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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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27 janvier 2023

Du 25 au 28 octobre 1916

Les officiers supérieurs du 149e R

 

L’attaque prévue pour le 24 octobre est reportée à plusieurs reprises. Le 149e R.I. reçoit des ordres et des contre-ordres à un rythme quasi journalier. Les tranchées et les boyaux constamment détériorés par l’artillerie et par la pluie sont régulièrement reconstruits. Ce travail incessant épuise les hommes.

 

25 octobre 1916

 

Dans la nuit du 24 au 25, le 149e R.I. procède à une relève intérieure de ses bataillons. Le 1er bataillon du régiment s’installe à Bram-Satyre.

 

Entre 4 h 45 et 6 h 30, l’artillerie allemande tire violemment sur les premières lignes et les boyaux d’accès de la 85e brigade. Durant toute la matinée, elle pilonne la Sucrerie, 6694, 911, 909, et le boyau C2 avec des obus de 77, de 105 et de 150.

 

Le général Guillemot, responsable de la 85e brigade, souhaite que le lieutenant-colonel Pineau, l’état-major et le 1er bataillon du 149e R.I. se retirent à Framerville pour prendre un temps de repos, dans l’attente de la prochaine attaque.

 

Durant cette période, le commandant Schalck assurerait le commandement du quartier C et le capitaine Guilleminot celui du 2e bataillon du régiment.

 

L’aviation allemande est très active tout au long de la journée. L’artillerie ennemie pilonne à nouveau le secteur entre 19 h 00 et 20 h 00.

 

Le 3e B.C.P. quitte la 1ère ligne au cours de la nuit du 25 au 26. Il est relevé par le 10e B.C.P..

 

Plusieurs mitrailleuses françaises tirent par rafales sur les points 915a et 915c. La troupe effectue des tirs de V.B. dès qu’elle entend des bruits suspects du côté des  lignes allemandes.

 

Il y a eu 1 blessé au 149e R.I. au cours de cette journée.

 

26 octobre 1916

 

La relève du 3e B.C.P. par le 10e B.C.P. s’est terminée sans encombre.

 

Carte journee du 26 octobre 1916

 

Entre 4 h 00 et 6 h 00 et de 10 h 00 à 11 h 00, les artilleurs allemands bombardent avec force la zone tenue par la 85e brigade. Les dégâts sont considérables.

 

Trois drachens ont été observés dans le ciel entre 7 h 00 et 9 h 00. Trois avions de chasse français maintiennent à distance quatre avions ennemis.

 

L’organisation du secteur occupé par le 10e B.C.P. est compliquée à mettre en œuvre. En première ligne, seuls subsistent quelques trous de renard pour protéger les hommes. Les abris des lignes de soutien et de réserve en bon état sont peu nombreux. Tout est à reconstruire. 

 

Vers 16 h 00, six drachens sont aperçus vers le sud-est. Au même moment,  plusieurs avions allemands survolent les lignes françaises à faible altitude. Les mitrailleuses de positions ouvrent le feu sur ceux qui sont les plus proches.

 

Les préparatifs d’offensive sont de nouveau à l’ordre du jour. À 17 h 00, le général Mollandin donne ses directives. Toutes les dispositions doivent être prises en prévision de l’attaque prévue pour le lendemain (3e contre-ordre).

 

Les canons français effectuent les premiers tirs d’interdiction et de réglage.

 

À 18 h 00, l’opération d’infanterie est reportée au 28 octobre (4e contre-ordre).

 

Le bilan de la journée s'élève à 6 tués (la liste des noms retrouvés est incomplète) et 5 blessés au 149e R.I.. 

 

                                            Tableau des tués pour la journée du 26 octobre 1916

 

27 octobre 1916

 

L’artillerie ennemie reste très active durant toute la nuit du 26 au 27. Ses canons tirent violemment entre 6 h 00 et 8 h 00. Ils reprennent leur activité à partir de 13 h 00 en bombardant les 1ère et les 2e lignes françaises.

 

Les boyaux et les tranchées, très endommagés, sont une fois de plus remis en état.

 

Des postes de mitrailleuses sont aménagés pour se protéger de l’aviation allemande. De nouveaux abris de munition sont créés.

 

Plusieurs patrouilles ennemies sont refoulées.

 

La 85e brigade envoie des patrouilles dans le no man’s land. Ces patrouilles signalent un réseau de barbelés intact en avant de 915a et 915c.

 

Le général Mollandin, chef de la 43e D.I., informe par téléphone que l’attaque prévue pour le 28 est repoussée à une date ultérieure (5e contre-ordre).

 

Il y a eu 4 tués (liste des noms retrouvés incomplète), 14 blessés et un disparu (probablement déchiqueté par un obus) au 149e R.I. au cours de cette journée.

 

                                            Tableau des tués pour la journée du 27 octobre 1916

 

28 octobre 1916

 

Les canons allemands tirent de manière intermittente avec des obus fusants et percutants de calibre 77, 105 et 150 ; ces tirs s’effectuent sur la tranchée de la Sucrerie, sur le boyau de communication, sur la  ligne de soutien et sur le bois Bauer.

 

L’artillerie française riposte par des tirs de destruction sur le boyau Couvert, sur la chapelle Saint-Georges et sur les premières lignes ennemies.

 

Des patrouilles sont envoyées sur tout le front. Certaines se heurtent à des patrouilles de couverture qui protègent les travailleurs devant le boyau de Sébastopol et la tranchée des Germains.

 

 

Il faut de nouveau reconstruire les tranchées de première ligne. Les parallèles de la tranchée Poypoy, le boyau C4 et le boyau des Pionniers ont été particulièrement abîmés par la pluie et par les bombardements.

 

Le boyau C2, la tranchée des Bavarois et la tranchée de la Sucrerie sont nettoyés et approfondis.

 

Durant la nuit, les fantassins du 149e R.I. et les chasseurs du 10e B.C.P. effectuent des tirs de mitrailleuses et de V.B. sur tous les points repérés.

 

À 21h 25, un avis téléphonique émanant de l’état-major de la division indique que l’attaque aura lieu le 29 (6e contre-ordre).

 

Le décompte des pertes donne 2 tués, un adjudant-chef et un sergent blessés au 149e R.I..

 

                                            Tableau des tués pour la journée du 28 octobre 1916
 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

20 janvier 2023

Fernand Henri Rallier (1885-1960)

Fernand Henri Rallier

 

Fernand Henri Rallier est né le 22 mai 1885 au n° 1 de la rue Fagon, dans le 13e arrondissement de Paris.

 

Son père, Henri Charles Alexis Marie, 33 ans, travaille comme charron. Sa mère, Rose Joséphine Françoise Harreau, âgée de 20 ans, exerce le métier de giletière.

 

Fernand semble être l’unique enfant du couple Rallier (les recherches effectuées pour tenter de retrouver une éventuelle fratrie sont restées infructueuses).

 

 

La fiche matricule de Fernand Rallier indique un degré d’instruction de niveau 3. Il sait lire, écrire et compter correctement lorsqu’il termine sa scolarité obligatoire.

 

Conscrit de la classe 1906, Fernand Rallier est classé dans la 5e partie de la liste. Il vient d’être ajourné par le conseil de révision réuni place d’Italie. L’année suivante, des problèmes de bronchite l’empêchent à nouveau d’effectuer son temps de conscription. Fernand Rallié est considéré comme inapte définitif.

 

Il gagne sa vie comme comptable. En 1914, il vit à Lyon, avenue de Saxe.

 

Le 2 août, la France ordonne la mobilisation générale. La guerre contre l’Allemagne est inévitable. Exempté, Fernand Rallier, n’est pas concerné par cet évènement, mais cette situation reste temporaire. En effet, quelques mois après le début des hostilités avec l’Allemagne, tous les exemptés et tous les réformés d’avant-guerre sont dans l’obligation de repasser devant le conseil de révision. Fernand Rallier est convoqué le 10 décembre 1914.

 

Cette fois-ci, la situation n’est plus la même. Les pertes françaises du début du conflit sont telles que la médecine militaire assouplit ses critères concernant les pathologies. Fernand Rallier est reconnu « bon pour le service armé».

Il retourne vivre à Paris en attendant sa feuille de route. Fin janvier 1915, il réside 124 rue de Tolbiac, dans le 8e arrondissement.

 

Une première affectation au sein du 168e R.I. de Toul est annulée. Fernand Rallier est envoyé au dépôt du 149e R.I., à partir du 20 février 1915, en compagnie d'autres hommes devenus aptes, surnommés "les récupérés". Il doit recevoir une instruction militaire vu qu’il n'a jamais porté l'uniforme.

 

Le 19 avril 1915, il envoie une carte photo à la famille de sa fiancée avec le message suivant : « En tenue de campagne, votre futur gendre qui vous adresse ses biens sincères salutations. Fernand Rallier, 149e R.I., 26e compagnie, Épinal ».

 

Carte photo representant Fernand Rallier

 

Le 3 juillet, Fernand Rallier est envoyé dans la zone des armées avec un groupe de renfort ; il faut combler les pertes du régiment actif liées aux combats des journées précédentes.

 

Depuis la fin du mois de décembre 1914, le 149e R.I. occupe un secteur à risque sur le front d’Artois, près d’Aix-Noulette. Fernand Rallier est affecté à la 1ère compagnie du régiment.

 

Le 27 septembre 1915, il est blessé au cours d’une offensive commencée deux jours plus tôt. Le soldat Rallier est pris en charge par l’ambulance 9/1 avant d’être envoyé vers l’arrière. Le lieu et la durée de son hospitalisation ne sont pas connus.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

journee du 27 septembre 1915

 

Le 1er juillet 1916, Fernand Rallier est affecté au 163e R.I.. Il intègre ensuite la 19e compagnie du 215e R.I.. Ce changement d'affectation fait suite à une décision prise par le général commandant la 161e D.I.. Sa fiche matricule n'est pas plus précise concernant cette mutation.

 

Le soldat Rallier est inscrit dans la liste des disparus de sa compagnie pour les journées des 6,7 et 8 avril 1918 dans le J.M.O. du  215e R.I.. Sa fiancée, inquiète de ne plus recevoir de courrier, effectue des recherches auprès de la Croix-Rouge.

 

 

Les nouvelles sont rassurantes, Fernand Rallier a été fait prisonnier le 6 avril 1918 dans un secteur situé au sud d’Amigny-Ruy, dans le département de l’Aisne. Il a été envoyé en captivité dans un camp situé à proximité de Darmstadt, dans la région de l’Hesse.

 

Camp Darmstaldt

 

De retour en France le 3 décembre 1918, il rejoint la 22e section de C.O.A. le 5 janvier 1919.

 

Le 3 avril, Fernand Rallier est mis en congé illimité par le dépôt divisionnaire de la 22e section de C.O.A..

 

L’ancien soldat se retire à Paris, dans son logement du 124 rue de Tolbiac. Il a obtenu son certificat de bonne conduite.

 

Le 8 mai 1919, Fernand Rallier se marie à La Brévine, une commune suisse, avec Louise Jeanne Matthey-Jonais. Ils auront deux enfants mort-nés en 1920 et en 1922.

 

En 1926, le couple vit au 132 avenue d’Italie à Paris.

 

Le soldat Rallier a été décoré de la croix de guerre.

 

Citation à l’ordre du régiment n° 93 en date des 14 et 15 novembre 1917 :

 

« Bon soldat sur le front depuis le début de la campagne. A  été contusionné par l’éclatement d’un obus qui a détruit son emplacement de guetteur et a continué à assurer son service. A déjà été blessé en 1915. »

 

Fernand Henri Rallier décède le 24 septembre 1960 à Ivry-sur-Seine.

 

Sources :

 

Fiche signalétique et des services du soldat Rallier consultée sur le site des archives de la ville de Paris.

 

Fiche de prisonnier trouvée sur le site du Comité International de la Croix Rouge « prisonniers de la 1ère guerre mondiale ».

 

Contrôle nominatif du 3e trimestre 1915 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires ; ce contrôle est détenu par les archives médicales hospitalières des Armées de Limoges.

 

J.M.O. du 215e R.I.. Réf : 26 N

 

La généalogie de la famille Rallier est probablement incomplète. Elle a été réalisée à partir des informations trouvées sur le site Généanet et par la consultation des actes d’état civil  et de recensement de la ville de Paris.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives de Paris et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

13 janvier 2023

Du 23 au 24 octobre 1916

Entree principale du château de Deniecourt completement detruite

 

Dans la Somme, les hommes du 149e R.I. continuent de travailler à l'aménagement des tranchées dans le secteur très actif du Bois Bauer. En même temps, ils se préparent à donner de l'avant une nouvelle fois.

 

23 octobre 1916

 

Le 2e bataillon du 149e R.I., soutenu par le 1er bataillon, est toujours en 1ère ligne autour du bois Bauer, au sud-est de Deniécourt.

 

Le général Guillemot, qui dirige la 85e brigade, quitte Harbonnières pour se rendre au P.C. du château de Deniécourt.

 

Il vient prendre le commandement du sous-secteur C.D., tenu par sa brigade, sous les ordres du lieutenant-colonel Pineau (le sous-secteur A.B. est sous le contrôle de la 86e brigade). Le chef de corps du 149e R.I. reprend la tête de son régiment.

 

La zone dirigée par le général de la 85e brigade est occupée de la manière suivante : le 149e R.I. tient le quartier C à droite avec deux de ses bataillons, le 3e B.C.P. gère le quartier D à gauche.

 

La transversale reliant la tranchée Poypoy à la tranchée des Germains est terminée. Un dépôt de munitions est installé vers 916.

 

L’artillerie allemande reste très active tout au long de la journée. De nombreux obus tombent dans les secteurs de la tranchée Poypoy, de la sucrerie, de la tranchée des Templiers, de la tranchée des Bavarois et du château de Deniécourt.

 

Il y a beaucoup d’activité du côté des lignes allemandes. Dans l’après-midi, sept de leurs avions survolent les positions françaises à basse altitude. Ils envoient de nombreuses fusées pour régler les tirs de leurs canons. L’infanterie ennemie pose plusieurs réseaux bruns tout en consolidant le boyau couvert au sud du bois Bauer. 

 

Une offensive française, en préparation depuis plusieurs jours, doit avoir lieu le 24 octobre. Le lieutenant-colonel Pineau, ancien responsable du sous-secteur C.D., fait parvenir ses consignes rédigées la veille aux cadres du 3e B.C.P. et du 149e R.I..

 

Le régiment spinalien devra s’emparer des points 921a, 921b et 921c. Il se dirigera ensuite, par le sud-est, à la conquête du village de Gomiécourt, de la batterie 6283, de la chapelle Saint-Georges et de la casemate 6484.

 

 

Le jour de l’attaque, les unités du 149e R.I. seront positionnées de la manière suivante :

 

- trois compagnies et la compagnie de mitrailleuses du 2e bataillon auront pour base de départ la 2e parallèle au nord de la tranchée de 1ère ligne, la partie sud de la tranchée Poypoy et les points 916b et 916a. Cette position de retrait est nécessaire en raison des tirs de destruction.

 

- deux compagnies et ½ compagnie de mitrailleuses du 1er bataillon seront en position de soutien à la sucrerie, dans la tranchée Poypoy et dans le boyau du Valet.

 

 - une compagnie et ½ de mitrailleuses du 1er bataillon en réserve de sous-secteur occupera les tranchées de Sparte et Sans-Gène.

 

- le 3e bataillon du régiment sera en réserve de division dans les tranchées Holstein et des Mythes.

 

Carte 2 journee du 23 octobre 1916

 

 

Dans l’après-midi, les artilleurs allemands ripostent avec force aux tirs de préparation de l’artillerie française ; ils déclenchent des tirs de barrage entre 17 h 00 et 17 h 40 sur tout le secteur. Ils semblent ne pas avoir souffert des tirs français.

 

Le général Guillemot insiste sur l’urgence qu’il y aurait à empêcher l’ennemi de poursuivre la mise en état des défenses du boyau 6187-915. Plusieurs mitrailleuses allemandes ont été repérées.

 

L’artillerie lourde française tire violemment sur cette position sans pour autant détruire la partie est de la tranchée couverte. Des fusées à trois feux sont envoyées, au début de la nuit, pour obtenir un allongement du tir sur 915a et 915b.

 

Le général Mollandin, responsable de la 43e D.I. donne l’ordre de décaler de 24 heures l’opération prévue pour le 24 (1er contre-ordre).

 

Le 3e bataillon du 149e R.I., en réserve de division, ne rejoint pas sa position d’attaque. Il est maintenu à Bram Satyre.

 

Il y a eu 2 tués et 10 blessés au 149e R.I. au cours de cette journée.

 

                                           Tableau des tués pour la journée du 23 octobre 1916

 

24 octobre 1916

 

Les artilleurs allemands bombardent violemment la région d’Ablaincourt entre 5 h 00 et 6 h 00. Les Français ripostent par un tir de barrage entre 5 h 30 et 6 h 30.

 

Une dizaine d’avions ennemis survolent les premières lignes françaises à faible hauteur ; ils mitraillent les boyaux entre 7 h 00 et 11 H 00. Les F.M. ouvrent le feu sur ces avions, l’artillerie de D.C.A. est trop éloignée pour être efficace.

 

Dans l’après-midi, les tirs effectués par l’artillerie allemande sont plus modérés.

 

Le 149e R.I. envoie plusieurs patrouilles. Celles-ci constatent une forte activité de l’ennemi qui continue de perfectionner ses tranchées.

 

L’attaque prévue pour le 25 est reportée (2e contre-ordre).

 

Il y a eu 6 tués et 5 blessés au 149e R.I. au cours de cette journée.

 

                                          Tableau des tués pour la journée du 24 octobre 1916

 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

La photographie provient du fonds photographique anonyme sur la Grande Guerre (cote 61FI) des archives départementales de la Somme.

 

Le morceau de carte est extrait du J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

6 janvier 2023

Marie Auguste Gabriel Vincent (1895-1950)

Marie Auguste Gabriel Vincent

 

Jeunesse

 

Marie Auguste Gabriel Vincent voit le jour le 13 mars 1895 à Saint-Étienne-lès-Remiremont, une petite commune vosgienne.

 

Son père, Marie Gabriel Anastase, âgé de 30 ans, travaille comme comptable. Sa mère, Marie Joséphine Pélagie Bontemps, 23 ans, n’exerce pas d’activité professionnelle. Gabriel est le cadet d’une fratrie de deux.

 

Genealogie famille Vincent

 

La fiche matricule de Gabriel Vincent indique un degré d’instruction de niveau 3. Il sait parfaitement lire, écrire et compter lorsqu’il quitte l’enseignement primaire.

 

Le 1er août 1914, la France décrète la mobilisation générale. Un nouveau conflit armé contre l’Allemagne est sur le point de commencer. Gabriel Vincent, devenu contremaître dans le domaine du textile, est alors âgé de 20 ans. Futur soldat de la classe 1915, il n’est pas concerné par l’évènement.

 

Les premières semaines d’hostilités causent d’énormes pertes à l’armée française. Les classes 1914 et 1915 sont présentées devant le conseil de révision bien avant l’heure de la conscription du temps de paix.

 

Inscrit sous le numéro 166 de la liste du canton du Thillot, le jeune Vincent est déclaré « bon pour le service armé ».

 

Au 149e R.I.

 

Le conscrit Vincent est incorporé au 149e R.I. le 15 décembre 1914. Le 16, il est au dépôt du régiment installé à Rolampont depuis le mois de septembre.

 

Rolampont

 

Gabriel Vincent est nommé soldat de 1ère classe le 10 avril 1915. Il intègre le régiment actif au mois de juin. À cette époque du conflit, le 149e R.I. occupe un secteur très exposé à proximité d’Aix-Noulette, dans le Pas-de-Calais. Le soldat Vincent est affecté à la 9e compagnie.

 

Le 25 septembre 1915, le 149e R.I. prend part à une vaste offensive en association avec les autres unités de la 43e D.I.. Il doit reprendre le bois en Hache aux Allemands.

 

Le lendemain, Gabriel Vincent, blessé à la tête par des éclats d’obus, est évacué vers l’arrière. Il est décoré de la croix de guerre, avec une citation à l’ordre de la brigade, pour son énergie et son courage au cours des combats.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

En memoire de Merieux, impressions septembre 1915

 

Gabriel Vincent rejoint le 149e R.I. le 22 octobre 1915.

 

Le 25 janvier 1916, il  est nommé caporal.

 

Le 149e R.I. participe à  la bataille de Verdun entre le 6 mars et le 8 avril 1916. Il occupe des secteurs de 1ère ligne autour des forts de Souville et de Vaux à deux reprises.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le plan suivant.

 

 

Le 149e R.I. quitte le département de la Meuse à la mi-avril 1916. Le régiment a perdu un nombre important de ses cadres, de ses sous-officiers, et de ses soldats durant son passage à Verdun. Gabriel Vincent est nommé sergent le 29 avril.

 

Après une courte période de repos à Landrecourt, le sergent Vincent se rend en Champagne. Son régiment prend position dans un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

 

Le 26 juillet 1916, Gabriel Vincent est photographié dans la tranchée Schiller. Il porte l’insigne des grenadiers cousu sur la manche gauche de son uniforme. Le cliché est légendé « un petit chat en 1ère ligne avec le sergent Vincent ».

 

 

Début septembre 1916, le régiment spinalien attaque Soyécourt dans le département de la Somme.

 

Le sergent Vincent est cité pour la seconde fois à l’ordre de la brigade pour avoir repoussé, avec son équipe de grenadiers, plusieurs contre-attaques ennemies après la prise du village.

 

Le 10 octobre 1916, il est photographié avec le drapeau du 149e R.I. à la main.

 

 

Gabriel Vincent est envoyé au dépôt de la 43e D.I. le 18 avril 1917. Il effectue un stage de chef de section au centre d’instruction du G.A.C. du 1er mai au 4 août 1917. Quinze jours plus tard, il est affecté à 3e compagnie du 149e R.I.. 

 

Le sergent Vincent est nommé adjudant le 1er septembre.

 

Le 23 octobre 1917, l’offensive dite de la Malmaison est lancée. La 3e compagnie y perd l’ensemble de ses cadres. L’adjudant Vincent prend d’office le commandement de la compagnie jusqu’à la fin de l’attaque.

 

Quatre jours plus tard, il est décoré de la Médaille militaire pour avoir entraîné ses hommes à l’assaut des positions ennemies fortement organisées.

 

Pour en savoir plus sur la bataille de la Malmaison, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Les officiers du 149e R

 

Gabriel Vincent est promu sous-lieutenant à titre temporaire le 19 novembre 1917. Ce changement de grade prend effet à partir du 10 novembre. (J.O. du 25 novembre 1917). Il est nommé chef de section à la 5e compagnie.

 

Le 29 décembre 1917, son chef de corps, le lieutenant-colonel Boigues, note ceci : «  Vient d’être promu, s’est très bien conduit comme sous-officier, en particulier le 23 octobre 1917 où il a fait œuvre de chef de section, courageux, énergique et intelligent. Paraît devoir bien faire. »

 

Les 15 et 16 juillet 1918, l’ennemi attaque en Champagne dans le secteur du trou Bricot. Le 149e R.I. s’accroche sur sa position. Le sous-lieutenant Vincent est cité deux fois à l’ordre de l’armée pour ses actions menées durant l’offensive ennemie. Avoir deux citations publiées à son nom dans le même J.O. c’est peu commun !

 

L’abbé Henry relate les actions d’éclat du sous-lieutenant Vincent dans ses écrits : « Le capitaine Grenet est fier de ses hommes, il y a de quoi.Il est en admiration devant son lieutenant Vincent dont le coup d’œil et le sang-froid ont été remarquables et qui a sauvé la situation aux instants critiques. Il commandait les G.C. en bordure du bois. Le plus avancé ayant été pris par les Boches, plus vite qu’il n’aurait fallu, Vincent, les eût tout devant lui dès le début, avec facilité pour les Boches de se renforcer par la tranchée York.

Bientôt, il eut un autre sujet d’inquiétude : un tank s’avançait sur son flanc, suivi d’une compagnie ennemie. Que faire contre un tank ? Rien.

 

De sa mitrailleuse, il tirait sur le personnel suivant. Le tank piqua droit sur la mitrailleuse qui n’eut plus qu’à fuir ; le G.C. fut évacué ; ce que voyant, l’assaillant continua sa marche plus en avant, voulant sans doute, prendre par derrière tout le système de défense. L’instant était critique, décisif.

 

Si le tank avait réussi sa manœuvre, c’était toute la P.I. menacée. Déjà les Boches tenaient plusieurs G.C.. Heureusement, un des canons contre tank apercevant un nuage de poussière et de fumée qui avançait, devina plutôt qu’il ne vit le tank ; il le vise et le touche d’un obus en plein fouet, le monstre prend feu et n’est bientôt plus qu’un immense brasier… ainsi finit sa carrière ! Ce dont oncques ne saurons trop remercier la Providence.

 

Un peu désemparée la compagnie d’accompagnement se jette dans le G.C. voisin. Mais cette fois la lutte est possible, Genevoix et ses hommes reçoivent ordre de reprendre ce G.C. et, bon gré, mal gré, ils le reprennent. Les Boches se replient par le boyau de l’Elbe, non sans être décimés au passage par la mitrailleuse de Vincent.Genevoix leur avait fait une douzaine de prisonniers.

 

La carcasse du tank est là avec ses occupants carbonisés…. »

 

Gabriel Vincent participe à la bataille de Champagne et d’Argonne en septembre et en octobre 1918.

 

Le 3 octobre, sa compagnie effectue une attaque à proximité du village d’Orfeuil. Le sous-lieutenant Vincent est touché par une balle à l’avant-bras droit.

 

L’abbé Henri précise les circonstances de sa blessure : « Vincent a été blessé traîtreusement par un Boche faisant partie d'un groupe qui s'était rendu. Une balle lui a cassé le bras. Ils étaient une vingtaine de Boches. Inutile de dire que le châtiment ne s'est pas fait attendre. Le groupe a été aussitôt abattu, à l'exception d'un Feldwebel gardé pour le service de renseignements. Décidément ces Boches veulent pousser à bout nos soldats ! »

 

 Le jour même, il est pris en charge par l’ambulance 2/22. Le personnel soignant diagnostique une fracture avec des esquilles du radius.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la photographie suivante.

 

Orfeuil

 

Le 7 octobre 1918, Gabriel Vincent est envoyé par train sanitaire à Cognac. Il est soigné à l’hôpital auxiliaire n° 5 installé dans la maison Martell, 8 rue de Pons.

 

Le 3 novembre 1918, le lieutenant-colonel Vivier évalue son subordonné de la manière suivante : « Officier d’élite, de sentiments très élevés, d’un courage superbe. Le sous-lieutenant Vincent s’est affirmé en cours de batailles des derniers mois comme un chef de section modèle, entraînant ses hommes par un magnifique exemple. »

 

Deux jours plus tard, le sous-lieutenant Vincent est fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

Guéri, il quitte l’hôpital de Cognac le 5 décembre 1918 pour rejoindre le dépôt de son régiment. Il obtient une permission de 24 jours de convalescence-détente du 10 décembre au 2 janvier 1919 inclus ; il passe cette permission en famille à Rupt-sur-Moselle.

 

Gabriel Vincent retrouve le dépôt du 149e R.I. le 14 janvier 1919.

 

Le 15 février 1919, le lieutenant-colonel Bourgine écrit ceci : « Jeune officier qui s’est acquis au cours de la campagne une réputation de bravoure incomparable. Entraîneur d’hommes et animé du plus haut sentiment du devoir, le sous-lieutenant Vincent, médaillé militaire et chevalier de la Légion d’honneur, mérite également, par sa parfaite éducation et son instruction générale étendue, d’être titulaire dans la réserve où il est appelé à rendre encore les meilleurs services. Jeune officier à pousser. »

 

Le 10 mars 1919, Gabriel Vincent est dirigé sur le dépôt des isolés de Marseille. Il est affecté au 22e régiment de tirailleurs algériens, une unité rattachée à l’armée d’Orient.

 

Le 3 avril 1919, le sous-lieutenant Vincent est mis en congé illimité de démobilisation par le dépôt divisionnaire du 42e R.I. à Belfort. Il n’a pas souhaité rester dans l’armée.

 

Une décision ministérielle du 16 mai 1919 entraîne sa nomination de sous-lieutenant de réserve à titre temporaire pour prendre rang à partir du 26 mars 1919.

 

Le 23 août 1919, le commandant du 22e R.T.A. écrit : « Il est regrettable qu’il n’ait pas poursuivi sa carrière. Il faudrait, dans l’armée active, beaucoup de jeunes officiers comme cet officier de réserve. Rapatrié en août, en fin de démobilisation. »

 

Retour à la vie civile

 

Gabriel Vincent reprend ses études à Mulhouse à l’école supérieure de filature et tissage (études peut-être commencées avant le début de la guerre). Puis il prend la direction d’une filature de coton.

 

L’ancien officier du 149e R.I. est promu sous-lieutenant de réserve à titre définitif par décret du 16 mai 1919 (rang du 26 mars 1919 reporté au 21 janvier 1918) ; il est ensuite nommé au grade de lieutenant à titre définitif par décret du 6 juillet 1921 (rang du 5 mai 1920) rectifié par un erratum inséré dans le J.O. du 1er juillet 1923.

 

Une décision ministérielle du 2 juin 1921 le réaffecte au 149e R.I. (J.O. du 8 juin 1921).

 

Le 8 juin 1925, Gabriel Vincent épouse Marie Dessaint à Rupt-sur-Moselle. Le couple donne vie à trois enfants, Georges, Maurice et Marie Thérèse.

 

Les Vincent vivent à Darney en 1926, l’année de naissance de leur premier fils. Gabriel Vincent est directeur d’une usine de textile. 

 

Une décision ministérielle du 7 décembre 1923 l’affecte au 27e tirailleurs (J.O. du 9 décembre 1923) puis au 17e tirailleurs à partir du le 21 décembre 1923 (J.O. du 21 décembre 1923).

 

Père de deux enfants, il est rattaché à la classe 1911 selon l’article 58 de la loi de recrutement du 1er avril 1923. 

 

Le 1er juin 1928, il dépend du centre de mobilisation d’infanterie n° 206.

 

Une décision de la commission de réforme de Nancy du 19 octobre 1928 entraîne son maintien dans les cadres de l’armée avec une pension temporaire de 10 % ; cette pension est en lien avec son ancienne blessure au bras droit.

 

Gabriel Vincent passe au 125e C.M.I. n° 125 d’Épinal le 1er février 1931  puis au C.M.I. n° 12 le 21 janvier 1932 (J.O. du 24  janvier 1932).

 

La famille Vincent s’est installée à Roubaix. Gabriel Vincent a pris la direction de la filature de coton et de retordage « Motte et Blanchot » 6 rue de Babylone, une usine qui emploie 400 ouvriers.

 

Le lieutenant de réserve Vincent se rend à Lille pour accomplir une période militaire de 20 jours au 43e R.I. du 6 au 26 mars 1933. Le chef de corps évalue l’ancien officier du 149e R.I. «  Très bon officier, intelligent et vigoureux, a beaucoup travaillé. A montré qu’il était capable de commander une compagnie de fusiliers voltigeurs en campagne. Peut-être utilement proposé pour le grade de capitaine. »

 

Gabriel Vincent effectue une nouvelle période sous l’uniforme au sein du 23e R.I. du 4 au 17 mai 1934. Il est de nouveau noté par le responsable du régiment «  Excellent chef de section, aptitude physique très bonne. A fait la meilleure impression. A pris le commandement de la compagnie au cours d’un déplacement de l’unité. S’est parfaitement acquitté de sa mission. Au cours d’une manœuvre avec troupe a donné des ordres clairs, précis, parfaitement rédigés. Peut être employé aux armées dans une unité de fusiliers voltigeurs. »

 

Inscrit au tableau d’avancement (J.O. du 11 juillet 1937), le lieutenant de réserve Vincent est promu capitaine de réserve le 12 juillet 1937 (J.O. du 14 juillet 1937).

 

Nouvelle mobilisation

 

Gabriel Vincent est rappelé à l’activité militaire fin août 1939.

 

Il commande la 28e compagnie de passage du D.I. 12 du 23 août au 20 septembre 1939 puis la 23e compagnie du 20 septembre au 20 novembre 1940.

 

Du 20 novembre 1939 au 19 juin 1940, le capitaine Vincent occupe les fonctions de commandant du 30e noyau des compagnies d’instruction du D.I. 12 installé à Quintin dans les Côtes-d'Armor.

 

Gabriel Vincent est prisonnier de guerre du 19 juin au 10 août 1940.

 

Il est interné dans un premier temps à Coëtquidan jusqu’au 15 août 1940 puis à Savenay jusqu’au 4 septembre 1940. Le 10, il est envoyé en Allemagne, au Stalag XIII A, à Nuremberg. De retour en France l’année suivante, il est démobilisé à Lille le 11 août 1941.

 

Il retourne à la vie civile pour reprendre ses fonctions de directeur d’entreprise de textile.

 

Gabriel Vincent décède le 20 mai 1950 à Roubaix à l’âge de 55 ans.

 

Decorations Gabriel Vincent

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec 2 palmes et deux étoiles de bronze

 

Citation à l’ordre de la 85e brigade n° 23 en date du 8 décembre 1915 :

 

« Au cours des combats des 25 et 26 septembre 1915, devant Angres, a entraîné ses camarades vers les positions ennemies. Blessé grièvement. Très bon soldat énergique et courageux. A fait preuve à plusieurs reprises de belles qualités militaires. »

 

Citation à l’ordre de la 85e brigade n° 61 en date du 14 septembre 1916 :

 

« A fait preuve du plus grand courage en défendant plusieurs jours de suite un barrage à proximité immédiat de l’ennemi. A repoussé de nombreuses et fortes contre-attaques à l’aide de son équipe de grenadiers. »

 

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 1357 en date du 25 août 1918 ( J.O. du 15 décembre 1918) :

 

« Officier d’un grand mérite, s’est conduit en héros à la bataille de Champagne les 15 et 16 juillet 1918. Obligé d’abandonner momentanément son emplacement de combat attaqué par un char d’assaut et une compagnie d’accompagnement, s’est maintenu à proximité, causant de grandes pertes à l’adversaire, a repris le terrain perdu, alors fortement occupé par l’ennemi. »

 

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 1365 en date du 26 août 1918 :

 

« Jeune officier animé du plus haut sentiment du devoir et du plus beau courage. Dans les journées du 15 au 18 juillet 1918, à la bataille de Champagne, n’a cessé de combattre avec une inlassable énergie et la plus superbe bravoure ; a contribué avec sa section à faire des prisonniers et à enlevé 5 mitrailleuses. »

 

Médaille militaire décernée le 27 octobre 1917

 

« Sous-officier d’un moral élevé, plein de bravoure et de sang-froid, a pris à l’attaque du 23 octobre 1917 le commandement de sa compagnie dont les officiers avaient été mis hors de combat et l’a brillamment entraînée à l’assaut des positions ennemies fortement organisées. S’est dépensé ensuite sans compter dans l’organisation du terrain conquis. Deux citations. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur par ordre du G.Q.G. n° 11204/D du 5 novembre 1918 :

 

« Officier d’élite, d’une splendide attitude au feu. Commandant de compagnie dans les combats du 26 septembre au 3 octobre 1918, a entraîné ses hommes par son exemple, les conduisant à quatre reprises au corps à corps avec une énergie farouche et triomphant de toutes les résistances. A puissamment contribué à la prise de plusieurs centaines de prisonniers et d’un important matériel. A été grièvement blessé le 3 octobre 1918 en chargeant à la baïonnette un ennemi retranché et supérieur en nombre. Médaille militaire pour fait de guerre, une blessure antérieure, quatre citations. »

 

Autres décorations :

 

Médaille interalliée de la victoire

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Sources :

 

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche signalétique et des services du capitaine Vincent, les actes d’état civil concernant sa famille, les registres de recensement des communes de Rupt-sur-Moselle, de Saint-Étienne-lès-Remiremont, de Darney et de la ville de Roubaix ont été visionnés sur le site des archives départementales des Vosges et du Nord.

 

L’original de la fiche médicale présentée sur le 1er montage se trouve dans dossier personnel du capitaine Vincent consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

 Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges et du Nord.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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