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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 octobre 2013

13 mars 1916.

   Etang_de_Vaux_1

Comparée aux précédentes, la nuit du 12 au 13 reste assez tranquille dans la zone occupée par la 43e D.I.. Vers 3 h 45, une attaque allemande de faible envergure se déclenche dans le secteur de la 86e brigade. Celle-ci est rapidement stoppée. La tranquillité relative dans laquelle se trouvent les unités engagées se termine vers 4 h 00. L’accalmie aura été de courte durée ! Le marmitage reprend de manière assez vive aux alentours immédiats des positions françaises.

Le 21e R.I. qui est, depuis plusieurs jours, dans ce secteur de première ligne, va enfin être relevé. La veille, le 10e B.C.P. a reçu l’ordre de se mettre en mouvement dès la tombée de la nuit pour venir le remplacer. Deux bataillons du 17e RI marchent également dans cette direction. Ce bataillon de chasseurs et ces éléments du 17e R.I., vont former le groupement Randier. Ce groupement va faire la charnière entre les unités qui sont sous l'autorité du général Martin de Bouillon et celles qui sont commandées par le général Baucheron de Boissoudy. 

Carte_journee_du_13_mars_1916

 

Legende_carte_journee_du_13_mars_1916

Le dispositif à réaliser pour les hommes du commandant Randier consiste à organiser et à occuper deux sous-groupements qui seront séparés par le ravin de l’étang de Vaux.

Le point d’appui A doit être tenu par le 10e B.C.P. et ses sections de mitrailleuses, le point d’appui B par le 3e bataillon du 17e R.I. et les sections de mitrailleuses de la 1ère compagnie de mitrailleuses de la 85e Brigade. Tous les hommes constituant cette compagnie de mitrailleuses sont fournis par le 149e R.I..

La défense du ravin et les soutiens sont assurés par le 2e bataillon du 17e R.I. et les sections de la 2e compagnie de mitrailleuses de la 85e brigade et celles du 17e R.I.. 

Carte_groupement_Randier_journee_du_13_mars_1916

 

Legende_carte_groupement_Randier_13_mars_1916

Le secteur occupé par le groupement Randier est divisé en trois points d’appui nommés A, B et C. Chaque point d’appui est lui-même divisé en plusieurs sous-secteurs. A1, A2, A3 et A4 se trouvent dans la zone du point d’appui A. BI, B2, B3 et B4 se trouvent dans la zone du point d’appui B. C5, C6, C7 et C8 constituant la défense du ravin et les soutiens qui se trouvent plus en arrière. 

Tableau_groupement_Randier_journee_du_13_mars_1916

La relève du groupement Randier se fait sans incident, mais il faut couvrir le territoire alloué aux unités avec un effectif moindre que prévu. Quelques compagnies n’ont pas pu rejoindre à temps leurs nouveaux emplacements conformément aux ordres reçus. Elles arriveront dans le courant de la journée. Les hommes se mettent immédiatement au travail pour réparer les tranchées qui sont en piteux état à la suite d’un récent bombardement. Les défenses accessoires sont en grande partie manquantes, le fil de fer fait défaut et les sacs de terre sont vraiment insuffisants.

Le secteur occupé sera en perpétuel mouvement durant la courte vie de ce groupement. Chaque jour, il y aura des mouvements de rotation entre plusieurs compagnies des différents bataillons.

Pendant ce temps-là, du côté du 149e R.I….

Une corvée d’outils du 2e bataillon du 149e R.I., qui a été envoyée au fort de Souville dans la première partie de la nuit, est de retour. Les unités du bataillon complètent leur dotation en outils de parc. Les hommes du commandant Schalck vont devoir manier la pelle et la pioche durant de nombreuses heures. En effet, ceux-ci vont être à l’ouvrage toute la journée et une bonne partie de la nuit suivante. La besogne est particulièrement pénible, le climat est rude et le sol est dur. Les compagnies exécutent deux éléments de tranchées, le long de la lisière sud-est du bois Fumin et du bois de Vaux-Chapitre. Le premier, mesure 25 m, le second, 40 m. La profondeur creusée est de 0,60 à 0,70 cm.

Il y a maintenant dans ce secteur, sur une longueur totale d’environ 1100 m, 8 tranchées en forme de demi-redoute, séparées les unes des autres par des intervalles de 110 à 150 m, et qui se flanquent réciproquement. Les compagnies du bataillon Schalck doivent également participer à l’amélioration des abris qui sont déjà occupés.

Dans l’ensemble, la journée reste «  assez calme » autour du 2e bataillon. Le bombardement est considéré comme moyen, mais il n’affecte pratiquement pas sa zone de stationnement. Par contre, il y a un bombardement continu sur les deuxièmes lignes françaises et sur les arrières. Le secteur du fort de Souville est particulièrement touché par de nombreux tirs violents de la part de l’artillerie allemande.

Dans la soirée, les compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. se préparent à mettre le sac au dos. Elles doivent se mettre en mouvement pour relever le bataillon du commandant Schalck. Le 1er groupe, dit « groupement de Chomereau » qui est constitué des 1ère et 4e compagnies, et qui se trouve aux abris du bois des Hospices, doit se rendre sur ses nouveaux lieux dès la tombée de la nuit. Le second groupe, dit « groupement Toussaint » qui est composé des 2e et 3e compagnies et qui occupe toujours ses positions dans le secteur nord de la batterie de l’Hôpital, doit le rejoindre un peu plus tard.

Le commandant Magagnosc doit se rendre avant 20 h 00 au P.C. de la 85e Brigade pour recevoir les instructions relatives à sa nouvelle mission.

En fait, ce mouvement de rotation prévu entre les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. n’est pas mis en application. Un changement d’ordre, concernant les déplacements du 149e R.I. pour la nuit du 13 au 14 mars 1916, est donné au tout dernier moment. Le 2e bataillon du régiment doit se rendre au tunnel de Tavannes pour se placer en réserve de la 43e D.I.. L’intégralité du 1er bataillon,dont certains éléments avaient commencé à faire mouvement, doit retourner aux abris du bois des Hospices. Le lieutenant-colonel Abbat envoie un agent de liaison au P.C. de la 43e D.I. au tunnel de Tavannes.

 Le 3e bataillon, qui se trouve toujours en réserve de 13e D.I. reste dans le secteur sud du fort de Souville. Les 3 compagnies du 20e B.C.P. qui sont en réserve avec lui sont remplacées par deux compagnies du 17e R.I..

 Sources :

 J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/25.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les différents emplacements approximatifs des régiments et des bataillons des 13e, 27e et 43e D.I., provient du J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments, des bataillons et des compagnies,risque d’être assez importante. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par les régiments, bataillons et compagnies au cours de cette journée du 13 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Cesarini, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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