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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.

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12 mars 2013

Lucien Pierrat (1882-1914).

              Lucien_Pierrat_

Lucien Pierrat est né dans le département des Vosges le 4 septembre 1882 dans la ville de Saint-Dié. Son père Émile travaille dans une féculerie, sa mère Lucie Serre est mère au foyer. 

Lucien est élève au collège Stanislas de Paris jusqu’à la classe de Rhétorique. L’année suivante, ce jeune étudiant vit toujours à Paris, il suit les cours de l’école Descartes. De 1901 à 1903, il intègre l’école supérieure de commerce de Nancy. Lucien maitrise très bien la langue allemande. 

 Jeune soldat de la classe 1902, il bénéficie d’une dispense qui va reculer d’une année son départ au régiment. Lucien est incorporé comme simple soldat au 149e R.I. à partir du mois novembre 1904. Moins d’un an plus tard, en septembre 1905, il est envoyé dans la disponibilité avec le grade de caporal. 

Revenu à la vie civile, il devient industriel et va travailler pour l’entreprise familiale « Pierrat »  qui se trouve à Saint-Dié. 

 Le 10 avril 1906, il est nommé sergent. Une commission du 42e R.I. certifie que le sergent réserviste Lucien Pierrat est tout à fait capable d’assumer les fonctions de chef de section. Un certificat d’aptitude lui est délivré en août 1906. 

Ce dernier accomplit une période d’instruction allant du 1er au 23 décembre 1910, au 149e R.I., puis une seconde, du 14 au 30 mai 1913 au 349e R.I.. En 1911, il épouse Anne Quezenet à la mairie du 7e arrondissement parisien. 

Lucien Pierrat devient sous-lieutenant de réserve le 30 juin 1910. Au début du conflit franco-allemand, en août 1914, il est rappelé à la caserne Courcy pour prendre la tête d’une  section  de la 1ère compagnie qui est sous les ordres du capitaine Lescure. Le 4 août, cet officier rejoint avec le 2e échelon, le 1er échelon du régiment qui se trouve dans le secteur de Vanémont. 

Cinq jours plus tard, il est considéré comme disparu à la suite des combats menés dans le secteur du Renclos-des-Vaches. 

 Le 19 août 1919, un jugement déclaratif de décès est adressé au tribunal civil de Saint-Dié. Le sous- lieutenant Pierrat est déclaré officiellement « mort pour la France » à compté de la date du 3 décembre 1919. Celui-ci a sans doute été l’un des tout premiers officiers du 149e R.I. à être tués puisque sa compagnie est l’une des toutes premières à avoir été engagée durant cette journée du 9 août 1914. 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Les informations concernant sa vie d’étudiant ont été trouvées sur le site « Mémorial GenWeb ».

La fiche individuelle de Lucien Pierrat est extraite du fichier des « morts pour la France » du site « mémoire des hommes ». 

Un grand merci à M. Bordes, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

5 mars 2013

9 août 1914, le baptême du feu.

                  Renclos_des_Vaches_2

Le colonel Menvielle vient de recevoir le commandement d’un groupement constitué du 149e R.I., du 31e B.C.P. et d’une batterie de R.A.C., à la suite d’un ordre provenant de la 43e D.I..

À 2 h 30, les 1er et 2e bataillons du régiment se mettent en marche. Ils quittent Ban-de-Laveline pour se rendre à Wisembach. La troupe prend la route qui passe par Gemaingoutte.

                 Carte_1A

                                     Legende_carte_1A

Les bataillons quittent Ban-de-Laveline à 2 h 30 dans l’ordre suivant : 

                 Composition_du_9_ao_t_1914

Le point initial se trouve à la sortie nord-est de Ban-de-Laveline sur la route de Gemaingoutte. Les éléments du 149e R.I. arrivent à Wisembach à 3 h 45. 

 I Mouvements et mises en place des unités avant le début du combat du Signal de Sainte-Marie 

a) 1er et 2e bataillons du 149e R.I. 

                 Carte_1B

                                     Legende_carte_1B

La 6e compagnie qui constitue la flanc-garde se détache aussitôt de ce  groupe. Sa mission est de veiller à ce que le gros du régiment ne soit pas pris à revers par l’ennemi. Elle doit se rendre du côté de la Chaume de Lusse. Pour rejoindre ce secteur, la compagnie du capitaine François suit un itinéraire qui passe par Diarupt, la Croix le Prêtre, le bois de Menaupré et le Renclos des Vaches. Une fois arrivée près de la Chaume de Lusse, elle prend position sur la lisière est du bois et se retrouve ainsi face aux retranchements ennemis,qui se sont établis à quelques 600 m au sud-est. 

                 La_Chaume_de_Lusse

Les 1ère, 2e et 4e compagnies du 1er bataillon prennent la direction du Renclos-des-Vaches. Elles passent ensemble les Yraux pour ensuite se séparer. Les 1ère et 4e compagnies suivent la lisière nord du bois devant les Yraux et la 2e compagnie longe la lisière sud du bois de Menaupré.

Les 5e, 7e et 8e compagnies du 2e bataillon du commandant Magagnosc, sous l’autorité du colonel Menvielle, se dirigent sur la Cense du Jardin. Elles s’y établissent en rassemblement et doivent se tenir prêtes à appuyer une attaque sur le Renclos-des-Vaches. Toutes ces troupes sont en place à 5 h 00.

                  Carte_1C

                                       legende_carte_1C

Une section de la 5e compagnie est restée à Wisembach avec le T.C.I.. 

Il n’y a aucune information dans le J.M.O. du régiment concernant le déplacement de la 3e compagnie pour cette journée. La dernière indication donnant sa position  date de la veille. Le 8 août, celle-ci est restée à Saulcy-sur-Meurthe pour effectuer une mission de protection et de surveillance. Après avoir fait leur travail, les hommes du lieutenant de Lurion de l’Egouthail, ont certainement pris directement la direction de Wisembach. Leur bataillon d’appartenance étant dans le secteur du signal de Sainte-Marie avec le colonel du régiment, ils sont allés directement rejoindre le 3e bataillon du 149e R.I., au col de Sainte-Marie pour prendre les ordres du lieutenant-colonel Escallon. Ce déplacement reste une hypothèse. 

b) 3e bataillon du 149e R.I.

Depuis la veille au soir, le 3e bataillon se trouve du côté de la ferme de la Côte en territoire ennemi. Le lieutenant-colonel Escallon est responsable de ce secteur.

                  Carte_1E

                                       Legende_carte_1D

Les 9e et 10e  compagnies ainsi que trois sections de la 12e compagnie ne participeront pas aux combats du signal de Sainte-Marie. Le gros du 3e bataillon se trouve dans le secteur du bois du Breuil, à 1 kilomètre au sud-ouest de Sainte-Marie-aux-Mines. La 10e compagnie occupe le versant sud-est de la croupe, entre la cote 818 et le r du Breuil qui figure sur la carte au 80000e

                 Bois_du_Breuil

La 12e compagnie est positionnée sur le versant sud-est, entre la cote 818 et la ferme de la côte. La 9e compagnie a installé une demi-section au petit col au sud de la ferme de la côte. Le reste de la compagnie du capitaine Souchard et la section de mitrailleuses sont en réserve à la cote 818 avec une compagnie du 7e B.C.A.. 

II Le mouvement offensif français 

a) 1er et 2e bataillons du 149e R.I.

 À 7 h 00,  un biplan allemand survole la région à environ 1000 m d’altitude, il passe au-dessus de la Cense du Jardin. 

Le colonel Menvielle n’a toujours pas reçu de nouvelles du commandant de Sury d’Aspremont concernant les 1ère, 2e et 4e compagnies. 

Les éléments du détachement du commandant du 1er bataillon se dirigent sur une position située à 1 km au sud du Renclos-des-Vaches, le long de la ligne frontière. Elles sont en place à 8 h 45. 

Le colonel du régiment reçoit enfin un compte rendu détaillé du commandant de Sury d’Aspremont. Celui-ci lui fait savoir qu’il cherche à déborder les tranchées ennemies par le sud. Il est 11 h 30.

Une heure plus tard, un message portant la signature du capitaine Altairac signale que sa compagnie est en contact avec l’ennemi, et qu’elle vient d’engager une vive fusillade. Un renforcement du détachement du commandant de Sury d’Aspremont est demandé au responsable du régiment. Dix minutes après, la 8e compagnie est envoyée sur place. 

À 13 h 00, la 5e compagnie est, à son tour, dirigée sur le signal de Sainte-Marie. La 7e compagnie, accompagnée du colonel Menvielle, lui emboite le pas. Cette dernière restera en réserve.

                  Carte_1D

                                       Legende_carte_1E

Les 1ère, 2e, 4e, 5e, 6e et 8e compagnies garnissent les lisières du bois. Il est 13 h 45. Toutes ces compagnies se trouvent maintenant face à l’ennemi. Par moments, des tirs de fusils sont échangés. 

Les 1ère et 2e sections de mitrailleuses sont également envoyées sur la ligne de front. 

La 7e compagnie et les sapeurs sont toujours à la disposition du colonel Menvielle. Les hommes de la compagnie du capitaine Coussaud de Massignac se tiennent à 500 m au sud de la lisière. Le drapeau du régiment est sous la protection de cette compagnie. 

À 14 h 15, la 6e compagnie fait parvenir un compte-rendu de situation. Elle fait savoir qu’elle s’est établie sur la lisière du bois à 200 m du Renclos des Vaches. Deux de ses sections sont encore disponibles.

Les sections de mitrailleuses reviennent en réserve une heure après avoir été envoyées sur la ligne de front. Celles-ci n’ont pas pu être utilisées correctement en raison du peu de visibilité de l’ennemi. 

L’ennemi vient de recevoir des renforts. Par moment, la fusillade est très vive. Le colonel Menvielle fait savoir à son supérieur, le général Lanquetot, que sa situation peut devenir critique à tout moment.

                 Carte_1F

                                      Legende_carte_1F

 b) 3e bataillon du 149e R.I. 

Dans l’après-midi, le lieutenant-colonel Escallon donne l’ordre au capitaine Erhard de conduire un renfort au colonel Menvielle depuis le col de Sainte-Marie. Ce groupe est constitué principalement des 3e et 11e compagnies. Une section de la 5e compagnie qui était restée à la gare du T.C.I. à Wisembach, une section de la 12e compagnie ainsi qu’une  batterie d’artillerie de montagne en font le complément. 

                                  Carte_1H

                                        Legende_de_carte_1H

À 17 h 00, il rejoint le commandant du régiment avec un renfort d’environ 700 hommes. 

Une batterie allemande complète est signalée à l’est du col de Sainte-Marie. Elle est positionnée sur la croupe de Saint-Philippe à 2 ou 300 m au sud des ouvrages fortifiés. D’autres ouvrages fortifiés sont signalés sur les pentes de la grande plaine 800 m,au nord de Sainte-Marie. De l’infanterie ennemie a été vue montant vers le Renclos-des-Vaches. 

 III Les attaques françaises 

Aux alentours de  midi, les 1ère, 2e et 4e compagnies sont prêtes à engager le combat. Ces compagnies sont fort mal renseignées sur ce qu’elles vont trouver en face. Mis à part quelques patrouilles, il y a eu peu de reconnaissance approfondie et encore moins de préparation d’artillerie. L’ennemi est fortement retranché et attend dans de bonnes positions l’arrivée des Français. La 4e compagnie attaque vers 12 h 30. L’infanterie française lancée sur la position allemande est stoppée net. 

Pour évoquer les évènements, laissons la parole au sergent Paul Monne : 

« Le capitaine Altairac donne des ordres au lieutenant Genevoix, celui-ci commande la première section, rassemble ses hommes et leur dit «  Dans dix minutes, un quart d’heure, nous les aurons, et en avant ! » Dès que les soldats allemands les aperçurent, ils déclenchent une violente fusillade… Quelques instants plus tard, le lieutenant est arrêté dans sa marche en avant et demande du renfort. La 2e section part aussitôt, puis la 3e, puis la 4e. Elles avancent par bonds successifs… … La fusillade devint de plus en plus vive et malgré cela, les sections avançaient toujours par petits bonds…

Les Allemands de leur côté, tiraient sans arrêt, ce fut une terrible fusillade. » 

Les premiers combats, menés par les 1ère, 2e et 4e compagnies du 1er bataillon, sont aussi meurtriers que l’attaque de la veille menée par le 31e B.C.P.. 

Le commandant de Sury d’Aspremont demande du renfort. Les 5e et 8e compagnies viennent se poster à la droite du 1er bataillon pour essayer de prendre l'ennemi de flanc. Elles vont se heurter à une très solide organisation. 

Dans son témoignage le sergent Paul Monne évoque la situation suivante :

« Le capitaine demanda du renfort. Les soldats venus pour dégager la compagnie se trouvèrent en pleine bataille ; ignorant, par manque de liaison que les soldats français se trouvaient en avant, ils ouvrirent le feu.

C’est alors que ceux de la 4e compagnie reçurent des balles de tous côtés,aussi bien de l’avant que de l’arrière, et eurent des tués et des blessés par balles françaises. Les chefs de sections criaient de toutes leurs forces au capitaine qui se trouvait un peu en arrière avec ces agents de liaison : « Mais ne tirez donc pas sur nous ! » Après bien des efforts, la compagnie fut  tout de même remplacée par une autre… Il était peut-être 15 h 00 ou 16 h 00… » 

La 4e compagnie reprendra le combat un peu plus tard. 

IV L’attaque allemande 

À 17 h 30, les 3e et 11e compagnies et les sections des 5e et 12e compagnies s’établissent en réserve avec  les deux sections de la 6e compagnie qui ne sont pas encore engagées. Ces deux dernières avaient été rappelées du Renclos-des-Vaches. Au même moment, la 7e compagnie va renforcer les unités de 1ère ligne qui se sont retranchées sous bois. 

La batterie de montagne qui est arrivée avec le renfort du capitaine Erhard prend position sur les crêtes de la frontière, du côté de la borne n° 2574. Elle semble tirer efficacement sur la position ennemie. À cet instant, le feu de l’ennemi est beaucoup moins nourri. 

                 Carte_1I

                                       Legende_carte_1I

Tout à coup, un signal est donné par la musique, tambours et clairons réunis. Un feu très intense est exécuté sur toute la ligne des tranchées allemandes. Leurs troupes se ruent à l’assaut de notre ligne qui les accueille par un feu très vif.

Trente minutes après, l’attaque menée par les soldats allemands approche, elle est soutenue par une charge d’un peloton de dragons. À cet instant, la partie gauche de la ligne française fléchit quelque peu, tandis que sur la droite, quelques hommes reculent un peu vivement. Ils sont aussitôt ramenés sur les lieux des combats. La 1ère ligne creuse des tranchées sous bois pour se protéger davantage des pertes qui sont assez sérieuses. 

De 18 h 00 à 19 h 00, il y a, à deux nouvelles reprises, un  mouvement de fléchissement de la ligne qui est aussitôt réprimé. L’assaut ennemi est définitivement repoussé. 

V Un bien terrible bilan 

Le baptême du feu est chèrement payé par le régiment. Sept officiers trouvent la mort  et 9 autres sont blessés. Le commandant de Sury-d’Aspremont décède le lendemain dans un hôpital de Saint-Dié. Environ 440 hommes de troupe sont tués, blessés ou considérés comme disparus. 

D’après les effets et les coiffures trouvés sur les tués et les blessés allemands, les régiments qui se trouvaient en face du 149e R.I., appartenaient aux I.R. 171, 180 et au 8e bataillon de chasseurs.

Les unités du 149e R.I. se sont reformées après les combats. Vu l’état de dépression morale subie par les hommes, vu l’état physique résultant du manque de sommeil, vue la journée très éprouvante dûe au combat et à une alimentation très sommaire, le colonel prend la décision de faire revenir les unités engagées en arrière. La C.H.R., les 1er et 2e bataillons, la 11e compagnie et la section de la 12e compagnie prennent un itinéraire qui passe par le col de Sainte-Marie, pour rejoindre Wisembach à 23 h 15. 

VI Petit résumé pour mieux se repérer dans les évènements de la journée

Vers 12 h 30, les 1ère, 2e et 4e compagnies engagent le combat dans le secteur  du signal de Sainte-Marie.

Aux alentours de 14 h 00  les 5e et 8e compagnies arrivent en renfort. 

À 17 h 00, le groupe Erhard, provenant du col de Sainte-Marie,vient reconstituer le gros de la réserve. (Cette réserve est composée de la 3e compagnie, de la 11e compagnie, de deux sections de la 6e compagnie, d’une section de la 5e compagnie et d’une section de la 12e compagnie.). 

À 17 h 30 la 7e compagnie part au combat. 

La 11e compagnie et la section de la 12e compagnie sont également engagées. 

La 3e compagnie et la 6e compagnie subissent également quelques pertes durant cette journée. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 Les cartes détaillées du combat du signal de Sainte-Marie, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données par le J.M.O. du 149 R.I. La marge d’erreur indiquant les mouvements des bataillons et des compagnies risque d’être assez élevée. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des différents parcours qui ont pu être suivis par les éléments du 149e R.I. au cours de cette journée. 

Pour en savoir plus sur Paul Monne, il suffit de cliquer une fois sur les deux images suivantes : 

Paul_Monne_

   Paul_Monne

Pour en savoir plus sur le secteur :

"La guerre 1914-1918 à l'est de Saint-Dié" de Jean Foussereau, Janine Foussereau et Jean-Paul Baradel aux éditions Jérôme Do Bentzinger Editeur. 2007.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Horter, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

26 février 2013

8 août 1914.

                 Pont_de_Saulcy_sur_Meurthe

Les emplacements et la disposition des bataillons sont identiques à la veille.Les 1er et 2e bataillons se trouvent dans le secteur de Saulcy-sur-Meurthe et le 3e bataillon dans celui d’Entre-deux-Eaux. 

À 9 h 00, Le T.R. (Train Régimentaire) ravitaille le régiment à Saint-Léonard. 

Peu après 10 h 00, le 149e R.I. reçoit un ordre du général de la division. Celui-ci ordonne au colonel Menvielle de quitter Saulcy-sur-Meurthe avec ses 1er et 2e bataillons. 

La 3e compagnie reste à Saulcy-sur-Meurthe. Un peloton garde le village de Saint-Léonard. Un autre peloton s’installe à la gare de Saulcy-sur-Meurthe. Il doit surveiller le pont de la commune et protéger le poste de commandement de la 43e division.  

                 Carte_journee_du_8_aout_1914     

                                      Legende_carte_du_8_aout_1914           

Les deux bataillons du régiment quittent les cantonnements de Saulcy-sur-Meurthe à 11 h 30 dans l’ordre suivant : 

                  Composition_le_8_aout_1914

Le point initial se situe au carrefour de la route de Mandray. Ce carrefour se trouve sur la rive droite à la sortie sud de Saulcy-sur-Meurthe. Les 1er et 2e bataillons passent près de Mandray pour aller se poster sur la cote 639. 

Le 3e bataillon quitte la région de Saulcy-sur-Meurthe  à 12 h 00. Il prend la direction de La Croix-aux-Mines. Il s’installe au Calvaire de Ban-de-Laveline pour quelques heures.

Le régiment est ravitaillé en viande. Celle-ci arrive par convoi automobile à 17 h 00. Après avoir accompli sa mission, le T.R prend la direction de Sainte-Marguerite. 

 En début de soirée, les 1er et 2e bataillons quittent le secteur de la cote 639. Le 1er bataillon du commandant de Sury d’Aspremont arrive à Ban-de-Laveline à 20 h 00. Les hommes s’installent dans les cantonnements. Une heure après, il est rejoint par le 2e bataillon du commandant Magagnosc. Tous les chemins sont fortement tenus et barricadés, principalement ceux qui viennent de l’est.

Le 3e bataillon du régiment se dirige sur la frontière qu’il franchira à Hochbrück. Il passe par le saillant ouest du bois de la Sausse. 

Les hommes du 149e R.I. approchent de la frontière. Le contact avec l’ennemi n’est pas loin.  Les fatigues dues aux marches et aux courtes nuits presque sans sommeil depuis le départ de la caserne Courcy commencent à se faire sentir. Peut-être que pour certains, ce sont les derniers mots qui sont griffonnés à la « va-vite » sur une carte postale… 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/24.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

19 février 2013

7 août 1914.

                 Bois_de_la_Behouille

Tous les éléments du régiment conservent les mêmes emplacements que la veille. Les 1er et 2e bataillons se trouvent dans le secteur de Saulcy-sur-Meurthe et le 3e bataillon dans celui d’Entre-deux-Eaux.

Durant cette journée, seule la 11e compagnie fait mouvement, après avoir reçu un ordre du général commandant la 43e division. Cette dernière doit quitter à 9 h 30 le petit village de La Planchette, pour se rendre sur la cote 639 située à 800 m au sud de la tête de Béhouille. Cette compagnie a pour mission de compléter la couverture du gros en affinant la liaison entre le 31e B.C.P. de la 86e brigade et le poste du 158e R.I., qui se trouve au col des Journaux. 

                  Carte_journee_du_7_ao_t_1914_1

                                       Legende_carte_du_7_aout_1914

La route empruntée par la 11e compagnie, pour se rendre à la cote 639 indiquée sur la carte, ne peut-être qu’un tracé approximatif. Le J.M.O. du 149e R.I. ne donne pas suffisamment de détails pour faire un suivi très précis du chemin parcouru. Plusieurs itinéraires sont possibles. 

Dès son arrivée, le capitaine Erhard doit répartir sa compagnie autour de la cote 639. Il est 12 h 30. Les emplacements occupés par ses hommes sont les suivants : une grand-garde, composée de deux sections et demie, se place à la cote 639. Deux postes sont créés avec une autre section, le premier au col de la Basse du Clémont, le second sur les hauteurs en direction du sud. La demi-section restante se positionne sur les pentes est de la tête du Béhouille.

Les hommes s’installent pour la nuit. Deux sections vont cantonner près d’une maison qui se trouve à l’ouest de la cote 639. Une section reste au col de la Basse du Clémont. Une demi-section passe la nuit au col situé à 400 m au nord de la cote 639. La demi-section positionnée sur les pentes est de la tête du Béhouille bivouaque jusqu’au lendemain. 

En occupant ces avant-postes, cette compagnie qui se trouve encore à une vingtaine de kilomètres de la frontière est la plus avancée du régiment. Demain, ce sont les trois bataillons qui vont reprendre la route, et pour l’un d'entre eux, ce sera l’entrée en territoire ennemi. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

12 février 2013

6 août 1914.

                 Saulcy_sur_Meurthe_

Peu après minuit les troupes doivent se tenir prêtes à quitter leur cantonnement. Pour le 149e R.I. l’heure est fixée à 1 h 30. Quelques minutes auparavant le régiment à reçu un ordre qui prescrit au groupe de couverture, composé du 149e R.I., d’un bataillon du 158e R.I. et de deux groupes d’artillerie de se mettre en route. Le 149e R.I. et les groupes d’artillerie prennent la direction de Saulcy-sur-Meurthe. Ils traversent les villages de Taintrux et d’Anozel.

À 1 h 50, les hommes du 149e R.I. mettent le sac à dos et le fusil à l’épaule. Les  9e et 10e compagnies prennent la tête du groupe. Derrière elles, à 500 m de distance, se placent les 3e et 4e groupes du 59e R.A.C. suivis du 2e  groupe du 12e R.A.C.. Deux sections de la 8e compagnie s’intercalent entre chacun de ces groupes. Les 11e et 12e compagnies se positionnent derrière l’artillerie. Elles sont suivies par les trois compagnies du 1er bataillon, sa 4e compagnie étant toujours fixée à Anozel. Le 2e bataillon moins le peloton de la 8e compagnie qui est réparti entre les groupes d’artillerie, termine la colonne à 300 m de distance.

Un ordre verbal émanant du général commandant la 85e brigade est donné à la colonne, à 5 h 00. La tête du groupe doit s’arrêter à la maison d’école, très exactement à 200 m à l’ouest du passage à niveau de la gare de Saulcy-sur-Meurthe.                

La troupe doit s’établir au stationnement gardé à Saulcy-sur-Meurthe. Elle se couvre en direction de  l’est en se reliant à la 86e brigade vers Coinches et au 158e R.I., vers le col des Journaux. 

À 8 h 00, le 3e bataillon du commandant Didierjean s’établit aux avant-postes.

La  9e compagnie du capitaine Souchard réside à le Moncel au nord d’Entre-deux-Eaux. Elle laisse une section au carrefour qui se trouve entre le Moncel et Entre-deux-Eaux, une  seconde section doit se placer  au carrefour à 500 m à l’ouest de Fouchifol et une ½ section sur le chemin menant sur la Behouille.

La 11e compagnie du capitaine Erhard pose les sacs à dos à la Planchette. La 10e  compagnie du capitaine Laure et la 12e compagnie  du capitaine Cadeau  prennent place aux Grands-Goutaux. La 10e compagnie détache une section à Remémont, une autre sur le chemin de Fouchifol et une ½ section sur la route de Coinches.

Il est 10 h 00 lorsque le régiment s’installe en cantonnements d’alertes.

                  Carte_journee_du_6_aout_1914

                                       Legende_carte_6_aout_1914

Le 1er bataillon du commandant de Sury d’Aspremont se partage en deux. Sa 1ère compagnie commandée par le capitaine Lescure et sa 4e compagnie commandée par le capitaine Altairac  se trouvent à Anozel. La 1ère compagnie a détaché un poste au col d’Anozel et deux autres sur chacun de ses flancs. 

La 3e compagnie  du lieutenant Lurion-de-l’Egouthail est à Saulcy-sur-Meurthe, sur la rive gauche de la Meurthe. Elle doit protéger l’artillerie du 21e C.A. qui est cantonnée dans ce secteur. La  2e compagnie du capitaine Crépet établit également son cantonnement à Saulcy-sur-Meurthe.

Cette commune héberge aussi l’E.M., la C.H.R. et le 2e bataillon du commandant Magagnosc.

Peu après19 h 00, le commandant Didierjean donne l’ordre de faire partir une patrouille. Celle-ci se dirige sur Salifontaine en direction du col à 500 m au sud de la Béhouille. 

Le ravitaillement pour la 7e compagnie se fait à la gare de Saint-Léonard à partir de 9 h 00. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

5 février 2013

Jules Joseph Pierre Escallon (1867-1915).

                 Jules_Escallon_1

Jules Joseph Pierre Escallon voit le jour le 1er septembre 1867 dans la petite commune de la Mure, située à proximité de Grenoble dans le département de l’Isère. Son père Jules est tonnelier, sa mère Julie Richard travaille comme femme de ménage. Élève au lycée de Grenoble, il quitte cet établissement avec son baccalauréat en poche. 

De condition modeste, ce jeune homme choisit de faire une carrière militaire. Le 25 octobre1887, il appose sa signature sur un contrat d’engagement volontaire d’une durée de cinq ans. Deux jours plus tard, il commence sa formation de soldat au 52e R.I. qui se trouve à Montélimar. 

Un an plus tard, c’est l’admission à l’école spéciale militaire. Saint-Cyrien de la promotion du Grand Triomphe, il termine sa formation en octobre 1890. À sa sortie d’école, le sous-lieutenant Escallon gagne la Franche-Comté pour intégrer le 11e B.C.P. à Vesoul. Ce jeune officier est nommé lieutenant en octobre 1892. Il reste dans la même unité jusqu’à la fin du mois de janvier 1895. 

Le 15 mars 1895, il est muté au 40e B.C.P. dans le secteur de Grenoble. Ce bataillon de chasseurs a été spécialement créé pour mener à bien les opérations de campagne de Madagascar. Jules Joseph Pierre Escallon quitte le fort Rabot pour faire partie du corps expéditionnaire du 12 avril au 23 décembre 1895. Il participe à l’affaire de Mavetanana le 9 juin 1895 et à celle de Béritzoka, le 30 juin 1895, contre les Hovas. 

De retour en France, le 1er janvier 1896, le lieutenant retrouve son ancienne unité, le 11e B.C.P.. Au début du mois de décembre 1897, il quitte définitivement la ville de Vesoul avec ses galons de capitaine nouvellement cousus sur son uniforme. 

Cet officier retourne à Grenoble pour s’installer dans ses nouveaux quartiers, au 30e B.C.P.. 

 En octobre 1904, il quitte une fois pour toutes le département de l’Isère, pour assumer ses nouvelles fonctions d’officier au 142e R.I. de Mendes, dans la région du XVIe C.A.. 

Le capitaine Escallon reprend ses études militaires en intégrant l’école supérieure de guerre le 26 octobre 1904. C’est reparti pour deux années de cours. Il fait ensuite un stage à l’état-major du 14e C.A. pour valider ses acquis de formation. À la fin du mois de février 1906, il est muté au 81e R.I. puis, à partir du 23 juin 1907 au 96e R.I., tout en étant maintenu détaché à l’école de guerre. 

Le 23 juin 1908, c’est en tant que commandant qu’il rejoint le 76e R.I.. Son séjour dans cette unité ne sera que d’une courte durée. Ses aptitudes au commandement d’un groupe alpin, sa longue expérience acquise dans la montagne, sa vigueur et son entrain vont lui permettre d’assumer pleinement l’encadrement du 5e bataillon du 3e régiment de zouaves à Sathonay, pendant plus de deux ans. 

À la veille de Noël de l’année 1910, le commandant Escallon se retrouve au 40e R.I. de Nîmes tout en restant maintenu à l’école de Saint-Maixent. Il épouse Marthe Perbois à Paris en 1911. 

 En mai 1913, il est au 136e R.I pour quelques semaines. Devenu lieutenant-colonel le 23  juin 1913, il est successivement officier supérieur dans les 146e et 99e R.I. avant de rejoindre le 149e R.I. le 23 juillet 1914. 

Lorsque la campagne contre l’Allemagne débute, Jules Joseph Pierre Escallon est commandant en second de ce régiment. Il quitte la caserne Courcy  avec le 2e échelon le 4 août 1914 pour rejoindre le 149e R.I. qui se trouve dans le secteur de Vanémont.

Quelques jours plus tard, le lieutenant-colonel Escallon assure le commandement de groupements tactiques au col de Sainte-Marie, durant les combats qui eurent lieu dans le secteur de Wisembach. Le 3 septembre, le lieutenant-colonel prend le commandement du 149e R.I. en remplacement du colonel Menvielle. Le 19 septembre 1914, Jules Joseph Pierre Escallon et son régiment se distinguent tout particulièrement au cours de l’attaque menée sur le petit village de Souain. Il a reçu, à cette occasion, une lettre de félicitations du général Maistre, responsable du 21e C.A.. 

Cet officier est nommé colonel, dans un premier temps, à titre temporaire, le 16 novembre 1914, puis à titre définitif, en décembre 1914, au moment où il reçoit le commandement de la 83e brigade. 

Jules Joseph Pierre Escallon,qui est sorti de son P.C. de Beaumanoir pour se rendre compte de la situation au cours d’une attaque allemande, trouve la mort le 30 juin 1915 dans le secteur de  Bagatelle, au bois de la Gruerie en Argonne. 

                  Jules_Escallon_2

Il repose actuellement dans le cimetière national français de Florent-en-Argonne. Sa sépulture porte le n° 2013. 

Décorations obtenues : 

Médaille commémorative de Madagascar. 

Chevalier de la Légion d’honneur le 12 juillet 1911. 

Officier de la Légion d’honneur le 10 avril 1915 :

« S’est brillamment comporté pendant toute la campagne comme chef de détachement et comme chef de corps. Grâce à son énergie, un village cerné et déjà occupé en partie par l’ennemi, fût repris et 160 Allemands faits prisonniers. » 

Citation à l’ordre de l’armée en date du 29 septembre 1914 :

« S’est particulièrement distingué, le 19 septembre, et a donné à son régiment, l’exemple de la ténacité, de l’énergie, de l’endurance et de la vigueur morale.» 

Citation à l’ordre de l’armée :

« Commandant de brigade d’une rare bravoure et d’une remarquable valeur. Tué sur le parapet d’une tranchée, au moment où il donnait ses ordres pour une contre-attaque. » 

Sources :

Livre d’or du lycée de Grenoble, Grande Guerre 1914-1918. Grenoble, grands établissements de l’imprimerie générale. 1922.

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le colonel Escallon possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter en cliquant une fois sur l'image suivante : 

Site_base_Leonore

La photographie de la sépulture du colonel Escallon a été réalisée par A. Chevallier.

J.M.O. du 149e R.I. : sous-série 26 N 696/8.

J.M.O. de la 83e brigade : sous-série 26 N 519/7. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chevallier, à J. Huret, à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

29 janvier 2013

5 août 1914.

                 Vanemont

 Les bataillons conservent les emplacements donnés la veille au soir. Les deux compagnies du 1er bataillon qui s’étaient installées pour la nuit à Taintrux rejoignent celle qui est restée à Anozel.

Les 5e et 6e compagnies sont à la Grande-Feigne. La 7e compagnie qui occupe la ferme des Echères, à positionné une de ses sections à Noir-Rupt. La 8e compagnie est toujours en soutien d’artillerie à la Houssière.

Le gros du 3e bataillon se trouve à Vanémont avec sa 11e compagnie à la Côte.

La 2e compagnie arrive à Vanémont à 9 h 30. Elle vient juste de terminer sa mission escorte du 2e échelon du 59e R.A.C..

 En fin de matinée, le commandant de Sury d’Aspremont reçoit l’ordre de renvoyer deux de ses compagnies au cantonnement de Vanémont. Les 1ère et 3e compagnies quittent Anozel à 16 h 30.

 Le régiment reçoit à 14 h 30 un ordre provenant de la 43e division. Celui-ci fait savoir que toutes les troupes doivent se tenir prêtes à marcher et que l’ordre d’exécution sera apporté ultérieurement par automobile. Les hommes qui sont à la disposition du général de division devront se porter sans retard sur les emplacements de rassemblement articulé prévus par l’ordre général n° 2.

Un nouvel ordre émanant du commandement de la 43e D.I. arrive à 16 h 35. Il ordonne aux bataillons de rester dans leurs cantonnements d’alerte. 

                 Carte_journee_du_5_aout_1914

                                       Legende_carte_du_5_aout_1914

Le colonel Menvielle trouve enfin le temps d’affecter les officiers nouvellement arrivés au régiment. Le sous-lieutenant Charlois doit rejoindre la 4e compagnie à Anozel. Le sous-lieutenant Jean Chollet va prendre le commandement d’une section de la 3e compagnie qu’il retrouve à Vanémont. Le sous-lieutenant Jean de Longeaux  est affecté à  la 7e compagnie cantonnée à la ferme des Echères. Le sous-lieutenant Albert Dargent est muté à la 8e compagnie et le sous-lieutenant Paul Le Brigant à la 10e compagnie. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

22 janvier 2013

Jean Louis Menvielle (1859-1926).

                 Jean_Louis_Menvielle 

Jean Louis est né le 14 juillet 1859, au hameau de Sarraméa aux environs de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Son père Jean est un humble laboureur, sa mère Jeanne Ramonet, une modeste femme de ménage. Jean Louis  Menvielle a un frère ainé qui devient prêtre et un frère cadet qui exerce la profession de médecin. 

 Après une année de classe préparatoire, il est reçu à l’école spéciale militaire et signe un engagement volontaire de cinq ans à compter du 25 octobre 1878. Saint-Cyrien de la promotion des Zoulous, ce jeune homme débute sa formation en octobre 1878. De condition extrêmement modeste, rien ne le prédestinait à faire une brillante carrière militaire. Le père de Jean Louis n’ayant pas le sou pour payer ses études, fait une demande de bourse qui sera acceptée. 

Jeune diplômé, le continent africain l’attend avec ses galons de sous-lieutenant. Il intègre le 1er régiment de Zouaves en Algérie dans la deuxième décade du mois d’octobre 1880. Ce jeune officier a également fait partie du corps expéditionnaire de Tunisie du 24 avril au 29 juin 1881. 

Le sous-lieutenant Menvielle a participé aux affaires suivantes durant la campagne de Tunisie : Le Kef, Souk el Arbaa, Ben Métir et Ain Draham.

Au début d’avril 1884, il est détaché, sur sa demande, au bureau arabe de Djelfa.

 En octobre 1884, il rejoint le 3e régiment de Zouaves, également en Algérie. Le 29 juillet 1885 le voilà nommé lieutenant. Jean Louis Menvielle occupe les fonctions d’adjoint de 2e classe dans les bureaux arabes de Laghouat et d’Aumale.  À la fin du mois de mars 1887, il est muté au 9e R.I., le lieutenant se retrouve dans un premier temps au bureau arabe de Médéah, puis dans celui de Ghardaïa et enfin dans celui d’Ouargla. 

Le 24 mars 1890, Jean Louis Menvielle retourne en France pour aller au 68e R.I.. À peine nommé capitaine à la fin du mois de décembre 1891 il part au 130e R.I..

 En novembre 1894, c’est de nouveau la traversée de la Méditerranée. Mis à la disposition du ministre des colonies, il rejoint le Soudan français pour une durée de 4 ans où il participe aux affaires suivantes : Macina, combat de  Sougha (19 juin 1896), Liptako, combat de Diagourou (6 juin 1897). 

En novembre 1898, il retourne sur le continent français pour intégrer le 101e R.I. puis le 126e R.I. à partir du 3 avril 1899. Passé au grade supérieur au début du mois d’octobre 1899, cet homme doit assurer le commandement d’un bataillon du 81e R.I.. 

Il gagne ensuite l’est de la France pour épouser  Marie Émilie Claire Hugueny, dans la ville vosgienne de Saint-Dié, en mai 1900. De cette union naitront trois enfants.

Au début du mois de novembre de cette même année, Jean Louis Menvielle prend le commandement d’un bataillon du 149e R.I. Cet officier fait un stage au 4e régiment de chasseurs à cheval, d’octobre 1905 à septembre 1906. 

                 Officiers_du_149e_R

                               Jean Louis Menvielle se trouve au premier rang (4e à partir de la gauche) 

À la veille de Noël 1907, Jean Louis Menvielle est nommé lieutenant-colonel. Il quitte le 149e R.I. avec presque 6 années de présence sous le drapeau de cette unité. Toutefois, c’est un éloignement temporaire avec le 149e R.I. car il y revient, en tant que chef de corps cette fois-ci, puisqu’étant désormais colonel, après un passage au 139e R.I. et au 105e R.I. d’octobre 1911 à mars 1912.

 C’est lui qui part  à la tête du régiment sur les positions de couverture le 1er août 1914. 

Dès le 19 octobre 1914, il dirige la 25e brigade par intérim.  Nommé général de brigade au mois d’avril 1915, cet officier se retrouve à l’état-major général des armées. Le général Menvielle prend le commandement de la 170e D.I. le 26 décembre 1916, puis, celui de la 13e D.I. le 2 janvier 1917, puis, celui de la 68e D.I. le 2 mars 1917. Le 18 avril 1918, il peut fixer sa troisième étoile sur son képi tout en conservant le commandement de la 68e D.I..

Cette division est engagée le 28 juillet 1918 dans la région de Fère-en-Tardenoise puis dans les rudes combats pour le franchissement de l’Ourcq et enfin, en septembre, dans les combats de la région d’Aubérive. 

Le 17 novembre 1918, la 68e  D.I. du général Menvielle est choisie pour effectuer le retour triomphal des armées françaises à Mulhouse. 

Au printemps 1919, il est chargé de mettre sur pied, à Sens, une division de volontaires polonais recrutés en Europe occidentale et destinée à former le noyau de l’armée de la Pologne ressuscitée.

En juillet 1919, il commande la 29e D.I. dans le Palatinat, puis à Nice. 

Au printemps 1922, il est admis, sur sa demande, à passer dans le cadre de réserve des officiers généraux. 

                                            General_Jean_Louis_Menvielle

Jean Louis Menvielle décède le 8 juillet 1926 dans son domicile de Chesnay, une commune qui se trouve près de Versailles. Il repose dans le cimetière de Saint-Dié. 

Décorations obtenues : 

Chevalier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1895

Officier de la Légion d’honneur le 30 décembre 1908.

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916

Grand officier de la Légion d’honneur le 15 janvier 1920.

Médaille coloniale, agrafes : Tunisie-Soudan.

Officier de l’Ordre de Nicham Iftikar le 28 novembre 1891.

Étoile de Karageorges de 3e classe de Serbie le 28 novembre 1919. 

Croix de guerre avec deux palmes et une étoile de vermeil. 

Citations obtenues : 

 Citation à l’ordre du corps d’occupation du Soudan français du 30 août 1897 :

« A conduit avec beaucoup de sang-froid et de fermeté la reconnaissance qui s’est terminée le 6 juin par le combat de Diagourou où il a infligé un sérieux échec aux Touaregs. »

 Citation à l’ordre de la 10e armée n° 71 du 9 juin 1915 :

« Commande la 25e brigade depuis le mois de septembre avec énergie, autorité et compétence. A su imprimer à ses troupes l’esprit de sacrifice et de devoir dont il est animé. Au cours des combats qui se sont développés du 9 au 20 mai, a enlevé de vive force quatre lignes successives de tranchées fortement organisées et progressé vers l’est de la position malgré un bombardement d’une extrême violence et de nombreuses contre-attaques. A maintenu sans faiblir toutes les positions conquises. N’a été relevé de ce poste périlleux qu’au moment où l’épuisement de ses troupes était arrivé à la dernière limite. » 

Citation à l’ordre de la 10e l’armée n° 236 du 1er novembre 1916 :

« A fait preuve au cours de la préparation des attaques des 15 et 17 septembre 1916 de belles qualités de dévouement, d’esprit méthodique et de courage. A obtenu de ses troupes un effort ininterrompu de huit jours et grâce à sa prévoyance a enlevé deux lignes de tranchées ennemies fortement organisées avec des pertes très peu élevées. S’est porté au moment de l’attaque à un poste d’observation de 1ère ligne et a électrisé tout le monde par sa présence. » 

Citation à l’ordre du 14e corps d’armée n° 280 du 7 novembre 1918 :

« A la bataille de Champagne de septembre-octobre 1918 a su obtenir de sa division, qui assurait déjà depuis deux semaines avant son entrée en action offensive le service pénible d’un serveur,des efforts sans cesse renouvelés de jour et de nuit dans des combats très durs,pour atteindre les objectifs qui lui étaient assignés. Du 26 septembre au 3 octobre, placé à une charnière du front de bataille, a réussi à enlever pied à pied, de tranchée en tranchée, des organisations entièrement fortes, crées depuis plus de trois ans et qui, continuellement améliorées, avaient résisté à tous les assauts des offensives antérieures.

Du 3 octobre au 12 octobre, a poursuivi ses succès au-delà de la zone organisée, talonnant sans répit l’ennemi jusqu’à la Retourne et donnant à ses subordonnés un magnifique exemple de mordant, d’énergie et d’endurance, en dépit des fatigues d’une bataille de quinze jours qui a valu à la 68e D.I., 3 canons de 77, 62 mitrailleuses, 421 prisonniers et un matériel considérable. 

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916 :

« Commandant de brigade solide qui a montré notamment dans les attaques de mai 1915 une énergie, une ténacité alliées à une bravoure personnelle. » 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes. Informations communiquées par la famille descendante du général Jean Louis Menvielle.

Le portrait du général Jean Louis Menvielle provient de la collection personnelle de son petit-fils R. Menvielle.

La photographie de groupe provient de l’album du 149e R.I. de l’année 1902. 

J.M.O. du 149e R.I. : sous-série 26 N 696/8.

Pour en savoir plus : 

Le général Menvielle possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter en cliquant une fois sur l'image suivante : 

Site_base_Leonore

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Huret, à  M. Porcher, à R. Menvielle et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

15 janvier 2013

4 août 1914.

                 Anozel

Le capitaine Altairac de la 4e compagnie doit partir faire une reconnaissance dans la direction de Sarupt à la suite d’un ordre reçu par le général Lanquetot commandant la 43e division. Il est 4 h 50. L’officier emprunte un itinéraire qui passe par la cote 520 située au nord-ouest de la station de Saint-Léonard et par la cote 532. Sa mission consiste à reconnaître le chemin qui mène de Vanémont à Sarupt. Il doit également évaluer les vues et les positions de tirs possibles sur la Meurthe et sur la région de la rive droite. Il rejoint son régiment à 8 h 30.

À 5 h 00, c’est au tour du lieutenant Panchaud de la 8e compagnie de faire une reconnaissance en direction d’Anozel. Il a pour charge d’observer le chemin de Vanémont et la cote 382 qui se trouve au nord de Sarupt et d’Anozel. Il doit surtout mesurer la viabilité des positions pour l’artillerie, et trouver les endroits les mieux situés entre Anozel et Claingoutte. Ces positions permettraient d’avoir une vue d’ensemble sur la Meurthe et la rive droite. Il est de retour à 9 h 30.

                 Carte_journee_du_4_aout_1914

                                      Legende_carte_journee_du_4_aout_1914

Les reconnaissances sont appuyées par deux demi-sections. La première, venant de la 4e compagnie, est poussée sur le mamelon, à 800 m au sud-est de Sarupt. La seconde, composée d’éléments de la 1ere compagnie, se dirige vers la cote 532 qui se trouve à 1000 m au nord de Sarupt. À 8 h 00, le régiment reçoit un nouvel ordre provenant du général de division. Le 1er bataillon quitte Vanémont et la Côte pour se porter sur Anozel avec ses 1ere, 3e et  4e compagnies. Il doit assurer l’organisation défensive du col d’Anozel, cela, dans l’hypothèse d’une attaque par le pont de Saulcy-sur-Meurthe, entre le massif du Kemberg et celui de Hennefête. Le bataillon est accompagné de la 1ère section de mitrailleuses et d’une voiture d’outils renforcée. La 2e voiture d’outils devra le rejoindre aussitôt après l’arrivée du 2e échelon. 

Le travail débute à 11 h 30, sur un front qui est limité, au nord, par la croupe incluse qui se trouve entre le rein des cailloux et les Censes, battant le ravin des Censes,  au sud par la croupe nord-ouest de Claingoutte battant le ravin de Claingoutte. L’ordre est donné au 3e bataillon du commandant Didierjean d’envoyer sa 10e compagnie au village de la Côte. Les 3 autres compagnies du bataillon rejoignent  Vanémont, elles se gardent vers Taintrux et Chastel. Tous ses mouvements se font à partir de 10 h 00.

Un ordre est donné au 2e bataillon, il doit laisser sa 8e compagnie en soutien  d’artillerie vers la Houssière. Les 3 autres compagnies se rendent à la ferme des Echères pour remplacer le 3e bataillon. La mise en œuvre de cette action doit commencer à 9 h 00.

Une demi-heure plus tard, le 2e échelon du régiment composé essentiellement de réservistes, arrive à Vanémont, et amène le 149e R.I. à son effectif de guerre. Il est constitué de 19 officiers, de 72 sous-officiers et de 983 hommes de troupe soit un total de 1074 personnes. 

                         Composition_2e_echelon_

Les 1er et 2e échelons sont maintenant rassemblés en trois bataillons d’environ 1000 hommes, constitués eux-mêmes par quatre compagnies de 250 fantassins. Le reste de l’effectif se composant de la C.H.R., du personnel de l’état-major du régiment, de la garde du drapeau, etc.…Le régiment est maintenant composé de 60 officiers, de 181 sous-officiers et de 3148 hommes de troupe soit un effectif de 3389 personnes. 

Une partie de ce 2e échelon se dirige aussitôt sur Anozel pour rejoindre le 1er bataillon.

La 2e compagnie quitte enfin Docelles à 15 h 30. Elle se  trouvait toujours dans ce secteur depuis son départ de la caserne Courcy. Le capitaine Crépet, qui la commande,  reçoit l’ordre de s’arrêter dans le petit village de la Chapelle. Avec ses hommes, il a pour mission de protéger le débarquement du 2e échelon du 59e R.A.C.. Ce dernier arrivera dans la nuit entre 22 h 00 et 2 h 00. Par la suite, ils devront l’escorter jusqu’à la Houssière en suivant la route qui passe par Biffontaine. Cette compagnie rejoint la gare de la Chapelle à 16 h 30.

Le commandant du 1er bataillon doit maintenir sa 4e compagnie à Anozel pour la nuit. Les 2 compagnies restantes du bataillon se portent à Taintrux où elles s’installent pour cantonner.

Le Ravitaillement pour cette journée se fait à la gare de Corcieux à partir de 9 h 00.

Dans la soirée, cinq jeunes officiers nouvellement promus se présentent au régiment ; les sous-lieutenants Charlois, Cholley et de Longeaux arrivant de la promotion Saint-Cyrienne de Montmirail et les sous-lieutenants Dargent et le Brigant venant de la promotion Saint-Maixentaise de la mobilisation, devront attendre le lendemain pour leurs affectations aux compagnies. 

JLes différents ordres provenant du C.A. ou de la D.I. qui ont été donnés au 149e R.I. peuvent se consulter dans le J.M.O. du régiment. Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l'image à gauche. 

 

 

Pour en savoir plus sur les capitaines Philippe Altairac et Henri Panchaud, il suffit de cliquer une fois sur les deux images suivantes :

                                     Philippe_Altairac

                                    Henri_Panchaud

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à G. Gehin, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

8 janvier 2013

3 août 1914.

                 La_Houssiere

Dans la nuit de lundi au dimanche, le régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à quitter ses cantonnements. Le 149e R.I. et les 3e et 4e groupes du 59e R.A.C. qui sont sous l’autorité du plus ancien des deux colonels, doivent se mettre en route pour aller de Bruyères à la Houssière. Ce détachement se rassemblera à l’est de la Houssière, et devra se couvrir face à l’est, de façon à pouvoir marcher soit sur le Plafond par Corcieux, soit sur Anozel, qui se trouve à 1800 m ouest de Saulcy-sur-Meurthe, en fonction des besoins.

Le détachement quitte Bruyères à 7 h 50 dans l’ordre suivant : P.I. passage à niveau 500 m au sud-ouest de la station de Bruyères.

                 Composition__journee_du_3_ao_t_1914

Le régiment suit un itinéraire qui passe par Les Poulières et par Biffontaine.

                 Carte_journee_du_3_aout_1914__1_

                                     legende_carte_matinee_du_3_aout_1914

 À 11 h 45, le 149e R.I. s’établit en rassemblement articulé à l’est de la Houssière. Le 2e bataillon est à la ferme Bertrimoulin à 1500 m au sud-est de la Houssière en se gardant vers l’est et le sud-est. Le 3e bataillon se pause à la ferme des Echères, située à 1500 m à l’est-sud-est de la Houssière). Il se couvre vers l’est en assurant la liaison avec les 1er et 2e bataillons. Le 1er bataillon et un groupe du 59e R.A.C. se positionnent à la sortie nord-est de la Houssière. Ce bataillon pousse sa 1ère compagnie jusqu’à Vanémont. 

Le poste de commandement du colonel Menvielle s’installe également à la ferme des Echères. 

À 16 H 30, le colonel reçoit un ordre télégraphique qui lui a été communiqué par la 43e D.I.. Ce télégramme lui fait savoir que l’interdiction relative à la zone neutre est levée, mais qu’il est toujours interdit de passer la frontière. 

À 17 h 00, le régiment reçoit l’ordre de prendre les cantonnements suivants :

L’E.M., la C.H.R. et les 3e et 4e compagnies partent  à Vanémont. Ces unités se gardent vers le tunnel et Chastel. La 1ère compagnie va à la Côte, se gardant vers Ruxurieux et la forêt de Hennefête. Le 2e bataillon lui, va cantonner à la petite Houssière et la partie sud de la Houssière depuis l’église. Le 3e bataillon se retrouve aux Echères-Bertrimoulin, gardant le carrefour de la route Vanémont- Corcieux. Les batteries du 59e R.A.C. s’installent dans la partie nord de la Houssière. Le T.R. s’arrête à la sortie nord-ouest de la Houssière. 

                 Carte_journee_du_3_aout_1914__2_

                                      Legende_carte_journee_du_3_aout_1914__2_

Les différents ordres provenant du C.A. ou de la D.I. qui ont été donnés au 149e R.I. peuvent se consulter dans le J.M.O. du régiment. Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante : 

                                                 J

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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