les instances militaires.

 

Jean Mempotel a été déclaré « bon pour le service armé » par le médecin du conseil de révision réuni à la mairie de Massegros.

 

Au 55e R.I.

 

Le 9 octobre 1913, le conscrit Mempotel est incorporé au 55e R.I.. Il intègre les effectifs de la 11e compagnie du 3e bataillon (le 1er et le 3e bataillon du régiment cantonnent à la caserne Miollis à Aix-en-Provence. Le 2e bataillon occupe la caserne Pépin à Pont-Saint-Esprit).

 

Caserne Miollis

 

Jean Mempotel porte toujours l’uniforme lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent au cours de l’été 1914. Il est nommé caporal le 22 août.

 

Quatre jours plus tard, son régiment attaque le village de Mont-sur-Meurthe sous un violent feu d’artillerie. Touché par une balle à un bras et au crâne, le caporal Mempotel est évacué vers l’arrière (la durée des soins et le nom de l’hôpital où il a été pris en charge sont inconnus).

 

Jean Mempotel est promu sergent le 22 mai 1915.

 

Au 149e R.I.

 

Ses blessures n’entraînent pas sa réforme. Il retrouve le dépôt du 55e R.I. avant d’être envoyé en renfort au 149e R.I. le 15 juin 1915.

 

Le sergent Mempotel intègre les effectifs de la 9e compagnie du régiment actif le 26. À cette époque du conflit, le 149e R.I. occupe un secteur particulièrement exposé à proximité d’Aix-Noulette, dans le Pas-de-Calais.

 

Les 25, 26 et 27 septembre 1915, le régiment de ce soldat est engagé dans une vaste offensive impliquant l’ensemble de la 43e D.I.. Le 149e R.I. a pour mission de prendre le bois en Hache. Le sergent Mempontel participe à cette attaque sous les ordres du capitaine Jean. Il sort indemne de cette expérience du feu.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Les chefs de bataillons du 149e R

 

Janvier 1916, le 149e R.I. quitte le front d’Artois. Mars-avril 1916, il combat dans le secteur du fort de Vaux près de Verdun. Le sergent Mempotel est blessé par un éclat d’obus à la jambe le 2 avril 1916. Le 5, il est soigné à l'Hôpital temporaire C à Chaumont, dans le département de la Haute-Marne. La date de son retour dans la zone des armées n’est pas connue.

 

Le 17 avril, Jean Mempotel est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre de la division.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

L'étang de Vaux

 

Comme l’attestent les deux photographies ci-dessous, le sergent Mempotel est au 149e R.I. actif en juillet 1916. Le régiment occupe un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles, en Champagne.

 

Le premier cliché, réalisé le 8 juillet au camp Laprade, montre le sergent Mempotel en compagnie de l’aspirant Loubignac, du sergent Vincent, et d’un cuistot du régiment.

 

Jean Mempotel au camp Laprade

 

Le second cliché a été réalisé dans la tranchée de l’Avion le 20 juillet. Jean Mempotel pose à côté de l’aspirant Loubignac.

 

Tranchee de l'Avion

 

Début septembre 1916, le 149e R.I. est engagé dans le département de la Somme, au sud-est de Péronne. Le 4, il  doit prendre le village de Soyécourt. Le sergent Mempotel est blessé pour la troisième fois. Cette fois-ci, il est touché par un éclat de grenade à l’épaule droite. Le 9, il est soigné à l’ambulance 15/13.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Hippolyte Journoud front de la Somme septembre 1916

 

La fiche matricule de ce sous-officier ne permet pas de reconstruire son parcours de soins. Elle ne donne aucune précision sur la fin de sa convalescence.

 

Le 3 avril 1917, Jean Mempotel est envoyé au dépôt d’Épinal pour instruire la classe 1918.

 

Le 21 décembre, il retourne dans la zone des armées, étant affecté à la 35e compagnie du 9e bataillon du 149e R.I..

 

Le 1er avril 1918, il rejoint, avec un groupe de renfort, la 12e compagnie du Centre d’Instruction Divisionnaire 43. 

 

Le sous-officier Mempotel quitte le C.I.D. pour réintégrer l’unité combattante le 15 août 1918. Son chef de corps l’affecte à la 10e compagnie du régiment.

 

Le sergent Mempotel participe à la bataille de Champagne et d’Argonne qui a eu lieu du 25 septembre au 4 octobre 1918.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Journees des 25, 26 et 27 septembre et des 1er, 2 3 et 4 octobre 1918

 

La période de l’après-guerre

 

Le 10 février 1919, Jean Mempontel épouse Maria Léa Marthe Julier à Nîmes. Le couple donnera la vie à un garçon l'année suivante.

 

Le sergent Mempotel est démobilisé par le 56e R.A.C. le 7 mars 1919. La hiérarchie militaire lui a validé son certificat de bonne conduite.

 

Le jour même, Jean Mempotel est dirigé sur le dépôt de transition des isolés de la 16e région ; il est mis à la disposition des chemins de fer de la P.L.M.. Le 16 septembre, il est classé dans l’affectation spéciale en tant qu’employé de cette compagnie.

 

Le 9 décembre 1930, l’ancien sergent du 149e R.I. est rattaché à la subdivision de Nîmes pour changement de domicile. Le 10 février 1937, il dépend de la subdivision centrale de la Seine. Le 28 novembre 1944, il réintègre la subdivision de Nîmes.

 

Sa fiche matricule ne fait aucune mention concernant une éventuelle mobilisation au cours du  second conflit mondial.

 

Jean Mempontel décède le 26 juillet 1966 à Nîmes à l’âge de 77 ans.

 

Decorations Jean Mempotel

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec une étoile d’argent et deux étoiles de bronze

 

Citation à l’ordre de la 43e D.I. en date du 17 avril 1916 :

 

« Très courageux et très bon sous-officier, d’une conscience et d’un dévouement remarquables. Blessé une 1ère fois au début de la campagne, a été grièvement blessé de nouveau le 2 avril 1916 en organisant le travail de ses hommes dans une tranchée soumise à un violent bombardement. »

 

Citation à l’ordre de la 85e brigade en date du 14 septembre 1916 :

 

« A brillamment entraîné sa demi-section à l’attaque le 4 septembre 1916. A été blessé en se portant en avant. »

 

Citation à l’ordre du régiment en date du  25 juin 1918 :

 

« Sous-officier très énergique, le 30 mai 1918 a conduit une patrouille dans des conditions très périlleuses, forçant l’ennemi à se dévoiler et rapportant ainsi de très bons renseignements à son chef de section. »

 

Décoré de la Médaille militaire le 6 juin 1920.

 

Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 5 juin 1957 (J.O. du 8 juin 1957)

 

Autres décorations :

 

Médaille interalliée de la victoire

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Pour consulter la généalogie de la famille Mempotel, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

log geneanet

 

Sources :

 

La fiche matricule du sergent Mempontel a été consultée sur le site des archives départementales de la Lozère.

 

Contrôles nominatifs des 2e et 3e trimestres de l’année 1916 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires détenus par les archives médicales hospitalières des armées de Limoges.

 

J.M.O. du 55e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 644/14

 

Le plan de Nîmes provient du site « Nemausensis.com histoire de Nîmes ».

 

Le dessin a été réalisé par Hippolyte Journoud, soldat au 149e R.I.. Il fait partie du fonds Journoud propriété de la famille Aupetit.

 

Jean Mempotel possède un dossier dans la base de données Léonore. Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Site base Leonore

 

Un grand merci à M. Bordes, à M.H. Costecalde, à A. Carobbi, à M. Porcher, à la famille Aupetit, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales de la Corrèze et de la Lozère et aux archives médicales hospitalières des armées de Limoges.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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