Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Archives
27 mars 2020

Paul Jean Marie Adrien Soirot (1887-1965).

Paul Jean Soirot

Paul Jean Marie Adrien Soirot est né le 26 juin 1887 à Langres, une ville du département de la Haute-Marne dont elle est l’une des deux sous-préfectures.

La mère, Marie Catherine Hermance Simon, est âgée de 30 ans lorsqu’elle met au monde son enfant.

Le père, Nicolas Jean Baptiste, passe une grande partie de sa vie en dehors du domicile conjugal. Cet homme, âgé de 32 ans, travaille comme voyageur de commerce pour nourrir et loger sa famille installée au n° 21 de la rue du repos.

La fiche signalétique et des services de Paul Jean Marie Adrien Soirot confirme un degré d’instruction de niveau 3. Son instituteur lui a appris à lire, à écrire et à compter. L’adolescent fait ensuite un apprentissage en mécanique. À l’approche de ses obligations militaires et ne trouvant pas sa voie professionnelle dans la vie civile, il prend la décision de signer un engagement volontaire de trois ans. Les motifs qui le poussent à embrasser une carrière de soldat ne sont pas connus.

Ce fils de voyageur de commerce n’a pas encore vingt ans. Paul Jean Marie Adrien est à plus d’un an de la majorité. Il doit avant tout persuader ses parents du bien-fondé de son choix. Après les avoir convaincus, il se rend à la mairie de Langres le 17 janvier 1907.

Cet engagement volontaire lui offre la possibilité de choisir son affectation. Paul Jean Marie Adrien privilégie le 21e R.I., une unité qui est en garnison dans sa ville natale depuis 1871.

Le 5 novembre 1907, le jeune homme signe pour la seconde fois un contrat de 2 ans et 9 jours. La date butoir du précédent contrat est encore très lointaine. Quelle est la raison de cette initiative ? Regrette-t-il de ne pas avoir touché une prime d’engagement plus conséquente s’il avait opté pour un engagement plus long ? A-t-il découvert, dans les possibilités offertes par l’armée, de nouveaux corps de métiers accessibles avec un plus long engagement ?

Toujours est-il que le temps effectif supplémentaire, imposé par ce nouveau contrat, se cumule à celui qu’il doit encore à l’armée.

Paul Jean Marie Adrien Soirot est affecté au 4e R.I.C. aussitôt après avoir apposé sa signature. Il quitte le département de la Haute-Marne pour rejoindre sa nouvelle unité qui est installée à Toulon.

Le 24 décembre 1909, le soldat Soirot signe à nouveau pour deux années supplémentaires. Ce troisième contrat prend effet le 26 septembre 1910.

Le 26 septembre 1912, il est envoyé dans l’est, muté au 149e R.I.. Paul Jean Marie Adrien Soirot abandonne son uniforme de colonial. Le changement climatique est rude. Il faut, une nouvelle fois, trouver de nouveaux repères. Une fois revêtu de la tenue de fantassin, il occupe les fonctions d’armurier dès son arrivée à la caserne Courcy.

Avant qu’ils n’aient accès à l’intégralité de l’armement de l’unité, les hommes qui vont exercer cette charge sont choisis avec extrême attention par les plus hauts gradés du régiment.

Concernant Paul Jean Marie Adrien, sa formation initiale de mécanicien et ses cinq années passées sous l’uniforme l’ont probablement aidé à faire pencher la balance en sa faveur. 

Il est nommé caporal armurier le 1er octobre 1912. Le 11 août 1911, il épouse Marie Joséphine Muller, une femme originaire de Metz, à Épinal.

C’est avec son grade de caporal qu’il commence la guerre en août 1914. Toujours en retrait de la ligne de front, il consacre son temps à réparer les crosses brisées des Lebel, à changer les pièces mécaniques défectueuses et à régler avec précision les armes qui ont été malmenées aux cours des combats ; il est en cela aidé par quelques ouvriers armuriers.

La photographie suivante, réalisée par Jean Archenoul, montre l’armurerie du 149e R.I. installée en Artois, au château de Bouvigny, en octobre 1915.

Armurerie du 149e R

Le 28 mars 1916, le caporal Soirot est nommé sergent armurier. Son régiment est à Verdun depuis le début du mois.

Les années de guerre passent. Il ne compte plus les armes réparées qui sont passées entre ses mains. L’armistice est signé le 11 novembre 1918. Le retour à la paix ne met pas fin à sa carrière. Il participe même à une nouvelle campagne au Maroc en 1921-1922, la guerre du Rif. Pour sa participation, il est d'ailleurs décoré de l’ordre du Ouissam Alaouite Cherifien.

Paul Jean Marie Adrien Soirot est promu adjudant maître armurier par décision ministérielle du 7 octobre 1924 (publication dans le J.O. du 9 octobre 1924).

Le 16 novembre 1926, il est affecté au service du 2e régiment d’aviation.

L’adjudant Soirot est admis dans le corps des sous-officiers de carrière à la date du 24 avril 1928. Il est promu adjudant-chef le 20 janvier 1933 (J.O. du 22 janvier 1933).

Il est ensuite affecté à la 2e escadre d’aviation légère de défense le 1er octobre 1933. Trois jours plus tard, il rejoint les rangs du 25e Régiment de Tirailleurs Algériens.

C’est dans cette unité qu’il termine sa carrière militaire. Le 26 juin 1937, il fait valoir ses droits à la pension de retraite d’ancienneté. Le jour même, il est rayé du contrôle, ce qui le dégage de toute obligation militaire à partir de cette date. Il a porté l’uniforme pendant presque trente ans.

Le 25 avril 1959, il épouse Marguerite Aline Henriette Ganaye à Chennegy, dans le département de l’Aude.

Paul Jean Marie Adrien Soirot décède le 20 mai 1965 à Bondy, commune de la Seine-Saint-Denis, située dans la banlieue nord-est de Paris, à l’âge de 77 ans.

Décorations obtenues :

Médaille militaire par décret du 7 juillet 1927 (J.O. du 10 juillet 1927).

Chevalier de l’ordre du Ouissam Alaouite Cherifien le 21 février 1927.

Pour prendre connaissance de la généalogie de Paul Jean Marie Adrien Soirot, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Geneanet

Sources :

La fiche signalétique et des services de l’armurier Soirot a été consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

La photographie représentant les armuriers et le portrait de Paul Jean Marie Adrien Soirot dessiné par Jean Archenoul proviennent du fonds Archenoul.

Un grand merci à M. Bordes, à J. Breugnot, à S. Agosto, à A. Carrobi, aux archives départementales de la Haute-Marne, à la mairie d’Épinal  et  au Service Historique de la Défense de Vincennes.

20 mars 2020

Ouest du bois en Hache, 27 septembre 1915.

journee du 27 septembre 1915

Le 149e R.I. attaque pour la 3e journée consécutive dans le secteur du bois en Hache. D’abord régiment de réserve de division, ensuite engagé dans le combat, il lance deux de ses bataillons. Les objectifs fixés par les supérieurs qui ont mis au point l’offensive d’Artois ne sont toujours pas atteints par la 43e D.I..

Les éléments de la division se maintiennent sur le peu de terrain conquis les jours précédents, en consolidant leurs positions. Ils attendent de nouveaux ordres.

À 3 h 00, le colonel commandant de la 86e brigade informe les responsables des 158e et 149e R.I. qu’ils vont devoir reprendre l’offensive dans la journée.

Le soleil n’est pas encore levé. Des reconnaissances sont envoyées dans le no man’s land pour vérifier les positions allemandes. À leur retour, elles indiquent à leurs chefs que l’ennemi est toujours fortement retranché sur la gauche, ses défenses accessoires sont quasiment intactes et ses mitrailleuses occupent toujours les points signalés.

Les Allemands ont également placé de nouvelles défenses accessoires vers e18, e26 et d22.

Carte 1 journee du 27 septembre 1915

Legende carte 1 journee du 27 septembre 1915

Au point du jour, la situation du groupement nord de la 43e D.I. est la suivante :

Pour le 149e R.I. :

Le 2e bataillon se trouve dans la parallèle de départ e12, e7, f11. Sa 7e compagnie est en g11.

Le 3e bataillon s’est fortement organisé dans le quadrilatère g12, g15, g8, g13. Une de ses fractions est en g19. Elle est en liaison avec le 17e R.I. du groupement sud de la division.

Le 1er bataillon est placé dans la parallèle de départ entre les sapes 4 et 5.

Pour les autres éléments du groupement nord :

Le 10e B.C.P. occupe  le quadrilatère e20, e26, e12, e17.

La compagnie de mitrailleuses de brigade a une section avec le 10e B.C.P. et une section avec le 3e bataillon du 149e R.I..

Très éprouvé, le 1er B.C.P. a été ramené vers l'arrière.

À l’exception de ce bataillon de chasseurs qui doit se reconstituer dans la place d’armes C.D. et dans la tranchée Moreau, l’ensemble des éléments du groupement nord de la 43e D.I. reçoit l’ordre de reprendre l’offensive à 14 h 00.

Le 10e B.C.P. lance son attaque à partir d’e12 en direction d’e18. Les chasseurs progressent péniblement. Ils luttent à coups de grenades avec l’ennemi. L’attaque est partie du talus e7, e12 en direction de la tranchée allemande e18, g10, est prise à revers par des tirs de mitrailleuses allemandes, installées en e21 et  c31. Il est impossible de progresser. Les pertes sont lourdes.

Le 2e bataillon du 149e R.I. sous les ordres du commandant Schalck attaque en direction de g10, g11. Les fantassins sont pris à revers par des tirs d’enfilade provenant des mêmes mitrailleuses qui arrosent le 10e B.C.P.. Ces fantassins sont également gênés dans leur progression par un formidable barrage d’artillerie. Cette attaque n’a pas plus de succès. Elle subit des pertes sérieuses.

Seule la 7e compagnie du bataillon sous les ordres du capitaine Guilleminot a pu se rapprocher de g10,  g11.  Elle s’est approchée assez près pour constater que cette tranchée a été évacuée par les Allemands. Les hommes ne purent sauter dans cette tranchée que à la nuit tombante en raison des tirs d’enfilade auxquels ils furent soumis.

Les 1er et 3e bataillons du 149e R.I., respectivement commandés par le capitaine Cochain et par le commandant Chevassu, ne sont pas plus heureux dans leurs attaques. Seul le 1er bataillon gagne un peu de terrain.

Leurs hommes sont pris sous un feu combiné d’infanterie, d’artillerie et de mitrailleuses qui viennent du nord et de l’est en g7, g2 et g1. Les deux bataillons subissent également de lourdes pertes.

Plus au sud, le 17e R.I. est également stoppé devant la lisière est du bois en Hache.

De nombreux tués et blessés encombrent les boyaux et les tranchées de départ qui sont, de plus en plus, bouleversées par le tir de l’artillerie allemande.

L’offensive du 27 septembre 1915 est un véritable échec. Des tirs d’artillerie allemande partis de la tranchée, immédiatement à l’ouest de g1, g2, contribuent à l’arrêt de la progression française. Une ligne continue de défenses accessoires allemandes, presque intactes, a empêché la conquête de nouvelles tranchées.

Seule l’attaque menée par le 10e B.C.P. partie d’e12 sur e18 par le boyau allemand, a pu se rapprocher à 20 m de son objectif. À partir de cet endroit, les chasseurs furent immobilisés par un tir de barrage ennemi absolument infranchissable.

carte 2 journee du 27 septembre 1915

Legende carte 2 journee du 27 septembre 1915

Le commandant Chevassu, responsable du 3e bataillon du 149e R.I., écrit au lieutenant-colonel Gothié :

« À la nuit, la situation est restée stationnaire. Les fractions sorties de la 2e ligne conquise, restées terrées à peu de distance en avant, ainsi que les blessés seront ramenés dans les tranchées. Les tranchées complètement bouleversées seront remises en état.

Les pertes du bataillon ont été très élevées durant la journée.

Pendant trois jours, les hommes ont été soumis, la nuit, à de durs travaux, le jour, à des actions très violentes. La limite de leur force physique est atteinte. Ils pourraient encore, le soir, se livrer à des travaux de tranchées pour leur propre sécurité. J’estime que pour ces unités réduites et désorganisées qui restent, on ne peut pas demander autre chose.

Effectifs du bataillon restant disponibles :

9e compagnie : 2 officiers et 98 hommes

10e compagnie : 3 officiers et 65 hommes

11e compagnie : 2 officiers et 58 hommes

12e compagnie : 2 officiers et 54 hommes »

Durant toute la nuit, le 149e R.I. consolide le terrain conquis sur le front.

Le casque Adrian, distribué avant l’offensive, a donné d’excellents résultats durant les combats des 25, 26 et 27 septembre. Beaucoup de combattants ont eu la tête efficacement protégée contre les éclats des projectiles d’artillerie. Sans cette protection, les pertes auraient été bien plus importantes.

Beaucoup de blessures n’ont été que de simples plaies du cuir chevelu grâce à la protection donnée par ce casque alors qu’elles auraient été bien plus  graves si les hommes n’avaient eu que leur képi. Il faut rappeler que, contrairement aux autres éléments de la 43e D.I., seule une partie des effectifs du 149e R.I. avait été équipée de ce nouvel élément. Celui-ci fera bientôt partie intégrante de l’équipement du fantassin.

Etats des pertes du 149e R

Les pertes du  jour sont lourdes, les effectifs restants du 3e bataillon en attestent. Mais quand on regarde les pertes cumulées des trois jours d'engagement, on constate que c'est près d'un tiers du régiment qui a disparu dans l'opération : 20 officiers et 808 hommes."

                                    Tableau des tués pour la journée du 27 septembre 1915

       Tableau des décédés des suites de leurs blessures pour la journée du 27 septembre 1915

Le 149e en a- t il fini avec ce secteur ?

Sources :

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14

La photographie aérienne du bois en Hache qui se trouve sur le montage fait partie de la collection de l’association « Collectif Artois ». Le dessin a été réalisé par I. Holgado.

Concernant les cartes, une nouvelle fois il n’a pas été possible de faire un travail de grande précision. Ces cartes n’ont donc qu’une valeur indicative.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à I. Holgado, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

13 mars 2020

Jean Pierre Gagne (1895-1915).

Jean Pierre Gagne

Jean Pierre Gagne voit le jour le 19 juin 1895 dans une exploitation agricole, à Maiguezin, où travaille son père.

Ce lieu-dit du département de la Haute-Loire est situé au nord-est de la petite commune de Salettes, dont il dépend administrativement.

Son père, Jean Pierre, est âgé de 39 ans. C’est un homme qui exerce le métier de cultivateur, mais qui n’est pas propriétaire de ses terres. Sa mère, Rosine Rolland, est une femme de 30 ans qui travaille comme ménagère. Elle a déjà donné vie à 5 enfants. Trois n’ont pas survécu. Elle donnera encore naissance à un garçon après l’arrivée de Pierre.

Le registre matricule de Pierre nous indique qu’il est en possession d’un degré d’instruction de niveau 3. Cet adolescent aux yeux bleus sait donc lire écrire et compter lorsqu’il quitte l’école communale de Salettes.

Une fois son enseignement primaire achevé, il n’est pas question pour lui de poursuivre des études. Pierre doit vite aller gagner sa vie en tant qu’agriculteur, probablement pour labourer les mêmes champs que son père ou des parcelles avoisinantes.

En 1911, quatre des enfants du couple Gagne vivent encore sous le même toit. Pierre est alors âgé de 17 ans. Il partage toujours ses repas à la table familiale avec deux de ses sœurs et son petit frère Louis.

Conscrit de la classe 1914, Pierre est inscrit sous le numéro 39 du canton de Le Monastier. Le travail physique de paysan qu’il pratique depuis plusieurs années a fait de lui un homme robuste. Il est solide comme un roc. C’est donc sans surprise qu’il se retrouve déclaré bon pour le service armé par le médecin militaire du conseil de révision.

Cette même année, un conflit majeur, d’abord européen puis mondial, qui durera plus de quatre ans, débute en août 1914. En cette chaude période d’été, Pierre n’est pas encore sous les drapeaux. Ne souhaitant pas signer d’engagement volontaire, il sait simplement qu’il devra bientôt abandonner la charrue pour aller faire ses classes.

Il quitte le département de la Haute-Loire pour celui de l’Isère à la mi-décembre 1914.

Le 17 décembre, Pierre est à Grenoble pour y intégrer une des compagnies de dépôt du 140e R.I..

Le 3 mars 1915, il est envoyé au 414e R.I. un régiment qui vient tout juste d’être créé. Il est à peine formé au métier de soldat avec, comme seul bagage, ses deux mois d’apprentissage militaire.

Le 10 juin 1915, il est affecté au 158e R.I.. Le 21, il est muté au 149e R.I. sans avoir mis les pieds dans une des compagnies combattantes du régiment lyonnais.

Le 149e R.I., commandé par le lieutenant-colonel Gothié, combat en Artois depuis de nombreux mois. Le secteur occupé est particulièrement dur. Les pertes sont sévères à chaque fois que le régiment est engagé.

Pierre Gagne est affecté à la 12e compagnie du régiment qui a été particulièrement malmenée au cours des attaques des jours précédents. Ces attaques ont permis la prise du fond de Buval, longtemps convoité par les Français.

Le soldat Gagne participa probablement à toutes les opérations de sa compagnie jusqu’à la date de son décès.

Le 26 septembre 1915, le 149e R.I. est engagé dans une vaste offensive commencée la veille.

Une série d’attaques menées par les unités de la 43e D.I. doit permettre la prise du bois en Hache. Ce n’est que théorique, toutes ces offensives échouent. Le soldat Gagne trouve la mort au cours de l’une d’entre elles.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Lieutenant-colonel Gothie 26 septembre 1915

Suite aux témoignages fournis par les soldats Augustin Honorat et Auguste Humbert qui l’ont vu tomber sur le champ de bataille, l’acte de décès de Pierre Gagne est établi le 5 octobre 1915 par l’officier d’état civil du 149e R.I., le sous-lieutenant Alexandre Mortemard de Boisse.

L’acte de décès de Pierre est transcrit à la mairie de Salettes le 7 mars 1916.

Le soldat Gagne a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 6 octobre 1920) :

« Excellent soldat dévoué et actif. Mortellement frappé le 26 septembre 1915, en se portant courageusement à l’attaque des tranchées allemandes devant Angres. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Monument aux morts de Salettes

Le nom de ce jeune soldat âgé de 20 ans est gravé sur le monument aux morts de la commune de Salettes et sur la plaque commémorative qui a été fixée à l’intérieur de l’église du village.

Il n’y a pas de tombe individuelle militaire connue qui porte le nom de cet homme. Il repose peut-être dans un des ossuaires de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette.

Pierre Gagne ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

La généalogie de cet homme originaire de la Haute-Loire peut se consulter en cliquant une fois sur le lien suivant.

Geneanet

Sources :

Fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Loire.

Les sites « Mémoire des Hommes » et « MémorialGenWeb » ont également été compulsés.

Une recherche a été effectuée sur le registre de recensement de l’année 1911 de la commune de Salettes. Ce registre est disponible sur le site des archives départementales de la Haute-Loire.

Le portrait de Jean Pierre Grave et la photographie du monument aux morts de la commune de Salettes proviennent du site « MémorialGenWeb ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à S. Protois, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de la Haute-Loire.

6 mars 2020

Claude Marius Michoud (1885-1928).

Claude Marius Michoud

Claude Marius Michoud est né le 21 novembre 1885 à Saint-Quentin-Fallavier, une commune située en Isère, en bordure du département du Rhône.

Son père, Jean Claude, dit « Michon », est âgé de 22 ans. C’est un ancien domestique qui travaille comme cultivateur depuis qu’il s’est marié avec Marie Antoinette Odet le 19 février 1885. Cette femme a 24 ans lorsqu’elle accouche de son premier enfant.

En 1893, Marie Antoinette donne vie à une fille qui est prénommée Francia Véronique. En 1899, elle met au monde un garçon, Louis, qui décède à l’âge de 3 mois.

La fiche signalétique et des services de Claude Michoud nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3. Il quitte le système scolaire en sachant lire, écrire et compter.

À l’âge de 15 ans, Claude vit à Lyon. Il travaille comme employé chez un certain Monsieur Jarnon.

En 1906, il gagne sa vie dans un commerce géré par des membres de sa famille. C’est également l’année où il doit se présenter devant le conseil de révision. Il est atteint de cryptorchidie. Ce problème testiculaire l’exempte de ses obligations militaires.

Il occupe toujours son poste d’employé lorsque la guerre contre l’Allemagne commence en août 1914. Très rapidement, les instances militaires sont dans l’obligation de rappeler une grande majorité des exemptés. Il faut combler les pertes impressionnantes des premières semaines du conflit. Claude Michoud est donc de nouveau convoqué devant le conseil de révision, mais il ne répond pas à cette injonction. Le jeune homme est automatiquement déclaré « bon absent ».

Claude est incorporé au 99e R.I. Cette unité a son dépôt à Vienne, une ville située à une trentaine de kilomètres de Saint-Quentin-Fallavier. Il arrive au corps le 17 février 1915.

Sa formation militaire est rapide. Le 9 juin 1915, il est affecté au 158e R.I. puis douze jours plus tard, au 149e R.I..

Versé à la 3e compagnie du régiment, Claude participe aux combats du mois de septembre 1915 en Artois.

Son unité est envoyée de toute urgence dans le secteur de Verdun en mars 1916. Les Allemands y ont lancé une vaste offensive qui risque de rompre la ligne de front.

Le 1er bataillon du 149e R.I. est désigné pour tenter de reprendre aux Allemands le village de Vaux-devant-Damloup le 2 avril 1916.

Cette opération est un échec. Le 1er bataillon du régiment fut dans l’impossibilité de déloger l’ennemi qui a réussi à se maintenir sur sa position. Les pertes sont importantes. De nombreux soldats ont été capturés. C’est le cas de Claude Michoud.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Commandant Magagnosc et sous lieutenant Auvert

Une fiche individuelle qui porte son nom est consultable sur le site du Comité International de la Croix Rouge.

Fiche C

Le soldat Michoud est, dans un premier temps, interné à Darmstadt dans le grand duché de Hesse. Il est ensuite transféré à d’Heilsberg en Prusse orientale.

Camps de prisonniers ou a été interne Claude Michoud

Après plus de deux ans et demi de captivité, il est rapatrié d’Allemagne, un mois après que les clairons aient appelé au cessez-le-feu. Le 19 janvier 1919, Claude Michoud est de retour au 99e R.I..

Le 16 avril 1919, il est envoyé en congé illimité de démobilisation. Il retourne un temps à Saint-Quentin-Fallavier. En 1921, il est de nouveau installé à Lyon. Claude vit au 33 de la place Bellecourt chez une dénommée Madame Mauchamps.

Il devient voyageur de commerce.

Claude Michoud décède le 16 février 1928 dans sa commune natale, à l’âge de 43 ans. Il repose auprès de ses parents et d’autres membres de sa famille dans le cimetière communal de Saint-Quentin-Fallavier.

Sepulture famille Michoud

Pour avoir accès à la généalogie de cet homme, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Geneanet

Claude ne s’est pas marié.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Claude Marius Michoud, les registres d’état civil et les registres de recensement des années 1901 et 1906 ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Isère.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi et aux archives départementales de l’Isère.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Visiteurs
Depuis la création 837 308
Newsletter
41 abonnés
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.