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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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20 août 2013

8 mars 1916.

                  Batterie_de_l_H_pital_1

Le feu d’artillerie, qui s’est atténué dans la nuit, recommence au matin. Il bouleverse les organisations des premières lignes et cherche à écraser, sous les obus des plus gros calibre les ouvrages de Souville, de Vaux, de Tavannes et de Saint-Michel. En outre, de très nombreux minenwerfers, qui sont positionnés dans le ravin allant du fort de Douaumont à l’étang de Vaux, procèdent à un tir méthodique de destruction sur les tranchées, sur les éléments du 17e R.I., et ceux de la 26e brigade et de la 120e D.I..

L’attaque d’infanterie allemande se déclenche à 11 h 00. Elle est précédée par des équipes qui jettent des liquides enflammés avec des appareils spéciaux. Le 109e R.I. qui a été abordé le plus violemment, perd sa première ligne dans le bois de la Caillette. Malgré ses contre-attaques, il ne peut reconquérir le terrain perdu. Le commandant d’Hauville du 109e R.I. trouve la mort au cours de l’une d’entre elles. 

Les 17e et 21e R.I. se maintiennent à la gauche et à la droite du 109e R.I.. Les mitrailleuses du 21e R.I. infligent de lourdes pertes aux Allemands qui essaient de gravir les pentes nord-ouest du fort de Vaux. Dans l’ensemble, la position de la division est conservée, avec, en son centre, un fléchissement d’une centaine de mètres. 

La 13e D.I. est encadrée à sa droite par la 120e D.I., avec qui elle forme le groupement Maistre et à sa gauche par la 42e D.I. qui, elle, appartient au groupement Guillaumat.

La 85e brigade du général Guillemot cantonne toujours dans les bois sud de Souville. Celle-ci forme la réserve de la 13e D.I.. Les ordres prévoient que cette brigade doit relever la 26e brigade dans la nuit du  8 au 9, de façon à former un secteur spécifique avec la 43e D.I.. Ce nouveau secteur devrait être accolé à celui de la 13e D.I.. De cette manière, chacune des divisions peut avoir une brigade en ligne et une brigade en réserve.

Vu la situation d’urgence, dans laquelle la 13e D.I. vient d’être engagée, cette fin de plan de relève du 21e C.A. ne peut pas être appliquée.

Durant cette journée, les troupes combattantes de la 13e D.I. ont été très éprouvées. Le général Martin de Bouillon obtient du général Maistre le libre emploi de la 85e brigade. Il utilise d’abord le 149e R.I., le régiment qui est le plus avancé de la brigade. Les 1er et 2e bataillons du 149e R.I., qui sont respectivement sous les ordres des commandants Magagnosc et Schalck, sont mis à la disposition du colonel Schmidt. Ils pourront servir à étayer le 109e R.I. qui  se prépare à rétablir son front initial. Le 3e bataillon du 149e R.I. est donné au général Menvielle, pour, si besoin est, soutenir le 17e R.I. ou les chasseurs si besoin est. Les 3e et 10e B.C.P. quant à eux, sont conservés en réserve de division, leur tête échelonnée vers la gauche de la 120e D.I..

 Entrée en action du 149e R.I.

                           Carte_journees_des_7__8_et_9_mars_1916

                                       Legende_carte_journee_du_8_mars_1916_a

En début de soirée, le commandant de Witchowski reçoit l’ordre de se diriger avec son 3e bataillon sur le village de Fleury-devant-Douaumont. Il doit se mettre sous l’autorité du général commandant la 25e Brigade et constituer la réserve de cette dernière. Avant de rejoindre leurs nouvelles positions, ses compagnies s’arrêtent au fort de Souville. Les hommes se chargent des matériels qui sont destinés au réapprovisionnement de la brigade du général Menvielle. Ce bataillon arrive vers 22 h 15 dans le secteur du village de Fleury-devant-Douaumont, avec beaucoup de retard. Retard, qui a fortement inquiété le général Menvielle puisque celui-ci a envoyé une note demandant le renfort express d’une autre compagnie du 149e R.I.. En effet, il ne disposait plus de réserve en cas d’attaque allemande.

Les 1ère et 4e compagnies du bataillon du commandant Magagnosc prennent la direction des premières lignes. Elles font également un bref passage par le fort de Souville. Celles-ci sont tenues  d’assurer les corvées concernant la 26e brigade. Les deux autres compagnies du bataillon restent dans le secteur sud de la batterie de l’hôpital. 

 Vers 22 h 00, une corvée d’une de ces compagnies apporte, au .P.C. du 3e bataillon du 21e R.I., un approvisionnement de grenades disposées en vrac dans des sacs de terre. Un des sacs qui vient d’être déposé un peu trop brusquement sur le sol fait explosion. Une partie des autres sacs sautent également. Il y a une trentaine de blessés, qui sont en majorité des hommes du 409e et du 149e R.I.. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. est toujours dans le secteur sud du fort de Souville. Le commandant Schalck et son bataillon quittent leurs positions pour rejoindre leur nouveau secteur dans la nuit.

Les 3e et 10e B.C.P.  viennent occuper les anciens emplacements du 149e R.I.. 

Sources :

J.M.O. de la 120e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 419/2.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes.   Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 21e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 593/2.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Google Earth. 

La légende de la carte postale est fausse. C’est bien la batterie de l’hôpital qui est représentée sur ce cliché.

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les différents emplacements approximatifs de la première ligne française, provient du  J.M.O. du 407e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 767/10.  

La carte dessinée du secteur de Verdun a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions et les déplacements des bataillons du 149e R.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des mouvements des bataillons qui eurent lieu au cours des journées des 7, 8 et 9 mars 1916.

Pour en savoir plus :

 « Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928.

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934.                             

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto, à A. Carobbi, à A. Cesarini, à A. Orrière, à M. Porcher, aux différentes personnes du forum « pages 14-18 » qui m’ont apporté leur aide,et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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