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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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28 août 2015

Témoignage de Louis Cretin : dans le secteur du Violu en 1918...

Lauterupt

Tous mes remerciements à D. Browarsky et à T. Cornet qui me permettent de retranscrire sur ce blog le passage suivant du témoignage de Louis Cretin qui a été à la C.H.R. du 149e R.I. du début à la fin du conflit.

Après un repas excellent dans le Doubs à Hérimoncourt et Seloncourt, nous allons cantonner à Corcieux, dans les Vosges, le 18 janvier 1918, après notre arrivée par le train à Laveline-devant-Bruyère. Le 19, nous sommes en repos. Le 20, nous partons à pied. Nous traversons le col du « plafond » près d’Arnould pour venir cantonner à Fraize où nous demeurons jusqu’au 23.

Le 24 février, c’est à nouveau le départ. Nous faisons une marche sous bois avant d’arriver en ligne au « Violu », près du P.C. Brial. Nous sommes à quelques kilomètres du lieu, où, tout au début de la guerre, nous avions reçu le baptême du feu.

Les blessés sont peu nombreux, cela permet à la musique de travailler à l’aménagement et à la réfection des pistes, ainsi qu’à des travaux divers.

Le 2 février, nous descendons dans un baraquement à Lauterupt. Nous allons chaque jour au travail.

Toutes les maisons de ce hameau étaient habitées par la population civile, malgré la proximité des lignes. Chaque maison était connue et désignée d’après le nombre doublé des personnes du sexe féminin qui les occupaient. C’est ainsi que la maison voisine de notre baraquement s’appelait chez « les six fesses ». Trois jeunes filles s’y trouvaient. Pour une autre à côté, c’était « les dix fesses », car il y en avait cinq ! Ces petites vosgiennes s’entendaient à merveille pour satisfaire leurs nombreux amoureux.

Le 10 février, une messe est dite au « Méze » dans une chapelle qui se trouve tout près des lignes et que nous avons réparée.

Le 19 février, nous descendons à Verpellières où nous restons le reste du mois.

Le 1er mars, nous remontons à Lauterupt. Le 5, je pars en permission…

Je rentre le 20 et je retrouve les « musicos » où je les avais laissés.

Le 25, je monte au P.C. Brial. Ce jour-là, un coup de main allemand nous vaut un violent bombardement une bonne partie de la journée.

Le 4 avril, le 174e R.I. vient nous relever et nous partons cantonner au Chipal, près de la Croix-aux-Mines. La moitié de ce petit village avait été incendié par les Allemands en 1914.

Le 6 avril, à deux heures du matin, nous mettons le sac au dos pour traverser le col des « Journaux » et celui du « plafond » avant d’aller cantonner à nouveau à Corcieux.

Le 15 avril, nous y embarquons. Après avoir traversé Épinal, Neufchâteau, Gondrecourt, Joinville, Saint-Dizier, Vitry-le-François, Châlons, Épernay, Château-Thierry, la Ferté-sous-Jouare, Mareuil-sur-Ourq, Ornay, et Villers, nous descendons le 16 au soir à Verberie pour aller cantonner 10 km plus loin à Villeneuve-sur-Verberie.

Référence bibliographique :

Témoignage de Louis Cretin.

Un grand merci à M. Bordes,  à D. Browarsky, à A. Chaupin et à T. Cornet.

21 août 2015

Les premiers mois de l'année 1918 sur le front des Vosges (6e partie)

Violu_13

 

Le séjour vosgien du 149e R.I. touche à sa fin. Inéluctablement, les hommes du colonel Boigues s’attendent à quitter leurs positions dans les jours à venir. Ils occupent cette région vosgienne depuis maintenant deux mois et demi.

 

Des mutations viennent modifier le tableau du personnel encadrant. Le colonel Boigues s’apprête à quitter ses fonctions de responsable du régiment. Il va devoir laisser sa place au lieutenant-colonel Vivier. Deux chefs de bataillon vont également faire leurs adieux au 149e R.I..

 

Les commandants de Chomereau de Saint-André et Fournier sont remplacés par les commandants Hassler et Marassé.

 

1er avril 1918

 

Une patrouille ennemie composée d’une dizaine d’hommes profite d’un brouillard très épais pour s’infiltrer dans les lignes françaises devant Coq de Bruyère  (B 355-57).

 

Éventées par une sentinelle, les mitrailleuses déclenchent un feu nourri dans leur direction. Cette patrouille n’a pas d’autre choix que de se replier.

 

Coq_de_Bruyere

 

Elle est aussitôt poursuivie par une poignée de soldats du 149e R.I. qui ne réussissent pas à la rejoindre. Les Français ne peuvent que constater les nombreux cisaillements effectués dans le réseau de défense.

 

La patrouille française ramène, deux calots, deux fusils et quelques grenades à manche. L’examen des calots, avec banderoles rouges et la cocarde nationale, confirme la présence d’éléments de la 2e bavaroise landwehr brigade dans cette région.

 

Il est temps pour le 149e R.I. de se préparer à être définitivement relevé dans le secteur vosgien, une zone qu’il occupe depuis la dernière décade du mois de janvier.

 

Le 2e bataillon du 149e R.I. qui se trouve au C.R. Grande Goutte est relayé par le 2e bataillon du 80e R.I.T.. Les hommes du commandant Schalck doivent se mettre en mouvement pour aller occuper le petit village de Mandray dès le lendemain.

 

Le 3e bataillon du 149e R.I. qui vient d’être relevé par le 3e bataillon du 174e R.I., lui, se rend à Laveline.

 

2 avril 1918

 

La 2e compagnie du 149e R.I. fait un passage dans la chambre à gaz.

 

Le 3e bataillon du 149e R.I. quitte Laveline pour venir cantonner à Clefcy.

 

Carte_1_journee_du_2_avril_1918

 

3 avril 1918

Le 2e bataillon du 149e R.I. fait mouvement depuis Mandray pour venir bivouaquer à Thiriville-Vieuville.

 

Le 3e bataillon du 149e R.I. laisse Clefcy pour venir cantonner à Corcieux-Ruxurieux.

 

4 avril 1918

 

Dans la nuit du 4 au 5 avril, le 2e bataillon du 174e R.I. relève le 1er bataillon du 149e R.I. qui se trouve dans le centre de résistance la Cude.

 

5 avril 1918

 

La C.H.R. du 174e R.I. remplace celle du 149e R.I. au P.C. Brial et à Lauterupt.

 

Le lieutenant-colonel Delacroix du 174e R.I. prend le commandement du sous-secteur A, en lieu et place du lieutenant-colonel Vivier.

 

Nouvelle répartition du sous-secteur A après le départ complet du 149e R.I. :

 

C.R. Grande Goutte : 2e bataillon du 80e R.I.T.

 

C.R. Violu : 3e bataillon du 174e R.I.

 

C.R. La Cude : 2e bataillon du 174e R.I.

 

6 avril 1918

 

Le 1er bataillon du 149e R.I. est installé à Clefcy.

 

7 avril 1918

 

Les derniers mouvements de relève de la 43e D.I. doivent se terminer dans la journée.

 

Le 1er bataillon du 149e R.I. quitte Clefcy pour venir loger quelque temps dans les baraquements du camp de Corcieux-Ruxurieux.

 

Camp_de_Courcieux_Ruxurieux

 

Le 149e R.I. occupe maintenant les lieux suivants :

 

L’état-major est à Corcieux,

 

La C.H.R. et les 1er et 3e bataillons sont au camp de Corcieux,

 

L’état-major du 2e bataillon, la 7e compagnie, et la  2e C.M. sont installés à Neune,

 

La  5e compagnie est à Saint-Jacques et la 6e compagnie à Thiriville.

 

Carte_2_journee_du_7_avril_1918

 

10 avril 1918

 

Le stationnement de la 43e D.I. doit être légèrement modifié pour être conforme aux ordres de l’armée. Le 149e R.I. n’est pas concerné, il conserve ses positions.

 

Une compagnie du 2e bataillon du régiment et une section du génie, qui cantonnent à Thiriville depuis la veille, sont mises à la disposition du service routier de la VIIe l’armée pour la réfection de la route Corcieux-la Chapelle.

 

13 avril 1918

 

Le 149e R.I., tout comme les autres unités de la division, doit se préparer à quitter la zone de Bruyères. Les premiers éléments de la D.I. commencent à embarquer. Le régiment du colonel Vivier doit attendre le lendemain pour embarquer dans les quatre trains qui lui seront nécessaires pour être transporté dans la région de Bethisy-Saint-Pierre.

 

Sources :

 

J.M.O. du 174e R.I. S.H.D. de Vincennes Réf : 26 N 710/7

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes Réf : 26 N 344/7 et 26 N 344/8

 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

« La 43e Division pendant la campagne de 1918 » Mayence grande imprimerie moderne. 1922.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à É. Mansuy, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

14 août 2015

Les premiers mois de l’année 1918 sur le front des Vosges (5e partie)

Bois de Brehaingoutte

 

Après le coup de main allemand réussi du 9 mars, les hommes du 149e R.I. essayent de faire de leur mieux pour déjouer les prochains qui ne manqueront pas de se produire.

 

La technique utilisée est simple. Les groupes de combat qui sont les plus avancés en 1ère ligne reçoivent l’ordre d’évacuer le plus rapidement possible leurs postes en cas d’attaque ennemie. Dès le début d’un bombardement annonciateur d’une sortie de l’adversaire, ceux-ci doivent se replier sur la seconde ligne. L’artillerie française a également reçu la consigne de riposter aussitôt aux tirs de l’ennemi, de manière extrêmement violente.

 

Au 149e R.I., le petit succès allemand a laissé une sensation d’amertume. Même si, au fond, cet évènement n’est pas vraiment d’une grande importance, il reste tout de même assez vexant pour les hommes du colonel Boigues qui n’eurent jamais la possibilité de réussir une action similaire.

 

Une malchance persistante et l’habileté manœuvrière des troupes ennemies ont fait échouer toutes leurs tentatives.

Cette situation à un peu gâté un séjour qui aurait pu être, par ce bel hiver, aussi agréable qu’un secteur peut l’être quand il n’est pas soumis à de violentes attaques répétitives de grande ampleur.

 

16 mars 1918

 

Les deux artilleries restent très actives tout au long de la journée. L’aviation allemande est très présente.

 

Les travaux habituels d‘entretien du réseau et des tranchées sont effectués par les équipes désignées.

 

Un sergent est tué au régiment.

 

17 mars 1918

 

 Cette journée est marquée par une grande activité de l’aviation allemande.

 

Des avions de chasse ennemis abattent un avion de reconnaissance français peu avant 19 h 00.

 

18 mars 1918

 

Le 1er bataillon du 149e R.I. qui occupe le C.R. la Cude est relevé par le 2e bataillon du 171e R.I..

 

19 mars 1918

 

La journée reste assez calme dans l’ensemble. Seule une activité moyenne des deux artilleries rappelle que la guerre est bien là.

 

20 mars 1918

 

La météo se dégrade. Le temps est pluvieux, ce qui rend la visibilité très mauvaise. En raison de ces conditions climatiques, la journée est encore plus calme que les jours précédents.

 

 

21 mars 1918

 

Les tirs de l’artillerie allemande sont  légèrement plus nourris que la veille.

 

Des mouvements de relèves intérieures ont lieu dans le secteur du C.R. Violu.

 

22 mars 1918

 

Mis à part les travaux quotidiens, il ne se passe rien de particulier dans le secteur du 149e R.I..

 

23 mars 1918

 

Le beau temps est de retour. De nouveau, les deux artilleries vont se montrer actives. Plusieurs obus tombent sur le C..R. Violu et sur le C.R. la Cude.

 

Les patrouilles habituelles font leurs sorties pour vérifier l’état des défenses. Une d’entr’elles trouve, vers B 49.68 dans le secteur du C.R. Grande Goutte, une proclamation datant du 28 novembre 1917,évoquant une proposition d’armistice et de paix immédiate du gouvernement russe. 

 

Le 1er bataillon du 149e R.I., qui était au repos depuis le 18 mars, relève le 2e bataillon du 171e R.I. au C.R. la Cude.

Le caporal Victor Bernichon de la 10e compagnie est tué. Un sergent est blessé.

24 mars 1918

Le canon tonne violemment sur le secteur du C.R. Violu à partir de 5 h 30. Durant 90 minutes, les deux artilleries vont se déchaîner dans cette zone. Le calme revient progressivement vers 7 h 00.

 

L’aviation ennemie est présente une bonne partie de la journée dans le ciel vosgien.

 

Un aspirant et six hommes du 149e R.I. sont blessés. Plusieurs décèdent après avoir reçu les premiers soins.

 

                         Les décédés des suites de leurs blessures pour la journée du 24 mars 1918

 

25 mars 1918

 

De nombreux tirs de réglage sont effectués par les deux artilleries tout au long de la journée

 

Les patrouilles habituelles effectuent leurs tâches.

 

Un soldat du 149e R.I. est blessé.

 

26 mars 1918

 

Le secteur occupé par le 149e R.I. reste tranquille.

 

Aumonier Vosges mars 1918

 

27 mars 1918

 

Les canons français et allemands sont peu sollicités.  Comme à l'accoutumée, les patrouilles du régiment font leurs sorties journalières.

 

28 mars 1918

 

La journée est très calme.

 

29 mars 1918

 

Toutes les compagnies de réserve du sous-secteur A sont sollicitées pour effectuer des exercices d’alerte.

 

Les patrouilles du 149e R.I. assurent leurs missions habituelles.

 

30 mars 1918

 

Une demi-section du 149e R.I. relève des cavaliers qui se trouvent au  P.A. Ravin.

 

31 mars1918

 

Le 3e bataillon du 174e R.I. relève le 3e bataillon du 149e R.I. au C.R. Violu.

 

Des exercices de port de masque ont lieu aux C.R. Grande Goutte et la Cude.

 

Deux hommes sont blessés au 149e R.I..

 

Sources :

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes Réf : 26 N 344/7 et 26 N 344/8

 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

« La 43e Division pendant la campagne de 1918 » Mayence grande imprimerie moderne. 1922.

 

 Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à É. Mansuy, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

7 août 2015

Alexandre Henry Fournier (1879-1929).

Alexandre_Henry_Fournier

 

Enfance et adolescence 

 

Originaire de la ville de Briançon, Alexandre Henry Fournier voit le jour dans le domicile de ses parents le 19 septembre 1879.

 

À sa naissance, son père, Henry, est un homme âgé de 39 ans qui exerce la profession de médecin major à l’hôpital militaire de la petite ville des Hautes-Alpes. Sa mère, Julie Louise Teyssier est une jeune femme âgée de 24 ans.

 

Fils de militaire, il est amené à changer plusieurs fois de ville au cours de son enfance et de son adolescence. Durant cette période il vit à Briançon, à Lyon, et à Angoulême. Le jeune Fournier termine ses études en obtenant son baccalauréat ès lettres et ès mathématiques. Il parle couramment l’allemand et a une bonne connaissance de la langue de Shakespeare.

 

Les études militaires 

 

Le 19 octobre 1899, Alexandre Fournier signe un engagement volontaire de trois ans à la mairie de Tours. Le 25 octobre 1899, il intègre la promotion « In Salah » de l’école spéciale militaire.

 

Saint_Cyr_2e_compagnie_promotion_In_Salah

 

Nommé caporal le 1er novembre 1900, le futur officier sort de l’école le 24 août 1901 avec le numéro 75 sur 546 élèves classés.

 

Alexandre Fournier est promu sous-lieutenant au 131e R.I. par décret du 24 septembre 1901 ; il doit se rendre dans la préfecture du Loiret pour intégrer son régiment d’affectation. Deux ans plus tard, jour pour jour, le jeune Saint-Cyrien est nommé au grade supérieur.

 

Il est détaché du régiment orléanais pour aller effectuer un premier stage au 32e R.A.C. du 8 avril au 7 juillet 1907, et un second stage au 20e chasseurs à cheval du 8 juillet au 8 octobre 1907, avant d’entrer à l’école de guerre.

 

Reçu 12e, le lieutenant Fournier est classé 3e à la fin de la première année de cours. Il termine à la 4e place de sa promotion lorsque sa formation théorique s’achève.

 

Suite à une décision du 13 octobre 1909, il est envoyé comme stagiaire à l’état-major du 9e C.A.. Il est considéré par ses supérieurs comme étant un officier de tout premier ordre, dans les exercices sur la carte et dans les voyages d’état-major. Ses connaissances militaires sont étendues. Malgré son jeune âge, il faut preuve d’une grande maturité d’esprit.

 

Il suit l’enseignement complémentaire de hautes études militaires organisé à titre d’expérience en 1909-1910.

 

Le 26 juin 1911, c’est la nomination au grade de capitaine.

 

Carrière d’officier supérieur 

 

Rayé des contrôles du 9e C.A. en octobre 1911, le capitaine Fournier est dans un premier temps, muté au 142e R.I. pour effectuer son temps de troupe. Mais il n’ira jamais dans cette unité puisqu’il est affecté, avant d’avoir rejoint, au 4e B.C.P., suite à une décision datant du 10 octobre 1911.

 

Ce bataillon de chasseurs est en garnison dans la commune de Saint-Nicolas-du-Port située dans le département de la Meurthe-et-Moselle.

 

Le 12 février 1912, Alexandre Fournier épouse une Parisienne Anne Marie Gabrielle Jeanne Foch dans la ville de Chaumont. Il devient ainsi le gendre du maréchal Foch. De cette union naîtront quatre enfants, Henry, Geneviève, Ferdinand et Jeanne.

 

Le capitaine Fournier assume ses fonctions d’officier au 4e B.C.P. jusqu’au 4 novembre 1913, date à laquelle il doit rejoindre le 4e bureau de l’état-major d’armée, pour y occuper un poste jusqu’au 31 juillet 1914. La guerre le retrouve à la commission régulatrice de concentration de la gare de Laon.

 

Le 20 octobre 1914, il est affecté comme adjoint au commandant en chef, au 3e bureau de l’état-major du groupe d’armée du nord qui se trouve sous les ordres du général Foch. Au cours de la bataille de l’Yser en octobre et novembre 1914, il est agent de liaison.

 

De la fin de l’année 1914 au mois de septembre 1915, il occupe toujours la même fonction à la Xe armée pendant les affaires d’Artois.

 

Le 16 mai 1916, le capitaine Fournier est victime d’un grave accident de voiture automobile, l’homme est sérieusement blessé au visage.

 

Le capitaine Fournier est nommé commandant le 26 juin 1916, il n’a pas encore 37 ans.

 

 De juillet à novembre 1916, il retrouve sa place d’officier de liaison, mais cette fois-ci, c’est à la VIe armée qui combat dans le secteur de la Somme.

 

Le 19 mai 1917, il travaille au 3e bureau de l’état-major de l’armée.

 

Un bref passage au 149e R.I. 

 

Le 7 décembre 1917, Alexandre Fournier est muté au 149e R.I. pour prendre le commandement du 3e bataillon. Avec ses hommes, il occupe le secteur vosgien du Violu durant les mois de janvier et de février 1918.

 

Le lieutenant-colonel Charles Pierret évoque sa rencontre avec cet officier dans un témoignage inédit. Voici ce qu’il écrit :

 

« … Le commandant Fournier, très jeune, est au régiment depuis deux mois ; ancien capitaine du 4e B.C.P. avant la guerre, a l’air très bien ; a été victime d’un accident d’auto avec le général Foch, en 1916, près du Plessis-Belleville, en allant à une réunion de grands chefs à Châlons-sur-Marne où il accompagnait son beau-père ; produit bonne impression de chef jeune et vigoureux, énergique ; porte encore son ancienne tenue de chasseur à pied avec le n° 149. »

 

Alexandre Fournier n’a pas vraiment le temps de s’illustrer au cours de son court passage dans le régiment spinalien. En effet, le secteur occupé par le 149e R.I. reste relativement au calme durant toute cette période.

 

Il est à noter que cet officier a conservé son uniforme de chasseur a pied. C’est un état de fait peu commun ! Comme s’il avait su, dès le début de son arrivée au 149e R.I., que cette situation serait temporaire. Prendre le commandement d’un bataillon sous les ordres d’un officier supérieur est peut-être une étape obligée dans la carrière. En effet, il n’était que capitaine lorsqu’il était au 4e B.C.P., et  il n’a encore jamais commandé d’unité. A-t-il été au 149e R.I., supervisé par le colonel Boigues pour « se faire la main »,  avant d’être lancé dans « le grand bain » ? À savoir commander un B.C.P. qui est un corps indépendant et non un bataillon qui reste une partie d’un régiment.

 

L’après 149e R.I. 

 

Une décision du général en chef n° 30524 en date du 26 février 1918 le nomme à la tête du 15e B.C.P..

 

Le 2 mars 1918, il remplace le commandant Schweisguth à la tête du bataillon de chasseurs à pied qui occupe un secteur du Monté Fenera, dans la région piémontaise italienne.

 

Le 27 juin 1918, Alexandre Fournier est nommé chef d’état-major de la 26e D.I.. Il doit se mettre directement sous les ordres du général Pauffin de Saint-Morel qui couvre, avec ses unités, un secteur situé entre Grugies et Sélency, dans le département de l’Aisne.

 

Le 6 juillet 1918, le lieutenant-colonel commandant le 3e groupe de chasseurs, rédige la note suivante à son sujet :

 

« Pendant le temps trop court passé au 15e B.C.P., le commandant Fournier, s’est montré un chef de corps excellent, aussi bien par l’esprit élevé et ardent qu’il a maintenu dans son bataillon que par son souci des questions d’organisation et d’instruction. Sous ses ordres, le 15e B.C.P. constituait une unité d’élite à qui les circonstances n’ont pas permis, pendant ces quatre derniers mois, de donner la mesure complète de sa valeur. Néanmoins, les secteurs occupés par le commandant Fournier le mettent suffisamment en relief ; soit en Italie, où il a eu à pousser des reconnaissances hardies, soit dans les Flandres où, dans une région dure, il a eu à rétablir une situation devenue désavantageuse à la suite d’une offensive sur les précédents occupants. Cet officier supérieur a montré qu’il réussissait aussi bien à la tête d’une troupe qu’il l’avait fait dans le service de l’état-major. Je viens d’ailleurs de le proposer pour être inscrit sur la liste d’aptitude pour lieutenant-colonel. »

 

En octobre 1918, le commandant Fournier participe à une attaque du côté du bois des Caures et de la Wavrille, sur la rive droite de la Meuse près de Verdun.

 

Après l’armistice

 

Il travaille à l’état-major de la Xe armée du 18 juillet 1919 au 10 novembre 1919 puis à l’état-major du maréchal commandant en chef des armées alliées du 11 novembre 1919 au 9 janvier 1920, puis a l’état-major du maréchal, président du comité militaire allié de Versailles.

 

Alexandre Henry Fournier devient lieutenant-colonel le 25 mars 1921, puis colonel le jour de Noël de l’année 1927.

 

Mis en congé pour raison de santé, Alexandre Henry Fournier décède le 9 avril 1929 dans le 12e arrondissement de la ville de Paris. Il repose dans la 15e division du cimetière de Passy.

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec 1 palme, 2 étoiles de vermeil et une étoile d’argent.

 

Citation à l’ordre de l’armée, ordre n° 2 du général commandant le groupement Foch du 12 février 1917 :

 

«  Officier de premier ordre se dépensant sans compter à l’état-major auquel il appartient depuis deux ans. A déjà rendu au cours des actions de l’Yser et de l’Artois, les meilleurs services, notamment dans les transports intensifs de troupe, par son intelligence, son activité, son jugement, sa conscience. S’est particulièrement distingué dans des reconnaissances effectuées en première ligne pendant la bataille de la Somme. »

 

Citation à l’ordre du 2e C.A.C. n° 221/R du 28 septembre 1918 :

 

« Chef d’état-major de premier ordre. A fait  ses preuves comme chef de corps. Au cours de la préparation de la dernière offensive, s’est montré plus qu’un collaborateur pour son chef, menant de front le travail de bureau et les reconnaissances, avec une haute intelligence, un dévouement complet et un profond mépris du danger. »

 

Rectificatif à l’ordre général n° 96 de la 46e D.I. du 19 octobre 1918. :

 

Est cité à l’ordre de la division, le 15e bataillon de chasseurs alpins :

 

« Superbe bataillon, à qui une tradition parfois chèrement payée, permet de s’enorgueillir de n’avoir pas de prisonniers au-delà du Rhin. Vient d’affirmer à nouveau ses qualités d’abnégation, d’endurance et d’élan dans la période de fin mai à fin août 1918. Commandé successivement par les chefs de bataillon Fournier et Boucomont, sur trois théâtres d’opérations différents, dans les conditions les plus dures, malgré de grosses pertes et des tirs d’obus toxiques qui font des ravages dans ses rangs. A toujours mené à bien les tâches qui lui ont été confiées, notamment en juin, en occupant pendant trois semaines un secteur particulièrement dur dans lequel il rétablit une situation amoindrie par une attaque récente ; les 26 et 31 juillet, en reprenant à l’ennemi certains points avancés dont la garnison est faite prisonnière ; les 19 et 20 août, en atteignant ses objectifs malgré l’arrêt des corps voisins, et se maintenant, pendant une semaine, en coin entre deux organisations ennemies intactes grâce à une lutte incessante qui ne s’est terminée que par la retraite de l’ennemi. »

 

Cité à l’ordre du 17e C.A. n° 148 du 4 novembre 1918 :

 

« Chef d’état-major de premier ordre, menant de front le travail de bureau et les reconnaissances. A été la cheville ouvrière de la préparation et de l’exécution de l’attaque qui a amené la conquête de la Wavrille et du bois des Caures, la prise de 1400 prisonniers et d’un butin considérable ».

 

Chevalier de la Légion d’honneur (J.O. du 14 juillet 1917) avec le motif suivant :

 

« A rendu les services les plus distingués et les plus dévoués depuis le mois d’octobre 1914, comme agent de liaison du groupe d’armée du nord, pendant la bataille de l’Yser, les attaques de l’Artois et l’offensive de la Somme en 1916. »

 

Officier de la Légion d’honneur le 28 décembre 1928.

 

Autres médailles :

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Médaille de la Victoire

 

Médaille anglaise : Ordre des services distingués

 

Médailles belges : Chevalier de l’ordre de Léopold avec croix de guerre

 

Médaille italienne : Officier des saints Maurice et Lazare. Insigne de guerre

 

Médaille serbe : Aigle blanc 4e classe

 

Médaille belge : médaille de l’Yser

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

J.M.O. de la 43e D.I. sous-séries 26 N 344 /7

 

Historique du 149e R.I.. Épinal Klein 1919

 

Historique du 15e B.C.P. Nancy, Berger-Levrault

 

Témoignage inédit du général Pierret (avec l’aimable autorisation d’A. Pierret)

 

Une grande partie des informations concernant la famille d’Alexandre Henry Fournier ont été trouvées sur le site « Généanet ».

 

Le commandant Fournier possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter sur le lien suivant.

 

Site_base_Leonore

 

Pour en savoir plus sur le 15e B.C.P. il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Gallica

 

Un grand merci à M. Bordes, à F. Amélineau, à P. Baude, à A. Carobbi, à A. Pierret, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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