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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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4 novembre 2013

14 mars 1916.

carte_postale_Verdun_R

Les attaques ennemies d’infanterie se sont estompées. Les bombardements violents et interminables des jours précédents ont sérieusement modifié le paysage. Les positions allemandes sont, à ce jour, mal définies. La situation peut à nouveau, très vite devenir dangereuse. Il faut absolument savoir ce qu’il se passe chez l’adversaire.

 L’état-major français demande des détails sur les emplacements exacts des positions allemandes. La veille au soir, profitant d’une accalmie de l’artillerie allemande sur le secteur de la première ligne, une patrouille provenant du groupement Randier entreprend une sortie dans le no man’s land. Les hommes se rendent compte que les Allemands sont très proches et qu’ils sont en pleine activité, ceux-ci consacrent une grande partie de leur temps à améliorer leurs positions. De nombreux terrassiers abattent des arbres et consolident les tranchées. La première ligne ennemie est évaluée, dans sa partie la plus éloignée des lignes françaises, à une distance de 150 m, et dans sa partie la plus rapprochée, à une trentaine de mètres. 

Au cours de la journée du 14 mars, un bombardement allemand très intense, sur le vallon de Vaux, rend particulièrement difficiles et dangereuses, les liaisons des coureurs avec la brigade. La situation pour certaines compagnies du groupement Randier reste des plus périlleuses. Les hommes essayent de s’abriter comme ils peuvent, contre les effets dévastateurs des bombardements. Dans ce secteur, les artilleurs allemands utilisent des obus de tous calibres.

Carte_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916
Legende_carte_groupement_Ransier_journee_du_14_mars_1916

                                                                                                    

Tableau_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916

Des mitrailleuses particulièrement meurtrières, installées sur les pentes nord du fort de Vaux, tirent sur tout isolé qui descend de l’abri P.C., dans la vallée. 

Du côté du 149e R.I.. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. doit rejoindre le tunnel de Tavannes dans la nuit du 13 au 14 mars. Le général commandant la 43e division ordonne également à deux bataillons du 159e R.I. de se rendre dans le secteur du  fort de Tavannes pour constituer, avec ce bataillon du 149e R.I. la réserve de la 43e D.I.. Des éléments du 52e R.I. viennent également compléter cette réserve.

Carte_journee_du_14_mars_1916
Legende_carte_journee_du_14_mars_1916

 Les 1er et 3e bataillons du 149e R.I. restent sur leurs positions, le premier, dans les abris du bois des Hospices, le second au sud du fort de Souville. 

 À 17 h 00, le 149e R.I reçoit l’ordre d’aller remplacer les éléments du 17e R.I. qui appartiennent au groupement Randier. Le bataillon de Witckowski et les 2e et 3e compagnies du bataillon Magagnosc vont devoir se mettre en mouvement. Toutes les mesures nécessaires sont prises pour que les compagnies du 149e R.I. s’acheminent sur leurs nouvelles positions, au cours de la nuit du 14 au 15 mars. 

Les officiers responsables des deux bataillons du 149e R.I. doivent se rendre le plus rapidement possible au P.C. de la brigade pour recevoir les instructions qui sont liées à leurs nouvelles missions. 

Le commandement du groupe dit « groupe A » sera exercé par le commandant de Witckowski. Celui-ci devra fournir les compagnies situées en A1 et A2. Le second groupe, dit « groupe B », se trouvera, lui,  sous l’autorité du commandant Magagnosc. Il sera secondé par le capitaine Lafaille du 10e B.C.P.. Pour la nuit du 14 au 15, le commandant du groupe A devra prendre également sous ses ordres les compagnies placées en C6 et C8. Le capitaine Lafaille assurera le commandement des compagnies situées en C5 et C7 en plus de celles du groupe B. 

À 21 h 00, les guides envoyés par le commandant Randier arrivent au P.C. de la 85e Brigade. Ils prennent les fiches concernant les unités qu’ils doivent conduire. Ceux qui sont destinés au 3e bataillon du 149e R.I. se rendent à la carrière dépôt de matériel, où ils attendront le passage du bataillon. Les premiers éléments du bataillon arrivent à cette carrière à 22 h 30. Au même moment,  les 2e et 3e compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. ainsi que la compagnie de mitrailleuses Forzinetti rejoignent le P.C. de la 85e Brigade. 

Le 1er bataillon doit diriger sa 2e compagnie en B1 et sa 3e compagnie en B2. Le 3e bataillon doit envoyer sa 9e compagnie en  A2, sa 10e compagnie en C5, sa 11e compagnie en A1 et sa 12e compagnie en C6.

Le lieutenant-colonel Abbat est en réserve de commandement du secteur de la brigade. Il conserve son P.C.. Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. et les deux compagnies de mitrailleuses du régiment sont maintenues au bivouac du bois des Hospices sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André. Les unités du 149e R.I. se répartissent entre les guides. 

Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les emplacements approximatifs des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des unités risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés pour la journée du 14 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à R. Neef, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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