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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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2 juin 2014

30 mai 1918.

La_Croix__Aisne_

Après les combats qui ont permis leur avancée, les Allemands ont cessé de se battre la veille au soir. La nuit s’écoule dans un calme relatif.

Le général Degoutte, responsable du 21e C.A., demande au général Michel de la 43e D.I. de faire attaquer sa division.

En effet, considérant le surcroît de forces que la 43e D.I. tirait de l’arrivée du 12e bataillon malgache et des 43e et 59e B.C.P., le 30 mai, dès le lever du jour, le responsable du 21e C.A. ordonne au général Michel de porter ces unités fraîches à l’attaque. Il espère ainsi déplacer le front sur les hauteurs de Villeneuve-sur-Fère.

Malheureusement, les deux bataillons du lieutenant-colonel Dussauge débarquent avec beaucoup de retard dans le secteur de Rocourt-Saint-Martin. Ceux-ci étaient attendus depuis la veille, mais le 43e B.C.P. n’arrive que vers 7 h 30 et le 59e B.C.P. vers 11 h 30.

L’attaque française projetée ne peut donc pas avoir lieu. Le soleil est à peine levé que les Allemands reprennent leur offensive.

Une vive attaque ennemie rejette les Malgaches aux abords du ruisseau de Coincy. La 43e D.I. se trouve de nouveau en position défensive malgré les derniers renforts qu’elle vient de recevoir.

Le 149e R.I. est le seul régiment de la division qui ne va pas être engagé au cours de cette journée.Il quitte le village de la Croix aux environs de 7 h 00, pour prendre la direction du petit village de Charme. Il doit se mettre en réserve du 158e R.I..

Deux bataillons du 158e R.I. occupent le bois du Châtelet, son troisième bataillon s’installe à Bézu-Saint-Germain.

Vers 10 h 30, un incident fâcheux, qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour la 43e D.I.,  se déroule à l’extrême droite de la division. Les unités du 214e R.I., un régiment appartenant à la 157e D.I., occupent une position au sud d’Épieds en prolongement des éléments du C.I.D./43 qui se trouvent à la droite du 158e R.I..

En plein cœur des combats, il reçoit un ordre venu, on ne sait trop d’où, qui l’oblige à rompre la lutte. Il doit immédiatement se replier vers l’ouest. Aussitôt, l’ennemi profite de l’ouverture laissée par cette brèche pour s’y s’infiltrer et menacer à nouveau la droite de la 43e D.I..

Heureusement, cette progression est vite enrayée. Le général Michel envoie dans ce secteur, le commandant Dufor avec une cinquantaine d’hommes qui proviennent tous du C.I.D./43. Voilà un renfort bien modeste ! Celui-ci à pour tâche d’arrêter la progression des patrouilles allemandes au sud de Bézu-Saint-Martin. Le général Michel réussit également à faire stopper les éléments du 214e R.I. et à les faire remonter en 1ère ligne.

Plus au sud, deux bataillons du 33e R.I.C. de la 10e D.I.C., qui ont été également mis à la disposition de la 43e D.I., sont engagés à Verdilly. Un violent combat les opposent aux Allemands qui occupent déjà la cote 217 à 1 km nord de Verdilly. Le commandant Dufor doit faire la jonction avec ces deux bataillons.

À la gauche de la division, le 1er B.C.P.  doit se replier d’Armentières sur Breny tout en maintenant la liaison avec la 4e D.I.. Le 31e B.C.P. s’installe à l’est de la route la Croix-Grisolles en liaison, à sa droite, avec le 43e  B.C.P. et, à sa gauche, avec le 1er B.C.P..

À 14 h 30, la nouvelle ligne de front de la division passe par Breny, la Haie, Rocourt-Saint-Martin, le bois du Chatelet, Bézu-Saint-Germain, Bézuet.

La situation ne se modifiera pas jusqu’aux premières heures du 31 mai.

Carte_journ_e_du_30_mai_1918

Legende_carte_journee_du_30_mai_1918

Durant cette journée du 30 mai, la division ne cède qu’une faible profondeur de terrain. Mais la situation reste critique. À la fin de ce troisième jour de combat, les unités sont très éprouvées, tant par les pertes subies que par la fatigue. Là-dessus se rajoutent les fortes chaleurs de cette fin de mois de mai. La division a  déployé toute l’infanterie dont elle dispose sur un front qui atteint près de 20 kilomètres. Toute nouvelle poussée de l’ennemi risque fort de faire craquer ce dispositif d’une tenue si précaire.

De nouveaux renforts sont annoncés.     

                                         Tableau des tués pour la journée du 30 mai 1918    

                              Sépultures individuelles des tués pour la journée du 30 mai 1918

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. du 1er  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

J.M.O. du 31e  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/29.

J.M.O. du 1er Régiment de Chasseurs Malgache. Réf : 26 N 875/1.

J.M.O. du 13e Groupe de Chasseurs. Réf : 26 N 560/6.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

« Une manœuvre en retraite, opération de la 43e D.I. du 27 mai au 4 juin 1918 » du lieutenant-colonel de Charry.  Revue militaire française tome 35. Librairie militaire Berger-Levrault  1930.

La liste des tués pour cette journée du 28 mai 1918 a été établie uniquement à partir de l’historique du 149e R.I., elle reste certainement incomplète.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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