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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 août 2013

Henri Baverey (1892-1916).

                  Henri_Baverey

Henri Baverey est un Reimois né le 16 juillet 1892. Son père se nomme Jean Louis et sa mère Blanche Mathilde Guillemin. Henri est resté célibataire. 

Au début de l’année 1913, Henri est domicilié au 126 rue Cardinet dans le 17e arrondissement parisien. Il exerce la profession d’employé de commerce. 

Le jeune parisien d’adoption de la classe 1912 se retrouve incorporé au 149e R.I à compter du 8 octobre 1913. Il arrive à la caserne Courcy dès le lendemain pour endosser son uniforme de soldat.

Henri Baverey peut coudre ses galons de caporal le 11 avril 1914, puis ceux de sergent le 18 aout 1914 et enfin, ceux de sergent-fourrier le 6 juin 1915. 

Malgré son jeune âge et son manque d’expérience le sergent fourrier Baverey est proposé pour le grade de sous-lieutenant. Il est promu dans cette nouvelle fonction à titre temporaire pour la durée de la guerre. Nous sommes le 30 juin 1915.

Ce sous-lieutenant de 23 ans, devenu responsable d’une section de la 4e compagnie est légèrement blessé le 27 septembre 1915 du côté du bois en Hache. Un éclat d'obus lui occasionne une lésion oculaire qui ne le fait pas évacuer vers l'arrière.

N’ayant aucune expérience du commandement, il doit suivre les cours donnés par le centre d’instruction du 21e C.A. du 2 au 23 janvier 1916.   

Il ne profite pas vraiment de ses nouvelles connaissances acquises en formation. En effet, celui-ci est tué par un éclat d’obus le 8 mars 1916 dans le bois des Hospices qui se trouve près de Verdun, à son poste de commandement. 

Citation à l’ordre de la 2e Armée n° 83  en date du 3 avril 1916 :

« Officier d’une grande bravoure, ayant toujours donné un bel exemple à ses hommes par son entrain au feu. Tué le 8 mars 1916 au cours d’un violent bombardement. » 

Henri Baverey repose actuellement dans le cimetière national français de Bevaux à Verdun. Sa sépulture porte le n° 2452. 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La photo de la sépulture du sous-lieutenant Baverey a été réalisée par A. Cesarini. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Cesarini, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

20 août 2013

8 mars 1916.

                  Batterie_de_l_H_pital_1

Le feu d’artillerie, qui s’est atténué dans la nuit, recommence au matin. Il bouleverse les organisations des premières lignes et cherche à écraser, sous les obus des plus gros calibre les ouvrages de Souville, de Vaux, de Tavannes et de Saint-Michel. En outre, de très nombreux minenwerfers, qui sont positionnés dans le ravin allant du fort de Douaumont à l’étang de Vaux, procèdent à un tir méthodique de destruction sur les tranchées, sur les éléments du 17e R.I., et ceux de la 26e brigade et de la 120e D.I..

L’attaque d’infanterie allemande se déclenche à 11 h 00. Elle est précédée par des équipes qui jettent des liquides enflammés avec des appareils spéciaux. Le 109e R.I. qui a été abordé le plus violemment, perd sa première ligne dans le bois de la Caillette. Malgré ses contre-attaques, il ne peut reconquérir le terrain perdu. Le commandant d’Hauville du 109e R.I. trouve la mort au cours de l’une d’entre elles. 

Les 17e et 21e R.I. se maintiennent à la gauche et à la droite du 109e R.I.. Les mitrailleuses du 21e R.I. infligent de lourdes pertes aux Allemands qui essaient de gravir les pentes nord-ouest du fort de Vaux. Dans l’ensemble, la position de la division est conservée, avec, en son centre, un fléchissement d’une centaine de mètres. 

La 13e D.I. est encadrée à sa droite par la 120e D.I., avec qui elle forme le groupement Maistre et à sa gauche par la 42e D.I. qui, elle, appartient au groupement Guillaumat.

La 85e brigade du général Guillemot cantonne toujours dans les bois sud de Souville. Celle-ci forme la réserve de la 13e D.I.. Les ordres prévoient que cette brigade doit relever la 26e brigade dans la nuit du  8 au 9, de façon à former un secteur spécifique avec la 43e D.I.. Ce nouveau secteur devrait être accolé à celui de la 13e D.I.. De cette manière, chacune des divisions peut avoir une brigade en ligne et une brigade en réserve.

Vu la situation d’urgence, dans laquelle la 13e D.I. vient d’être engagée, cette fin de plan de relève du 21e C.A. ne peut pas être appliquée.

Durant cette journée, les troupes combattantes de la 13e D.I. ont été très éprouvées. Le général Martin de Bouillon obtient du général Maistre le libre emploi de la 85e brigade. Il utilise d’abord le 149e R.I., le régiment qui est le plus avancé de la brigade. Les 1er et 2e bataillons du 149e R.I., qui sont respectivement sous les ordres des commandants Magagnosc et Schalck, sont mis à la disposition du colonel Schmidt. Ils pourront servir à étayer le 109e R.I. qui  se prépare à rétablir son front initial. Le 3e bataillon du 149e R.I. est donné au général Menvielle, pour, si besoin est, soutenir le 17e R.I. ou les chasseurs si besoin est. Les 3e et 10e B.C.P. quant à eux, sont conservés en réserve de division, leur tête échelonnée vers la gauche de la 120e D.I..

 Entrée en action du 149e R.I.

                           Carte_journees_des_7__8_et_9_mars_1916

                                       Legende_carte_journee_du_8_mars_1916_a

En début de soirée, le commandant de Witchowski reçoit l’ordre de se diriger avec son 3e bataillon sur le village de Fleury-devant-Douaumont. Il doit se mettre sous l’autorité du général commandant la 25e Brigade et constituer la réserve de cette dernière. Avant de rejoindre leurs nouvelles positions, ses compagnies s’arrêtent au fort de Souville. Les hommes se chargent des matériels qui sont destinés au réapprovisionnement de la brigade du général Menvielle. Ce bataillon arrive vers 22 h 15 dans le secteur du village de Fleury-devant-Douaumont, avec beaucoup de retard. Retard, qui a fortement inquiété le général Menvielle puisque celui-ci a envoyé une note demandant le renfort express d’une autre compagnie du 149e R.I.. En effet, il ne disposait plus de réserve en cas d’attaque allemande.

Les 1ère et 4e compagnies du bataillon du commandant Magagnosc prennent la direction des premières lignes. Elles font également un bref passage par le fort de Souville. Celles-ci sont tenues  d’assurer les corvées concernant la 26e brigade. Les deux autres compagnies du bataillon restent dans le secteur sud de la batterie de l’hôpital. 

 Vers 22 h 00, une corvée d’une de ces compagnies apporte, au .P.C. du 3e bataillon du 21e R.I., un approvisionnement de grenades disposées en vrac dans des sacs de terre. Un des sacs qui vient d’être déposé un peu trop brusquement sur le sol fait explosion. Une partie des autres sacs sautent également. Il y a une trentaine de blessés, qui sont en majorité des hommes du 409e et du 149e R.I.. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. est toujours dans le secteur sud du fort de Souville. Le commandant Schalck et son bataillon quittent leurs positions pour rejoindre leur nouveau secteur dans la nuit.

Les 3e et 10e B.C.P.  viennent occuper les anciens emplacements du 149e R.I.. 

Sources :

J.M.O. de la 120e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 419/2.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes.   Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 21e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 593/2.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Google Earth. 

La légende de la carte postale est fausse. C’est bien la batterie de l’hôpital qui est représentée sur ce cliché.

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les différents emplacements approximatifs de la première ligne française, provient du  J.M.O. du 407e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 767/10.  

La carte dessinée du secteur de Verdun a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions et les déplacements des bataillons du 149e R.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des mouvements des bataillons qui eurent lieu au cours des journées des 7, 8 et 9 mars 1916.

Pour en savoir plus :

 « Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928.

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934.                             

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto, à A. Carobbi, à A. Cesarini, à A. Orrière, à M. Porcher, aux différentes personnes du forum « pages 14-18 » qui m’ont apporté leur aide,et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

12 août 2013

Du 6 au 7 mars 1916.

                  Le_general_Joffre_a_Souilly

                                                                  6 mars 1916

Pendant que le 149e R.I. se prépare à rejoindre le secteur de Verdun, la 13e division poursuit l’aménagement de ses positions en première ligne. Durant toute cette journée, les tirs de l’artillerie ennemie font rage sur l’ensemble de la rive gauche de la Meuse.

                 Seigneulles_Regret

Le 149e R.I.,qui n’a toujours pas quitté la commune de Seigneulles, doit se rendre peu avant 7 h 00 aux points d’embarquement situés sur la route reliant Hargeville à Rosnes. Un bataillon se trouve à la sortie nord-est du village, un autre à la sortie ouest, le dernier attend derrière le précédent. Le régiment prend la route qui deviendra bientôt « la voie sacrée ». À Souilly, il passe devant le général Joffre, qui est salué par les acclamations des poilus.

Les hommes du 149e R.I. laissent les véhicules dans le petit village de Regret. Il y a de fortes probabilités pour qu’ils empruntent l’itinéraire dit de « la route stratégique ». Louis Cretin, brancardier-musicien de la C.H.R. du 149e R.I. écrit ceci dans son témoignage :

« Nous débarquons à Regret tout près de Verdun. La canonnade est terrible. Nous passons à pied par petits paquets près de la citadelle et nous allons nous reformer le long du canal aux abords d’Haudainville. 

À partir de cet instant, la 85e brigade passe sous l’autorité du général Balfourier qui commande le 20e C.A.. Le régiment va cantonner à Haudainville.

                                                                7 mars 1916

Dans la nuit du 6 au 7 mars, le 20e B.C.P. du commandant Godfroy et le 21e B.C.P. du commandant Craplet relèvent les troupes de la 95e brigade. Ces bataillons de chasseurs prennent place à la gauche du 17e R.I. jusqu’au bois qui limite le secteur de la division à l’ouest.

De Regret au bois de l'hopital

Legende carte intineraire Verdun

Toutes les unités de la 13e D.I. sont maintenant en place, le P.C. du général Martin de Bouillon se trouve à  Fleury-devant-Douaumont à partir de 8 h 00. La 13e D.I. est encadrée à sa droite par la 120e D.I., avec qui elle forme le groupement Maistre et à sa gauche par la 42e D.I. qui,elle, appartient au groupement Guillaumat.

L’artillerie allemande recommence à tirer dans la soirée. Il est d’une intensité exceptionnelle sur l’ensemble de ce secteur du front.

Le 149e R.I. qui est, depuis la veille, dans la commune d’Haudainville, doit se préparer à monter en ligne. La route ouest-est qui passe devant le cimetière est réservée aux hommes du lieutenant-colonel Abbat de 16 h 00 à 17 h 00. Le régiment suit la route de Verdun jusqu’au carrefour à 800 m est des casernes Bévaux. Il quitte la route pour suivre un itinéraire qui passe par la cote 218, la cote 222, le cabaret, le carrefour 325 et la ferme Bellevue. Le 149e RI bivouaque dans le bois des Hospices. Le 3e et le 10e B.C.P. s’installent à Saint-Airy.

Sources :

J.M.O. de la 13e D.I.. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 120e D.I.. Réf : 26 N 419/2.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 20e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/2.

J.M.O. du 21e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/8.

Témoignage inédit de Louis Cretin.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Google Earth. 

Pour en savoir plus :

 « Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928. 

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934.

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto,  à A. Carobbi, à T. de Chomereau,  à P. Lehue, à J. Nicolas, à A. Orrière, à M. Porcher, à F. Radet,  au Service Historique de la Défense de Vincennes.

5 août 2013

Gaston de Chomereau de Saint-André (1879-1966)

 

Gaston de Chomereau de Saint-André voit le jour le 5 décembre 1879 dans la propriété familiale de Buxières-d’Aillac, une petite commune située dans le département de l’Indre, en Berry.

 

À sa naissance, son père Louis, comte de Chomereau de Saint-André, est colonel. Il est âgé de 54 ans et commande le 17e régiment de Dragons. Il vit avec son épouse Marie de Bonnault de Villemenard, âgée de 34 ans dans la ville fortifiée de Carcassonne.

 

Élève au lycée Saint-François de Dijon, il quitte cet établissement après avoir obtenu son baccalauréat en 1898.

 

Issu d’une grande famille de militaires, Gaston suit la tradition familiale qui le conduira sur les traces de son père, de son grand-père et arrière-grand-père paternels. Il intègre la 4e compagnie de la promotion d’In-Salah (1899-1901), après avoir signé un engagement avec l’armée d’une durée de trois ans et réussi le concours d’entrée de l’école spéciale militaire. Ce Saint-Cyrien devenu sous-lieutenant fait partie des meilleurs de sa promotion (9e sur 546 diplômés).

 

                         

En octobre 1901, il rejoint la ville de Chambéry pour être incorporé au 13e B.C.P.. Deux ans plus tard, jour pour jour, il est promu lieutenant.

 

En septembre 1909, Gaston de Chomereau de Saint-André quitte les montagnes savoyardes, il vient de recevoir sa mutation pour le 7e R.I.. Il rejoint Cahors où il va séjourner durant quatre années. C’est dans cette ville qu’il épouse en 1907 Geneviève Barré de Saint-Venant. Le couple aura trois enfants. Nommé capitaine le 23 mars 1914, il gagne l’est de la France pour prendre le commandement d’une compagnie du 149e R.I. d’Épinal.

 

Début août  1914, c’est la mobilisation,  le capitaine de Chomereau de Saint-André est à la tête de la 8e compagnie du 149e R.I.. Il se trouve sous les ordres du commandant du 2e bataillon, Marius Magagnosc.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André participe à tous les combats du début du conflit dans lesquels son régiment a été impliqué. Le 28 août 1914, sa compagnie est positionnée près de Rambervillers. Le capitaine de Chomereau de Saint-André est blessé par un éclat d’obus qui se loge dans son épaule gauche. Il est évacué à Lyon pour être soigné à l’hôpital Desgenettes.

 

Après une courte convalescence, à Bourges, c’est le retour dans la zone des armées. Au début de 1915, il combat de nouveau avec le 149e R.I. dans la région de Lorette où le régiment souffre d’énormes pertes. 

 

En mars 1916, le 149e R.I. est envoyé d’urgence à Verdun. Gaston de Chomereau de Saint-André participe avec ses hommes aux violents combats qui eurent lieu dans le village de Vaux-devant-Damloup. À cette occasion, cet officier est fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

Au lendemain de sa participation à la bataille de Verdun, le capitaine de Chomereau de Saint-André exerce la fonction d’adjudant-major, un poste qu’il occupe du 19 avril 1916 au 4 décembre 1916. Dès le lendemain, il doit rejoindre la ville de Beauvais pour effectuer un stage au centre d’instruction des chefs de bataillon.

 

Après avoir été nommé chef de bataillon à titre temporaire à la fin du mois d’avril 1917, il prend la tête du 1er bataillon du 149e R.I..

 

                  

Le 10 avril 1918, il quitte définitivement le 149e R.I. pour prendre le commandement du 48e B.C.P. un bataillon de chasseurs qu’il ne quitte pas avant l’année 1919.

 

                                                     Le commandant de Chomereau de Saint-André joue de l’harmonium

 

Avec son bataillon, il combat à Kemmel et dans l’Oise, il délivre Notre-Dame de Liesse, dans l’Aisne. Le jour de l’armistice, le 11 novembre 1918, le 48e B.C.P. est au contact avec l’ennemi, à Rocroi.

 

          Les officiers du 48e B.C.P.. Le commandant de Chomereau de Saint-André se trouve au 1er rang ( 2e à partir de la gauche)

 

Le 3 mars 1919, Gaston de Chomereau de Saint-André est nommé à l’état-major du commandement supérieur de la Lorraine. Il va devoir suivre les cours de l’école supérieure de guerre. Ayant obtenu son brevet d’état-major, il devient chef de bataillon à titre définitif le 25 septembre 1920.

 

En octobre 1920, il doit finaliser sa formation en effectuant un stage à l’état-major du 17e C.A.. Deux ans plus tard, il est titularisé dans sa fonction de chef du 4e bureau.

 

En mars 1930, le commandant de Chomereau de Saint-André se retrouve chef d’état-major de la 36e D.I.

 

Il est nommé lieutenant-colonel le 25 septembre 1930. Le 25 mai 1935, il prend le commandement du 158e R.I.F., un régiment qu’il rejoint à la fin du mois de juillet. Trois mois plus tard, il est à la tête du 172e R.I.F. le régiment de Strasbourg.

 

                                                        Le lieutenant-colonel de Chomereau de Saint-André à la tête du 172e R.I.F.

 

Cet officier qui va bientôt fêter ses 56 ans est promu colonel le 25 septembre 1935. 

 

Après une longue carrière militaire de presque 40 ans, il devient général de brigade au moment où il doit partir à la retraite.

 

Il est rappelé à l’activité le 24 août 1939. De nouveau, les bruits du canon vont se faire entendre, la Seconde Guerre mondiale est sur le point de se déclencher. Le général de brigade Gaston de Chomereau de Saint-André commande le département de l’Indre, puis celui de la Seine-et-Oise, dont le quartier-général se trouve à Versailles, à partir du 1er novembre 1939. Il participe aux opérations de guerre avec l’Armée de Paris, puis bat en retraite en ordre avec 25 000 hommes tout en combattant. Il sera décoré grand officier de la Légion d’honneur en 1957 pour ce dernier fait d’armes.

 

Il est renvoyé dans ses foyers le 2 juillet 1940. Chef de la légion des combattants du département de l’Indre, il est arrêté chez lui par la Gestapo à Buxières-d’Aillac puis interné à Buchenwald en Allemagne d’août 1943 à février 1944.Très influent dans sa région, il est soupçonné, avec raison, de contact avec l’armée secrète du général Delestraint. Le général de Chomereau de Saint-André ne cachait pas du tout ses désirs de revanche sur l’Allemagne. Il est arrêté une seconde fois, mais plus brièvement après son retour en France.

 

À la Libération, et jusqu’à son décès, Gaston de Chomereau de Saint-André est président des anciens combattants de l’Indre, mais aussi des anciens du 149e R.I. et du 172e R.I.F. Il maintient de nombreux liens avec ses anciens compagnons d’armes.

 

En 1947, son fils cadet, capitaine de la Légion étrangère, est tué en Indochine.

 

Il vit jusqu’à sa mort dans sa propriété berrichonne de Buxières-d’Aillac qui l’a vu naître, entouré de ses petits-enfants.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André a obtenu les décorations suivantes :

 

Chevalier de la Légion d’honneur, D. du G.Q.G., n° 2851 du 03/05/1916 :

 

« Officier de la plus grande valeur, ayant un haut sentiment du devoir. Le 9 mars 1916 a enlevé, avec sa compagnie, malgré un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses, une partie du village de Vaux-devant-Danloup qu’il a organisé défensivement. Du 31 mars au 5 avril, commandant un bataillon dans un secteur particulièrement dangereux (Fort de Vaux) s’est dépensé sans compter, sous un bombardement des plus violents, pour la défense et l’organisation de la position. (Comporte la croix de guerre avec palme). »

 

Commandeur de la Légion d’honneur.

 

Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945.

 

Grand officier de la Légion d’honneur (en 1957, des mains du général Héring, aux Invalides).

 

Officier du mérite espagnol.

 

                             Le général de brigade de Chomereau de Saint-André est fait grand officier de la Légion d’honneur

 

Citations :

 

Citation à  l’ordre de l’armée, n° 144  du 04/12/1915 :

 

« Le 9 août 1914, au combat du col de Sainte-Marie, a conduit brillamment sa compagnie à l’assaut des tranchées allemandes fortement organisées. S’est également fait remarquer par sa bravoure et son attitude énergique au combat d’Abreschwiller, le 1er août 1914. Blessé grièvement par éclat d’obus, le 28 août, a demandé à rejoindre le régiment, incomplètement guéri. »

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 527 du 9 novembre 1917 :

 

« Officier d’élite, d’un courage à toute épreuve. A le 23 octobre 1917, conduit son bataillon, fanions déployés, à l’attaque des positions allemandes, et s’en est brillamment emparé, d’un seul élan. » 

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 130-28 du 28 septembre 1918 :

 

« 48e B.C.P.- commandant de Chomereau de Saint-André. Possède déjà un passé brillant de gloire, acquis sur la Somme, au chemin des Dames et au Kemmel. S’est brillamment élancé à l’attaque, le 10 août 1918, a rompu le front ennemi, bousculé ses arrière-gardes, réalisé une avance de plus de huit kilomètres, enlevant à l’ennemi plus de 200 prisonniers, des canons et des mitrailleuses. Au cours des combats des 19, 20 et 21 août, a affirmé de nouveau sa crânerie et son allant, brisant la résistance acharnée de l’ennemi et lui enlevant Lasigny. »

 

Citation à l’ordre du IIe groupe de bataillons de chasseurs, sans numéro du 1er janvier 1919 :

 

« A enlevé, dans une brillante action, la ville de Liesse aux arrière-gardes ennemies. A terminé la poursuite, le 11 novembre 1918 dans les bois de Revin, après avoir fait tomber, dans un chaud combat, la dernière résistance des Allemands. »

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 2097/C du 11 mai 1948 :

 

« Officier général des plus belles qualités de chef. Chargé, le 13 juin 1940, de diriger les opérations de repli au-delà de la Loire, des 4 régiments régionaux de la région parisienne, de 2  de Seine-et-Oise, des dépôts de Seine-et-Oise, d’un effectif d’environ 25000 hommes, a réussi par son énergie à exécuter les mouvements prescrits, dans des conditions extrêmement difficiles, malgré les incursions d’engins blindés ennemis et les bombardements aériens, en maintenant la cohésion et la discipline dans ces diverses unités. Le 15 juin, à Étampes, est intervenu personnellement pour rallier les fuyards d’autres unités et a pris le commandement d’une section ainsi regroupée, pour faire face, dans une situation critique, à une incursion ennemie. »

 

Sources :

 

La plupart des informations concernant le général de brigade de Chomereau de Saint-André Aa été fournie par son petit-fils.

 

Le site de généalogie « GénéaNet » a été consulté.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André possède également un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se lire sur le lien suivant : 

 

Site base Leonore

 

Toutes les photographies proviennent de la collection personnelle de T. de Chomereau, exceptée celle de la 4e compagnie de la promotion d’In-Salah (1899-1901) de l’école spéciale militaire qui provient d’un livre d’or appartenant à P. Baude.

 

Un grand merci à  M. Bordes, à T. de Chomereau et à P. Baude.

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