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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 juin 2015

Commune de Morteau (25).

Commune_de_Morteau

Cinq noms de soldats du 149e R.I. sont gravés dans la pierre du monument aux morts de la commune de Morteau. Les hommes les plus âgés appartiennent à la classe 1913, et les « benjamins » à la classe 1916.

La plupart des informations concernant ces Mortuaciens, et qui vont pouvoir se lire ici, ont été trouvées sur leurs fiches signalétiques et des services pour ceux qui sont nés en 1893. Pour les plus jeunes, ces documents ne sont pas encore consultables sur le site des archives départementales du Doubs. Seule la lecture de leurs actes de décès permet pour l’instant de reconstruire une partie infime de leur courte existence.

Les plus anciens de la classe 1913

Charles Auguste Jeunot (1893-1918)

Auguste Jeunot est né le 8 juillet 1893 dans le petit village franc-comtois de Loray. Il est le fils de Jules Arthur et de Marie Joséphine Vuillemier. Son père exerce le métier de menuisier et sa mère travaille comme journalière.

L'année de ses vingt ans, il passe devant le conseil de révision qui le déclare « bon pour le service » en le plaçant dans la 1ère partie de la liste.

Auguste est incorporé le 27 novembre 1913. Il sait qu’il va devoir abandonner ses outils de mécanicien durant les trois années à venir. Le jeune homme doit se rendre à Épinal pour intégrer une compagnie du 149e R.I..

Août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le jeune Auguste, qui en est à son 8e mois de service militaire, est fantassin dans la 5e compagnie. Cette compagnie est sous les ordres du capitaine Micard. Le 149e R.I. fait partie des troupes de couverture, il doit rejoindre la frontière au plus vite…

Le 9 août, Auguste Jeunot participe au tout premier combat du 149e R.I. d’où il se sort indemne. Mais il est moins « chanceux » durant le deuxième engagement du régiment qui se déroule dans le secteur d’Abrechviller.

Le 21 août 1914, il manque à l’appel du soir. Blessé, il ne peut pas suivre sa compagnie qui est en train de se replier. L’homme est fait prisonnier par les Allemands. Auguste Jeunot est, dans un premier temps, soigné, avant d’être envoyé en captivité au camp d’Ingolstadt. Il sera par la suite transféré à Grafenwöhr. Gravement diminué par les nombreuses années de privations et atteint de tuberculose, il finit par être évacué en Suisse dans la région de Montreux. Le 11 mai 1918, Auguste Jeunot est rapatrié en France à Saint-Genis-Laval. Quelques jours plus tard, il quitte la région lyonnaise. Envoyé en convalescence, il rejoint la petite commune de Morteau où vivent ses parents.

Le 1er juillet 1918, ce jeune soldat qui allait fêter ses 25 ans décède dans le domicile familial.

Louis Valentin Lagarde (1893-1918)

Cet homme a déjà fait l’objet d’un article sur le blog du 149e R.I.. Pour en savoir plus sur la vie de Louis Valentin Lagarde, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Louis_Lagarde

Roger Lionel Lépine (1893-1914)

Roger Lionel Lépine est un Mortuacien d’adoption qui est né le 29 décembre 1893 à Lac-ou-Villers. Il est le fils de Léon Xavier et d’Irma Maria Eugénie Guinchard.

En 1913, Lionel Lépine est un jeune journalier célibataire qui vit à Morteau. Pour lui, c’est l’année où il va devoir effectuer son service militaire. Inscrit sous le numéro 74 de la liste de Morteau, il s’y  retrouve classé dans la 1ère catégorie Lionel est incorporé à la 11e compagnie du 149e R.I. qu’il intègre le 20 novembre 1913.

Le soldat Lépine quitte la caserne Courcy le samedi 1er août 1914, pour rejoindre la ligne virtuelle marquant la zone neutre qui se trouve entre elle et la frontière. Le conflit contre l’Allemagne est sur le point de commencer.

 La compagnie du soldat Lépine subit le baptême du feu le 9 août 1914, dans le secteur du Renclos-des-Vaches.

Quelques jours plus tard, il est blessé durant un combat qui se déroule au nord-est d’Abreschviller. Tout comme son camarade de classe Charles Auguste Jeunot, il ne peut pas suivre sa compagnie qui est en train de se replier sous la pression d’une attaque allemande. Le père de Lionel fait une demande auprès de la Croix rouge pour tenter de retrouver le camp de prisonniers dans lequel son fils pourrait se trouver. Cette recherche reste vaine.

 Un avis officiel de disparition est enregistré le 4 novembre 1916 sous le numéro H.J. 1662. À la fin de la guerre, il n’y a aucune nouvelle du soldat Lépine.

Le 28 octobre 1920, le décès de Roger Lionel Lépine est officialisé. Un jugement est rendu par le tribunal de première instance de Pontarlier.

Les benjamins de la classe 1916

Gaston Alix Fumey (1896-1917).

Gaston est né le 29 septembre 1896. Il est le fils d’Eugène Louis et d’Anaïs Vitaline Compagne.

Soldat de la classe 1916, ce jeune homme sert au 21e R.I. avant d’être muté au 149e R.I..

Tout comme le soldat Émile Gremmey, outre le fait qu’ils étaient de la classe 1916, ces deux hommes ont servi dans le même régiment avant de rejoindre la 1ère compagnie du 149e R.I..

Le 27 octobre 1917, sa compagnie est engagée dans la bataille de Malmaison. Le soldat Fumey est tué de plusieurs balles dans le secteur de Vaudesson.

Le 6 novembre 1917, les soldats Charles Khon et Joseph Boilot confirment le décès de leur camarade.

Ce dernier est inhumé dans un premier temps à Condé-sur-Aisne, dans une sépulture qui porte le numéro 279.

Gaston Fumey repose actuellement dans le cimetière national mixte militaire de Vauxbuin. Sa nouvelle sépulture n°25 se trouve dans le carré C.

Sepulture_Gaston_Fumey

La transcription certifiée conforme à l’original du décès de ce jeune homme est adressée à la mairie de Morteau le 4 mars 1918.

Émile Henri Gremmel (1896-1917).

Cet homme a également fait l’objet d’un texte sur le blog du 149e R.I.

Pour en savoir plus sur la vie d’Émile Gremmel, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Emile_Gremmel

Sources :

Les fiches signalétiques et des services des soldats Jeunot, Lagarde et Lépine ont été consultées sur le site des archives départementales du Doubs.

La photographie du monument aux morts de la ville de Morteau a été réalisée par S. Michel.

Les portraits du soldat Lagarde et  du soldat Gremmel ont été photographiés par P. Baude.

Les photographies des sépultures d’Émile Gremmel et de Gaston Fumey ont été réalisées par J. Baptiste.

Un grand merci à M. Bordes, à J. Baptiste, à P. Baude et à la mairie de Morteau.

17 juin 2015

17 juin 1915, une bien tragique journée pour la famille Delort !

Jean_et_Joseph_Delort

C’était il y a tout juste 100 ans…

Le 3e bataillon du 149e R.I. est engagé dans des attaques successives qui se déroulent, depuis la veille, dans le secteur de Noulette. Elles ont pour but  de prendre le fond de Buval aux Allemands.

Ces offensives sont réalisées en lien avec les deux autres bataillons du régiment, épaulées par quelques compagnies du 158e R.I. et un bataillon du 109e R.I..

Celles-ci sont toutes des échecs. Hélas pour les hommes, les pertes sont importantes.

L’officier supérieur de la Forest-Divonne, responsable du 3e bataillon, est blessé le 16 juin. Le commandement des  quatre compagnies de cette unité ne peut pas rester vacant, il est aussitôt attribué au capitaine Girard qui en assure « l’intérim ».

Le 17 juin 1915, les vagues d’assauts se préparent pour de nouvelles attaques. Elles vont encore laisser sur le terrain un nombre important d’officiers et de fantassins...

Parmi les victimes, un drame familial, peut-être encore plus poignant que les autres, vient de se dérouler.

Deux jeunes frères, âgés de 23 et 25 ans trouvent la mort au cours de cette journée.

À partir des quelques éléments trouvés sur leurs fiches signalétique et des services, essayons de faire émerger du « grand livre de l’oubli » une petite partie de la courte existence de ces deux soldats.

Joseph, l’aîné, est un niçois qui est né le 21 décembre 1893. Il est le fils d’Achille Lucien et de Marie Madeleine Gastaud. Avant la guerre il travaille comme employé de bureau.

Inscrit sous le n° 177 de la liste du canton de Nice ouest, le jeune homme est ajourné pour faiblesse cardiaque. Il se retrouve classé dans la 5e partie de la liste de l’année 1913. Le 10 novembre 1914, quelques mois après la déclaration de guerre contre l’Allemagne, il doit de nouveau se présenter devant le conseil de révision qui, cette fois-ci, le déclare bon pour le service armé.

Joseph est incorporé au 58e R.I. d’Avignon à compter du 17 décembre 1914. Il passe au 149e R.I. le 24 mai 1915.

Joseph_Delort

Jean Guillaume, le benjamin, est né le 1er janvier 1895.  Avant d’être mobilisé, il exerce la profession d’employé de commerce. Il est inscrit sous le n° 196 de la liste du canton de Nice-ouest. Jeune conscrit de la classe 1915, il doit, pour cause de guerre, se présenter devant le conseil de révision avant d’avoir l’âge réel d’incorporation. Les médecins ne lui trouvent rien de particulier qui pourrait l’empêcher d’être mobilisé. Jean est classé dans la 1ère partie de la liste en 1914.

Le jeune homme doit rejoindre le 58e R.I.. Le 17 décembre 1914, il se rend à Avignon en même temps que son frère avant d’être muté au 149e R.I. le 8 juin 1915.

Joseph et Jean sont restés célibataires.

Ces deux niçois sont arrivés quelques jours avant leurs disparitions à la 12e compagnie du 149e R.I..

Ils  n’ont donc pas vraiment eu le temps de tisser des liens d’amitié très forts avec les autres hommes de leur compagnie. Ont-ils été affectés à la même escouade ? Étaient-ils ensemble au dépôt ?

Nous pouvons aisément nous imaginer le sentiment de réconfort et de sécurité qu’ils ont dû éprouver l’un pour l’autre en se retrouvant tous les deux dans la même compagnie alors qu’ils ne connaissaient personne.

Au moment des attaques, Joseph et Jean ont-ils eu le temps d’échanger quelques mots avant de franchir le parapet ? Se sont-ils donné l’accolade fraternelle avant de rencontrer la « grande faucheuse » ? Ces questions resteront certainement, à jamais, sans réponses.

Quelle inquiétude pour la famille lorsque, tout d’un coup, celle-ci ne va plus recevoir de nouvelles de Joseph et de Jean ! Cela, jusqu’au moment où elle va apprendre, le même jour, la mort de l’aîné et la disparition du benjamin.

Imaginons un seul instant la « double peine », le « double chagrin », la « double souffrance » ressentis par leur mère !

Une annonce publiée dans la revue « le tir national organe officiel de l’union des sociétés de tir de France » datant du 15 juillet 1916 nous apprend que Joseph était un excellent tireur. Une petite précision est également apportée concernant les circonstances des derniers instants de vie de son frère Jean. Celui-ci aurait été blessé le 16 juin 1915.

Cette dernière information nous montre à quel point se lancer dans un travail d’imagination de ce qu’on pu être les derniers moments de ces frères est aléatoire, voire impossible, faute de témoignages et même faute d’informations précises. Seule certitude, il n’y a pas de sépultures connues pour ces deux hommes. Il y a de fortes probabilités pour qu’ils reposent dans l’un des ossuaires qui se trouvent dans le cimetière national français de Notre-Dame-de-Lorette.

Sources :

Les fiches signalétiques et des services de Jean et de Joseph Delort ont été consultées sur le site des archives départementales des Alpes-Maritimes.

La photographie du monument aux morts de Nice provient de l’encyclopédie « Wikipédia ».

Le portrait du soldat Joseph Delort a été trouvé sur le site web des archives municipales de Nice  « centenaire de la première guerre mondiale à Nice. »

Pour en savoir plus sur la journée du 17 juin 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journ_e_du_17_juin_1915

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet et à la ville de Nice.

 

12 juin 2015

Louis Valentin Lagarde (1893-1918).

Louis_Lagarde

Louis Valentin Lagarde voit le jour le 14 octobre 1893 dans la petite commune de Morteau située dans le département du Doubs. Son père se prénomme Joseph et sa mère Élise Allembach.

En 1913, le jeune Lagarde est inscrit sous le numéro 71 de sa commune de naissance.

La loi lui permet d’obtenir un sursis d’une année étant donné que son frère se trouve déjà sous les drapeaux. C'est la raison pour laquelle Il est placé dans la 7e partie de la liste de son année de classe.

Louis exerce la profession d’horloger. Le 14 mai 1914, il épouse Louise Julie Victorine Petit, une jeune femme qu’il conduit à l’église et à la mairie de Montlebon. De cette union naitra un petit garçon qu’ils prénommeront Gilbert.

Quelques jours après la déclaration de guerre contre l’Allemagne, Louis Lagarde est appelé à l’activité militaire le 12 août 1914. N'ayant aucune formation militaire, il doit être instruit.  

Dès le lendemain, il rejoint le dépôt du 149e R.I. Souffrant d’une néphrite chronique, il est, classé « service auxiliaire » le 18 janvier 1915. Cette décision a été validée par le colonel commandant la subdivision de Langres à la suite d’une proposition faite par la commission de réforme siégeant dans la même ville.

Le 28 janvier 1915, la commission de réforme d’Épinal classe le soldat Lagarde dans le service armé.

Cet homme est maintenu au corps par une décision émanant du général commandant la 2e subdivision du 21e C.A. en date du 28 juin 1915.

Hélas, sa fiche signalétique et des services ne nous indique pas quand Louis Lagarde est parti au front. Elle ne donne pas le moindre détail  sur son parcours jusqu'au 26 septembre 1918.

L’année 1918 le retrouve soldat à la 7e compagnie du 149e R.I..

Le 26 septembre 1918, son régiment est engagé dans la bataille de Somme-Py, dite bataille de Champagne et d’Argonne.

Deux jours plus tard, Louis Lagarde est grièvement blessé. Atteint de plusieurs balles dans la région de l’abdomen et au poignet gauche, le jeune homme qui allait fêter ses 25 ans, ne survivra pas à ses blessures.

Dans un premier temps, le soldat Lagarde est inhumé dans le cimetière militaire du tunnel de la voie ferrée de Somme-Py à Challerange dans une sépulture qui porte le numéro 29.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Morteau

Références bibliographiques :

Sources :

Le portrait du soldat Louis Lagarde a été photographié par P. Baude.

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales du Doubs, de sa fiche individuelle vue sur le site « Mémoire des Hommes », de son acte de décès et du site « Généanet ».

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à A. Carobbi, à la mairie de Morteau et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

 

5 juin 2015

Émile Henri Gremmel (1892-1917).

Emile_GREMMEL

Émile Henri Gremmel est né le 21 décembre 1896 à Morteau, une petite commune du Doubs. Il est le fils d’Émile et de Marie Anna Meyer.

Soldat de la classe 1916, ce jeune homme sert au 21e R.I. avant d’être muté à la 1ère compagnie du 149e R.I..

Le 9 juin 1917, sa compagnie se trouve dans le secteur d’Aizy. En fin d’après-midi, un obus qui explose tout près, lui inflige des plaies multiples qui lui seront fatales.

Huit jours plus tard, le sergent Auguste Devesse et le soldat Louis Élie Amiotte confirment le décès du soldat Gremmel. Le sous-lieutenant Auguste Foumeret, l’officier d’état civil du régiment, effectue les démarches administratives nécessaires qui vont permettre l’enregistrement du décès d’Émile Gremmel. Cet acte est transcrit à la mairie de Morteau le 14 septembre 1917.

Émile Gremmel repose actuellement dans le cimetière national mixte de Vauxbuin. Sa sépulture se trouve dans le carré B. Elle porte le numéro 72.

Sources :

Le portrait du soldat Émile Gremmel a été photographié par P. Baude.

Le cliché de la tombe du soldat Émile Gremmel a été réalisé par J. Baptiste.

Les informations concernant ce soldat proviennent uniquement de sa fiche individuelle consultée sur le site « Mémoire des Hommes » et sur son acte de décès.

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à la mairie de Morteau et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

 

 

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