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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 juin 2014

Quelques livres d'or (3).

Livre d’or de la ville de Béziers

Livre_d_or_Beziers

 Lucien Chaintron : né le 7 juin 1885 à Béziers (Hérault), soldat au 149e R.I. mort pour la France le 31 août 1916 dans le secteur de Soyécourt (Somme).           

Pierre Cross : né le 4 décembre 1994 à Béziers (Hérault), soldat au 149e R.I. mort pour la France le 2 avril 1916. Disparu dans le secteur de Vaux-devant- Damloup (Meuse).  

Léon Daurel : né le 1er avril 1895 à Béziers (Hérault), soldat au 149e R.I. mort pour la France le 1er juin 1917 dans le secteur de Jouy (Aisne).

 

 

Livre_d_or_canton_de_TournusLivre d’or du canton de la ville de Tournus

 Louis Coule: né le 23 mai 1892 à Chalon-sur-Saône, soldat au 149e R.I. mort pour la France le 8 octobre 1918 à l’hôtel Dieu à Lyon. Avant le conflit, il exerçait la profession de coiffeur.       

 Références bibliographiques :

 « Les morts et les combattants de la Grande Guerre 1914-1918, Livre d’or du canton de Tournus » ouvrage publié sous le patronage de la société des amis des arts et des sciences de Tournus par Charles Dard. Éditions Macon Protat frères imprimeurs. 1920.

 « Ville de Béziers livre d’or ».

 Un grand merci à P. Baude.

23 juin 2014

Carnets de Raymond Bonnefous... Les combats dans le secteur d'Arcy-Sainte-Restitue.

Raymond_Bonnefous__Arcy_Sainte_Restitue_

Une fois de plus, un très grand merci à N. Bauer, pour son autorisation de publier ici un nouveau passage du carnet laissé par son grand-père Raymond Bonnefous.

27 mai 1918

Ordre subit et inattendu à 9 h 00 à la suite duquel, après une série d’ordres et contre-ordres, nous embarquons en camion à 20 h 00. Roulons toute la nuit.

28 mai 1918

Arrivons à 9 h 00 à Arcy-Sainte-Restitue, où nous apprenons que les Allemands sont à 4 kilomètres d’ici. Le bataillon se déplace aussitôt en direction de Cuiry-House et de Tannières et progresse jusqu’au chemin de Cuiry-House et de Branges où il se maintient jusqu’à la tombée de la nuit. Alors vive attaque allemande qui nous force à nous replier jusqu’en arrière du chemin de Branges à la route de Braine.

29 mai 1918

Nous passons la nuit dans des trous. À 4 h 00, vive attaque allemande. Nappes de balles, nombreux blessés, sommes obligés de reculer jusqu’en bas de la crête où nous tenons avec une trentaine d’hommes jusqu’à 10 h 00. Batterie. Rentrons à Arcy-Sainte-Restitue à 11 h 00. Déjeuner copieux. Nous replions à 1 h 00 sur Servenay ; bataillon éreinté. En tirailleurs jusqu’à 23 h 00 du côté de Servenay.

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30 mai 1918

Rentrons fourbus par Beugneux et Oulchy-le-Château à la Croix, nous cherchons de 4 h 00 à 7 h 00 pour repartir rejoindre dans les bois le T.C. où nous passons une heure. À midi, on prend position dans le village « le Charme », où nous sommes en réserve du 158. Nous passons la soirée dans une immense ferme, où on égorge volailles et lapins, où on vide les caves et les poulaillers.

Carte_R_Bonnefous_Arcy_2

Legende_carte_R_Bonnefous_Arcy_2

31 mai 1918

À 3 h 00, le bataillon se porte en position à quelques centaines de mètres en avant du village, en lisière du bois, et le commandant installe son P.C. dans un hangar au milieu d’un champ, et j’y reste avec lui. On y dort jusqu’à 10 h 00. À 11 h 00, alerte, nous sommes menacés d’encerclement et nous nous replions rapidement par les bois, descendons au Tartre pour remonter de l’autre côté en position. Sur la côte d’en face, on voit les Allemands avancer en colonne par quatre : nous ne tardons pas à nous replier jusqu’à Belleau, où nous faisons grand-halte. À 21 h 00, on mange et on se replie sur Bussiares, où on cantonne avec le régiment à 4 h 00.

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Legende_carte_R_Bonnefous_Arcy_3

1er juin 1918

On en repart à 13 h 00 pour se diriger sur Marigny-en-Orxois. On y passe une heure et on revient sur nos pas pour se mettre en position à l’est du calvaire de Bussiares. P.C. dans un petit bois où on se creuse des trous, dans lesquels on passe une nuit tranquille.

2 juin 1918

Journée calme et ensoleillée. Mais à 17 h 00, violent tir d’artillerie sur toute la ligne, qui se replie vers 18 h 00 à 300 m en arrière. Je quitte le P.C. le dernier avec mon équipe et nous ramassons un blessé de la 2e que nous transportons à Champillon, que M. Richard a déjà abandonné. Il meurt en arrivant. Nous le laissons là et revenons sur nos pas. Le P.C. est installé dans une large haie où nous passons la nuit.

3 juin 1918

Au petit jour, on le recule de quelques mètres dans la même haie ; à 10 h 00, marmitage de la ligne. Derrière nous, une forte ligne américaine. À 11 h 00, on se replie de nouveau sous un violent marmitage pour se placer sous bois en avant de Champillon. Le marmitage, de plus en plus violent, nous force à abandonner la position et on se replie dans les bois en arrière de la ligne américaine. À la tombée de la nuit, on prend des positions de repli à la lisière du bois. À minuit, on apprend, enfin, que c’est la relève bienheureuse.

 4 juin 1918

À 3 h 00, le 4, on se replie par Marigny, qui vient d’être très marmité et au petit jour, on vient bivouaquer dans les bois au nord de la ferme Heurtebise. On y passe la journée et de nouveau la nuit.

Carte_R_Bonnefous_Arcy_4

Legende_carte_R_Bonnefous_Arcy_4

5 juin 1918

Rassemblement du bataillon. Capitaine Pougny : Légion d’honneur. Sergent Cazin : médaille militaire. Pendant le reste de la journée, on contemple les feuilles à l’envers, et à la tombée de la nuit, on descend par Dhuisy pour cantonner à Ocquerre.

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Legende_carte_R_Bonnefous_Arcy_5

Sources :

Toutes les informations présentées dans cette petite notice m’ont été données par Nathalie Bauer, la petite-fille de Raymond Bonnefous.

Pour en savoir plus sur Raymond Bonnefous il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

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L’histoire de Raymond Bonnefous durant la Grande Guerre peut se lire dans le roman de N. Bauer « Des garçons d’avenir » publié en 2011 aux Éditions Philippe Rey.

Des_gar_ons_d_avenir__couverture__

Un grand merci à N. Bauer à M. Bordes et à A. Carobbi.

16 juin 2014

Du 1er au 6 juin 1918.

Bussiares_

Le 149e R.I. a effectué un mouvement de recul de plus de trente kilomètres, depuis le 28 mai, date de son arrivée dans le secteur d’Arcy-Sainte-Restitue. La lutte n’est pas terminée pour autant. Même s’il ne participe pas directement aux combats, le régiment va se trouver très proche de la première ligne au cours des journées suivantes.

1er juin 1918

Pour des facilités de commandement, la veille au soir, le secteur du front de la 43e D.I. a été organisé en deux groupements, un groupement nord et un groupement sud.

Les 1er, 31e, 43e et 59e B.C.P. ainsi que le 12e Bataillon malgache se retrouvent rattachés au groupement nord qui est mis sous l’autorité du  commandant de l’I.D. 43. Le 149e R.I. forme la réserve de ce groupement. Il s’installe à Marigny-sur-Orxois. Le 158e R.I. est lié au groupement sud qui est constitué avec le 367e R.I. le 152e R.I. et quelques unités de la 164e D.I.. Il est sous les ordres du commandant du 152e R.I.. Ces groupements sont constitués avec des effectifs réduits complètement épuisés par plusieurs jours de lutte consécutifs.

Les attaques allemandes sont toujours aussi violentes et les troupes françaises sont obligées de poursuivre leurs mouvements de recul tout au long de la journée. Des troupes américaines commencent à prendre position dans cette zone de combat.

En fin de journée, la première ligne française passe par la ferme la Granges, la croupe de la cote 123, la croupe située entre Veuilly et Eloup, le  bois au sud-ouest de Bussiares, Bussiares, Torcy, Belleau,  les lisières est du bois Belleau, Bouresches, le triangle, et le bois des Clérambaults.

Carte_nuit_du_1er_juin_1918

Legende_carte_nuit_du_1er_juin_1918

La ligne de front de la division s’étend maintenant sur une longueur beaucoup plus raisonnable. Le commandement est mieux organisé. Les unités sont soudées entre elles et bien reliées avec l’artillerie. La résistance va pouvoir être menée dans de meilleures conditions.

Le 1er bataillon du 149e R.I., sous l’autorité du commandant Hassler, vient occuper une position à l’est du calvaire de Bussiares où il  passe la nuit.

2 juin 1918

Le commandant du 149e R.I., le lieutenant-colonel Vivier, prend le commandement d’un groupement constitué du 1er B.C.P, de deux bataillons du 149e R.I. et du 367e R.I.. Cet officier installe son P.C. à la ferme des Mares.

À partir de 10 h 00, l’ennemi effectue, sur tout le front de la division et sur tous les points d’appui de la défense française, une violente préparation d’artillerie. La journée est très dure, elle se remplit d’une série d’attaques et de contre-attaques locales. Tard dans la nuit, les Allemands réussissent à porter leur ligne de front un peu plus au sud. Ils viennent de s’emparer de Montécouvé, Bussiares, Torcy et de Belleau. C’est autour de Belleau que la lutte a été la plus vive.

3 juin 1918

Le 149e R.I. se maintient toujours à proximité de la première ligne. Il est dans le secteur de Bussiares. Des éléments du régiment occupent la cote 142, la Tuillerie et la ferme des Mares. Le 1er bataillon du 149e R.I. est positionné dans un petit bois en avant du petit village de Champillon. Plusieurs hommes de la C.H.R. sont tués au cours de la journée dans le secteur de Marigny-en-Orxois.

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Vers 19 h 00, des éléments du 1er B.C.P., du 133e R.I. et du 149e R.I. se replient malgré l’ordre formel de maintenir les positions. Le lieutenant-colonel Vivier impose le rétablissement de la situation devant la ferme des Mares. Il faut absolument stopper tous les fuyards pour les regrouper et les renvoyer sur leurs positions.

Cette journée reste encore marquée par de violents combats, les attaques allemandes sont toujours très mordantes, mais les Français, soutenus par les premières unités américaines, ne perdent presque plus de terrain.

Les combats cessent en fin de journée. La relève est annoncée. Le 149e R.I. et les autres éléments de la 43e D.I. vont pouvoir être progressivement relevés, au nord, par les troupes américaines de la 2e D.I.U.S., au sud par la 167e D.I..

4 juin 1918

Le 1er bataillon du 149e R.I. est maintenant près de la ferme Heurtebise. Les hommes du commandant Hassler s’installent dans ce secteur pour la nuit. Les premiers éléments de la 43e D.I. commencent à se rassembler dans le secteur de Dhuisy.

5 et 6 juin 1918 

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 Les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. cantonnent à Ocquerre. Le 3e bataillon s’intalle à Rademont. Le régiment est très éprouvé. Les Allemands ont capturé une grande partie du 2e bataillon ainsi qu’un nombre important d’hommes appartenant aux  9e et 11e compagnies.

                                    Tableau des tués pour les journées du 1er au 6 juin 1918

                         Sépultures individuelles des tués pour les journées du 1er au 6 juin 1918

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. du 13e Groupe de Chasseurs. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 560/6.

J.M.O. du 1er  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

J.M.O. du 31e  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/29.

J.M.O. du 1er Régiment de Chasseurs Malgaches. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 875/1

J.M.O. du 367e R.I. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 764/4.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 « Une manœuvre en retraite, opération de la 43e D.I. du 27 mai au 4 juin 1918 » du lieutenant-colonel de Charry.  Revue militaire française tome 35. Librairie militaire Berger-Levrault 1930.

La carte du 1er juin 1918 a été réalisée simplement à partir des indications trouvées dans les J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les emplacements des différents bataillons et régiments risque d’être assez importante. Cette carte n’est là que pour se faire une idée approximative des positions des unités de la 43e D.I. et des éléments qui lui sont rattachés au cours de cette journée du 1er juin 1918.

La liste des tués pour ces journées allant du 1er au 5 juin 1918 a été établie uniquement à partir de l’historique du 149e R.I., elle reste certainement incomplète.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

9 juin 2014

31 mai 1918.

Les_enfants_du_midi

Les unités de la 43e D.I. et les éléments qui lui sont attachés vont, de nouveau, subir la pression des attaques allemandes. L’ennemi a pu rapprocher son artillerie de la 1ère ligne. Jusqu’à maintenant, l’action de ses canons ne s’était pas fait très sérieusement sentir. Dès les premières heures du jour, les Allemands reprennent leur vigoureuse offensive avec ce nouvel appoint. Le mouvement de repli des Français va se poursuivre tout au long de la journée. Le 149e R.I., qui est sous l’autorité du lieutenant-colonel Vivier, et le seul régiment de la division à ne pas avoir combattu la veille, se trouve, une seconde fois, sur les lieux des combats. Il vient occuper une partie du bois de Bonnes. Les renforts de la 164e D.I. qui étaient annoncés la veille commencent à prendre position dans le secteur de la 43e D.I..

Le 31e B.C.P. occupe la lisière nord-est du bois de Bonnes, le 1er B.C.P. occupe la cote 211. Un bataillon du 149e R.I. vient s’intercaler entre ces deux bataillons de chasseurs. Des éléments du 152e R.I. occupent également le bois de Bonnes.

Le 1er et le 31e B.C.P. passent sous le commandement du lieutenant-colonel Vivier. Celui-ci organise les positions et le commandement des unités qui se retrouvent sous ses ordres. La tâche est particulièrement difficile à mettre en œuvre étant donné l’enchevêtrement des troupes.

Vers 14 h 30, le responsable du 149e R.I. essaye de rentrer en contact avec le 133e R.I., un régiment qui se trouve sur son aile gauche. Il demande au commandant le Bleu du 1er B.C.P. de venir combler l’espace entre le 133e R.I. et le 149e R.I.. Des éléments du 152e R.I. qui se trouvaient dans ce secteur viennent de se reporter plus à l’ouest, laissant un vide entre le 149e R.I. et le 133e R.I. Le commandant le Bleu a pour mission de surveiller attentivement le secteur en direction de Lattilly. Il doit pouvoir signaler tout mouvement de l’ennemi qui pourrait déborder dans cette partie du front. À ce moment, le lieutenant-colonel Vivier ignore pratiquement tout de ce qui se passe dans cette zone.

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Legende_carte_1_du_31_mai_1918

Vers 16 h 30, le commandant le Bleu fait savoir au lieutenant-colonel Vivier qu’une de ses compagnies est parvenue à faire la liaison avec les éléments de gauche du 149e R.I.. Cette compagnie va de l’angle ouest (cote 211) pour s’étendre sur un front de 350 m avant de rejoindre le 149e R.I.. Des éléments du 133e R.I. sont signalés dans le secteur de la ferme Allondray.

 Au cours de l’après-midi, le bois de Bonnes est violemment bombardé. Le 149e R.I. parvient à maintenir ses positions tout en résistant aux attaques ennemies.

Des éléments du 149e R.I. combattent dans le secteur du 214e R.I., ils sont sous les ordres du responsable de ce régiment.

Vers 19 h 00, les hommes du lieutenant-colonel Vivier tiennent toujours le bois de Bonnes mais le régiment est maintenant menacé d’enveloppement. Les Allemands débouchent d’Epaux et du Tartre. Il est temps, pour le 149e R.I. de quitter ses positions.

 Une heure plus tard, le 149e R.I. évacue la lisière nord du bois de Bonnes pour se reformer sur les pentes au nord-est et au sud-est de Bonnes en cédant le terrain pied à pied. Les éléments du 152e R.I. qui occupaient la lisière est du bois de Bonnes se replient également.

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Legende_carte_2_du_31_mai_1918_b

À la nuit tombante, les Allemands stoppent leur offensive. La nouvelle première ligne française passe par les lieux suivants : Cote 180, Sommelans, Bonnes, moulin du Pré, bois au sud-est. d’Etrepilly et la ferme de la Grande Picardie.

Ce front est tenu par le 133e R.I., le 367e R.I., le 152e R.I., le C.I.D. de la 164e D.I. et par des éléments des 214e R.I., 252e R.I. et 356e R.I..

Les unités de la 43e D.I. se regroupent plus en arrière pour constituer la réserve.

Les 1er et 31e B.C.P. s’installent à Montécouvé. Le 158e R.I. occupe Torcy. Le 149e R.I. prend position à Bussiares. Les 43e, 59e B.C.P. et le 12eClignon. Les unités de la 43e D.I. ont mené un combat de retraite ininterrompu, particulièrement éprouvant durant toute cette journée.

Le front occupé par la division a été tenu par des unités particulièrement diminuées, tant dans leurs effectifs que dans leurs capacités à résister. Même si l’arrivée de la 164e D.I. a permis d’étoffer cette partie du front, de nombreuses infiltrations de patrouilles ennemies se sont produites aux points faibles de la ligne de front. Celles-ci ont fait tomber, par mouvements de débordement, les résistances successives, qui ont été dans l’obligation de reculer pour ne pas être capturées.

La fatigue, l’énervement de tous, les nuits sans sommeil, sont les lourdes conséquences liées aux combats incessants des journées précédentes. Elles sont maintenant à leur comble. Les unités de la 43e D.I. sont épuisées. Vers l’arrière, on croise sur les routes des colonnes de voitures appartenant aux formations les plus diverses. La situation en cette fin de journée du 31 mai reste particulièrement critique.

                                        Tableau des tués pour la journée du 31 mai 1918

                              Sépultures individuelles des tués pour la journée du 31 mai 1918  

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. du 13e Groupe de Chasseurs. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 560/6.

J.M.O. du 1er  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

J.M.O. du 31e  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/29.

J.M.O. du 1er Régiment de Chasseurs Malgaches. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 875/1.

J.M.O. du 133e R.I.. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 688/14.

J.M.O. du 152e R.I.. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 697/15.

J.M.O. du 214e R.I.. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 716/12.

J.M.O. du 356e R.I.. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 760/13.

J.M.O. du 367e R.I.. S.H.D. de Vincennes : Réf : 26 N 764/4.

 Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

« Une manœuvre en retraite, opération de la 43e D.I. du 27 mai au 4 juin 1918 » du lieutenant-colonel de Charry.  Revue militaire française tome 35. Librairie militaire Berger-Levrault, 1930.

Les deux cartes, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications trouvées dans les J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les emplacements des différents bataillons et régiments risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des positions des unités de la 43e D.I. et des éléments qui lui sont rattachés au cours de cette journée du 31 mai 1918.

La liste des tués pour cette journée du 28 mai 1918 a été établie uniquement à partir de l’historique du 149e R.I., elle reste certainement incomplète.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

2 juin 2014

30 mai 1918.

La_Croix__Aisne_

Après les combats qui ont permis leur avancée, les Allemands ont cessé de se battre la veille au soir. La nuit s’écoule dans un calme relatif.

Le général Degoutte, responsable du 21e C.A., demande au général Michel de la 43e D.I. de faire attaquer sa division.

En effet, considérant le surcroît de forces que la 43e D.I. tirait de l’arrivée du 12e bataillon malgache et des 43e et 59e B.C.P., le 30 mai, dès le lever du jour, le responsable du 21e C.A. ordonne au général Michel de porter ces unités fraîches à l’attaque. Il espère ainsi déplacer le front sur les hauteurs de Villeneuve-sur-Fère.

Malheureusement, les deux bataillons du lieutenant-colonel Dussauge débarquent avec beaucoup de retard dans le secteur de Rocourt-Saint-Martin. Ceux-ci étaient attendus depuis la veille, mais le 43e B.C.P. n’arrive que vers 7 h 30 et le 59e B.C.P. vers 11 h 30.

L’attaque française projetée ne peut donc pas avoir lieu. Le soleil est à peine levé que les Allemands reprennent leur offensive.

Une vive attaque ennemie rejette les Malgaches aux abords du ruisseau de Coincy. La 43e D.I. se trouve de nouveau en position défensive malgré les derniers renforts qu’elle vient de recevoir.

Le 149e R.I. est le seul régiment de la division qui ne va pas être engagé au cours de cette journée.Il quitte le village de la Croix aux environs de 7 h 00, pour prendre la direction du petit village de Charme. Il doit se mettre en réserve du 158e R.I..

Deux bataillons du 158e R.I. occupent le bois du Châtelet, son troisième bataillon s’installe à Bézu-Saint-Germain.

Vers 10 h 30, un incident fâcheux, qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour la 43e D.I.,  se déroule à l’extrême droite de la division. Les unités du 214e R.I., un régiment appartenant à la 157e D.I., occupent une position au sud d’Épieds en prolongement des éléments du C.I.D./43 qui se trouvent à la droite du 158e R.I..

En plein cœur des combats, il reçoit un ordre venu, on ne sait trop d’où, qui l’oblige à rompre la lutte. Il doit immédiatement se replier vers l’ouest. Aussitôt, l’ennemi profite de l’ouverture laissée par cette brèche pour s’y s’infiltrer et menacer à nouveau la droite de la 43e D.I..

Heureusement, cette progression est vite enrayée. Le général Michel envoie dans ce secteur, le commandant Dufor avec une cinquantaine d’hommes qui proviennent tous du C.I.D./43. Voilà un renfort bien modeste ! Celui-ci à pour tâche d’arrêter la progression des patrouilles allemandes au sud de Bézu-Saint-Martin. Le général Michel réussit également à faire stopper les éléments du 214e R.I. et à les faire remonter en 1ère ligne.

Plus au sud, deux bataillons du 33e R.I.C. de la 10e D.I.C., qui ont été également mis à la disposition de la 43e D.I., sont engagés à Verdilly. Un violent combat les opposent aux Allemands qui occupent déjà la cote 217 à 1 km nord de Verdilly. Le commandant Dufor doit faire la jonction avec ces deux bataillons.

À la gauche de la division, le 1er B.C.P.  doit se replier d’Armentières sur Breny tout en maintenant la liaison avec la 4e D.I.. Le 31e B.C.P. s’installe à l’est de la route la Croix-Grisolles en liaison, à sa droite, avec le 43e  B.C.P. et, à sa gauche, avec le 1er B.C.P..

À 14 h 30, la nouvelle ligne de front de la division passe par Breny, la Haie, Rocourt-Saint-Martin, le bois du Chatelet, Bézu-Saint-Germain, Bézuet.

La situation ne se modifiera pas jusqu’aux premières heures du 31 mai.

Carte_journ_e_du_30_mai_1918

Legende_carte_journee_du_30_mai_1918

Durant cette journée du 30 mai, la division ne cède qu’une faible profondeur de terrain. Mais la situation reste critique. À la fin de ce troisième jour de combat, les unités sont très éprouvées, tant par les pertes subies que par la fatigue. Là-dessus se rajoutent les fortes chaleurs de cette fin de mois de mai. La division a  déployé toute l’infanterie dont elle dispose sur un front qui atteint près de 20 kilomètres. Toute nouvelle poussée de l’ennemi risque fort de faire craquer ce dispositif d’une tenue si précaire.

De nouveaux renforts sont annoncés.     

                                         Tableau des tués pour la journée du 30 mai 1918    

                              Sépultures individuelles des tués pour la journée du 30 mai 1918

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. du 1er  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

J.M.O. du 31e  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/29.

J.M.O. du 1er Régiment de Chasseurs Malgache. Réf : 26 N 875/1.

J.M.O. du 13e Groupe de Chasseurs. Réf : 26 N 560/6.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

« Une manœuvre en retraite, opération de la 43e D.I. du 27 mai au 4 juin 1918 » du lieutenant-colonel de Charry.  Revue militaire française tome 35. Librairie militaire Berger-Levrault  1930.

La liste des tués pour cette journée du 28 mai 1918 a été établie uniquement à partir de l’historique du 149e R.I., elle reste certainement incomplète.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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