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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 octobre 2015

Joseph Brayet (1879-1914).

Joseph_Brayet

Originaire de la région de Saint-Étienne, Joseph Brayet voit le jour le 7 janvier 1879. La sage femme qui a aidé Marie Brayet à mettre au monde son enfant se rend à la mairie de Rive-de-Gier pour signer l’acte de naissance de ce nouveau-né. Joseph est un enfant naturel. Sa mère, devenue veuve à la fin du mois de septembre 1877, a eu quatre autres enfants qui portent le nom de leur père, Pierre Ballet.

Une fois sa scolarité terminée, Joseph, qui est encore un tout jeune enfant, est obligé de quitter le giron maternel pour venir s’installer à Saint-Chamond en 1890. Il y a fort à parier que sa mère ait eu bien des difficultés à élever seule tous ses enfants.

Joseph Brayet sait maintenant lire, écrire et compter. Avec ce modeste bagage, il trouve refuge dans une association dite de la Grand’Grange qui dépend du patronage Saint-Joseph où il va rester plusieurs années.

En 1896, le jeune Joseph qui est alors âgé de 17 ans décide de se rendre dans la ville de Lyon pour tenter de dénicher un emploi qui lui permettra de gagner sa vie. Durant les trois années qui vont suivre, il va travailler dans la presse comme typographe.

L’heure de faire le service militaire approche. Le jeune Brayet qui est inscrit sous le numéro 701 sur la liste des hommes 3e arrondissement lyonnais  doit effectuer son service à la fin de l’année 1900.

Le conseil de révision ne détecte rien de particulier qui pourrait l’empêcher de devenir soldat. Le futur appelé est donc déclaré « bon pour le service ».

Avant de rentrer à la caserne, Joseph préfère signer un engagement avec l’armée pour répondre à ses « obligations républicaines ». Il doit maintenant quitter la ville de Lyon pour rejoindre la cité spinalienne.

Le 16 novembre 1900, il est incorporé comme simple soldat au 149e R.I. sous le numéro matricule 3554. Nommé caporal le 6 octobre 1901, il obtient le grade de sergent le 25 septembre 1902.

C’est une période de 12 années de vie de caserne, toujours au 149e R.I., qui commence pour le sergent qui deviendra l’adjudant Brayet.

Le 7 juillet 1903, Joseph Brayet appose sa signature sur un nouveau contrat d’une durée d’un an au cours duquel, il exercera les fonctions de sergent fourrier à partir du 1er novembre 1903.

Rengagé pour une durée de 2 ans à compter du le 23 décembre 1903 ce nouveau contrat prend effet le 1er décembre 1904. Il retrouve ses fonctions de sergent dans une des compagnies du régiment le 6 juillet 1904, avant d’être, à nouveau sollicité par celles de sergent fourrier à compter du 21 juin 1906.

Le 16 août 1906,  il en « reprend » pour trois ans. Le 11 mai 1907, Joseph Brayet coud ses galons de sergent-major sur son uniforme.

Le 22 juin 1907, Joseph épouse Étiennette Jeanne Sapin une femme âgée de 27 ans native de Saint-Chamond. De cette union naîtront 2 enfants, Paul et Antoine.

Mariage_Joseph_Brayet

Joseph aura encore l’occasion de signer deux autres contrats d’une durée de trois ans ;  le premier, le 20 septembre 1909, le second le 24 août 1912.

Jospeh_Brayet_groupe_de_camarades

                           Avec ses camarades sous-officiers (sergents, sergent-fourrier, adjudant et sergent-major)

Ce sous-officier poursuit sa carrière de soldat au rythme des arrivées des nouvelles recrues qui rejoignent chaque fin d’année, la caserne Courcy. Le sergent-major Brayet est nommé adjudant pour le Nouvel An de l’année 1913.

Les années de paix arrivent à échéance…  Premier août 1914, le conflit contre l’Allemagne est sur le point d’éclater. Tous comme les hommes de son régiment, L’adjudant Brayet doit se tenir prêt à partir. En effet, le 149e R.I., qui fait partie des troupes de couverture, reçoit l’ordre de se diriger vers la frontière avant même la déclaration de guerre officielle.

À cette période, Joseph Brayet commande deux sections de la 1ère compagnie du 149e R.I. sous l’autorité du capitaine Lescure.

Le 9 août 1914, cette compagnie est engagée entièrement,  près de Wisembach, c’est le baptême du feu du régiment. Les hommes du capitaine Lescure sont à nouveau impliqués dans  les combats qui sont déroulés au nord d’Abreschviller, le 21 août 1914.

Chanceux, l’adjudant Brayet sort indemne de ces deux épreuves. Hélas, il n’en sera pas de même pour la suivante !

Son nom est inscrit sur la liste des blessés du J.M.O. du 149e R.I. aux dates des 25 et 26 août 1914.

Sans aucune information officielle, la famille va longtemps croire que Joseph est interné en Allemagne dans un des très nombreux camps de prisonniers. Pour essayer d’en savoir plus, son épouse entreprend une recherche auprès de la Croix Rouge.

Fiche_C

Durant plus de cinq ans, cette famille va vivre avec cet espoir !

Mais les dernières espérances vont être brisées en mars 1920. Le corps de l’adjudant Brayet est découvert et identifié sur le territoire de la Chapelle-Thiaville qui se trouve dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Le 7 mars 1920, il est inhumé dans le cimetière militaire de Baccarat.

Ce n’est que le 9 juin 1921 que la mort de ce sous-officier est véritablement officialisée, à la suite d’un jugement rendu par le tribunal de Lyon.

Joseph Brayet repose actuellement dans le cimetière national français de Badonviller qui est situé dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Sa sépulture porte le numéro 907.

Son nom est gravé sur deux monuments aux morts, celui de la ville de Saint-Chamond et celui de Lyon au parc de la Tête d’Or.

Étiennette Sapin est restée veuve, dans le souvenir de son époux, jusqu’à son décès en 1966. Chaque année, elle allait passer 2 semaines à Badonviller, jusqu’à un âge avancé.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Sources :

Bulletin trimestriel n° 39 du patronage Saint-Joseph de Saint-Chamond « Écho de la Grand’Grange Saint-Chamond ».

Les photographies de l’adjudant Brayet  proviennent toutes de la collection personnelle de son petit-fils G. Brayet.

Le site des archives départementales du Rhône ainsi que ceux de « Mémoire des hommes » et de « Généanet » et du Comité International de la Croix Rouge ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

La première photographie de la sépulture de Joseph Brayet  a été réalisée par B. Pierre. La seconde a été faite par G. Brayet, en 2014, à l’occasion du centenaire.

Un grand merci à M. Bordes, à G. Brayet, à A. Carrobi, à B. Pierre, à B. Sapin, au Comité International de la Croix Rouge et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

23 octobre 2015

Constant Ranger (1878-1914).

Constant_RANGER

Constant Ranger voit le jour le 29 août 1878 dans la petite commune de Néré, en Charente Maritime, département anciennement nommé Charente Inférieure. Son père, Constant, 37 ans, est  agriculteur. Sa mère, âgée de 27 ans, n'exerce pas d'activité professionnelle. Les années d’enfance se terminent dans la campagne charentaise. Constant obtient son certificat d’études primaires.

Jeune appelé de la classe 1898, il entre en service à compter du 16 novembre 1899. C’est comme simple soldat qu’il franchit les portes de la caserne paloise du 18e R.I.. Tout au long des années suivantes, il va gravir les grades successifs de sous-officier en renouvelant régulièrement ses contrats avec l’armée.  Nommé caporal en septembre 1900, il est sergent-fourrier en juillet 1901.

Le jour de la Toussaint de cette même année, il appose sa signature sur un nouveau contrat de deux ans.

Il quitte la ville de Pau pour rejoindre le 149e R.I. à Épinal. D’abord sergent, il occupe à nouveau les fonctions de sergent fourrier à partir du 10 juillet 1902 avant de retrouver sa place de sergent le 1er mai 1903.

En 1904, il souscrit un nouvel engagement de trois ans. Pour la troisième fois, il est employé comme sergent fourrier avant d’être nommé sergent-major le 9 mai 1905.

Constant Ranger est muté à la 14e compagnie du régiment du 1er octobre 1906 au 30 septembre 1907. Cette compagnie se trouve au fort d’Arches.

Un autre contrat de deux ans est signé au cours de cette période.

Le 7 août 1908, il épouse une Vosgienne, Marie Hortense Pierrat, originaire de Clefcy, sur la commune de Fraize. De cette union naîtra une petite fille.

En 1909, iI s’engage encore pour une durée de trois ans. Il retrouve son poste de sous-officier au fort d’Arches du 1er octobre 1909 au 30 septembre 1910.

Il signe un nouveau contrat d’un an en 1912. Le 1er juillet, il peut poser sur sa tête le képi d’adjudant. Une nouvelle affectation lui est proposée ; il ne quitte pas pour autant la cité spinalienne, il change simplement de régiment.

L’adjudant Ranger est rattaché administrativement au 170e R.I. le 15 avril 1913, pour être nommé, trois jours plus tard, adjudant de bataillon.

Il devient adjudant-chef le 15 octobre 1913.

Entre septembre 1912 et janvier 1914, cet homme a été détaché du 149e R.I. et du 170e R.I. pour être employé comme sous-officier à l’état-major de la subdivision d’Épinal.

Le 23 janvier 1914, l’ancien sous-officier peut être fier de pouvoir arborer ses galons de sous-lieutenant sur son nouvel uniforme. Il retourne au 149e R.I..

Au début du conflit, Constant Ranger est responsable d’une section de la 9e compagnie qui est sous le commandement du capitaine Souchard.

Porté disparu durant les combats qui eurent lieu dans le secteur de Bazien, le sous-lieutenant Ranger est, en fait, grièvement blessé le 25 août 1914. Il est soigné dans un hôpital de Baccarat, une ville française occupée par les Allemands à ce moment-là. Malgré les soins prodigués, il meurt trois jours plus tard des suites de ses blessures. Pourtant, son décès ne sera rendu officiel qu’à partir de la date du 11 février 1920, cela après une décision prise par le tribunal d’Épinal qui le déclare officiellement « mort pour la France ».

En avril 1921, il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de « Glonville » à Baccarat. Sa sépulture porte le n° 78. En août 1924, il est exhumé de ce carré militaire pour être enterré définitivement dans le cimetière national de Badonviller. Sa nouvelle tombe porte le numéro 998.

Constant Ranger est fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume :

« Officier très brave, très énergique, esclave du devoir. A combattu héroïquement jusqu'à la limite de ses forces, le 25 août 1914, malgré une blessure très grave. Épuisé, est tombé aux mains de l'ennemi et est mort des suites de ses blessures. Croix de guerre avec étoile de vermeil.»

En juillet 1922, sa veuve, Marie Hortense Pierrat, exerce son métier d’institutrice dans l’école communale vosgienne de Dounoux.

Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Néré et sur celui de la ville d’Épinal.

Le sous-lieutenant Ranger est évoqué dans le témoignage du  lieutenant Michelin.Pour en savoir plus, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant :

Dessin_S

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La photographie de la sépulture de Constant Ranger a été réalisée par B. Pierre.

Journal « Le télégramme des Vosges » du 28 janvier 1920.

Un grand merci à M. Bordes, à C. Minjollet, à S. Agosto, à A. Carobbi, à B. Pierre, à M. Porcher, au musée national de la Légion d’honneur et des Ordres de la chevalerie et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

16 octobre 2015

Charles Drouët (1887-1914).

Charles_Drouet

Charles François est un Haut-Marnais qui est né dans la commune de Wassy le 5 mai 1887. À cette date, son père, Charles Victor, est chef de poste des contributions indirectes. Sa mère, Marie Adèle Deray, est une femme âgée de 27 ans qui n’exerce pas de profession.

Tout juste âgé de 19 ans, le jeune homme décide de faire une carrière de soldat. Souhaitant devenir officier, il tente et réussit le concours d’entrée de l’école spéciale militaire.

Charles François Drouët doit maintenant signer un engagement volontaire spécifique aux jeunes gens qui ont été reçus à Saint-Cyr. Pour cela, il se rend à la mairie de Chalon-sur-Saône avec un certificat délivré par le ministère de la guerre. Ce document confirme son succès au concours d’entrée de l’école saint-cyrienne. Il présente aussi un certificat délivré par le chef de bataillon Martin qui commande le recrutement de Chalon-sur-Saône.

Un acte de naissance et un certificat de bonnes vie et mœurs viennent compléter son dossier. Charles François, qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité, doit également apporter le consentement écrit et signé de la main de son père.

Le 6 octobre 1906, le jeune homme débute sa carrière militaire au 75e R.I.comme simple soldat. Ce régiment est installé dans la ville de Romans.

Charles François est nommé caporal en mars 1907, puis sergent en septembre 1907.

Le 17 octobre 1907, il débute sa carrière d’officier. Le sergent Drouët intègre la 92e promotion de l’école spéciale militaire dite promotion du Maroc. Sorti 110e sur 261, avec le grade de sous-lieutenant, le 1er octobre 1908, il doit rejoindre la ville d’Épinal pour intégrer le 149e R.I.. Deux ans plus tard, il devient lieutenant.

Ses supérieurs le considèrent comme étant un très bon officier. En avril 1913, le colonel Menvielle rédige à son sujet la note suivante :

«  Officier très doué physiquement et intellectuellement. Le lieutenant Drouët augmente tous les jours son bagage professionnel et s’affirme comme un officier de choix. C’est un instructeur intelligent, qui obtient de bons résultats. Il est régulièrement employé par le chef de bataillon pour le perfectionnement des élèves caporaux. Il est toujours un chef de section de mitrailleuses très à la hauteur. C’est un officier qui a de l’avenir et qui mérite d’être poussé. »

Ce jeune officier est âgé de 27 ans lorsque la campagne contre l’Allemagne est sur le point de commencer.

Faisant partie des troupes de couverture, son régiment quitte la caserne Courcy le 1er août 1914. Charles François Drouët est responsable de la section de mitrailleuses du 3e bataillon.

Hélas pour lui, il n’aura pu montrer toutes ses compétences d’officier que durant très peu de temps.

Le lieutenant Drouët trouve la mort le 25 août 1914 au cours des combats qui se sont déroulés dans le secteur de Ménil-sur-Belvitte, tout près du petit village de Bazien.

Le lieutenant Drouët est dans un premier temps inhumé à Nossoncourt. Il repose dans le cimetière national français de Ménil-sur-Belvitte depuis le mois de septembre 1919. Sa tombe porte le numéro 14.

Sepulture_Charles_Drouet

Décorations obtenues :

Croix de guerre avec palme

Citation à l’ordre de la 10e Armée n° 44 en date du 11 janvier 1915 :

«  Est tombé mortellement blessé, le 25 août au combat de Ménil- Bazien en prenant part avec sa section de mitrailleuses à un combat d’arrière-garde des plus violents et après avoir pris toutes les mesures pour assurer la sauvegarde de son matériel. »

Le lieutenant Droüet est inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur à titre posthume. Parution dans le J.O. du 25 janvier 1920.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le portrait du lieutenant Droüet provient du tableau d’honneur de la guerre 14-18 publié par la revue « l’illustration ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.L. Demange, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

9 octobre 2015

Octave Louis Henri Cadeau (1877-1914).

Henri_Cadeau

Octave Louis Henri Cadeau naît le 16 octobre 1877 à Château-Chinon, la capitale du Haut-Morvan. Le jour même, son père, procureur de la République, se rend à la mairie de cette sous-préfecture nivernaise, faire enregistrer la naissance du fils qu’il vient d’avoir avec son épouse, Jeanne Félicité Léontine Louise Gadoin.

Henri commence sa scolarité à l’Institution Saint-Joseph de Montluçon à l’âge de 10 ans. Il va faire toutes ses études dans cette école jusqu’à l’obtention de son baccalauréat lettres-mathématiques.

Attiré par une carrière militaire, il souhaite entrer à l’école spéciale militaire. Pour mettre toutes les chances de son côté, il sollicite le soutien des Jésuites lyonnais qui vont l’aider à préparer le concours d’entrée.

Henri Cadeau est admis à suivre les cours de l’école de Saint-Cyr à partir du 29 octobre 1898. Le jeune homme intègre la 83e promotion dite promotion Marchand.

Deux années plus tard, il en sort avec un bon rang, ce qui va lui donner la possibilité de choisir sa future garnison. Cent quatrième sur 552 élèves, Henri Cadeau accorde ses préférences à la ville de Châteauroux, certainement pour se rapprocher de ses parents qui ne sont pas très loin.

C’est comme sous-lieutenant qu’il intègre le 90e R.I., un régiment qui va devenir pour une longue période sa seconde famille. En effet, il va y demeurer pendant plus de 13 ans.

Ses supérieurs lui rédigeront des rapports extrêmement positifs tout au long de sa présence au sein de ce régiment. L’homme est décrit comme étant un officier intelligent, vigoureux, plein de bonne volonté et d’entrain. C’est également un cavalier de tout premier ordre qui s’acquitte des fonctions d’officier chargé des exercices physiques avec beaucoup de zèle.

Henri Cadeau est un instructeur qui a su obtenir de bons résultats avec les « signaleurs ». Il est parfois sollicité en dehors de sa compagnie avec des résultats très satisfaisants en raison de son sérieux et de son intelligence.

Ses chefs lui reprochent simplement de manquer parfois de réflexion. Il aura tout le temps de corriger ce défaut en prenant de la maturité !

12e_compagnie_du_90e_R

Le 1er octobre 1902, il peut ajouter une deuxième ficelle à son képi d’officier.

Cet officier va effectuer plusieurs stages qui vont lui permettre de se perfectionner dans son métier de soldat.

Dans un premier temps, Henri Cadeau suit les cours de l’école de gymnastique de Joinville-le-Pont du 1er février au 1er mai 1904.

En 1904, le lieutenant Cadeau souhaite épouser Renée Marie Joseph Briand, la fille unique d’Armand Briand et de Zoé Drouet. Mais pour cela, il lui faut obtenir l’autorisation du général commandant le 9e C.A..

Une fois cet accord obtenu, il peut conduire, le 3 août 1904, la jeune femme à la mairie et à l’église de Châteauneuf-sur-Sarthe, une petite commune du Maine-et-Loire.

De cette union naîtront 3 enfants, Louise, Pierre et Solange.

Henri Cadeau retourne en formation du 25 février au 30 mars 1907 pour suivre les cours de l’école régionale de tir du Ruchard.

H

Le 15 mai 1909, le lieutenant Cadeau écope de deux jours d’arrêts simples ! C’est le colonel du régiment qui lui inflige lui-même cette punition en lui portant le motif suivant :

« Ayant adressé une demande de stage dans une autre arme à son commandant de compagnie, n’ayant pas cru devoir lui communiquer son avis, s’est procuré ce renseignement d’une façon indiscrète au bureau de colonel. »

L’impatience ne paye pas ! Cette punition légère vient rappeler que la voie hiérarchique militaire, c’est vraiment du sérieux ! Ce sera le seul et unique manquement à la discipline de toute la carrière de cet officier.

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Souhaitant affiner ses connaissances théoriques, il suit les cours de l’école des travaux de campagne du 24 avril au 13 mai 1911.

De retour à la caserne Bertrand pour quelques mois, il quitte à nouveau la ville de Châteauroux du 1er janvier au 31 juillet 1912, pour effectuer un stage de longue durée au 20e R.A.C.. Il se rend à Poitiers.

Le lieutenant Cadeau est nommé capitaine le 9 janvier 1914. Il faut se préparer à quitter Châteauroux. L’officier vient d’être muté au 149e R.I., une unité qui se trouve à Épinal. Il arrive dans son nouveau régiment le 22 janvier 1914.

Le régiment participe à des manœuvres au camp du Valdahon à la fin du mois de juillet 1914.

Mess_des_officiers_le_Valdahon

Le capitaine Cadeau profite d’un petit moment de répit pour rédiger la lettre suivante à son épouse.

Valdahon dimanche 26 juillet 1914.

«  Ma chère Renée,

Tu as sans doute été surprise de ne pas recevoir de lettre de moi, mais nous avons été tellement pris qu’il ne m’a pas été possible d’écrire hier. Nous sommes installés au Valdahon (Doubs) depuis hier et nous avons déjà fait un tir sous la pluie torrentielle. Il fait horriblement froid. J’ai heureusement deux manteaux, de plus, j’ai déniché dans une chambre un poêle que j’ai fait monter dans la mienne et Margas m’a ramassé un petit fagot de bois mort bien humide avec lequel je tente de faire un peu sécher mes effets. Enfin, il n’y a personne sous la tente, sans cela, cela me rappellerait complètement mon séjour de l’année dernière au Ruchard.  

J’ai reçu les deux lettres dans lesquelles tu me parlais de la santé de tes parents et de celle des enfants. Comment va ton père ? Il n’y a que son état souffrant qui pourrait empêcher un voyage de tes parents à Épinal et certes à n’importe quelle période de l’hiver, ils y seraient aussi bien qu’en ce moment. Je ne sais pas s’il fait une température analogue en Maine-et-Loire, mais je ne me rappelle pas avoir vu un temps pareil à la fin de juillet. Quant aux enfants j’espère qu’ils sont remis maintenant de leurs fatigues.

On doit voir à ma lettre que le réveil est à 4 h 00 et qu’il en est 16 actuellement. Je n’ai pas fait la sieste cependant et les mots, sous ma plume, arrivent peu aisément.

Mika est arrivée au Valdahon sans boîter. Elle va voir demain un vétérinaire. Hier, elle a vu un bibi de 2e classe vétérinaire qui lui a mis une compresse. Dans quinze jours, je pense qu’elle sera retapée. Pourvu qu’elle n’en attrape pas autant quand nous reviendrons à Épinal.

En ce moment, toutes les permissions sont supprimées en raison de la tension politique. Les peuples des Balkans sont vraiment bien ennuyeux de créer toujours des causes de guerre à l’Europe ! Ils devraient cependant en avoir assez et avoir besoin d’un peu de repos pour se remettre de la guerre Turco-Balkanique ! Je sais bien que l’Autriche veut profiter du bon moment, mais c’est bien désagréable pour ceux qui y sont mêlés malgré eux.

Je penserai demain aux enfants, aujourd’hui, il est trop tard, j’ai une revue à passer et il faut que j’y aille de suite. S’il ne pleut pas, je leur achèterai des vues de campagnes. Je leur enverrai demain.

Ma chère Renée, je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille.  

Ton mari qui t’aime bien,

Henri Cadeau »

Les menaces de guerre contre l’Allemagne se confirment. Les manœuvres qui se déroulent au camp du Valdahon ont été interrompues. Le capitaine Cadeau qui vient tout juste de rentrer à Épinal doit maintenant tenir sa 12e compagnie prête à partir.

Tôt dans la nuit du samedi 1er août 1914, les 1er et 3e bataillons du 149e R.I. abandonnent les bâtiments de la caserne Courcy pour se rendre à la gare d’Épinal. Cette fois-ci, ce sera pour aller vers la frontière et pour une durée indéterminée !

Les quais sont déjà en pleine activité alors que le jour n’est pas encore levé. Les hommes les plus chanceux peuvent faire leurs adieux à la famille. Ce n’est pas le cas pour le capitaine Cadeau. Sa femme et ses enfants sont partis pour l’Anjou avant son retour des manœuvres du Valdahon. C’est donc sans une parole affectueuse qu’il s’apprête à monter dans le train. Des voisins racontent qu’il s’est approché de trois enfants inconnus pour les embrasser de tout son cœur. Sa pensée devait certainement se diriger vers ceux qu’il aimait…

Il est 4 h 30, le train qui a embarqué la 12e compagnie quitte la gare spinalienne à 4 h 30. Il prend la direction de Bruyère où les hommes du capitaine Cadeau arrivent à 6 h 30.

Dès son arrivée à Bruyère, l’officier accomplit ses devoirs religieux. Il se prépare à la mort… Henri Cadeau écrit à sa femme : « La mobilisation vient d’être déclarée, prie bien pour moi… Depuis que nous sommes partis du Valdahon, j’ai un vague pressentiment qui m’étreint… Dans tous les cas, je ferai mon devoir… Je ne sais si je t’écrirai encore ! Adieu ! Pardon pour les ennuis que j’aurai pu te causer… Je n’écris pas à maman… C’est trop triste… Si tu apprends…, tu lui feras mes adieux. »

Quelques jours plus tard, il rédige un petit mot qui sera posté à Corcieux : « Je t’envoie un mot pour l’anniversaire de notre mariage… Rien de nouveau. Je me suis confessé. J’ai ma médaille du scapulaire. Si je tombe, j’espère que Dieu me prendra et que vous me rejoindrez plus tard. Je pense toujours beaucoup à toi, aux enfants, à nos parents. Priez bien pour nous. L’année dernière, à pareille époque, nous ne prévoyions guère l’éloignement qui nous sépare en ce moment ! »

La dernière lettre du capitaine Cadeau est datée du 20 août 1914. Quand celle-ci parvient à destination, cela fait déjà 10 jours qu’il a perdu la vie.

La famille va rester sans nouvelles pendant plusieurs semaines. Ce n’est qu’à la fin du mois de septembre 1914 que madame Cadeau reçoit une lettre rédigée de la main du capitaine Laure, le commandant du 3e bataillon du 149e R.I..

« Votre mari, après mon départ pour cause de blessure, a tenu sur la ligne jusqu’au dernier moment. Il a reçu une balle à l’aine à droite et s’est affaissé. Son sergent-major et un homme l’ont relevé et transporté d’une trentaine de mètres en arrière. Il avait toute sa connaissance. À ce moment, notre ligne a été bousculée, les Allemands se sont précipités à la charge. Le sergent-major est tombé à côté de Cadeau qui a donné l’ordre au soldat de l’abandonner pour éviter d’être fait prisonnier. Cet homme a obéi… »

Henri_Cadeau

Pendant des mois, toutes les recherches qui auraient pu permettre d’obtenir une certitude sur le sort du capitaine n’aboutissent qu’à des espoirs suivis de déception. La famille passe par de bien cruelles alternatives.

En janvier 1915, l’officier qui avait annoncé la blessure de son mari, écrit à madame Cadeau une nouvelle lettre dont voici les principales lignes :

« Madame,

… Malheureusement, je ne puis rien vous dire de plus sur les circonstances où notre ami Cadeau a eu l’héroïsme de renvoyer à sa compagnie l’homme qui l’accompagnait, pour rester seul avec son sergent-major, tous deux grièvement blessés sur le champ de bataille qui allait être occupé par l’ennemi quelques instants après.

Tout au moins, j’aurai le plaisir d’insister sur le mot héroïsme, en vous assurant que notre ami l’a justifié dans son intégralité, depuis le début de la campagne, se signalant par l’intelligence de la situation… Cela n’était pas qu’un mince mérite, à un moment où nous étions presque tous ignorants des méthodes de combat que devait nous imposer cette étrange guerre… Le 20 et le 21 août, la 12e compagnie a été placée en soutien d’artillerie au bois de Worfer. C’est la date où ont commencé nos épreuves, et je ne me rappelle pas sans émotion le courage avec lequel Cadeau a pris son rôle périlleux, retenant sa compagnie, sous un bombardement des plus violents ; réussissant à conserver ses positions dans le bois jusqu'à une heure très avancée de la matinée du 21, alors que tout le reste de la ligne avait déjà cédé. Il conduit ensuite, avec un merveilleux sang-froid, la retraite de sa compagnie dont les rangs ordonnés se grossissaient par l’appoint de nombre d’isolés, attirés par sa bonne tenue, tant et si bien que c’est lui qui a ramené à Saint-Quirin une bonne partie de la retraite du régiment.

Du 21 au 25, se sont encore affirmées, chez lui, les mêmes qualités de sang froid et d’énergie. Le 25 au matin, alors que nous nous portions sur Bazien, au moment où les premières compagnies du bataillon menaçaient de fléchir, c’est la 12e qui a mis baïonnette au canon, entrainée par le capitaine Cadeau, qui a permis à notre ligne d’attaque de recevoir les Allemands. Quelques instants après, votre mari, resté parmi les derniers de ceux qui résistaient, a reçu sa blessure. Vous savez le reste…

Veuillez, Madame, agréer les vœux que je forme pour que vous receviez enfin des nouvelles de votre mari…, et aussi pour que, si Dieu a décidé de sa vie, vous puissiez avoir le noble courage d’accepter un aussi cruel sacrifice pour la France, avec cette fierté de porter et de voir porter par vos enfants un nom magnifiquement héroïque…»

Cet officier n’est pas le seul à faire son éloge. Un soldat écrit : « Il fut beaucoup regretté, car c’était un brave et il savait commander.» Un autre raconte « Blessé le 25 août, au début de l’action, j’ai voulu, avant de quitter le champ de bataille, regarder où était mon capitaine. Je l’ai vu, sur la ligne, révolver au poing, au milieu de la mitraille, encourager les hommes comme d’habitude. Je n’ai pas pu lui dire adieu. Je l’aimais et je le respectais comme nul autre.»

Le matin du 25 août 1914, le capitaine Cadeau a conscience des forces supérieures contre lesquelles le 149e R.I. va devoir se heurter. Il dit à son lieutenant « Nous marchons au sacrifice certain, mais c’est le devoir ! »  Il donne son dernier ordre à ce même lieutenant : « Prenez l’arrière, je prends l’avant.» Paroles de chef dont les conséquences ont certainement été pesées par celui qui les prononçait.

En mai 1915, Renée Cadeau, l’épouse du capitaine, trouve la force de faire elle-même des recherches sur le terrain où est tombé son mari.

Elle retourne à Épinal pour tenter d’en apprendre le plus possible sur les circonstances de la disparition de son époux.

Moins d’un an après les évènements, cette femme réussit à obtenir un laissez-passer auprès des autorités militaires. Avec ce précieux document en main, elle peut maintenant se rendre sur les lieux où le capitaine Cadeau a trouvé la mort le 25 août 1914.

Le décès de cet officier n’a pas encore été officialisé. Renée Cadeau a encore de minces espoirs avant de commencer son périple, mais, très vite, il va lui falloir accepter l’évidence…

Elle fait tout son possible pour rencontrer le lieutenant Jeannin, un officier qui a été un des tout derniers à avoir vu son époux vivant.

À la suite de son voyage, elle rédige une longue et très émouvante lettre à l’attention de sa belle-mère.  Elle lui raconte toutes les rencontres faites sur le terrain et tous les lieux sur lesquels elle a pu se rendre.

Renee_Cadeau

Jeudi 13 mai 1915

Chère mère,

Je vous écris de Paris en ce jour de l’ascension. Mon voyage n’a apporté aucune preuve matérielle. Mais nous ne devons pas pour cela conserver un espoir qui, hélas, ne ferait que d’engourdir notre douleur. Bien souvent, vous avez pensé que le grand sacrifice nous avait été demandé, j’en ai la conviction absolue. Dieu a pris votre fils comme un holocauste et il nous demande de participer au sacrifice.

Voici tout ce que je sais…

En arrivant à  Épinal, Margas, l’ordonnance, me dit que le lieutenant Jeannin, lieutenant à la 12e compagnie lors du départ, avait demandé mon adresse et qu’il était actuellement en traitement à Bourbonne.

 J’écris à cet officier, en lui donnant mon adresse à Épinal et en lui demandant de me communiquer par retour de courrier ce qu’il pourrait savoir. La réponse demande quelques jours. Nous allons au dépôt où le capitaine me dit : « J’ai la conviction que votre mari est mort, mais la certitude me manque. ».

Nous nous rendons à Bazien, par une journée de pluie affreuse. Nous voyons les gens du pays, visiblement énervés par leurs souffrances. Le résultat de notre voyage est que nous emportons la preuve de la mort de Populus, que nous assistons à sa mise dans un cercueil, que pour nous, cette tombe semble marquer l’endroit de la blessure d’Henri, mais que là n’est point la tombe de votre cher enfant.

Nous partons donc à la nuit. Adrienne à la même impression que moi. Il est trop douloureux pour moi de me débattre là, dans l’incertitude, au milieu de gens énervés. Nous couchons à Rambervillers.

Nous reprenons un train du matin, en entendant le son du canon. Adrienne, tout en dissimulant de son mieux, a ses impressions qui m’apportent une lueur d’espoir.

Nous sommes rentrées à Épinal où nous reprenons le déménagement. À quatorze heures arrive une lettre de Jeannin, lettre que je vous adresserai dans un prochain courrier.

« À 8 h 30, le capitaine donne à son lieutenant son dernier ordre, il faut se replier. La 12e compagnie tient encore environ 3/4 heure. Le lieutenant Drouët meurt dans les bras de Souchard et dans ceux de Jeannin. Un soldat vient dire à celui-ci que le capitaine Cadeau est blessé. Populus et trois soldats le rapportent. Il perd beaucoup de sang. J’ai voulu aller chercher le capitaine avec quelques hommes. J’ai poussé de l’avant jusqu’à ce que nous nous trouvions face à face avec les Allemands, force fut de nous retirer, il était 9 h 30 environ.

À 14 h 00, Jeannin apprend que Populus a été blessé en portant le capitaine et qu’Henri a dit à l’homme de se replier. »

Jeannin ajoute :

« Depuis que je suis rentré à l’hôpital il y a quinze jours, j’ai pu obtenir le renseignement suivant : Sage, soldat au 149e R.I. aujourd’hui sergent au même régiment a trouvé monsieur Cadeau mort (combien ce mot me coûte à écrire) ;  aidés de Jean Michel, ils l’ont transporté aussi loin que possible et l’ont déposé à côté du lieutenant Drouët dont je vous ai parlé précédemment ».

Après ces nouvelles indications, j’ai voulu repartir à Bazien. Avant, j’ai fait venir monsieur l’abbé Ecker, vicaire de monsieur le curé Lœuillet. Celui-ci est arrivé immédiatement. Il ne savait rien sur la tombe du lieutenant Drouët, ni sur son emplacement présent. Cet abbé me dit : « j’ai une motocyclette, je vais passer mon service à un camarade. Dans trois heures, je serai ici ».

Il est donc revenu dimanche soir à 8 h 30. Le lieutenant Drouët est inhumé à Nossoncourt. Une équipe a retrouvé son corps et la famille l’a fait mettre dans le cimetière. Il me détermine exactement l’endroit de la première sépulture du lieutenant Drouët.

Il  me dit : « Autour, il y a des tombes inconnues. Si vous voulez retourner, il faudra y passer de deux à trois jours et faire ouvrir dix tombes au moins ;monsieur le maire le fera sans vous, si vous le désirez »

Notre permis était expiré. Adrienne me dit qu’elle veut bien y retourner seule, mais je m’y oppose. J’hésite, j’hésite ; enfin voyant la possibilité de faire l’identification sans moi, nous partons mardi matin, mais je dis à Adrienne : « Il me faut absolument voir Jeannin à Bourbonne. »

Nous partons d’Épinal à 8 h 50 pour arriver à Bourbonne à 16 h 00. La providence permet que Jeannin, non prévenu de notre passage, soit sur le quai. Je parle une heure avec lui.

Gare_de_Bourbonne_les_Bains

Il me précise exactement sur la carte la place de la sépulture de Drouët. Elle correspond à l’endroit indiqué par l’abbé Ecker. Il résulte de là qu’Henri a été porté un kilomètre au moins par les soldats, mort d’après eux. Mais comment n’ont-ils rien pris… ou ont-ils tout pris ? Henri avait 3000 francs sur lui. Deux mille à la compagnie, 1000 au moins, si ce n’est plus, à lui.

Les soldats ont mis le corps près de celui de Drouët. L’équipe a identifié l’un, pas l’autre qui devait avoir sur lui bien des preuves. Mais peut-être que ces équipes n’ont même pas ouvert le sol que recouvrait un pauvre corps.

Sage a dit : « Il y avait tellement de sang sur les pantalons que je n’ai pas pu me rendre compte de l’endroit de la blessure, l’artère à dû être coupée. Henri a dû mourir rapidement et tranquillement.

Il a bien dû se sentir touché lorsqu’il a dit qu’il fallait le laisser.

Mais espérons qu’il s’est endormi avant la mort. Dieu ne lui aura pas refusé une grâce suprême.

Pardonnez-moi de vous parler avec une telle brutalité. J’ai été moi-même si malmenée. J’ai dû si souvent m’entendre dire « Votre mari est mort » que je finis par avoir une certaine rudesse dans les sentiments.

J’ai fait parler un peu Jeannin sur les impressions d’Henri pendant sa campagne. Il m’a dit qu’Henri avait bien dit à Bruyère qu’avec Souchard et un autre,certainement, ils ne survivraient pas à la campagne. Tous les trois sont morts. Après, quand la campagne a été sérieusement commencée, Henri n’a plus pensé qu’à son devoir. Le 25 août au matin, il a dit à Jeannin : « Aujourd’hui, c’est mon tour. Il n’y a eu que moi d’indemne à la compagnie. Je ne puis y échapper. » Il a ajouté : « Nous allons boire notre dernière bouteille de champagne. » Au ton de Jeannin, j’ai senti que celui d’Henri n’était pas triste.

Le 149e était, le 24,  arrivé vers minuit à Ménil. Jeannin et Henri se sont endormis, l’un près de l’autre, sur la paille. Jeannin a vu, au cou de son capitaine, une médaille en or. Ce qui certainement était sa plaque d’identité que j’avais vue autrefois, mais qui était en cuivre.

À 5 h 00, les deux officiers se réveillent en se disant : «  Bonne journée, nous allons toucher du tabac, recevoir des lettres. »

Dix minutes après, l’ordre d’attaquer arrive.  Henri et Laure en comprennent tout le danger. Mais il faut marcher.

Parfois Jeannin dit à Henri de se coucher. Lui qui est très bon tireur au révolver lui dit « Je ne crains rien »

Margas m’a dit l’avoir vu couché, mais dit que les balles sifflaient un peu moins. Il était à genoux, son révolver d’une main, ses lorgnettes dans l’autre. Le combat fut des plus horribles et ne dura pas une heure. Nos fantassins avaient des canons allemands de gros calibres devant eux. Ces pièces qui étaient sur une crête balayaient tout. Nous, nous n’avions pas d’artillerie. Celle-ci n’est arrivée que vers 16 h 00.

Le combat fut donc une de ces déplorables journées où tomba le meilleur sang de France, sans raison, sinon de servir de sacrifice à Dieu. Cinq officiers du 149e furent tués ce jour-là. Cinq régiments furent anéantis et dans chaque régiment, beaucoup d’officiers tombèrent. Deux seulement ne sont pas encore identifiés. Un du 139 et Henri.  Le capitaine mort sur la route n’est pas Henri, qui n’est jamais allé jusqu’à ce point. Aurais-je souffert, mon Dieu, par ce renseignement.

Henri a dû être déposé au milieu des prairies, non en lisière de chemin. J’ai bien vu à peu près l’endroit, mais je ne cherchais pas là.

Renee_et_Henri_Cadeau

Dans la nuit qui a suivi mon voyage, j’ai rêvé à Henri. Je lui montrai la carte d’état-major, en lui disant avec orgueil : « Vois comme je connais bien le champ de bataille. »

J’hésite à faire partir cette lettre. Pourtant, vous devez l’attendre…

Je sais que votre force morale résistera, mais votre force physique…Dieu ne permettra peut-être pas que vous en deveniez malade.

Moi, je résiste, mais tous les membres, toutes les articulations sont douloureuses.

Je pars dès demain vendredi à Châteauneuf pour retrouver ma petite Louise qui avait tant confiance dans la vie de son papa.

Avec imprudence, je vous ai demandé de venir, à ce moment-là, malgré ma douleur, j’avais encore une lueur d’espoir. Sans doute qu’un voyage serait trop douloureux pour vous, restez avec mon beau-père. Envoyez-moi un long questionnaire sur ce que vous désirez savoir. J’y répondrai en conscience. Je puis vous dire que je suis allée aussi loin et aussi péniblement que possible rechercher votre fils. Et ces régions sont d’un réel danger.

Nous devons à Adrienne une bien réelle reconnaissance, et là, à Paris, c’est dans sa famille que je trouve encore le plus d’apaisement à ma douleur. Il y a 11 ans, j’étais à Paris aussi. Henri m’avait offert un bouquet. Je me souviens fort bien que dans le grand nœud blanc, il y avait une grande tache de sang, résultant sans doute d’une piqûre de l’ouvrière. Cette tâche m’avait cependant frappée. Dites à Marie Louise et à Élisabeth que je ne leur écrirai pas d’ici quelque temps. Je vais suivre tous les exercices de la retraite de mes petits enfants qui commencent dimanche.

Ma tante Dubois me demande d’aller à une messe pour mon cousin, dont l’avis de décès m’est parvenu il y a quelques jours déjà.

Mon mobilier est prêt. Je vais essayer de louer ma maison à Angers et de l’y mettre. Combien de fois j’avais pensé qu’il devait être horrible de toucher aux objets d’un pauvre disparu. J’ai connu aussi cette souffrance, toutes les lettres adressées à Henri depuis notre arrivée à Épinal venaient toutes d’officiers actuellement morts. Ceux-ci qui sont partis jouissent de la gloire éternelle. Notre souffrance à nous est plus vive. Elle sera plus longue que la leur. Dites-moi que vous résistez à votre souffrance. Surtout que mon beau-père pense à son petit fils, cet enfant qui fut, je crois, la joie suprême de son fils. Qu’il se dise aussi qu’Henri fut heureux. Je n’ai pas eu, en 10 ans de mariage, une pensée que je ne lui ai dite. Je n’ai écrit aucune ligne qu’il n’ait lue ou pu lire. Mon ménage fut des plus réussis. Voilà ceux qui nous ont désunis.

Dieu me donnera la grâce pour nous faire vivre, sans cela je ne pourrai rien faire. Je vous embrasse avec ma douleur et ma tendresse.

 Renée

Le corps de l’officier ne sera retrouvé qu’au mois de mars 1916, à la place même où les soldats l’avaient déposé.

L’abbé Collé, curé de la paroisse de Ménil-sur-Belvitte, rédige un courrier à la famille. Il leur fait savoir que la dépouille du capitaine était dans un parfait état de conservation, mais que son alliance et sa médaille du scapulaire avaient disparu.

Le numéro de régiment, les galons de capitaine et des lettres encore lisibles ont permis de l’identifier à coup sûr.

Le capitaine Cadeau est enseveli dans un cimetière qui va porter son nom.

Cimetiere_militaire_capitaine_Cadeau

Le 20 janvier 1915, Henri cadeau obtient la citation à l’ordre de l’armée suivante :

« Est tombé très grièvement blessé, le 25 août, en entraînant sa compagnie à l’assaut et en la maintenant sous le feu d’une ligne de tirailleurs et de mitrailleuses ennemies, très supérieurs numériquement. Transporté de quelques mètres en arrière par son sergent-major et un autre homme, a eu son sergent-major grièvement blessé à ses côtés, a exigé que l’homme valide se repliât en même temps que la ligne de tirailleurs contrainte à un recul momentané et est ainsi resté, de son plein gré, avec une blessure presque certainement mortelle, sur un terrain cédé à l’ennemi. »

Diplome_hommage_de_la_nation_capitaine_Cadeau

Le corps du capitaine Cadeau a été restitué à la famille en 1924. Il repose actuellement dans le cimetière communal de la petite ville de Chateauneuf-sur-Sarthe.

Sepulture_capitaine_Cadeau

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Sources :

L’intégralité des documents et des photographies qui illustrent la notice biographique du capitaine Cadeau  provient de la collection personnelle de sa petite fille.

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Livre d’or « Pour la patrie, Institution Saint-Joseph Montluçon, « Nos morts de la Grande Guerre » notices biographiques. Saint-Amand. Imprimerie Clerc Daniel. 1921.

Le dessin a été réalisé par B. Bordes.

La photographie de la sépulture du capitaine Henri Cadeau a été réalisée par A. Carobbi.

La photographie de groupe représentant les officiers du 90e R.I. est extraite de l’album du régiment de l’année 1904. Elle provient de la collection de J. Charreau.

Un grand merci à M. Bordes, à B. Dattin, à B. Bordes, à A. Carrobi, à J. Charreau, à É Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

2 octobre 2015

25 août 1914.

149e_groupe

Le 149e R.I. à dû abandonner une position fortement retranchée du côté de Neuf-Maisons dans l’après-midi du 24 août, en raison de l’avancée allemande.

Le 1er bataillon du 149e R.I. a pris position au sud-ouest de Thiaville.

Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I. ont effectué un mouvement de retraite jusqu’à Ménil-sur-Belvitte.

Pour mieux comprendre les évènements qui vont se dérouler pour le 149e R.I. durant cette journée du 25, il va falloir les séparer en deux parties distinctes. Une première partie sera consacrée au 1er bataillon, la seconde aux 2e et 3e bataillons du régiment.

Du côté du 1er bataillon du 149e R.I.

Ce bataillon constitue avec le 3e bataillon du 109e R.I., le 1er bataillon du 158e R.I. et le 61e B.C.P., un groupement qui se trouve directement sous l’autorité du général Pillot, l’officier responsable de la 85e brigade.

Toutes ces troupes occupent, depuis la veille au soir, une position autour et dans la commune de Fagnoux.

Fagnoux

Les compagnies du capitaine Lescure tiennent les extrémités des mamelons qui limitent la vallée du ruisseau des Grands Faings. Quelques-unes des sections se sont installées dans les premières maisons du petit village.

Le gros du 3e bataillon du 109e R.I. est positionné sur les pentes orientales du mamelon au sud de la Chapelle. Certaines de ses compagnies sont tenues en réserve et en soutien d’artillerie sur les pentes sud de la crête cotée 323.

Le 61e B.C.P. occupe un secteur autour de la ferme Rot-à-Mocelle et le 1er bataillon du 158e R.I. est en place à Fagnoux.

Carte_1_journe_du_25_aout_1914

Legende_carte_1_journee_du_25_aout_1914

Ce groupement est attaqué par l’ennemi à 4 h 30.

Au petit jour, le bataillon du 149e R.I. abandonne ses positions pour se retirer vers la cote 323.

Les compagnies du 158e R.I. quittent Fagnoux après avoir subi un tir de batterie ennemi.

Mais il n’est pas question de se replier davantage ! Les hommes du capitaine Lescure se préparent à lancer une attaque depuis leur nouvelle position. Celle-ci se déclenche à la droite du bataillon du 109e R.I..

Des fantassins allemands viennent de pénétrer dans le petit village de Fagnoux. Les échanges de tirs sont très virulents. L’attaque française est malmenée et le 61e B.C.P. ne peut plus intervenir pour leur venir en aide. Il a quitté sa position pour  aller s’installer au nord de Ménil-sur-Belvitte. Heureusement, des éléments du 3e B.C.P. arrivent à la rescousse.

Des compagnies du 109e R.I. se sont mélangées avec celles du 1er bataillon du 149e R.I. pour grossir l’attaque qui vient d’être lancée. Hélas pour les hommes, ceux-ci vont être violemment ramenés vers l’arrière. En effet, leur flanc gauche vient d’être pris sous un violent feu d’infanterie allemande qui s’est déclenché depuis la lisière des bois et il est difficile de se protéger.

Des pièces de 75 qui se trouvent à proximité ouvrent le feu sur les Allemands. Ce soutien inattendu donne aux fantassins français la possibilité de reprendre leur avancée. Mais rien ne va comme il faut ! Les Allemands se sont infiltrés en masse à travers le bois de Saint-Pierre et la fusillade devient de plus en plus nourrie de ce côté-là. Malgré l’aide apportées par 2 compagnies du 3e B.C.P, la situation devient critique pour les hommes du capitaine Lescure et pour le 3e bataillon du 109e R.I..

Les dernières compagnies de réserve du 3e B.C.P. sont utilisées, mais il est impossible d’endiguer plus longtemps l’attaque allemande, il faut penser à se replier…

La position de Fagnoux à pu contenir l’assaut ennemi jusque vers 9 h 00. 

Toutes les unités engagées dans ce secteur effectuent maintenant un mouvement de retraite.

Les hommes du 149e R.I. passent à travers bois pour venir se rallier à l’est de Sainte-Barbe.

Carte_2_journee_du_25_aout_1914

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Le 3e bataillon du 109e R.I. et le 1er bataillon du 149e R.I. se rassemblent autour de la cote 376 vers 14 h 00.

Un barrage des routes qui mènent à Thiaville doit être organisé. Pour répondre à cette demande, les compagnies du capitaine Lescure doivent rester sur place à la cote 376 tandis que celles du 3e bataillon  du 109e R.I. iront s’installer à la cote 423.

Carte_3_journee_du_25_aout_1914

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Du côté des 2e et 3e bataillons

Les réservistes arrivés la veille sont répartis dans les compagnies dès 6 h 00.

Une heure plus tard, le général de la 43e D.I. demande au colonel Menvielle de quitter Ménil-sur-Belvitte. Les 2e et 3e bataillons, qui doivent se diriger sur Bazien, abandonnent aussitôt leurs cantonnements.

Le 2e bataillon se rassemble dans les vergers à l’est de Bazien face au nord en se couvrant vers la cote 374. Le 3e bataillon occupe le petit bois qui se trouve à 500 m à l’est de Bazien. Il se couvre au nord du chemin Bazien-cote 371 et à l’est vers la cote 366.

Carte_4_journee_du_25_aout_1914

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Les fractions chargées de couvrir le rassemblement arrivent à la crête à 7 h 30. Elles sont accueillies par une vive fusillade partant de la lisière sud du bois de Glonville.

Le colonel est aussitôt appelé à la cote 371 par le général qui commande la 43e division. Il laisse le commandement de ses 2 bataillons au capitaine François qui est le plus ancien des deux commandants de bataillon.

Le colonel du 149e R.I. reçoit ses ordres du général Lanquetot qui lui demande de prendre le commandement d’un groupement composé de ses 2 bataillons et de 2 bataillons du 158e R.I. qui viennent d’être rappelés à la cote 371.

Ces quatre bataillons ont pour mission de tenir tête à des forces ennemies qui viennent d’être signalées du côté d’Azerailles et de Baccarat. Ces troupes ennemies marchent en direction de Bazien et de la cote 371.

L’engagement se poursuit à la lisière du bois de Glonville et sur la crête de la cote 366 à 8 h 00.

Un bataillon du 139e R.I., en provenance du sud-ouest, vient se mêler en travers aux 2e et 3e bataillons du 149e R.I.. Celui-ci se trouve ainsi engagé avec eux.

Un bataillon du 158e R.I. arrive à la cote 371. Le colonel lui donne pour mission de venir défendre les lisières nord du bois de la Pêche. Ce bataillon doit se relier à gauche avec le 149e R.I. vers la cote 366.

Le P.C. du colonel Menvielle est installé à la lisière sud du bois de la Pêche.

La cote 371 est attaquée par des forces ennemies arrivant par la route de Baccarat à 8 h 30.

Le bataillon du 158e R.I. qui vient à peine d’arriver dans ce secteur leur fait face. Pour l’instant, il n’y a pas de nouvelles du 2e bataillon du 158e R.I. !

Une demi-heure plus tard, le colonel Menvielle rend compte au général de la 43e D.I. que l’attaque sur la cote 371 est très énergique. Il lui fait également savoir que le bataillon du 158e R.I. ne pourra pas résister bien longtemps.

Il y a lieu d’envoyer des renforts…

Le bataillon du 139e R.I., qui avait dépassé les éléments avancés du 149e R.I., au nord de la route de Bazien, cote 371, se replie en désordre à 9 h 15, entraînant derrière lui les 2e et 3e bataillons du colonel Menvielle. Ceux-ci sont vite ralliés par leurs chefs. S’arrêtant à Nossoncourt et sur les pentes sud de la cote 376, les bataillons continuent le combat jusque vers 10 h 00 avant de se replier au sud de Ménil-sur-Belvitte.

Le responsable du 149e R.I. est toujours à son poste de commandement à 10 h 30. Le bataillon du 158e R.I. vient d’évacuer en partie le bois de la Pêche pour se replier vers Sainte-Barbe.

Le colonel Menvielle réunit à l’angle de la route au sud du bois de la Pêche, une poignée de soldats énergiques de tous les régiments. Avec l’appui d’une section de mitrailleuses du 86e R.I., ces hommes empêchent les Allemands de déboucher entre la cote 366 et le bois de la Pêche.

Une contre-attaque générale exécutée par la réserve du C.A., avec des éléments des 86e R.I. et 38e R.I., marchent sur Baccarat. Le colonel Menvielle se joint à cette contre-attaque. Mais celle-ci ne dépassera pas les pentes sud et est de la cote 366.

Cette contre-attaque reflue à travers le bois de la Pêche en direction de Sainte-Barbe.

Le colonel réunit à nouveau quelques hommes résolus à la pointe sud du bois de la Pêche. Avec ce groupe, il recommence un tir ajusté en direction du glacis qui descend de la cote 366. Il a avec lui une section du 149e R.I. qui se trouve sous les ordres de l’adjudant Chauffenne. Le caporal clairon Lambert et le capitaine Schalck, adjoint au colonel, sont aussi parmi eux.

Ces soldats parviennent à stopper la progression allemande, mais les hommes ont brûlé toutes leurs cartouches vers 11 h 30 ! Il est impossible de rester sur place. Ce petit groupe est dans l’obligation de se replier en direction de Ménil-sur-Belvitte. Le capitaine Schalck est grièvement blessé au cours de cette retraite.

Une fois arrivé à Ménil-sur-Belvitte, le colonel Menvielle s’informe de la situation des 2e et 3e bataillons.

Il rejoint les éléments alliés de ces bataillons au sud du village pour les conduire à Brû.

Carte_5_journee_du_25_aout_1914

Legende_carte_5_journee_du_25_aout_1914

La vigilance doit rester de rigueur. L’ennemi n’est pas loin… Mais les hommes espèrent avoir enfin quelques heures de répit après cette dure journée de combat.

Bien que divisé en deux fractions, le régiment combat une grande partie de la journée pour faire face à la poussée allemande, alternant posture défensive, posture offensive et repli. Le soir, le 149e R.I. est pratiquement reconstitué, les deux fractions n’étant distantes que d’une petite dizaine de kilomètres. Le régiment va malgré tout continuer d’évoluer de manière fractionnée le lendemain.

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /.

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

« Opérations du 21e Corps d’Armée » général Legrand-Girarde, aux éditions Plon Nourrit Cie.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

La photographie de groupe de soldats du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.  

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