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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 mars 2022

L’A.L.G.P. à Harbonnières en septembre 1916

Captaine Gerard A

 

Les trois photographies présentées ici font partie d’un lot de documents longtemps préservé par la famille du capitaine Gabriel Gérard.

 

Septembre 1916 A

 

Ces épreuves, simplement légendés « A.L.G.P. Harbonnières – septembre 1916 » ont probablement été réalisées quelque temps avant le déclenchement de l’offensive française du 4 septembre 1916.

 

A

 

Les clichés montrent une ancienne pièce de côte d’origine « Marine », modèle 1870-1884,  appartenant au 3e groupe de 32 cm, placée sur un des 4 épis d’Harbonnières.

 

Á cette période du conflit, ce groupe compte 4 pièces articulées en 2 batteries nommées « A » et « B » composées chacune de 2 pièces.

 

Durant la bataille de la Somme, les batteries concentrent souvent leur tir sur la même position. Les obus sont envoyés par salves de 4 coups.

 

Les pièces effectuent leurs tirs depuis des tronçons de voies ferrées disposés « en épi » de forme circulaire. Cette configuration géométrique permet le lancement d’obus dans un large champ de tir horizontal.

 

Les branches des épis sont équipées d'une plateforme de 37 m de long qui peut être déplacée au prix de manœuvres assez longues. Cette plateforme autorise le tir horizontal instantané dans la limite de 10° à 12°. Elle doit être déplacée pour élargir le champ de tir horizontal.

 

Les épis en tenailles d'Harbonnières (position n° 14) sont directement reliés à la voie ferrée Amiens-Chaulnes via Guillaucourt.

 

Les epis d'Harbonnieres

 

Les epis d'Harbonnières automne 1916

 

Ces pièces imposantes sont des objets de curiosité pour l’infanterie. Elles sont également évoquées dans le livre de Francis Barbe « Et le temps à nous est compté ».

 

 

Le 20 août 1916, Albert Marquand, caporal à la 10e compagnie du 149e R.I., écrit à sa mère : « Enfin, nous voici à H…. Il y a un trafic considérable, genre Verdun, mais encore plus grand. Il y a tous les régiments. Je viens de visiter une batterie (4 pièces) de 320 (obus de 400 kg). C’est monté sur rail. C’est formidable comme structure. »

 

Sources :

 

« Et le temps à nous est compté ». Lettres de guerre (1914-1919) d’Albert Marquand. Présenté par Francis Barbe, avec une postface du général André Bach. Éditions C’est-à-dire. 2011.

 

Les 3 photographies font partie du fonds « Gabriel Gérard ».

 

Un très grand merci à M. Bordes, à F. Barbe, à A. Carobbi et à G. François pour la partie technique concernant les pièces de 32 cm.

18 mars 2022

René Lobjoy (1887-1971)

Rene Lobjoy

 

Enfance et jeunesse

 

René Lobjoy naît le 11 février 1887 à Asnières, dans le département de la Seine.

 

Ses parents, tous deux originaires de Paris, ont quitté le 9e arrondissement pour aller s’installer en banlieue, peu de temps avant sa naissance.

 

Sa mère, Jeanne Caroline Bezet, est âgée de 24 ans. Elle élève déjà une fille et un garçon.

 

Son père, Georges, âgé de 29 ans, est alors associé à un négociant de dentelles. Il aura plusieurs métiers dans différents secteurs : commerce de chaussure, banque.

 

La famille continue de s’agrandir avec 5 naissances supplémentaires. Les Lobjoy s’installent à Versailles en 1898, au 38 avenue de Saint-Cloud, à proximité du lycée Hoche réputé pour sa qualité d'enseignement. Leurs 6 fils y feront leurs études.

 

Versailles lycee Hoche

 

René termine sa primaire dans cet établissement public et y fait toute sa scolarité jusqu'à la terminale. Bon élève il est jugé excellent dessinateur.

 

Il perd sa mère à l’âge de 16 ans. Le benjamin de la fratrie n’a pas encore fêté son 5e anniversaire. Le père ne se remariera pas.

 

En 1914, Georges et ses plus jeunes enfants reviennent sur Paris. Ils s'installent au 201 rue de la Convention, à Paris.

 

Détenteur du baccalauréat, René tente et réussit, en juillet 1904, le concours d’entrée de l’école de céramique annexée à la manufacture nationale de Sèvres. Il effectue des études brillantes. Quatre ans plus tard, il obtient son diplôme d’ingénieur ainsi que la médaille d’argent des beaux-arts.

 

Sa fiche matricule indique un degré d’instruction de niveau 3, ce qui est une erreur. Celui-ci est en fait de niveau 5.

 

La conscription

 

René Lobjoy est déclaré « bon pour le service armé » par le conseil de révision de la subdivision de Vincennes en 1907.

 

Appelé sous les drapeaux le 6 octobre 1908, le jeune conscrit est incorporé au 101e R.I., un régiment qui tient garnison à Dreux, dans le département de l’Eure-et-Loir.

 

Caserne de Billy (101e R

 

Le soldat Lobjoy est admis à suivre les cours du peloton d’instruction des élèves caporaux. Il est nommé dans ce grade le 16 février 1909. Le Lebel n’a plus de secret pour lui. René Lobjoy est considéré comme étant un excellent tireur.

 

Son niveau de formation élevé lui permet d’assurer les fonctions de secrétaire du trésorier du régiment à partir du 30 septembre 1909. Il assume cette charge jusqu’à la fin de ses obligations militaires.

 

Le 25 septembre 1910, René est envoyé dans la disponibilité. Il quitte la caserne de Billy pour retourner dans sa famille à Versailles. Il est rattaché militairement au 28e R.I. d’Évreux avant d’être versé dans la réserve de cette unité.

 

Après les obligations militaires

 

René Lobjoy commence sa carrière professionnelle en Allemagne en octobre 1910. Il s’installe en Bavière pour exercer ses talents d’ingénieur dans l’atelier de décoration de la prestigieuse manufacture royale de Nymphenburg à Munich. Il est intégré dans une équipe franco-allemande.

 

Le jeune homme vit toujours en Allemagne lorsque l’ordre de mobilisation générale est affiché dans toutes les communes de France en août 1914.

 

Les premières années du conflit au 228e R.I..

 

Caserne Amey (28e R

 

Rappelé à l’activité militaire, René Lobjoy doit rejoindre le dépôt du 28e R.I., le 4 août 1914, pour revêtir l’uniforme de caporal du régiment de réserve. Il y retrouve son frère Jean arrivé la veille. Les deux hommes n’ont pas été affectés dans la même unité. Jean partira avec le 28e R.I..

 

Le 228e R.I. quitte Évreux le 10 août. Le caporal Lobjoy le rejoint le 3 septembre, envoyé avec un renfort. Le régiment retraite après avoir combattu en Belgique.

 

Le chef d’escouade Lobjoy est affecté à la 20e compagnie dès son arrivée au régiment actif. Il prend part aux combats de la Neuville près de Berry-au-Bac.

 

René Lobjoy est nommé sergent le 26 septembre 1914.

 

Sa compagnie est engagée dans la bataille d’Artois en mai et juin 1915.

 

En août 1915, le sergent Lobjoy est affecté au peloton des pionniers comme sous-officier bombardier. En septembre 1915, il participe à la bataille de Champagne. Cité à l’ordre du régiment, il est autorisé à porter la croix de guerre.

 

Le 10 octobre 1915, René Lobjoy est nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire suite à une décision ministérielle (publication dans le J.O. du 25 octobre 1915).

 

Le chef de corps du régiment lui confie le commandement de ses pionniers bombardiers.

 

Le 7 janvier 1916, le lieutenant-colonel Leroux, rédige le petit texte suivant dans le relevé des notes de René Lobjoy : « Au front avec le 228e R.I. depuis le 3 septembre 1914, comme caporal, puis comme sergent. A toujours fait preuve d’intelligence, d’énergie et de courage. Nommé sous-lieutenant à titre temporaire, il commande le peloton de pionniers bombardiers du régiment et donne satisfaction. »

 

René Lobjoy est nommé sous-lieutenant de réserve à titre définitif par décret du 27 juillet 1916. Cette nomination prend rang à partir du 5 juillet 1916 (publication dans le J.O. du 1er août 1916).

Le sous-lieutenant Lobjoy contribue, avec ses pionniers bombardiers, à la bataille de la Somme en juillet 1916.

Il est nommé lieutenant à titre temporaire le 14 octobre 1916.

 

René Lobjoy effectue un stage de huit jours comme officier bombardier à la Ve armée en novembre 1916 ; puis il suit les cours concernant les engins de tranchée du 6 au 17 décembre 1916.

 

Le 13 décembre 1916, il est de nouveau évalué par son chef de corps. Le lieutenant-colonel Leroux écrit ceci :

 

« Officier dévoué, zélé, actif et payant beaucoup de sa personne dans la direction des travaux. Fera un bon officier pionnier en développant ses connaissances en fortification de campagne et en apportant plus de fermeté dans le commandement de son personnel. »

 

René Lobjoy participe aux opérations de poursuite en mars 1917, puis à la bataille de l’Aisne d’avril à juillet 1917. Il est cité à l’ordre de la division pour ses actions menées au cours de ces évènements.

 

Officier sorti du rang, ses fonctions de cadre font appel à un savoir théorique pas toujours maîtrisé. Il doit poursuivre sa formation. En octobre 1917, il fait un stage de 21 jours comme officier pionnier à la IIIe armée.

 

Le 10 octobre, il est nommé lieutenant à titre définitif.

 

Le régiment de réserve d’Évreux est dissous le 7 novembre 1917. René Lobjoy est envoyé, avec une partie du 228e R.I., au C.I.D. 43 installé à Verdelot, près de la Ferté-Gaucher.

 

Au 149e R.I..

 

Le lieutenant Lobjoy est muté au 149e R.I. le 11 novembre 1917.

 

Son expérience de cadre au sein du 228e R.I. entraîne son affectation à la tête du peloton des pionniers bombardiers du 149e R.I.. Le responsable de ce peloton vient d’être évacué.

 

Les débuts sont difficiles. Les deux tiers de ses hommes sont en permission lorsqu’il prend le commandement de sa nouvelle unité.

 

Le 18 novembre, il écrit à son père : « Me voici enfin définitivement arrivé au régiment où par suite de l'évacuation de mon collègue on m'a provisoirement confié le commandement de l'emploi que je remplissais au 228e. Malheureusement, pas un seul de mes hommes n'a pu me suivre. Je suis triste et dépaysé au milieu d'inconnus ; c'est pénible. »

 

Le lieutenant Lobjoy prend progressivement ses marques au sein du 149e R.I.. Il connaît maintenant tous ses subordonnés. Le 1er décembre, il envoie ce courrier à sa sœur : « je peux maintenant te confirmer mon affectation comme officier pionnier au 149e. J’aurai également le plaisir de voir revenir à l’état-major régimentaire notre officier téléphoniste. C’est pour moi un charmant camarade qui revient. »

 

René Lobjoy bénéficie d’une permission de 10 jours en décembre. Le 29, il est nommé lieutenant de réserve à titre définitif.

 

De nouveau envoyé en formation, il suit les cours sur l’emploi des gaz militaire entre le 15 et le 20 janvier 1918.

 

Le lieutenant-colonel Boigues note ceci en février 1918 : «  A repris les fonctions d’officier pionnier, par son zèle, son activité, son esprit de méthode, comme aussi par ses connaissances professionnelles, mérite amplement les bonnes notes dont il a été l’objet. »

 

Le lieutenant Lobjoy poursuit sa formation théorique en effectuant un stage de Flammenwerfer, au C.I.D./167, les 15 et 16 mars 1918.

 

Les pionniers bombardiers du 149e R

 

Fin mai 1918, les Allemands attaquent dans le secteur du chemin des Dames, entre le moulin de Laffaux et la ville de Reims. Le 149e R.I. est envoyé sur les lieux pour contenir l’offensive près d’Arcy-Restitue.

 

Le 30 mai, le lieutenant Lobjoy trouve le temps de rédiger une carte pour la famille :

 

« En pleine bagarre, les boches foncent terriblement. On a du mal à les mâter. Mais l’espoir et la confiance règnent toujours. Bons baisers pour tous. »

 

Arcy-Sainte Restitue

 

L’aumônier Henry évoque à plusieurs reprises René Lobjoy dans ses carnets.

 

Les deux hommes sont très proches. Fervent chrétien, le lieutenant Lobjoy occupe régulièrement les fonctions de "maître de cérémonie" pour l'organisation des messes du régiment.

 

Voici quelques extraits le concernant :

Vendredi 13 septembre 1918

 

Pogny à 8 h30

 

« Service solennel pour les morts du régiment. Cérémonie touchante. « En tous points réussie, a dit le colonel, grâce à la bonne volonté et au concours de tous. »

 

Dans le chœur au lieu du catafalque, une tombe des champs ! Idée du colonel, réalisée par Lobjoy avec un goût parfait. »

 

Samedi 2 novembre 1918

 

Cumières

 

« Pendant le déjeuner, le lieutenant Lobjoy a reçu une lettre lui apprenant en même temps et la maladie et la mort de son frère, lieutenant dans un C.I.D.. Épargné par la guerre, il tombe victime de la grippe. Qu'est-ce donc que cette grippe dont tout le monde parle et qui a pris, dans certaines régions surtout, les proportions d'un fléau redoutable ? »

 

Mercredi 13 novembre 1918

 

Remaucourt

 

« Service solennel à 9 h 00. Lobjoy s’est surpassé ; la décoration de la petite église est parfaite. Je dis petite, car si grande, soit-elle, elle s’est trouvée trop petite pour contenir la foule des soldats qui se pressait dans la nef.

 

Au premier rang, le général Michel et le commandant de Charry, le colonel Brenot, le capitaine Fidler, le capitaine de Parseval, puis le colonel et les officiers du 149. Le bon père Lerouge installé à la tribune s’est chargé de la partie musicale. Le général s’est déclaré très satisfait, la cérémonie l’a ému. »

 

Aumonier Henry et un groupe d'officiers

 

René Lobjoy est toujours très bien noté. Peu de temps avant la signature de l’armistice, le lieutenant-colonel Vivier écrit : «  Excellent officier pionnier. Chargé d’assurer le ravitaillement au cours des différents combats, s’est toujours parfaitement acquitté de ses fonctions avec une activité et un dévouement inlassables. »

 

Le 5 mars 1919, le lieutenant-colonel Bourgine, nouveau responsable du 149e R.I., enregistre ceci sur le relevé des notes du lieutenant Lobjoy : « Officier de complément qui a rendu les meilleurs services pendant la guerre, a la meilleure volonté, est doué d’un excellent naturel et est toujours disposé à agir dans le sens du commandement. A parfois besoin d’être guidé dans l’exécution en raison de sa tendance à traiter les détails un peu légèrement. Nature sympathique, enjouée, excellent camarade. Il y aurait intérêt à maintenir cet officier dans le cadre des officiers de complément affectés au régiment. »

 

Le lieutenant Lobjoy maîtrise parfaitement la langue allemande. Il a eu l’occasion d’exercer les fonctions d’officier de renseignement durant sa vie de soldat.

 

René Lobjoy est démobilisé le 28 mars 1919. Il est rayé des contrôles dès le lendemain. Il se retire à Paris, chez son père, au 201 rue de la Convention, rattaché au dépôt divisionnaire du 23e R.I.C..

 

Les années d’après-guerre

 

René Lobjoy reprend le cours de sa vie professionnelle en tant qu’ingénieur céramiste, dans différents services techniques. Il travaille un temps à Sarreguemines avant de s’installer définitivement à Paris.

 

Un avis du gouverneur militaire de Paris du 4 septembre 1920 le fait réaffecter au 149e R.I..

 

Le lieutenant de réserve Lobjoy passe dans l’armée territoriale le 11 avril 1922, il dépend maintenant du dépôt du 153e R.I..

 

René Lobjoy est affecté au service des chemins de fer des étapes de la 21e région en décembre 1922, puis à celui de la 20e région à partir du 26 mars 1923 comme adjoint au commissaire militaire de la commission de gare de Strasbourg.

 

Le 3 avril 1923, il épouse Élise Georgette Vivinis, une jeune parisienne âgée de 22 ans. Deux enfants naissent de cette union.

 

Il prend la direction de l’entreprise de décoration sur porcelaine de sa belle-famille. Cette entreprise basée à Paris, dans le quartier d’Auteuil, occupe une quarantaine d’employés.

 

Pour en apprendre davantage sur cette entreprise, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Porcelaine d'Auteuil

 

Le lieutenant Lobjoy est promu capitaine de réserve par décret du 27 décembre 1927 (J.O. du 11 janvier 1928).

 

Père de deux enfants, l’article 58 de la loi du 1er avril 1923 le fait rattacher à la classe 1903 suite à un avis de recrutement de Versailles pris le 1er avril 1931.

 

René Lobjoy n’en a pas tout à fait terminé avec l’armée. Il doit encore effectuer trois périodes d’exercice en tant qu’officier réserviste.

 

La première a lieu au service des chemins de fer de Versailles entre le 16 septembre et le 2 octobre 1930. Le capitaine Lobjoy n’a pas encore effectué de période d’école du service militaire des chemins de fer. Ses supérieurs lui confient le commandement d’un groupe d’officiers débutants. Il s’acquitte honorablement de cette tâche.

 

René Lobjoy fait une seconde période d’exercice du 19 juin au 1er juillet 1933. Cette fois-ci, il l’effectue au centre des chemins de fer de Paris.

 

Il suit les cours de l’école de perfectionnement du service des chemins de fer en 1934 pour étoffer ses connaissances. Très assidu dans son travail, il fournit plusieurs travaux de grande qualité.

 

Une décision ministérielle du 13 mai 1935 l’affecte au service des chemins de fer de la 7e région.

 

Le capitaine de réserve Lobjoy est rayé des cadres le 20 novembre 1936. Il sera nommé chef d’îlot dans le cadre de la défense passive de Paris en 1940.

 

Decorations et sepulture de Rene Lobjoy

 

L’ancien officier du 149e R.I. a obtenu les citations suivantes :

 

Citation à l’ordre du régiment n° 69 en date du 2 octobre 1915 :

 

« S’est particulièrement distingué aux attaques livrées par le régiment du 25 au 30 septembre dans un secteur particulièrement battu par les mitrailleuses et l’artillerie lourde. A donné à ses camarades, un bel exemple de courage et d’abnégation. »

 

Citation à l’ordre de la 158e D.I. n° 263 en date du 6 novembre 1917 :

 

« Officier pionnier du régiment, zélé, actif, payant beaucoup de sa personne. Au cours des opérations, de mars à juillet 1917, a montré beaucoup de sang froid et la plus grande énergie, assurant le ravitaillement en matériel et dirigeant d’une façon remarquable les travaux d’organisation dans des secteurs particulièrement bombardés, notamment les 26, 27 et 28 juillet 1917. »

 

Citation à l’ordre de la brigade n° 35 en date du 20 juin 1918 :

 

« A assuré constamment son service dans les conditions les plus difficiles pendant les durs combats du 30 mai au 3 juin 1918, notamment, en portant des ordres sous le feu de l’artillerie et des mitrailleuses ennemies. »

 

Citation à l’ordre de la brigade n° 49 en date du 31 juillet 1918 :

 

« Officier d’une activité et d’un dévouement au dessus de tout éloge. A réussi, au cours des dernières opérations à triompher de toutes les difficultés pour assurer le ravitaillement des troupes en ligne. »

 

Citation à l’ordre de la 43e D.I.. n° 385 en date du 26 octobre 1918 :

 

« Au cours des opérations offensives du 26 septembre au 4 octobre 1918, a réussi à assurer d’une façon parfaite, le ravitaillement des unités en ligne, contribuant ainsi au succès des opérations. »

 

Autres décorations :

 

Le lieutenant Lobjoy est fait chevalier de la Légion d’honneur à compter du 16 juin 1920. (J.O. du 12 juillet 1921).

 

« Excellent officier qui a montré dans les missions qui lui ont été confiées, une grande bravoure et une activité inlassables. Nombreuses citations. »

 

Médaille interalliée de la victoire

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Pour consulter la généalogie de la famille Lobjoy, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

log geneanet

 

René Lobjoy s’est toujours montré rassurant dans sa correspondance durant le conflit. Il savait que son père et sa grand-mère se faisaient du mauvais sang pour les enfants partis à la guerre.

 

Les Lobjoy ont payé un lourd tribut durant le 1er conflit mondial du XXe siècle. André, d’abord considéré comme prisonnier, a été tué le 22 août 1914 en Belgique, lors de la bataille des frontières.

 

Jean, blessé à Verdun en 1916, meurt de la grippe espagnole en octobre 1918 et le fiancé de sa jeune sœur Suzanne trouve la mort au cours de la bataille de la Somme en novembre 1916.

 

Une courte présentation de Jean Lobjoy est visible sur le site de Vincent le Calvez.

 

 

René Lobjoy décède le 24 avril 1971 à l’âge de 84 ans.

 

Il repose dans un caveau familial au cimetière de l’ouest de Boulogne-Billancourt.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Fiche signalétique et des services lue sur le site des archives départementales des Yvelines.

 

Carnet inédit de l'aumônier Henry

 

J.M.O. du 228e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 721/6.

 

J.M.O. du 228e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 721/10.

 

Le portrait présenté dans le montage et la photographie de groupe des pionniers bombardiers du 149e R.I. proviennent de la collection familiale.

 

La photographie de la sépulture du capitaine Lobjoy figure sur le site Généanet.

 

Un grand merci à M. Bordes, à M. Muller, à A. Carobbi, à J.L. Poisot, à M. Porcher, aux archives départementales des Yvelines, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Yvelines.

11 mars 2022

Arrivée dans la Somme...

Les officiers superieurs du 149e R

 

Le 149e R.I. quitte le secteur de Champagne à la fin du mois de juillet 1916. Début août, il est à l’entraînement du côté de Châlons-sur-Marne. Une fois cette période d’exercice terminée, il est envoyé dans la Somme.

 

Samedi 12 août 1916

 

La troupe embarque dans les trains en gares de Châlons-sur-Marne et de Coolus.

 

Dimanche 13 août 1916 

 

Les premiers éléments de la 85e brigade arrivent à Crèvecœur-le-Grand en début d’après-midi.     

 

Gare de Crevecoeur-le-Grand

 

Lundi 14 août 1916 

 

Les unités de la 85e brigade achèvent leur débarquement dans la matinée.

 

Carte Crevecoeur le grand png

 

Le 3e B.C.P. s’installe à Doméliers et le Crocq, le 10e B.C.P à Hardivillers, et le 149e R.I à Viefvillers et le Saulchoy.

 

Mardi 15 et mercredi 16 août 1916 

 

Les hommes sont au repos dans les cantonnements.

 

Jeudi 17 août 1916 

 

Les unités de la 85e brigade sont transportées par camions en direction d’Harbonnières dans la nuit du mercredi au jeudi. Elles sont sur place dans la matinée.

 

La brigade s’apprête à relever la 101e brigade. À peine descendus des véhicules, les chefs de corps, les commandants de bataillons et les responsables de compagnie partent en repérage.

 

Les 1er et 3e bataillons du 149e R.I. gagnent la lisière est du bois Étoilé. Les compagnies du commandant Magagnosc et du capitaine Houël remplacent le 4e bataillon et le 6e bataillon du 327e R.I..

 

Le 2e bataillon, sous les ordres du commandant Schalck, relève le 6e bataillon du 233e R.I. à la corne nord-ouest du bois Étoilé. Il assure la position de soutien.

 

Secteur occupe par le 149e R

 

Les 2 bataillons de chasseurs de la 85e brigade restent à Herleville Trois compagnies du 10e B.C.P. forment la réserve de brigade. Les deux autres compagnies du 10e B.C.P. et le 3e BC.P. constituent la réserve de division.

 

Vendredi 18 et samedi 19  août 1916 

 

Il n’y a pas d’activités hostiles sur ce secteur du front.

 

Dimanche 20 août 1916 

 

Dans la nuit du 20 au 21 août, le 264e R.I. relève les deux bataillons du 149e R.I. installés au bois Étoilé.

 

Lundi 21 août 1916  

 

Carte Harbonnières Framerville

 

Les 3 bataillons du 149e R.I. cantonnent à Harbonnières avec le 3e B.C.P.. Trois compagnies du  10e B.C.P. sont maintenues, à Herleville, les deux autres sont à Framerville.

 

Mardi 22 août 1916 

 

La 85e brigade vient occuper un secteur de nouvelle formation. Elle se place entre la 86e brigade à droite et la 26e brigade à gauche.

 

Le 3e B.C.P. et un bataillon du 149e R.I. relèvent 2 bataillons du 109e R.I.. Le 10e B.C.P. reste à Herleville et Framerville, en réserve de brigade.

 

Deux bataillons du 149e R.I. cantonnent à Guillaucourt. Le commandant du 3e B.C.P., prend le commandement du secteur.   

 

Hippolyte Journoud-Guillaucourt-septembre 1916

 

Le P.C. de la division est installé aux carrières Saint-Martin, dans le ravin de la Baraquette.

 

Les  limites de secteur sont les suivantes :

 

À droite : boyau Wahl, tranchée de liaison, sape 11 prolongée, corne nord-ouest du bois Trink, route ouest de Soyécourt.

 

À gauche : boyau C6b, boyau du Palatinat, intersection du boyau nord-sud reliant le boyau Braum sud  à la route Amiens-Péronne, route Soyécourt-Fay à la division de gauche.

 

Ce nouveau secteur est à aménager de fond en comble. Il doit être transformé en zone d’attaque. 

 

La Baraquette

 

Mercredi 23 août 1916

 

Les troupes d’organisation aidées par les compagnies du génie 21/2 et les 3 pelotons de pionniers des corps travaillent activement à la construction d’abris de 1ère ligne, de soutien et de 2e ligne.

 

Elles améliorent les communications entre les anciennes 1ère lignes françaises et allemandes, particulièrement pour le prolongement de la sape 11 vers le bois Trink.

 

 

L’artillerie reste silencieuse.

 

Jeudi 24 août 1916

 

Journée calme

 

Vendredi 25 août 1916 

 

Dans la nuit du 24 au 25 août, le 3e B.C.P. et le 149e R.I. occupe la tranchée Neumann, délaissée par l’ennemi. Cette tranchée est aussitôt reliée aux lignes françaises.

 

Samedi 26 août 1916 

 

La journée est calme.  Le 3e B.C.P. occupe la corne ouest du bois de Soyécourt.

 

Dimanche 27 août 1916 

 

La journée se déroule sans incident. Dans la nuit du 26 au 27 août, le 10e B.C.P. relève le 3e B.C.P.. 

 

Lundi 28 août 1916 

 

L’artillerie française commence ses tirs de destruction en prévision de l’attaque du 4 septembre 1916.

 

La réaction allemande ne se fait pas attendre. Dans l’après-midi, leurs canons tirent sur la 1ère ligne et sur Foucaucourt.

 

Dimanche 29 août 1916 

 

L’artillerie française poursuit son tir de destruction à partir de 10 h 00. Ce tir est gêné par un  orage violent en fin de journée. L’artillerie allemande réagit moyennement dans la 1er partie de l’après-midi. Elle augmente l’intensité de son tir en fin d’après-midi.

 

Lundi 30 août 1916

 

Les échanges d’artilleries continuent. La pluie et le vent contrarient la précision des tirs.

 

Mardi 31 août 1916

 

Des éléments de la 61e D.I. attaquent les lisières nord du bois de Soyécourt.

 

Mercredi 1er septembre 1916

 

 Poursuite des tirs de préparation.

 

Sources :

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

Les armées françaises dans la Grande Guerre. Tome IV - Verdun et la Somme – 2e volume.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Le dessin intitulé « Guillaucourt - Somme - au repos - septembre 1916 » a été réalisé par Hippolyte Journoud, soldat au 149e R.I.. Il fait partie du fonds Journoud propriété de la famille Aupetit.

 

Le portrait du lieutenant-colonel Gothié provient de la collection personnelle de son petit-fils D. Gothié.

 

Les portraits des commandants Magagnosc et Schalck et du capitaine Houël sont extraits de la revue Illustration.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à la famille Aupetit et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

4 mars 2022

Henri Placide Joseph Fréville (1880-1947)

Henri Placide Joseph Freville

 

Les années de jeunesse

 

Henri Placide Joseph Fréville voit le jour le 9 décembre 1880 au domicile de ses parents, à Souchez, dans le Pas-de-Calais.

 

Son père, Benoît François, est un ouvrier cantonnier âgé de 39 ans. Sa mère, Appoline Célestine Joseph Roger, a 37 ans lorsqu’elle lui donne naissance. Henri est le benjamin d’une famille composée de 7 enfants. 

 

Il quitte l’école communale avec un degré d’instruction de niveau 3. Les fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul sont bien maîtrisés. Ne pouvant prolonger sa scolarité, Henri se forme à l’horticulture en devenant jardinier.

 

La conscription

 

L’année de ses vingt ans, il est déclaré « bon pour le service armé » par le conseil de révision. Il devra accomplir ses obligations militaires au 91e R.I., un régiment qui tient garnison à Mézières, dans le département des Ardennes.

 

Henri Fréville rejoint la caserne du Merbion le 15 novembre 1901. Il a toutes les qualités requises pour faire un bon soldat. Ses supérieurs lui offrent la possibilité de suivre la formation des élèves caporaux, grade qu’il obtient le 20 septembre 1902.

 

Bien noté par son capitaine, le caporal Fréville accède au grade supérieur le 26 septembre 1903. Nommé sergent fourrier, il a pour mission de tenir le magasin d’habillement de sa compagnie. Le 1er juin de l’année suivante, il est affecté à un commandement d’escouades.

 

Le sergent Fréville est envoyé dans la disponibilité le 22 septembre 1904. Cela fait plus de 34 mois qu’il porte l’uniforme. Il devient réserviste de l’armée active à partir du 1er novembre.

 

De retour à la vie civile

 

Henri Fréville s’installe quelque temps à Paris avant de se fixer définitivement dans les Vosges. La mairie d’Épinal vient de lui proposer le poste de jardinier en chef de sa circonscription. Il devra gérer les équipes qui ont en charge les espaces floraux de la ville. Il s’installe dans une des dépendances du château.

 

Chateau Epinal

 

Ce changement de région implique son rattachement militaire au 149e R.I..

 

Le 18 septembre 1905, Henri Fréville épouse Marie Hortense Angéline Paroche, à Son, un petit village ardennais. La descendance de ce couple n’a pas été retrouvée.

 

Il récupère sa tenue de sergent pour effectuer sa 1ère période d’exercice au 149e R.I. entre le 22 septembre et le 21 octobre 1907.

 

Le 20 février 1909, il est nommé sergent-major de réserve. La même année, le jardinier en chef de la ville d’Épinal occupe le poste de secrétaire général de la société d’horticulture des Vosges.

 

Henri Fréville effectue sa 2e période d’exercice à la caserne Courcy du 1er au 17 décembre 1911.

 

De nouveau sous l’uniforme pour une longue période

 

Été 1914 : la France est en passe de vivre un nouveau conflit armé contre l’Allemagne. Le 149e R.I. rappelle ses premiers réservistes le 2 août. Henri Fréville quitte, le lendemain, ses fonctions de directeur des promenades de la ville d’Épinal.

 

Le 11 août, il est promu adjudant. Le 1er octobre, il est en âge de passer dans l’armée territoriale, tout en restant affecté à son régiment.

 

Son départ pour le front a lieu le 10 avril 1915. C’est une date assez tardive lorsqu’on la compare à celles des autres sous-officiers réservistes rappelés au début de la guerre. Pour quelle raison est-il resté aussi longtemps au dépôt ? Il est impossible de le dire. Sa fiche matricule n’est pas suffisamment détaillée pour répondre à cette question. 

 

Le 11 avril 1915, l’adjudant Fréville intègre les effectifs de la C.H.R. du régiment actif. Ses fonctions au sein de cette compagnie ne sont pas connues. Sa présence en 1ère ligne, entre la date de son arrivée à la C.H.R.. et sa 1ère blessure, reste donc compliquée à quantifier : en effet, cette compagnie n’était pas, à proprement dit, une unité combattante.

 

Sa 1ère citation à l’ordre de la brigade, obtenue le 14 juillet 1916, nous indique qu’il se trouvait dans la zone des combats, à la suite d’une attaque effectuée quelques jours auparavant, dans le secteur des deux mamelles, au nord-est de Perthe-lès-Hurlus, en Champagne.

 

Était-il encore à la C.H.R. à ce moment-là ? Était-il rattaché au poste de commandement d’un des 3 bataillons du régiment ? Il est difficile de répondre à ces questions.

 

En septembre 1916, le 149e R.I. est engagé dans le département de la Somme. Le 16 novembre, Henri Fréville est blessé au bras droit par un éclat d’obus.

 

Il est pris en charge par l’ambulance 7/21.  Sa blessure est jugée sérieuse. Elle nécessite une évacuation vers l’arrière. Le 18 novembre, il est envoyé à l’hôpital complémentaire n° 24 à Épernay, installé au quartier Marguerite.

 

Le sous-officier Fréville quitte cet établissement de soin le 24 décembre après avoir obtenu une permission de 7 jours.

 

Un cliché réalisé le 10 avril 1917 dans le Haut-Rhin, près de Belfort, confirme sa présence au sein d’une compagnie combattante du 149e R.I.. Ce jour-là, l’adjudant Fréville est photographié en présence des sous-officiers de la 10e compagnie.

 

Les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R

 

L’identification de cet homme a été rendue possible grâce à l’ouvrage « Et le temps, à nous, est compté » rédigé par Francis Barbe. Un cliché identique, accompagné du nom de chacun des sous-officiers, figure à l’intérieur du livre à la page 179.

 

Le 149e R.I. n’est pas engagé dans une vaste offensive au cours des premiers mois de l’année 1917. À plusieurs occasions, il occupe des secteurs sensibles, du côté du chemin des Dames.

 

Le 21 juin 1917, l’adjudant Fréville est victime de l'explosion d'un obus. Dans le cas présent, il est touché à la tête par plusieurs petits éclats. De nouveau envoyé vers l’arrière, il est soigné à l’hôpital complémentaire n° 15 du Havre à partir du 19 juillet. Trois jours plus tard, il est cité à l’ordre de l’armée.

 

Henri Fréville quitte l’établissement médical havrais le 5 août 1917. Il est de retour au corps pour le 17 septembre.

 

Le 23 octobre, le sous-officier Fréville participe à la bataille de la Malmaison.

 

Remarqué pour son courage et ses actions, il est cité à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image ci-dessous.

 

La Malmaison 23 octobre 1918

 

Le 10 mars 1918, il est blessé pour la troisième fois. Cette fois-ci, des éclats d’obus lui occasionnent de multiples plaies pénétrantes au visage. L’ambulance 7/21 lui prodigue les premiers soins. En plus de ses lésions profondes de la face, l’adjudant Fréville est soigné pour une fracture du maxillaire supérieur. Il est pris en charge par les médecins de l’hôpital mixte d’Avignon, à compter du 26 mars 1918.

 

Son parcours de soins est long et douloureux. Il est renvoyé dans la zone des armées, cinq jours après la signature de l’armistice.

 

Le 23 octobre 1918, l’adjudant Fréville est affecté au 154e R.I.. Le 4 décembre, il est nommé adjudant-chef. Ce changement de grade le fait muter au 131e R.I..

 

Les années après-guerre

 

Rue François de Neufchâteau

 

Henri Fréville, mis en congé de démobilisation le 9 mars 1919, retourne à ses anciennes fonctions de directeur des promenades dans la cité spinalienne. Il s’installe avec son épouse au n° 15 de la rue François de Neufchâteau.

 

La commission de réforme d’Épinal, réunie le 3 octobre 1919, lui propose une réforme temporaire n°1. Une plaie à la joue droite, une fracture du maxillaire et une hernie musculaire de la jambe droite légitiment une pension temporaire de 35 %.

 

Le 12 août 1921, il est réformé définitivement avec une proposition de pension temporaire évaluée à 55 %. Une forte diminution de l’acuité visuelle de l’œil droit s’ajoute aux complications liées à ces anciennes blessures de guerre.

 

Le 12 octobre 1923, la commission de réforme de Nancy diminue sa pension temporaire de 5 %. 

 

Le 25 juillet 1927, cette même commission lui accorde une pension définitive de 65 %.

 

Henri Fréville est fait commandeur de l’ordre du Mérite agricole à la fin de l’année 1932. 

 

L’ancien sous-officier du 149e R.I. meurt le 3 août 1947 à l’âge de 66 ans.

 

Decorations Henri Freville

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec une étoile de bronze, une étoile de vermeil et deux palmes.

 

Citation à l’ordre de la brigade  n° 51  en date du 14 juillet 1916 :

 

« Le 9 juillet 1916, est allé à plusieurs reprises, sous un violent bombardement, du poste de commandement à la ligne avancée conquise, pour veiller à l’exécution de détail des ordres donnés. »

 

Citation à l’ordre du 21e C.A. :

 

« Adjudant-chef du plus grand mérite et du plus grand dévouement. Chefs des observateurs pendant le combat du 7 novembre  est resté ……….. au poste de commandement malgré le bombardement intense et trois contusions. Soldat calme et au cœur bien placé. Déjà cité à l’ordre de la brigade ( cette citation est incomplète. Une pliure sur la fiche matricule de ce sous-officier empêche la lecture intégrale du texte). »

 

Citation à l’ordre de l’armée n° 493 en date du 22 juillet 1917 :

 

« Sous-officier d’une énergie et d’un courage légendaires au bataillon. N’a cessé, comme adjudant de bataillon, de faire l’admiration de tous, par sa conduite qui lui a valu déjà deux citations et la Médaille militaire. Au front depuis novembre 1914, blessé en novembre 1916, vient d’être à nouveau blessé grièvement, à son poste de combat. »

 

Citation à l’ordre de l’armée (J.O. du 4 novembre 1917) :

 

« Adjudant-chef d’un courage, d’une bravoure et d’un dévouement au dessus de tout éloge, s’est brillamment conduit pendant les opérations du 23 octobre 1917. Se signalant à maintes reprises, dans un mépris absolu du danger, recherchant, par tous les moyens à établir la liaison entre les unités, et ce, sous un bombardement violent de feux de mousqueterie et de rafales de mitrailleuses. »

 

Médaille militaire (J.O. du 24 avril 1917 à compter du 1er avril 1917) :

 

« Sous-officier énergique et brave. A participé depuis le début de la campagne à tous les combats où son régiment a été engagé. Blessure (a déjà été cité). »

 

Autres décorations :

 

Chevalier de la Légion d’honneur par arrêté ministériel du 30 décembre 1920 pour prendre rang du 16 juin 1920.

 

Médaille interalliée de la victoire

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Officier d’académie (publication dans le J.O. du 27 mars 1927

 

Chevalier de l’ordre du mérite agricole (J.O. du 8 février 1912)

 

Officier de l’ordre du mérite agricole (publication dans le journal « l’express de l’est et des Vosges » du  16 février 1922)

 

Commandeur de l’ordre du mérite agricole (publication dans le journal « l’express de l’est et des Vosges » du 14 décembre 1932)

 

À l’occasion de la remise de cette décoration, le journal « l’express de l’Est et des Vosges » du 14 décembre publie l’article suivant rédigé par François Blaudez :

 

« C’est avec le plus grand plaisir que tous les Spinaliens ont appris la nouvelle de la promotion de Monsieur Henri Fréville au grade de commandeur du Mérite agricole, car le directeur de nos promenades, magicien de nos jardins, a su conquérir l’estime de tous.

 

Cette nouvelle distinction, qui vient s’ajouter aux glorieuses croix et médailles dont s’ornait déjà la poitrine de Monsieur Fréville, est particulièrement méritée.

 

Henri Fréville n’est pas seulement un technicien doublé d’un artiste délicat, c’est un apôtre et un propagandiste, au dévouement inlassable, qui fit et fait chaque jour la plus utile besogne pour le développement de l’horticulture.

 

Depuis 1905, il a la charge de l’entretien de nos promenades et de nos jardins. Sans amoindrir la valeur de son prédécesseur, nous devons dire que sous sa baguette magique, cette fine baguette de bambou qui complète sa silhouette familière, les plus heureuses transformations ont embelli la parure de la ville.

 

Le cours est devenu une sorte de jardin botanique par les essences et les plantes rares qu’il y dispose. La science de l’harmonie et de la couleur y apparaît chaque été dans les parterres et les corbeilles fleuries, possédant chacune un dessin particulier et original.

 

L’admirable parc du château a, lui aussi, heureusement bénéficié de ses soins.

 

C’est à Henri Fréville que nous devons l’idée et la réalisation de la roseraie municipale, merveilleux Éden fleuri qui fait l’admiration des visiteurs et des touristes, concourt par delà même les frontières à la réputation de bon goût de la ville d’Épinal.

 

Monsieur Fréville a enfin créé quatre nouveaux squares et le terrain de jeu de Chantraine.

 

Telle est l’œuvre apparente de tous du technicien et de l’artiste.

 

Mais que penser de son œuvre qui demeure poursuivie dans les serres municipales pour réaliser avec la plus scrupuleuse économie, la parade chaque année renouvelée de notre cité ?

 

Il nous faut maintenant dire l’action de l’apôtre et du propagandiste.

 

Depuis 1906, comme secrétaire plus comme secrétaire général de la société d’horticulture des Vosges (fonctions qu’il assume bénévolement), Henri Fréville consacre tous ses rares loisirs à des tournées de conférence dans les plus grands centres et même dans les plus humbles bourgades. Chaque assemblée mensuelle est en outre pour lui l’occasion de donner de précieux et pratiques conseils à de nombreux amateurs de jardins.

 

Ainsi, grâce à lui, l’art de l’horticulture si agréable et si utile pour l’économie domestique prend, depuis nos Vosges, un merveilleux essor.

 

Tels sont les titres magnifiques, qui valent à Henri Fréville, la haute distinction que le gouvernement vient de lui accorder. Il nous a été agréable de les rappeler malgré la modestie de celui qui en est l’objet. Et c’est en toute sincérité que nous lui renouvelons nos plus sincères félicitations. »

 

Pour prendre connaissance de la généalogie de la famille Fréville, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

log geneanet

 

L’adjudant-chef Fréville possède un dossier individuel dans la base de données « Léonore » sur le site des archives nationales. Pour le consulter, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante et d’inscrire son nom et ses prénoms dans la rubrique appropriée pour avoir accès aux documents.

 

Site base Leonore

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services de l’adjudant-chef Fréville et les registres d’état civil de la ville de Souchez ont été consultés sur le site des archives départementales du Pas-de-Calais.

 

Articles de presse publiés dans le journal « l’express de l’est et des Vosges ».

 

« Et le temps à nous, est compté » Lettres de guerre (1914-1919) Albert Marquand. Présentation de Francis Barbe, postface du Général André Bach.

 

La photographie de groupe représentant les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R.I. est extraite du fonds Gérard (collection personnelle).

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à A. Carobbi, à F.Barbe, aux archives départementales du Pas-de-Calais et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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