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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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17 mars 2023

6 novembre 1916

Le ravin des cuisines (6 novembre 1916)

 

Tout comme les jours précédents, le secteur occupé par le 149e R.I. demeure très actif et peu sûr. Les conditions météorologiques sont toujours aussi mauvaises. Personne n’est à l’abri d’être atteint par un obus « ami ou ennemi » en se déplaçant dans la boue. L’attaque prévue pour le 7 novembre semble se confirmer.

 

Durant la nuit du 5 au 6, l’ennemi lance plusieurs grenades à fusil dans la région du bois Bauer.

 

Trois patrouilles françaises, composées d’un gradé et de deux hommes, sont envoyées en avant de la ligne de front entre 23 h 00 et 1 H 00. Il faut absolument savoir dans quel état se trouve la 1ère ligne allemande.

 

Les renseignements recueillis sont précieux pour l’organisation de la future attaque.

 

Parcours effectués par les patrouilles du 149e R

 

 

Les informations fournies au retour des patrouilles sont les suivantes :

 

- le boyau 6187-915 c a souffert des bombardements, mais n’a pas été complètement détruit. Les Allemands n’ont pas installé de réseau de fils de fer sur toute la longueur de ce boyau. 

 

- l’ennemi a aménagé trois sapes : une à 916 j (intacte et bien protégée) une à 6187 (également protégée) et une à 915 c (6 à 7 m de fils de fer).  

 

Le lieutenant-colonel Pineau informe le général Guillemot de la situation depuis le P.C. 5008.

 

L’artillerie française commence ses tirs de préparation d’attaque avant le lever du jour. Vers 7 h 00, les Allemands ripostent violemment en tirant des obus de tous calibres sur l’ensemble de la 1ère ligne française. Le village d’Ablaincourt est particulièrement visé.

 

Les nombreuses averses matinales limitent l’action de l’aviation. Malgré la pluie, quelques drachens  apparaissent dans le ciel.

 

De gros travaux de réfection des boyaux et des tranchées sont toujours en cours de réalisation. Les hommes créent plusieurs puisards et posent des caillebotis à de nombreux endroits.

 

L’aviation allemande est plus active dans l’après-midi.

 

Le général Guillemot ajoute un additif à son ordre général d’opération rédigé la veille.

 

- La réserve de division pour le jour J sera constituée par deux compagnies et une compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. sous les ordres du capitaine adjudant-major de ce bataillon.

 

- Les 3 compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 10e B.C.P. et un bataillon du 149e R.I., actuellement stationnés à Harbonnières, se porteront à Foucaucourt, en réserve de corps d’armée, et seront groupés sous les ordres du chef de bataillon commandant le 10e B.C.P.. Le mouvement devra être terminé pour 6 h 00.

 

- Le lieutenant-colonel commandant le 149e R.I. fera connaître le 6 novembre, avant 16 h 00, la répartition de ses bataillons entre les différentes missions :

 

- attaque de 1ère ligne

 

- soutien

 

- compagnie de réserve de brigade

 

- réserve de C.A.

 

 Une nouvelle patrouille est envoyée dans la nuit du 6 au 7 novembre dans la zone du point 916j.

 

Dès son retour, le caporal Pierre Mourer, de la 11e compagnie, fait le rapport suivant :

 

« Parti avec deux grenadiers Aubertin et Mausic à 22 h 30, nous nous sommes portés à environ 35 ou 40 mètres de la sape occupée par la 3e section de la compagnie où nous avons été arrêtés par la présence d’un groupe de travailleurs dans le boyau qui relie le point 916 j avec leur sape qui se trouve en face de la 3e section.

 

Quand nous sommes partis de la tranchée, le 75 nous a tiré dessus par derrière. La 1ère ligne a demandé l’allongement du tir.

 

Un peu avant l’heure de la patrouille, 2 fusées éclairantes sont parties de la tranchée couverte.

 

Les fils de fer de la sape existent toujours et ne paraissent pas avoir souffert du tir d’artillerie. »

 

Positions occupées par la 85e brigade le 6 novembre 1916

 

Il n’y a pas de nouveau contre-ordre donné durant la nuit. Le 2e bataillon du 149e R.I. se prépare à gagner la 1ère ligne. Ses compagnies seront chargées de mener l’attaque du 7.

 

                                 Tableau des tués du 149e R.I. pour la journée du 6 novembre 1916

 

Le décompte des pertes du 149e R.I. pour cette journée  révèle 3 tués et 5 blessés.

 

 Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

La photographie provient du fonds Robinet.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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