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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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22 janvier 2013

Jean Louis Menvielle (1859-1926).

                 Jean_Louis_Menvielle 

Jean Louis est né le 14 juillet 1859, au hameau de Sarraméa aux environs de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Son père Jean est un humble laboureur, sa mère Jeanne Ramonet, une modeste femme de ménage. Jean Louis  Menvielle a un frère ainé qui devient prêtre et un frère cadet qui exerce la profession de médecin. 

 Après une année de classe préparatoire, il est reçu à l’école spéciale militaire et signe un engagement volontaire de cinq ans à compter du 25 octobre 1878. Saint-Cyrien de la promotion des Zoulous, ce jeune homme débute sa formation en octobre 1878. De condition extrêmement modeste, rien ne le prédestinait à faire une brillante carrière militaire. Le père de Jean Louis n’ayant pas le sou pour payer ses études, fait une demande de bourse qui sera acceptée. 

Jeune diplômé, le continent africain l’attend avec ses galons de sous-lieutenant. Il intègre le 1er régiment de Zouaves en Algérie dans la deuxième décade du mois d’octobre 1880. Ce jeune officier a également fait partie du corps expéditionnaire de Tunisie du 24 avril au 29 juin 1881. 

Le sous-lieutenant Menvielle a participé aux affaires suivantes durant la campagne de Tunisie : Le Kef, Souk el Arbaa, Ben Métir et Ain Draham.

Au début d’avril 1884, il est détaché, sur sa demande, au bureau arabe de Djelfa.

 En octobre 1884, il rejoint le 3e régiment de Zouaves, également en Algérie. Le 29 juillet 1885 le voilà nommé lieutenant. Jean Louis Menvielle occupe les fonctions d’adjoint de 2e classe dans les bureaux arabes de Laghouat et d’Aumale.  À la fin du mois de mars 1887, il est muté au 9e R.I., le lieutenant se retrouve dans un premier temps au bureau arabe de Médéah, puis dans celui de Ghardaïa et enfin dans celui d’Ouargla. 

Le 24 mars 1890, Jean Louis Menvielle retourne en France pour aller au 68e R.I.. À peine nommé capitaine à la fin du mois de décembre 1891 il part au 130e R.I..

 En novembre 1894, c’est de nouveau la traversée de la Méditerranée. Mis à la disposition du ministre des colonies, il rejoint le Soudan français pour une durée de 4 ans où il participe aux affaires suivantes : Macina, combat de  Sougha (19 juin 1896), Liptako, combat de Diagourou (6 juin 1897). 

En novembre 1898, il retourne sur le continent français pour intégrer le 101e R.I. puis le 126e R.I. à partir du 3 avril 1899. Passé au grade supérieur au début du mois d’octobre 1899, cet homme doit assurer le commandement d’un bataillon du 81e R.I.. 

Il gagne ensuite l’est de la France pour épouser  Marie Émilie Claire Hugueny, dans la ville vosgienne de Saint-Dié, en mai 1900. De cette union naitront trois enfants.

Au début du mois de novembre de cette même année, Jean Louis Menvielle prend le commandement d’un bataillon du 149e R.I. Cet officier fait un stage au 4e régiment de chasseurs à cheval, d’octobre 1905 à septembre 1906. 

                 Officiers_du_149e_R

                               Jean Louis Menvielle se trouve au premier rang (4e à partir de la gauche) 

À la veille de Noël 1907, Jean Louis Menvielle est nommé lieutenant-colonel. Il quitte le 149e R.I. avec presque 6 années de présence sous le drapeau de cette unité. Toutefois, c’est un éloignement temporaire avec le 149e R.I. car il y revient, en tant que chef de corps cette fois-ci, puisqu’étant désormais colonel, après un passage au 139e R.I. et au 105e R.I. d’octobre 1911 à mars 1912.

 C’est lui qui part  à la tête du régiment sur les positions de couverture le 1er août 1914. 

Dès le 19 octobre 1914, il dirige la 25e brigade par intérim.  Nommé général de brigade au mois d’avril 1915, cet officier se retrouve à l’état-major général des armées. Le général Menvielle prend le commandement de la 170e D.I. le 26 décembre 1916, puis, celui de la 13e D.I. le 2 janvier 1917, puis, celui de la 68e D.I. le 2 mars 1917. Le 18 avril 1918, il peut fixer sa troisième étoile sur son képi tout en conservant le commandement de la 68e D.I..

Cette division est engagée le 28 juillet 1918 dans la région de Fère-en-Tardenoise puis dans les rudes combats pour le franchissement de l’Ourcq et enfin, en septembre, dans les combats de la région d’Aubérive. 

Le 17 novembre 1918, la 68e  D.I. du général Menvielle est choisie pour effectuer le retour triomphal des armées françaises à Mulhouse. 

Au printemps 1919, il est chargé de mettre sur pied, à Sens, une division de volontaires polonais recrutés en Europe occidentale et destinée à former le noyau de l’armée de la Pologne ressuscitée.

En juillet 1919, il commande la 29e D.I. dans le Palatinat, puis à Nice. 

Au printemps 1922, il est admis, sur sa demande, à passer dans le cadre de réserve des officiers généraux. 

                                            General_Jean_Louis_Menvielle

Jean Louis Menvielle décède le 8 juillet 1926 dans son domicile de Chesnay, une commune qui se trouve près de Versailles. Il repose dans le cimetière de Saint-Dié. 

Décorations obtenues : 

Chevalier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1895

Officier de la Légion d’honneur le 30 décembre 1908.

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916

Grand officier de la Légion d’honneur le 15 janvier 1920.

Médaille coloniale, agrafes : Tunisie-Soudan.

Officier de l’Ordre de Nicham Iftikar le 28 novembre 1891.

Étoile de Karageorges de 3e classe de Serbie le 28 novembre 1919. 

Croix de guerre avec deux palmes et une étoile de vermeil. 

Citations obtenues : 

 Citation à l’ordre du corps d’occupation du Soudan français du 30 août 1897 :

« A conduit avec beaucoup de sang-froid et de fermeté la reconnaissance qui s’est terminée le 6 juin par le combat de Diagourou où il a infligé un sérieux échec aux Touaregs. »

 Citation à l’ordre de la 10e armée n° 71 du 9 juin 1915 :

« Commande la 25e brigade depuis le mois de septembre avec énergie, autorité et compétence. A su imprimer à ses troupes l’esprit de sacrifice et de devoir dont il est animé. Au cours des combats qui se sont développés du 9 au 20 mai, a enlevé de vive force quatre lignes successives de tranchées fortement organisées et progressé vers l’est de la position malgré un bombardement d’une extrême violence et de nombreuses contre-attaques. A maintenu sans faiblir toutes les positions conquises. N’a été relevé de ce poste périlleux qu’au moment où l’épuisement de ses troupes était arrivé à la dernière limite. » 

Citation à l’ordre de la 10e l’armée n° 236 du 1er novembre 1916 :

« A fait preuve au cours de la préparation des attaques des 15 et 17 septembre 1916 de belles qualités de dévouement, d’esprit méthodique et de courage. A obtenu de ses troupes un effort ininterrompu de huit jours et grâce à sa prévoyance a enlevé deux lignes de tranchées ennemies fortement organisées avec des pertes très peu élevées. S’est porté au moment de l’attaque à un poste d’observation de 1ère ligne et a électrisé tout le monde par sa présence. » 

Citation à l’ordre du 14e corps d’armée n° 280 du 7 novembre 1918 :

« A la bataille de Champagne de septembre-octobre 1918 a su obtenir de sa division, qui assurait déjà depuis deux semaines avant son entrée en action offensive le service pénible d’un serveur,des efforts sans cesse renouvelés de jour et de nuit dans des combats très durs,pour atteindre les objectifs qui lui étaient assignés. Du 26 septembre au 3 octobre, placé à une charnière du front de bataille, a réussi à enlever pied à pied, de tranchée en tranchée, des organisations entièrement fortes, crées depuis plus de trois ans et qui, continuellement améliorées, avaient résisté à tous les assauts des offensives antérieures.

Du 3 octobre au 12 octobre, a poursuivi ses succès au-delà de la zone organisée, talonnant sans répit l’ennemi jusqu’à la Retourne et donnant à ses subordonnés un magnifique exemple de mordant, d’énergie et d’endurance, en dépit des fatigues d’une bataille de quinze jours qui a valu à la 68e D.I., 3 canons de 77, 62 mitrailleuses, 421 prisonniers et un matériel considérable. 

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916 :

« Commandant de brigade solide qui a montré notamment dans les attaques de mai 1915 une énergie, une ténacité alliées à une bravoure personnelle. » 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes. Informations communiquées par la famille descendante du général Jean Louis Menvielle.

Le portrait du général Jean Louis Menvielle provient de la collection personnelle de son petit-fils R. Menvielle.

La photographie de groupe provient de l’album du 149e R.I. de l’année 1902. 

J.M.O. du 149e R.I. : sous-série 26 N 696/8.

Pour en savoir plus : 

Le général Menvielle possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter en cliquant une fois sur l'image suivante : 

Site_base_Leonore

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Huret, à  M. Porcher, à R. Menvielle et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Commentaires
G
Juste une grande fierté de mon arrière grand-père ! Quelle vie ! J'ai aussi été voir sa maison à Sarraméa. Pour l’anecdote, maison d'une seule pièce où vivaient mes aïeuls et leurs enfants ainsi..que les vaches :-) ! Comme quoi on peut naître modeste et être un grand homme !
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B
Je suis apparentée au Général Menvielle par mon arrière grand-père, Jean-Marie Menvielle, né à Labassère dans les Hautes-Pyrénées. Je sais que les deux cousins ne s'appréciaient pas beaucoup, mais je suis fière de la carrière de mon aïeul. Il possède une rue à son nom dans Bagnères-de-Bigorre, juste en dessous de sa maison, pas loin de la Fontaine Saint Blaise.
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L
Errant au hasard sur les hauteurs de BAGNERES de BIGORRE, mon attention a été attirée il y a peu par une plaque en marbre apposée sur le mur d'une bergerie oubliée le long d'une route à peine carrossable. Difficile à déchiffrer car usé par le temps, le texte m'a fait découvrir qu'il s'agissait de la maison natale du général MENVIELLE. J'ai été ému par le contraste entre la modestie et l'isolement de cette masure au regard du destin glorieux de celui qui y était né.<br /> <br /> (23/06/2016)
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