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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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28 mai 2013

11 août 1914.

                Bertrimoutier

Le régiment occupe des positions qui sont sensiblement identiques à la journée du 10 août 1914.

À 3 h 30, la 2e compagnie est toujours sur les emplacements occupés depuis la veille. La 3e compagnie va devoir remplacer une compagnie du 31e B.C.P. qui se trouve du côté du ravin des Yraux. Elle complète l’organisation de la position en creusant de nouvelles tranchées. La 1ère section de mitrailleuses vient de s’installer sur l’éperon sud-est du bois du Chêna. Elle se retranche dans ce secteur, pour se préparer à intervenir soit dans la direction du col de Sainte-Marie, soit dans celle du ravin des Yraux. La 2e section de mitrailleuses s’établit dans les mêmes conditions,à la corne sud du même bois. 

La 4e compagnie est à la gauche de la scierie, en 2e ligne. Elle prépare des tranchées sur les pentes sud-est du Chêna. La 1ère compagnie, qui est également en 2e ligne, est positionnée à droite sur les pentes nord de la croupe Belleque située au sud-est de Wisembach. 

Le lieutenant-colonel Escallon, qui commande  le détachement positionné au col de Sainte-Marie, fait un compte-rendu téléphonique de la situation. Il est  6 h 25. Celui-ci fait savoir que les troupes du 14e C.A. vont bientôt relever celles du 21e C.A. dans le secteur intéressant le col de Sainte-Marie. En effet, trois bataillons de la 27e division sous les ordres du général Baret viennent d’arriver. Le premier se dirige sur Wisembach, les deux autres rejoignent le col. 

                 Carte_journee_du_11_aout_1914

                                     Legende_carte_du_11_aout_1914      

Le 3e bataillon du 75e R.I. reçoit l’ordre de relever les éléments du 149e R.I. qui se trouvent dans le bois du Breuil. Il se rend immédiatement sur les positions désignées. Il passe le col de Sainte-Marie qui est gardé par des chasseurs. La route du col est jonchée d’obstacles et de défenses accessoires. Le 3e bataillon du 75e R.I. arrive sur ces emplacements vers 4 h 00. Les hommes du commandant Biloir vont relever progressivement le 3e bataillon du 149e R.I.. 

À 16 h 30, le général commandant la 43e division fait parvenir un télégramme au colonel Menvielle, qui lui ordonne de se diriger sur Bertrimoutier. Il devra stationner dans cette commune en début de soirée, tout en laissant le lieutenant-colonel Escallon et le 3e bataillon de son régiment dans le secteur du col de Sainte-Marie. 

L’état-major et le 1er bataillon du régiment quittent Wisembach à 17 h 00. Ils prennent la route qui passe par Gemaingoutte et par Bonipaire. Le 2e bataillon doit les rejoindre à Gemaingoutte. Une heure et demie plus tard, les hommes du colonel Menvielle aperçoivent le clocher de l’église de Bertrimoutier. 

            Tableau des décédés des suites de leurs blessures pour la journée du 11 août 1914

                                   Tableau des blessés pour la journée du 11 août 1914

 Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 75e R.I. pendant la guerre de 1914-1918. Imprimerie Berger-Levrault Nancy-Paris-Strasbourg.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

21 mai 2013

Marie Pierre de Sury d'Aspremont (1867-1914).

                  Commandant_de_Sury_d_Aspremont

Marie Pierre de Sury d’Aspremont naquit le 12 décembre 1867 dans la ville de Strasbourg. Son père se prénommait Édouard et sa mère Émilie. En octobre 1892, il épouse Maire Adélaide Le Coat de Saint-Haouen à la mairie de Laon, ville du département de l’Aisne. Cinq enfants naîtront de cette union. 

Jeune soldat de la classe 1887, Marie Pierre est admis à l’école de Saint-Cyr. Il commence sa formation d’officier à la fin du mois d’octobre 1888. Il fait partie de la promotion du Grand Triomphe.

En octobre 1890, c’est avec le grade de sous-lieutenant que le jeune Sury d’Aspremont  franchit les portes de la caserne du 17e B.C.P.. Deux ans plus tard, il est nommé lieutenant. Cet officier devra attendre encore sept années  avant de pouvoir être élevé au grade supérieur. En octobre 1899, le capitaine de Sury-D’Aspremont est muté au 9e B.C.P.. Un mois plus tard, il se retrouve à la tête de la compagnie de cyclistes du 2e B.C.P..

Obtenant le grade de commandant en septembre 1912, il prend le commandement d’un bataillon du 149e R.I. à Épinal. 

Quelques jours après la déclaration de la guerre, il est grièvement blessé durant les combats qui eurent lieu du côté de Wisembach le 9 août 1914. Le commandant de Sury d’Aspremont décède le lendemain à l’hôpital de Saint-Dié à 3 h 00. 

Citation à l’ordre de  la 10e Armée n° 44 du 11 janvier 1915 :

« A été mortellement blessé le 9 août après avoir conduit l’attaque de son bataillon contre les tranchées fortement organisées par plusieurs bataillons ennemis ; au cours de l’attaque s’est porté à plusieurs  reprises en avant, malgré un feu très meurtrier, pour encourager par son exemple les tirailleurs arrêtés à moins de cinquante mètres des tranchées ennemies. N’a voulu à aucun prix abandonner le terrain conquis au-delà de la frontière et grâce à son opiniâtreté a permis d’attendre l’arrivée des renforts. » 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

Pour en savoir plus sur le commandant de Sury d’Aspremont :

«  La guerre 14-18 à l’est de Saint-Dié » de Jean et Janine Foussereau et de Jean-Paul Baradel aux éditions Jérôme Do Bentzinger. 2007. 

Un grand merci à M. Bordes, à C. Leclair, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

14 mai 2013

10 août 1914.

                 Village_de_Wisembach_1

Le 9 août, peu avant minuit, les premiers éléments du régiment engagés dans les combats du Renclos-des-Vaches, commencent à s’installer dans Wisembach. Au fur et à mesure de l'avancée de la nuit, des groupes d’hommes rallient le village. La troupe est exténuée. 

À partir de 6 h 00, les officiers rassemblent les effectifs restés valides pour reconstituer les compagnies.

L’E.M., le 1er bataillon, sous les ordres du capitaine Lescure, le 2e bataillon, sous l’autorité du capitaine François, la 11e compagnie commandée par le sous-lieutenant de réserve Lefèvre, ainsi qu’une section de la 12e compagnie dans le village.

Peu avant 7 h 00, le colonel Menvielle passe en revue les restes de ses effectifs engagés la veille. Les hommes se rassemblent à la sortie ouest de Wisembach. Ces unités prennent ensuite une formation de bivouac. La 2e compagnie va occuper les tranchées qui ont été creusées et occupées par le 31e B.C.P., à hauteur du ravin de la maison forestière de la Gravelle. Elle bat le débouché de ce ravin en même temps que la route qui descend du col de Sainte-Marie.

                 Carte_journee_du_10_aout_1914__1_

                                     Legende_journee_du_10_aout_1914__1_ 

7 h 30 : Le général Legrand-Girarde commandant le 21e C.A. vient spécialement à Wisembach pour voir le régiment. À cette occasion, il embrasse le colonel en le félicitant de sa conduite au feu. 

Une batterie du 59e R.A.C. met une de ses sections en surveillance à Trou le Loup qui se trouve à 800 m au nord-ouest de Wisembach, face au col de Sainte-Marie. Celle-ci est soutenue par une section de la 1ere compagnie du 149e R.I.. 

 La 2e section de la batterie s’établit sur le mamelon à 500 m au sud de Wisembach, face au Renclos-des-Vaches. 

 À 10 h 00, un ordre émis par le général Blazer est transmis par téléphone au lieutenant-colonel Escallon. Celui-ci doit rester en réserve à Wisembach. 

En début d’après-midi, la 11e compagnie et la section de la 12e compagnie sont dirigées sur le col de Sainte-Marie pour être remises à la disposition du commandant Didierjean. 

Au même moment, l’E.M. et les 1er et 2e bataillons vont cantonner au nord du ruisseau dans la partie nord-est de Wisembach. 

À 17 h 00, le 2e bataillon doit se rendre sur de nouveaux emplacements. La 3e compagnie se porte à la tête du ravin sud-nord en partant de l’église de Wisembach. Cette compagnie a pour mission la surveillance dans la direction du bois du Chenu et bois de Menaupré. La 2e compagnie reste sur place. Les 1ère et 4e compagnies sont maintenues à Wisembach, elles barricadent fortement les issues du village. Trois compagnies du 31e B.C.P. sont également établies au carrefour de crête à 1500 m nord de l’église de Winsembach. La 3e compagnie établit la liaison.                 

Carte_2_journee_du_10_aout_1914

                                     Legende_carte_du_10_aout_1914__2_

Vers 22 h 15, des coups de fusil se font entendre dans la direction de la crête au nord de Wisembach, un poste du 31e B.C.P. échange des tirs avec une patrouille ennemie. 

À 23 h 00, les fractions du 149e R.I. qui sont cantonnées à Wisembach (E.M. ; 1ère et 4e compagnies) sont alertées. Elles vont s’établir au bivouac gardé qui se trouve à la sortie ouest de Wisembach. Il n’y a aucun autre incident durant la nuit. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

7 mai 2013

Antoine Beck (1880-1914).

                 Montage_Antoine_Beck

Né de Florent et de Rosalie Richert, Antoine voit le jour le 1er août 1880 dans la petite ville alsacienne de Niederhaslach. Pendant presque trois années consécutives, il est employé comme ouvrier d’usine à la blanchisserie et teinturerie de Thaon, une entreprise localisée dans le département des Vosges. 

En 1914, Antoine est domicilié à Dogneville avec son épouse Lucie Bontemps. Lorsque la guerre contre l’Allemagne est déclarée au début du mois d’août 1914, il rejoint la 4e compagnie du 149e R.I. qui est, durant cette période, sous l’autorité du capitaine Altairac. 

Antoine Beck trouve la mort le 9 août 1914 au cours des combats qui eurent lieu du côté du signal de Sainte-Marie. Son décès ne sera officialisé que le 28 juillet 1920 après une décision prise par le tribunal civil de première instance de la ville d’Épinal. 

Pas de sépulture connue. 

Le portrait d’Antoine Beck est extrait du livre d’or des membres du personnel de la blanchisserie et teinturerie de Thaon, morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918. 

Un grand merci à M. Bordes.

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