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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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8 juillet 2016

Joseph Émile Bihr (1892-1954).

Joseph_Bihr

Joseph Émile Bihr est né dans le canton de Delle, dans la petite commune de Réchesy, le 31 janvier 1892. Son père, qui exerce la profession de maçon, porte le prénom de François, sa mère  se nomme Madeleine Fleury.

Engagé volontaire, le jeune Joseph signe avec l’armée un contrat d’une durée de 4 ans qui prend effet à partir du 23 septembre 1911. Il abandonne son métier d’agriculteur. C’est au 13e régiment de dragons qu’il débute sa carrière militaire. Nommé brigadier en avril 1914 puis maréchal des logis en février 1915, Joseph Bihr est promu sous-lieutenant à titre temporaire avant d’être affecté au 21e B.C.P. en mai 1915. Devenu officier sans être passé par les écoles de formation, il va devoir travailler énormément pour se mettre à la hauteur de ses fonctions de chef de section.

Joseph Bihr rejoint la 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I. au mois de juillet 1916. À cette période de l’année, le régiment est dans un secteur relativement calme en Champagne, mais cela ne va pas durer bien longtemps. Cet officier va participer aux attaques qui vont se dérouler dans le département de la Somme, lorsque son régiment se retrouve engagé dans le secteur de Soyécourt en septembre 1916. Le sous-lieutenant Bihr se montre très brillant et très efficace au cours de ces combats. Ses supérieurs ne se sont pas trompés sur ses qualités de meneur d'hommes lorsqu’il a été proposé dans le grade d’officier.

En 1917, Joseph Bihr se retrouve instructeur grenadier au C.I.D. de la 43e D.I. ; il est sous les ordres du chef de bataillon Dufor.

Toujours très bien noté, cet officier est nommé lieutenant à titre temporaire en mai 1918.

Le 10 juin 1918, ses chefs lui donnent le commandement de la 3e compagnie du 149e R.I..

Pendant une pause, au cours des évènements tragiques que Joseph est en train de traverser, se glisse un de ses évènements de la vie qui nous est encore plus mal connu que les faits militaires. À l'occasion d'une permission, à la fin du mois de septembre 1918, Joseph accompagne Marthe Demange à la mairie puis devant l’autel de l’église du village de Joncherey. Marthe est une jeune bonnetière âgée de 24 ans. Elle est née dans le même village que Joseph. Est-elle une amie d’enfance ? Est-ce que Joseph et Marthe ont eu l’occasion de se rencontrer à Réchesy avant le début du conflit ? Se sont-ils tout simplement rapprochés en découvrant mutuellement qu’ils sont originaires du même village ? Est-elle une correspondante depuis le début de la guerre ? La réponse à ces questions n’est pas connue, tout comme la descendance de ce couple de jeunes mariés qui doivent se quitter, laissant Joseph retourner à sa dangeureuse mission.

Joseph Bihr reprend la tête de sa compagnie jusqu’au moment où il est  blessé au mollet et au pied droit par un éclat d’obus le 3 octobre 1918.  Nous sommes au beau milieu des combats qui ont lieu dans le secteur d’Orfeuil dans les Ardennes. Son pied est complètement délabré. Les chirurgiens sont dans l’obligation de l’amputer d’une partie de sa jambe. Il ne retournera jamais dans son régiment. Cette situation met fin à sa carrière militaire en février 1920. Le centre spécial de réforme de Lyon lui accorde une pension définitive d’invalidité de 3e classe.

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 287 du 12 septembre 1915.

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 208 du 5 juin 1918.

« Chef de section d’une haute valeur morale et d’un courage de lion. Sous des feux de mitrailleuses extrêmement violents a entraîné sa section à l’assaut avec une énergie et une bravoure incomparable et a infligé à l’ennemi des pertes considérables. »

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 219 du 21 août 1918.

« Officier de tout premier ordre, d’un courage, d’un sang froid et d’un cran incomparables. A dirigé lui-même plusieurs coups de main à la tête de sa compagnie, montrant à ses hommes,presque tous jeunes soldats, un mépris du danger et un exemple de bravoure superbe. Au cours des combats des 15 et 16 juillet 1918, est parti sous un bombardement d’une très grande violence sur les lignes les plus avancées, plaçant tous ses hommes à leur poste de combat et maintenant par son énergie l’intégrité de sa fonction. Un de ses officiers étant tombé grièvement blessé, est allé le rechercher, seul, et a réussi à le ramener sur ses épaules. Type magnifique du soldat de métier. »

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 1551 du 24 décembre 1918.

« Officier d’élite d’un courage et d’un calme extraordinaires. A été grièvement blessé le 3 octobre 1918 alors qu’il entraînait sa compagnie sous des feux violents de mitrailleuses à l’attaque des positions ennemies. »

Joseph Bihr est fait chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920.

Il décède le 7 mai 1954 à Bonny-sur-Loire dans le Loiret.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La photographie représentant le lieutenant Joseph Bihr provient de la collection personnelle de N. Bauer.

Le lieutenant Bihr possède un dossier dans la base Léonore. Pour le lire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_base_Leonore

Un grand merci à N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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