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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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13 janvier 2017

Paul Auguste Joseph Canaux (1881-1916).

Paul_Auguste_Joseph_Canaux

Natif du petit village Haut-Saônois de Broye-lès-Pesnes, Paul Auguste Joseph Canaux voit le jour le 27 novembre 1881. À sa naissance, son père, qui se prénomme Pierre Justin est un cultivateur âgé de 30 ans. Sa mère, Anne Isabelle Faivre, n’exerce pas de profession, elle est âgée de 28 ans.

Le jeune Canaux sait lire écrire et compter lorsqu’il quitte l’école de sa commune natale. Il n’aura pas la possibilité de poursuivre des études. Paul Auguste Joseph n’a donc pas le choix, il lui faut maintenant aller gagner les quelques sous qui vont lui permettre de subsister. Tout comme son père, c’est comme agriculteur qu’il va devoir travailler dans une des fermes locales de la région. Il exerce cette profession jusqu’au départ de la classe 1901 pour le régiment.

Le 15 novembre 1902, il quitte la Franche-Comté pour rejoindre les Vosges. Paul Joseph Canaux est incorporé comme soldat de 2e classe au 149e R.I., un régiment qui se trouve à Épinal. Le jeune homme est nommé caporal le 27 septembre 1903, sergent-fourrier le 22 septembre 1904 puis sergent le 26 septembre 1905. N’ayant nullement l’intention de revenir à la vie civile, il souhaite poursuivre sa carrière sous l’uniforme. Pour cela, il se voit dans l’obligation de souscrire une multitude de contrats de courtes durées.

Le 19 octobre 1905, il signe un premier renouvellement d’une durée d’un an qui prend effet à compter du 1er novembre 1905.

Paul Auguste Joseph Canaux occupe de nouveau le rôle de sergent-fourrier à partir du 26 mars 1906.

Un second contrat est signé le 26 octobre 1906, durant cette période, il exerce les fonctions de sergent à la 3e compagnie du régiment.

Un troisième contrat est entériné le 27 octobre 1908. Il peut coudre ses galons de sergent-major sur les manches de sa vareuse à compter du 21 janvier 1909.

Un quatrième contrat est validé le 19 septembre 1910 et un cinquième le 19 septembre 1912.

Hélas, le rythme de la vie de caserne de temps de paix ne va pas durer ! Un peu moins de deux ans plus tard, le premier grand conflit du 20e siècle débute.

Le sergent-major Canaux doit se rendre à la frontière avec son régiment, une unité qui fait partie des troupes de couverture. Sa compagnie sera la première à quitter la caserne Courcy.  

Il débute la campagne en étant sous les ordres du capitaine Crépet, l’officier qui commande la 2e compagnie du 149e R.I.. Rapidement nommé adjudant dans cette compagnie, Paul Auguste Joseph Canaux peut changer son képi de sous-officier à partir du 18 août 1914. Il occupe ensuite les fonctions d’adjudant de bataillon. Il n’assumera ce rôle que durant une très courte période, entre le 7 et le 24 septembre 1914 alors que son régiment combat dans le secteur du  village de Souain.

Comme pour beaucoup de régiments, les pertes en hommes et en officiers sont particulièrement élevées durant cette période de la guerre. Certainement très apprécié par ses supérieurs, l'adjudant Canaux est nommé sous-lieutenant à titre temporaire à partir du 25 septembre 1914. Il prend le commandement d’une section de la 4e compagnie. Le 23 octobre il est évacué pour maladie. Des problèmes de rhumatisme le font terriblement souffrir.

Ce n’est que le 13 juillet 1915 qu’il retrouve son régiment. A-t-il suivi un stage de formation d'officier durant cette période ? La réponse n’est pas connue. Cette information ne figure pas dans son dossier individuel au S.H.D. de Vincennes, encore moins sur sa fiche signalétique et des services.

À cette époque de l’année, le 149e R.I. se trouve dans un secteur particulièrement exposé du côté d’Aix-Noulette en Artois. Le sous-lieutenant Canaux est intégré à la 2e compagnie, une unité qu’il connaît bien. Mais combien reste-t-il d’hommes parmi ceux qui se souviennent de lui ? Le 16 août 1915, il prend le commandement de la 3e compagnie du régiment.

La guerre lui offre l’opportunité de progresser dans sa carrière. Il est nommé lieutenant à titre temporaire le 3 septembre 1915. Neuf jours plus tard, il prend la tête de la 10e compagnie, puis celle de la 6e compagnie à partir du 17 octobre 1915.

Le lieutenant-colonel Gothié rédige le texte suivant dans le feuillet de campagne du lieutenant Canaux :

« Revenu sur le front le 13 juillet 1915, a pris le commandement des 3e, 6e et 10e compagnies qu’il a remises sur pied après la disparition de leurs titulaires normaux. Très énergique, quelquefois même un peu dur, s’est montré en toutes circonstances très brillant au feu. »

Le 7 avril 1916, il est, par décision du général commandant en chef, nommé capitaine à titre temporaire. Sa compagnie occupe un secteur de 1ère ligne près de Verdun.

Il ne profitera pas très longtemps de cette nouvelle promotion, puisqu’il sera tué dès le lendemain dans le secteur de l’étang de Vaux-devant-Damloup.

A-t-il su qu'il avait été nommé capitaine à titre temporaire la veille de sa mort ou était-il toujours lieutenant ? Impossible à dire à défaut de témoignage nous donnant l'information.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

8_avril_1916

Le commandant Magagnosc écrit la note dans le feuillet de campagne du capitaine Canaux :

« Tué le 8 avril 1916, en plein combat, à la digue de Vaux-devant-Damloup. C’était un homme de devoir dans toute l'acceptation du mot, d’une bravoure à toute épreuve, d’un sang-froid imperturbable. En un mot, un bon et brave officier. Il avait toute la confiance et l’estime complète de ses chefs. »

Le capitaine Canaux est un soldat qui s’est formé sur « le terrain ». Il n’est pas passé par les grandes écoles militaires. Il faut se souvenir que Paul Auguste Joseph Canaux a débuté sa vie professionnelle comme agriculteur lorsqu’il n’était encore qu’un jeune adolescent. C’est donc une carrière militaire bien remplie, qui se termine sur le front de Verdun.

Paul Auguste Joseph Canaux est, dans un premier temps, inhumé au cimetière militaire de Belleray par le personnel de l’ambulance n° 13 du 3e C.A..

Le sergent Camille Combet et le soldat de 1ère classe Louis Maillard sont les deux témoins qui confirment son décès.

Le corps de Paul Auguste Joseph Canaux a probablement été restitué à la famille, dans les années 20. Le lieu où il repose actuellement est, pour l’instant, inconnu.

Le nom du capitaine Canaux est inscrit sur le monument aux morts de la ville de Gray en Haute-Saône.

Cet officier ne s'est pas marié.

Décoration obtenue :

Croix de guerre avec une palme et  une étoile de vermeil.

Citation à l’ordre de la 85e brigade n° 26 du 13 octobre 1915.

« A fait preuve de qualités solides de commandement en organisant devant Angres les 26, 27, 28 et 29 septembre 1915, dans des conditions difficiles, une position enlevée à l’ennemi et en y maintenant sa compagnie pendant  3 jours et trois nuits, sous des bombardements très violents. Officier très énergique. »

Citation à l’ordre de la IIe armée n° 180 du 25 mai 1916.

« Excellent commandant de compagnie, d’une énergie, d’un sang-froid, d’un courage à toute épreuve. A fait preuve du plus grand mépris du danger en assurant d’une façon parfaite, la conduite de son unité dans des circonstances très difficiles, pendant les opérations du 7 mars au 8 avril. A été tué d’un éclat d’obus le 8 avril 1916 dans les tranchées de 1ère ligne, qu’il tenait depuis six jours sous un bombardement continu des plus violent.»

Sources :

 Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La fiche signalétique et des services du capitaine Canaux à été vue sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

L’acte de naissance de cet officier à été lu sur le site des archives départementales de la Haute-Saône.

Une copie de l’acte de décès de Paul Auguste Joseph Canaux à été envoyé par la mairie de  Broye-Aubigney- Montseugny.

La photographie de groupe qui représente les sous-officiers du 149e R.I. qui se trouve sur le montage provient de l’album régimentaire de l’année 1911.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à  M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales des départements de la Haute-Marne et de la Haute-Saône et à la mairie de Broye-Aubigney- Montseugny. 

30 décembre 2016

Gustave Joseph Constant Joachim Juliard (1888-1918).

Gustave__Juliard

Gustave Joseph Constant Joachim Juliard est né le 7 septembre 1888, dans le petit village d’Orve, situé dans le département du Doubs. Il est le fils de Charles Joseph Arsène Juliard et de Marie Josette Mélitine Jacquot, un couple qui s’est marié à Orve le 13 juin 1886. Le père, qui travaille comme cultivateur, aura quatre enfants, deux filles et deux garçons, avec son épouse qui avait déjà eu une fille issue d’un premier mariage.

Gustave est le deuxième de la fratrie. Il quitte l’école après avoir appris à lire, écrire et compter, pour rejoindre le monde rural dans sa commune d’origine.

Gustave Juliard est inscrit, l’année de ses 21 ans, sous le numéro 45 du canton de Clerval pour la conscription de 1909. Il est classé dans la 2e partie de la liste, les médecins lui ayant diagnostiqué un goitre.

Le jeune homme va effectuer son temps de conscription dans l’artillerie. Le 8 octobre 1909, il doit se rendre à Besançon. C’est derrière une pièce de 75 du 4e R.A.C  qu’il va apprendre le métier de 2e canonnier servant.

Un ordre rédigé par le général commandant l’artillerie, datant du 18 novembre 1909, le classe au 9e régiment d’artillerie à pied. Trois jours plus tard, Gustave arrive à son nouveau corps pour y exercer de nouvelles fonctions. C’est comme canonnier ouvrier de 2e classe qu’il va poursuivre ses obligations militaires. Le 24 septembre 1911, le soldat Juliard est envoyé en disponibilité. Il peut retourner vivre et travailler dans son village natal avec son certificat de bonne conduite en main.

Rappelé à l’activité par suite de mobilisation générale, il arrive le 3 août 1914, au détachement de la 7e section de S.C.O.A. (Section de Commis et Ouvriers d'Administration) de Belfort. Le soldat Juliard est classé « service armé » par la commission de réforme de cette ville le 28 octobre 1914.

Le 15 janvier 1917, Gustave Juliard arrive à Chambéry pour intégrer le dépôt du 97e R.I.. L’ancien artilleur devient ainsi fantassin. Ce changement d'arme est peut-être dû à une punition. Mais c’est probablement son retour à un meilleur état de santé, redevenu compatible avec le service armé, qui l'amène à intégrer un régiment d’l'infanterie. Un territorial moins apte que lui, à certainement pris sa place dans la S.C.O.A. (service de l'arrière).  

Il arrive au 149e R.I. "aux Armées" le 20 mars 1917. Ce régiment se trouve, à cette période de l’année, dans un secteur calme au sud-est de Belfort, du côté de Friesen et d’Ueberstrass, deux communes qui se trouvent dans le département du Haut-Rhin.

Le 23 octobre 1917, Gustave Juliard est blessé au cours de la bataille de la Malmaison. La date de son retour dans le régiment n’est pas connue.

Quelques semaines avant l’arrêt des hostilités, il sert dans la 10e compagnie du régiment. Alors que ce dernier est engagé dans la bataille de Somme-Py, Gustave Juliard est très grièvement blessé à la tête. Il décède rapidement le 28 septembre 1918 à environ 4 km au nord de la voie ferrée entre Somme-Py et Maure.

Secteur_occupe_par_le_3e_bataillon_du_149_regiment_le_28_septembre_1918

Le sergent Eugène Nilhelm et le soldat Maurice Roulier seront les témoins de son décès.

Le soldat Juliard repose actuellement dans la nécropole nationale de Sommepy-Tahure. Sa sépulture individuelle porte le numéro 774.

Sepulture_Gustave_Juliard

Le nom de cet homme est inscrit sur le petit monument aux morts de la commune d’Orve. Gustave Juliard est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Gustave Joseph Constant Joachim Juliard a été consultée sur le site des archives départementales du Doubs.

La copie de l’acte de décès de cet homme aété envoyée par la mairie d’Orve.

La carte, qui indique le lieu approximatif où se trouve le 3e bataillon du 149e R.I. le 28 septembre 1918,provient du site « Géoportail ».

Le portrait du soldat Juliard provient de la collection personnelle d’une de ses petites nièces.

La photographie de la sépulture de Gustave Juliard a été réalisée par N. Galichet.

La photographie du monument aux morts de la commune d’Orve a été réalisée par C. Coulet. Elle a été trouvée sur le site « MémorialGenWeb ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à C. Coulet à N. Galichet, aux archives départementales du Doubs  et à la mairie d’Orve.

 

16 décembre 2016

Léon Émile Renard (1887-1914).

Leon_Emile_Renard

Léon Émile Renard voit le jour le 24 avril 1887 au domicile de ses parents, dans la petite ville vosgienne d’Épinal. Son père se prénomme Charles Jean Baptiste. C’est un homme âgé de 27 ans à la naissance de son fils. Il exerce le métier de manœuvre. Sa mère, Marie Rosalie Marotel, travaille comme brodeuse. Elle est âgée de 44 ans.

Léon perd sa mère à l’âge de 8 ans. Il devient orphelin à 14 ans.

Certainement dans l'obligation de travailler très jeune, Léon Renard devient paveur pour gagner son pain. Il habite dans le quartier de la Quarante-Semaine. C’est à cet endroit qu’il va faire la connaissance de sa future épouse, Cécile Augustine Baechler, une ouvrière qui travaille dans une des nombreuses usines de la ville. Ils se marient le 11 juillet 1908. De cette union naîtra un petit garçon qu’ils prénommeront Maurice Léon.

Léon Renard est inscrit, l’année de ses vingt ans, sous le numéro 147 du canton d’Épinal pour la conscription de 1908. Il est classé dans la 1ère partie de la liste après son passage devant le conseil de révision.

Sa fiche signalétique et des services ne donne aucune indication sur son parcours militaire.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne commence en été 1914, Léon Renard est rappelé à l’activité militaire.

Soldat à la 9e compagnie du 149e R.I., il sert comme clairon dans cette unité du régiment qui est sous les ordres du capitaine Souchard. Cette fonction laisse supposer qu’il a probablement été à l’école des tambours et des clairons, durant la période de ses obligations militaires.

Sorti indemne des premiers combats du mois d'août, Léon Renard est blessé le 19 septembre 1914, au cours d’une attaque qui se déroule dans le secteur du petit village marnais de Souain. Grièvement atteint, il est rapidement évacué vers l’arrière pour être soigné à l’hôpital temporaire n° 11 d’Orléans. Les médecins ne parviendront pas à le sauver. Il décède le 26 septembre 1914, après avoir reçu l'extrême-onction de l'aumônier Louis Blanluet.

Le soldat Renard est  inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de la ville d’Orléans. Sa sépulture porte le numéro 175.

Sepulture_Leon_Emile_Renard

Léon Renard a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume ( J.O. du 4 janvier 1921).

« Mort pour la France des suites de blessures reçues le 19 septembre 1914 à Souain. »

Cette décoration lui donne également droit au port de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Le nom de ce soldat a été gravé sur le monument aux morts de la ville d’Épinal.

Monument_aux_morts_Epinal_Leon_Renard

Sources

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de Léon Émile Renard ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

La copie de l’acte de mariage et celle de l’acte de décès de cet homme ont été envoyées par la mairie d’Épinal.

Le portrait du soldat Renard a été fourni par M. Saleck.

La photographie de la sépulture de Léon Émile Renard a été réalisée par A. Durand.

La photographie du monument aux morts de la ville d’Épinal a été réalisée par J. N. Deprez.

Les sites « mémoire des hommes » et « Généanet » ont été consultés.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.N. Deprez, à A. Durand, à M. Porcher, à M. Saleck au Service Historique de la Défense de Vincennes, à la mairie d’Épinal et aux archives départementales des Vosges. 

2 décembre 2016

Eugène Gallon (1891-1914).

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Le 13 janvier 1891, le maire de la petite commune de Thise, Jean Baptiste Alfred Bernard, reçoit la sage-femme, Jeanne Étienne Savourey, qui est accompagnée de l’instituteur Nestor Saillard et du boulanger Jules Saint-Aubin. Ces personnes viennent faire enregistrer la naissance du petit Eugène Voirin sur le registre d’état civil. L’enfant est né la veille dans la maison de son grand-père maternel. La mère est une jeune veuve âgée de 29 ans, qui se prénomme Cécile.

Jean François Marie Joseph Gallon épouse Cécile Voirin le 24 janvier 1895. Eugène est reconnu et légitimé par le couple. À partir de cette date, il portera désormais le nom de famille Gallon.

Eugène laisse l’école derrière lui pour rejoindre le monde du travail, après avoir acquis les bases de la lecture et de l’écriture. Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a exercé le métier de papetier.

Eugène Gallon est inscrit sous le n° 24 de la liste du canton de Marchaux.

De bonne constitution physique, il est, en toute logique, classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1912, par les médecins du conseil de révision.

En octobre 1912, Eugène, s’apprête à quitter Thise pour rejoindre une compagnie du 149e R.I., régiment qui est caserné dans la cité spinalienne. Eugène Gallon est incorporé à compter du 9 de ce mois.

Le soldat Gallon porte toujours l’uniforme lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent aux premiers jours du mois d’août 1914. À cette époque de l’année, le jeune homme fait partie d’une escouade de la 3e compagnie du 149e R.I. placée sous l’autorité du capitaine Islert.

Eugène Gallon ne va pas survivre à l’été 1914. En effet, ce soldat est tué au cours de la toute première rencontre avec les Allemands. Le 9 août 1914, il trouve la mort, durant les combats qui se déroulent près de Wisembach dans le secteur de la Chaume de Lusse.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

La_Chaume_de_Lusse

Eugène Gallon est longtemps considéré comme disparu sans qu’il puisse être envisageable de dresser un acte de décès avant plusieurs années.

La période confuse des premiers combats d’août 1914, avec ses listes importantes de pertes,  n’a certainement pas facilité la tâche de l’officier de l’état civil du 149e R.I.. Le capitaine Paul Toussaint a été dans l’impossibilité de trouver les deux indispensables témoins qui auraient permis d'authentifier la mort de ce soldat.

Ce n’est que le 28 juillet 1920 que le tribunal de première instance de Besançon officialisera le décès d’Eugène Gallon.

Une fiche, au nom de cet homme, qui se trouve sur le site du Comité International de la Croix Rouge, vient confirmer une recherche demandée par la famille pour tenter d’en savoir plus.

Fiche_Croix_rouge_Eugene_Gallon

Eugène Gallon, qui est resté célibataire, n’a pas eu de descendance.

Il n’y a pas de sépulture individuelle connue pour ce jeune homme décédé à l’âge de 23 ans.

Sources :

La copie de l’acte de naissance et celle de l'acte de décès d’Eugène Gallon ont été envoyées par la mairie de Thise.

Le portrait du soldat Gallon provient de la collection personnelle d’un habitant de la commune de Thise. 

Le site des archives départementales du Doubs ainsi que ceux de « Mémoire des hommes » et du Comité International de la Croix Rouge, ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à la mairie de Thise et aux archives départementales du Doubs. 

18 novembre 2016

Auguste Ernest Mathieu (1887-1914).

Auguste Ernest Mathieu

Le 19 décembre 1887, le serrurier Charles Auguste Mathieu se rend à la mairie d’Épinal pour venir  y déclarer la naissance d’Auguste Ernest, né le jour même, dans son appartement situé au numéro six de la place Guilgot. La mère, Marie Duroch est âgée de 25 ans. Elle n’exerce pas de profession. Charles Auguste qui n’est pas encore marié avec Marie reconnaît être le père d’Auguste Ernest.

Aucune information connue sur l’enfance et l’adolescence d’Auguste Ernest n’a pu traverser le temps. Nous savons simplement qu’il a eu une sœur, Lucie Louise, qui est née en 1889.

La fiche signalétique et des services de cet homme est consultable sur le site des archives départementales d’Épinal. Hélas, comme pour beaucoup de Vosgiens, il n’y a pas d’informations concernant son parcours militaire. En dehors de son état civil, cette fiche nous indique simplement qu’il est inscrit sous le numéro 398 du canton d’Épinal et qu’il a été classé dans la 1ère partie de la liste en 1908. Ce futur soldat était donc en parfaite santé au moment où il est passé devant le conseil de révision.

Nous apprenons également qu’Auguste Ernest exerce le métier d’artisan coloriste et que son degré d’instruction est de niveau 3.

Peu avant d’effectuer ses obligations militaires, il épouse une Spinalienne nommée Julie Apoline Besancene le 27 juin 1908. De cette union naitront deux filles, Georgette et Juliette. La première voit le jour en 1911, la seconde en 1913.

Une fois la conscription terminée, il retourne à la vie civile. En dehors des périodes d’exercices obligatoires, il aurait pu se croire définitivement débarrassé de l’obligation de porter l’uniforme. Mais l’avenir proche va en décider tout autrement. En août 1914, Auguste Ernest Mathieu doit rejoindre la caserne Courcy. Il est réserviste. En tant que tel, il y a de fortes probabilités pour qu’il ait rejoint le régiment qui se trouve dans le secteur de Vanémont, le 4 août 1914, avec le 2e échelon.

Auguste Ernest est maintenant inscrit dans les effectifs de la 6e compagnie du 149e R.I. sous les ordres du capitaine François.

Le soldat Mathieu ne survivra pas à l’été 1914, il est tué le 21 août au cours des combats qui se déroulent au nord d’Abreschviller.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte__journee_du_21_aout_1914

Le nom de cet homme est inscrit, avec 19 autres de ses camarades de compagnie, dans la liste des disparus du régiment pour cette journée.

Ce n’est que le 24 novembre 1920 que le tribunal d’Épinal officialise la date de son décès.

Le soldat Mathieu repose actuellement dans une sépulture individuelle du cimetière national mixte de Plaine-de-Walsch. Sa tombe porte le n°4.

Sepulture_Auguste_Ernest_Mathieu

Auguste Ernest Mathieu a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume.

« Soldat courageux et dévoué. Tombé glorieusement au champ d’honneur, le 21 août 1914 à Abreschviller. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville d’Épinal.

Monument_aux_morts_d_Epinal_Auguste_Ernest_Mathieu

Julie Apoline, l’épouse d’Auguste Ernest, décède en 1919. Leurs deux filles, Georgette et Juliette, âgées de 8 et 6 ans, sont confiées aux religieuses de la doctrine chrétienne d’Épinal.

Ce n’est qu’en 2016 que le petit fils d’Ernest Auguste à découvert la sépulture de son grand-père. Sa mère, pupille de la Nation, a cherché toute sa vie à en savoir plus. À chaque demande effectuée, il lui était répondu : « Votre père a été porté disparu ».

Sources

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de cet homme ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

Le portrait et la plupart des informations concernant le soldat Mathieu ont été fournis par son petit-fils, M. Saleck.

La photographie de la sépulture d’Ernest Mathieu a été réalisée par M. Saleck.

La photographie du monument aux morts de la ville d’Épinal a été réalisée par J. N. Deprez.

Journal officiel de la République française du 16 mai 1922 (volume 2)  lu sur le site « Gallica ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.N. Deprez, à M. Porcher, à M. Saleck, à la famille descendante d’Auguste Ernest Mathieu, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges.

21 octobre 2016

Marie Henri Joseph Dumont (1884-1916).

Henri_Dumont

Marie Joseph Henri Dumont est né le 4 juillet 1884 dans le domicile familial à Bocquegney, un village situé sur la terre vosgienne. Il est le fils de Charles et de Marie Étienne, un couple qui s’est marié à Dommartin-aux-bois le 12 janvier 1876. Son père exerce la profession de manœuvre, sa mère travaille comme couturière-brodeuse.

Marie Joseph Henri est le cadet d’une fratrie de trois garçons. Il rejoint le monde du travail après avoir obtenu son certificat d’études. Tout comme son père, il exerce le métier de manœuvre dans sa commune d’origine.

Le registre matricule de cet homme, qui est consultable sur le site des archives départementales des Vosges,est totalement vierge concernant la rubrique « détail des services et des mutations diverses ». Nous ne connaîtrons donc rien sur le parcours militaire de Marie Joseph Henri Dumont. Sa fiche signalétique et des services nous fait tout de même savoir qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3 et qu’il a été ajourné pour faiblesse en 1905.

Le 22 septembre 1909, il épouse une jeune parisienne, Marie Antonie Anaïs Menjaud, une institutrice qui enseigne à Fontenoy-le-Château. Les jeunes mariés partent vivre à Thaon-les-Vosges. Henri vient d’acquérir un emploi qu’il  va conserver jusqu’au moment où il va devoir partir à la guerre. Son épouse a pu obtenir une mutation. Henri travaille ainsi comme ouvrier durant 5 ans et 11 mois à la blanchisserie et teinturerie, une entreprise implantée sur cette commune. Le couple emménage dans une cité implantée juste en face de l’usine, au n° 12 de la rue de la Plaine. De cette union naquirent trois enfants, Yvonne, Jean et Michel. 

Nous ne connaissons pas la date exacte où Henri a été appelé sous les drapeaux après avoir été ajourné une première fois pour faiblesse. Nous supposons, sans trop de risque nous tromper, qu’il a été mobilisé dès le début du conflit. En effet, son grade de sergent indique qu’il a pu accéder à une formation de sous-officier durant ses obligations militaires. 

Tout ce que nous savons avec certitude,c’est que le sergent fourrier Dumont sert à la 4e compagnie du 149e R.I., lorsqu’il est tué dans le secteur de Vaux-devant-Damloup le 3 avril 1916. Cette compagnie est, à ce moment-là, sous les ordres du capitaine Louis Céleste Gabriel Canon. Le sergent-fourrier Eugène Friderick et le soldat Fernand Beaufrère confirment son décès.

Il n’y a pas de sépulture individuelle connue pour ce sous-officier.

La Médaille militaire lui a été attribuée à titre posthume (Publication dans le J.O. du 5 octobre 1920) :

« Excellent chef de section, courageux, plein de sang froid. Le 2 avril 1916, près du village de Vaux, a trouvé une mort glorieuse en résistant avec acharnement à une violente contre-attaque allemande. Croix de guerre avec étoile d’argent. »

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Le nom de Marie Joseph Henri Dumont est inscrit sur le petit monument aux morts de la commune de Bocquegney et sur celui de Thaon-les-Vosges.

Le 14 mai 1920, son épouse se remarie avec Jules René Grunenwald, un électricien de 8 ans son cadet, originaire de Thaon-les-Vosges. Ils vont demeurer rue de la gare. Là encore, le bonheur va être de courte durée. Marie Antonie Anaïs Menjaud décède le 1er octobre 1924 à l’âge de 39 ans. Elle laisse derrière elle, une fille de 15 ans et deux jeunes garçons de 11 et 13 ans. Maigre consolation pour ces trois orphelins, ils vont percevoir la pension de veuve de guerre de leur mère jusqu’à leur majorité.

Sources :

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de Marie Joseph Henri Dumont ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

Le portrait du sergent fourrier Dumont provient du livre d’or des membres du personnel de la blanchisserie et teinturerie de Thaon, membres morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918. Éditions imprimerie Berger-Levrault, Nancy, Paris, Strasbourg.

La photographie du monument aux morts de la commune de Bocquegney a été réalisée par O. Gerardin.

La plupart des informations concernant la famille de Marie Joseph Henri Dumont ont été communiquées par O. Gerardin.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi à O. Gerardin  aux archives départementales des Vosges et à la mairie de Bocquegney. 

7 octobre 2016

Marcel Georges Maurice Lavocat (1895-1916).

Marcel_Georges__Maurice_Lavocat

Natif de la Haute-Marne, Marcel Georges Maurice Lavocat voit le jour le 21 avril 1895 dans la petite commune de Genevrières.

Son père se prénomme Laurent Isidore Joseph. À la naissance de l’enfant, c’est un cultivateur qui est âgé de 34 ans. Sa mère, Marie Élise Renaud, est une femme qui n’exerce pas de profession. Elle a 26 ans.

L’instituteur du village, Charles Vernier et le vannier Isidore Develle viennent, comme témoins, signer l’acte officiel d’état civil.

Marcel Georges Maurice Lavocat quitte très tôt l’école pour rejoindre le monde du travail. Le jeune adolescent entre comme mitron dans la boulangerie du village.

Lorsque le tocsin sonné par la cloche de l’église de Genevrières annonce l’heure de la mobilisation générale en août 1914, il travaille toujours derrière le fournil. Futur soldat de la classe 1915, cet évènement ne s’applique donc pas directement à lui. À cette période, le jeune boulanger ne sait pas encore qu’il va devoir bientôt abandonner la farine et le pétrin, pour aller se former au métier de soldat plus tôt que prévu. Les pertes françaises ont été colossales durant les premières semaines du conflit. L’armée a besoin de renouveler ses effectifs. Il faut rapidement former les classes 14 et 15. La date d’incorporation de Marcel Georges Maurice Lavocat est avancée de onze mois.

Inscrit sous le numéro 36 du canton de Fayl-Billot, son nom est enregistré dans la 1ère partie de la liste en 1914, ce qui veut dire qu’il vient d’être déclaré « bon pour le service » par les médecins du conseil de révision.

Marcel Georges Maurice Lavocat apprend qu’il doit rejoindre le dépôt du 149e R.I. qui se trouve à Rolampont. Il arrive au corps le 19 décembre 1914, après avoir certainement effectué le premier grand voyage de sa vie en train. Habitué au travail de nuit, il va devoir, en plus de la vie de soldat, changer radicalement son style de vie.

Le six août 1915, il se rend dans la zone des armées pour intégrer une compagnie du régiment qui combat en Artois depuis plusieurs mois.

Marcel Georges Maurice Lavocat est blessé le 4 janvier 1916 à la cuisse droite. La fiche signalétique et des services de ce soldat ne nous dit pas dans quelles circonstances cette blessure a eu lieu. La plaie est jugée suffisamment sérieuse pour que le jeune homme soit évacué vers l’arrière durant plusieurs semaines. Dirigé sur l’hôpital temporaire n° 42 de Berck-Plage, il en sort le 11 février 1916. Marcel Georges Maurice Lavocat bénéficie d’une permission de sept jours, à sa sortie d’hôpital, avant de retourner en 1ère ligne. Le 19 février, il intègre la 6e compagnie du 149e R.I.. À cette époque de l’année, le régiment se trouve toujours dans le Pas-de-Calais. Cette unité s’apprête à quitter le camp de Saint-Riquier le jour même, pour aller s’installer du côté de Le Boisle, une commune située plus au nord.

Le 25 février, le soldat Lavocat embarque avec ses camarades de régiment dans les wagons qui les attendent à la gare d’Auxi-le-Château. Direction Verdun… Les Allemands poursuivent leur offensive commencée le 21 février. La situation est jugée critique… Il faut envoyer des troupes fraîches pour relever les régiments épuisés.

La 6e compagnie n’est pas engagée durant le premier passage du 149e R.I. en première ligne, entre le 7 et 17 mars. Elle va toujours rester en soutien, un peu en retrait des combats.

Le 3 avril, la 6e compagnie s’apprête à relever les restes du 1er bataillon du régiment qui se trouvent dans le secteur de l’étang de Vaux-devant-Damloup. C’est à partir de cette date que le soldat Lavocat ne donne plus signe de vie.

Il a certainement été inscrit sur la liste des disparus de la compagnie. Une fiche individuelle trouvée sur le site du Comité International de la Croix-Rouge, nous apprend qu’une enquête a été menée pour tenter de savoir ce qui lui est arrivé.

Fiche_Croix_Rouge_Marcel_Georges_Lavocat

Un jugement est rendu le 19 mai 1921 par le tribunal de Langres. Celui-ci officialise le décès de ce soldat du 149e R.I. à la date du 3 avril 1916.

Il n’y a pas de sépulture connue le concernant. Il y a de fortes probabilités pour que les restes mortuaires de ce soldat reposent anonymement dans la crypte correspondant au secteur de son décès, dans l’ossuaire de Douaumont.

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Genevrières et sur le monument commémoratif situé à l’intérieur de l’église du village.

Marcel Georges Maurice Lavocat ne s’est pas marié.

Sources :

Le portrait de Marcel Georges Maurice Lavocat provient du site « MémorialGenWeb ».

Les informations au sujet de ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Marne, de sa fiche individuelle vue sur le site « Mémoire des Hommes » et du site « MémorialGenWeb ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de la Haute-Marne. 

16 septembre 2016

Marcel Henri Léon Vayssière (1890-1916).

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Marcel Henri Léon Vayssière est né le 7 novembre 1890, dans le petit appartement de ses parents, situé au numéro 50 rue Lemercier, dans le 17e arrondissement de Paris. À la naissance de l’enfant, le père Louis Henri travaille comme employé au chemin de fer de l’ouest. La mère, qui n’exerce pas de profession, porte les prénoms de Marie Aimée. Son nom de jeune fille est Daburon. Les parents sont, tous deux, âgés de 29 ans.

Marcel Henri Léon Vayssière quitte la capitale pour aller suivre les cours du Prytanée, une école militaire qui se trouve dans le département de la Sarthe. Une fois ses études terminées, il retourne à Paris. Le jeune homme a fait son choix ; il veut devenir soldat, mais il n’a pas encore atteint l’âge de la majorité. Il doit absolument obtenir l’autorisation parentale pour pouvoir aller signer son futur contrat avec l’armée. Ayant obtenu l’accord paternel, Marcel Henri Léon se rend à la mairie du 16e arrondissement le 28 février 1910, pour venir apposer son nom sur le document qui doit acter son engagement volontaire de quatre ans.

Le futur artilleur rejoint la ville de Vannes pour intégrer le 35e R.A.C..

La formation de sous-officier suit son cours. Le canonnier Vaysssière devient brigadier le 30 août 1910 puis maréchal des logis le 18 avril 1911. Versé six jours plus tard à l’intendance, il occupe les fonctions de maréchal des logis fourrier.

Son premier contrat arrive bientôt à échéance. Souhaitant poursuivre sa carrière militaire, il signe à nouveau le 11 novembre 1913 pour une durée d’un an. Ce contrat prend effet au moment où la date butoir du précédent est atteinte.

Pas vraiment le temps de s’installer dans la « routine » de la vie de caserne ! Août 1914… La guerre contre l’Allemagne débute. Les batteries du 35e R.A.C. sont embarquées, en gare de Vannes, sur les wagons qui doivent prendre la direction de la frontière du nord-est.

Ce régiment est beaucoup sollicité au début du conflit. Il y a de fortes probabilités pour que le maréchal des logis Vayssière ait participé à la plupart des combats dans lesquels s’est trouvé engagé le 35e R.A.C. : Maissin, Tourteron, Lenharrée et Semoine, Jonchery-sur-Suippe.

Lassé du 75, il souhaite quitter l’artillerie. L’ancien Fléchois fait une demande écrite pour être versé dans l’infanterie comme sous-lieutenant, à titre temporaire, durant l’automne 1915. Il obtient cette promotion et son changement d’affectation le 7 octobre.

Le sous-lieutenant Vayssière doit maintenant rejoindre le front d’Artois, pour assurer le commandement d’une section de la 11e compagnie du 149e R.I. à partir du 14 octobre.

Il reste dans cette compagnie jusqu’au 29 novembre 1915. Le lendemain, Marcel Henri Léon Vayssière est affecté à la 3e compagnie. N’ayant pas suivi la formation théorique qui incombe au grade de sous-lieutenant, il est amené à suivre les cours dispensés par le centre d’instruction du 21e C.A.. Son stage se déroule du 6 au 13 décembre 1915.

Le 13 décembre, c’est l’évacuation vers l’arrière pour maladie. Une fois guéri, cet officier retourne dans la zone des armées le 10 janvier 1916 ; nous sommes à quelques semaines de l’engagement du régiment dans le secteur de Verdun.

Le nom de cet homme ne reste pas bien longtemps inscrit dans le registre des effectifs du 149e R.I.. En effet, le sous-lieutenant Vayssière trouve la mort le 2 avril 1916, au moment où il mène sa section à l’assaut au cours d’une attaque qui est supposée reprendre la partie perdue du village de Vaux-devant-Damloup.

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Commandant_Magagnosc_et_sous_lieutenant_Auvert

La brièveté de son passage au 149e R.I. n’empêche pas ses supérieurs d’évaluer ses compétences à leur juste valeur. Ils diront de lui que c’était un excellent officier, sérieux, intelligent, dévoué et plein d’entrain.

Comme beaucoup d’hommes qui ont participé à l’attaque du 2 avril, il est, dans un premier temps, considéré comme disparu. Les instances officielles vont lancer des recherches auprès des soldats de sa compagnie qui ont été faits prisonniers à cette date.

Le Comité International de la Croix Rouge fait parvenir plusieurs rapports de soldats du 149e R.I. qui vont malheureusement certifier le décès de cet homme.

Le lieutenant Stehlin fait savoir :

« Atteint d’une balle à la poitrine le 2 avril 1916 à 4 h 30, attaque du village de Vaux. N’a plus donné signe de vie. »

Le 22 octobre 1916, l’aspirant Bouteille écrit :

« Décédé le 2 avril 1916 au matin, à la lisière sud du village de Vaux, en entraînant sa section à l’attaque. »

Le sergent Arthur Laurentz, le caporal Durand, l’infirmier Paul Viala et le soldat Ernest Chauvet confirment également la mort du sous-lieutenant Vayssière.

Deux procès-verbaux d’auditions de témoins en captivité viennent compléter ces rapports. Ils sont envoyés au service général des pensions du ministère de la guerre.

Le premier concerne le sergent fourrier Henri Lazarus.

« Le sous-lieutenant Vayssière a été tué d’une balle le 2 avril 1916 aux environs de Verdun. »

Le second rapport intéresse les caporaux Ernest Launay et Ernest Michaud. Celui-ci décrit de manière beaucoup plus précise les circonstances de la mort du sous-lieutenant Vayssière.

«  En partant à l’assaut, Monsieur Vayssière reçut plusieurs balles dont une à la tête et tomba. Il resta inanimé. Michaud était à un mètre et Launay à trois mètres de lui. Ils restèrent dans les trous d’obus toute la journée, près du lieutenant qui était étendu à la renverse sans donner signe de vie. Les Allemands étaient à six mètres d’eux. Les déclarants furent pris le soir. »

Cette déclaration a été faite à Messieurs Alfred Ferrand, docteur en droit, notaire à Caudry, adjudant au 4e R.I.T. et Léon Petitfils, docteur en droit, notaire à Commines, caporal au 1er R.I.T., prisonniers à Friedrischfeld.

Tous les hommes interrogés sont  donc catégoriques, le sous-lieutenant Vayssière a bien été tué le jour de l’attaque.

Le 4 octobre 1918, le tribunal de la Seine déclare constant le décès du sous-lieutenant Vayssière à la date du 3 avril 1916. La transcription de ce jugement est effectuée sur les registres de l’état civil de la mairie de Courbevoie le 31 décembre 1918.

Jusqu’à ce jour, il est impossible de dire si le corps de cet officier a été retrouvé après la guerre.

Les restes mortuaires de cet officier reposent-ils anonymement dans la crypte assignée au secteur de son décès, dans l’ossuaire de Douaumont ? Ont-ils été transférés dans une sépulture d’un cimetière communal après avoir été restitués à la famille ? La réponse à ces questions reste pour l’instant inconnue.

Le sous-lieutenant Vayssière a obtenu les citations suivantes :

Citation à l’ordre de la 85e brigade n° 36 du 24 mars 1916.

« A fait preuve du plus grand sang-froid pendant le bombardement que dut subir sa compagnie les 8 et 9 mars 1916. Le 8 mars, un obus de gros calibre ayant fait de nombreuses victimes parmi lesquelles le chef d’une section voisine, le sous-lieutenant Vayssière rétablit l’ordre dans sa section. Il ne rentra dans son abri que lorsque tous les blessés furent pansés et mis en sécurité. »

Citation à l’ordre de la IIe armée n° 180 du 25 mai 1916.

« Officier très brave, animé des sentiments les plus élevés. Est tombé mortellement frappé le 2 avril 1916, en entraînant sa section à l’attaque d’un village fortement occupé par les Allemands. Déjà cité à l’ordre de la brigade. »

Marcel Henri Léon Vayssière est resté célibataire.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Historique du 35e R.A.C.. Imprimerie du commerce. Vannes.

Le portrait du sous-lieutenant Marcel Henri Léon Vayssière provient du tableau d’honneur de la guerre 14-18 publié par la revue illustration.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

9 septembre 2016

Ernest Jules Fabre (1894-1983).

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Ernest Jules Fabre voit le jour le 28 mars 1894, dans le petit village de Saint-Étienne de Tinée situé dans le département des Alpes-Maritimes. Son père se prénomme Augustin Joseph. Cet homme a 35 ans à la naissance de son fils. Sa mère, Catherine Madeleine Fabre, est une femme âgée de 31 ans. Les parents exercent tous deux le métier de cultivateur. C’est accompagné du préposé des douanes Éléazar Fulconis et du garde champêtre Alexis Ferraison que le père s’est rendu à la mairie du village, pour venir y déclarer la naissance du nouveau-né.

Ernest est l’avant-dernier d’une fratrie de cinq enfants, qui est composée de deux filles et de trois garçons. Le premier de ses frères, Albert Joseph Benjamin, décède dans sa première année de vie, le second Théophile Émile à l’âge de 12 ans.

Quittant l’école très tôt, l’adolescent est amené à pratiquer la même profession que ses parents. Il va exercer ce métier jusqu’au tout début du mois de septembre 1914, moment où sa classe d’incorporation est appelée pour cause de guerre.

Ernest Fabre doit se présenter devant le conseil de révision deux mois avant la date prévue. Il se retrouve classé dans la 5e partie de la liste. Les médecins viennent de l’ajourner pour faiblesse.

Le jeune homme peut maintenant retourner dans son village natal sans se préoccuper de savoir où il lui faudra se rendre avant d’être envoyé sur le front. Mais dans quel état d’esprit se trouve-t-il lorsqu’il quitte la salle du conseil de révision ? Ce n’est certainement pas très facile de devoir dire aux camarades de classe, qui vont bientôt rejoindre leur régiment d’affectation, qu’il ne peut pas partir pour l’instant, surtout en cette période de début de conflit ! En attendant, quel que soit l'humeur du moment, il va lui falloir reprendre le métier à la ferme. Comme tout le monde, Ernest ne sait pas encore que le sort de son pays est en train de basculer dans un chaos international qui va durer plusieurs années. Certains s’imaginent encore que tout sera probablement terminé avant la fin de l’année 1914.

Ernest se voit de nouveau convoqué devant le conseil de révision un peu moins de quatre mois plus tard. Cette fois-ci, il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste. En raison de la pression sociale réelle qui existait, on peut imaginer qu'il a certainement été soulagé par cette décision. Il est incorporé à compter du 17 décembre 1914. Deux jours plus tard, il rejoint le dépôt du 58e R.I., un régiment du 15e C.A. qui se trouve à Avignon, où il revêt l’uniforme de fantassin.

Ernest Fabre est ensuite envoyé au dépôt du 149e R.I. à Épinal, après avoir reçu les bases élémentaires du métier de soldat. Nous sommes le 24 mai 1915. Le 8 juin, il arrive dans la zone des armées, avec un renfort, pour intégrer une section de la 2e compagnie du régiment spinalien.

Cette compagnie a été malmenée au cours d’une attaque qui s’est déroulée le 29 mai et il faut, maintenant, reconstituer les effectifs avec les nouveaux arrivants.

Le 149e R.I. combat en Artois, près d’Aix-Noulette, depuis la fin du mois de décembre 1914. Il va rester dans ce secteur jusqu’au mois de janvier 1916.

Mars 1916, le régiment doit se rendre à Verdun. Les Allemands sont particulièrement virulents sur cette partie du sol meusien. Ils ont lancé une offensive d’envergure commencée le 21 février. Ernest Fabre est blessé à la cuisse droite par un éclat d’obus le 2 avril 1916. Sa compagnie se trouve, à ce moment-là, engagée dans un combat qui a lieu dans le secteur de Vaux-devant-Damloup. 

Le jour même de l’attaque, il parvient à rejoindre l’arrière avant d’être évacué vers un hôpital situé en dehors de la zone des armées. Cette blessure lui évite la capture qui fut le sort de bon nombre de ses camarades de section partis à l'assaut.

Le 22 mai 1916, il peut réintégrer son régiment qui se trouve maintenant en Champagne du côté des buttes de Tahure.

Il est nommé caporal le 10 octobre 1918. La 1ère guerre mondiale touche presque à sa fin.

Le caporal Fabre a obtenu les citations suivantes :

Citation à l’ordre du corps d’armée n° 217 du 25 juillet 1918 :

« F.M. Courageux et énergique, le 15 juillet n’a pas hésité, malgré le feu des mitrailleuses, à se mettre debout sur le parapet pour tirer sur les groupes ennemis qui cherchaient à s’infiltrer par un boyau et a réussi à arrêter net la progression, en causant des pertes sérieuses à l’ennemi. »

Citation à l’ordre de la division n° 385 du 26 octobre 1918 :

« Le 28 septembre 1918, sous un violent tir de mitrailleuses ennemies, a tiré jusqu’à la dernière extrémité pour repousser une contre-attaque allemande occasionnant des pertes à l’ennemi. »

Un peu moins d’un an plus tard, c’est le retour à la vie civile. Ernest Fabre est mis en congé illimité de démobilisation le 18 août 1919, par le dépôt du 163e R.I.. Il va pouvoir enfin retourner vivre chez lui à Saint-Étienne de Tinée. Une fois l’uniforme quitté, le Caporal Fabre reste maintenu au service armée. Il essaye d’accéder à une pension d’invalidité qu’il ne parvient pas à obtenir. Les séquelles de son ancienne blessure, reçue à Verdun, sont évaluées à moins de 10 % par la commission de réforme de Nice qui prend cette décision le 29 mai 1920.

Le 14 août 1920, il épouse Rosa Honorine Marie Rivière à Salernes ; de cette union naitront deux filles, Simone et Paulette.

Ernest Fabre est maintenant classé dans l’affectation spéciale de la 10e section des chemins de fer de campagne, une subdivision complémentaire, en qualité de poseur de la compagnie sud-France, du 24 janvier 1921 au 10 janvier 1926. Il vit maintenant à Montauroux dans le Var.

Il est ensuite reclassé dans l’affectation spéciale à la 2e section des chemins de fer, subdivisions complémentaires, comme cantonnier, à la compagnie des chemins de fer P.L.M. à Goufaron à partir du 5 mai 1926.

Ernest Fabre est maintenu affecté spécial avec la même qualification professionnelle dans cette compagnie au service de la voie, jusqu’au 1er août 1927. Il passe en domicile à Toulon à la fin du mois de novembre 1927.

Le 28 mars 1953, Ernest Fabre épouse en secondes noces Anne Marie Peduzzi à Golfe Juan.

Ernest Fabre est décoré de la Médaille militaire le 12 décembre 1965. (J.O. du 11 mai 1966) puis de la Légion d'honneur le 30 octobre 1979 (J.O. du 4 novembre 1979). Cet évènement a fait l’objet d’un article qui a été publié dans la presse locale en janvier 1980. Celui-ci montre l’ancien poilu du 149e R.I. entouré de sa famille après la remise de sa décoration.

article_de_presse

Le cliché est accompagné du texte suivant :

« Entouré de ses deux filles Simone et Paulette, accompagnées de leurs gendres, de ses six petits-enfants et de ses sept arrière-petits-enfants, M. Ernest Fabre, 86 ans, retraité de la S.N.C.F., à reçu à la Bocca, au club Michel-Jourdan du troisième âge, en présence de ses nombreux amis, la croix de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur qui lui a été récemment décernée à titre militaire.

M. Jacques Susini, adjoint, représentant M. Georges Charles Ladevèze, maire, devait déclarer dans son allocution : « Cette distinction qui vous est décernée vient, bien des années après, récompenser votre action courageuse lors de la 1ère guerre mondiale et en particulier à Verdun. C’est un hommage à votre courage, mais aussi à la mémoire de tous vos camarades tombés dans un combat pour la liberté. »

Sous les applaudissements, M. Gilbert Fort, président de l’U.F.A.C., conseiller municipal, épinglait ensuite sur le revers de la veste de M. Ernest Fabre, la décoration valeureuse.

Puis au nom des membres du club Michel-Jourdan, M. Santini félicitait le récipiendaire dont il retraçait un des faits d’armes : « En 1916, dans les très durs combats qui se sont déroulés près de l’étang de Vaux, notre camarade Ernest Fabre est resté seul vivant de sa compagnie. Son comportement lui valut d’être cité à l’ordre de l’armée. »

Déjà titulaire de la Médaille militaire, de la croix de guerre, de la médaille de Verdun, de la médaille des cheminots et de la valeur militaire, M. Ernest Fabre devait sabler le champagne non sans une réelle émotion avec ses amis et les personnalités parmi lesquelles, outre celles déjà citées, MM. Tournet, Cerri, Buytet, Renaudo, Cerri, adjoints ; Perotto, et Paoli, conseillers municipaux, M. Duranti, vice-président de l’A.C.I.A.C., M. Falleri, représentant l’association des cheminots anciens combattants, Mme Baume, directrice de l’office municipal du troisième âge ; Mme Montariol, responsable du club Michel-Jourdan, les responsables de clubs de troisième âge ; Mme Michel, Norman, Beauquier et Mmes Kahl et Egé, animatrices.

Nous adressons à M. Ernest Fabre nos vives félicitations et nos compliments aux membres de sa famille. »

Ernest Jules Fabre décède le 28 octobre 1983 à Cannes.

Sources :

Le portrait d’Ernest Jules Fabre provient du site « MémorialGenWeb ».

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services et de son acte de naissance qui ont été consultés sur le site des archives départementales des Alpes-Maritimes. Le site « MémorialGenWeb » a également été regardé.

L’article de presse concernant la remise de la Légion d'honneur d’Ernest Jules Fabre ainsi que la photographie de son poignard personnel utilisé sur le montage ont été fournis par son arrière-petit-fils, T. Goume.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Goume, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département des Alpes-Maritimes. 

2 septembre 2016

Edmond Lauvernay (1895-1916).

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Le 26 juin 1895, Edmond Lauvernay voit le jour dans la demeure de son grand-père maternel, à Nanton, une commune du département de la Saône-et-Loire. À sa naissance, son père Étienne, qui est un homme âgé de 26 ans, exerce la profession d’employé. Sa mère, Marie Louise Barbier, est couturière. Elle a 25 ans. Les parents vivent et travaillent à Lyon.

Edmond se fait embaucher comme dessinateur aux chantiers Schneider de Chalon-sur-Saône, après avoir terminé ses études à l’école professionnelle de cette ville.

Le conflit contre l’’Allemagne débute en août 1914. Edmond Lauvernay n’est pas concerné par la mobilisation. En effet, il fait partie de la classe 1915 qui sera, cependant, obligée de passer la visite médicale du conseil de révision, onze mois avant la date officielle d’incorporation.

Appelé à l’âge de 19 ans et demi, Edmond Lauvernay se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste. Il doit quitter la ville de Châlon-sur-Saône pour rejoindre le 158e R.I. à compter du 19 décembre 1914, pour y être formé aux bases du métier de fantassin. Il est ensuite muté au 149e R.I., le régiment frère de brigade. Le 8 juin 1915, le soldat Lauvernay doit rejoindre sa nouvelle affectation pour aller bientôt combattre en Artois.

Le jeune homme est nommé caporal le 25 juin 1915. Il va rester durant six mois dans la région d’Aix-Noulette. Son régiment est ensuite appelé à combattre près de Verdun en mars 1916.

Le 2 avril 1916, sa compagnie, la 2e, se retrouve engagée dans une attaque qui est censée reprendre la partie du village de Vaux-devant-Damloup fraîchement perdue. Le caporal Lauvernay est tué au cours de cette tentative qui était vouée à l’échec.

Il n’y a pas de sépulture connue pour ce caporal. Edmond Lauvernay est resté célibataire.

Le caporal Lauvernay est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume dans le J.O. du 11 août 1920 « Tombé glorieusement, le 2 avril 1916, en entraînant ses hommes à l’assaut du village de Vaux, devant Verdun. A été cité. »

Décoré de la croix de guerre avec étoile de vermeil.

Sources :

La fiche signalétique et des services du caporal Edmond Lauvernay a été consultée sur le site des archives départementales de la Saône-et-Loire.

Livre d’or de l’école professionnelle de Chalon-sur-Sâone. Éditions Imprimerie Générale Administrative de Chalon-sur-Sâone.

Le J.O. du 11 août 1920 a été lu sur le site « Gallica ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à C. Fombaron et aux archives départementales de la Saône-et-Loire.

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