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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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5 août 2013

Gaston de Chomereau de Saint-André (1879-1966)

 

Gaston de Chomereau de Saint-André voit le jour le 5 décembre 1879 dans la propriété familiale de Buxières-d’Aillac, une petite commune située dans le département de l’Indre, en Berry.

 

À sa naissance, son père Louis, comte de Chomereau de Saint-André, est colonel. Il est âgé de 54 ans et commande le 17e régiment de Dragons. Il vit avec son épouse Marie de Bonnault de Villemenard, âgée de 34 ans dans la ville fortifiée de Carcassonne.

 

Élève au lycée Saint-François de Dijon, il quitte cet établissement après avoir obtenu son baccalauréat en 1898.

 

Issu d’une grande famille de militaires, Gaston suit la tradition familiale qui le conduira sur les traces de son père, de son grand-père et arrière-grand-père paternels. Il intègre la 4e compagnie de la promotion d’In-Salah (1899-1901), après avoir signé un engagement avec l’armée d’une durée de trois ans et réussi le concours d’entrée de l’école spéciale militaire. Ce Saint-Cyrien devenu sous-lieutenant fait partie des meilleurs de sa promotion (9e sur 546 diplômés).

 

                         

En octobre 1901, il rejoint la ville de Chambéry pour être incorporé au 13e B.C.P.. Deux ans plus tard, jour pour jour, il est promu lieutenant.

 

En septembre 1909, Gaston de Chomereau de Saint-André quitte les montagnes savoyardes, il vient de recevoir sa mutation pour le 7e R.I.. Il rejoint Cahors où il va séjourner durant quatre années. C’est dans cette ville qu’il épouse en 1907 Geneviève Barré de Saint-Venant. Le couple aura trois enfants. Nommé capitaine le 23 mars 1914, il gagne l’est de la France pour prendre le commandement d’une compagnie du 149e R.I. d’Épinal.

 

Début août  1914, c’est la mobilisation,  le capitaine de Chomereau de Saint-André est à la tête de la 8e compagnie du 149e R.I.. Il se trouve sous les ordres du commandant du 2e bataillon, Marius Magagnosc.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André participe à tous les combats du début du conflit dans lesquels son régiment a été impliqué. Le 28 août 1914, sa compagnie est positionnée près de Rambervillers. Le capitaine de Chomereau de Saint-André est blessé par un éclat d’obus qui se loge dans son épaule gauche. Il est évacué à Lyon pour être soigné à l’hôpital Desgenettes.

 

Après une courte convalescence, à Bourges, c’est le retour dans la zone des armées. Au début de 1915, il combat de nouveau avec le 149e R.I. dans la région de Lorette où le régiment souffre d’énormes pertes. 

 

En mars 1916, le 149e R.I. est envoyé d’urgence à Verdun. Gaston de Chomereau de Saint-André participe avec ses hommes aux violents combats qui eurent lieu dans le village de Vaux-devant-Damloup. À cette occasion, cet officier est fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

Au lendemain de sa participation à la bataille de Verdun, le capitaine de Chomereau de Saint-André exerce la fonction d’adjudant-major, un poste qu’il occupe du 19 avril 1916 au 4 décembre 1916. Dès le lendemain, il doit rejoindre la ville de Beauvais pour effectuer un stage au centre d’instruction des chefs de bataillon.

 

Après avoir été nommé chef de bataillon à titre temporaire à la fin du mois d’avril 1917, il prend la tête du 1er bataillon du 149e R.I..

 

                  

Le 10 avril 1918, il quitte définitivement le 149e R.I. pour prendre le commandement du 48e B.C.P. un bataillon de chasseurs qu’il ne quitte pas avant l’année 1919.

 

                                                     Le commandant de Chomereau de Saint-André joue de l’harmonium

 

Avec son bataillon, il combat à Kemmel et dans l’Oise, il délivre Notre-Dame de Liesse, dans l’Aisne. Le jour de l’armistice, le 11 novembre 1918, le 48e B.C.P. est au contact avec l’ennemi, à Rocroi.

 

          Les officiers du 48e B.C.P.. Le commandant de Chomereau de Saint-André se trouve au 1er rang ( 2e à partir de la gauche)

 

Le 3 mars 1919, Gaston de Chomereau de Saint-André est nommé à l’état-major du commandement supérieur de la Lorraine. Il va devoir suivre les cours de l’école supérieure de guerre. Ayant obtenu son brevet d’état-major, il devient chef de bataillon à titre définitif le 25 septembre 1920.

 

En octobre 1920, il doit finaliser sa formation en effectuant un stage à l’état-major du 17e C.A.. Deux ans plus tard, il est titularisé dans sa fonction de chef du 4e bureau.

 

En mars 1930, le commandant de Chomereau de Saint-André se retrouve chef d’état-major de la 36e D.I.

 

Il est nommé lieutenant-colonel le 25 septembre 1930. Le 25 mai 1935, il prend le commandement du 158e R.I.F., un régiment qu’il rejoint à la fin du mois de juillet. Trois mois plus tard, il est à la tête du 172e R.I.F. le régiment de Strasbourg.

 

                                                        Le lieutenant-colonel de Chomereau de Saint-André à la tête du 172e R.I.F.

 

Cet officier qui va bientôt fêter ses 56 ans est promu colonel le 25 septembre 1935. 

 

Après une longue carrière militaire de presque 40 ans, il devient général de brigade au moment où il doit partir à la retraite.

 

Il est rappelé à l’activité le 24 août 1939. De nouveau, les bruits du canon vont se faire entendre, la Seconde Guerre mondiale est sur le point de se déclencher. Le général de brigade Gaston de Chomereau de Saint-André commande le département de l’Indre, puis celui de la Seine-et-Oise, dont le quartier-général se trouve à Versailles, à partir du 1er novembre 1939. Il participe aux opérations de guerre avec l’Armée de Paris, puis bat en retraite en ordre avec 25 000 hommes tout en combattant. Il sera décoré grand officier de la Légion d’honneur en 1957 pour ce dernier fait d’armes.

 

Il est renvoyé dans ses foyers le 2 juillet 1940. Chef de la légion des combattants du département de l’Indre, il est arrêté chez lui par la Gestapo à Buxières-d’Aillac puis interné à Buchenwald en Allemagne d’août 1943 à février 1944.Très influent dans sa région, il est soupçonné, avec raison, de contact avec l’armée secrète du général Delestraint. Le général de Chomereau de Saint-André ne cachait pas du tout ses désirs de revanche sur l’Allemagne. Il est arrêté une seconde fois, mais plus brièvement après son retour en France.

 

À la Libération, et jusqu’à son décès, Gaston de Chomereau de Saint-André est président des anciens combattants de l’Indre, mais aussi des anciens du 149e R.I. et du 172e R.I.F. Il maintient de nombreux liens avec ses anciens compagnons d’armes.

 

En 1947, son fils cadet, capitaine de la Légion étrangère, est tué en Indochine.

 

Il vit jusqu’à sa mort dans sa propriété berrichonne de Buxières-d’Aillac qui l’a vu naître, entouré de ses petits-enfants.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André a obtenu les décorations suivantes :

 

Chevalier de la Légion d’honneur, D. du G.Q.G., n° 2851 du 03/05/1916 :

 

« Officier de la plus grande valeur, ayant un haut sentiment du devoir. Le 9 mars 1916 a enlevé, avec sa compagnie, malgré un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses, une partie du village de Vaux-devant-Danloup qu’il a organisé défensivement. Du 31 mars au 5 avril, commandant un bataillon dans un secteur particulièrement dangereux (Fort de Vaux) s’est dépensé sans compter, sous un bombardement des plus violents, pour la défense et l’organisation de la position. (Comporte la croix de guerre avec palme). »

 

Commandeur de la Légion d’honneur.

 

Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945.

 

Grand officier de la Légion d’honneur (en 1957, des mains du général Héring, aux Invalides).

 

Officier du mérite espagnol.

 

                             Le général de brigade de Chomereau de Saint-André est fait grand officier de la Légion d’honneur

 

Citations :

 

Citation à  l’ordre de l’armée, n° 144  du 04/12/1915 :

 

« Le 9 août 1914, au combat du col de Sainte-Marie, a conduit brillamment sa compagnie à l’assaut des tranchées allemandes fortement organisées. S’est également fait remarquer par sa bravoure et son attitude énergique au combat d’Abreschwiller, le 1er août 1914. Blessé grièvement par éclat d’obus, le 28 août, a demandé à rejoindre le régiment, incomplètement guéri. »

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 527 du 9 novembre 1917 :

 

« Officier d’élite, d’un courage à toute épreuve. A le 23 octobre 1917, conduit son bataillon, fanions déployés, à l’attaque des positions allemandes, et s’en est brillamment emparé, d’un seul élan. » 

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 130-28 du 28 septembre 1918 :

 

« 48e B.C.P.- commandant de Chomereau de Saint-André. Possède déjà un passé brillant de gloire, acquis sur la Somme, au chemin des Dames et au Kemmel. S’est brillamment élancé à l’attaque, le 10 août 1918, a rompu le front ennemi, bousculé ses arrière-gardes, réalisé une avance de plus de huit kilomètres, enlevant à l’ennemi plus de 200 prisonniers, des canons et des mitrailleuses. Au cours des combats des 19, 20 et 21 août, a affirmé de nouveau sa crânerie et son allant, brisant la résistance acharnée de l’ennemi et lui enlevant Lasigny. »

 

Citation à l’ordre du IIe groupe de bataillons de chasseurs, sans numéro du 1er janvier 1919 :

 

« A enlevé, dans une brillante action, la ville de Liesse aux arrière-gardes ennemies. A terminé la poursuite, le 11 novembre 1918 dans les bois de Revin, après avoir fait tomber, dans un chaud combat, la dernière résistance des Allemands. »

 

Citation à l’ordre de l’armée, n° 2097/C du 11 mai 1948 :

 

« Officier général des plus belles qualités de chef. Chargé, le 13 juin 1940, de diriger les opérations de repli au-delà de la Loire, des 4 régiments régionaux de la région parisienne, de 2  de Seine-et-Oise, des dépôts de Seine-et-Oise, d’un effectif d’environ 25000 hommes, a réussi par son énergie à exécuter les mouvements prescrits, dans des conditions extrêmement difficiles, malgré les incursions d’engins blindés ennemis et les bombardements aériens, en maintenant la cohésion et la discipline dans ces diverses unités. Le 15 juin, à Étampes, est intervenu personnellement pour rallier les fuyards d’autres unités et a pris le commandement d’une section ainsi regroupée, pour faire face, dans une situation critique, à une incursion ennemie. »

 

Sources :

 

La plupart des informations concernant le général de brigade de Chomereau de Saint-André Aa été fournie par son petit-fils.

 

Le site de généalogie « GénéaNet » a été consulté.

 

Gaston de Chomereau de Saint-André possède également un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se lire sur le lien suivant : 

 

Site base Leonore

 

Toutes les photographies proviennent de la collection personnelle de T. de Chomereau, exceptée celle de la 4e compagnie de la promotion d’In-Salah (1899-1901) de l’école spéciale militaire qui provient d’un livre d’or appartenant à P. Baude.

 

Un grand merci à  M. Bordes, à T. de Chomereau et à P. Baude.

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