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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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8 octobre 2010

Lieutenant Marie Philippe Marey (1873-1914).

                    Lieutenant_Marie_Philippe_Marey

Marie Philippe Marey est né le 26 mai 1873 à Vesoul dans le département de la Haute-Saône.  Fils de Claude Marey et d’Elisabeth Rombrot, il se marie en 1914 avec Marthe Reck. Poussé par son père, il signe en 1891 un engagement volontaire de trois ans à la mairie de Vesoul. Sa carrière militaire commence au 41e Régiment d’Infanterie qui se trouve à Rennes. Il travaille au service géographique de l’armée de 1904 à 1906. Au printemps 1909, Il est nommé sous-lieutenant à son arrivée au 149e R.I., puis sous-lieutenant porte-drapeau en1910. Deux ans plus tard,  il obtient le grade de lieutenant en servant  toujours dans le même régiment. Il est lieutenant porte-drapeau en 1911.

Au début du conflit, le lieutenant Marie Philippe Marey commande une section de la 9e compagnie. Il dirige la 6e compagnie lorsqu’il est tué le 8 novembre 1914 dans le secteur de Verbranden-Molen  en Belgique.

Un avis de décès publié par sa famille est paru  dans le journal « Le nouvelliste » daté du mercredi 16 décembre 1914.

Citation à l’ordre de l’armée :

« Le 8 novembre 1914, a été tué à la tête de sa compagnie qu’il entraînait à l’attaque d’une tranchée ennemie. »

 

Sources :

Archives municipales de Vesoul.

Dossier individuel consulté au Service Historique de l’Armée de terre de Vincennes.

Le portrait du lieutenant Marey provient du tableau d’honneur de la guerre 1914-1918 publié par la revue « l'illustration ».

Un grand merci à M. Bordes, à M. Porcher, aux archives municipales de Vesoul et au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

12 septembre 2010

Capitaine Pierre Prétet (1881-1952)

                   Capitaine_Pierre_Pr_tet

 

Pierre Marie Prétet est né le 19 avril 1881 à Gray, commune de la Haute-Saône. Fils de Marie Ernest Prétet, militaire de carrière et de Marie Joséphine Noir. Il est bachelier es sciences et parle l’allemand couramment.

Sur les traces de son père, il commence une carrière militaire en 1902 en servant au 2e régiment de Zouaves. Il est nommé sous-lieutenant au 21e B.C.P en 1908. Deux ans plus tard, toujours au 21e B.C.P., il passe dans le grade de lieutenant. Il arrive au 149e R.I. en août 1912. Au début du conflit, fin août 1914, il commande une section de la 6e compagnie. Il gagne ses galons de capitaine à titre temporaire en septembre 1914, pour les conserver de manière définitive en mars 1915. Pierre Prétet a conquis son grade de capitaine et la croix de guerre sur le champ de bataille. Énergique et très brave, il a, pendant quelques mois, commandé au feu le 2e bataillon du 149e R.I. dans des conditions critiques. Cela, à partir de la fin septembre 1914, après la mort du commandant François jusqu'aux tous premiers mois de l'année 1915 en Artois.

Rejoignant le 31e B.C.P. en novembre 1915, il sert dans ce bataillon jusqu’en octobre 1917. À cette date, il retrouve le 21e B.C.P.. Blessé à Tahure, il est évacué et soigné à l’hôpital n° 226 de Paris. Il termine la guerre comme capitaine adjudant-major au 62e R.I.. De nouveau blessé au chemin des Dames en mai 1918, il est fait prisonnier et interné au camp de Limbourg.

Il se marie en 1919 avec Louise Louys.

Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire pour y mettre un terme en 1939. Carrière qu’il termine avec le grade de lieutenant-colonel.

Pierre Marie Prétet décède à Nice en 1952.

 

Citation à l’ordre de l’armée : (Cette citation a été obtenue après les combats qui se sont déroulés dans le village de Souain.)

Journal officiel du 9 octobre 1914.

« Le 19 septembre 1914 a dégagé avec beaucoup d’habileté les rues et les maisons d’un village tenu par l’ennemi et a donné lui-même l’exemple du mépris du danger. »

Chevalier de la Légion d’honneur :

« Le 8 novembre 1914 a contribué puissamment à repousser une furieuse attaque de nuit par les ordres nets et précis donnés séance tenante par lui à son bataillon. »

Sources et référence bibliographique :

Dossier individuel consulté au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

« Mémorial de la Gloire, noms des braves promus dans l’ordre de la Légion d’honneur, médaillés militaires et cités à l’ordre de l’armée. » Ouvrage réalisé à partir des dates chronologiques de publication au Journal officiel.

 

Un très grand merci à M. Bordes, à C. Leclair, à J. Huret, à M. Porcher et au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

21 août 2010

Camille Foignant (1891-1914).

 

Bien peu d’informations concernant mon grand-oncle ont pu traverser le temps. Après plusieurs années de recherche, je n’ai  pas réussi à retrouver la moindre lettre, un quelconque papier d’époque, un modeste portrait le concernant. J’ai tout juste pu lire sur sa fiche signalétique et  des services quelques maigres renseignements sur son parcours militaire. Malheureusement, elle reste vierge en informations détaillées. Cette dernière a été consultée aux Archives départementales des Vosges.

 

Voici, en quelques lignes, ce que j’ai pu reconstituer de son histoire.

 

Camille Foignant est né le 20 août 1891 à Pouxeux, petit village vosgien implanté sur le canton de Remiremont. Fils de Célestin, humble livreur de journaux et de Marie Célestine Cune, il est le second d’une fratrie de 7 enfants. Camille a 3 frères, Marcel, Léon et Maurice. Marcel, soldat de la classe 1915 est incorporé au 407e R.I..

 

Ce dernier décède le 26 mai 1918 à Couvrelle, commune que se trouve dans le département de l’Aisne. Il repose dans la Grande Nécropole Française de Vauxbuin près de Soissons.

 

Son frère ainé, Léon échappe aux horreurs de la guerre suite à une réforme due à un accident de travail. Il meurt pourtant de manière indirecte des conséquences de  la guerre en succombant à la grippe espagnole en octobre 1918.

 

Maigre consolation pour les parents, Maurice qui est  bien trop  jeune pour être mobilisé ne participe pas à ce conflit.

 

Camille Foignant est âgé de 19 ans lorsqu’il se marie à Épinal avec Jeanne Bertrand en 1910. De cette union naîtront trois enfants. Il exerce la profession d’ouvrier d’usine dans cette ville avant de partir effectuer son service militaire comme soldat de la classe 1911 au 149e R.I..

 

Aguerri par de longs mois de service militaire  effectués dans ce régiment (je n’en connais pas le nombre exact), il  participe aux débuts des hostilités aux terribles combats du col de Sainte-Marie, d’Abreschviller et de Ménil, Thiaville et Saint-Benoît. Inutile de rappeler que ces combats furent particulièrement meurtriers pour le régiment !

 

Ensuite, ce sont les attaques sur le village de  Souain en septembre, les premières luttes du 149e R.I. dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette en octobre. Dans les tous premiers jours de novembre, la 6e compagnie dans laquelle se trouve Camille Foignant depuis le commencement du conflit, combat  en Belgique dans le secteur d’Ypres.

 

Le 13 novembre 1914, tout s’arrête. Il croise sur son chemin le regard de la « grande faucheuse ». Est-il  tué à l’orée d’un bois ? Au milieu d’un champ ? En bordure du  canal d’Ypres ? Au cours d’un repli ? Est-il touché par une balle ennemie ? Un éclat d’obus ? Nul ne le sait…

 

Seule certitude, cela s’est passé du côté de Verbranden-Molen, minuscule bourgade qui se trouve sur le territoire flamand de la Belgique.

 

Son acte de décès nous indique simplement qu’il est décédé par suite de coup de feu à l’ennemi vers 17 h 00. Comme pour beaucoup de soldats du 149e R.I. tués sur la terre belge en 1914, il n’existe pas  de sépulture individuelle portant son nom.

 

Camille Foignant est cité à l’ordre du régiment et obtient la Croix de guerre avec étoile de bronze :

 

« Soldat plein de courage et d’entrain. Mort pour la France le 13 novembre 1914 dans la région d’Ypres, dans l’accomplissement de son devoir. »


Il est également inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire « À titre posthume », par l’extrait d’un arrêté fait à Paris et signé par le ministre de la guerre André Lefèvre datant du 9 septembre 1920. Cet extrait est publié au journal officiel du 20 janvier 1921.

 

Sources :

 

Fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Le montage que l’on peut voir ci-dessus n’est que pure fiction. Il n’a pas été fait à partir de documents officiels. 

 

Un grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi et à J.N. Deprez, sans oublier  la mairie d’Épinal, le bureau central des archives administratives militaires de Pau et les archives départementales des Vosges.

30 juillet 2010

Soldat Joseph Morellon (1894-1915).

                   Caporal__Morillon

 Joseph Morellon est né le 20 novembre 1894  à Vourles, un petit village proche de Lyon. Issu d’une famille d’ouvriers, il fait ses premières classes de latin et de grec à l’école cléricale de Saint-François-de-Sales pour continuer ses études au petit séminaire Saint-Thomas d’Aquin à Oullins. Il obtient le Baccalauréat. La mobilisation, sans le distraire de ses projets, le conduisit à d’autres devoirs. Il quittera sa retraite dès les premiers jours d’août 1914. Mobilisé (S.A.). Au 149e R.I. le 6 septembre 1914, pour rejoindre le régiment qui se trouve sur le front belge aux alentours du 6  novembre 1914. Tué à Aix-Noulette le 3 mars 1915 en servant à la 8e compagnie.

Extraits de ses dernières lettres.

«  Si vous saviez comme l’on prie ici dans les tranchées… Continuez à m’écrire souvent, c’est une vraie charité que vous me faites ; car je me sens bien seul au fond des tranchées, et parfois un peu déprimé… »

Vers la fin février 1915, quelques jours avant d’être tué il écrivait :

« Depuis trois mois, je suis dans les tranchées de premières lignes. J’y souffre physiquement beaucoup, mais le moral se maintient bon… Vous reverrai-je en ce monde ? J’en doute un peu. Le secteur où je me trouve est très mauvais. En quelques semaines ma compagnie a été réduite de moitié… Je m’abandonne à la divine Providence. Je me recommande à vos bonnes prières et puis, à la grâce de Dieu !... »

 

Médaille militaire (à titre posthume) le 29 juillet 1920 (J.O. du 8 février 1921).

« Brave soldat, dévoué et courageux, tombé pour la France, le 3 mars 1915, à Aix-Noulette, en accomplissant vaillamment son devoir. »

Référence bibliographique :

 

« Livre d’or du clergé diocésain de Lyon pendant la guerre de 1914-1918. » Editions Lyon-Paris. Librairie catholique Emmanuel Vitte. 1922.

 

Un grand merci à Pascal Baude.

17 juillet 2010

Sergent Marie Joseph Thiriat (1891-1914).

                   Sergent_Thiriat__1_

Né le 2 février 1891  à Harol, village situé sur le canton de Dompaire dans le département des Vosges. Il est le fils de Charles et d’Elie Sidonie Perrin. Marie Joseph Thiriat a été élève au séminaire de Saint-Dié. Sergent à la 5e compagnie, il est tué le 9 août 1914 par suite de coup de feu à l’ennemi.

Quelques jours après le commencement de la guerre, il écrit à une de ses tantes qui vit à Saint-Dié les quelques lignes suivantes : 
 

« Rassure-toi, je suis encore en vie. D’ailleurs, nous n’avons pas encore vu les Allemands. Nous attendons l’arme au bras. La frontière est là, toute proche… Nous faisons une cure d’air dans les sapins. Pas de poulet, mais du singe à volonté. Nous ne sommes pas malheureux. Nous sommes gais comme des pinsons. On chante, on rit, en attendant la danse… » 
 

Le billet n’est pas daté, mais il est très facile de lui en donner une. C’était deux ou trois jours avant, ou même peut-être la veille de la grande attaque des cols, de celui de Sainte-Marie en particulier, qui eut lieu le dimanche 9 août 1914. 
 

Ses derniers instants… 
 

Debout au milieu de ses hommes, le sergent Thiriat fonça sur l’ennemi comme un lion. Touché par une balle, il s’arrêta subitement, il avait le poignet brisé. Aller au poste de refuge pour se faire panser de suite semblait être indiqué. Ses hommes le lui criaient, mais il secoua la tête et n’en fit rien. Tirant de son sac les linges qui s’y trouvaient, il fit lui-même de sa main libre le pansement sommaire de celle qui était blessée. Couchez-vous, lui cria-t-on, les Allemands vont vous apercevoir !... Grand comme il était, il pouvait être distingué. Mais une seconde balle arrive. C’est le lieutenant Camus qui la reçoit à la tête et qui tombe. Le sergent Thiriat sursaute à cette vue. Il réunit ses hommes qui semblent désemparés, ceux du lieutenant frappé et les siens propres et, dans un élan nouveau, les mène au combat qui se prépare. Hélas, une troisième balle siffle, il tombe à son tour pour ne plus se relever. Cette fois, c’est à la mâchoire et à la tête qu’il est touché. Il est transporté à l’écart, il y rendit  le dernier soupir dans la nuit.

 

Un très grand merci à Éric Mansuy.

 

Référence bibliographique : « Reliques sacrées » de Louis Colin. Paris, Bloud & Gay. 229 pages.

11 juin 2010

Commandant Henri François (1876-1914).

                  Copie_de_Commandant_Fran_ois

 

Le commandant Henri  François est né le 15 janvier 1876 à Zutkerque, petite commune située dans le Pas-de-Calais. Il est le fils de Louis François et d’Alix Marie Delattre. Henri François se marie avec Marie Marguerite François en 1906 à Arras. Après avoir signé un engagement volontaire de 3 ans à Versailles, il est  admis à l’école spéciale militaire en 1895. Saint-Cyrien de la promotion de Tananarive (1895-1897). Il arrive en décembre 1911 au 149e R.I., nouvellement promu dans le grade de capitaine, pour prendre le commandement de la 6e compagnie. Il sera à la tête de cette compagnie jusqu’au 1er septembre 1914. Il est  nommé chef de bataillon à titre temporaire. Il prend ainsi le commandement du 2e bataillon de son régiment  à partir du 2 septembre 1914 et cela jusqu’au moment où il se fera tuer quelques jours plus tard dans le secteur de  Souain, le 24 septembre 1914.

 

Décorations
 

Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 31 décembre 1913. 
 

1ère citation à l’ordre de l’armée (ordre du 29 septembre 1914) :

« Le 19 septembre à dirigé avec beaucoup d’énergie, le combat livré dans un village par deux bataillons du 149e R.I., de 5 à 17 heures et a réussi à dégager ce village presque complètement entouré ; a tenu tête toute la journée à un ennemi supérieur en nombre ; l’a refoulé et lui a fait 120 prisonniers. (Journal officiel du 9 octobre 1914).

 

2e citation à l’ordre de l’armée (ordre du 2 octobre 1914) :

«  Atteint d’un éclat d’obus, est mort à la tête du bataillon dont il avait pris le commandement pour la durée de la guerre et où il avait fait preuve des plus brillantes qualités d’entrain, de bravoure et d’intelligence. Avait en particulier, puissamment contribué à repousser de violentes attaques dirigées contre un village bombardé et incendié, à en chasser l’ennemi qui y avait pénétré et à maintenir dans la situation la plus critique, la possession de ce village. (Journal officiel du 24 octobre 1914).

 

Un grand merci à C. Leclair, à A. Carrobi, à J. Huret, à  M. Porcher et au Service Historique de la défense de Vincennes.

4 juin 2010

Capitaine Maurice Crépet (1878-1915).

                   Capitaine_Cr_pet

Maurice Crépet est né le 3 mars 1878 à Gigny, commune de la Saône-et-Loire.Il est le fils de Julien et de Jeanne Danguy.

Il quitte le lycée Condorcet de Paris en 1897. Saint-Cyrien de la promotion « Bourbaki », il sort de l’école en 1899.

Promu au grade de capitaine le 23 juin 1913, il se retrouve à la tête de la 2e compagnie le 15 juillet 1913, au moment du départ pour les marches des Vosges.

Au début du conflit, il commande toujours la 2e compagnie. Il prend le commandement du 1er bataillon au début septembre 1914, pour le conserver jusqu’au début janvier 1915, où il retrouve sa compagnie. Tué à l’ennemi le 29 mai 1915 dans le secteur d’Aix-Noulette.

 

1ère citation à l’ordre de l’armée: (29 septembre 1914).  

« Le 19 septembre 1914 a conduit avec vigueur une attaque à la baïonnette ayant pour but de dégager le front sud d’un village, presque entièrement entouré par l’ennemi, l’a refoulé et lui a fait 80 prisonniers. »


 2e citation à l’ordre de l’armée: (22 juin 1915).

«  Le 29 mai 1915, a fait preuve d’un grand courage en entraînant sa compagnie dans une attaque au petit jour contre les tranchées allemandes ; tué au cours du combat. »

 Un grand merci à T. Cornet, M. Porcher et au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

Référence bibliographique :

« Lycée Concorcet : Livre d’or de la Grande Guerre 1914-1918 ». Editions Cahors, imprimerie typographique A. Coueslant. 1919.

« Livre d'or des Saint-Cyriens morts aux champ d’honneur ». Editions Paris Imprimerie Nationale. 1922.

21 mai 2010

Sergent Victor Beau (1891-1915).

                   Victor_Beau

 Victor Beau est né le 3 juillet 1891 dans le petit village vosgien de Thaon-les-Vosges. Il était le fils de Victor et de Marie Nicolas.

Il avait deux frères, l’ainé Alphonse, marié et père de famille et Marcel, son cadet, séminariste tout comme lui, qui trouvera également la mort pendant le conflit. Lorsque la guerre éclata, il était au séminaire de Saint-Dié. 
 

Enrôlé avec le grade de sergent dans la 12e compagnie du 149e R.I., il  prit part à tous les combats de Sainte-Marie-aux-Mines, de Saales, de Rothau, de Schirmeck, du Donon, de Morange et de Sarrebourg. Le 29 août, il écrit sur une carte qu’il est tout étonné de se trouver encore en vie : « Je ne cesse de répéter, dit-il, que Notre-Dame-des-Ermines me protège. L’autre jour, plus de dix mille balles ont passé tout près de moi, sur ma tête, et je reste debout. Je suis le seul sergent de l’active qui n’ait reçu aucune blessure. »  

En Champagne, où il redescend avec sa compagnie, mêmes positions, mêmes périls et mêmes actions. Plus les batailles font rages, plus il se recommande à sa protectrice. La guerre lui paraît chose si terrible qu’il ne croit pas à sa longue durée. Mais le mouvement l’emporte néanmoins de l’aile droite à l’aile gauche de l’armée… Le voici qui, le 7 octobre, débarque sur le front d’Ypres. Les lettres qui parviennent à sa famille sont d’une sobriété de détails très grande. Il ne veut pas effaroucher les siens, mais nous sentons, sous la brièveté du style, les longueurs de la bataille… 
 

Le 20 octobre, il accuse réception, d’une lettre de ses parents.  

« J’apprends que Marcel est bon pour le service. Bien que la guerre se prolonge, je ne pense pas qu’il viendra me rejoindre au feu. »

Le 23 novembre 1914, il fut atteint d’un éclat d’obus qui lui fit une blessure très grave à la tête. Il tomba, le sang emplit ses oreilles et sa bouche, puis un autre éclat d’obus vint le frapper de nouveau. Pourtant, la mort ne devait pas le prendre encore… Évacué sur un hôpital de Rouen, il y subit la terrible opération du trépan. Après de longues semaines de fièvre et de souffrances, on le vit se relever, s’essayer de nouveau à vivre, puis peu à peu reprendre des forces, au point où tout le monde put le croire guéri. Le congé de convalescence obtenu pour deux mois à sa sortie de l’hôpital de Rouen se prolongea sans aucun incident quelques temps encore. De nouveau, il avait repris sa correspondance avec sa famille. Cependant, le mal croissait en silence et lorsqu’on le renvoya,  à l’hôpital auxiliaire n° 37, il devait subir une nouvelle opération d’urgence. Son état était trop grave pour qu’il pût être sauvé… Victor Beau décéda le 17 avril 1915. Il reposera provisoirement dans un cimetière parisien jusqu’à la fin de la guerre, pour  ensuite être enterré dans son village natal dans le petit cimetière de Thaon-les-Vosges.

Citation à l’ordre de l’armée (journal officiel du 13 novembre 1915) :

« Beau Victor, sergent au 149e R.I., a fait preuve de remarquables qualités d’énergie, de sang-froid, et de courage dans le commandement de sa section, aux combats livrés par son bataillon les 5, 15 et 18 novembre 1914 et notamment le 5 novembre, devant Ypres où, sous un bombardement de 24 heures qui décimait ses hommes, il a su exalter leur moral et diriger leurs feux dans des conditions telles que plusieurs attaques ennemies contre sa tranchée ont pu successivement et définitivement être repoussées. Décédé à la suite de ses blessures. »

 

Un très grand merci à Éric Mansuy. 
 

Référence bibliographique : « Reliques sacrées » de Louis Colin. Paris, Bloud &Gay. 229 pages.

23 janvier 2010

Soldat Louis Meunier (1894-1915)

                  Louis_Meunier

 Louis Meunier est né à Chalon-sur-Saône le 11 mai 1894. Il est élève à l’école professionnelle de Chalon-sur-Saône.  Il entre ensuite à l’école normale d’instituteurs de Mâcon. Louis Meunier exerce sa profession à Lunéville. Soldat à  la 8e compagnie du 149e R.I.,  il décède à Aix-Noulette (Pas-de-Calais) le 10 mai 1915, à 9 h 00 par suite de coup de feu au combat.

Citation (Décernée lors de l’attribution de la médaille militaire) :

« Soldat plein de courage et d’entrain ; est tombé, le 10 mai 1915, devant Noulette.

Références bibliographiques :

Livre d’or de l’école professionnelle de Chalon-sur-Sâone. Editions Imprimerie Générale Administrative de Chalon-sur-Sâone.

14 novembre 2009

Sergent Marcel Weber (1891-1914).

                   Marcel_WEBER

 Medaille_militaire_de_Marcel_WeberLe sergent Marcel Weber est né le 24 juin 1891 à Mulhouse. Il servait dans la 9e compagnie sous les ordres du capitaine Henri Souchard.

Citation à l’ordre du régiment :

« Sous officier brave et dévoué. Tombé au champ d’honneur le 25 août 1914, à Ménil-sur-Belvitte » : Croix de guerre avec étoile de bronze.

Il obtient la médaille militaire à titre posthume le 17 février 1922. Il repose dans la Nécropole Nationale Française de Rambervillers. (Voir dans l’album-photo de la Grande-Nécropole)

Je remercie Mme D.J.L. Fargues pour m’avoir autorisé à reproduire les documents concernant Marcel Weber, ainsi que Guy Watbled.

 

 

 

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