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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.

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31 juillet 2009

Présentation et remerciements

presentation

 

Ce blog est dédié : aux humbles et aux anonymes qui auraient certainement préféré continuer de pousser la charrue et cultiver leurs champs pour nourrir les leurs, aux ouvriers et aux artistes qui furent dans l'impossibilité d'achever leurs œuvres, aux savants qui gardèrent leurs inventions dans un petit coin de leur tête et qui ne purent jamais les réaliser, et à tous les autres…

 

Vue de paysans au champ

 

N‘oublions pas les mères, les épouses et les maîtresses de tous ceux engagés dans la Grande Guerre de 1914-1918. Souvent, elles durent porter le lourd fardeau des drames de la « petite histoire dans la grande histoire ». Comme dans tous les autres conflits, les femmes des combattants ont souffert de cette guerre et sont restées absentes et silencieuses dans les écrits un siècle plus tard...

 

Que de destins brisés ! 

 

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le blog du 149e R.I..  

 

Tout a débuté par une recherche généalogique pour combler les « blancs » de l'histoire familiale. Ensuite, il y a eu la découverte d'un ancêtre qui appartenait à ce régiment.

 

Son nom, Camille Foignant, est inscrit sur le monument aux morts de la ville d’Épinal à côté de celui de son frère Marcel. Le premier de mes grands-oncles, Camille, soldat au 149e R.I., a été tué en novembre 1914 sur le front belge.

 

Le second, Marcel servait dans le 407e R.I.. Il est décédé en mai 1918 à l’hôpital d’évacuation n° 18 à Couvrelles dans l’Aisne. 

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de Camille et de la famille Foignant, vous devrez cliquer une fois sur l'image suivante pour avoir accès à la page correspondante.

 

Camille Foignant (1891-1914)

 

Après avoir consulté quelques documents, j’ai eu la chance de trouver un exemplaire de l'historique de ce régiment chez un bouquiniste. Par la suite, j’ai pu lire deux ou trois ouvrages concernant de près ou de loin l’histoire du 149e R.I.. 

 

Après mûre réflexion, je n'ai pas trouvé de meilleure idée que de créer ce blog pour raviver le souvenir des Vosgiens, des Parisiens, des Berrichons, des Jurassiens et des Ardéchois qui composaient cette unité. Ces hommes constituaient le plus gros du contingent de ce régiment, de l’aube du conflit jusqu'aux terribles pertes des combats des mois de mai et de juin 1915 du côté de Notre-Dame-de-Lorette. Par la suite, le régiment perdra de son « identité régionale ». 

 

Je tiens à remercier les nombreuses personnes qui m'ont apporté leur aide précieuse avec générosité et sans compter. Particulièrement celles qui m'ont aidé à clarifier la "reconstruction " de certains passages du parcours du 149e R.I. (elles sauront se reconnaître).

 

Je remercie également toutes les familles et tous les passionnés qui m'ont communiqué sans aucune hésitation leurs documents, leurs photos ou encore les témoignages et les lettres qui ont été écrites par les anciens du régiment. Une chaleureuse poignée de main à tous les photographes qui ont eu la gentillesse de prendre sur leur temps, et qui se sont déplacés dans les différentes nécropoles et cimetières de France et de Belgique. Grâce à leur travail, l'album photo intitulé « La Grande Nécropole » continue de s'enrichir au fil du temps. 

 

Mais avant tout, il me faut citer le Service Historique de la Défense qui se trouve à  Vincennes, sans qui ce petit travail de mémoire n’aurait jamais pu voir le jour. Il est très important de rappeler que ce dernier a eu la riche idée de rendre accessibles les journaux de marches et des opérations sur Internet. Cela donne maintenant la possibilité à tous d’accéder en quelques secondes à ces précieux documents, pour tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette période de l'histoire. Il faut savoir que les J.M.O. sont de véritables sésames pour comprendre les différents mouvements de troupes, les dates des combats, les périodes de repos et bien d'autres choses encore. C'est une source impressionnante d'informations. 

 

Hélas, le J.M.O. « fantôme » du 149e R.I. a disparu depuis fort longtemps. A-t'il été détruit durant la guerre ? A t'il été considéré comme « prise de guerre » lors d'une attaque allemande ? A-t'il été « emprunté » et jamais restitué après-guerre ? Cela restera, certainement encore longtemps, une énigme. Seule subsiste la période d'août 1914, ce qui reste bien « maigre » pour comprendre le parcours du régiment tout au long du conflit. Quant au J.M.O. de la  85e brigade, il reste peu généreux en détails précis.  

 

Comment utiliser au mieux ce blog ?

 

Colonne de gauche :

 

La rubrique « derniers messages » permet de consulter les textes les plus récents.

En dessous, vous trouverez une galerie d'images qui contient les albums-photos du régiment pour les années 1902, 1905, 1908, 1909 et 1911. Quelques portraits de soldats et d'officiers, ainsi que des cartes postales antérieures à la guerre y sont également visibles. Les sépultures de nombreux hommes du 149e R.I. peuvent se voir dans les albums qui s'intitulent « La Grande Nécropole du 149e R.I. ».

La chronique « Archives » se trouve juste après cette série d’albums-photos, celle-ci possède un classement chronologique des articles, lisibles par mois de parution.

 

Colonne de droite :

 

Vous pouvez consulter d’autres blogs et sites « amis » qui sont consacrés au 149e R.I., à d'autres régiments et à la Grande Guerre.

 

À la suite de cette série de liens vous pouvez directement accéder aux tableaux des pertes du régiment et au tableau récapitulatif des sépultures qui se trouvent dans l’ensemble des albums « La Grande Nécropole du 149e R.I. ».

 

De nombreux thèmes divers et variés sont regroupés sous l’étiquette « Catégories ». À titre d’exemples, vous pouvez facilement retrouver les documents envoyés par les familles des descendants de soldats du 149e R.I.. Il y a également un chapitre intitulé « parcelles de vie » qui aborde les destins individuels des officiers, sous-officiers et hommes de troupe et bien d’autres choses encore. 

 

La fonction « tag » est très pratique. Elle permet de rassembler l'ensemble des sujets en fonction des lieux et des années. Il suffit, par exemple de cliquer sur le lien « Artois juin 1915 » pour que vous puissiez lire tout ce qui touche à cette période dans ce secteur.

 

Colonne centrale :

 

On y trouve les articles publiés sur ce blog. Elle se nourrit, au fil des semaines, de  nouveaux textes, photos et documents qui y sont déposés régulièrement. 

 

Avec mes plus vifs remerciements aux personnes et aux associations suivantes, pour leurs aides et leurs contributions. Elles ont permis la construction de ce blog  pour que l’histoire, le souvenir et la mémoire des hommes du 149e R.I. dans la tourmente de la Grande Guerre ne sombrent pas trop vite dans l’oubli.  

 

Mesdames : M.C. Allognet,  M. Alzingre, S. Augier, N. Bauer, M. Bordes, V. Bourdon, J. Breugnot, S. Carluer, N. Cornet, D. Fargues, E. Gambart, C. Lacoste, A.M. Lalau, C. Leclair,  A. Malfoy, S. et O. Martel, A.C. Mazingue-Desailly, A. Mercenat, C. Miolane, R. Mioque, C. Paulhan, F. Tabellion, F. Thomas et M. Yassai.  

     

Le service historique de La Défense de Vincennes (S.H.D.), l'association « Bretagne 14-18 », le site « pages 14-18 » et le collectif « Artois 1914-1915 ». Les directions interdépartementales des anciens combattants de Bordeaux, de Limoges, de Metz, de Montpellier, de Strasbourg et de Rouen. L'établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (E.C.P.A.D.), les archives médicales hospitalières des armées de Limoges, google earth, les archives départementales des Vosges, les archives municipales d'Épinal, le conseil départemental de la Haute-Marne, les mairies de Belfort, de Béziers, d'Épinal et de Saint-Nabord. 

 

Messieurs : S. Agosto, F. Amélineau, J.C. Balla, J. Baptiste, F. Barbe, P. Baude, F. Besch, P. Blateyron, J.M. Bolmont, L. Bonnafou, M. Brisset, D. Browarski, A. Carobbi, P. Casanova, A. Cesarini, J.N. Chapron, J. Charraud, A. Chaupin, T. de Chomereau, M. Clément, G. Coffinet, P. Cordonnier, T. Cornet, J.N. Deprez, C. Didierjean, J.L. Gothland, J.F. Durand, R. Duruelle,  M. Embry, B. Étévé, B. Faure, M. Faure, A. Fresquet, C. Fombaron, J. Foussereau, N. Galichet, J ; Galichon, O. Gerardin, J.L. Gerber, R. Gillot, D. Gothié, D. Guénaff, G. Guéry, M. Guignard, I. Holgado, E. Huguenin, J. Huret, J.M. Karpp, G. Lalau, P. Larbiou, J.M Lassagues, J.M. Laurent, V. Le Calvez, M. Lepage, P. Lescallier, G. Leroux, P. Lochet, M. Lozano, É. Mansuy, Y. Marain, R. Menvielle, G. Monne,  R. Neff, G. Noël, A. Orrière, J.F Passarella, A. de Parseval, F. Pech, H. Perocheau,  F. Petrazoller, B. Pierre, J.F. Pierron, H. Plote, J.L. Poisot, M. Porcher, P. Pruniaux, F. Radet, R. Richard, L. Rico, J. Riotte, S. et D. Robit, F. Sayer, O. Sautot, E. Schaffner, E. Surig, C. Terrasson, T. Vallé, M. Vassal, B. Verger, A. Vigne et G. Watbled. 

 

La famille Aupetit et la famille Destour.

 

Cette liste s'agrandira au fur et à mesure des découvertes futures. 

 

Une question, une précision, des documents sur le 149e R.I. ? N’hésitez pas à me contacter à l’aide de ce lien/adresse. Pour m'envoyer un message, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante.

 

149e R

 

Ce blog est mis à jour toutes les semaines. Vous pouvez vous inscrire à la Newsletter afin d’être tenu au courant des publications.

 

Denis Delavois                                                                                                                                                                 

10 mai 2024

Henri Jean-Marie Joseph Michel Amédée Robert de Villèle (1872-1915)

 

Henry Jean Marie Joseph Michel Amédée Robert de Villèle est né le 17 septembre 1872 à Saint-Paul, sur l'île de la Réunion. Son père, Paul, âgé de 44 ans, est propriétaire terrien. Sa mère, Camille Vetch, âgée de 38 ans et sans activité professionnelle, gère une famille nombreuse de dix enfants.

 

Robert est le benjamin de la fratrie composée de six filles et de cinq garçons (une de ses sœurs est décédée à l'âge de 17 mois).

 

Il quitte l'archipel des Mascareignes pour continuer ses études dans la région lyonnaise. En 1887, Robert de Villèle intègre le collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône. Trois ans plus tard, il part à Abbeville, dans le département de la Somme, pour poursuivre sa scolarité.

 

Il est inscrit sous le numéro 80 du tirage au sort du canton d'Abbeville-Sud ; il devance son incorporation militaire en s'engageant de son plein gré pour une période de quatre ans.

 

Le 3 novembre 1892, Robert de Villèle est à Orléans. Il est incorporé dans une compagnie du 131e  R.I. à la caserne Coligny.

 

L’engagé de Villèle entreprend la formation des élèves caporaux, un grade qui lui est attribué le 1er juin 1893. Le 28 décembre de la même année, il est élevé au rang de sergent.

 

Robert de Villèle sert en tant que sergent-fourrier du 26 décembre 1894 jusqu'à la fin avril 1895, puis il est réaffecté au poste de sergent à compter du  1er mai 1895.

 

Le 3 mai 1896, il sollicite une rétrogradation au grade de simple soldat de 2e  classe et obtient un congé de six mois pour motifs personnels. Sa fiche matricule mentionne un séjour à El Batan, en Tunisie.

 

À l'issue de son congé et après l'expiration de son contrat de quatre ans, Robert de Villèle choisit de ne pas renouveler son engagement. Il reçoit son certificat de bonne conduite et est rattaché à la réserve de l'armée active, en conservant son grade de sergent.

 

Robert de Villèle rejoint la compagnie ferroviaire P.L.M.. Déclaré indisponible le 1er mars 1898, il est réaffecté le jour même à la subdivision d'Abbeville. Par la suite, il est assigné au service spécial de la 2e section des chemins de fer de campagne, du 1er mai 1901 jusqu'au 18 août 1904.

 

Le fait qu'il soit en affectation spéciale le dispense de faire ses deux périodes d'exercices obligatoires après le service militaire.

 

Le 16 avril 1904, il épouse Marie Madeleine Berthe Modeste le Tors de Crecy, qu'il accompagne à l'église et à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Selon son acte de mariage, il est sous-chef de gare à Auxerre.

 

Son épouse s'installe au Château-du-Bréau, près de Villiers-Saint-Benoît, dans le département de l'Yonne.

 

 

De cette union naissent cinq enfants. L'aînée décède avant d'atteindre sa troisième année.

 

Le 3 novembre 1905, Robert de Villèle passe dans l'armée territoriale. Il vient de fêter ses 33 ans.

 

Ses obligations militaires ne sont pas encore tout à fait terminées. Il est convoqué pour revêtir à nouveau l'uniforme du 2 au 15 septembre 1907 afin d'effectuer une dernière période d'exercices en tant que territorial. Résidant à Montargis, le sergent de Villèle est appelé au 38e R.I.T...

 

Le 3 octobre 1911, Robert de Villèle, désormais considéré comme un « vieux soldat », rejoint la réserve territoriale.

 

Au début du conflit avec l'Allemagne en août 1914, cet homme est sur le point de célébrer son 42e anniversaire. Il est initialement affecté à un service de ravitaillement avant d'être renvoyé dans ses foyers. Cependant, malgré son âge avancé, il se présente à la mairie d'Auxerre le 1er septembre 1914 pour s'engager volontairement pour toute la durée de la guerre.

 

Après la signature de son contrat, il  demande à être affecté au 149e R.I., une unité basée à Épinal, mais qui à son dépôt à Rolampont. En tant que volontaire, Robert de Villèle a la possibilité de choisir l'unité dans laquelle il souhaite servir.

 

La date exacte d'arrivée de ce sous-officier au sein du régiment actif est inconnue. Il est tout à fait possible qu'il ait été présent lors des affrontements à Souain, à Lorette et en Belgique de septembre à décembre 1914. Cependant, les renseignements fournis par sa fiche matricule ne permettent pas de l'affirmer avec certitude.

 

En début d'année 1915, son régiment se bat en Artois, près d’Aix-Noulette, une région fortement disputée. Le 3 mars, les Allemands lancent une offensive importante dans le secteur occupé par le 149e R.I.. Le sergent Robert de Villèle perd la vie en essayant de repousser un assaut ennemi avec son équipe de mitrailleurs.

 

Pour en savoir plus sur la journée du 3 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

 

Robert de Villèle repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal d’Aix-Noulette. Sa sépulture située dans le 3e rang, porte le n° 42. 

 

 

Le sergent de Villèle a obtenu la croix de guerre avec palme pour l’action qui lui a coûté la vie.

 

Sa citation à l’ordre de l’armée n° 59 en date du 15 avril 1915 a été publiée dans le J.O. du 28 mai 1915.

 

« Réserviste de l’armée territoriale, n’a pas hésité à s’engager pour la durée de la guerre. Chef de section de mitrailleuses, sous-officier d’une grande bravoure, a été tué le 3 mars 1915 à la tête de sa section en contribuant, par son action énergique, à repousser une attaque allemande. »

 

Le 6 août 1922, il est décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 6 août 1922).

 

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune de Saint-Paul, ainsi que sur celui du quartier de Saint-Gilles-les-Hauts, situé au sud du centre-ville de Saint-Paul, sur l'île de la Réunion. Il est aussi inscrit sur la plaque commémorative qui fait office de monument aux morts à La Villotte, située dans le département de l'Yonne, ainsi que sur la plaque du collège de Mongré à Villefranche-sur-Saône.

 

La généalogie de la famille de Villèle est consultable sur le site « Généanet ». Pour y accéder, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services de Robert de Villèle a été consultée sur le site des archives départementales de la Somme.

 

Son portrait est extrait du livre d'or des anciens élèves du collège Notre-Dame de Mongré durant la guerre de 1914-1918, publié à Villefranche (Rhône) en 1921.

 

Plusieurs informations concernant la vie du sergent de Villèle sont issues du bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, en date du 27 mars 1915, disponible sur le site « Gallica ».

 

La photographie de sa sépulture a été réalisée par J.M. Laurent.

 

La carte de l’île de la Réunion provient du site « Gallica ».

 

La photographie du monument aux morts de Saint-Paul provient de « Wikipédia, », celle du monument aux morts de Saint-Gilles-les-Hauts est issue du site « Les monuments aux morts de l'université de Lille ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.M. Laurent, à T. Vallé et aux archives départementales de la Somme.

3 mai 2024

Marie Joseph Stéphane Maurice Husson (1891-1915)

 

Marie Joseph Stéphane Maurice Husson est né le 7 novembre 1891 à Plombières (actuellement Plombières-les-Bains), une petite localité vosgienne de 1869 habitants.

 

Son père, Amé Joseph, 49 ans, est négociant en bois. Sa mère, Marie Claire Stéphanie Claude,  39 ans, venant d'accoucher du benjamin de la famille, s'occupe désormais de leurs six enfants.

 

 

Après avoir achevé sa scolarité à l’école communale, Maurice Husson poursuit ses études au collège de La Malgrange, un établissement catholique à proximité de Nancy, qu’il fréquente de 1903 à 1908.

 

Son registre matricule mentionne un degré d’instruction de niveau 4, ce qui signifie qu'il a obtenu son brevet d’enseignement primaire.

 

Une petite note avec son portrait trouvée dans le livre d’or de la Grande Guerre de ce collège le décrit ainsi : « figure sympathique, caractère droit et bienveillant. Cœur d’or et volonté énergique dans un corps frêle. »

 

Ayant terminé ses études, Maurice Husson est recruté pour aller travailler dans une scierie.

 

L’année de sa majorité, il est inscrit sous le numéro 57 du canton de Plombières lorsqu’il se présente devant le conseil de révision ; celui-ci le déclare « apte au service armé » et le classe dans la 1ère partie de la liste de l'année 1912.

 

La fiche signalétique et des services de ce jeune homme ne fournit aucune information sur sa vie de conscrit. Il est donc impossible de retracer le parcours militaire de ce soldat vosgien. Plusieurs questions restent en suspens.

 

Depuis combien de temps sert-il dans une unité combattante ? A-t-il obtenu son grade de sergent sur le front ou au dépôt ?  A-t-il été évacué à un moment ou un autre pour blessure ou maladie ? Toutes ces interrogations demeurent sans réponse. Ce qui est certain, c'est qu'en tant que conscrit de la classe 1911, il aurait dû être libéré des obligations militaires en octobre 1914, mais la guerre en a décidé autrement.

 

En tant que soldat d'active, il est probable qu'il soit parti vers la frontière dès le début du conflit. Cependant, il est également possible qu'il ait rejoint le régiment avec les réservistes du 2e échelon, ou même plus tard, avec un groupe de renforts.

 

La seule certitude que nous avons est qu'il est sergent dans la 2e compagnie du 149e  R.I. au moment de son décès.

 

Le 3 mars 1915, suite à l'explosion de plusieurs mines et à un violent bombardement des positions françaises, les Allemands lancent une grande offensive contre le secteur défendu par les 10e et 31e  B.C.P. et le 1er bataillon du 149e R.I.. Ces unités tiennent la première ligne près de Noulette, dans le Pas-de-Calais.

 

L'attaque permet à l'ennemi de prendre le contrôle d'une portion de cette 1ère ligne.

 

Ce jour-là, le sergent Husson est frappé par un éclat d'obus. Il meurt sur le coup.

 

Pour en apprendre davantage sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

 

Des investigations sont menées par le Comité International de la Croix-Rouge mais elles n’aboutissent pas. Le sergent Husson n'est détenu dans aucun des camps de prisonniers en Allemagne.

 

 

Après la guerre, un prisonnier du 149e Régiment d'Infanterie, revenant d'Allemagne, informe la famille du sergent Husson qu'il l'avait tenu dans ses bras, mortellement blessé à la tête par un éclat d'obus. Est-ce la réalité ou une fiction ? Ce récit vise-t-il à consoler une famille en deuil face à la disparition et l'absence de corps ? Sans informations corroborées par un autre témoignage, il est impossible de confirmer avec certitude les circonstances exactes de la mort du sergent Husson.

 

En juillet 1920, une requête est présentée au procureur de la République de Remiremont en vue de faire déclarer juridiquement le décès du sergent Husson (J.O. du 5 juillet 1920).

 

 

La Médaille militaire est décernée au sergent Husson à titre posthume, comme mentionné dans le Journal Officiel du 7 juin 1921.

 

« Sous-officier courageux et dévoué, il est mort glorieusement pour la France le 3 mars 1915 à Noulette. »

 

Cette distinction lui donne également droit à la croix de guerre avec une étoile de bronze.

 

Le nom de ce sous-officier figure sur le monument aux morts et sur une des plaques fixées près de la grande porte d'entrée de l'église de Plombières-les-Bains.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services du sergent Husson, les actes d’état civil de la famille Husson et les registres de recensements de la commune de Plombières-les-Bains ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

 

« Livre d’or de la Grande Guerre, institution de la Malgrange. » Éditions Nancy- Ancienne. Imprimerie Vagner. 1923.

 

Le portrait du sergent Husson est extrait de cet ouvrage.

 

La généalogie de la famille Husson a été reconstituée à partir de plusieurs arbres trouvés sur le site « Généanet ».

 

 Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi et à É. Mansuy et aux archives départementales des Vosges.

26 avril 2024

Bernard Marie Rousselot (1891-1915)

 

Bernard Marie Rousselot est né le 26 mai 1891 à Montesson, une commune de 1588 habitants située dans la Haute-Marne.

 

Son père, Jules, 31 ans, est cultivateur. Sa mère, Pauline Françoise Tisserand, 24 ans, ne travaille pas.

 

En 1895 et 1901, le couple Rousselot donne naissance à deux autres enfants.

 

 

Le registre matricule de Bernard Rousselot indique un niveau d'instruction de niveau 3. Il a une bonne connaissance de la lecture, de l'écriture et de l’arithmétique. Après avoir terminé ses études primaires, il commence à travailler dans le secteur agricole, probablement avec son père.

 

En 1912, le conseil de révision du canton de Laferté-sur-Amance le déclare « apte au service armé ». Le 10 octobre, le conscrit Rousselot intègre les rangs de la 1ère compagnie du 149e R.I., un régiment basé à Épinal.

 

Durant son service militaire, entre le 3 et le 30 mai 1913, il réalise un stage en qualité d'élève ordonnance au sein du 18e régiment de Dragons, une unité de cavalerie stationnée à Lure. Après avoir suivi cette formation, il quitte le quartier Lasalle pour retourner à la caserne Courcy.

 

Été 1914 : la menace d'une guerre avec l'Allemagne devient réalité. Le soldat Rousselot est toujours « sous les drapeaux ». Son régiment appartient aux troupes de couverture et figure parmi les premiers à être déployés près de la frontière. Sa compagnie, commandée par le capitaine Lescure, quitte Épinal le 31 juillet.

 

Le 9 août, le soldat Rousselot reçoit son baptême du feu près du village de Wisembach.

 

 Par la suite, il participe à tous les engagements de son régiment jusqu'à son décès.

 

Le 3 mars 1915, la compagnie de Bernard Rousselot, commandée par le capitaine Prunier, est positionnée en réserve de première ligne près d’Aix- Noulette, dans le Pas-de-Calais. Ce jour-là, une offensive majeure est lancée par les Allemands qui ont préalablement fait exploser plusieurs fourneaux de mine. Les pertes subies par le 149e R.I. sont sévères.

 

Au cours de ces événements tragiques, le soldat Rousselot perd la vie à l'âge de 24 ans. Ni sa citation, ni les documents examinés, ne fournissent de détails supplémentaires sur les circonstances précises de sa mort.

 

Pour en apprendre davantage sur ce qui s'est déroulé le 3 mars 1915, il vous suffit de cliquer une fois sur la carte ci-dessous.

 

 

Aucune sépulture n’a pu être retrouvée pour ce soldat. Il est très probable qu'il se trouve dans l'un des ossuaires de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Montesson et sur la plaque commémorative de l’église Saint-Bernard.

 

                              

Bernard Rousselot a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 11 août 1922) :

 

« Soldat courageux et dévoué. Tombé au champ d’honneur le 3 mars 1915 devant Aix-Noulette en faisant vaillamment son devoir. »

 

En plus de cette décoration, il reçoit également la croix de guerre avec une étoile en bronze.

 

Bernard Rousselot ne s’est pas marié et n'a pas laissé de descendance.

 

Sources :

 

La fiche matricule du soldat Rousselot a été consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

 

Les registres de recensement des années 1896, 1901 et 1906 de la commune de Montesson et les actes d’état civil de la famille Rousselot ont été consultés sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales du département de la Haute-Marne et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

19 avril 2024

Désiré Jean Jacques Vachet (1878-1915)

 

Désiré Jean Jacques Vachet est né le 22 mars 1878 à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône. Son père, Denis, âgé de 40 ans, est cultivateur. Sa mère, Catherine Deleutre, âgée de 39 ans, n’exerce pas d’activité professionnelle.

 

Désiré est le quatrième enfant de la fratrie qui compte 2 filles et 3 garçons.

 

Son degré d'instruction n'est pas mentionné sur sa fiche matricule. Il est donc impossible de déterminer son niveau scolaire.

 

Désiré Vachet exerce la profession de jardinier avant de se présenter devant le conseil de révision ; celui-ci le déclare apte pour les obligations militaires, l’année de ses 21 ans. N'ayant pas tiré un bon numéro, il est contraint à trois ans de service actif.

 

Le 16 novembre 1899, le jeune homme est incorporé dans une des compagnies du 112e R.I., une unité stationnée à Toulon.

 

Le conscrit Vachet achève sa formation de soldat le 21 septembre 1902, date à laquelle il est mis en congé après avoir obtenu son certificat de bonne conduite.

 

Le 1er novembre 1902, il devient réserviste, rattaché au 141e R.I., l'unité d'infanterie la plus proche de son domicile, basée à Marseille.


.Le 1er avril 1905, Désiré Vachet épouse Marthe Gamonet à Châteaurenard. De leur union naissent trois filles et un fils. La benjamine décède à l'âge de sept mois.

 

Du 20 août au 16 septembre 1906, Désiré Vachet effectue sa première période d’exercices au dépôt du 141e R.I.. Sa seconde période se déroule également dans ce dépôt, du 15 avril au 1er mai 1909.

 

À l'âge de 34 ans, il est affecté à l'armée territoriale, dépendant du 115e R.I.T. à partir du 1er octobre 1912.

 

En août 1914, une nouvelle guerre éclate avec l'Allemagne. Le 3 du mois, Désiré Vachet se rend au dépôt du 141e R.I., qui fait aussi office de dépôt pour le 115e R.I.T..

 

Initialement posté à Nice suite à son départ de Marseille, ce régiment est par la suite déplacé vers la région de Dijon, et mis directement sous les ordres du Grand Quartier Général, prêt à intervenir en cas de conflit déclaré avec l'Italie.

 

L'Italie choisit de conserver sa neutralité. Les forces préparées pour défendre la frontière sont donc désormais disponibles pour d'autres missions.

 

Le frère de Désiré Vachet, Claudius, soldat au 341e R.I. est porté disparu le 7 septembre 1914.

 

Les pertes considérables subies par l'armée française durant les premières semaines du conflit doivent être compensées. Il est nécessaire de faire appel aux classes les plus jeunes de l'armée territoriale afin de combler partiellement ces déficits.

 

Le 18 septembre 1914, un groupe de 800 soldats issus des premier et troisième bataillons du 115e R.I.T. est sélectionné. Ce contingent rejoint le dépôt du 149e  R.I. situé près de Langres. À cette période du conflit, les 25e, 26e, 27e et 28e compagnies de ce régiment sont stationnées à Rolampont, commune adjacente à la sous-préfecture de la Haute-Marne.

 

Le 27 septembre, un renfort composé de 500 hommes, en majorité des vétérans du 115e R.I.T., se dirige vers Suippes pour intégrer le régiment actif. Le soldat Vachet est inclus dans ce détachement. À son arrivée, il intègre la 4e compagnie du 149e R.I., sous le commandement du capitaine Altairac.

 

En octobre 1914, le 149e R.I. participe aux combats en Artois. Le mois suivant, ce régiment vosgien se déplace sur le front belge. À la fin de décembre 1914, le régiment est de nouveau affecté au front d'Artois, initialement à proximité du bois de Berthonval, puis à partir du 27 janvier 1915, dans un secteur près du village de Noulette.

 

Le 3 mars 1915, les Allemands attaquent dans le secteur des 10e et 31e B.C.P. et du bataillon de 1ère ligne du 149e R.I. après avoir fait exploser plusieurs mines. Ils réussissent à prendre le contrôle d’une partie de la première ligne française.

 

La 4e compagnie du 149e R.I., en collaboration avec les autres unités du régiment et les chasseurs à pied, effectue plusieurs contre-attaques visant à reconquérir le terrain cédé à l'ennemi. Il est probable que le soldat Vachet, tué ce jour-là, ait perdu la vie lors d'une de ces actions.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

À l'heure actuelle, les recherches n'ont pas permis de retrouver la trace d'une éventuelle sépulture pour ce soldat.

 

Le nom de cet homme, tout comme celui de son frère, est inscrit sur le monument aux morts et sur l’une des plaques commémoratives de l’église de Saint-Denis - l’Aéropagite de Châteaurenard.

 

 

Le soldat Vachet a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (journal officiel du 7 juin 1921).

 

« Soldat courageux et dévoué. Mort pour la France le 3 mars, à Aix-Noulette dans l’accomplissement de son devoir »

 

La croix de guerre avec étoile de bronze lui est également attribuée.

 

 

Pour consulter la généalogie de la famille Vachet, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

 

 

Sources :

 

La fiche matricule et les registres d’état civil concernant Désiré Vachet ont été consultés sur le site des archives départementales des Bouches-du-Rhône.

 

Fiche individuelle lue sur le site « mémoire des hommes ».

 

Le portrait de ce soldat provient du site « MémorialGenWeb ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi et aux archives départementales des Bouches-du-Rhône.

12 avril 2024

Un sous-lieutenant du 149e R.I. rétrogradé au rang de sergent (1ère partie)

 

Suite à la blessure du lieutenant-colonel Gothié, son prédécesseur, le commandant Abbat, en tant que commandant intérimaire du 149e R.I., est chargé de clore  le « dossier Peyrus ».

 

Le 12 février 1916, il rassemble tous les rapports écrits des officiers et sous-officiers impliqués directement ou indirectement dans une affaire remettant en question le commandement d'un officier.

 

Le sous-lieutenant Peyrus, en tant que chef de section de la 4e compagnie du 149e R.I., a été suspecté de ne pas avoir su diriger ses hommes pendant les combats du 3 mars et des 9 et 10 mai 1915.

 

Dans son rapport du 17 mai 1915, le commandant Bichat insiste sur le fait que cet officier devrait être reclassé en tant que sergent.

 

« Le sous-lieutenant Peyrus, provenant des admissibles à Saint-Cyr de 1914, est arrivé au corps le 16 janvier.

 

Dans les circonstances ordinaires, il est mou, sans entrain, semblant se désintéresser de ce qu’il fait, mais au combat c’est bien autre chose.

 

Lors de l’attaque du 3 mars, le capitaine et l’autre officier de la compagnie ayant été blessés, le sous-lieutenant Peyrus est resté introuvable pendant de longues heures, de sorte que la compagnie resta sans commandement effectif. À la nuit, ayant reçu l’ordre de se porter en avant, il poussa une section en avant de lui puis fit replier toute la compagnie sans aucun motif et sans s’être rendu compte lui-même de la situation.

 

Le 9 mai, ce fut absolument identique. Les autres officiers ayant été blessés, le sous-lieutenant Peyrus n’exécutera pas ce qui avait été prévu pour sa compagnie. Au lieu de se porter en terrain découvert, ce qui était faisable, il reste dans un boyau (où il y avait des abris), laissant sa compagnie sans ordre, introuvable de sa personne. À la fin de la journée, on parvient enfin à le retrouver avec quelques éléments de sa compagnie. Il reçoit l’ordre de se porter en avant pour boucher un trou sur la ligne. Il y parvient tant bien que mal, mais à la fin de la nuit, les Allemands attaquant, Peyrus se terre.

 

Certains de ses camarades le bousculent pour le faire sortir de son abri. Résultat : les Allemands s’emparent d’un point important qu’il a fallu attaquer de nouveau le lendemain. Finalement, il a été légèrement blessé à la figure et évacué.

 

En résumé, le sous-lieutenant Peyrus n’a aucune des qualités du chef. Il manque d’entrain, de courage, de décision. Il songe à lui avant de songer aux hommes qu’il a l’honneur de commander et il leur donne le plus fâcheux exemple. Sa présence est nuisible et j’estime qu’il est incapable de faire même un sous-officier. »

 

Le 22 mai 1915, le lieutenant-colonel Gothié, à la tête du 149e R.I., reprend intégralement le rapport du commandant Bichat, sauf pour la dernière phrase.

 

Pour conclure, il écrit :

 

En conséquence, j’estime que cet officier à titre temporaire ne peut conserver ses galons et qu’il doit être remis sous-officier dans un autre corps. »

 

Ce rapport remonte à tous les échelons jusqu'au G.Q.G..

 

Le général Lombard commandant la 43e D.I., confirme en écrivant : « Avis que le sous-lieutenant à titre temporaire Peyrus doit être remis sous-officier ».

 

Le général Guillemot, en charge de la 85e brigade, apporte son soutien à ses subordonnés : « Je suis d’avis que le sous-lieutenant à titre temporaire Peyrus ne peut être maintenu dans son grade actuel et qu’il doit être remis sous-officier dans un autre corps. »

 

Le général Maistre,  commandant le 21e C.A.,  poursuit : «  J’appuie la demande du chef de corps ».

 

Ce rapport est ensuite transmis au général commandant la Xe Armée qui l’approuve par ces mots: « demande appuyée ». Le 29 mai 1915, le « rapport Peyrus » parvient tout en haut de la hiérarchie au G.Q.G..

 

Presque toutes les remarques sévères du lieutenant-colonel Gothié et du commandant Bichat sont reprises par l'aide-major général. « Le sous-lieutenant à titre temporaire Peyrus, du 149e R.I., n’a aucune des qualités du chef. Il manque d’entrain, de courage, de décision. Il songe à lui avant de songer aux hommes qu’il commande. Aux moments critiques, il est introuvable et donne à sa troupe le plus fâcheux exemple. Cet officier n’est pas digne de conserver ses galons. Il y a lieu de le remettre sous-officier dans le plus bref délai et de le changer de corps. »

 

Le sous-lieutenant Peyrus est déterminé à ne pas en rester là. Le 26 novembre 1915, il rédige un rapport extrêmement détaillé qu'il envoie au ministre de la guerre (ce rapport sera abordé ultérieurement dans une seconde partie).

 

Une nouvelle enquête est requise, ce qui entraîne une nouvelle série de rapports, toujours aussi peu flatteurs en ce qui concerne sa conduite lors des journées de 1915.

 

La hiérarchie demande à ce que les officiers et sous-officiers de la 4e compagnie et des compagnies voisines, qui ont pris part aux combats des 3 mars et du 10 mai 1915, fournissent des rapports détaillés sur le comportement du sous-lieutenant Peyrus durant ces journées.  

 

Le lieutenant Chauffenne, de la 12e compagnie, est le premier à remettre le sien.

 

« Dans la nuit du 2 au 3 mars, la 12e compagnie, alors commandée par le capitaine Grüneissen, était en réserve aux abris du bois 6. Le 3, à la pointe du jour, les Allemands prononcèrent une attaque sur les sapes t1, t2, t3 et réussirent à occuper les premières lignes françaises.

 

L’ordre fut donné à la 12e compagnie de prendre les armes et de se porter au bois 7 par le boyau principal. Je commandais alors la 1ère section qui reçut l’ordre du commandant Bichat de renforcer la 4e compagnie à la haie G.

 

À la lisière ouest du bois 7, le mouvement en avant de ma section fut arrêté momentanément par suite de l’encombrement du boyau par une section de la 4e compagnie. Cette section était massée sous le grand abri et empêchait tout mouvement. Je donnai l’ordre aux hommes d’avancer, étant convaincu que le chef se trouvait en tête, mais aucun homme n’exécutant le mouvement, je demandais quel était le gradé qui commandait. Un caporal me répondit : «  c’est le sous-lieutenant Peyrus. Il est ici, assis sous l’abri. »

 

Effectivement, m’avançant, je l’aperçus inerte, au milieu de ses hommes et lui dit «  mais avancez donc jusqu’à la haie G, vous n’avez donc pas reçu l’ordre de vous y porter ?

 

Me regardant avec des yeux égarés, il ne me fit aucune réponse et j’eus l’impression qu’il n’était plus maître de lui. Je pris alors le commandement des hommes de la 4e compagnie pour gagner la haie G, où se trouvait une cinquantaine d’hommes commandés par un sergent (deux sous-lieutenants blessés étaient dans le 1er abri caverne.

 

Le sous-lieutenant Peyrus vint me rejoindre à la tombée de la nuit. Il paraissait moins impressionné.

 

Le lendemain 4 mars, vers 17 h 00, le capitaine Grüneissen, avec les trois autres sections de la compagnie, nous renforça. Il appela le sous-lieutenant Peyrus et lui dit : «  Nous allons attaquer, la 12e à droite, la 4e à gauche, vous en prendrez le commandement et suivrez parallèlement la haie G

 

J’exécutai le mouvement avec la 12e compagnie et, blessé à 18 h 00, j’ignore ce qui s’est passé ensuite. »

 

Le sous-lieutenant Antonelli ajoute dans son rapport du 4 janvier 1916 :

 

«  Le 14 février 1915, lors du bombardement du château de Noulette, je n’ai point vu le sous-lieutenant Peyrus qui n’appartenait pas à ma compagnie. Il m’est, par la suite, impossible de porter une appréciation personnelle sur la conduite de cet officier en cette circonstance.

 

Pendant la journée du 3 mars, le commandant Bichat manifesta à plusieurs reprises, devant moi, une opinion défavorable sur le sous-lieutenant Peyrus qui, malgré les ordres reçus, ne parvenait pas à progresser dans le boyau, pris d’enfilade, il est vrai, par une mitrailleuse ennemie, reliant le bois 7 à la haie G.

 

Le soir du 4 mars, le commandant Bichat donna en ma présence,  l’ordre au capitaine Grüneissen de contre-attaquer les positions qui nous avaient été enlevées la veille, avec sa compagnie, la 12e, et les éléments de la 4e compagnie sous les ordres du sous-lieutenant Peyrus.

 

L’ordre verbal, donné d’après un croquis, portait la 12e compagnie, précédée des éléments de la 4e, se porterait d’abord à la haie G.

 

En ce point, la 4e compagnie devait prendre à droite un boyau conduisant à nos anciennes tranchées du secteur d’extrême droite et la 12e compagnie devait s’efforcer de progresser à sa gauche vers le secteur central de nos anciennes positions.

 

Une heure environ après celle fixée pour le début de l’opération, le capitaine Grüneissen se présenta au commandant Bichat et lui rendit compte qu’après avoir tenté de se mettre en liaison à la droite de la haie G avec les chasseurs à pied qui avaient contre-attaqué sur le plateau de Lorette, il avait dû s’établir à la haie G où il tenait solidement la position.

 

Quelques instants plus tard survint le sous-lieutenant Peyrus qui rendit compte qu’après avoir progressé dans le boyau reliant la haie G à nos anciennes tranchées, jusqu’à la hauteur de notre ancien poste téléphonique, il avait commencé à organiser ce boyau en tranchée, mais ne voyant pas se développer à sa gauche le mouvement de la 12e compagnie annoncé et craignant d’être tourné, il avait ramené ses éléments à la haie G.

 

Comme le commandant Bichat reprochait violemment au sous-lieutenant Peyrus d’avoir abandonné sans ordre et sans avoir été attaqué, le boyau occupé, celui-ci répondit qu’il avait adressé au commandant un homme de liaison qui avait été arrêté par le capitaine Grüneissen à la haie G.

 

Au cours de ces explications, le sous-lieutenant Peyrus avait l’attitude et le ton embarrassés d’un homme en proie à une forte dépression morale.

 

Je ne vis plus, au cours de cette affaire, le sous-lieutenant Peyrus avant notre retour au cantonnement à Baraffles.

 

Le 9 mai 1915, je vis le sous-lieutenant Peyrus dans les circonstances suivantes :

 

Vers midi, je reçus l’ordre du capitaine Crépet, commandant la 2e compagnie, avec laquelle j’étais en liaison à ma gauche, d’organiser défensivement un boyau en avant de sa compagnie et à ma gauche.

 

En explorant ce boyau, avec le soldat Pierrée de la 3e compagnie, je pus, après y avoir fait six prisonniers qui y étaient restés, retrouver la liaison avec le commandant Bichat, à ma droite.

 

Je reçus alors de ce dernier l’ordre de me porter plus en avant,  à la gauche de la 3e compagnie, en même temps que la 2e compagnie. C’est alors, en rassemblant les éléments de la 3e compagnie qui s’étaient joint à la 2e, que je trouvai, entre midi et deux heures (mes souvenirs ne me permettent pas une précision plus grande) le sous-lieutenant Peyrus, dans un boyau, à gauche de celui de la haie G.

 

Il était accroupi contre le parapet et paraissait physiquement déprimé.

 

Je revis encore le sous-lieutenant Peyrus dans la nuit du 9 au 10 mai.

 

J’occupais mon poste de combat à la gauche de la 3e compagnie, lorsque, entre une heure et deux heures du matin, je vis venir vers moi, tout bouleversé, le sous-lieutenant Peyrus qui se jeta à terre, déclarant malgré mes exhortations puis mes menaces pour lui faire rejoindre son poste de combat, qu’il n’en pouvait plus… qu’il était brisé… que ces attaques à la grenade étaient effroyables… La voix était tremblante et mouillée de larmes.

 

Le sous-lieutenant Peyrus m’apparut à ce moment comme un homme moralement et physiquement désemparé.

 

Je fus blessé d’un éclat de grenade et évacué quelques instants plus tard sans savoir vu le sous-lieutenant Peyrus rejoindre son poste.

 

Dans les trois circonstances où j’ai pu voir le sous-lieutenant Peyrus au feu, il m’a donné l’impression d’un homme trop jeune, insuffisamment formé physiquement et moralement pour assumer les responsabilités d’un chef de section au combat, sans qu’il m’apparaisse, en mon âme et conscience, qu’on doit lui reprocher, dans les circonstances où je l’ai vu, un acte de lâcheté consciente et réfléchie, au sens déshonorant de ces mots. »

 

Les critiques du sous-lieutenant Antonelli envers le sous-lieutenant Peyrus ne sont pas du tout favorables à son égard. Elles mettent en évidence un homme fragile et vulnérable en raison de son extrême jeunesse. D'après le sous-lieutenant Antonnelli, le fait de se retrouver à plusieurs reprises en première ligne lors d'événements particulièrement violents a eu un impact nerveux négatif sur le sous-lieutenant Peyrus. 

Les écrits des officiers et sous-officiers, chefs de section de la 4e compagnie confirment que cet officier est vulnérable émotionnellement.

 

 

Le 2 janvier 1916, le capitaine Altairac rédige le rapport suivant :

 

«  Monsieur Peyrus est arrivé à la 4e compagnie du 149e R.I. dans le courant du mois de janvier 1915 à Bethonsart (Pas-de-Calais). Candidat à Saint-Cyr, il avait suivi un cours d’instruction à Bourges et, à l’issue de ce cours, avait été promu sous-lieutenant à titre temporaire.

 

Il a pris, à son arrivée, le commandement de la 3e section.

 

Le 14 février, les 3e et 4e compagnies étant cantonnées dans les caves du château de Noulette, l’explosion d’un obus fit effondrer une partie des caves et ensevelit une section et demie de la compagnie. La conduite de M. Peyrus, en ces circonstances, n’a rien eu de répréhensible et a été des plus correctes. Aussitôt que le reste de la compagnie a pu sortir des caves non atteintes, il a aidé à former et diriger des équipes de travailleurs pour dégager les hommes ensevelis et a donné l’exemple personnellement en contribuant à dégager M. le lieutenant Damideau, blessé.

 

Le 3 mars 1915, au moment de l’explosion de la mine allemande et de l’attaque, la 4e compagnie était disposée de la manière suivante :

 

La 3e section (M. Peyrus), dans la tranchée de 2e ligne, à une centaine de mètres en arrière de la compagnie du centre du bataillon (3e compagnie) au nord de la haie G.

 

Une section aux abris de la haie G (M. Charlois) et deux sections au bois 6 avec le capitaine.

 

Ayant été blessé dès le début de l’action en me portant en avant avec ces deux dernières sections, je ne puis donner aucun renseignement sur la conduite tenue ce jour-là par M. Peyrus dont la section était immédiatement derrière la première ligne.

 

Pendant le peu de temps où M. Peyrus a été sous mes ordres, il m’a donné l’impression d’un jeune homme encore inexpérimenté et de constitution physique un peu faible, mais ayant bon esprit et faisant preuve de bonne volonté. »

 

Le 2 janvier 1915, le capitaine Langlois, qui travaille au Q.G. du 3e C.A. depuis les événements, rédige ce texte :

 

« En réponse à votre note de service du 25 décembre 1915, j’ai l’honneur de vous rendre compte que, lors de l’attaque du 9 mai, je n’ai rien à reprocher au sous-lieutenant Peyrus.

 

Avant l’attaque, le sous-lieutenant Peyrus s’est occupé activement de sa section, veillant à ce que chacun emporte le matériel indiqué. Par de bonnes paroles, il encourageait ses hommes.

 

Lors de l’attaque, au moment où je suis sorti de la tranchée, il y avait un bombardement très violent qui a arrêté la section qui était à ma droite (sous-lieutenant Peyrus). Ayant été blessé dès le départ, je n’ai pu savoir quelle avait été la conduite sous-lieutenant Peyrus dans la suite.

 

Pendant le temps où le sous-lieutenant Peyrus a été sous mes ordres, je n’ai eu aucune critique à lui faire, sauf un peu de mollesse dans son commandement.

 

Son attitude aux tranchées a toujours été très bonne. Il était plein de sollicitude pour ses hommes dont il était très aimé. »

 

L'aspirant Crébely fait part de ses observations le 4 février 1916 :

 

« Dans la nuit du 2 au 3 mars 1915, le 1er bataillon occupe la tranchée de première ligne de Noulette.

 

L’emplacement de la 4e compagnie (capitaine Altairac) est le suivant :

 

1ère section (aspirant Crébely) : aux abris du métro

 

2e section (aspirant Gomot) : aux abris du bois 6

 

3e section (sous-lieutenant Peyrus) et 4e section (sous-lieutenant Charlois) : en soutien de 1ère ligne de la compagnie du centre.

 

Le 3, vers 5 h 00, les Allemands font exploser, à proximité des tranchées de première ligne des fourneaux de mine qui les bouleversent et obligent les occupants à les abandonner. Au signal de l’attaque, je me poste avec ma section au bois 7, où se trouve le P.C. du commandant. J’y suis rejoint par le capitaine Altairac qui me donne l’ordre de me porter en première ligne

 

J’avance ainsi jusqu’à la haie G et je rencontre quelques hommes du 2e peloton. Ce qui m’indique que celui-ci n’a pas résisté.

 

Le capitaine marche devant moi, mais l’avance si brusque des Allemands sur le plateau de Lorette et sur les pentes nord, nous empêche d’avancer. Nous reculons jusqu’au P.C. du commandant.

 

Quelques hommes seulement, avec le sous-lieutenant Husson, résistent à la haie G et le boyau qui y conduit devient intenable par suite de l’installation par l’ennemi d’une mitrailleuse le prenant d’enfilade.

 

Vers 8 h 00, le capitaine est blessé. Le sous-lieutenant Charlois prend le commandement de la compagnie. Le commandant donne des ordres pour envoyer du renfort au sous-lieutenant Husson à la haie G, ce qui est impossible, le boyau étant enfilé par une mitrailleuse.

 

Vers 10 h 00 (peut-être plus tard), le sous-lieutenant Charlois est blessé et passe le commandement au sous-lieutenant Peyrus. À ce moment, le sous-lieutenant Peyrus se trouve sous un pont établi sur le boyau conduisant à la haie G. Le boyau forme un coude à cet endroit et il n’est pas enfilé par la mitrailleuse. Il se trouve donc là avec des hommes de la 2e section.

 

Je suis en arrière avec ma section à la lisière sud du bois 7. Les 3e et 4e sections se trouvent presque en totalité vers le P.C. du commandant derrière moi.

 

Dans l’après-midi, profitant d’un fort bombardement de notre part, le sous-lieutenant Peyrus envoie à la haie G une douzaine d’hommes avec un sergent, ce qui améliore beaucoup la situation du sous-lieutenant Husson

 

Le soir, à la faveur de la nuit, le sous-lieutenant Peyrus va à la haie G avec la 2e section. J’y vais à mon tour avec ma section vers 22 h 00 ou 23 h 00.

 

Donc, le premier peloton de la compagnie avec quelques hommes du 2e peloton se trouve à la haie G. L’autre peloton est resté au P.C. au bois 7.

 

Pendant toute la nuit et la journée du lendemain (le 4), le premier peloton aménage le barrage de la haie G et le boyau de la haie G. Il établit un poste d’écoute pour surveiller les pentes du plateau et il construit une tranchée à l’extrémité est de la haie G et perpendiculairement à celle-ci.

 

Pendant toute la nuit du 3 au 4 et la journée du 4, il n’y a rien d’anormal.

 

Le soir, vers 16 ou 17 h 00, le capitaine Gruneissen nous apporte l’ordre d’attaquer. La 4e compagnie doit l’appuyer sur la droite.

 

Je sors le premier de la tranchée suivi des hommes des deux sections, puis, ne voyant pas mes sergents, je m’arrête pour voir s’ils me suivent. J’en vois un qui prend immédiatement la tête et qui emmène les hommes jusqu’au poste téléphonique établi à proximité de la tranchée perdue.

 

Dans cette action, je n’ai eu qu’un blessé.

 

Pendant la marche en avant, je n’ai pas vu le sous-lieutenant Peyrus et ce n’est que quand tous mes hommes furent dans le boyau conduisant de la haie G à la tranchée perdue que je le vis.

 

Le sous-lieutenant Peyrus se trouve alors à la gauche du peloton. Il fait organiser un barrage de sape, ce qui semble indiquer qu’il a l’intention de se maintenir à la position réoccupée, puis tout à coup, il change d’idée. Il est pris d’un très curieux excès d’indécision et me demande plusieurs fois ce qu’il faut faire. Je lui réponds invariablement que nous n’avons pas d’ordre pour abandonner la position. Il faut donc rester.

 

Notre position, sans être critique, n’est pas des meilleures. Il n’y a pas de liaison à gauche. Devant nous, à droite et derrière (au dessus de la haie G), il y a les Allemands. Pour que notre position soit plus sûre, il faudrait connaître exactement la position de l’ennemi. Dans tous les cas, le boyau de la haie G nous est une ligne de retraite assurée.

 

Donc, sans ordre, le sous-lieutenant Peyrus abandonne ce qui vient d’être réoccupé et où nous venons de passer au moins deux heures.

 

Le commandant Bichat parle longtemps et vivement avec le sous-lieutenant Peyrus, puis nous allons au Métro et ensuite à Noulette. Mais avant de partir à Aix à 23 h 00, je vais, de la part du sous-lieutenant Peyrus, trouver le commandant pour lui expliquer la situation.

 

Le 5, à 6 h 00, la compagnie va au bois 6 et dans la journée, le sous-lieutenant de Parseval en prend le commandement.

 

Dans tout ceci, le sous-lieutenant Peyrus n’a pas manqué d’énergie et d’esprit de décision. Il manquait de ce que j’appellerai la maîtrise de soi-même et je crois qu’il ne se rendait pas très bien compte de la responsabilité qui lui incombait.

 

Du reste, je l’ai toujours considéré comme très jeune et sans expérience suffisante. Je crois qu’il fut très impressionné par le spectacle auquel il assistait.

 

Cependant, il n’en avait pas été de même le 14 février, lors de l’éboulement d’une cave du château de Noulette où, je l’ai vu un des premiers, sinon le premier, se mettre en devoir de dégager les hommes qui étaient ensevelis.

 

Dans la journée du 3 mars, je l’ai trouvé toujours assez calme, mais on sentait chez lui une certaine inquiétude.  Le soir du 4 mars, il était au contraire très agité.

 

Je crois que si on avait commandé au sous-lieutenant Peyrus d’accomplir une mission périlleuse, il l’aurait fait, même s’il avait su que tout serait fini pour lui. »

 

Le capitaine Trezenem, commandant la 1ère compagnie du 149e R.I. note dans un rapport non daté :

 

« J’ai l’honneur, en réponse à une note du colonel Gothié datée du 25 décembre et arrivée ce matin seulement, de vous rendre compte.

 

- Que je n’ai aucun renseignement sur la conduite de l’ex sous-lieutenant Peyrus au cours des affaires du 14 février et du 3 mars.

 

- Que le 9 mai au soir, au moment où je fus détaché de la 3e compagnie pour prendre le commandement de la 4e, et le 10 mai, quand les évènements m’eurent amené à prendre le commandement de ce qui restait des 1ère, 3e et 4e compagnies, je n’ai pas été secondé comme j’aurais pu m’y attendre par le sous-lieutenant Peyrus qui n’a été blessé que le 10 vers 17 h 00. Son rôle fut passif. Son âge et la situation effrayante à certains moments peuvent expliquer cette attitude. »

 

Conformément aux instructions de sa hiérarchie, et suite à une décision ministérielle du 4 juillet 1915, Pierre Peyrus est officiellement rétrogradé au rang de sergent.

 

Le 1er décembre 1915, il est affecté au 17e R.I. puis transféré au 217e R.I..

 

Pierre Peyrus se distingue en tant que sous-officier à Maison-en-Champagne entre le 12 et le 20 mars 1917. Sa bravoure au combat ne correspond plus à ce qui lui avait été reproché au 149e R.I.. Elle lui permet de retrouver ses galons de sous-lieutenant à partir du 15 avril 1917.

 

Sources :

 

Dossier individuel du sous-lieutenant Peyrus consulté au S.H.D. de Vincennes.

 

Le portrait de l’aspirant Crebely est extrait du livre d’or « l’école libre de Notre-Dame de Mont-Roland et la guerre 1914-1918 » Besançon, imprimerie Jacques et Demontrond. 1922.

 

Le portrait du lieutenant-colonel Gothié provient de la collection personnelle de son petit-fils, D. Gothié.

 

Les portraits du commandant Bichat, des capitaines Altairac et Charlois et du sous-lieutenant Peyrus sont extraits de leur dossier individuel du S.H.D. de Vincennes.  

 

Le portrait du commandant Abbat vient du tableau d’honneur de la guerre 14-18 publié par la revue « l’Illustration ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au S.H.D. de Vincennes.

5 avril 2024

Pierre Jacques Peyrus (1895-1973)

 

Jeunesse et début dans l’armée

 

Pierre Jacques Peyrus est né le 26 novembre 1895, 7 rue des Marans, à Mâcon, dans la Saône-et-Loire. Ses parents sont de confession protestante.

 

Son père, Louis, 37 ans, est lieutenant au 134e R.I.. Sa mère, Joséphine Caroline Jouard, 33 ans, n’a pas d’activité professionnelle. Pierre est le deuxième enfant d’une fratrie composée d’une fille et de deux garçons.

 

Pierre Peyrus poursuit ses études jusqu'au baccalauréat. Il rêve de faire carrière dans l'armée en suivant les traces de son père. Grâce à son niveau scolaire, il peut se présenter au concours d'entrée de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.

 

Il réussit les épreuves écrites, mais les événements internationaux qui vont précipiter le monde dans une guerre mondiale l'empêchent de se présenter aux oraux du concours.

 

Les futurs élèves officiers de la 99e promotion saint-cyrienne, qui sera ultérieurement connue sous le nom de « La Grande Revanche », sont déclarés admissibles sans avoir à passer d'épreuves orales ; ils n’ont pas non plus la possibilité de suivre la formation d'élève officier.

 

Tout comme les autres candidats éligibles à cette promotion, Pierre Peyrus est contraint de signer un contrat d'engagement volontaire de huit ans avec l'armée afin de conserver son statut de futur officier.

 

Le 10 août 1914, il se rend à la mairie de Mâcon pour officialiser son engagement. Pierre Peyrus choisit de faire ses classes au 134e R.I., le régiment où son père a servi et a terminé sa carrière en tant que capitaine d'habillement. Le jour même, il rejoint la caserne Duhesme.

 

Le jeune homme doit faire preuve de persévérance pour obtenir un maximum d'expérience militaire en un minimum de temps avant de rejoindre le front. Pour prétendre exercer son autorité sur une cinquantaine d'hommes, il est essentiel d'être aussi crédible que possible, surtout lorsqu’on est très jeune.

 

 

Conflit 1914-1918

 

Pierre Peyrus est nommé caporal le 10 octobre 1914. Le 5 décembre, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre, avec une mutation au 95e R.I., un régiment qui tient garnison à Bourges. Le jeune officier ne reste que très peu de temps au dépôt de cette unité. En janvier 1915, il quitte la caserne Condé en compagnie du sous-lieutenant Larnac, un autre Saint-Cyrien de sa promotion. Les deux hommes ont été affectés au  149e R.I., un régiment qui opère à proximité de Bethonsart, en Artois.

 

Le lieutenant-colonel Gothié place le sous-lieutenant Peyrus à la tête de la 3e section de la 4e compagnie, sous les ordres du capitaine Altairac.

 

Pierre Peyrus est incapable de s'intégrer dans ce régiment. Son manque d'expérience et son extrême jeunesse n’ont pas joué en sa faveur. Peu valorisé par ses supérieurs, il se voit attribuer une note très sévère de la part de son chef de corps ; ce dernier, après avoir pris connaissance d'un rapport rédigé par le chef de bataillon Bichat,  écrit ceci : "Jeune admissible à Saint-Cyr, n'ayant pas donné la moindre satisfaction » Mou, apathique, sans aucune énergie, n’a pas montré au combat les qualités d’un chef, a été proposé pour être remis sous-officier dans un autre régiment. »

 

Son commandement a été sérieusement remis en question à deux reprises. La première fois, le 3 mars 1915, au cours d’une vaste offensive allemande et la seconde fois, le 10 mai 1915, date à laquelle il est blessé durant une attaque sur le plateau de Notre-Dame-de-Lorette. 

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 3 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 10 mai 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Une légère blessure à la face, une contusion violente au genou gauche et un affaiblissement général très prononcé nécessitent son évacuation vers arrière.

 

Du 12 mai au 5 juin 1915, le sous-lieutenant Peyrus est soigné à l'hôpital auxiliaire n° 5, installé dans le lycée de jeunes filles, 2 rue Dupanloup à Orléans. Il bénéficie ensuite d'une période de repos allant du 6 juin au 5 août. Durant ce laps de temps, Pierre Peyrus apprend qu'il a été rétrogradé au rang de sergent en vertu d'une décision ministérielle datée du 4 juillet 1915.

 

Après sa convalescence, il se rend au dépôt du 149e R.I. à Épinal.

 

Conformément aux directives de sa hiérarchie, le sergent Peyrus doit changer d'unité. Il est affecté au 17e R.I. le 1er décembre 1915, puis muté au 217e R.I. le 24 août 1916. Pendant la période du 12 au 20 mars 1917, il se distingue en tant que sous-officier à Maison-en-Champagne. Le lieutenant-colonel du régiment demande sa réintégration dans son grade d'officier.

 

Le 15 avril 1917, Pierre Peyrus est de nouveau autorisé à porter ses galons de sous-lieutenant.

 

Le 1er janvier 1918, il commande une section de la 21e compagnie sous les ordres du lieutenant Eymard.

 

Le chef de corps du régiment rédige ceci dans le relevé de notes du sous-lieutenant Peyrus : « Très intelligent, caractère doux, un peu timide, mais franc et ouvert. Discipliné, travailleur, donne toute satisfaction par son application, sa conscience et son dévouement. Très apte à commander une section. A de l’allant et obtient beaucoup de ses hommes dont il a la confiance. Doit acquérir encore de l’assurance et se montrer un chef plus ferme. Aime beaucoup son métier et deviendra un bon officier. »

 

En avril 1918, Pierre Peyrus contracte les oreillons, une maladie très contagieuse qui le contraint à quitter son régiment. Il est hospitalisé à l'ambulance 5/V de Courcelles-Sapicourt pendant la période du 12 avril au 8 mai 1918. Après sa guérison, il retrouve son poste au 217e R.I..

 

 

Le 7 juin 1918, le sous-lieutenant Peyrus est de nouveau blessé, touché par un éclat d’obus à la cuisse droite pendant un mouvement de relève. À cette période du conflit, son régiment se trouve dans un secteur près de Locre, à l'ouest du mont Kemmel, en Belgique. Transporté à l'arrière, le personnel médical de l'ambulance chirurgicale de Bourbourg, dans le Nord, le prend en charge du 8 juin au 4 juillet 1918.

 

Il est admis à l'hôpital n° 107 de Saint-Brieuc le 6 juillet, puis à l’hôpital neurologique de Rennes le 11 octobre. Ensuite, il est en convalescence du 11 décembre 1918 au 10 janvier 1919. Après cette période de congé forcé, il se rend au centre neurologique de Lyon le 11 janvier 1919. À partir du 16 février 1919, Pierre Peyrus bénéficie d'un nouveau congé de convalescence de 45 jours.

 

Période après guerre

 

Après cette longue période de soins, il fait un stage à l'école de Saint-Cyr du 17 février au 30 septembre 1919. Le 16 juin, Pierre Peyrus se fracture la clavicule droite au niveau de l'union du tiers interne après avoir reçu un coup de pied de cheval. Du 16 juin au 18 juillet 1919, il est admis à l'hôpital Dominique Larrey à Versailles, avant de partir pour une période de convalescence du 19 juillet au 18 août.

 

Le 20 septembre 1919, le chef de bataillon responsable de son groupe à Saint-Cyr écrit ceci : «  De la bonne volonté, intelligence et travail moyen. Candidat à la cavalerie, n’a pas pu passer l’examen à cause d’un accident de cheval antérieur. Inapte à l’infanterie. Un peu indolent. Éducation et tenue très bonne. Peut rendre des services dans une mission à l’étranger, où il aura peu à se fatiguer et où il sera confié à un supérieur sachant le mettre en confiance et le faire travailler. Mention assez bien ».

 

À l’issue de  son stage à l’école de Saint-Cyr, Pierre Peyrus est nommé sous-lieutenant à titre définitif avec une affectation au 163e R.I. à compter du 1er octobre.

 

Il participe aux cours de tir à terre contre avions avec armes portatives en juillet 1921, puis aux cours de tir contre avions du 19 août au 30 août 1921.

 

Le 8 novembre 1921, il obtient son baccalauréat en droit à la faculté de droit de l'université de Lyon.

 

Le 1er février 1922, Pierre Peyrus se marie avec Louise Henriette Suzanne Jorré à Dijon. Un fils naît de cette union en 1927.

 

Dans sa séance du 10 février 1922, la commission spéciale de réforme de Metz le propose pour un maintien en activité ; ce maintien s’accompagne d’une pension temporaire de 10 % pour gêne fonctionnelle légère du membre inférieur droit, paralysie des muscles de la loge antérieure externe de la jambe suite à sa blessure de guerre.

 

Le 26 février, le sous-lieutenant est affecté à la 1ère compagnie du régiment. Le journal officiel du 29 février 1922 officialise sa nomination en tant que lieutenant à compter du 9 mai 1919.

 

A la suite d’une décision ministérielle du 19 juin 1922 (J.O. du 5/10/1922), il est nommé stagiaire au 8e groupe du 56e R.A.C. à Sarrebruck.

 

Le 15 mai 1922, son régiment d’affectation, le 163e R.I. est renommé 153e R.I.. 

 

Le 9 janvier 1923, le lieutenant Peyrus est détaché à l’école militaire d’artillerie de Fontainebleau qu’il quitte le 27 juillet 1923.

 

Le 29 juillet, il rejoint le camp de Gers, où il continue sa formation d'artilleur en suivant une nouvelle série de cours de tir jusqu'au 21 septembre 1923.

 

Le 16 février 1924, Pierre Peyrus quitte Sarrebruck par voie de terre pour rejoindre Saint-Avold.

 

Le 3 octobre, il est détaché au 7e groupe autonome d'artillerie en tant que stagiaire. Ce régiment est renommé 7e groupe d’artillerie de campagne d’Afrique en 1925.

 

Le 21 juillet 1925, Pierre Peyrus est affecté en Algérie. Il traverse la Méditerranée dès le lendemain.

 

Un décret du 13 septembre 1925 entraîne son admission définitive dans l’artillerie (J.O. du 22/9/1925).

 

La commission spéciale de réforme, réunie à Alger le 19 février 1926, le maintient en activité avec une pension définitive de 10 %. Elle  valide le taux d’invalidité proposé par la commission spéciale de réforme de Metz quatre ans plus tôt.

 

Le 7 janvier 1928, une décision ministérielle l’affecte au centre annexe de mobilisation d'Aumale du 1er groupe d'artillerie de campagne d'Afrique.

 

 

Des dispositions de  loi s’appliquent : la loi du 7 juillet 1921 relative au statut des élèves de l’école spéciale militaire et des élèves de l’école polytechnique incorporés aux cours des hostilités ; et les lois du 10 août 1917 et du 30 mars 1921 modifiant les règles d’avancement. Par ces applications, le sous-lieutenant Peyrus prend rang dans le grade  de sous-lieutenant le 27 octobre 1916 (J.O. du 26 mai 1928).

 

Pierre Peyrus est élevé au grade de capitaine par décret du 23 janvier 1929. Le 24 juin 1929, il décroche sa licence  à la faculté de droit d'Alger.

 

Le 30 octobre 1931, le capitaine Peyrus est transféré au 65e régiment d'artillerie d’Aumale en tant que commandant de la 8e batterie.

 

L'année qui suit voit un changement radical dans sa carrière de soldat. Pierre Peyrus a reçu l'autorisation de participer aux épreuves d'admission du concours de l'École supérieure de l'Instruction à Paris. Reçu avec une note de 11 sur 46, il suit les cours de la session 1932-1933 avec une note de sortie de 19 sur 24.

 

Une fois sa formation terminée, il est nommé intendant militaire adjoint par décret du 21 septembre 1934 (J.O. du 25 septembre 1934). Pierre Peyrus embarque à Marseille le 3 octobre, débarque en Algérie deux jours plus tard pour faire son entrée dans la division d'Oran.

 

Il est affecté en sous-ordre à l’intendance de l’habillement et des corps de troupes d’Oran.

 

Le 1er novembre 1935, l’intendant militaire adjoint Peyrus occupe un poste à l’intendance des frais de déplacements et transports d’Oran ; il retrouve ensuite ses anciennes fonctions à l’intendance de l’habillement et des corps de troupes d’Oran à partir du 1er janvier 1936.

 

Le 25 décembre 1936, Pierre Peyrus est promu au grade d’intendant militaire de 3e classe par décret du 22 décembre (J.O. du 25 décembre 1936)

 

Une décision du général commandant le 19e C.A. le fait affecter à l’intendance de Saïda en tant que chef de service. Il prend ses nouvelles fonctions le 30 décembre.

 

Second conflit mondial 1939-1945

 

À la mobilisation du 31 août 1939, Pierre Peyrus est nommé à la direction de l'intendance de la 19e région à Alger, et confirmé comme maintenu dans ses nouvelles fonctions.

 

Le 23 novembre 1939,  L’intendant général Robinot-Marcy l’évalue de la manière suivante : «  Très bon intendant, intelligent et plein de tact qui remplit parfaitement les délicates fonctions d’adjoint du directeur de l’intendance de la 19e région. Actif et énergique, a fourni un travail considérable et fait preuve du plus grand dévouement. »

 

Pierre Peyrus est élevé au rang d'intendant de 2e classe conformément à l’arrêté ministériel du 20 septembre 1941. Il est admis dans le corps civil de l’intendance (cadre des intendants) par arrêté en date du 26 octobre 1941 avec ce nouveau grade à partir du 25 mai.

 

Le 2 septembre 1942, une décision ministérielle le nomme directeur du service départemental du ravitaillement et de l'intendance à Chambéry, un service relevant de la 14e division militaire. Le 17 septembre, il embarque à Alger, arrive à Marseille le 19, intègre la 14e D.I. le 21 et débute son service le 22.

 

Le 21 décembre 1943, le  directeur régional du ravitaillement général Reynaud le décrit comme suit : «  Fonctionnaire distingué, méthodique, travailleur et calme, d’apparence parfois timide, mais avec du caractère et une scrupuleuse conscience professionnelle. Assure dans de bonnes conditions la direction de son service cumulativement avec ses attributions « guerre », ce qui constitue dans les circonstances présentes une charge lourde et délicate. Très bien élevé, caractère plutôt grave, en raison de l’éloignement des siens demeurés en Algérie. En résumé, très bon fonctionnaire qui mérite d’être promu à la 1ère classe. »

 

Le 25 août 1944, le comité départemental de libération de la Savoie le suspend de ses responsabilités de directeur.

 

Le 5 décembre 1944, Pierre Peyrus est rappelé provisoirement à l’activité militaire et mis à la disposition du directeur de l’intendance 14 par décision du commandant de la 14e région. Il est temporairement affecté à l'intendance de Lyon afin de remplacer le titulaire absent.

 

Le 14 décembre 1944, il occupe les fonctions de chef de service de l’intendance régionale des pensions et réquisitions d’Orléans

 

Le 17 mars 1945, il est hospitalisé à l’hôpital Desgenettes à Lyon qu’il quitte le 11 avril avec un congé de convalescence de 2 mois.

 

Rappelé à l’activité par avis de mutation, Pierre Peyrus retourne à Alger le 31 mai 1945 ; le 14 juin il est de nouveau hospitalisé. Il quitte l’hôpital d’Alger 14 juin avec un congé de convalescence de 45 jours. Il reprend son service le 1er août 1945. L’intendant de 2e classe Peyrus est encore fois mis en congé de convalescence à compter du 22 février 1946 ; il prend ce congé à Nice jusqu’au 22 mai 1946.

 

Au cours de cette période, Il est mis à la disposition de l’intendance de la 8e région par décision ministérielle du 15 mars 1946. Pierre Peyrus est d’abord affecté à l’intendance de Lyon au service des pensions en qualité de chef de service avant d’être nommé directeur départemental des A.C. du Rhône à compter du 15 juillet 1946.

 

Il est  promu au grade d’intendant de 1ère classe par décret du 7 avril 1948. Il cesse ses activités de directeur des A.C. du Rhône le 5 avril 1948 ; il occupe alors les fonctions de gouverneur à la cour des réglementations des pensions de Lyon jusqu’à son départ à la retraite.

 

Atteint par la limite d’âge de son grade, l’intendant de 1ère classe Peyrus est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite à partir du 26 novembre 1954.

 

Il est nommé dans les cadres des officiers de réserve du service de l’intendance avec son dernier grade. Il est affecté dans un premier temps à la réserve de l’intendance de la  8e région  à partir du  9 avril 1952 puis à celle de la 6e région à partir du 11 octobre 1952.

 

L’intendant de 1ère classe Peyrus, atteint par la limite d’âge le 26 novembre 1958, est rayé des cadres par décision ministérielle du 9 décembre 1958.

 

Il se retire à Romilly-sur-Seine, rue des marronniers pour occuper le poste de directeur du centre de formation professionnelle.

 

Pierre Peyrus décède le 10 septembre 1973 à Dijon. Il allait fêter ses 77 ans.

 

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec une étoile de bronze et une étoile d’argent

 

Cité à l’ordre de la brigade n° 101  en date du 31 mai 1917 (texte manquant)

 

Cité à l’ordre de la division n° 289 en date du :

 

« Jeune officier ayant de très grandes qualités militaires, d’un courage et d’un sang froid exemplaires. A été blessé grièvement le 8 juin sur une position soumise à un violent bombardement de l’ennemi »

 

Chevalier de la Légion d’honneur (décret du 28 décembre 1928)

 

Officier de la Légion d’honneur (décret du 11 juillet 1947 - publication dans le J.O. du 17 juillet 1947)

 

L’intendant militaire de 1ère classe Peyrus possède un dossier sur la base Léonore.

 

 

Autres décorations :

 

Médaille commémorative de la Grande Guerre

 

Médaille de la victoire

 

Croix du combattant volontaire (cette qualité de combattant volontaire lui est reconnue car il s’est engagé trois mois avant l’appel de sa classe).

 

Cet officier est cité dans le livre d’or de la promotion de la Grande Revanche. Son nom apparaît dans un chapitre destiné aux personnes dont les familles n'ont pas pu fournir d'informations sur leurs antécédents.

 

La généalogie de la famille Peyrus est consultable sur le site « Généanet ». Pour y accéder, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Les portraits du sous-lieutenant Peyrus et sa plaque d’identité proviennent de son dossier du S.H.D. de Vincennes.

 

J.M.O. du 17e R.I.  S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 717/10.

 

Livre d’or de la promotion de « la Grande Revanche » Saint-Cyr 1914 d’après les documents rassemblés par le lieutenant Campana, secrétaire de la promotion.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives médicales hospitalières des armées de Limoges.

29 mars 2024

François Auguste Gauthier (1891-1915)

 

François Auguste Gauthier voit le jour le 14 mai 1891 à Chévry, dans le département de l’Ain.

 

Son père, Louis Bonaventure, âgé de 49 ans, exerce le métier de cultivateur. Sa mère, Louise Pinier, âgée de 44 ans, travaille comme femme de ménage.

 

L'année suivante, la sœur aînée d'Auguste, âgée de 19 ans, donne naissance à un garçon. On ignore qui est le père.

 

                 

Auguste Gauthier sait lire, écrire et compter à la fin de sa scolarité obligatoire. Son niveau de vie sociale ne lui permet pas de poursuivre des études ; il doit rapidement intégrer le monde du travail. Comme son père, il se tourne vers l'activité agricole.

 

L’année de ses 21 ans, Auguste Gauthier est convoqué devant le conseil de révision qui se tient à la mairie de Gex. En excellente santé, il est déclaré « bon service armé ».

 

Le 1er octobre 1912, Auguste Gauthier est incorporé au 149e R.I., un régiment basé à Épinal. Contrairement aux autres conscrits, il ne se rend au régiment que dix jours plus tard. Il est possible que ce retard soit dû à ses activités professionnelles, à un motif de santé ou à la famille.

 

En août 1914, 43 ans après la signature du traité de Francfort, la France s'apprête à faire face à un nouveau conflit avec l'Allemagne. Le soldat Gauthier est toujours « sous les drapeaux » à la caserne Courcy.

 

Son régiment, qui fait partie de la réserve des troupes de couverture, commence sa progression en direction de la frontière, un peu avant l'ordre de mobilisation générale.

 

Le 3 août, le 149e R.I. entre véritablement en campagne. L'Allemagne a officiellement déclaré la guerre à la France. Le 9 août, le régiment vosgien est confronté pour la première fois aux tirs adverses près de Wisembach. La lutte est violente et les pertes sont conséquentes.

Le nom de François Gauthier est répertorié parmi les blessés du baptême du feu du 149e R.I.. En l'absence du numéro matricule qui permettrait de l'identifier de manière certaine, il est difficile de vérifier que c’est bien notre homme (le nom de famille Gauthier est très répandu).

Même si ce blessé fait partie des effectifs de la 8e compagnie (sa compagnie de rattachement à la date de sa mort), il est difficile de confirmer son identité. S’il s’agit bien de ce soldat, il est impossible de fournir une date précise concernant son retour au sein du régiment.

En prenant en compte les sources disponibles et compte tenu de toutes ces incertitudes, il est illusoire de vouloir reconstituer son parcours militaire pendant les premiers mois du conflit. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il a été nommé soldat de 1ère classe le 29 novembre 1914, qu’au jour de sa mort, il fait partie des effectifs de la 8e compagnie et qu’il a été tué le 3 mars 1915 sur le front d’Artois, près du village de Noulette.

Pour en apprendre davantage sur cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Le 7 juin 1915, son acte de décès est enregistré dans la mairie de sa commune natale.

 

Aucune tombe individuelle n'a été trouvée pour ce soldat. Il est fort probable qu'il soit inhumé dans l'un des ossuaires de la Nécropole de Notre-Dame-de-Lorette.

 

 

Auguste Gauthier est décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 11 août 1922) :

 

«Brave soldat, tombé pour la France le 3 mars 1915 à Aix-Noulette, en accomplissant son devoir au cours d’une violente attaque allemande. »

 

Cette décoration lui donne également droit à la croix guerre avec une étoile bronze.

 

Le nom de cet homme est gravé sur le monument aux morts de la commune de Chevry.

 

Auguste Gauthier ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services du soldat Gauthier, les registres d’état civil et les registres de recensement de la commune de Chevry ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Ain.

 

Le portrait d’Auguste Gauthier est extrait du livre d’or des enfants du pays de Gex morts glorieusement pour la France 1914-1919, édité par l’imprimerie M. Boccard en 1920.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à T. Vallé, aux archives départementales de l’Ain et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

22 mars 2024

Que dire d’une attaque allemande à sa famille ?

 

Suite à l’attaque allemande du 3 mars 1915 et aux contre-attaques françaises qui ont suivi dans le secteur de Noulette, le 3e bataillon du 149e R.I. est ramené vers l’arrière. Il profite d’un temps de repos à la fosse 10.

 

Le 10 mars 1915, le commandant Laure rédige une lettre à ses proches. Selon lui, si on avait pris en compte son point de vue sur l’explosion des fourneaux de mine dans la nuit du 1er au 2 mars, il aurait été possible de prendre des mesures pour se préparer à contenir un assaut allemand.

 

« On a tenu à nous ramener un peu en arrière, sans que nous refassions et nous avons presque boudé à cette décision qui ne nous laissait pas la consolation de venger nous-mêmes nos pertes… Je me suis empressé d’écrire aux familles de Barril et de Larnac, mais je ne sais que faire pour celle de Thomas qui a été évacué et dont le décès ne m’est pas confirmé.

 

En dehors du bataillon, Altairac et Petitjean sont parmi les victimes : le premier a reçu une balle dans la tête, on l’a trépané et il est possible qu’il soit sauvé ; le second a « sauté » et Magagnosc, blessé, est aux mains du service de santé.

 

Bichat a eu son képi perforé en plusieurs points sans avoir même un cheveu touché.

 

Huit lieutenants et sous-lieutenants ont disparu, quant au déficit en sous-officiers et hommes, on n’en a pas encore fait le compte !

 

Dans la nuit du 1er au 2, c’est mon bataillon qui tenait les lignes après avoir remplacé le bataillon Magagnosc qui avait été en butte pendant 24 heures à un bombardement terrible et inquiétant.

 

À 10 h 00 du soir on est venu me chercher dans mon gourbi pour examiner  des entonnoirs de dimensions extraordinaires ne pouvant avoir été ouverts même par les obus les plus puissants. Grâce au clair de lune, j’ai pu me convaincre qu’il y avait là une triple explosion de fourneaux de mine, non suivie d’attaque, mais en faisant présager une.

 

J’ai regagné aussitôt mon poste pour établir un rapport affirmant que, derrière les entonnoirs reconnus, d’autres ne tarderaient pas à agrandir la brèche et que celle-ci serait alors assez large pour que l’ennemi s’y rue.

 

Le colonel, ne croyant pas en mes prévisions, m’a alors envoyé un capitaine du Génie pour les contrôler « techniquement ». Celui-ci n’est venu procéder à son inspection que dans l’après-midi du 2 et il a conclu que, selon l’habitude des fantassins, je m’inquiétais sans raison. Nos sapeurs, sous sa direction, n’ont rien tenté pour remédier à un danger que leur chef tenait pour illusoire, faisant ainsi le plus grand tort à la réputation de leur arme qui, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de l’affirmer, se montre en général d’un dévouement et d’une activité remarquables.

 

Si le colonel avait eu plus de confiance en moi, il aurait dû prescrire au bataillon Bichat, désigné pour me relever le 2 au soir, de ne pas occuper l’endroit menacé et de se tenir prêt, quelque peu en deçà, à recevoir l’attaque imminente, mais il n’a pas songé à prendre une telle responsabilité !

 

Pour en apprendre davantage concernant les journées du 1er et du 2 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Alors, le bataillon Bichat a bel et bien sauté, puis a été bousculé sur les pentes nord-ouest du plateau entre la chapelle et Noulette.

 

Les malheureux, qui étaient sous le volcan et vivent encore, en demeurent quasi fous… et nous, ceux du 3e bataillon, nous sommes navrés qu’on ne nous ait pas laissés conduire jusqu’à son terme la riposte à la catastrophe que nous avions prévue.

 

Dès le début de la contre-attaque que nous avons donc amorcée, Baril a été frappé. Il est parti, si j’ose m’exprimer ainsi, en incroyant convaincu et on a trouvé dans ses hardes un papier interdisant à son sujet, en cas d’accident, toute cérémonie religieuse : si l’on peut pousser jusque-là le paradoxe, il sera sauvé dans l’au-delà par sa sincérité, parce que le sang versé purifie tout…

 

Quant au petit Larnac, c’était un enfant : il est parti bravement à la tête de sa section et a été tué d’un seul coup avec, sur son visage, un rayonnement de juvénile enthousiasme… J’espère ne pas trop tarder à savoir ce qu’il en est advenu finalement de Thomas.

 

Ici, on est en train de nous « séraphiniser », selon l’expression qui accueille l’inauguration du « bleu-horizon ». Nous devons, malgré nos tristesses, nous réjouir de cette transformation qui, à certains égards, nous rajeunit et qui nous ramènera peut-être en meilleures conditions au combat. »    

 

Sources :

 

« Deux Guerres en un siècle - Lettres d’Émile Laure à son épouse ». Éditions de Sauvebonne.

 

Les portraits du commandant Laure proviennent de la collection personnelle de F. Amélineau.

 

La photographie du bois 5 a été réalisée par P. Lamie.

 

 Un grand merci à M. Bordes, F. Amélineau, à A. Carrobi, à P. Lamie et aux descendants du commandant Laure.

15 mars 2024

Joseph Mallat (1882-1915)

 

Joseph Mallat est né le 10 janvier 1882, au 3 rue Crozatier au Puy, en Haute-Loire.

 

Son père, François Joseph, âgé de 41 ans, est représentant de commerce. Sa mère, Marie Claire Boichot, 35 ans, n’a pas d’activité professionnelle. Joseph est le benjamin d’une fratrie composée de trois garçons. L'un de ses frères meurt à l'âge de six ans.

 

 

La fiche signalétique et des services de Joseph Mallat mentionne un degré d’instruction de niveau 3, ce qui signifie qu’il a une bonne maîtrise de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique lorsqu’il entre dans la vie active.

 

Le 12 février 1901, Joseph Mallat signe un engagement volontaire de 3 ans à la mairie du Puy ; il  anticipe ainsi d’un an ses obligations militaires. Ce contrat lui permet de choisir le régiment dans lequel il va servir. Le jeune homme se décide pour l'infanterie. Le jour suivant, il intègre le 86e R.I., le régiment qui est stationné dans sa ville natale.

 

Grâce à son engagement de trois ans, il peut rapidement accéder aux premiers grades militaires. Il est nommé caporal le 13 septembre 1901, puis sergent le 23 septembre 1902. À partir du 21 avril 1903, il est affecté à un poste de sergent-fourrier.

 

 

Une fois son contrat terminé, Joseph Mallat ne souhaite pas poursuivre sa carrière dans l’armée. Il quitte la caserne Romeuf pour retourner à la vie civile à Saint-Étienne.

 

Le 12 février 1904, l’ex-sergent fourrier Mallat intègre la réserve de l’armée active.

 

En décembre 1904, il habite au 93 faubourg d’Ambrail à Épinal, où il est très probablement employé en tant que comptable comme cela est indiqué sur sa fiche matricule.

 

Une circulaire ministérielle du 6 janvier 1906 lui permet de ne pas effectuer la première période d’exercice. Le 20 mars, il est nommé sergent-major.

 

Suite à son changement de domicile, Joseph Mallat passe dans la subdivision d’Épinal le 14 février 1907. Il est désormais rattaché au régiment de réserve du 149e R.I., le 349e R.I..

 

Il accomplit la seconde période d’exercice du 9 au 25 mai 1911.

 

Le sergent-major de réserve Mallat a réussi à obtenir le certificat d’aptitude à l’emploi de chef de section, mais on ne connaît pas la date de cette obtention.

 

Le 14 novembre 1907, il est inscrit au tableau d’avancement pour accéder au grade d’adjudant de réserve, mais il ne bénéficie pas de cette promotion.

 

Le 10 octobre 1911, il se marie avec Marie Marguerite Parmentier à Épinal. La descendance de ce couple n’est pas connue.

 

Après l'appel à la mobilisation générale du 1er août 1914, Joseph Mallat quitte son épouse et son travail pour rejoindre la caserne Courcy. Le début d'un nouveau conflit contre l'Allemagne est imminent.

 

Le sergent-major Mallat, alors âgé de 32 ans, est censé être affecté à l’unité combattante du 349e R.I.. Ce n’est pas le cas, car il est nommé instructeur au dépôt du 149e R.I.. Le dépôt de ce régiment est sur le point de quitter Épinal pour s’installer en premier lieu à Jorquenay puis à Rolampont.

 

Le 20 octobre 1914, Joseph Mallat fait une demande écrite adressée au colonel commandant les dépôts à Langres pour être promu sous-lieutenant. Il est nommé officier de réserve à titre temporaire et pour la durée de la guerre par un décret présidentiel du 24 novembre 1914 (J.O. du 29 novembre 1914).

 

Le 10 décembre, Joseph Mallat quitte le dépôt de Rolampont avec un petit groupe de six anciens sous-officiers, qui, tout comme lui, ont été nommés sous-lieutenants (Gabriel Monin, René Jannel, Edmond Colnenne, Maurice Marchand, René Lobstein et Léon Clair). Ce noyau d’officiers rejoint le régiment actif qui est à l’instruction dans la région de Pernes, en Artois.

 

Deux jours plus tard, le lieutenant-colonel Gothié lui confie le commandement d’une section de la 6e compagnie qui manque de cadres depuis le passage de son régiment en Belgique.

 

Début janvier 1915, le 149e R.I. déploie ses bataillons par alternance sur le front d’Artois, d’abord près du bois de Berthonval puis à partir du 27 janvier, dans une zone située à proximité du village de Noulette. Au cours des moments clés du quotidien, le sous-lieutenant Mallat parvient à compenser son manque d’expérience grâce à sa personnalité.

 

Le 14 février 1915, le chef de corps du 149e R.I. note ceci dans le feuillet individuel de campagne du sous-lieutenant Mallat :

 

«  Jeune officier de réserve arrivé sur le front depuis le 12 décembre seulement. Intelligent, plein d’entrain et de bonne volonté. Avec un peu d’expérience fera certainement un bon chef de section.  »

 

Le  3 mars 1915, les Allemands attaquent le bataillon de première ligne du 149e R.I. (1er bataillon) après avoir fait exploser plusieurs mines. Le bataillon de soutien (3e bataillon) et le bataillon de réserve (2e bataillon) se préparent à contre-attaquer.

 

Au cours de la nuit du 3 au 4 mars, le sous-lieutenant Mallat est tué en se rendant sur une position qu’il devait rejoindre avec sa section.

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 3 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Quelques semaines après sa mort, le lieutenant-colonel Gothié écrit : « Officier de réserve calme et réfléchi, rachète son peu d’expérience par son courage et son sang-froid au feu. A malheureusement été tué le 3 mars au combat de Noulette ».

 

Le sous-lieutenant Mallat est dans un premier temps enterré dans le carré militaire du cimetière de Sains-en-Gohelle. Son corps est restitué à la famille dans les années 20.

 

Il est actuellement inhumé dans le cimetière Saint-Michel à Épinal dans une concession portant le nom de la famille Parmentier.

 


Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec palme

 

Citation à l’ordre n° 59  de l’armée la Xe armée en date du 15 avril 1915 : (J.O. du 28 mai 1915).

 

« A été tué dans la nuit du 3 au 4 mars en allant reconnaître une position qu’il devait occuper avec sa section ; a toujours montré le plus grand courage dans l’exécution des missions qui lui ont été confiées au cours de la campagne »

 

Le sous-lieutenant Mallat a été décoré, à titre posthume, de la Légion d’honneur avec le même texte mentionné pour sa citation à l’ordre de l’armée. (J.O. du 20 juin 1920).

 

Le nom de cet officier est inscrit sur le monument aux morts de la ville d’Épinal.

 

La généalogie de la famille Mallat est consultable sur le site « Généanet ». Pour y accéder, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La photographie de la sépulture de la famille Parmentier où repose Joseph Mallat est un envoi de T. Cornet.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives médicales hospitalières des armées de Limoges et à la mairie d’Épinal.

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