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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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13 janvier 2017

Paul Auguste Joseph Canaux (1881-1916).

Paul_Auguste_Joseph_Canaux

Natif du petit village Haut-Saônois de Broye-lès-Pesnes, Paul Auguste Joseph Canaux voit le jour le 27 novembre 1881. À sa naissance, son père, qui se prénomme Pierre Justin est un cultivateur âgé de 30 ans. Sa mère, Anne Isabelle Faivre, n’exerce pas de profession, elle est âgée de 28 ans.

Le jeune Canaux sait lire écrire et compter lorsqu’il quitte l’école de sa commune natale. Il n’aura pas la possibilité de poursuivre des études. Paul Auguste Joseph n’a donc pas le choix, il lui faut maintenant aller gagner les quelques sous qui vont lui permettre de subsister. Tout comme son père, c’est comme agriculteur qu’il va devoir travailler dans une des fermes locales de la région. Il exerce cette profession jusqu’au départ de la classe 1901 pour le régiment.

Le 15 novembre 1902, il quitte la Franche-Comté pour rejoindre les Vosges. Paul Joseph Canaux est incorporé comme soldat de 2e classe au 149e R.I., un régiment qui se trouve à Épinal. Le jeune homme est nommé caporal le 27 septembre 1903, sergent-fourrier le 22 septembre 1904 puis sergent le 26 septembre 1905. N’ayant nullement l’intention de revenir à la vie civile, il souhaite poursuivre sa carrière sous l’uniforme. Pour cela, il se voit dans l’obligation de souscrire une multitude de contrats de courtes durées.

Le 19 octobre 1905, il signe un premier renouvellement d’une durée d’un an qui prend effet à compter du 1er novembre 1905.

Paul Auguste Joseph Canaux occupe de nouveau le rôle de sergent-fourrier à partir du 26 mars 1906.

Un second contrat est signé le 26 octobre 1906, durant cette période, il exerce les fonctions de sergent à la 3e compagnie du régiment.

Un troisième contrat est entériné le 27 octobre 1908. Il peut coudre ses galons de sergent-major sur les manches de sa vareuse à compter du 21 janvier 1909.

Un quatrième contrat est validé le 19 septembre 1910 et un cinquième le 19 septembre 1912.

Hélas, le rythme de la vie de caserne de temps de paix ne va pas durer ! Un peu moins de deux ans plus tard, le premier grand conflit du 20e siècle débute.

Le sergent-major Canaux doit se rendre à la frontière avec son régiment, une unité qui fait partie des troupes de couverture. Sa compagnie sera la première à quitter la caserne Courcy.  

Il débute la campagne en étant sous les ordres du capitaine Crépet, l’officier qui commande la 2e compagnie du 149e R.I.. Rapidement nommé adjudant dans cette compagnie, Paul Auguste Joseph Canaux peut changer son képi de sous-officier à partir du 18 août 1914. Il occupe ensuite les fonctions d’adjudant de bataillon. Il n’assumera ce rôle que durant une très courte période, entre le 7 et le 24 septembre 1914 alors que son régiment combat dans le secteur du  village de Souain.

Comme pour beaucoup de régiments, les pertes en hommes et en officiers sont particulièrement élevées durant cette période de la guerre. Certainement très apprécié par ses supérieurs, l'adjudant Canaux est nommé sous-lieutenant à titre temporaire à partir du 25 septembre 1914. Il prend le commandement d’une section de la 4e compagnie. Le 23 octobre il est évacué pour maladie. Des problèmes de rhumatisme le font terriblement souffrir.

Ce n’est que le 13 juillet 1915 qu’il retrouve son régiment. A-t-il suivi un stage de formation d'officier durant cette période ? La réponse n’est pas connue. Cette information ne figure pas dans son dossier individuel au S.H.D. de Vincennes, encore moins sur sa fiche signalétique et des services.

À cette époque de l’année, le 149e R.I. se trouve dans un secteur particulièrement exposé du côté d’Aix-Noulette en Artois. Le sous-lieutenant Canaux est intégré à la 2e compagnie, une unité qu’il connaît bien. Mais combien reste-t-il d’hommes parmi ceux qui se souviennent de lui ? Le 16 août 1915, il prend le commandement de la 3e compagnie du régiment.

La guerre lui offre l’opportunité de progresser dans sa carrière. Il est nommé lieutenant à titre temporaire le 3 septembre 1915. Neuf jours plus tard, il prend la tête de la 10e compagnie, puis celle de la 6e compagnie à partir du 17 octobre 1915.

Le lieutenant-colonel Gothié rédige le texte suivant dans le feuillet de campagne du lieutenant Canaux :

« Revenu sur le front le 13 juillet 1915, a pris le commandement des 3e, 6e et 10e compagnies qu’il a remises sur pied après la disparition de leurs titulaires normaux. Très énergique, quelquefois même un peu dur, s’est montré en toutes circonstances très brillant au feu. »

Le 7 avril 1916, il est, par décision du général commandant en chef, nommé capitaine à titre temporaire. Sa compagnie occupe un secteur de 1ère ligne près de Verdun.

Il ne profitera pas très longtemps de cette nouvelle promotion, puisqu’il sera tué dès le lendemain dans le secteur de l’étang de Vaux-devant-Damloup.

A-t-il su qu'il avait été nommé capitaine à titre temporaire la veille de sa mort ou était-il toujours lieutenant ? Impossible à dire à défaut de témoignage nous donnant l'information.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

8_avril_1916

Le commandant Magagnosc écrit la note dans le feuillet de campagne du capitaine Canaux :

« Tué le 8 avril 1916, en plein combat, à la digue de Vaux-devant-Damloup. C’était un homme de devoir dans toute l'acceptation du mot, d’une bravoure à toute épreuve, d’un sang-froid imperturbable. En un mot, un bon et brave officier. Il avait toute la confiance et l’estime complète de ses chefs. »

Le capitaine Canaux est un soldat qui s’est formé sur « le terrain ». Il n’est pas passé par les grandes écoles militaires. Il faut se souvenir que Paul Auguste Joseph Canaux a débuté sa vie professionnelle comme agriculteur lorsqu’il n’était encore qu’un jeune adolescent. C’est donc une carrière militaire bien remplie, qui se termine sur le front de Verdun.

Paul Auguste Joseph Canaux est, dans un premier temps, inhumé au cimetière militaire de Belleray par le personnel de l’ambulance n° 13 du 3e C.A..

Le sergent Camille Combet et le soldat de 1ère classe Louis Maillard sont les deux témoins qui confirment son décès.

Le corps de Paul Auguste Joseph Canaux a probablement été restitué à la famille, dans les années 20. Le lieu où il repose actuellement est, pour l’instant, inconnu.

Le nom du capitaine Canaux est inscrit sur le monument aux morts de la ville de Gray en Haute-Saône.

Cet officier ne s'est pas marié.

Décoration obtenue :

Croix de guerre avec une palme et  une étoile de vermeil.

Citation à l’ordre de la 85e brigade n° 26 du 13 octobre 1915.

« A fait preuve de qualités solides de commandement en organisant devant Angres les 26, 27, 28 et 29 septembre 1915, dans des conditions difficiles, une position enlevée à l’ennemi et en y maintenant sa compagnie pendant  3 jours et trois nuits, sous des bombardements très violents. Officier très énergique. »

Citation à l’ordre de la IIe armée n° 180 du 25 mai 1916.

« Excellent commandant de compagnie, d’une énergie, d’un sang-froid, d’un courage à toute épreuve. A fait preuve du plus grand mépris du danger en assurant d’une façon parfaite, la conduite de son unité dans des circonstances très difficiles, pendant les opérations du 7 mars au 8 avril. A été tué d’un éclat d’obus le 8 avril 1916 dans les tranchées de 1ère ligne, qu’il tenait depuis six jours sous un bombardement continu des plus violent.»

Sources :

 Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La fiche signalétique et des services du capitaine Canaux à été vue sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

L’acte de naissance de cet officier à été lu sur le site des archives départementales de la Haute-Saône.

Une copie de l’acte de décès de Paul Auguste Joseph Canaux à été envoyé par la mairie de  Broye-Aubigney- Montseugny.

La photographie de groupe qui représente les sous-officiers du 149e R.I. qui se trouve sur le montage provient de l’album régimentaire de l’année 1911.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à  M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales des départements de la Haute-Marne et de la Haute-Saône et à la mairie de Broye-Aubigney- Montseugny. 

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