Marcel Jules Bousquainaud (1893-1958).
Né de Frédéric Bousquainaud et de Marie Joséphine Vérot, Marcel Jules voit le jour le 13 juin 1893 dans le petit village ardéchois du Pouzin. Les conditions de vie restent modestes, même s’il y a deux salaires pour faire subsister la famille. À sa naissance, son père, qui est un homme âgé de 43 ans, exerce le métier de mineur. Sa mère pratique le métier de ménagère. Elle a 42 ans.
La fiche signalétique et des services de Marcel Jules Bousquainaud nous indique que son degré d’instruction est de niveau 2. Il sait donc lire et écrire lorsqu’il se lève une dernière fois du banc de l’école. Mais le niveau 2 mentionne une maîtrise insuffisante. Nous pouvons facilement imaginer qu’il faisait beaucoup de fautes et qu’il écrivait un grand nombre de mots en phonétique.
Le jeune homme quitte son métier de cimentier à l’appel de sa classe. Il fait partie de ces hommes qui sont affectés dans un régiment de l’est de la France, loin de son Ardèche natale. Marcel Jules Bousquainaud doit se rendre à Épinal par voie de chemin de fer pour intégrer le 149e R.I. à compter du 26 novembre 1913, il arrive au régiment le lendemain.
Le soldat Bousquainaud vient tout juste d’entamer son neuvième mois de service militaire, lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate au début du mois d’août 1914. Il est bien loin d’avoir soldé son compte de trois années obligatoires de service militaire.
Cet homme fait partie d’une escouade de la 7e compagnie du 149e R.I. au moment où il faut quitter la caserne Courcy pour rejoindre la frontière. Cette unité se trouve sous le commandement du capitaine Coussaud de Massignac.
Marcel Jules Bousquainaud est blessé le 25 août 1914 durant les combats qui se déroulent dans le secteur de Ménil-sur-Belvitte. Laissé sur le terrain, il est fait prisonnier et soigné par les médecins allemands avant d’être envoyé dans un camp de l’autre côté de la frontière. Une très longue captivité commence pour lui…
Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a été interné à Muntsinger, mais ce nom reste introuvable sur une carte de l’époque. Une indication trouvée au dos du cliché représentant Marcel Jules Bousquainaud est très aidante. Celle-ci nous fait savoir que le photographe qui a réalisé ce portrait, Adolph Flohr, vit à Oehringen. Un camp de prisonniers français se trouve bien à proximité de cette ville allemande avec une orthographe approchante. Il s’agit du camp de Münsingen.
Concernant son internement en Allemagne, les fiches du C.I.C.R. nous donnent de bien meilleures indications.
Marcel Jules Bousquainaud a été successivement dans les camps suivants :
14/10/1914 : Ludwigsburg (C.I.C.R. P1183)
25/11/1914 : Ludwigsburg( C.I.C.R. P4834)
28/12/1914 : Hohenesperg (C.I.C.R. R555)
30/01/1915 : Hohenesperg (C.I.C.R. P14324)
24/06/1916 : Heilbronn (C.I.C.R. P41272)
01/1917 : Münsingen, venant de Hohenesperg (C.I.C.R. P51804)
Rapatrié d’Allemagne le 6 décembre 1918, il passe ensuite au 61e R.I. à partir du 7 janvier 1919, pour être mis en congé illimité de démobilisation le 31 août 1919.
Revenu à la vie civile et marié, il ne retourne pas à son métier de cimentier. Marcel Jules Bousquainaud devient cafetier, loin de l’Ardèche. Il vit successivement à Fumey dans les Ardennes, puis en Savoie à Aix-les-Bains et à Saint-Michel de Maurienne. Il se retire finalement dans la commune de Tarascon où il dut être chef de chantier.
La descendance de Marcel Jules Bousquainaud n’est pas connue.
Le 20 octobre 1937, il est affecté à la 17e section d’infanterie de mitrailleuses.
De nouveau mobilisé pour le deuxième conflit mondial, le soldat Bousquainaud est renvoyé dans ses foyers le 28 décembre 1939, placé dans la position « sans affectation ».
Marcel Jules Bousquainaud décède le 21 octobre 1958 à Beaumont-sur-Oise.
Sources :
La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de Marcel Jules Bousquainaud ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Ardèche.
Les fiches du Comité International de la Croix Rouge ont été consultées sur Internet.
Le texte suivant a permis l’identification de Marcel Jules Bousquainaud.
Un grand merci à M. Bordes., à J.C Auriol, à A. Carobbi et aux archives départementales de l’Ardèche.