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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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1 mai 2012

17 juin 1915, il va falloir remettre cela !

                  Carte_journ_e_du_17_juin_1915

                                      Legende_carte_du_17_juin_1915

Les attaques de la veille ont échoué, les bataillons se préparent pour repartir au combat.

À 1 h 30, la 85e brigade reçoit un nouvel ordre d’opération. L’attaque doit reprendre au petit jour à 3 h 30.

Le commandant Schalck dispose de la totalité de son bataillon et de la compagnie du 158e R.I. qui se trouve à la haie G. Il doit attaquer sur le front l3-l5. Il est en liaison avec le bataillon Collet du 109e R.I.. Le mouvement doit se faire tout entier par les pentes est du fond de Buval. Les autres bataillons du régiment sont dans le secteur pour appuyer cette attaque. Le 1er bataillon doit constituer les 2e et 3e vagues du commandant Schalck. Le 3e bataillon attaquera ultérieurement sur le front h3-h4 (attaque prévue à 4 h 00), en liaison avec la 86e brigade. Il dispose de la compagnie du 158e R.I. qui se trouve dans le bois 5.

Les 2 dernières compagnies du bataillon Riondet du 158e R.I. viendront à la parallèle nord et à la parallèle Bruckert pour remplacer les 2 compagnies de droite du bataillon Schalck. Les troupes doivent être en place avant l’heure fixée pour l’attaque.

Les sections de mitrailleuses du régiment sont réparties, celle de droite avec le commandant Schalck, celle de gauche avec le capitaine Girard, la 3e avec le commandant Bichat. La dernière est en réserve dans le bois 6.

À 2 h 00, le bombardement devient violent sur la première ligne française. Les boyaux récemment réparés sont de nouveau détériorés en certains endroits.

L’attaque prévue à 3 h 30 est reportée à 5 h 00, le 109e R.I. fait savoir qu’il n’est pas prêt. Il est dans l’impossibilité de participer à cette attaque avant plusieurs heures. Ses unités sont  vraiment trop mélangées à la suite des combats de la veille et les encombrements dans les boyaux posent problème. Le lieutenant-colonel du 149e R.I. prend la décision de surseoir à toute attaque avant 8 h 00. Il estime qu’il lui est impossible d’avancer en terrain découvert sans le concours de la 13e D.I..

Vers 9 h 00, le général de division téléphone pour dire que le bataillon Collet du 109e R.I. est mis sous l’autorité du général commandant la 85e brigade. Le lieutenant-colonel Gothié qui commande le 149e R.I. prend le commandement de l’ensemble de l’attaque. 

Le groupement Schalck, Bichat, Collet, qui est sous les ordres du commandant Bichat doit attaquer à l’heure h, qui sera fixée ultérieurement, les pentes est du fond de Buval et le point l5. 

Le groupement Girard appuiera cette attaque par le feu et les grenades pour fixer l’ennemi de la tranchée du fond de Buval sur le front l2, l1, l3. L’attaque de la droite une fois arrivée sur le front l3-l4 prolongé. Le groupement Girard devra attaquer la ligne h3-h4, en liaison avec les chasseurs de la 86e brigade.

L’artillerie ennemie continue son tir durant toute la matinée. Elle est responsable de pertes dues à l’accumulation des troupes en vue de l’attaque.

 À 11 h 00, le 109e R.I. fait savoir qu’il est prêt. L’attaque se déclenche aussitôt après un tir d’artillerie de préparation de 10 minutes. Deux compagnies du 109e et deux compagnies du 2e bataillon du 149e R.I. franchissent le parapet et partent au pas de course. L’artillerie allonge son tir.  Les compagnies dévalent les pentes est du fond de Buval vers la tranchée ennemie qui est perpendiculaire au nord-est de n1.

La 3e vague constituée de deux compagnies du 109e R.I. et de deux compagnies du 149e R.I. vient remplacer immédiatement les deux premières vagues dans la tranchée de départ.

Du côté du centre droit, deux compagnies du 149e R.I., aussitôt suivies d’une compagnie du 158e R.I., dégringolent en terrain découvert, les pentes ouest du fond de Buval entre n1 et l1.

La progression est bientôt arrêtée sur tout le front, par un barrage formidable d’artillerie.

À gauche, la compagnie du 3e bataillon qui occupe les sapes T0 et T3 ouvre le feu sur le fond de Buval. Une grande quantité de grenades sont lancées pour fixer l’ennemi. Des éléments du 109e R.I. qui ont progressé s’accrochent au terrain conquis. Une centaine d’hommes sont dans des trous d’obus. Ils essayent de se relier entre eux.

À midi, une demande est faite à l’artillerie lourde pour pilonner le secteur  entre h3 et l5. La 1ère ligne est alimentée par la 2e et le terrain conquis est solidement organisé.

À 13 h 00, les 3 compagnies du 158e R.I. qui sont à la disposition du lieutenant-colonel Gothié reçoivent l’ordre d’appuyer le mouvement. Deux compagnies avec le groupe Bichat, la dernière des trois avec le groupe Girard, mais leur intervention n’est pas nécessaire.

À 14 h 00, le bombardement continue de manière très violente. Il forme un barrage immédiat devant les lignes françaises et leur occasionne de nouvelles pertes.

À 15 h 00 de nouveaux ordres arrivent. L’attaque des pentes est du fond de Buval et du point l5 sera reprise en collaboration avec la 13e D.I. Les commandants de groupements (groupement Bichat à droite, groupement Girard à gauche) feront renforcer les fractions de 1ère ligne qui ont été trop éprouvées. Le commandant Bichat continue de disposer des trois compagnies du 158e R.I..

La 13e D.I. et la 85e brigade reçoivent l’ordre de lancer une nouvelle attaque à 22 h 00.

À 20 h 00, des préparatifs de contre-attaque ennemie sont signalés. La plus grande vigilance est recommandée à tous.

À 21 h 45, le débouché de la 13e D.I. et du 149e R.I. est empêché par un barrage violent de l’artillerie allemande. L’attaque projetée pour 22 h 00 ne peut avoir lieu. 

La prise du fond de Buval, n’a pas encore eu lieu, il va falloir attendre la journée du 18 juin pour voir la situation évoluer favorablement. 

Les pertes pour cette journée sont de 36 tués au combat et de décédés des suites de leurs blessures et de 99 blessés.

 

                                     Tableau des tués pour la journée du 17 juin 1915

                      Tableau des blessés et des disparus pour la journée du 17 juin 1915

 

                  Tableau_des_tu_s_pour_la_journ_e_du_17_juin_1915

 La proportion des tués est la plus élevée à la 12e compagnie.  

                  Tableau_des_bless_s_pour_la_journ_e_du_17_juin_1915

 Références bibliographiques :

 Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fichier des « Morts pour la France » sur le site « mémoire des hommes ».

Les archives du S.H.D. ont été consultées, ainsi que le J.M.O. de la 85e brigade : série 26 N 520/10. 

Pour en savoir plus :

« Lorette. Une bataille de 12 mois » d’Henri René. Éditions Perrin et Cie. Paris 1919.

« Les campagnes de 1915 » du général Malleterre. Éditions librairie militaire Berger-Levrault. 1918. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez,  à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

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