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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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verdun 1916
18 novembre 2013

15 mars 1916.

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Les mouvements de relève qui se sont déroulés tout au long de la nuit du 14 au 15 ont été exécutés conformément aux prévisions. Il n’y a pas eu d’incident majeur.

Carte 1 journee du 15 mars 1916

 

Legende_carte_1_journee_du_15_mars_1916

Au petit matin, les chefs de bataillons, les commandants de compagnies et les responsables des sections de mitrailleuses du 17e R.I. peuvent enfin quitter leurs positions. Ils viennent tout juste  de terminer l’orientation des derniers éléments du 149e R.I. qui les ont relevés.

Carte_position_groupe_Randier_journee_du_15_mars_1916

Legende_carte_groupement_Randier_15_mars_1916

 

Groupement_Randier_journee_du_15_mars_1916

 Le bombardement reste régulier dans le vallon de Vaux et sur les tranchées françaises de première ligne. Une mitrailleuse allemande,  établie sur les pentes nord du fort de Vaux, continue à rendre très difficiles les liaisons avec l’arrière.

En fin de matinée, le commandant de Marcillac du 149e R.I., l’officier responsable du fort de Vaux, rédige le rapport suivant à l’attention du général de la 86e Brigade d’Infanterie :

« Après quelques jours de séjour à Vaux, je crois devoir vous signaler un état de choses qui n’est peut-être pas connu du commandement. Dans la situation actuelle, ce qui reste du fort de Vaux ne peut pas être considéré comme un fort proprement dit. Il est simplement un élément de tranchée de première ligne.

Il n’existe plus aucun organe de commandement du fort personnel ou matériel. Les organes matériels sont tous détruits. Les casemates de Bourges sont totalement inutilisables pour quoi que ce soit, idem pour les organes de flanquement, magasins etc. Il n’y a pas d’eau, les citernes ont été mises hors de service par les bombardements. De nombreuses unités de corps différents y pénètrent tous les jours, occupant à bloc les parties couvertes qui ont résisté au bombardement, y compris les couloirs, gaines et escaliers, dans lesquels il n’est même plus possible de circuler. Les unités, qui doivent soi-disant constituer la garnison, changent. Il est matériellement impossible d’y exercer un commandement de fort proprement dit. Le commandement ne peut y être exercé que comme dans une position quelconque de tranchées de première ligne, par l’officier commandant les troupes qui y sont abritées et qui devraient en même temps occuper la crête de première ligne. Autrement dit, il ne devrait jamais y avoir, dans le fort, que des fractions appartenant à un même corps de troupe.

Avec un mouvement de troupes, de corvées de ravitaillement entrant et sortant et les éléments de toute nature qui viennent avec les fractions des différents corps ( détachements de signaleurs, de téléphonistes, de pionniers, d’agents de liaison, d’observateurs d’artillerie, de brancardiers et d’infirmiers) cela représente, sous un unique passage, un mouvement quotidien de plusieurs milliers d’hommes. Toute surveillance à l’entrée du fort est illusoire.

Cette situation peut créer les plus grands dangers. L’occupation du parapet et des abris du fort de Vaux ne peut être réalisée d’une façon vraiment utile et sûre qu’en la confiant à un seul corps, de manière à éliminer toutes les causes de désordre qui y sont actuellement accumulées. »

Au cours de la même journée, le lieutenant-colonel Abbat fait  un compte-rendu concernant les abris du bois des Hospices.

« Les abris du bois des Hospices comprennent :

1)  à l’ouest de la route Bellevue Ferme-Souville, à 100 m environ au nord de la ferme, cinq lignes d’abris ébauchés d’abord par le bataillon de Witkowski et la C.M.B.R., puis améliorés par le 3e B.C.P. pendant la nuit du 9 au 10 mars, puis améliorés encore par les 1ère et 4e compagnies du corps et la 1ère C.M..

Ce sont actuellement les meilleurs parce que situés dans une partie du bois moins marmitée que les autres et qu’ils ont été occupés presque sans discontinuer.

2) À l’est de cette même route et sensiblement à la même hauteur, 4 lignes d’abris, seulement ébauchés par le 1er bataillon dans la nuit du 7 au 8 et la journée du 8 mars. Ceux-ci étaient fréquemment marmités et n’ont pu être améliorés faute de bras.

3) À cheval sur la même route, à 800 m au nord de la ferme Bellevue, à la tête du ravin est-ouest, une ligne d’abris creusés et améliorés par les pionniers et les musiciens, ainsi qu’un poste de secours à l’épreuve, un abri à munitions et à grenades et le P.C. du chef de corps, ce dernier inachevé. Ces abris sont fréquemment marmités depuis hier après-midi. Il y a 4 morts et plus de 15 blessés, dont plusieurs appartiennent à des unités circulant cette nuit sur la route et atteints en ce point.

4)  À l’ouest de la même route et au sud du ravin est-ouest, deux lignes d’abris ébauchés par le 2e bataillon, dans la nuit du 7 au 8 et la journée du 8 mars, légèrement améliorés par 2 compagnies du 10e B.C.P. qui les ont occupés dans la journée du 13.

En dehors des abris signalés aux 1 et au 3, auxquels on a travaillé presque sans discontinuer et qui sont acceptables, les autres auraient besoin d’être améliorés.

Je n’ai pu le faire faute de bras, les unités se succédant au bivouac pour des temps très courts, y arrivant sans outils, et mes pionniers travaillant toutes les nuits à l’établissement d’un boyau reliant la corne sud-ouest du bois de Vaux-Chapitre au croisement des routes Bellevue-Souville et Bellevue-fort de Vaux. »

Le 2e bataillon du 149e R.I. du commandant Schalck et les 2e et 4e compagnies du 1er bataillon, sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André, conservent leurs positions tout au long de cette journée.

Sources :

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 75e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 661/5.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte,qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

La carte dessinée du secteur de Verdun, qui peut se voir ici, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par ces unités durant la journée du 15 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

4 novembre 2013

14 mars 1916.

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Les attaques ennemies d’infanterie se sont estompées. Les bombardements violents et interminables des jours précédents ont sérieusement modifié le paysage. Les positions allemandes sont, à ce jour, mal définies. La situation peut à nouveau, très vite devenir dangereuse. Il faut absolument savoir ce qu’il se passe chez l’adversaire.

 L’état-major français demande des détails sur les emplacements exacts des positions allemandes. La veille au soir, profitant d’une accalmie de l’artillerie allemande sur le secteur de la première ligne, une patrouille provenant du groupement Randier entreprend une sortie dans le no man’s land. Les hommes se rendent compte que les Allemands sont très proches et qu’ils sont en pleine activité, ceux-ci consacrent une grande partie de leur temps à améliorer leurs positions. De nombreux terrassiers abattent des arbres et consolident les tranchées. La première ligne ennemie est évaluée, dans sa partie la plus éloignée des lignes françaises, à une distance de 150 m, et dans sa partie la plus rapprochée, à une trentaine de mètres. 

Au cours de la journée du 14 mars, un bombardement allemand très intense, sur le vallon de Vaux, rend particulièrement difficiles et dangereuses, les liaisons des coureurs avec la brigade. La situation pour certaines compagnies du groupement Randier reste des plus périlleuses. Les hommes essayent de s’abriter comme ils peuvent, contre les effets dévastateurs des bombardements. Dans ce secteur, les artilleurs allemands utilisent des obus de tous calibres.

Carte_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916
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Tableau_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916

Des mitrailleuses particulièrement meurtrières, installées sur les pentes nord du fort de Vaux, tirent sur tout isolé qui descend de l’abri P.C., dans la vallée. 

Du côté du 149e R.I.. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. doit rejoindre le tunnel de Tavannes dans la nuit du 13 au 14 mars. Le général commandant la 43e division ordonne également à deux bataillons du 159e R.I. de se rendre dans le secteur du  fort de Tavannes pour constituer, avec ce bataillon du 149e R.I. la réserve de la 43e D.I.. Des éléments du 52e R.I. viennent également compléter cette réserve.

Carte_journee_du_14_mars_1916
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 Les 1er et 3e bataillons du 149e R.I. restent sur leurs positions, le premier, dans les abris du bois des Hospices, le second au sud du fort de Souville. 

 À 17 h 00, le 149e R.I reçoit l’ordre d’aller remplacer les éléments du 17e R.I. qui appartiennent au groupement Randier. Le bataillon de Witckowski et les 2e et 3e compagnies du bataillon Magagnosc vont devoir se mettre en mouvement. Toutes les mesures nécessaires sont prises pour que les compagnies du 149e R.I. s’acheminent sur leurs nouvelles positions, au cours de la nuit du 14 au 15 mars. 

Les officiers responsables des deux bataillons du 149e R.I. doivent se rendre le plus rapidement possible au P.C. de la brigade pour recevoir les instructions qui sont liées à leurs nouvelles missions. 

Le commandement du groupe dit « groupe A » sera exercé par le commandant de Witckowski. Celui-ci devra fournir les compagnies situées en A1 et A2. Le second groupe, dit « groupe B », se trouvera, lui,  sous l’autorité du commandant Magagnosc. Il sera secondé par le capitaine Lafaille du 10e B.C.P.. Pour la nuit du 14 au 15, le commandant du groupe A devra prendre également sous ses ordres les compagnies placées en C6 et C8. Le capitaine Lafaille assurera le commandement des compagnies situées en C5 et C7 en plus de celles du groupe B. 

À 21 h 00, les guides envoyés par le commandant Randier arrivent au P.C. de la 85e Brigade. Ils prennent les fiches concernant les unités qu’ils doivent conduire. Ceux qui sont destinés au 3e bataillon du 149e R.I. se rendent à la carrière dépôt de matériel, où ils attendront le passage du bataillon. Les premiers éléments du bataillon arrivent à cette carrière à 22 h 30. Au même moment,  les 2e et 3e compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. ainsi que la compagnie de mitrailleuses Forzinetti rejoignent le P.C. de la 85e Brigade. 

Le 1er bataillon doit diriger sa 2e compagnie en B1 et sa 3e compagnie en B2. Le 3e bataillon doit envoyer sa 9e compagnie en  A2, sa 10e compagnie en C5, sa 11e compagnie en A1 et sa 12e compagnie en C6.

Le lieutenant-colonel Abbat est en réserve de commandement du secteur de la brigade. Il conserve son P.C.. Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. et les deux compagnies de mitrailleuses du régiment sont maintenues au bivouac du bois des Hospices sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André. Les unités du 149e R.I. se répartissent entre les guides. 

Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les emplacements approximatifs des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des unités risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés pour la journée du 14 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à R. Neef, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

30 octobre 2013

13 mars 1916.

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Comparée aux précédentes, la nuit du 12 au 13 reste assez tranquille dans la zone occupée par la 43e D.I.. Vers 3 h 45, une attaque allemande de faible envergure se déclenche dans le secteur de la 86e brigade. Celle-ci est rapidement stoppée. La tranquillité relative dans laquelle se trouvent les unités engagées se termine vers 4 h 00. L’accalmie aura été de courte durée ! Le marmitage reprend de manière assez vive aux alentours immédiats des positions françaises.

Le 21e R.I. qui est, depuis plusieurs jours, dans ce secteur de première ligne, va enfin être relevé. La veille, le 10e B.C.P. a reçu l’ordre de se mettre en mouvement dès la tombée de la nuit pour venir le remplacer. Deux bataillons du 17e RI marchent également dans cette direction. Ce bataillon de chasseurs et ces éléments du 17e R.I., vont former le groupement Randier. Ce groupement va faire la charnière entre les unités qui sont sous l'autorité du général Martin de Bouillon et celles qui sont commandées par le général Baucheron de Boissoudy. 

Carte_journee_du_13_mars_1916

 

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Le dispositif à réaliser pour les hommes du commandant Randier consiste à organiser et à occuper deux sous-groupements qui seront séparés par le ravin de l’étang de Vaux.

Le point d’appui A doit être tenu par le 10e B.C.P. et ses sections de mitrailleuses, le point d’appui B par le 3e bataillon du 17e R.I. et les sections de mitrailleuses de la 1ère compagnie de mitrailleuses de la 85e Brigade. Tous les hommes constituant cette compagnie de mitrailleuses sont fournis par le 149e R.I..

La défense du ravin et les soutiens sont assurés par le 2e bataillon du 17e R.I. et les sections de la 2e compagnie de mitrailleuses de la 85e brigade et celles du 17e R.I.. 

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Le secteur occupé par le groupement Randier est divisé en trois points d’appui nommés A, B et C. Chaque point d’appui est lui-même divisé en plusieurs sous-secteurs. A1, A2, A3 et A4 se trouvent dans la zone du point d’appui A. BI, B2, B3 et B4 se trouvent dans la zone du point d’appui B. C5, C6, C7 et C8 constituant la défense du ravin et les soutiens qui se trouvent plus en arrière. 

Tableau_groupement_Randier_journee_du_13_mars_1916

La relève du groupement Randier se fait sans incident, mais il faut couvrir le territoire alloué aux unités avec un effectif moindre que prévu. Quelques compagnies n’ont pas pu rejoindre à temps leurs nouveaux emplacements conformément aux ordres reçus. Elles arriveront dans le courant de la journée. Les hommes se mettent immédiatement au travail pour réparer les tranchées qui sont en piteux état à la suite d’un récent bombardement. Les défenses accessoires sont en grande partie manquantes, le fil de fer fait défaut et les sacs de terre sont vraiment insuffisants.

Le secteur occupé sera en perpétuel mouvement durant la courte vie de ce groupement. Chaque jour, il y aura des mouvements de rotation entre plusieurs compagnies des différents bataillons.

Pendant ce temps-là, du côté du 149e R.I….

Une corvée d’outils du 2e bataillon du 149e R.I., qui a été envoyée au fort de Souville dans la première partie de la nuit, est de retour. Les unités du bataillon complètent leur dotation en outils de parc. Les hommes du commandant Schalck vont devoir manier la pelle et la pioche durant de nombreuses heures. En effet, ceux-ci vont être à l’ouvrage toute la journée et une bonne partie de la nuit suivante. La besogne est particulièrement pénible, le climat est rude et le sol est dur. Les compagnies exécutent deux éléments de tranchées, le long de la lisière sud-est du bois Fumin et du bois de Vaux-Chapitre. Le premier, mesure 25 m, le second, 40 m. La profondeur creusée est de 0,60 à 0,70 cm.

Il y a maintenant dans ce secteur, sur une longueur totale d’environ 1100 m, 8 tranchées en forme de demi-redoute, séparées les unes des autres par des intervalles de 110 à 150 m, et qui se flanquent réciproquement. Les compagnies du bataillon Schalck doivent également participer à l’amélioration des abris qui sont déjà occupés.

Dans l’ensemble, la journée reste «  assez calme » autour du 2e bataillon. Le bombardement est considéré comme moyen, mais il n’affecte pratiquement pas sa zone de stationnement. Par contre, il y a un bombardement continu sur les deuxièmes lignes françaises et sur les arrières. Le secteur du fort de Souville est particulièrement touché par de nombreux tirs violents de la part de l’artillerie allemande.

Dans la soirée, les compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. se préparent à mettre le sac au dos. Elles doivent se mettre en mouvement pour relever le bataillon du commandant Schalck. Le 1er groupe, dit « groupement de Chomereau » qui est constitué des 1ère et 4e compagnies, et qui se trouve aux abris du bois des Hospices, doit se rendre sur ses nouveaux lieux dès la tombée de la nuit. Le second groupe, dit « groupement Toussaint » qui est composé des 2e et 3e compagnies et qui occupe toujours ses positions dans le secteur nord de la batterie de l’Hôpital, doit le rejoindre un peu plus tard.

Le commandant Magagnosc doit se rendre avant 20 h 00 au P.C. de la 85e Brigade pour recevoir les instructions relatives à sa nouvelle mission.

En fait, ce mouvement de rotation prévu entre les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. n’est pas mis en application. Un changement d’ordre, concernant les déplacements du 149e R.I. pour la nuit du 13 au 14 mars 1916, est donné au tout dernier moment. Le 2e bataillon du régiment doit se rendre au tunnel de Tavannes pour se placer en réserve de la 43e D.I.. L’intégralité du 1er bataillon,dont certains éléments avaient commencé à faire mouvement, doit retourner aux abris du bois des Hospices. Le lieutenant-colonel Abbat envoie un agent de liaison au P.C. de la 43e D.I. au tunnel de Tavannes.

 Le 3e bataillon, qui se trouve toujours en réserve de 13e D.I. reste dans le secteur sud du fort de Souville. Les 3 compagnies du 20e B.C.P. qui sont en réserve avec lui sont remplacées par deux compagnies du 17e R.I..

 Sources :

 J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/25.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les différents emplacements approximatifs des régiments et des bataillons des 13e, 27e et 43e D.I., provient du J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments, des bataillons et des compagnies,risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par les régiments, bataillons et compagnies au cours de cette journée du 13 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Cesarini, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

21 octobre 2013

Marius Magagnosc (1864-1948).

Marius_Magagnosc

Marius Magagnosc voit le jour le 19 septembre 1864 à Cannes, la préfecture du département des Alpes-Maritimes. À sa naissance,  son père Mathieu, qui est âgé de 33 ans, exerce la profession de marin. Sa mère, Thérèse Marcelline Azémar, qui est âgée de 27 ans, ne travaille pas.

Ce jeune cannois de la classe 1884 opte pour une carrière militaire. Dès le lendemain de ses 18 ans, il se rend à la mairie d’Antibes pour signer un contrat de cinq ans avec l’armée. Ce jeune homme est affecté au  4e Régiment de Zouaves. Marius doit quitter le sol français pour rejoindre son unité qui se trouve sur le continent africain. 

Celui-ci fait un premier séjour en Tunisie de septembre 1882 à mars 1886. Il est successivement nommé caporal en septembre 1882, puis sergent en novembre 1883. Durant cette période le sergent Magagnosc exercera plusieurs fois la fonction de sergent-fourrier. Souhaitant devenir officier, il laisse derrière lui sa vie de soldat. Marius Magagnosc quitte le 4e Régiment de Zouaves pour suivre les cours de l’école militaire de Saint-Maixent. Il fait partie de la promotion 1886-1887 dite du « Fleuve rouge ». Tout juste nommé sous-lieutenant à la suite de cette formation, celui-ci doit rejoindre le 141e R.I. dans le courant du mois de mars 1887. Après avoir suivi les cours de l’école régionale de tir du camp du Ruchard, il intègre le 68e R.I. le 8 octobre 1887. 

Cet officier retrouve le 4e régiment de Zouaves et la Tunisie en avril 1890. Un an plus tard, il est nommé lieutenant. Son second séjour en Tunisie va durer 7 ans. 

Marius Magagnosc,qui vient d’être nommé capitaine,quitte définitivement la Tunisie en juillet 1897. Durant cette période, il bénéficie d’une permission qui lui permet de conduire sa future épouse, Marguerite Hennezel, à la mairie de Godoncourt, une petite commune qui se trouve dans le département des Vosges. Nous sommes le 2 août 1897.

Après son mariage, il doit rejoindre la ville algérienne de Constantine pour s’installer dans ses nouveaux quartiers au 3e Régiment de Zouaves. 

Le 8 février 1899, le capitaine Magagnosc est muté au 134e R.I. il traverse une dernière fois la Méditerranée pour rejoindre sa nouvelle affectation à Mâcon. Ce dernier va servir dans ce régiment pendant plus de 12 ans. En 1913, il dirige le service des écoles et la mutualité régimentaire. 

Promu dans le grade supérieur à l’ancienneté, le 23 septembre 1913, il fait ses adieux au 134e R.I avant de prendre ses nouvelles fonctions d’officier supérieur au 149e R.I..

Il commande le 2e bataillon du 149e R.I. lorsque le conflit éclate contre l’Allemagne. Le 9 août 1914, c’est le baptême du feu pour le régiment. Par deux fois, il est blessé au cours de cette journée dans le secteur du Signal de Sainte-Marie. Le jour même, il est évacué sur l’ambulance de Wisembach. Le surlendemain, Marius Magagnosc est à l’hôpital Saint-Jacques de Besançon, puis à l’hôpital militaire de Bourbonne-les-Bains où il va subir les derniers soins. Après une période de convalescence, le commandant Magagnosc retourne sur le front le 5 janvier 1915 pour retrouver le 149e R.I. qui est en Artois. 

Cet officier commande par intérim le régiment, pour la première fois du 8 au 13 janvier 1915. 

Il est de nouveau blessé au cours de l’attaque allemande du 3 mars 1915, dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette, puis évacué vers l’arrière dès le lendemain. 

Le 18 octobre 1915, il réintègre le 149e R.I. qui est toujours en Artois, pour prendre le commandement du 1er bataillon. 

Le commandant Magagnosc est une seconde fois à la tête du régiment du 7 au 17 avril 1916, puis une troisième fois au début du mois de septembre 1916 toujours par intérim. 

C’est lui qui va diriger l’attaque sur le village de Soyécourt. En effet, la fonction de chef de corps est laissée vacante depuis que le lieutenant-colonel Gothié est tombé aux mains de l’ennemi, lors d’une reconnaissance des premières lignes. Le nouveau responsable du régiment n’a pas encore été nommé et il faut absolument prendre ce village qui est aux mains des Allemands. 

Suite à ses blessures et aux dures fatigues endurées durant les longs mois de campagne, cet officier âgé de 52 ans, est affecté pour ordres au 21e R.I. , le 24 octobre 1916, puis désigné pour commander le dépôt divisionnaire de la 13e D.I. à compter du 10 novembre 1916. 

Le 30 mai 1917, il prend le commandement du centre d’instruction d’Aix-en-Provence qui dépend du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens. Le 20 mars 1918, il a été admis à faire valoir ses droits à la retraite à titre d’ancienneté de services. Il est rayé des contrôles de l’armée active le 20 mars 1918, tout en restant maintenu au service comme officier de complément. 

Le commandant Magagnosc est démobilisé le 24 octobre 1919 par le dépôt de passage des Tirailleurs d’Aix-en-Provence. 

Marius Magagnosc décède dans son domicile de Koeur-la-Grande le 31 mars 1948.

Décorations :

Chevalier de la Légion d’honneur le 10 juillet 1899.

Officier de l’ordre de Nicham Iftikar  le 10 mars 1891. 

Une médaille d’honneur en bronze lui a été attribuée le 12 mai 1906 pour service rendu aux sociétés de secours mutuel. 

Le 12 juillet 1907, il reçoit une nouvelle médaille de bronze de la part du ministre du Travail et de la prévoyance sociale pour service rendu à la caisse mutuelle de retraite pour la vieillesse. 

Il est ensuite promu officier d’académie suite à un arrêté de l’instruction publique datant du 28 septembre 1907. 

Marius Magagnosc reçoit une médaille d’argent du ministre du travail et de la prévoyance sociale pour service rendu à la mutualité militaire à la date du 1er janvier 1910. 

Un diplôme d’honneur du ministre de l’instruction publique lui est décerné le 8 juillet 1909. 

Il est de nouveau récompensé avec une médaille en vermeil du ministre de l’instruction publique pour sa collaboration aux œuvres complémentaires de l’école. 

Officier de la Légion d’honneur le 18 mars 1915. (J.O. du 11 avril 1915)

« Officier supérieur d’une bravoure à toute épreuve. A été blessé pour la 3e fois depuis le début de la campagne dans la contre-attaque qu’il exécutait avec son bataillon le 4 mars 1915. 

Croix de guerre avec une palme et une étoile de bronze. 

Citation à l’ordre de l’armée n° 40 en date du 12 septembre 1914 :

« Pour son sang-froid et sa belle conduite sous le feu » 

Citation à l’ordre du 149e R.I.  n° 4 en date du 3 février 1918 :

« Officier supérieur d’une bravoure au-dessus de tout éloge ; s’est particulièrement distingué devant Verdun en mars et en avril 1916 en reprenant par de brillantes attaques une partie du village de Vaux-devant-Damloup, et sur la Somme où commandant le régiment, il a puissamment contribué aux beaux succès obtenus à Soyécourt en septembre 1916. » 

Références bibliographiques : 

Son dossier individuel a été consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

 Un grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

14 octobre 2013

12 mars 1916.

                   Village de Vaux-devant-Damloup

La situation dans le secteur reste difficile. La caractéristique principale étant que cette zone se trouve toujours en pleine période de combats. La ligne de front n’est toujours pas consolidée. Il est impossible de prévoir le moment où les travaux entrepris auront une réelle valeur défensive. Tout ce qui a été fait jusqu’à présent, du point de vue de l’organisation du secteur durant cette période de combats ininterrompus,reste forcément très incomplet et très fragile. 

Des troupes fraiches ont relevé une grande partie des unités de la 13e D.I.. La plupart des éléments de la 86e brigade sont en place dans l’ancien secteur de la 303e Brigade. 

Carte_journee_du_12_mars_1916_a1

Legende_carte_du_12_mars_1916

Une majorité des effectifs du 149e R.I. effectue d’importants déplacements depuis la veille au soir. Certaines compagnies du régiment réalisent des mouvements de rocade. Elles se retrouvent à nouveau à proximité de la première ligne. D’autres compagnies reçoivent l’ordre de se retirer plus en arrière. Celles-ci doivent constituer une réserve,qui doit se tenir prête à intervenir à tout moment,en cas d’attaque ennemie sur la première ligne. 

Le commandant de Marcillac du 149e R.I. est désigné pour prendre le commandement du  fort de Vaux. 

Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. rejoignent leurs nouvelles positions. Très éprouvées par les combats des jours précédents,  elles s’établissent dans les abris du bois des Hospices. Quelques heures plus tard, la 1ère compagnie de mitrailleuses se rallie à elles. Les 2e et 3e compagnies sont toujours installées dans les retranchements situés au nord de la batterie de l’Hôpital. Elles sont soutenues par la 2e compagnie de mitrailleuses. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. arrive sur son nouvel emplacement dans le bois Fumin à 4 h 30. Le commandant Schalck remet un ordre écrit au colonel Rondeau, responsable de la 86e brigade. Cet ordre stipule que le bataillon du 149e R.I. doit se tenir prêt à contre-attaquer dans la région du village de Vaux-devant-Damloup et du fort de Vaux. Le colonel Rondeau écrit aussitôt au général commandant la 43e D.I.. Il demande le retrait du 2e bataillon du 149e R.I. de son secteur, ou, tout au moins, que celui-ci ne s'installe pas dans les abris  près de son P.C.. En effet, il évoque le fait que ce bataillon dépend de la 85e brigade et non de la sienne. Cette contre-attaque aurait donc lieu en dehors de ses ordres. Le responsable de la 86e brigade souhaite, en échange du 2e bataillon du 149e R.I., la présence du  1er B.C.P.. 

À 20 h 30, le commandant Schalck reçoit un nouvel ordre de la 13e D.I.. Ses hommes doivent entreprendre des travaux dans le secteur situé à la lisière sud-est du bois Fumin et du bois de Vaux-Chapitre. L’organisation de ce secteur doit commencer dans la nuit du 12 au 13 mars. 

Il est tenu de faire creuser des éléments de tranchées qui recevront des sections et des demi-sections séparées par des intervalles de 150 m à 200 m  tout en ayant soin d’assurer le flanquement des intervalles. 

Le colonel Rondeau a divisé son secteur en 3 groupements. Le premier, commandé par le colonel Garcin, est constitué avec les 1er et 3e bataillons du 158e R.I.. Il occupe le secteur depuis la limite nord jusqu’au chemin du fort de Souville au cimetière de Vaux. Le second, qui se trouve au centre du dispositif, est sous les ordres du commandant Tournaize. Il est constitué du 3e B.C.P. et de deux compagnies du 77e R.I.T.. Le troisième, sous l’autorité du commandant Collet, est composé du 31e B.C.P. et du 2e bataillon du 158e R.I.. Il occupe le terrain entre le chemin qui suit la ligne de faîte de la croupe est du fort de Vaux et le village de Damloup. 

Le 3e bataillon du 149e R.I. quitte le village de Fleury-devant-Douaumont. Depuis 3 h 00, deux de ses compagnies bivouaquent dans le bois de Belleville, les deux autres sont installées dans le fort de Souville. 

Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 75e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 661/5.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/25. 

« Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928.

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

La photographie intitulée « Tranchée avoisinant la redoute du fort de Vaux », est extraite de l’historique du 149e R.I., Épinal. Imprimerie Klein (version luxe).

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les différents déplacements approximatifs des bataillons du 149e R.I.,  provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

La carte dessinée du secteur de Verdun, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions et les déplacements des bataillons du 149e R.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des mouvements des bataillons au cours de cette journée du 12 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. de Chomereau, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

7 octobre 2013

11 mars 1916.

Village_Fleury_devant_Douaumont

Les combats particulièrement violents des journées précédentes ont épuisé et fortement réduit les effectifs des troupes qui se trouvent sur la ligne de front. Même le 149e, dont la majorité des effectifs est en réserve, est touché par les bombardements. Tout particulièrement les compagnies qui sont au contact avec l'ennemi à Vaux-devant-Damloup. 

Les opérations de relève et de remise en ordre des unités, commencé la veille, se poursuivent. Il faut relever toutes les troupes exténuées qui se trouvent en première ligne dans le secteur de la 13e D.I.. Cela aboutit à de nouveaux mouvements pour certaines compagnies du 149e RI. 

Situation au sud et au sud-est du fort de Douaumont  

Du côté de la 25e Brigade :

Dans la soirée, la 19e compagnie du 201e R.I. relève une des compagnies du 3e bataillon du 149e R.I. qui se trouve à proximité de la ligne de front.  Les 13e et  14e compagnies du 201e R.I. rejoignent les positions occupées par une seconde compagnie du 149e R.I. et par une des compagnies du 20e B.C.P. proche de celle-ci.  Ces mouvements de relève ont été organisés après entente avec le colonel du 201e R.I. à la suite des ordres donnés par le colonel Leboucq qui commande la 77e Brigade. Les deux compagnies du 149e R.I. du commandant de Witchowski regagnent le village de Fleury-devant-Douaumont, le 3e bataillon du régiment est reconstitué. 

Carte_journee_du_11_mars_1916_11

Legende_carte_journee_du_11_mars_1916_1

De la 25e brigade, il ne reste plus en première ligne que quelques compagnies du 20e B.C.P. qui occupent toujours le même secteur, mais qui vient d’être réduit. Ce bataillon doit se maintenir en place et assurer, pendant encore vingt-quatre heures, la soudure avec le 75e R.I. qui vient d’arriver et la droite du 201e R.I. 

Du côté de la 26e Brigade : 

La journée reste assez calme dans ce secteur. Il faut tout de même signaler un bombardement allemand important avec des obus de gros calibre sur les tranchées occupées par le 21e R.I.. La relève du 109e R.I. est assuré par le 140e R.I., le 21e R.I. quant à lui, restesur ses positions.  

Situation à l’ouest et au coeur du village de Vaux-devant-Damloup 

Du côté de la 43e D.I. : 

Carte_2_journees_des_11_et_12_mars_1916

Legende_carte_soiree_du_11_mars_1916

Tous les éléments de la 303e brigade sont maintenant relevés par ceux de la 86e brigade. 

À Vaux-devant-Damloup, vers 7 h 00, le responsable de la 85e brigade reçoit un message du commandant Magagnosc daté de la veille, sans aucune indication de l’heure. 

« Je suis avec les 1ère et 4e compagnies de mon bataillon, au sud de Vaux, me reliant à gauche avec le 1er bataillon du 158e R.I. et non avec le 21e R.I., qui doit se trouver plus à gauche, et à droite avec un bataillon du 408e R.I., sur le plateau du fort de Vaux.

Je désirerais savoir où se trouve la réserve de la 85e Brigade. Nous sommes maîtres de la moitié environ du village de Vaux.

Je me fortifie : tranchées, barricades, boyaux, etc.… Nous sommes constamment sous la menace des attaques des Allemands. Bombardements des plus intenses, hier et surtout aujourd’hui, du plateau et des ouvrages de Vaux. Le village n’a reçu que très peu d’obus. J’ai, sous mes ordres, en plus de mon bataillon, un bataillon du 408e R.I. de 500 hommes et la 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I.. Cela  me permet de remplir la mission que j’ai reçue.

L’effectif de mes deux  compagnies ne me suffirait pas pour cette tâche difficile. Sur quels renforts puis-je compter en cas de nécessité ?

Ce soir, vers 18 h 00,  les Allemands ont prononcé une forte attaque qui dure encore sur le fort et principalement au sud du fort de Vaux.

Je désirerais savoir quand et comment mes deux compagnies seront ravitaillées. J’ai besoin de matériel : grenades, fusées, fil de fer, cartouches. Où pourrais-je me les procurer ?  Il n’y a rien ici. » 

Tôt dans la matinée, Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. sont relevées par des éléments du 3e bataillon du 158e R.I.. Les deux compagnies du commandant Magagnosc doivent attendre la tombée de la nuit pour quitter le village de Vaux-devant-Damloup. Elles arriveront dans le bois des Hospices le lendemain. 

Le capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André raconte cette relève : 

« À la nuit… les deux compagnies, derrière moi, partent, colonne par un, emmenant les nombreux blessés… Nous atteignons par la Chapelle Sainte-Fine, le chemin Fleury, le fort de Souville, le fort de Tavannes, le bois des Hospices. » 

Deux bataillons du 158e R.I. sont maintenant installés dans les ruines du  village de Vaux-devant-Damloup. Le 21e R.I. est à sa gauche et le 31e B.C.P. à sa droite avec pour mission de tenir les avancées du fort de Vaux. 

Les mouvements du 149e R.I. le soir du 11 mars : 

Positions_approximatives_du_149e_R

Legende_carte_de_la_journee_du_11_mars_1916_3

Pour le 1er bataillon, comme nous l’avons vu, les 1ère et 4e compagnies vont quitter le village de Vaux-devant-Damloup à la tombée de la nuit. Les deux autres compagnies du bataillon sont positionnées dans les retranchements situés au nord de la batterie de l’Hôpital à 3 h 00. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. est remis à la disposition du général Guillemot. Le bataillon du commandant Schalck, qui vient de quitter ses positions dans le secteur du bois de la Caillette, se trouve maintenant en réserve de la 13e D.I. au sud-ouest du fort de Souville. Ce bataillon aura pour mission, en cas de problème majeur, d’assurer une liaison étroite avec la gauche de la 43e D.I..

Le responsable de ce bataillon devra, dès qu’il aura reçu son ordre, donner à ses unités un avis préparatoire d’alerte afin qu’elles puissent se mettre en mouvement le plus rapidement possible.

Le 2e bataillon du 149e R.I. se prépare à changer de position pour aller remplacer le 3e B.C.P.. Il aura pour mission de contre-attaquer sur le front situé entre le village de Vaux-devant-Damloup et le fort de Vaux en cas de rupture du front dans ce secteur. 

 Le 3e bataillon est sur le point de quitter Fleury-devant-Douaumont. Il vient de recevoir l’ordre d’aller occuper les pentes sud-sud-ouest à 800 m du fort de Souville, en remplacement du 2e bataillon du 149e R.I.. Dès son arrivée, le commandant de Witkowski détache deux sous-officiers de liaison au P.C. du général commandant la 13e D.I..

L’état-major, les musiciens, les pionniers et la compagnie de mitrailleuses de brigade sont aux bivouacs du bois des Hospices. Le P.C. du régiment, lui,  se trouve à 800 m au nord de la ferme de Bellevue. Vers 20 h 30 les pionniers du 149e R.I. sont chargés de la construction d’un boyau traversant la crête de Souville. 

 Tard dans la nuit le lieutenant-colonel Abbat rédige le message suivant qui est destiné au général commandant la 85e Brigade. Il nous montre que, loin de se résumer à des hommes en première ligne, la bataille de Verdun est aussi une question de logistique. 

«  Je crois devoir vous signaler l’encombrement prodigieux qui règne la nuit sur la route qui mène de la ferme de Bellevue aux forts de Tavannes, de Souville, etc. cet encombrement provenant de l’accumulation de voitures de ravitaillement en munitions, d’automobiles sanitaires, de cuisines roulantes, etc.…

Il me semble que les cuisines roulantes ne devraient pas dépasser le Cabaret, où elles seraient rangées en dehors de la route et d’où les cuisiniers porteraient les vivres à leurs unités, soit en utilisant les bas-côtés des routes, soit en utilisant d’autres cheminements. 

Les vivres arriveront certainement plus vite qu’en laissant les cuisines roulantes stationner plus ou moins longtemps suivant la durée des encombrements.

C’est, du reste, cette mesure que j’ai prescrite pour mon régiment. Je signale en outre, le nombre considérable d’hommes de tous les corps, qui, de l’avant à l’arrière, se portent au-devant des cuisines. La plupart de ces gens sont sans arme et pourraient devenir un danger pour la discipline en cas de crise.

Des gendarmes devraient être échelonnés le long des routes pour assurer d’abord la police de la circulation des véhicules et aussi pour arrêter, s’il y a lieu, tous ceux qui se rendent soi-disant au-devant des ravitaillements en vivres. » 

Ce message a été transmis au Général commandant la 43e D.I., il donne la réponse suivante : 

« L’encombrement est certain. Arrêter toutes les cuisines roulantes au Cabaret semble une solution trop radicale. Nous pourrions fixer, tout au long de la route, des zones de stationnement limitées par des pancartes que les cuisines roulantes ne devraient pas dépasser. Ces points d’arrêt de têtes de colonnes, de cuisines roulantes ou de voitures de munitions seraient placés suivant l’éloignement des corps, ceux de première ligne d’abord plus ceux du secteur de Douaumont en tête. En tout état de cause, il ne faudrait pas dépasser la ferme de Bellevue pour les cuisines roulantes. Enfin, des postes de police seraient à installer au carrefour de la route du fort de Tavannes, au H du bois des Hospices sur la carte au 20000e, à Bellevue, au carrefour du chemin du champ de tir et à Cabaret Ferme. Pour la  réglementation de la circulation des voitures et la police, du champ de bataille à la ferme Bellevue incluse, ce service serait avantageusement assuré par des gradés territoriaux énergiques. » 

Toutefois, dans l'urgence qui est de faire face aux coups de boutoirs allemands, les questions de logistiques restent au second plan, car il faut tenir. Au 149e R.I., le 12 va être marqué par de nouveaux mouvements qui vont rapprocher un de ses bataillons de la première ligne... 

Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 94e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 670/10.

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 680/3.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 201e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 711/4.

J.M.O. du 408e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 768/2.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 20e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/2.

J.M.O. du 21e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/7.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/25. 

Témoignage inédit du général Gaston de Chomereau de Saint-André. 

Historique du 75e R.I. pendant la guerre 1914-1918. Imprimerie Berger-Levrault. Nancy-Parie-Strazbourg. 

« Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928.

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les différents emplacements approximatifs des régiments et bataillons des divisions provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments, des  bataillons et des compagnies risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par les régiments, bataillons et compagnies au cours de cette journée du 11 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Cesarini,  à T. de Chomereau, à R. Neef, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

30 septembre 2013

Maurice Gaudin (1882-1916).

                   Maurice Gaudin 1

Maurice Gaudin est né le 20 février 1882 de l’union d’Auguste et de son épouse Julie Blary.

Il voit le jour au domicile de ses parents, situé au  6 rue de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la ville de Paris. À sa naissance, son père est  employé de commerce. Il est âgé de 46 ans. Sa mère est âgée de 33 ans. Elle n’exerce pas d'activité professionnelle.

Soldat de la classe 1902, Maurice est réformé temporairement, à la suite d’une décision prise par la commission spéciale de Paris datant du 12 novembre 1904. Il souffre de problèmes pulmonaires.

En juin 1905, il épouse Camille Marthe Dubois à la mairie de Neuilly-Plaisance en juin 1905. Maurice Gaudin est employé de commerce.

Toujours pour les mêmes raisons médicales, il est réformé numéro 2, en septembre 1905. Cet homme mettra les pieds dans une caserne en 1914.

Quelques mois après le début des hostilités avec l’Allemagne, Maurice Gaudin doit, comme tous les hommes exemptés ou réformés avant-guerre,  repasser devant le conseil de révision de l’Oise.

Cette fois-ci, il est déclaré bon pour le service armé. Nous sommes le 7 décembre 1914.

Maurice Gaudin se prépare à quitter son appartement du 12 rue François Millet qu’il occupe avec son épouse et sa fille Mathilde.

Maurice_et_Mathilde_Gaudin

Ce futur officier est alors âgé de 33 ans. Ses problèmes de santé ne lui ont pas permis de bénéficier d’une formation militaire. Il est envoyé au dépôt du 152e R.I., à Humes, dans la Haute-Marne.

Il débute ses apprentissages de soldat à partir du 24 février 1915.

Du_152e_R

Maurice est ensuite envoyé au centre d’instruction de Saint-Maixent comme élève aspirant. Cette école qui a fermé ses portes le 2 août 1914 a laissé la place à un hôpital temporaire. La guerre, qui, soit disant devait être courte, va s’inscrire dans la durée. Après les lourdes pertes du début du conflit, la nécessité d’assurer l’encadrement des sous-officiers instruits et des officiers subalternes se fait bientôt sentir. L’hôpital va rapidement quitter les lieux. Un centre d’instruction pour élèves aspirants (C.I.E.A.) est créé.

Le premier cours, qui débute le 1er avril 1915, accueille plus de 900 élèves. Il y a de fortes probabilités pour que Maurice Gaudin fasse partie de cette 1ère série du C.I.E.A..

Theorie du mercredi 14 avril 1915

Sa formation d’aspirant se termine en août 1915.

De retour au dépôt du 152e R.I., il apprend son affectation au 149e R.I. à compter du 20 août 1915. À cette date, ce régiment occupe un secteur sur le front d’Artois. Le 13 octobre 1915, l’aspirant Gaudin est nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire.

Le 8 mars 1916, le sous-lieutenant Gaudin est grièvement blessé par un éclat d’obus. Il se trouve, avec la 2e compagnie de son régiment, dans le secteur du bois des Hospices, près de Verdun. Évacué d’urgence vers l’arrière, Maurice Gaudin décède peu après à l’ambulance n° 2/21. L’officier d’administration de 3e classe, gestionnaire de l’ambulance, Eugène Bataille, qui remplit les fonctions d’officier de l’État civil et le médecin-major de 2e classe, Georges Carpanetti, signent son extrait d’acte de décès, le 10 mars 1916.

Le sous-lieutenant Gaudin a obtenu la citation suivante :

Citation à l’ordre de la 2e Armée n° 117 en date du 21 avril 1916.

« Officier d’une bravoure et d’un dévouement au dessus de tout éloge, s’est toujours fait remarquer dans les circonstances les plus critiques, par son sang-froid et son intelligente initiative ; a été blessé mortellement le 8 mars 1916, pendant un bombardement intense au moment où il assurait l’exécution des ordres de son chef de bataillon. »

Citation_Maurice_Gaudin

Maurice Gaudin est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en 1919.

Legion_d_honneur_Maurice_Gaudin

Le corps de Maurice Gaudin a été transféré au cimetière d'Andeville dans l'Oise où se trouvait l'usine de son beau père.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Les photographies et les documents proviennent tous de la collection personnelle de l’arrière-petite-fille du sous-lieutenant Maurice Gaudin.

Livre « Saint-Maixent-l'École » Imprimerie Garnier & Cie 1927

Un grand merci à M. Bordes, à A.C. Mazingue-Desailly, à A. Carobbi,  à M. Porcher,  à « Scolari » intervenant du forum pages 14-18, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

23 septembre 2013

10 mars 1916.

Village_Vaux_devant_Damloup_1

La situation reste critique dans le secteur du village de Vaux-devant-Damloup et du fort de Vaux. Les Allemands se préparent à lancer une nouvelle attaque sur les positions occupées par la 303e Brigade et par les éléments des unités qui lui sont rattachées. 

Depuis plusieurs jours, des groupements momentanés sont improvisés régulièrement un peu partout sur ce front de 3000 m pour faire face aux Allemands. Toutes ces fractions concentrées sur leur mission respective résistent vigoureusement.  Elles ont, jusqu’à maintenant,  réussi à stopper toutes les attaques ennemies. 

Carte_1_journee_du_10_mars_1916

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Dans le secteur de la 303e brigade

Les troupes de la 43e D.I. commencent à remplacer celles de la 120e D.I. Dans la nuit, le 1er  bataillon du 158e R.I. relève des éléments du 409e R.I.. Des groupements ennemis sont signalés par ce bataillon sur les pentes nord du fort de Vaux à 8 h 25. Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. confirment cette situation. D’importants groupements ennemis progressent également dans la région de Dieppe-la Plume. Ceux-ci marchent dans la direction de Vaux-devant-Damloup et du fort de Vaux. L’artillerie française est sollicitée pour contrarier les projets allemands et les troupes sont informées de la situation.

 L’ensemble de ces renseignements tend à confirmer que l’ennemi se prépare à exécuter une attaque dans la journée dans le secteur du fort de Vaux. Le général Naulin, responsable de la 303e Brigade, fait immédiatement diriger deux compagnies du 3e B.C.P., pour étayer sa droite, un secteur où il ne dispose plus de réserve. Il faut absolument soutenir les hommes du 408e R.I. qui sont complètement exténués. La plupart des compagnies de ce régiment sont maintenant réduites à 60 ou 80 fusils. En faisant cela, le commandant de la 303e Brigade ne dispose plus que de 4 compagnies du 3e B.C.P. pour constituer sa réserve de brigade. Ces deux compagnies du 3e B.C.P. seront amenées à faire demi-tour. Les tirs de l’artillerie allemande sont tellement violents qu’il est impossible de passer.

 L’attaque ennemie débute en fin d’après-midi. Comme prévu, c’est le fort de Vaux qui est une nouvelle fois visé. Cette attaque est menée par 3 bataillons allemands. Ceux-ci se glissent par petits paquets aux pieds des pentes et se rassemblent dans un angle mort. Ils se retrouvent ainsi à l’abri des feux de l’infanterie et de l’artillerie françaises.

Leur dispositif d’attaque comprend trois vagues d’assaut disposées en tirailleurs, qui sont appuyées par de nombreuses petites colonnes largement espacées. Dès le début de l’engagement, cette formation est prise sous le feu des mitrailleuses françaises. Elle subit de lourdes pertes lorsqu’elle gravit les pentes qui mènent au fort. Seuls, quelques éléments représentant l’équivalent de 3 ou 4 compagnies atteignent les réseaux de fil de fer français. L’attaque allemande se brise sur ce réseau, une défense accessoire pourtant bien malmenée par l’artillerie ennemie. Il assure toujours sa fonction de protection, interdisant le passage vers le fort. 

Aux environs de 18 h 00, deux compagnies du 3e B.C.P. reçoivent l’ordre de rejoindre le fort de Vaux. 

L’offensive enrayée, les Français doivent rester vigilants et empêcher l’ennemi de progresser sur ce terrain bouleversé qui se trouve autour du fort de Vaux. Les questions liées au ravitaillement et à l’évacuation des blessés deviennent une priorité absolue. 

Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. sont toujours en place dans le village de Vaux-devant-Damloup. Le commandant de Chomereau de Saint André décrit le chaos qui règne dans le secteur : 

« … Les alertes sont perpétuelles, des tentatives sont faites pour se reprendre réciproquement des maisons. Les combats à la grenade sont fréquents. Nous en avons heureusement trouvé et rapporté des caisses abandonnées. L’évacuation nocturne des blessés se fait péniblement. Absence de nouvelles. Un sergent à cran parvient à atteindre le fort de Vaux pour s’assurer que les Allemands n’y sont pas. Les vivres de réserve, emportées pour plusieurs jours,s’épuisent. Les morts sont enterrés sur place. Il neige.

Le commandant Magagnosc est rappelé d’urgence par le colonel, il me passe le commandement des deux compagnies. » 

Le 31e B.C.P. rejoint le fort de Tavannes. Il doit relever le 408e R.I. dans la soirée 10 mars 1916. 

La relève du 408e R.I. se termine à 20 h 00. Trois compagnies du 158e R.I. occupent maintenant le village de Vaux-devant-Damloup, une autre compagnie de ce régiment prend position à la redoute de la batterie de Damloup. Deux compagnies du 31e B.C.P. se placent dans les tranchées qui se trouvent sur les pentes sud-est du fort de Vaux. Les autres compagnies du bataillon viennent s’installer en réserve sur les pentes sud du fort de Vaux et au fond du ravin de Damloup. 

Dans le secteur de la 26e brigade

 Il n’y a pas de changement dans le positionnement des troupes. Occupés à attaquer le secteur voisin, les Allemands sont peu actifs face à la 26e brigade. Cependant, l’artillerie allemande arrose copieusement de ses obus le village de Fleury-devant-Douaumont et ses environs. Le bombardement est d’une extrême violence. Quelques torpilles tombent sur les éléments du 17e R.I..

Le 75e R.I. commence à relever le 17e R.I. dans la nuit du 10 au 11 mars.

 Dans le secteur de la 25e brigade

Après une matinée relativement calme, le bombardement recommence avec violence sur la voie ferrée et sur les ravins du sud. La crête et les pentes du fort de Souville et de la batterie de l’Hôpital  sont arrosées d’obus de gros calibres et d’obus spéciaux. À 17 h 30, une première attaque allemande a lieu sur le bataillon de droite du 21e R.I qui est pris de front. Les feux de mousqueteries et de mitrailleuses suffisent à repousser l’assaillant. À 18 h 00, le 109e R.I. est attaqué à son tour, mais sans plus de succès. À 23 h 00, les Allemands lancent une nouvelle offensive devant le 21e R.I. qui ne donnera aucun résultat.

Carte_2_journee_du_10_mars_1916

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Situation en fin de journée

 Les positions françaises dans le secteur anciennement occupé par la 303e brigade restent les mêmes. La ligne de front doit cependant être consolidée avec d’importants travaux qui vont se poursuivre toute la nuit. L’attaque allemande de cette journée est un véritable échec. Les pertes ennemies sont considérables. Les relèves françaises se poursuivent.

 Il n’y a pas de changement pour le 1er bataillon du 149e R.I.. Les 1ère et 4e compagnies restent engagées dans le village de Vaux-devant-Damloup. Les 2e et 3e compagnies du bataillon sont en réserve au sud de la batterie de l’Hôpital.

Le 2e bataillon du 149e R.I. n’est pas intervenu durant les attaques allemandes menées contre la 25e brigade. Il reçoit l’ordre de quitter ses emplacements de 2e ligne qu’il occupe depuis maintenant deux jours. Il doit être relevé par le  2e bataillon du 75e R.I.. Le commandant Schalck et ses hommes se préparent à rejoindre leurs nouvelles positions. Le général Martin de Bouillon demande au général Baucheron de Boissoudy de bien vouloir lui faire savoir où et quand il souhaite pouvoir disposer de ce bataillon.

 Il n’y a pas de changement pour le 3e bataillon du 149e R.I.. Mais nous avons vu ce qui pouvait se cacher en réalité derrière ces mots « absence de changement ». Les unités ne bougent pas, mais les hommes souffrent, la tension est permanente, proportionnelle à la pression mise par les Allemands dans ce secteur. Morts enterrés sur place, le froid, les problèmes aigus liés au ravitaillement, difficultés qui vont se poursuivre le lendemain.

 Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 680/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 201e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 711/4.

J.M.O. du 408e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 768/1.

J.M.O. du 1er B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/2.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 20e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/2.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/25. 

Historique du 75e R.I. pendant la guerre 1914-1918. Imprimerie Berger-Levrault. Nancy-Parie-Strazbourg. 

Témoignage inédit du général Gaston de Chomereau de Saint-André. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les différents emplacements approximatifs des régiments et bataillons des 13e, 43e et 120e D.I., provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments, des  bataillons et des compagnies risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par les régiments, bataillons et compagnies au cours de cette journée du 10 mars 1916.

Pour en savoir plus : 

 Bois_FuminPour mieux connaitre le secteur du bois Fumin, il suffit de cliquer une fois sur l’image de gauche pour accéder directement sur le blog de Patrick.

« Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928. 

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934. 

« 1914-1918 les soldats de Thury dans la boue des tranchées, des Bourguignons dans la Première Guerre mondiale ». Volume 2 écrit par Gilles Vauclair et par Didier Callabre. Imprimésur les presses numériques de Dicolorgroupe  à Ahuy en octobre 2004. 

« Le 408e R.I. au fort de Vaux, février mars 1916 » de Romain Darchy . Carnet inédit déposé à la bibliothèque du Mémorial de Verdun. 

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto,  à A. Carobbi, à A. Cesarini,  à T. de Chomereau, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

16 septembre 2013

Edmond Didier (1885-1916).

                  Edmond_Didier

Edmond Didier est né dans la demeure familiale le 13 juin 1885 à Gruey-les-Surance, une petite commune vosgienne. Le jour de sa naissance, son père Théophile est âgé de 35 ans, et sa mère Léonie Viard de 34 ans. 

Jeune soldat de la classe 1905, il est incorporé le 7 octobre 1906 au 149e R.I. d’Épinal. Edmond est nommé caporal en avril 1907, puis sergent en décembre 1907. Une fois ses obligations militaires terminées, le sergent Didier qui est envoyé dans la disponibilité de l’armée à la fin du mois de septembre 1908 se retire dans la commune qui l’a vu naitre. 

Devenu employé de commerce, il épouse, le 19 mars 1912 Jeanne Combe, une Ardéchoise qu’il conduit à l’église, puis à la mairie de la petite ville d’Annonay. Rappelé à l’activité le 2 août 1914 pour cause de guerre, Edmond Didier quitte l’Ardèche pour retrouver la ville d’Épinal. Il revêt son uniforme de sergent, mais cette fois-ci, il est affecté à la 23e compagnie du 349e R.I.. Le 21 septembre 1914, ce sous-officier est blessé près de Domèvre-sur-Vézouze, un village qui se trouve en Meurthe-et-Moselle. 

Le 12 novembre 1914, le sergent Didier rentre de convalescence pour être affecté à une compagnie de dépôt. Le 17 mai 1915, il fait partie d’un groupe d’hommes constituant un renfort destiné au 149e R.I., qui se trouve durant cette période, sur le front d’Artois. Dès son arrivée, ce sous-officier est affecté à la 11e compagnie du régiment. 

Edmond Didier est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 30 juin 1915. Le 18 juillet 1915, il est affecté à la 6e compagnie puis à la 8e compagnie le 7 décembre 1915. 

Après avoir combattu durant plus de sept mois sur le front de l’Artois avec son régiment, il est envoyé dans le secteur de Verdun. À peine arrivé en première ligne, il est tué au cours d’un violent bombardement, à l’ouest du village de Vaux-devant-Damloup, le 9 mars 1916. Edmond Didier allait avoir 31 ans. Jean Louis Gallice et Émile Mathieu, deux soldats de sa compagnie, confirmeront son décès. 

Le sous-lieutenant Edmond Didier a obtenu les citations suivantes : 

Citation à l’ordre du régiment n° 96 du 24 juin 1915 :

« Le 18 juin 1915, a courageusement organisé et conduit une attaque de nuit, sur le fond de Buval, en avant d’une tête de Sape et à entraîné et maintenu ses hommes sous un bombardement intense. A dirigé avec beaucoup de zèle, l’organisation de la position conquise. » 

Citation à l’ordre de l’armée n° 83 du 3 avril 1916 :

« Le 9 mars 1916, au cours d’un violent bombardement, a donné le plus bel exemple de sang-froid et de mépris du danger, aux hommes de la section, a été mortellement blessé. » 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le portrait du sous-lieutenant Edmond Didier provient du tableau d’honneur de la guerre 14-18 publié par la revue illustration. 

Un grand merci à M. Bordes, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

9 septembre 2013

9 mars 1916.

                  Village_de_Vaux_devant_Damloup

Les Allemands utilisent en permanence la même méthode de combat depuis plusieurs jours. Celle-ci consiste à déstabiliser une partie du front français pendant la journée avec des attaques répétées. Si celles-ci ne réussissent pas, ils profitent de la nuit et de la fatigue des troupes françaises qui sont en 1ère ligne pour enlever, avec des troupes fraîches, les points convoités. Cette méthode leur a déjà réussi, mais les hommes de la 13e et de la 120e D.I. vont, une fois de plus, résister devant les nouveaux assauts de l’ennemi. 

Situation au sud et au sud-est du fort de Douaumont

                  Carte_journ_e_du_9_mars_1916_

                                       Legende_carte_journee_du_9_mars_1916__1_       

 

Dans la nuit du 8 au 9 mars 1916, l’artillerie allemande poursuit son tir avec un bombardement ralenti, mais continu. Il n’y a aucune tentative d’action de l’infanterie. 

À 4 h 00, les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. qui sont sous l’autorité du commandant Magagnosc reçoivent l’ordre de se porter dans la direction du village de Vaux-devant-Damloup.  Elles profitent de la nuit et d’une accalmie temporaire de l’artillerie ennemie pour dévaler les pentes du ravin des Fontaines. Celles-ci atteignent leur objectif vers 6 h 30. Le bombardement retrouve toute sa violence au petit matin. 

                  Ravin_des_Fontaines_2

                                      Legende_dessin

Le commandant Magagnosc évoque la situation dans un rapport rédigé à l’attention du lieutenant-colonel Lecoanet, l’officier commandant le 21e R.I.. 

« J’ai trouvé quatre compagnies du 408e R.I. installées à peu près vers le centre du village, à une centaine de mètres des Allemands. Ces derniers paraissent solidement installés dans le milieu du village avec des mitrailleuses.

En outre, des fractions ennemies dont la force n’a pas pu être évaluée exactement, s’avancent à l’est de Vaux.

Des groupes ennemis assez nombreux ont été vus se dirigeant sur les pentes nord-est du fort de Vaux. Je me suis mis en relation avec le lieutenant-colonel Dervos du 409e R.I. qui est l’officier supérieur le plus élevé en grade dans Vaux.

Mes deux compagnies sont en première ligne concurremment avec des éléments du 408e R.I..

Il y aurait intérêt de déclencher d’urgence un tir d’artillerie sur la route à l’est du fort de Vaux, sur les pentes nord et nord-est du fort de Vaux. J’ai signalé la chose au lieutenant-colonel Dervos, mais il n’y a pas de liaison téléphonique.

Au moment où j’écris, notre artillerie tire à l’est du village, mais son tir est trop court, les obus tombent à environ 100 m de la première ligne.

La liaison n’a pas pu être encore établie avec la compagnie du 38e R.I. que le lieutenant-colonel Dervos me dit occuper à la hauteur du fort de Vaux. Les pentes nord de Vaux sont tenues par les éléments du 149e R.I. et du 38e .R.I.. » 

 L’infanterie allemande attaque de nouveau à partir de 12 h 00. Cette attaque est menée avec le même acharnement et la même violence que celle de la veille devant le bois de la Caillette. Sur la droite, l’effort ennemi vise surtout les abords immédiats du fort de Vaux. Ce secteur est défendu par les troupes encore disponibles de la 120e D.I.. 

Des éléments du 158e R.I. commencent à arriver pour relever les hommes du 409e R.I. qui sont toujours en première ligne. La veille, le 409e R.I. a dû faire face à une terrible attaque allemande, ses pertes sont très importantes. 

Situation à l’ouest du fort de Douaumont

                                 Carte_Verdun_journee_du_9_mars_1916__2_

                                      Legende_carte_journee_du_9_mars_1916__2_

 

La 25e Brigade est attaquée en fin de matinée, en même temps que la 77e Brigade, après une préparation d’artillerie intense.

La 77e Brigade fait savoir à 15 h 20 qu’elle a conservé ses positions et mis, à sa droite, deux compagnies du 153e R.I. pour soutenir le 21e B.C.P..

Le 21e B.C.P. a été partiellement rejeté sur les tranchées de doublement situées entre le Calvaire et la corne est du bois Albain-Nawé. Sa situation est mal définie.

Le 20e B.C.P. a résisté et, bien qu’ayant subi, du fait du bombardement,de sérieuses pertes, il a reçu l’ordre d’employer ses soutiens pour reprendre contact avec le 21e B.C.P., et l’aider à se reporter en avant.

Le 17e R.I. est très fortement pris à partie par les minenwerfer du fort et par l’artillerie lourde. Violemment attaqué, il a dû engager ses dernières disponibilités pour repousser l’ennemi. Ce régiment, qui a subi des pertes importantes, est en liaison étroite avec le 109e R.I..

Le général commandant la 25e Brigade, de concert avec le colonel commandant la 77e Brigade, prépare la contre-attaque de son extrême gauche. Il ne peut, dans ce but, disposer que d’une partie du 3e bataillon du 149e R.I., qui constitue sa dernière réserve. 

Situation en fin de journée 

Pas de changement sur les positions de la 25e brigade. Le 2e bataillon du 149e R.I., qui est toujours à la disposition de la 26e Brigade, se trouve en deuxième ligne derrière le 109e R.I..

 Il n’y a pas de changement, non plus pour le 1er bataillon du 149e R.I. qui a engagé deux de ses compagnies. Celles-ci assurent toujours la liaison entre la droite du 21e R.I. et la gauche de la 120e D.I.. Les deux autres compagnies de ce bataillon sont en réserve vers le P.C. Deligny.

Le 3e B.C.P. n’a toujours pas pu franchir la crête à l’est de Souville, il reste disponible sur les pentes au sud du P.C. Deligny.

Le 10e B.C.P. est en réserve de division sur les pentes sud du fort de Souville. Dans la soirée, les 1ère et 2e compagnies de ce bataillon rejoignent le village de Fleury-devant-Douaumont. 

Pour mémoire…

En mars 1916, la 77e Brigade est constituée avec les 146e et 153e R.I., la 25e Brigade avec le 17e R.I. et les 20e et 21e B.C.P. et la 26e Brigade avec les 21e et 109e R.I.. 

Sources :

J.M.O. de la 120e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 419/2.

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3.

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/6.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 38e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 616/4.

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 680/3.

J.M.O. du 153e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 697/20.

J.M.O. du 201e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 711/4.

J.M.O. du 408e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 768/2.

J.M.O. du 409e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 768/11.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 20e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/2.

J.M.O. du 21e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/7. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le dessin provient d’une photographie d’une table d’orientation se trouvant dans le secteur du village de Vaux-devant-Damloup, réalisée en 2012. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les différents emplacements approximatifs des régiments et bataillons des 13e et 120e D.I., provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments, des  bataillons et des compagnies risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par les régiments, bataillons et compagnies au cours de cette journée du 9 mars 1916.

Pour en savoir plus : 

Bois_FuminPour mieux connaitre le secteur du bois Fumin, il suffit de cliquer une fois sur l’image de gauche pour accéder directement sur le blog de Patrick.

« Les étapes de guerre d’une D.I. (13e Division). » du lieutenant-colonel Laure et commandant Jacottet. Éditions Berger-Levrault, 1928.

« Verdun » de Jacques Péricard. Éditions Librairie de France.1934.

« 1914-1918 les soldats de Thury dans la boue des tranchées, des Bourguignons dans la Première Guerre mondiale ». Volume 2 écrit par Gilles Vauclair et par Didier Callabre. Imprimer sur les presses numériques de Dicolorgroupe  à Ahuy en octobre 2004.

« Le 408e R.I. au fort de Vaux, février mars 1916 » de Romain Darchy. Carnet inédit déposé à la bibliothèque du Mémorial de Verdun. 

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto,  à A. Carobbi, à A. Cesarini,  à T. de Chomereau, à F. Hensel, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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