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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 juillet 2016

Marcel Jules Bousquainaud (1893-1958).

Marcel_Jules_Bousquainaud

Né de Frédéric Bousquainaud et de Marie Joséphine Vérot, Marcel Jules voit le jour le 13 juin 1893 dans le petit village ardéchois du Pouzin. Les conditions de vie restent modestes, même s’il y a deux salaires pour faire subsister la famille. À sa naissance, son père, qui est un homme âgé de 43 ans, exerce le métier de mineur. Sa mère pratique le métier de ménagère. Elle a 42 ans.

La fiche signalétique et des services de Marcel Jules Bousquainaud nous indique que son degré d’instruction est de niveau 2. Il sait donc lire et écrire lorsqu’il se lève une dernière fois du banc de l’école. Mais le niveau 2 mentionne une maîtrise insuffisante. Nous pouvons facilement imaginer qu’il faisait beaucoup de fautes et qu’il écrivait un grand nombre de mots en phonétique.

Le jeune homme quitte son métier de cimentier  à l’appel de sa classe. Il fait partie de ces hommes qui sont affectés dans un régiment de l’est de la France, loin de son Ardèche natale. Marcel Jules Bousquainaud doit se rendre à Épinal par voie de chemin de fer pour intégrer le 149e R.I. à compter du 26 novembre 1913, il arrive au régiment le lendemain.

Le soldat Bousquainaud  vient tout juste d’entamer son neuvième mois de service militaire, lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate au début du mois d’août 1914. Il est bien loin d’avoir soldé son compte de trois années obligatoires de service militaire.

Cet homme fait partie d’une escouade de la 7e compagnie du 149e R.I. au moment où il faut quitter la caserne Courcy pour rejoindre la frontière. Cette unité se trouve sous le commandement du capitaine Coussaud de Massignac.

Marcel Jules Bousquainaud est blessé le 25 août 1914 durant les combats qui se déroulent dans le secteur de Ménil-sur-Belvitte. Laissé sur le terrain, il est fait prisonnier et soigné par les médecins allemands avant d’être envoyé dans un camp de l’autre côté de la frontière. Une très longue captivité commence pour lui…

Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a été interné à Muntsinger, mais ce nom reste introuvable sur une carte de l’époque. Une indication trouvée au dos du cliché représentant Marcel Jules Bousquainaud est très aidante. Celle-ci nous fait savoir que le photographe qui a réalisé ce portrait, Adolph Flohr, vit à Oehringen. Un camp de prisonniers français se trouve bien à proximité de cette ville allemande avec une orthographe approchante. Il s’agit du camp de Münsingen.

Concernant son internement en Allemagne, les fiches du C.I.C.R. nous donnent de bien meilleures indications.

Fiche_C

Marcel Jules Bousquainaud a été successivement dans les camps suivants :

14/10/1914 : Ludwigsburg (C.I.C.R. P1183)

25/11/1914 : Ludwigsburg( C.I.C.R. P4834)

28/12/1914 : Hohenesperg (C.I.C.R. R555)

30/01/1915 : Hohenesperg (C.I.C.R. P14324)

24/06/1916 : Heilbronn (C.I.C.R. P41272)

 01/1917 : Münsingen, venant de Hohenesperg (C.I.C.R. P51804)

Rapatrié d’Allemagne le 6 décembre 1918, il passe ensuite au 61e R.I. à partir du 7 janvier 1919, pour être  mis en congé illimité de démobilisation le 31 août 1919.

Revenu à la vie civile et marié, il ne retourne pas à son métier de cimentier. Marcel Jules Bousquainaud devient cafetier, loin de l’Ardèche. Il vit successivement  à Fumey dans les Ardennes, puis en Savoie à Aix-les-Bains et à Saint-Michel de Maurienne. Il se retire finalement dans la commune de Tarascon où il dut être chef de chantier.

La descendance de Marcel Jules Bousquainaud n’est pas connue.

Le 20 octobre 1937, il est affecté à la 17e section d’infanterie de mitrailleuses.

De nouveau mobilisé pour le deuxième conflit mondial, le soldat Bousquainaud est renvoyé dans ses foyers le 28 décembre 1939, placé dans la position « sans affectation ».

Marcel Jules Bousquainaud décède le 21 octobre 1958  à Beaumont-sur-Oise.

Sources :

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de Marcel Jules Bousquainaud ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Ardèche.

Les fiches du Comité International de la Croix Rouge ont été consultées sur Internet.

Le texte suivant a permis l’identification de  Marcel Jules Bousquainaud.

Texte_au_dos_du_portrait_de_Marcel_Jules_Mousquainaud

Un grand merci à M. Bordes., à J.C Auriol, à A. Carobbi et aux archives départementales de l’Ardèche.

22 juillet 2016

Henry Bordeaux « Verdun 1916 ».

Henri_Bordeaux

L’académicien Henry Bordeaux évoque dans son ouvrage « Verdun 1916 » l’attaque du 2 avril 1916 qui a été menée par les hommes du 1er bataillon du 149e R.I.. Ce bataillon se trouvait sous l’autorité du commandant Magagnosc.

Voici ce qu’il écrit…

« Le 2 avril 1916, le 1er bataillon du 149e R.I. commandé par le commandant Magagnosc, qui occupe les abris du ravin des Fontaines, reçoit l’ordre de réoccuper le village. Au petit jour, il se porte à la digue, où il fractionne sa troupe en trois groupes formés chacun d’une compagnie, la quatrième compagnie étant en soutien. Une compagnie a pour objectif la rue principale, une autre opérera plus au nord, entre la voie ferrée et le ruisseau, en liaison avec le 31e B.C.P ; la dernière, plus au sud, opérera dans les jardins.

En quelques bonds, nos hommes ont atteint le village et se sont avancés jusqu’à l’église. Mais un barrage d’artillerie les isole et empêche les renforts de leur parvenir. Les agents de liaison qui réussissent à traverser ce barrage continu apportent des nouvelles d’abord exaltantes, puis de plus en plus inquiétantes. Les assaillants ont été contre-attaqués et sont submergés sous les colonnes d’assaut. Sur la rive droite, dans les jardins, le lieutenant Vayssière qui commandait la compagnie a été tué et ses hommes ont reflué. Dans le village on se bat au corps à corps. Tous les officiers des trois groupements sont tués, blessés ou capturés. Parmi eux se trouvait le capitaine Toussaint qui commandait la 2e compagnie et qui, gravement frappé, encourageait encore ses hommes à ne pas se rendre. Des sous-officiers prennent leur place. L’ennemi flambe les maisons avec du pétrole. Le sergent Chef a rallié les survivants et, les groupant avec une section de mitrailleuses à la sortie du côté de l’étang, il s’est barricadé dans la dernière maison, a creusé une tranchée et arrêté l’ennemi. Au nord, le sergent Chapelle tient de même jusqu’à la nuit avec quelques éléments. On travaille à deux, l’un fait le trou, tandis que son camarade tire. Les pertes allemandes sont considérables. Un soldat qui les a vues disait : « Il y en avait, chez eux, des allongés ! »

Si le village est perdu, sauf la dernière maison, le chemin de la digue est barré. Mais, sur le revers nord du ravin, les Allemands ont réussi à se rapprocher de la voie ferrée. »

Sources :

« Verdun 1916 », livre d’Henry Bordeaux. Éditions Paris Librairie Plon 395 pages

Le plan qui figure sur le montage est extrait de l’ouvrage « La bataille de Verdun expliquée sur le terrain et par les cartes » du colonel Marchal et du capitaine Forestier. Éditions H. Frémont et fils.

Un grand merci à M. Bordes et à A. Carobbi.

15 juillet 2016

2 avril 1916.

Commandant_Magagnosc_et_sous_lieutenant_Auvert

Vaux-devant-Damloup est entièrement entre les mains des Allemands depuis leurs attaques réussies du 31 mars. L’état-major de la 43e D.I. a la ferme intention de reconquérir le terrain perdu. Il est en train de préparer une action offensive avec une partie de ses troupes de réserve.

Il faut savoir que le théâtre des opérations de la 86e brigade s’est légèrement modifié à la suite des évènements du 31 mars. Il est maintenant jalonné par la ligne des retranchements, par le boyau d’Hardaumont devenu tranchée de 1re ligne, et par la moitié ouest de la tranchée du colonel Driant qui est restée en possession française.

Les compagnies qui doivent participer à la future attaque sont prélevées sur le 31e B.C.P.  sur le 158e R.I. et sur le 149e R.I..

Zone_de_l_attaque_du_2_avril_1916

Ces unités se mettent en route dans la nuit du 1er au 2 avril. Une partie d’entre elles s’apprête à remplacer l'autre partie de la brigade qui a été malmenée durant les jours précédents.

Quatre compagnies du 31e B.C.P. relèvent les compagnies du 1er B.C.P.qui sont encore en 1ère ligne.

La 5e compagnie du 158e R.I., l’unique compagnie de ce régiment qui doit  être engagée, se rend à R1.

Le 1er bataillon du 149e R.I. quitte les abris du ravin pour venir prendre sa position d’attaque à la digue de l’étang de Vaux. Il emprunte le ravin situé au sud-ouest de la mare.

Carte_1_journ_e_du_2_avril_1916

Les compagnies restantes des 31e B.C.P., et du 158e R.I. constituent les troupes de garnison et la réserve.

Tableau_d_occupation_du_secteur_le_2_avril_1916

Toutes ces unités sont en position à 3 h 45. L’attaque qui devait avoir un caractère de surprise est devancée par les Allemands !  À 4 h 00, ces derniers engagent une offensive sur la droite du front du 31e B.C.P. tout juste installé. Heureusement, cet assaut est vivement repoussé. L’ennemi laisse beaucoup d’hommes sur le terrain.

Comme prévu, les troupes du colonel Rondeau lancent leur attaque à 4 h 30.

Carte_2_journee_du_2_avril_1916

Legende_carte_2_journee_du_2_avril_1916

Les artilleurs allemands déclenchent aussitôt un violent tir de barrage qui est associé aux feux de mitrailleuses. Ces tirs sont d’une extrême précision. Toute communication avec l’arrière est impossible. Les lignes téléphoniques ont toutes été coupées depuis longtemps.

Seuls quelques coureurs tentent l’impossible. Malgré les relais, il leur faut plus de deux heures pour parcourir la distance qui les sépare du fort de Tavannes à la 1ère ligne. Largement le temps d’y laisser sa peau !

Les deux compagnies du 31e B.C.P. qui tentent de déboucher de leur aile droite se cognent à un ennemi resté très en éveil. Les chasseurs sont attendus de pied ferme. Ce sont les mêmes unités allemandes qui les ont attaqués, une demi-heure plus tôt, qui les empêchent de progresser.

Les deux compagnies de l’aile gauche du 31e B.C.P. remplissent leur mission. La tranchée nord-sud qui passe par la carrière est de nouveau occupée.

La 5e compagnie du 158e R.I., partie de R1, est stoppée net dans son élan par un barrage à la grenade et par des tirs de mitrailleuses particulièrement meurtriers. Seule une petite quinzaine d’hommes est parvenue à la tranchée ennemie, la mort les y attendait.

Les trois compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. se lancent à la reconquête du territoire perdu de Vaux-devant-Damloup.

Carte_3_journ_e_du_2_avril_1916

Deux d’entre elles reprennent presque entièrement la partie du village qui leur avait été assignée comme objectif. La 3e compagnie du 1er bataillon du 149e R.I. s’installe dans les ruines de la dernière maison à l’ouest.

L’attaque française semble donc être une réussite. La plupart des objectifs ont été atteints même si la 5e compagnie du 158e R.I. a perdu la quasi-totalité de ses hommes.

Mais la situation va rapidement devenir intenable. Les hommes sont épuisés, les munitions manquent…

Les deux compagnies de chasseurs qui occupent la tranchée nord-sud qui passe par la carrière ne sont plus soutenues par l’artillerie. Une fois leur approvisionnement de grenades épuisé, ces compagnies cèdent à la pression des contre-attaques allemandes. Elles sont obligées de revenir à leur point de départ.

Le commandant Magagnosc rédige un billet depuis son P.C. qui est installé près de la digue de la mare de Vaux.

« Mon bataillon est exposé depuis ce matin à un bombardement des plus violents, prélude probable d’une attaque ennemie. Mes compagnies se sont avancées dès 4 h 30 très rapidement vers le village de Vaux ainsi qu’au nord et au sud.

La 1ère compagnie est dans les premières maisons à l’ouest de Vaux. Je ne sais pas exactement où. En raison du tir de barrage continu et de plus en plus violent, il m’a été impossible d’obtenir des renseignements précis sur leur situation. À la nuit, je me mettrai en relation avec elle. Trois sections d’une de mes compagnies occupent la digue où j’ai établi mon P.C..

Si l’ennemi attaque en force, il me sera difficile de tenir, mes pertes étant élevées. J’aurai besoin de renfort.

Le lieutenant Stehlin qui commande la 3e compagnie est blessé. Le lieutenant Auvert, qui commande la compagnie de mitrailleuses, malade des suites de blessures à la tête, est évacué.

Je vous prie de me faire apporter le plus tôt possible 2 ou 300 grenades, 5000 cartouches, 100 fusées rouges, 50 vertes et 50 blanches, ainsi que 500 sacs à terre.

Des groupes d’avions ennemis nous ont survolés toute la journée, réglant le tir de leur artillerie et nullement gênés par nos avions !

Il m’a semblé que notre artillerie ripostait faiblement à celle de l’ennemi !

J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien faire dire si possible à mon chef de corps qu’il est inutile de faire venir les cuisiniers à Vaux. Cela leur serait impossible aujourd’hui. Mes hommes mangeront des vivres de réserve. Nous recevons des gaz asphyxiants. L’attaque ennemie paraît se déclencher. »

À 16 h 00, les Allemands déclenchent une violente contre-attaque sur Vaux-devant-Damloup. Les débris des deux compagnies du bataillon Magagnosc qui se trouvent dans le village sont anéantis. La progression ennemie est tout de même arrêtée devant une tranchée creusée à la hâte à l’ouest du village, par la 3e compagnie de ce bataillon.

Les Français ont lancé près de 150 fusées rouges pour demander l’appui de leurs canons, tant de la première ligne que du P.C. de la 86e brigade. Mais les résultats sont restés nuls !

Les tirs de l’artillerie ennemie sont restés très intensifs tout au long de la journée.

Le sous-lieutenant Auvert qui commande la 2e compagnie de mitrailleuses du 149e R.I. résume les évènements de cette journée du 2 avril 1916 dans la note suivante.

Reçu le 2 avril 1916 à 22 h 00 au P.C. de la 85e brigade.

Le 1er bataillon a attaqué à 4 h 30 avec 3 compagnies en première ligne et une en réserve. Chaque compagnie ayant une section de mitrailleuses de la 2e C.M. du 149e R.I..

À savoir de la gauche à la droite :

La 2e compagnie, au sud de la voie ferrée, en liaison avec le 31e B.C.P. jusqu’à la lisière nord de Vaux-devant-Damloup.

La 1ère compagnie dans le village de Vaux-devant-Damloup.

La 3e compagnie de la lisière sud de Vaux-devant-Damloup à la lisière sud des Vergers.

La 4e compagnie est en réserve à la maison à  l’est de l’étang.

À droite du régiment se trouvent des éléments du 158e R.I.. Ils attaquent par vagues  en partant  des retranchements sur le chemin creux.

 L’attaque part bien. À gauche, le 31e B.C.P. progresse jusqu’aux anciennes tranchées du 1er B.C.P.

La 2e compagnie du 149e R.I. dans un terrain marécageux, battu par les mitrailleuses ennemies placées entre le village de Vaux-devant-Damloup et le fort de Vaux, a des éléments qui marchent avec la 1ère compagnie et les autres passées au nord de la voie ferrée avec le 31e B.C.P..

La 1ère et la 3e compagnie disparaissent dans la fumée au-delà de l’issue ouest de Vaux-devant-Damloup et la 1ère compagnie parvenant jusqu’à l’ancienne barricade française. À 4 h 40, les compagnies paraissent avoir atteint leurs objectifs.

Un peloton de la 4e compagnie est envoyé en soutien de la 2e compagnie.

Il ne reste plus au commandant Magagnosc, dans la réserve, qu’un peloton et 1 section de mitrailleuses.

De  8 h 50 jusqu’à cette heure très violent marmitage sur les positions du 149e R.I..

Devant la contre-attaque allemande, à gauche le 31e B.C.P. revient à sa ligne de départ sur laquelle il se tient avec des éléments de la 2e compagnie du 149e R.I. et y reçoit l’attaque en tirant debout.

Du côté de Vaux-devant-Damloup, les Allemands auraient contourné par la voie et occupé la lisière ouest du village cernant les 1ère et 3e compagnies dans  Vaux-devant-Damloup.

Pendant longtemps on entendit les mitrailleuses françaises dans Vaux.

Le commandant Magagnosc qui a reçu une grosse pierre a quitté son commandement. Le sous-lieutenant Auvert, ancien trépané, a dû quitter sa compagnie de mitrailleuses.

Cette attaque un véritable désastre. Le village de Vaux-devant-Damloup est perdu.

carte_4_journee_du_2_avril_1916

Les deux autres bataillons du 149e R.I. n’ont pas été engagés durant cette journée. Le 2e bataillon qui se trouve sous les ordres du commandant Schalk s’est installé au fort de Tavannes. Le 3e bataillon qui est sous le commandement du capitaine de Chomereau de Saint-André occupe toujours le secteur du fort de Vaux.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. de la 86e Brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 1er B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/26.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/11.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 43e et 70e D.I., provient du J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

La carte dessinée du secteur de Verdun, qui peut se voir ici, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments des 43e et 70e D.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par ces unités durant la journée du 2 avril 1916.

La carte qui indique la zone de d’attaque du 2 avril 1916 est extraite du J.M.O. du 22e R.A.C. 1er groupe 26 N  942/9.

La photographie aérienne provient de la collection de P. Lehue.

Le portrait du sous-lieutenant Auvert est extrait du livre d’or de la faculté de droit de Paris qui a été édité en 1925.

Le portrait du commandant Magagnosc provient du tableau d’honneur de la guerre 1914-1918 publié par la revue « l’illustration ».

Le plan qui figure sur le montage est extrait de l’ouvrage « La bataille de Verdun expliquée sur le terrain et par les cartes » du colonel Marchal et du capitaine Forestier. Éditions H. Frémont  et fils.

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto, à A. Carobbi, à P. Lehue, à A. Orrière, à M. Porcher, aux intervenants du forum « Pages 14-18 » qui m’ont apporté leur aide et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

8 juillet 2016

Joseph Émile Bihr (1892-1954).

Joseph_Bihr

Joseph Émile Bihr est né dans le canton de Delle, dans la petite commune de Réchesy, le 31 janvier 1892. Son père, qui exerce la profession de maçon, porte le prénom de François, sa mère  se nomme Madeleine Fleury.

Engagé volontaire, le jeune Joseph signe avec l’armée un contrat d’une durée de 4 ans qui prend effet à partir du 23 septembre 1911. Il abandonne son métier d’agriculteur. C’est au 13e régiment de dragons qu’il débute sa carrière militaire. Nommé brigadier en avril 1914 puis maréchal des logis en février 1915, Joseph Bihr est promu sous-lieutenant à titre temporaire avant d’être affecté au 21e B.C.P. en mai 1915. Devenu officier sans être passé par les écoles de formation, il va devoir travailler énormément pour se mettre à la hauteur de ses fonctions de chef de section.

Joseph Bihr rejoint la 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I. au mois de juillet 1916. À cette période de l’année, le régiment est dans un secteur relativement calme en Champagne, mais cela ne va pas durer bien longtemps. Cet officier va participer aux attaques qui vont se dérouler dans le département de la Somme, lorsque son régiment se retrouve engagé dans le secteur de Soyécourt en septembre 1916. Le sous-lieutenant Bihr se montre très brillant et très efficace au cours de ces combats. Ses supérieurs ne se sont pas trompés sur ses qualités de meneur d'hommes lorsqu’il a été proposé dans le grade d’officier.

En 1917, Joseph Bihr se retrouve instructeur grenadier au C.I.D. de la 43e D.I. ; il est sous les ordres du chef de bataillon Dufor.

Toujours très bien noté, cet officier est nommé lieutenant à titre temporaire en mai 1918.

Le 10 juin 1918, ses chefs lui donnent le commandement de la 3e compagnie du 149e R.I..

Pendant une pause, au cours des évènements tragiques que Joseph est en train de traverser, se glisse un de ses évènements de la vie qui nous est encore plus mal connu que les faits militaires. À l'occasion d'une permission, à la fin du mois de septembre 1918, Joseph accompagne Marthe Demange à la mairie puis devant l’autel de l’église du village de Joncherey. Marthe est une jeune bonnetière âgée de 24 ans. Elle est née dans le même village que Joseph. Est-elle une amie d’enfance ? Est-ce que Joseph et Marthe ont eu l’occasion de se rencontrer à Réchesy avant le début du conflit ? Se sont-ils tout simplement rapprochés en découvrant mutuellement qu’ils sont originaires du même village ? Est-elle une correspondante depuis le début de la guerre ? La réponse à ces questions n’est pas connue, tout comme la descendance de ce couple de jeunes mariés qui doivent se quitter, laissant Joseph retourner à sa dangeureuse mission.

Joseph Bihr reprend la tête de sa compagnie jusqu’au moment où il est  blessé au mollet et au pied droit par un éclat d’obus le 3 octobre 1918.  Nous sommes au beau milieu des combats qui ont lieu dans le secteur d’Orfeuil dans les Ardennes. Son pied est complètement délabré. Les chirurgiens sont dans l’obligation de l’amputer d’une partie de sa jambe. Il ne retournera jamais dans son régiment. Cette situation met fin à sa carrière militaire en février 1920. Le centre spécial de réforme de Lyon lui accorde une pension définitive d’invalidité de 3e classe.

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 287 du 12 septembre 1915.

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 208 du 5 juin 1918.

« Chef de section d’une haute valeur morale et d’un courage de lion. Sous des feux de mitrailleuses extrêmement violents a entraîné sa section à l’assaut avec une énergie et une bravoure incomparable et a infligé à l’ennemi des pertes considérables. »

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 219 du 21 août 1918.

« Officier de tout premier ordre, d’un courage, d’un sang froid et d’un cran incomparables. A dirigé lui-même plusieurs coups de main à la tête de sa compagnie, montrant à ses hommes,presque tous jeunes soldats, un mépris du danger et un exemple de bravoure superbe. Au cours des combats des 15 et 16 juillet 1918, est parti sous un bombardement d’une très grande violence sur les lignes les plus avancées, plaçant tous ses hommes à leur poste de combat et maintenant par son énergie l’intégrité de sa fonction. Un de ses officiers étant tombé grièvement blessé, est allé le rechercher, seul, et a réussi à le ramener sur ses épaules. Type magnifique du soldat de métier. »

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 1551 du 24 décembre 1918.

« Officier d’élite d’un courage et d’un calme extraordinaires. A été grièvement blessé le 3 octobre 1918 alors qu’il entraînait sa compagnie sous des feux violents de mitrailleuses à l’attaque des positions ennemies. »

Joseph Bihr est fait chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920.

Il décède le 7 mai 1954 à Bonny-sur-Loire dans le Loiret.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La photographie représentant le lieutenant Joseph Bihr provient de la collection personnelle de N. Bauer.

Le lieutenant Bihr possède un dossier dans la base Léonore. Pour le lire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_base_Leonore

Un grand merci à N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

1 juillet 2016

1er avril 1916.

Secteur_du_fort_de_Vaux

Le 31 mars, les Allemands ont lancé plusieurs attaques d’infanterie dans le secteur de la 86e brigade et dans celui du 10e B.C.P.. Du terrain a été cédé à l’ennemi.

Le colonel Rondeau, responsable de la 86e brigade, fait savoir dans un rapport, qu’en dehors de lacunes regrettables et irréparables dues à l’encadrement de certaines unités d’infanterie, l’appui de l’artillerie française aurait été tout d’abord insignifiant, puis trop tardif par la suite.

De plus, les tirs de barrage n’ont pas pu être correctement dirigés dans les zones concernées. Les observateurs n’ont pas aperçu les fusées blanches ou rouges pourtant lancées à profusion. Les compagnies du 1er B.C.P. qui étaient en première ligne ont utilisé tout leur stock, aucune n’a été vue !

Le 149e R.I. qui n’a pas pris part à ces engagements est sur le point de prêter main-forte à la brigade du colonel Rondeau,avec un de ses bataillons qui se trouve en réserve au fort de Tavannes.

Dans un premier temps, les compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. viennent s’installer aux abris du Ravin. Leur chef, le commandant Magagnosc, doit se rendre directement au P.C. du colonel Rondeau qui est situé aux abris de la Carrière, pour y recevoir ses ordres.

Carte_1_journee_du_1er_avril_1916

legende_carte_1_journee_du_1er_avril_1916

Une attaque française est en cours de préparation. La mission est claire, il faut absolument tenter de reprendre les tranchées qui étaient occupées par les 1ère, 2e et 3e compagnies du 1er B.C.P  au nord de Vaux-devant-Damloup, et essayer de reconquérir la partie du village qui a été perdue dans le secteur du 3e bataillon du 158e R.I..

Le 2e bataillon du 149e R.I., qui a quitté Dugny pour venir s’installer à la caserne d’Anthouard à Verdun, reçoit l’ordre de rejoindre le fort de Tavanne. Il doit se mettre en réserve de division en lieu et place du 1er bataillon du régiment dans la nuit du 1er au 2 avril 1916. Le départ de la caserne est prévu pour 2 h 00.

Le 3e bataillon du 149e R.I. occupe toujours les mêmes positions dans le secteur du fort de Vaux.

Carte_2_journee_du_1er_avril_1916

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. de la 86e Brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 1er B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/26.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/11.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte,qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 43e et 70e D.I., provient du J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

La carte dessinée du secteur de Verdun, qui peut se voir ici, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments des 43e et 70e D.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par ces unités durant la journée du 1er avril 1916.

La photographie qui se trouve sur le montage a été réalisée en 2012. Elle a été prise du haut du fort de Vaux. La carte qui accompagne le cliché est extraite du 1er volume du tome IV des Armées Françaises de la Grande Guerre. Cet ouvrage est consultable sur le site « Mémoire des hommes ».

Un grand merci à N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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