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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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3 février 2017

Marie Louis Crébely (1892-1917).

Marie_Louis_Crebely

Originaire de la ville de Dôle, Marie Louis Crébely voit le jour le 9 février 1892. Son père se prénomme Claude Étienne Armand. Il est âgé de 37 ans. Sa mère, Marie Louise Juliette Séraphine Pergaud est une femme qui a 27 ans. Le couple a eu trois enfants.

Élève au collège de Notre Dame de Mont-Roland, Louis Crébely y fait ses classes de 7e, 6e et 5e. Il quitte l’établissement en juillet 1904 ; ses parents viennent de divorcer. Louis s’installe à Dijon pour y terminer ses études. Sa fiche signalétique et des services nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 5.

Il exerce le métier de dactylographe avant d’être incorporé sous les drapeaux le 9 octobre 1913. C’est au 149e R.I. qu’il va apprendre le métier de soldat. Il est nommé caporal le 11 avril 1914. Louis Crébely est toujours installé à la caserne Courcy lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914.

Il commence donc la campagne avec ce régiment, qui doit se rendre à la frontière quelques jours avant la déclaration officielle de la guerre, son unité faisant partie des troupes de couverture.

Le caporal Crébely obtient ses galons de sergent le 1er septembre 1914. Ce jeune sous-officier prend part aux combats de Souain et d’Ypres avant d’être nommé aspirant la veille de Noël 1914.

Louis Crébely passe toute l’année 1915 dans le secteur d’Aix-Noulette, une petite commune située en Artois. Durant cette période, le 149e R.I. participe à plusieurs combats qui ont été particulièrement meurtriers.

Des extraits de sa correspondance adressée à sa mère ont pu traverser le temps grâce au livre d’or de l’école libre de Notre Dame de Roland.

Le 12 septembre 1914, il lui écrit ceci :

« … Supporte vaillamment la dure épreuve à laquelle tu es soumise. Pense qu’en ce moment, il est préférable que je meure plutôt que de voir les Allemands fouler du pied ce que nous avons de plus cher. En ce moment, ma vie est à la merci d’une balle. Mais si je meurs, je mourrai content, car je n’aurai jamais cessé de t’aimer et de m’efforcer de te rendre heureuse… »

Louis n’a pas encore 23 ans.

Le 7 janvier 1915, il lui adresse les mots suivants :

« … Je ne suis pas plus brave qu’un autre, mais ayant une responsabilité, je dois me rendre compte de tout par moi-même, afin d’éviter à mes hommes des peines inutiles. Tu ne peux pas t’imaginer combien je suis aimé et obéi de mes hommes et j’en suis très heureux. Je te remercie, ma chère maman, de prier et de faire prier pour moi… »

Le 27 janvier 1915, il lui envoie les lignes ci-dessous :

« … Depuis le début de la campagne, je n’ai pu aller que trois fois à la messe, en particulier dimanche dernier, et c’est pour moi un puissant réconfort. Ne crois donc pas que je souffre, ma chère maman, je suis heureux, toujours gai, jamais triste… Certes, je préfèrerais être au chaud à la maison. Mais que veux-tu ? Pour qu’à l’avenir nous puissions vivre tranquilles, et non sous la botte prussienne, il faut bien que nous nous battions, et la victoire étant certaine pour nous, c’est un puissant soulagement à toutes nos peines de songer que la grande famille française sera enfin libre et heureuse… »

C’est un homme qui reste humble. Quelques jours après l’attaque allemande du 3 mars 1915, sa mère reçoit le courrier suivant :

« … À la suite de l’attaque allemande d’il y a cinq jours, et de la contre-attaque que nous avons faite,  je suis proposé pour être cité à l’ordre du jour. Je pense que tu seras contente. C’est pour moi un grand bonheur, mais je ne cherche pas du tout à me faire remarquer. Je veux simplement faire mon devoir, sans bruit… »

Le 8 mars 1916, l’aspirant Crébely est blessé dans le secteur de Verdun. Le numéro de sa compagnie n’est pas connu.

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journees_des_7__8_et_9_mars_1916

Il rentre au dépôt le 10 avril 1916 après avoir été soigné durant un mois dans un hôpital de l’arrière. Louis Crébely se prépare à faire ses adieux au régiment spinalien, car il vient d’être muté à la 2e compagnie du 118e R.I.. Il est sur tous les fronts où se trouve son nouveau régiment, jusqu’au moment où il est tué en entraînant sa section à l’attaque sur les hauteurs de Laffaux, le 7 avril 1917.

Son acte de décès est transcrit à la mairie d’Audelange le 8 décembre 1917.

Décorations obtenues :

Médaille militaire par décret du 3 avril 1920 (J.O. du 21 août 1920)

« A fait preuve d’un grand calme, en conduisant sa section sous un feu violent de mitrailleuses et d’artillerie. A été mortellement blessé en se portant à l’assaut de la position ennemie le 7 avril 1917, à Laffaux. A été cité. »

L’aspirant Crébely repose actuellement dans la nécropole nationale « Bois Roger » à Ambleny. Sa sépulture individuelle porte le n° 469.

Sepulture_Louis_Crebely

Son frère cadet, Emmanuel Henri, repose juste à côté de lui.

Marie Louis Crébely est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Le nom de cet homme est gravé sur le monument aux morts de la commune jurassienne d’Orchamps. Il est également inscrit sur la plaque commémorative qui est  fixée sur un des murs de l’église de Dôle.

En juillet 1921, le lieutenant Le Sayec, du 118e R.I. adresse le mot suivant à Madame Crébely :

« Votre fils était un sous-officier d’une haute valeur et pour lequel j’avais personnellement beaucoup d’estime, pour sa bravoure et son sang-froid. Très considéré par ses chefs et ses soldats, l’aspirant Crébely était appelé à faire un excellent officier. »

Sources :

Fiche signalétique et des services et actes d’état civil consultée sur le site des archives départementales du Jura.

Livre d’or « L’école libre de Notre-Dame de Mont-Roland et la guerre 1914-1918. » Besançon, imprimerie Jacques et Demontrond. 1922.

La photographie de sa sépulture a été réalisée par M. Chevalier.

Le site « MémorialGenWeb » a été consulté.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Chevalier, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du Jura.

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