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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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5 février 2013

Jules Joseph Pierre Escallon (1867-1915).

                 Jules_Escallon_1

Jules Joseph Pierre Escallon voit le jour le 1er septembre 1867 dans la petite commune de la Mure, située à proximité de Grenoble dans le département de l’Isère. Son père Jules est tonnelier, sa mère Julie Richard travaille comme femme de ménage. Élève au lycée de Grenoble, il quitte cet établissement avec son baccalauréat en poche. 

De condition modeste, ce jeune homme choisit de faire une carrière militaire. Le 25 octobre1887, il appose sa signature sur un contrat d’engagement volontaire d’une durée de cinq ans. Deux jours plus tard, il commence sa formation de soldat au 52e R.I. qui se trouve à Montélimar. 

Un an plus tard, c’est l’admission à l’école spéciale militaire. Saint-Cyrien de la promotion du Grand Triomphe, il termine sa formation en octobre 1890. À sa sortie d’école, le sous-lieutenant Escallon gagne la Franche-Comté pour intégrer le 11e B.C.P. à Vesoul. Ce jeune officier est nommé lieutenant en octobre 1892. Il reste dans la même unité jusqu’à la fin du mois de janvier 1895. 

Le 15 mars 1895, il est muté au 40e B.C.P. dans le secteur de Grenoble. Ce bataillon de chasseurs a été spécialement créé pour mener à bien les opérations de campagne de Madagascar. Jules Joseph Pierre Escallon quitte le fort Rabot pour faire partie du corps expéditionnaire du 12 avril au 23 décembre 1895. Il participe à l’affaire de Mavetanana le 9 juin 1895 et à celle de Béritzoka, le 30 juin 1895, contre les Hovas. 

De retour en France, le 1er janvier 1896, le lieutenant retrouve son ancienne unité, le 11e B.C.P.. Au début du mois de décembre 1897, il quitte définitivement la ville de Vesoul avec ses galons de capitaine nouvellement cousus sur son uniforme. 

Cet officier retourne à Grenoble pour s’installer dans ses nouveaux quartiers, au 30e B.C.P.. 

 En octobre 1904, il quitte une fois pour toutes le département de l’Isère, pour assumer ses nouvelles fonctions d’officier au 142e R.I. de Mendes, dans la région du XVIe C.A.. 

Le capitaine Escallon reprend ses études militaires en intégrant l’école supérieure de guerre le 26 octobre 1904. C’est reparti pour deux années de cours. Il fait ensuite un stage à l’état-major du 14e C.A. pour valider ses acquis de formation. À la fin du mois de février 1906, il est muté au 81e R.I. puis, à partir du 23 juin 1907 au 96e R.I., tout en étant maintenu détaché à l’école de guerre. 

Le 23 juin 1908, c’est en tant que commandant qu’il rejoint le 76e R.I.. Son séjour dans cette unité ne sera que d’une courte durée. Ses aptitudes au commandement d’un groupe alpin, sa longue expérience acquise dans la montagne, sa vigueur et son entrain vont lui permettre d’assumer pleinement l’encadrement du 5e bataillon du 3e régiment de zouaves à Sathonay, pendant plus de deux ans. 

À la veille de Noël de l’année 1910, le commandant Escallon se retrouve au 40e R.I. de Nîmes tout en restant maintenu à l’école de Saint-Maixent. Il épouse Marthe Perbois à Paris en 1911. 

 En mai 1913, il est au 136e R.I pour quelques semaines. Devenu lieutenant-colonel le 23  juin 1913, il est successivement officier supérieur dans les 146e et 99e R.I. avant de rejoindre le 149e R.I. le 23 juillet 1914. 

Lorsque la campagne contre l’Allemagne débute, Jules Joseph Pierre Escallon est commandant en second de ce régiment. Il quitte la caserne Courcy  avec le 2e échelon le 4 août 1914 pour rejoindre le 149e R.I. qui se trouve dans le secteur de Vanémont.

Quelques jours plus tard, le lieutenant-colonel Escallon assure le commandement de groupements tactiques au col de Sainte-Marie, durant les combats qui eurent lieu dans le secteur de Wisembach. Le 3 septembre, le lieutenant-colonel prend le commandement du 149e R.I. en remplacement du colonel Menvielle. Le 19 septembre 1914, Jules Joseph Pierre Escallon et son régiment se distinguent tout particulièrement au cours de l’attaque menée sur le petit village de Souain. Il a reçu, à cette occasion, une lettre de félicitations du général Maistre, responsable du 21e C.A.. 

Cet officier est nommé colonel, dans un premier temps, à titre temporaire, le 16 novembre 1914, puis à titre définitif, en décembre 1914, au moment où il reçoit le commandement de la 83e brigade. 

Jules Joseph Pierre Escallon,qui est sorti de son P.C. de Beaumanoir pour se rendre compte de la situation au cours d’une attaque allemande, trouve la mort le 30 juin 1915 dans le secteur de  Bagatelle, au bois de la Gruerie en Argonne. 

                  Jules_Escallon_2

Il repose actuellement dans le cimetière national français de Florent-en-Argonne. Sa sépulture porte le n° 2013. 

Décorations obtenues : 

Médaille commémorative de Madagascar. 

Chevalier de la Légion d’honneur le 12 juillet 1911. 

Officier de la Légion d’honneur le 10 avril 1915 :

« S’est brillamment comporté pendant toute la campagne comme chef de détachement et comme chef de corps. Grâce à son énergie, un village cerné et déjà occupé en partie par l’ennemi, fût repris et 160 Allemands faits prisonniers. » 

Citation à l’ordre de l’armée en date du 29 septembre 1914 :

« S’est particulièrement distingué, le 19 septembre, et a donné à son régiment, l’exemple de la ténacité, de l’énergie, de l’endurance et de la vigueur morale.» 

Citation à l’ordre de l’armée :

« Commandant de brigade d’une rare bravoure et d’une remarquable valeur. Tué sur le parapet d’une tranchée, au moment où il donnait ses ordres pour une contre-attaque. » 

Sources :

Livre d’or du lycée de Grenoble, Grande Guerre 1914-1918. Grenoble, grands établissements de l’imprimerie générale. 1922.

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le colonel Escallon possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter en cliquant une fois sur l'image suivante : 

Site_base_Leonore

La photographie de la sépulture du colonel Escallon a été réalisée par A. Chevallier.

J.M.O. du 149e R.I. : sous-série 26 N 696/8.

J.M.O. de la 83e brigade : sous-série 26 N 519/7. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chevallier, à J. Huret, à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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