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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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2 février 2024

Georges Claude Bachetta (1891-1968)

Georges Claude Bachetta

 

Jeunesse et premiers pas dans l’armée

 

Georges Claude Bachetta voit le jour le 2 septembre 1891 à Tresserve, petite commune savoyarde au bord du lac du Bourget, au sud-ouest d’Aix-les-Bains.

 

Son père, Dominique, âgé de 30 ans, né en Italie, exerce le métier de maçon. Sa mère, âgée de 26 ans, est femme de ménage.

 

Georges est le quatrième d’une fratrie composée de quatre filles et deux garçons. Sa sœur Antoinette ne survit pas à la petite enfance.

 

Genealogie famille Bachetta

 

Georges Bachetta apprend à lire, écrire et compter à Genève. Il n’a pas la possibilité de poursuivre des études supérieures. Adolescent, il entre dans le monde professionnel et devient lithographe reporteur. Georges Bachetta est également professeur de gymnastique.

 

À l’heure des obligations militaires, il est inscrit sur la liste de recrutement de la classe 1912 du canton d’Aix-les-Bains, sous le n° 392. Le jeune homme est jugé « apte au service armé » par le conseil de révision.

 

Le 8 octobre 1913, le conscrit Bachetta est incorporé au  97e R.I., une unité alpine qui tient garnison à Chambéry, Montmélian et dans les forts de la place de Chamousset. Repéré par ses supérieurs, il a l’opportunité de suivre la formation des élèves caporaux dès le mois suivant. Le soldat Bachetta est nommé à ce grade le 19 février 1914 et promu sergent le 17 juillet.

 

Le 2 août 1914, son frère François, beaucoup plus âgé, le rejoint au régiment avec le statut de « fils d’étranger, omis excusé de la classe 1906 ». Les chemins de vie militaire de ces deux frères ne font que se croiser. En effet, pour des raisons de guerre, le 97e R.I. s’apprête à rejoindre la zone des armées, laissant au dépôt les nouveaux arrivants, non formés au maniement des armes.

 

Georges Bachetta 97e R

 

Conflit 1914-1918

 

Le 5 septembre 1914, le 97e R.I. participe à la bataille de la Chipotte, sur la rive gauche de la Meurthe. Au col du Haut-de-Bois, le sergent Bachetta est légèrement blessé par une balle à l’abdomen. La blessure n’est pas grave. Aucun traitement particulier n'est requis.

 

Le 27 septembre 1914, son régiment combat dans le secteur de Neuf-Maisons en Meurthe-et-Moselle. Georges Bachetta est de nouveau touché par une balle. Cette fois-ci, la blessure est très sérieuse. Le projectile a pénétré dans la région lombaire. Son évacuation vers l’arrière est indispensable.

 

Le 7 janvier 1915, le sergent Bachetta est décoré de la Médaille militaire et la croix de guerre avec palme.

 

Après sa convalescence, il effectue un bref passage au 9e bataillon du 17e R.I. à compter du 5  février 1915 avant d’être transféré au 149e R.I. le 12 mars.

 

Ce régiment, qui vient de subir une violente attaque allemande dans le secteur de Noulette (Pas-de-Calais), doit combler le vide laissé par de lourdes pertes.

 

Georges Bachetta est nommé adjudant quatre jours après son arrivée dans le régiment vosgien. Le lieutenant-colonel Gothié lui confie le commandement d’une section de la 3e compagnie du régiment.

 

Le 10 mai 1915, l’adjudant Bachetta est touché à l’œil gauche par des éclats de grenade alors qu’il mène une attaque avec sa section.

 

En juillet 1915, il revient dans sa compagnie toujours engagée dans le même secteur en Artois.

 

Georges Bachetta participe aux attaques des  26, 27 et 28 septembre 1915 à proximité du bois en Hache.

 

Il est blessé une quatrième fois le 29. L’explosion d’un obus de gros calibre l’a projeté au sol. Il se relève avec quelques contusions. L’effet de souffle de l’explosion lui perfore un tympan, provoquant par la suite une otite bilatérale.

 

Par décision ministérielle du 13 octobre 1915, Georges Bachetta est promu provisoirement sous-lieutenant à partir du 8 octobre pour la durée de la guerre (J.O. du 17 octobre 1915).

 

Le 18, il est cité à l’ordre du C.A. pour ses actions menées lors des combats du bois en Hache.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Artois 1915 départ pour la relève

 

Le 26 novembre 1915, il retourne dans la zone des armées. Début mars 1916, son régiment est envoyé à Verdun. Il occupe à deux reprises le secteur du fort de Vaux. Sa compagnie n’a pas participé aux opérations de combat, mais a subi les bombardements à plusieurs reprises.

 

Le 149e R.I. quitte la région de Verdun à la mi-avril 1916. Après un court repos à Landrecourt, le sous-lieutenant Bachetta et tout son régiment se mettent en route vers la Champagne, prenant position dans une zone peu exposée, entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

 

Le 9 juillet 1916, il dirige avec succès un coup de main à la tête de la 1ère section et le groupe de grenadiers de la 3e compagnie ; pour cette action, il obtient une seconde palme sur sa croix de guerre.

 

En septembre 1916, le 149e R.I. opère dans la Somme. Le sous-lieutenant Bachetta s’est encore une fois distingué par ses actions qu’il mène avec sa section durant les combats des 4, 5 et 6 septembre 1916 ; cela lui vaut une nouvelle palme.

 

Georges Bachetta est fait chevalier de la Légion d’honneur le 17 septembre 1916.

 

Par décret présidentiel du 2 novembre 1916, il est définitivement nommé sous-lieutenant de réserve à compter du 24 octobre.

 

Le 3 novembre, un éclat d’obus le blesse à la main gauche devant la sucrerie d’Ablaincourt. Il est, dans un premier temps, soigné au poste de secours de son bataillon avant d’être transféré à l’ambulance 7/21. Le lendemain, il est évacué vers l’arrière à l’hôpital complémentaire n° 52 d’Aix-les-Bains.

 

Pour en savoir plus sur le parcours du 149e R.I. dans la Somme, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante

 

Sucrerie de Bovent (novembre 1916)

 

Le 25 novembre 1916, il rejoint le 149e R.I.. Le 6 décembre, Georges Bachetta est pris en charge par l’ambulance n° 240 et part six jours plus tard pour Compiègne. Il doit se présenter devant la commission chargée d'accorder les congés de convalescence pour obtenir une permission de 15 jours. Après avoir obtenu cette permission, il se dirige vers Aix-les-Bains. Le 14 décembre, il épouse Marie Alexandrine Drivet. Trois enfants sont nés de ce mariage.

 

Le 16 février 1917, il rejoint directement la 3e compagnie du 149e R.I. sans passer par le dépôt.

 

Par décision ministérielle du 28 février 1917, il est mis à la disposition du commissaire résident général de France à Rabat.

 

De retour au dépôt du 149e R.I., il apprend sa nouvelle affectation. Georges Bachetta est détaché au 6e bataillon colonial à partir du 1er  avril 1917.

 

Le sous-lieutenant Bachetta traverse la mer Méditerranée pour rejoindre sa nouvelle unité au Maroc. Le 10 avril, il prend ses fonctions de commandement.

 

Le 7 juin 1917, il est admis dans le cadre actif des sous-lieutenants pour prendre rang à partir du 24 octobre 1916.

 

Le 8 octobre, Georges Bachetta est promu lieutenant.  Le 26 janvier 1918, il est affecté au 100e bataillon de tirailleurs sénégalais et le 16 octobre 1918 au 11e bataillon de tirailleurs sénégalais.

 

Le 17 août 1918, son frère François décède à l’hôpital militaire de Chambéry des suites de maladie contractée en service.

 

Période après guerre

 

En janvier 1919, Georges Bachetta reçoit le Mérite militaire chérifien pour de nouveaux actes de guerre.

 

Par décret du 19 août 1919 (J.O. du 24 août 1919) il quitte officiellement les troupes métropolitaines pour les troupes coloniales.

 

Fin juin 1920, le lieutenant Bachetta traverse la Méditerranée pour rejoindre une nouvelle affectation.

 

Après avoir pris son congé de fin de campagne, il est envoyé en Rhénanie avec le 1er Régiment de Tirailleurs Malgaches.

 

Georges Bachetta est muté au 2e Tirailleurs Malgaches et reprend la mer du 15 décembre 1921 au 12 janvier 1922 pour rejoindre sa nouvelle unité stationnée sur l’île de Madagascar.

 

Souvenir du camp de Bitche

 

Le 23 septembre 1922, il est nommé capitaine. À son retour sur le continent en septembre 1923, il est d’abord affecté au 12e Régiment de tirailleurs coloniaux, puis à partir du 9 novembre 1923, au 45e bataillon de chasseurs mitrailleurs indigènes coloniaux, récemment formé à Bitches, avec des tirailleurs malgaches.

 

L’année suivante, les éléments du bataillon sont remplacés par des Tonkinois. Le bataillon est rebaptisé 55e bataillon de Chasseurs mitrailleurs indigènes coloniaux.

 

Le 20 août 1925, le capitaine Bachetta est à Bordeaux. Il monte à bord du paquebot « Haïti », de la Compagnie Générale Transatlantique, pour rejoindre l’Afrique du Nord.

 

Au Maroc

 

Quatre jours plus tard, il débarque à Casablanca avec son bataillon. En septembre, le capitaine Bachetta entame une campagne dans la vallée de l’Ouergha.

 

Le 11 mai 1926, lui et ses hommes déjouent une attaque menée par plusieurs groupes de réguliers rifains à Bou-Ouda. Fin juillet, il participe activement aux combats de Bab Mizab.

 

Georges Bachetta reprend la mer le 16 octobre 1926. Il bénéficie d’un congé de fin de campagne du 19 octobre au 13 décembre 1926.

 

Le 10 janvier 1927, il est affecté au 22e régiment d’infanterie coloniale.

 

Le 15 octobre, il comparaît devant la commission de réforme d’Aix-en-Provence où il obtient un taux d’invalidité de 10 % en raison des séquelles de ses blessures de guerre et du paludisme.

 

Le 11 avril 1929, Le capitaine Bachetta attend, dans le port de la Joliette, à Marseille, son embarquement à bord du  S.S. explorateur Grandidier des Messageries Maritimes ; sa destination est « l’île rouge », pour la deuxième fois de sa carrière. À partir du 20 mai, il prend le commandement de la 3e compagnie du 1er Régiment Mixte Malgache. 

 

Le 26 septembre, la commission de réforme de Tananarive lui renouvelle son taux d’invalidité à 10 %.

 

À partir du 6 novembre, il est nommé responsable de la 2e compagnie. Outre son commandement de compagnie, il intervient régulièrement dans les écoles de perfectionnement des officiers de réserve de Tananarive.

 

Le 28 mai 1930, il repasse devant la commission de réforme qui porte à nouveau son taux d’invalidité à 10 %.

 

Le 31 décembre 1930, il est fait officier de la Légion d’honneur.

 

Le 25 juin 1931, son taux d’invalidité s’élève à 20 %.

 

Le capitaine Bachetta rentre en France le 16 juillet 1931. Il arrive au port de Marseille le 15 août. Il retourne quelques jours dans son ancien régiment, le 22e R.I.C., avant de prendre son congé de fin de campagne du 16 août au 16 novembre 1931.

 

Son régiment est dissous le 1er avril 1932. Le lendemain, il est affecté au Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc à Aix-en-Provence.

 

En raison de problèmes de santé liés à ses anciennes blessures, il est admis à l’hôpital thermal de Vichy du 18 juin au 27 juillet 1932.

 

Le 4 avril 1933, le capitaine Bachetta prend le commandement de la compagnie d’engins et transmission. Parallèlement à ce rôle au sein du R.I.C.M., il forme les officiers de réserve d’infanterie (section de mitrailleurs) tout au long de l’année scolaire 1933 ; il y obtient d’excellents résultats.

 

Le 21 août 1933, la commission de réforme de Marseille fixe à nouveau son taux d’invalidité à 20 %.

 

Sfax 1935

 

Le 2 juillet 1934, une autre traversée de la mer Méditerranée l’attend. Il se rend en Tunisie, protectorat français depuis 1881, pour être affecté au 18e régiment de tirailleurs sénégalais.

 

Georges Bachetta est nommé chef de bataillon le 25 septembre 1934. Le 1er novembre 1935, il sert au 5e régiment de tirailleurs sénégalais. Le 6 mai 1936, il prend le commandement du bataillon des travailleurs du sud.

 

Le 5 juillet 1936, le commandant Bachetta rentre en France. Il fait la traversée sur le vapeur SS Gouverneur Général Grévy et débarque le lendemain à Marseille. Après avoir pris son congé de fin de campagne, il est réaffecté au Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc.

 

En 1938, le commandant Bachetta forme des officiers de réserve à l’école du R.I.C.M.. Il fait également partie de la commission d’examen du concours d’admission de l’école de Saint-Maixent. L’année suivante, Georges Bachetta est à nouveau nommé membre de cette commission. Le 9 juin 1939, le colonel Turquin, commandant le R.I.C.M., l’évalue de la manière suivante :

 

« Au régiment, le commandant Bachetta est chargé du mess auquel il a apporté de substantielles améliorations. C’est un remarquable instructeur des instructeurs des écoles et aussi de l’école des officiers supérieurs où il seconde et remplace souvent le chef de corps absent ou empêché.

 

D’esprit clair et méthodique, travaillant avec acharnement, refaisant plusieurs fois chaque travail tactique jusqu’à ce qu’il ait obtenu l’approbation entière. Il a fait de grands progrès dans la conception, la rédaction des décisions et des ordres. Il est maintenant tout à fait au point à cet égard et apte à très bien commander un groupement tactique ou un régiment.

 

Collaborateur de choix dans tous les domaines, parce qu’il comprend la pensée de son chef et qu’il la met très vite en action, d’une activité prodigieuse, il est, outre un caractère, la droiture et l’énergie personnifiées, un conducteur d’hommes.

 

En résumé, le commandant Bachetta est un « chef » et il doit faire un commandant de régiment.

 

Excellemment noté, avec de magnifiques services de guerre, ayant sans cesse travaillé, il sera un lieutenant-colonel de choix et dans l’intérêt de l’armée, il convient de le nommer le plus tôt. »

 

Deuxième conflit mondial : de la France à l’Indochine

 

Le commandant Bachetta entre en campagne contre l’Allemagne le 3 septembre 1939. Il commande le 1er bataillon du R.I.C.M..

 

Il se révèle être un véritable chef de guerre en obtenant de son bataillon des prouesses et des efforts dignes d’admiration. Lors de la retraite généralisée et désordonnée, il ramène son bataillon dans les lignes françaises à plus de 150 km de distance dont 90 km parcourus à pied en moins de 48 heures.

 

Du 11 au 15 juin 1940, le commandant Bachetta participe aux combats menés par son régiment dans l’Eure-et-Loir. Le 14, il parvient à rétablir une situation grave qui aurait pu mettre son régiment en danger. Le 15, son P.C. est installé à Villette-les-Bois. Le 16, il contient une violente poussée ennemie. Georges Bachetta est blessé au pied droit par un éclat d’obus. Il est cité à l’ordre de l’armée pour toutes ces actions.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

R

 

Le 10 août 1940, il est affecté au centre de transition des troupes indigènes coloniales n° 1 de Fréjus. Georges Bachetta est nommé adjoint à un commandant de camp pour quelques jours, avant de prendre le commandement du camp de Valescure.

 

Le 25 mars 1941, il est nommé lieutenant-colonel. Le 1er avril, il monte à bord du S.S. Sagittaire à Marseille à destination de l’Annam. Après deux mois de traversée, il prend officiellement le commandement du 16e R.I.C..

 

Georges Bachetta est franc-maçon. Il est membre de la Loge maçonnique du  Grand Orient de France. En raison de cette appartenance, il est relevé de son commandement par le gouvernement de Vichy le 21 mars 1942.

 

Sa démission est prononcée d'office selon les dispositions statutaires de l’arrêté du 3 septembre 1941. Cet arrêté est publié dans le J.O. du 15 septembre et il est fondé sur la loi sur les sociétés secrètes du 11 août 1941 

 

Cette loi d’exception entraîne la soustraction immédiate de Georges Bachetta du contrôle des cadres. Admis à faire valoir ses droits à la retraite, il lui est demandé de quitter sa tenue d’officier et de la changer pour des habits civils. Georges Bachetta s’installe à l’hôtel Morin.

 

L’ancien lieutenant-colonel entre dans la clandestinité dans le groupe Tricoire de Tourane. Il fait de la propagande pour recruter de nouveaux résistants. Plus tard, en plus de ces fonctions, il travaille au service de renseignement et aide les prisonniers de guerre alliés à s’évader.

 

En Indochine

 

Réintégré dans les cadres de l’armée par arrêté du gouverneur général de l’Indochine n° 10 DG du 20 septembre 1944, il est nommé commandant de la place d’armes de Tourane.

 

Placé sous les ordres de M. Giraud, ingénieur en chef des travaux publics en Annam et du colonel Ragot, adjoint au général commandant la brigade Annam, il est  chargé, en tant que chef S.A. de la résistance du secteur de Tourane-Quang-Nam, des responsabilités suivantes  :

 

  • organisation de groupes de résistants militaires et civils en répartissant les tâches de reconnaissance, de destruction, de sabotage et de guérilla.
  • construction de deux postes de recueil dans la chaîne annamitique à l’ouest de Faifo. L’un de ces postes sert à loger des militaires américains devenus, pour la circonstance, militaires étrangers au service de la Légion.
  • répartition des armes, des munitions, des explosifs et autres matériels en provenance de Calcutta pour être parachutés au Laos.

 

Le 9 mars 1945, il est informé tardivement de l’imminence d’un coup de force japonais visant à détruire l’infrastructure administrative et militaire française en Indochine. Georges Bachetta rejoint son poste où il est fait prisonnier. Il est interné au camp de la concession de Hue, où il poursuit ses activités de résistance.

 

Un poste de radio est utilisé pour la communication interne et externe à l’Indochine. La gestion et la supervision de ce poste placé à l’intérieur du camp sont confiées au capitaine d’artillerie coloniale Bernard.

 

Les échanges radio fournissent des informations cruciales aux forces alliées pour bombarder les installations portuaires de Tourane, l’état-major de la division japonaise et le camp d’aviation de la ville.

 

Dans des conditions dangereuses, Georges Bachetta rassemble un groupe de choc de 120 hommes équipés de fusils, de munitions et d’explosifs volés à l’armée japonaise en vue de soutenir un débarquement ami.

 

Sa captivité prend fin le 15 août 1945.

 

Le lieutenant-colonel Bachetta revient d’Indochine le 25 octobre 1945. Arrivé en France le 21 novembre, il est mis en congé de fin de campagne du 22 novembre 1945 au 23 avril 1946.

 

Il est affecté au dépôt des isolés des troupes coloniales de Marseille le 21 novembre 1945.

 

Par décret du 21 mai 1946 (J.O. du  29 mai 1914) il est nommé colonel pour prendre rang du 25 juin 1943.

 

Le 2 septembre 1946, à 55 ans, Georges Bachetta satisfait, pour un départ à la retraite, à la condition d’ancienneté de grade, soit trois ans exigés pour l’accession au grade supérieur. 

 

Il est nommé dans la réserve de l’infanterie coloniale avec le grade de colonel pour prendre rang du 1er mars 1946 (décret du 23 août 1947 publié au J.O. du 26 août 1947)

 

Le colonel Bachetta est rayé des cadres des réserves de l’armée de terre le 2 septembre 1951.

 

Il décède le 2 mars 1968, à l’âge de 76 ans. Il est actuellement enterré avec son épouse et ses deux filles au cimetière de Viviers-du-Lac.

 

Sepulture famille Bachetta

 

Après sa mort, la commune de Viviers-du-Lac donne son nom à la rue principale du hameau de Terre-Nue.

 

Decorations Georges Bachetta

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes et une étoile de vermeil

 

Cité à l’ordre n° 33 de la Xe armée en date du 18 octobre 1914 :

 

« Le 1er septembre, à la Chipotte, s’est offert trois fois de suite pour opérer des reconnaissances sous bois sous un feu violent. Le 5 septembre, a été blessé légèrement au ventre, est resté à son poste et a repoussé les attaques contre la tranchée pendant deux jours. A toujours fait preuve d’un courage remarquable. A été grièvement blessé. »

 

Cité à l’ordre n° 63 du 21e C.A. en date du 18 octobre 1915 :

 

« Le 26 septembre 1915, devant Angres, a fait preuve d’une énergie exemplaire pendant le bombardement en assurant l’exécution des ordres du commandant de compagnie et en portant secours aux blessés au plus fort du feu ennemi. Le 27, son commandant de compagnie ayant été blessé, a assuré avec initiative et intelligence, le commandement de la compagnie. Chef de section d’un allant remarquable. »

 

Cité à l’ordre n° 609 de la IVe armée en date du 24 juillet 1916 :

 

« La 1ère section et les grenadiers de la 3e compagnie du 149e R.I. sous le commandement du sous-lieutenant Bachetta ont fait preuve d’audace et d’habileté dans l’exécution d’un coup de main, ont contribué au nettoyage de 500 m de tranchées ennemies où 8 prisonniers ont été faits, et à l’occupation de cette partie de la tranchée. »

 

Cité à l’ordre n° 3682 D du Grand Quartier Général  du 17 septembre 1916 :

 

« Officier d'une éclatante bravoure. S'est particulièrement distingué par sa brillante conduite pendant les combats du 4 et 6 septembre 1916 où, après avoir superbement entraîné ses hommes à l'attaque, il s'est énergiquement maintenu sur la position conquise malgré un feu violent d'artillerie, assurant, pendant toute une nuit, l'intégrité d'un élément avancé et repoussant plusieurs contre-attaques à la grenade. Déjà 4 fois cité à l'ordre et 4 fois blessé au cours de la campagne. »

 

L’origine de la 4e palme figurant sur sa croix de guerre n’est pas connue.

 

Médaille militaire, ordre n° 506 D,  pour prendre rang du 7 janvier 1915 (décret du 27 janvier 1915) avec le même texte que sa première citation à l’ordre de l’armée .

 

Chevalier de la Légion d’honneur (même texte que sa citation à l’ordre n° 3682 D du G.Q.G. du 17 septembre 1916 - décret du 14 octobre 1916). 

 

Officier de la Légion d’honneur (31 décembre 1930)

 

Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 4 octobre 1949 (J.O. du 8 octobre 1949)

 

Le colonel Bachetta possède un dossier sur la base Léonore.

 

Site base Leonore

 

Croix de guerre 1939-1945 avec une palme, une étoile de Vermeil et une étoile de bronze.

 

Citation à l’ordre de l’armée  n° 129 C du 23 août 1940 :

« Pendant les durs combats menés les 12 et 17 juin 1940, a été pour son bataillon un exemple de bravoure calme et résolue. Le 14, a réussi à rétablir, malgré la faiblesse de ses moyens, une situation grave qui pouvait compromettre la sûreté du Régiment. Le 16, malgré la disproportion des forces en présence, a contenu une violente poussée ennemie, faisant lui-même le coup de feu contre un adversaire qui avait réussi à s'approcher jusqu'à 30 mètres. Au cours de la retraite qu'il a effectuée sur ordre, a soulevé l'admiration de tout le régiment en ramenant son bataillon dans nos lignes en moins de 48 heures sur 150 km, dont 90 à pied. Vient d'ajouter un nouveau titre à la reconnaissance de son Régiment en restant avec la dernière compagnie repliée pour couvrir un décrochage de jour ordonné par le Commandant. »

 

Citation à l’ordre du régiment n° 182 du 29 juin 1940 (R.I.C.M.) (non homologuée)

 

« Le 24 juin 1940, se trouvant brusquement en présence de deux autos mitrailleuses ennemies, a de nouveau fait preuve du plus beau sang-froid en fonçant dans l'intervalle malgré l'ennemi qui tentait de l'arrêter. »

 

Citation à l’ordre du régiment n° 183 du 1er juillet 1940 (non homologuée)

 

« Jusqu'au dernier combat, a contribué à sauvegarder l'honneur de la Patrie et à porter encore haut le renom du R.I.C.M.. »

 

Citation à l’ordre du C.A. n° 41 en date du 18 décembre 1945

 

« Officier supérieur d'une haute valeur morale, animé d'une foi patriotique ardente. Commandant d'armes de la place de Tourane, a organisé les groupes S.A. civils et militaires, communicant à tous son entrain et sa confiance. A fourni un bel et obscur effort pour mettre sur pied des groupes importants malgré la présence d'effectifs japonais très nombreux exerçant une surveillance particulièrement active. Surpris par l'attaque du 9 mars, n'a cessé le combat qu'après avoir résisté énergiquement avec une poignée d'hommes à un ennemi très supérieur en hommes et en moyens. »

 

Médaille T.O.E.

 

Citation à l’ordre n° 46 du 55e bataillon de mitrailleurs indochinois en date du 4 août 1926 (cette citation ne comporte pas l’attribution ni le port de la croix de guerre des T.O.E.)

 

« Commandant de compagnie de B.C.M. de 1er ordre. A pris à Bab Mizab, à l’aide de ses tirs massifs de mitrailleurs, une part importante, contrôlée, dans les actions de feux, qui au début de 1926 contribuèrent à déterminer les premiers mouvements de soumission des Sanhadja.

 

En dernier lieu, le 11 mai 1926 à Bou-Ouda, lors d’une attaque de plusieurs groupes de réguliers Rifains sur le centre de résistance qu’il commandait, a confirmé les qualités de maîtrise de soi et de bravoure dans le commandement dont il avait déjà donné la preuve éclatante au cours de la Grande Guerre. »

Citation à l’ordre général n° 83 du 12 novembre 1926 :

 

« Cité à l’ordre de la division. Commandant de compagnie de B.C.M. de premier ordre, s'est distingué au Maroc par ses tirs de harcèlement massifs aux grandes distances sur les dissidents Sanhadja, par son calme et sa bravoure au combat du Bou-Ouda le 11 mai 1926, et en dernier lieu, par son zèle industrieux et sa maîtrise dans les travaux d'organisation de la défense du front nord. »

 

Autres décorations :

 

Mérite militaire chérifien

 

Décision n° 41 A en date du 11 janvier 1919 extrait de l’ordre n° 37 :

 

« Lieutenant au 11e bataillon sénégalais. Officier d'un courage remarquable ; voyant hésiter une section d'une compagnie voisine surprise dans un couvert, a donné la plus belle preuve de décision et de bravoure en enlevant à l'assaut une section de sa compagnie. A rétabli la situation grâce à sa courageuse intervention. »

 

Commandeur du mérite combattant

 

Officier de l’ordre du Ouissam alaouite

 

Croix du combattant volontaire de la résistance : 29 novembre 1946

 

Croix des services militaires volontaires

 

Médaille coloniale deux agrafes Maroc et une agrafe Indochine.

 

Croix du combattant 1914-1918

 

Croix du combattant 1939-1945

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Médaille interalliée de la victoire 1914-1918

 

Médaille des blessés

 

Médaille coloniale (deux agrafes Maroc, une agrafe Indochine

 

Étoile noire d’Anjouan

 

Médaille espagnole de la paix du Maroc

 

Sources :

 

J.M.O. du 97e R.I... S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 672/9 et 26 N 672/10.

 

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Site réalisé par C. Coste, petit-fils du colonel Bachetta.

 

Banniere site Georges Bachetta

Site « ACPG 39-45, d'Albi à Prague, souvenirs d'un ancien combattant prisonnier de guerre 39-45 » d’A. Boussuge.

 

Bandeau site A

 

La fiche signalétique et des services du colonel Bachetta, les actes d’état civil de sa famille et les registres de recensements les années 1872 et 1911 ont été visionnés sur le site des archives départementales de la Savoie.

 

L’ensemble des photographies présentées sont la propriété des petits–enfants du colonel Bachetta.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à C. Coste, à M. Porcher, aux petits-enfants du colonel Bachetta  au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Savoie.

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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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