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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 octobre 2015

Joseph Brayet (1879-1914).

Joseph_Brayet

Originaire de la région de Saint-Étienne, Joseph Brayet voit le jour le 7 janvier 1879. La sage femme qui a aidé Marie Brayet à mettre au monde son enfant se rend à la mairie de Rive-de-Gier pour signer l’acte de naissance de ce nouveau-né. Joseph est un enfant naturel. Sa mère, devenue veuve à la fin du mois de septembre 1877, a eu quatre autres enfants qui portent le nom de leur père, Pierre Ballet.

Une fois sa scolarité terminée, Joseph, qui est encore un tout jeune enfant, est obligé de quitter le giron maternel pour venir s’installer à Saint-Chamond en 1890. Il y a fort à parier que sa mère ait eu bien des difficultés à élever seule tous ses enfants.

Joseph Brayet sait maintenant lire, écrire et compter. Avec ce modeste bagage, il trouve refuge dans une association dite de la Grand’Grange qui dépend du patronage Saint-Joseph où il va rester plusieurs années.

En 1896, le jeune Joseph qui est alors âgé de 17 ans décide de se rendre dans la ville de Lyon pour tenter de dénicher un emploi qui lui permettra de gagner sa vie. Durant les trois années qui vont suivre, il va travailler dans la presse comme typographe.

L’heure de faire le service militaire approche. Le jeune Brayet qui est inscrit sous le numéro 701 sur la liste des hommes 3e arrondissement lyonnais  doit effectuer son service à la fin de l’année 1900.

Le conseil de révision ne détecte rien de particulier qui pourrait l’empêcher de devenir soldat. Le futur appelé est donc déclaré « bon pour le service ».

Avant de rentrer à la caserne, Joseph préfère signer un engagement avec l’armée pour répondre à ses « obligations républicaines ». Il doit maintenant quitter la ville de Lyon pour rejoindre la cité spinalienne.

Le 16 novembre 1900, il est incorporé comme simple soldat au 149e R.I. sous le numéro matricule 3554. Nommé caporal le 6 octobre 1901, il obtient le grade de sergent le 25 septembre 1902.

C’est une période de 12 années de vie de caserne, toujours au 149e R.I., qui commence pour le sergent qui deviendra l’adjudant Brayet.

Le 7 juillet 1903, Joseph Brayet appose sa signature sur un nouveau contrat d’une durée d’un an au cours duquel, il exercera les fonctions de sergent fourrier à partir du 1er novembre 1903.

Rengagé pour une durée de 2 ans à compter du le 23 décembre 1903 ce nouveau contrat prend effet le 1er décembre 1904. Il retrouve ses fonctions de sergent dans une des compagnies du régiment le 6 juillet 1904, avant d’être, à nouveau sollicité par celles de sergent fourrier à compter du 21 juin 1906.

Le 16 août 1906,  il en « reprend » pour trois ans. Le 11 mai 1907, Joseph Brayet coud ses galons de sergent-major sur son uniforme.

Le 22 juin 1907, Joseph épouse Étiennette Jeanne Sapin une femme âgée de 27 ans native de Saint-Chamond. De cette union naîtront 2 enfants, Paul et Antoine.

Mariage_Joseph_Brayet

Joseph aura encore l’occasion de signer deux autres contrats d’une durée de trois ans ;  le premier, le 20 septembre 1909, le second le 24 août 1912.

Jospeh_Brayet_groupe_de_camarades

                           Avec ses camarades sous-officiers (sergents, sergent-fourrier, adjudant et sergent-major)

Ce sous-officier poursuit sa carrière de soldat au rythme des arrivées des nouvelles recrues qui rejoignent chaque fin d’année, la caserne Courcy. Le sergent-major Brayet est nommé adjudant pour le Nouvel An de l’année 1913.

Les années de paix arrivent à échéance…  Premier août 1914, le conflit contre l’Allemagne est sur le point d’éclater. Tous comme les hommes de son régiment, L’adjudant Brayet doit se tenir prêt à partir. En effet, le 149e R.I., qui fait partie des troupes de couverture, reçoit l’ordre de se diriger vers la frontière avant même la déclaration de guerre officielle.

À cette période, Joseph Brayet commande deux sections de la 1ère compagnie du 149e R.I. sous l’autorité du capitaine Lescure.

Le 9 août 1914, cette compagnie est engagée entièrement,  près de Wisembach, c’est le baptême du feu du régiment. Les hommes du capitaine Lescure sont à nouveau impliqués dans  les combats qui sont déroulés au nord d’Abreschviller, le 21 août 1914.

Chanceux, l’adjudant Brayet sort indemne de ces deux épreuves. Hélas, il n’en sera pas de même pour la suivante !

Son nom est inscrit sur la liste des blessés du J.M.O. du 149e R.I. aux dates des 25 et 26 août 1914.

Sans aucune information officielle, la famille va longtemps croire que Joseph est interné en Allemagne dans un des très nombreux camps de prisonniers. Pour essayer d’en savoir plus, son épouse entreprend une recherche auprès de la Croix Rouge.

Fiche_C

Durant plus de cinq ans, cette famille va vivre avec cet espoir !

Mais les dernières espérances vont être brisées en mars 1920. Le corps de l’adjudant Brayet est découvert et identifié sur le territoire de la Chapelle-Thiaville qui se trouve dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Le 7 mars 1920, il est inhumé dans le cimetière militaire de Baccarat.

Ce n’est que le 9 juin 1921 que la mort de ce sous-officier est véritablement officialisée, à la suite d’un jugement rendu par le tribunal de Lyon.

Joseph Brayet repose actuellement dans le cimetière national français de Badonviller qui est situé dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Sa sépulture porte le numéro 907.

Son nom est gravé sur deux monuments aux morts, celui de la ville de Saint-Chamond et celui de Lyon au parc de la Tête d’Or.

Étiennette Sapin est restée veuve, dans le souvenir de son époux, jusqu’à son décès en 1966. Chaque année, elle allait passer 2 semaines à Badonviller, jusqu’à un âge avancé.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Sources :

Bulletin trimestriel n° 39 du patronage Saint-Joseph de Saint-Chamond « Écho de la Grand’Grange Saint-Chamond ».

Les photographies de l’adjudant Brayet  proviennent toutes de la collection personnelle de son petit-fils G. Brayet.

Le site des archives départementales du Rhône ainsi que ceux de « Mémoire des hommes » et de « Généanet » et du Comité International de la Croix Rouge ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

La première photographie de la sépulture de Joseph Brayet  a été réalisée par B. Pierre. La seconde a été faite par G. Brayet, en 2014, à l’occasion du centenaire.

Un grand merci à M. Bordes, à G. Brayet, à A. Carrobi, à B. Pierre, à B. Sapin, au Comité International de la Croix Rouge et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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