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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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28 mai 2021

30 septembre, 1er et le 2 octobre 1918

30 septembre, 1er et 2 octobre 1918

 

Affaiblie par les combats, la 43e D.I. passe en réserve, relevée par la 13e D.I.. Le 149e R.I. est remplacé par le 21e R.I. qui poursuit l'offensive.

 

Voici un résumé rapide de la progression de cette division pendant trois jours, dans le secteur où le 149e R.I. va ensuite repartir à l'attaque.

 

30 septembre 1918

 

La 13e D.I. s’est substituée à la 43e D.I. dans la nuit du 28 au 29. Le 2e bataillon du 21e R.I. a dépassé le 3e bataillon du 149e R.I. pour continuer le combat. Au prix de lourdes pertes, il s’empare de la tête du fond d’Aure vers 12 h 15.

 

Carte 1 journees des 30 septembre, 1er et 2 octobre 1918

 

Dans la matinée du 30, le 2e bataillon du 21e R.I. se fait doubler par le 3e bataillon pour la suite de l’attaque. Vers 9 h 30, il se dirige sur les objectifs marqués par la tranchée d’Aure et par la lisière des bois qui se trouve à 800 m au nord.

 

La marche est pénible. Les échanges de tirs entre les artilleries sont particulièrement violents. De nombreux blessés affluent au poste de secours.

 

Le 3e bataillon du 21e R.I. finit par s’emparer de la tranchée d’Aure aux alentours de 15 h 00.

 

Carte 2 journees des 30 septembre, 1er et 2 octobre 1918

 

Pendant ce temps, les compagnies du 3e bataillon du 149e R.I. sont mises au repos dans la tranchée de Gratreuil. Plus en arrière, les 1er et 2e bataillons de ce régiment occupent la tranchée de Postdam.

 

1er octobre 1918

 

Le 1er bataillon du 21e R.I. passe devant le 3e bataillon. Il progresse sous la protection d’un tir de ratissage. Une fois de plus, le nombre de blessés est conséquent. Les prisonniers affluent. Non sans peine, le 1er bataillon parvient à porter sa 1ère ligne plus au nord à 700/ 800 m.

 

Les Allemands réagissent avec force. Ils effectuent deux contre-attaques entre 15 h 00 et 16 h 00. Sous la pression, le 1er bataillon du 21e R.I. est dans l’obligation de se replier jusqu’à sa base de départ. Heureusement pour lui, le vide est vite comblé par les chasseurs de sa division.

 

Le 3e bataillon du 149e R.I. est  toujours au repos dans la tranchée de Gratreuil, les deux autres à la tranchée de Postdam.

 

Mal remis de sa dernière blessure, épuisé par les combats des jours précédents, le commandant Hassler finit par tomber malade. Évacué vers l’arrière, il laisse le commandement du 1er bataillon du régiment spinalien au capitaine Pougny.

 

2 octobre 1918

 

Le 1er bataillon du 21e R.I. repart à l’attaque à 11 h 50 après une préparation d’artillerie d’une demi-heure.

 

Sa progression s’effectue au prix de grandes difficultés. Orfeuil est en vue, mais le bataillon fait face à une solide organisation de la défense ennemie.

 

Les chasseurs et le 109e R.I. se portent en avant à 16 h 00 après une préparation d’artillerie d’une demi-heure. Les éléments de ces unités sont stoppés à 1000 m du village.

 

La 203e D.I. allemande, fraîchement arrivée dans le secteur, contre-attaque vers 17 h 00. Cette contre-attaque est brisée par l’artillerie française.

 

En fin d’après-midi, les éléments les plus avancés de la 13e D.I. occupent la ligne suivante : bois de la Croix, lisières ouest et nord des bois R.44 et R.45.

 

Carte 3 journees des 30 septembre, 1er et 2 octobre 1918

 

Les troupes de la 13e D.I. apprennent qu’elles vont  être relevées par la 43e D.I. dans la nuit du 2 au 3 octobre.

 

Le 2e bataillon du 149e R.I. est désigné pour repasser en tête d’offensive. Il sera soutenu par ce qui reste du 1er bataillon. Les 1ère, 2e, 3e, 5e, 6e et 7e compagnies du 149e R.I. se préparent  à quitter la tranchée de Postdam.

 

Le chef de bataillon Froment a repris le commandement du 2e bataillon du 149e R.I. qui était sous la responsabilité du capitaine Chauffenne durant son absence.

 

Sources :

 

Les étapes de guerre d’une division d’infanterie (13e D.I.) par le lieutenant-colonel Laure et le commandant Jacottet 1914-1918. Paris berger-Levrault.1928.

 

Le 1er morceau de carte utilisé est extrait de l’article « Tactique appliquée d’infanterie » rédigé par Ulysse Fontaine. Le second provient du J.M.O. du 3e B.C.P.. Ref : 26 N 816/5.

 

Concernant la 3e carte, elle a été créée à partir de plusieurs plans. Cette carte n’a donc qu’une valeur indicative.

 

Témoignage inédit de l’abbé Henry.

 

Le dessin a été réalisé par I. Holgado.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi à I. Holgado, à É. Mansuy, à J.L. Poisot et au S.H.D. de Vincennes.

21 mai 2021

29 septembre 1918, l’aumônier Henry témoigne…

Journée du 29 septembre 1918

 

L’aumônier Henry s’apprête à passer sa 3e nuit dans la zone des combats.

 

La 1ère partie de la bataille de Champagne et d’Argonne, appelée bataille de Somme-Py, touche à sa fin pour la 43e D.I.. La relève du 149e R.I. est assurée par le 21e R.I..

 

L’abbé Henry rejoint le P.C. du 149e R.I.. De là, il observe le repli de la compagnie de mitrailleuses du 3e bataillon, sous le commandement du lieutenant Barlier. Les mitrailleurs sont en difficulté.

 

Le capitaine Prenez arrive au P.C.. Il donne au lieutenant-colonel Vivier les dernières informations connues concernant la poursuite de l’attaque. Le 21e R.I. est bien engagé dans l’offensive. Malgré ses pertes, sa progression se fait à un rythme soutenu.

 

Témoignage de l’abbé Henry : du poste de secours de la voie ferrée au P.C. du lieutenant-colonel Vivier puis retour au P.S..

 

P.S. Voie ferrée.

 

C'est bien la relève. Dans la nuit, le médecin-chef du 21e, le docteur Barberousse et sa suite sont arrivés au P.S.. M. Ruffin retourne à la tranchée Gratreuil où le 3e bataillon s'installe à nouveau, tandis que le 1er et le 2e vont s'abriter à Postdam. Après maints pourparlers, tout le monde finit par se caser.

 

Tranchee de Grateuil et tranchee de Postdam

 

L’abbé Corvée, aumônier volontaire à la 13e, s’est attaché au 21e. Il est aidé par l’abbé Saillard, infirmier, faisant habituellement fonction d’aumônier.

 

Enfin, je retrouve l’abbé Paquelin du diocèse de Dijon, sergent infirmier. L’abbé Saillard a avec lui sa chapelle. Je craignais de n’avoir pas la messe aujourd’hui dimanche et si je n’ai pu dire la mienne, du moins, j’en ai entendu deux, celle de l’abbé Corvée et celle de l’abbé Saillard.

 

Jusqu'à nouvel ordre, nous voilà donc simples spectateurs dans le grand drame qui va continuer.

 

P.C. du 149e R.I.

 

11 h 00. Visite au P.C. du colonel. La relève n'est pas encore terminée. Je frémis en voyant nos troupes s'éloigner à travers une zone battue par le feu de l'ennemi. En ce moment, c'est la C.M. 3 qui débouche du bois de la Chèvre.

 

 

C'était fatal ! Il y a des blessés ! Un obus malheureux est tombé sur le boyau que suivaient le lieutenant Barlier et ses hommes. Plusieurs sont amochés.

 

Le lieutenant lui-même est touché fort sérieusement ; il a un pied presque complètement détaché.

 

C'est la fin de la carrière militaire de ce brave et sympathique lieutenant. Le voilà infirme pour le reste de sa vie. Pour un vieux sous-officier de carrière, c'est une fin que je n'ose dire malheureuse tant elle est glorieuse. On l'apporte au P.C. du colonel ; il se rend compte de son état et quand tout ému je lui serre la main, il me dit simplement en me montrant son pied mutilé : « C'est pour la France ! » Brave cœur ! Il était prêt à donner sa vie s'il eut fallu. Il s'en tire avec la vie sauve. Lui, du moins, il sait ce qu'il a !

 

Arrivée au P.C. du capitaine Prenez. Il apporte au colonel des nouvelles de l'attaque que le 21e mène depuis ce matin : « Ça va très bien, dit-il, nous progressons ! »

 

Le capitaine Prenez est un militaire dans l'âme pour lequel les résultats priment surtout. Au fond, il a raison. Si les grands chefs prenaient trop en considération le prix dont il faut payer la victoire, ils ne signeraient jamais les ordres d'attaque et il n'y aurait plus qu'à attendre la défaite en victimes résignées.

 

Il indique les points atteints « Brunnen Grund », V 88, le 21e attaque le bois des Ronces. De son côté, le 158 était à la Croix Walfroy. L’attaque continue dans la direction d’Orfeuil. Un coup d'œil sur la carte permet de se rendre compte des difficultés auxquelles nos soldats se heurtent ; ils ont à prendre une série d’éperons boisés, séparés par des ravins étroits, mais profonds.

 

Après l’éperon coté V 88 et bois des Épines, le vallon dit : « Brunnen Grund », puis l’éperon du bois des Ronces suivi du vallon « Fuchs Grund », puis l’éperon « Fuchs Busch » et V 77, suivi du Fond d’Aure, puis de nouveau un plateau très large sur lequel la tranchée d’Aure promène ses lignes formidables qui, du Grand du bois du Carrefour, se prolongent sur les pointes dentelées absolument nues du plateau.

 

Après ces formidables défenses, de nouveau, un vallon sans nom, puis encore un éperon marqué V 10, V 12 ; après cela un vallon, un nouvel éperon sur lequel est couché en travers comme une bande, le bois « La Croix ».

 

Enfin, une nouvelle dépression dans laquelle court un tortillard qui regrimpe le vallon pour arriver par un détour au sommet d’Orfeuil. Si les Boches ne sont pas en nombre ou s’ils fichent le camp, ça ira bien. Si, au contraire, ils se défendent, ce sera dur. De V 88 à Orfeuil, cinq vallons.

 

Avec le lieutenant Barlier, quatre mitrailleurs ont été blessés dont quelques-uns assez grièvement.

 

Retour au P.S. Voie ferrée, juste pour apercevoir le musicien Brunard, mon sacristain d’occasion, blessé au bras et évacué. Ce n’est pas grave, heureusement, car c’est un bien brave garçon et un bon chrétien.

 

Au P.S.

 

Les blessés affluent et le docteur Barberousse a fort à faire. C’est un véritable encombrement devant le P.S. et je tremble qu’il ne prenne fantaisie aux Boches d’envoyer quelques bombes.

 

Tous les blessés sont unanimes à dire que la lutte est très dure et que les Boches se défendent âprement. Beaucoup de blessés par balles de mitrailleuses.

 

Nous sommes au fond d’Aure, avec en face de nous le plateau défendu par la tranchée ou plutôt le système de tranchées d’Aure.

 

Sources :

 

Témoignage inédit de l’abbé Henry.

 

Le portrait de l’aumônier Pierre Henry provient de la collection personnelle de J.L. Poisot.

 

Les portraits du lieutenant-colonel Vivier, du capitaine Prenez et du lieutenant Barlier sont extraits de leurs dossiers individuels archivés au S.H.D. de Vincennes.

 

Les morceaux de cartes utilisés sont extraits de l’article « Tactique appliquée d’infanterie » rédigé par Ulysse Fontaine et publié dans la revue d’infanterie n° 350 du 15 novembre 1921.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.L. Poisot.

21 mai 2021

Joseph Émile Barlier (1880-1966)

Joseph Emile Barlier

 

Joseph Émile Barlier voit le jour le 10 mai 1880 à Marzelay, un hameau situé dans le département des Vosges et dépendant de la ville de Saint-Dié.

 

Sa mère, Marie Louise Fleurent,est âgée de 35 ans lorsqu’elle lui donne naissance. Son père se prénomme Sébastien. Il a le même âge que son épouse. Émile est le second enfant du couple.

 

Genealogie famille Barlier

 

Sébastien et Marie Louise exercent tous les deux le métier de cultivateurs.

 

Émile quitte l’école communale après avoir obtenu son certificat d’études primaires, ce qui signifie qu’il sait parfaitement lire, écrire et compter. Ne pouvant pas poursuivre des études, il rejoint rapidement le monde professionnel. À l’âge de quinze ans, il travaille la terre, probablement dans la même exploitation agricole que ses parents.

 

Marzelay

 

Émile fête ses vingt ans en 1900. Solide comme un roc, il passe devant le conseil de révision qui le déclare « bon pour le service armé ». Le jeune homme se retrouve inscrit dans la 1ère partie de la liste du recrutement cantonal. Le futur conscrit reçoit sa feuille de route l’année suivante. Celle-ci lui indique son affectation au 149e R.I., une unité qui tient garnison à Épinal.

 

Au 149e R.I.

 

Émile intègre la caserne Courcy le 16 novembre 1901. Son appétence pour la vie militaire est vite repérée par ses supérieurs. Son capitaine de compagnie le fait rapidement inscrire au peloton des élèves caporaux. Émile Barlier est nommé dans ce grade le 25 septembre 1902. Un an plus tard, il a une promotion, il devient sergent.

 

Caserne Courcy - stand du tir réduit

 

Émile a trouvé sa voie. L’ancien cultivateur décide de s’engager pour une durée de deux ans, quelques mois avant la fin de ses obligations militaires. Ce contrat est homologué le 7 mai 1904. Il sait qu’il ne touchera pas de prime pour cet engagement, mais cela ne fait rien. Il ne souhaite absolument pas retourner à la vie civile. Le 28 décembre, le sergent Barlier change de catégorie. Il entre dans celle des sous-officiers rengagés avec prime.

 

Le 1er juillet 1905, il troque la cartouchière pour l’encrier. Émile est nommé sergent-fourrier. Il doit maintenant s’occuper de la comptabilité de la compagnie.

 

Il signe un second engagement le 11 octobre 1906. Ce contrat d’une durée de trois ans prend effet à compter du 1er novembre.

 

Émile Barlier redevient sergent de compagnie le 15 mars 1907. Le 11 mai, il est promu sergent-major, c’est le retour aux fonctions administratives, mais cette fois-ci, il est tout en haut de la hiérarchie comptable de la compagnie, en lien direct avec le capitaine.

 

Le 8 juillet 1908, le sergent-major Barlier adresse une demande d’autorisation de mariage au président du conseil d’administration du régiment pour épouser Claire Marie Louise Modret, une jeune femme originaire de la Côte d’Or.

 

Le capitaine Cesbron qui commande la 1ère compagnie, l’unité dont il dépend, écrit ceci : « Très bon sous-officier, d’un moral très élevé, est d’une conduite irréprochable, capable par son caractère de fonder une famille et de la tenir très convenablement. »

 

Le couple se marie dans la petite commune de Gemeaux, le 11 août 1908. Les Barlier n’auront pas de descendance. 

 

Le 8 juillet 1909, Émile signe pour la troisième fois. Il devra porter l’uniforme pendant les cinq années suivantes.

 

1ere compagnie du 149e R

 

Le sergent-major Barlier est promu adjudant le 11 octobre 1913.

 

Émile s’engage à nouveau pour une durée de deux ans et soixante-quinze jours, le 23 mai 1914. Ce contrat aurait dû prendre effet à partir du 1er novembre, mais les évènements internationaux en décidèrent autrement.

 

La Grande Guerre

 

Un nouveau conflit armé contre l’Allemagne est sur le point de débuter en août 1914, mettant fin à 43 années de paix. À cette époque, Émile Barlier est sous-officier à la 7e compagnie, sous le commandement du capitaine Coussaud de Massignac.

 

Toutes les unités frontalières reçoivent l’ordre de se diriger vers l’Allemagne avant même la déclaration de guerre officielle. Elles doivent stopper une éventuelle attaque allemande le temps que la France ait fini de se mobiliser.

 

Le 149e R.I. entre officiellement en campagne le 3 août. Six jours plus tard, la compagnie Coussaud de Massignac entre en action, c’est le baptême du feu pour le régiment. Ce jour-là, L’adjudant Barlier se fait remarquer par un acte de bravoure. Il tue un porte-drapeau allemand auquel il arrache le baudrier et le fer de lance. C’est dommage, l’homme n’était pas en possession du drapeau, symbole identitaire du régiment. Cette action lui vaut une citation à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur le déroulement de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 9 aout 1914

 

Émile Barlier est blessé le 21 août 1914 au cours d’une attaque qui a lieu du côté d’Abreschwiller. Touché par une balle au pied gauche, il est évacué vers l’arrière.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 21 aout 1914

 

L’adjudant Barlier est soigné à Hôpital militaire de Vichy, du 24 août au 26 septembre 1914. Durant ce séjour, il apprend sa nomination, à compter du 2 septembre, au grade de sous-lieutenant à titre temporaire.

 

Émile est envoyé en convalescence du 27 septembre au 8 novembre 1914. Le lendemain, il doit être au dépôt du 149e R.I. à Rolampont, pour se mettre sous les ordres du commandant Bédin. Son pied reste une véritable source de souffrance. Les premiers soins n’ont pas suffi, il doit de nouveau être hospitalisé. Le 15 janvier 1915, le sous-lieutenant Barlier intègre l’hôpital militaire de Bourbonne-les-Bains pour y subir plusieurs interventions chirurgicales. Il devra, en parallèle, suivre un traitement thermal. Considéré comme guéri, Émile rejoint le dépôt le 16 avril 1915. Des problèmes subsistent ; le 6 octobre, il est de nouveau hospitalisé à Bourbonne-les-Bains. Le 15 décembre 1915, c’est le retour à Rolampont.

 

Trois jours plus tard, le sous-lieutenant Barlier est envoyé en stage au centre d’instruction de mitrailleurs de Chaumont. Il réintègre le dépôt du 149e R.I. le 17 janvier 1916.

 

Le 6 juin 1916, Émile Barlier est détaché comme instructeur au cours des mitrailleurs du  C.I. du 21e C.A.. Confirmé à titre définitif dans son grade de sous-lieutenant, il rejoint le corps combattant du régiment le 26 juillet pour être affecté à la 1ère compagnie de mitrailleuses.

 

En septembre, le 149e R.I. affronte les Allemands dans la Somme. Le sous-lieutenant Barlier est cité à l’ordre du régiment pour sa conduite au feu durant la prise du village de Soyécourt.

 

Le 21 novembre 1916, il est nommé lieutenant à titre temporaire.

 

Deux jours avant Noël, le lieutenant-colonel Pineau rédige la petite note suivante dans son feuillet personnel : « Très bon officier, a continué de montrer de très belles qualités militaires. Rend les plus grands services dans la compagnie de mitrailleuses à laquelle il appartient. A été cité lors des dernières affaires. »

 

Le 15 février 1917, Émile est envoyé au dépôt divisionnaire de la 43e  D.I.. Le 6 juillet, sa hiérarchie valide son grade de lieutenant à titre définitif.

 

Le 28 octobre, Émile Barlier est affecté à la 3e compagnie de mitrailleuses du 149e R.I.. Le régiment vient de subir des pertes à la bataille de la Malmaison.

 

Le lieutenant Barlier est détaché au centre d’instruction divisionnaire de la 43e D.I. pour assurer, du 1er janvier au 14 avril 1918, le commandement de la 4e compagnie 149e R.I.. Durant cette période, il enseigne également comme instructeur-mitrailleur en donnant des cours aux élèves, chefs de section du groupe des armées de l’est.

 

Le 15 avril, il prend la tête de la 12e compagnie du 149e R.I..

 

Émile quitte le C.I.D. pour rejoindre le régiment le 13 mai 1918. Le lieutenant-colonel Vivier lui confie sa 3e compagnie de mitrailleuses.

 

À partir de cette date, le lieutenant Barlier participe à tous les évènements majeurs du régiment en tant que chef de la C.M.3.

 

Fin mai 1918, le 149e R.I. s’oppose à une vaste offensive allemande qui est menée sur le chemin des Dames, entre le moulin de Laffaux et les abords de la ville de Reims. Les combats sont très violents. Le lieutenant Barlier est cité à l’ordre de la division.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Sa compagnie est engagée dans la bataille de Somme-Py à la fin du mois de septembre 1918. Le lieutenant Barlier est grièvement blessé le 29.

 

Pour en savoir plus sur les évènements de septembre 1918, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Sa jambe droite est fracturée, le pied est presque détaché, un éclat d’obus a pénétré dans la jambe gauche. Émile Barlier est dans un premier temps soigné à l’ambulance 10/13 à Bussy-le-Château.

 

L’aumônier du régiment, l’abbé Henry, évoque cet évènement dans un de ces carnets.

 

Pour lire ce qu’il a écrit, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Journée du 29 septembre 1918

 

Jugé transportable, il est évacué par voie de chemin de fer le 3 octobre 1918. Émile arrive à la gare de Lyon le lendemain. Il est pris en charge par les médecins de l’hôpital complémentaire n° 9.

 

Fin octobre 1918 le lieutenant-colonel Vivier, chef du régiment, rédige ceci dans le relevé de notes de son subordonné « Bon commandant de compagnie possédant des connaissances techniques très sérieuses et ayant une compagnie disciplinée et très bien tenue. Officier sérieux et consciencieux. »

 

Les années d’après-guerre

 

Le lieutenant Barlier quitte l’hôpital complémentaire n° 9 le 21 novembre 1918 pour aller occuper un lit à l’hôpital complémentaire n° 24. La guerre est terminée depuis dix jours. Sa jambe droite a été amputée jusqu’à la cuisse, au tiers supérieur. Sa jambe gauche est en bonne voie de guérison. Émile est fait chevalier de la Légion d’honneur le 29 mars 1919.

 

Les soins sont très longs, il quitte Lyon le 12 mai 1919 pour partir en convalescence durant trois mois.

 

Le lieutenant Barlier est envoyé au centre d’appareillage de Saint-Maurice pour être équipé d’une prothèse le 14 août 1919.

 

Le 11 octobre, il est affecté au 103e R.I. Émile n’est jamais reparu au dépôt du 149e R.I. depuis sa blessure.

 

Le 2 septembre 1920, il est expertisé par la commission de réforme de la Seine qui lui accorde un taux d’invalidité de 85 % à titre définitif. La 3e commission de réforme de la Seine du 23 septembre 1920 valide cette décision.

 

Le lieutenant Barlier n’a nullement l’intention d’abandonner l’uniforme. Malgré son statut de grand mutilé, il souhaite poursuivre sa carrière militaire pour occuper des fonctions administratives.

 

Le 11 octobre 1920, il est détaché, en qualité de chef de bureau de la comptabilité, à la 10e section des chemins de fer de campagne, dépendante de l’E.M. du 4e bureau. Très bon dans ce domaine, il fournit un travail intense et assidu. Il met à jour et mène à bonne fin la comptabilité de liquidation du dépôt qui était en retard de plusieurs semestres. Le lieutenant Barlier dépend toujours du 103e R.I. pour la solde.

 

Le 26 novembre 1920, le lieutenant Barlier devient officier de détails. Il est en charge des services administratifs du C.R.P.M. du fort de Nogent.

 

La 5e commission de réforme de la Seine du 26 février 1921 le rend définitivement inapte à servir sur un T.O.E. en application des dispositions de l’article 19 de l’instruction n° 2600 1/11 du 2 mars 1921 et de la C.M. 3374 du 5 avril 1921.

 

Son ancienneté dans le grade de sous-lieutenant à titre définitif est fixée au 2 septembre 1914, celle de lieutenant à titre définitif au 2 septembre 1916. Ce changement aura une incidence favorable pour le calcul de sa retraite.

 

Suite à une décision ministérielle du 9 mai 1921, le lieutenant Barlier est affecté au 89e R.I. pour convenance personnelle, en vue de son affectation à la place de Vincennes. Il est désigné, par note du général gouverneur militaire de Paris, aux fonctions d’adjudant de garnison à la place de Vincennes.

 

Cet officier donne entière satisfaction aux différents commandants d’armes qui l’ont sous leurs ordres. Émile est jugé comme étant un collaborateur excessivement sérieux, zélé et consciencieux. Ses supérieurs peuvent compter sur lui. Le lieutenant Barlier est à même de remplacer le commandant-major de garnison lorsque celui-ci est absent.

 

Émile Barlier est nommé capitaine par décret du 15 mai 1922. Ce changement de  grade est validé pour ancienneté à compter du 30 juin 1921.

 

En 1923, il doit se présenter à deux occasions devant la commission de réforme de la Seine (une fois le 13 mars 1923 devant la 2e commission, une fois le 29 mai devant la 5e). Son taux d’invalidité reste inchangé.

 

Le 22 mai 1924, il est proposé pour le maintien en activité avec un emploi sédentaire et pour une pension permanente pour amputation de la cuisse droite au tiers supérieur, pour limitation de l’extension du genou gauche suite à une blessure transfixiante de la cuisse avec cal volumineux du 2e métatarsien.

 

Il est une nouvelle fois hospitalisé à Bourbonne-les-Bains entre le 13 juillet et le 6 août 1924. Émile est ensuite envoyé en permission pour une vingtaine de jours.

 

Le général de Partonneaux, commandant de la place d’armes de Vincennes, note dans le feuillet du personnel : « Jugement droit et sain, esprit pondéré, caractère méthodique, éducation parfaite, le capitaine Barlier est de ces officiers complets avec lesquels on se plaît à collaborer, on peut d’ailleurs avoir, en toutes circonstances, une confiance absolue. Pour lui, le devoir et la conscience priment tout, c’est dire tout le bien que je pense de lui. »

 

Le capitaine Barlier est affecté pour ordre au 46e R.I. suite à la dissolution du 89e R.I. (J.O. du 9 décembre 1923). Ce changement n’a aucune incidence sur ses fonctions.

 

En décembre 1928, il est détaché à l’E.M. de la place de Paris 1928 après plus de sept années passées à l’E.M. de la place de Vincennes. Il. Il ne reste à ce nouveau poste que quelques semaines. Le 14 février il est de nouveau hospitalisé, Émile est envoyé en congé de convalescence pour trois mois à compter du 6 mars 1929. Le 6 juin il obtient une prolongation d’un mois et demi. Le 18 juillet, il fait sa demande de droit à la retraite.

 

Émile Barlier est admis à la retraite et rayé des contrôles de l’armée active le 10 octobre 1929, jour de sa nomination au grade de chef de bataillon.

 

Cette promotion le fait passer dans la réserve par décret du 25 décembre 1929. Il est affecté aux services militaires de la région de Paris. Le commandant Barlier se retire à Rosny-sous-Bois.

 

Le 19 mars 1935, il est mis à la disposition du général commandant le département de la Seine par décision n° 421 2/P du général commandant la région de Paris.

 

Le 5 février 1937, il est remis à la disposition du général commandant la région de Paris.

 

Le commandant Barlier est définitivement rayé des cadres par décret du 2 novembre 1937.

 

L’ancien soldat du 149e R.I. décède le 21 février 1966, à l’hôpital du Val de Grâce, à l’âge de 85 ans.

 

Decorations Emile Barlier

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre 1914-1918 avec 1 palme, 1 étoile d’argent et 1 étoile de bronze.

 

Cité à l’ordre n° 43 de la 1ère Armée en date du 16 septembre 1914 :

 

« Pour sa belle conduite au feu. »

 

Cité à l’ordre n° 257 du 149e R.I. en date du 26 septembre 1916 :

 

« Le 4 septembre 1916, a brillamment entraîné son peloton, chargé d’une mission de flanquement délicate à l’assaut d’un village puissamment organisé par l’ennemi. A conservé, sous un feu violent de mitrailleuses, la liaison avec le corps d’attaque voisin. A maintenu, dans les jours suivants, son peloton dans des positions de soutien soumises à des bombardements intenses et continus, en se multipliant pour organiser un travail sans cesse retourné par les obus. »

 

Cité à l’ordre n° 333 de la 43e D.I. du 23 juin 1918 :

 

« Officier ayant une très belle attitude au feu. A fait preuve des qualités de chef dans le commandement de ses sections de mitrailleuses au cours des combats du 28 au 31 mai 1918 dans des conditions particulièrement périlleuses. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur du 29 mars 1919 (J.O. du 22 mai 1919) :

 

« Excellent officier ayant toujours fait preuve de la plus grande vaillance ; bel exemple de courage, de sang-froid pendant les plus violents combats. Blessé le 21 août 1914 à Abreschviller, a été de nouveau grièvement blessé le 29 septembre 1918 après avoir, pendant trois et demi, entraîné sa compagnie de mitrailleurs au cours d’une progression de 8 km (3 citations). »

 

Officier de la Légion d’honneur : Décret du 12 décembre 1936 pour pendre rang du 23 juillet 1935.

 

Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 16 janvier 1946.

 

Le commandant Barlier possède un dossier sur la base Léonore.

 

Site base Leonore

 

Sources :

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche signalétique et des services du commandant Barlier, les tables décennales, et les registres de recensements de la ville de Saint-Dié pour les années 1886 et 1896 ont été visionnés sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges. 

7 mai 2021

Marie Joseph Émile Chauffenne (1879-1965)

Marie Joseph Emile Chaffenne

 

Natif du petit village de Bouligney situé dans le département de la Haute-Saône, Marie Joseph Émile Chauffenne voit le jour le 29 mars 1879. Ses parents se sont mariés à Conflans-sur-Lanterne en 1871.

 

Sa mère, Catherine Joséphine Haussetète, est âgée de 29 ans lorsqu’elle donne vie à Joseph. Son père, Théodule Almire a 36 ans. Le couple a perdu son premier enfant en 1873.

 

 

Almire et Joséphine exercent le métier de cultivateurs.

 

Bon élève, Joseph quitte l’école communale en sachant parfaitement lire, écrire et compter sans pour autant poursuivre ses études. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, il rejoint définitivement le monde professionnel en devenant un travailleur de la terre.

 

Bouligney

 

En 1899, Joseph a 20 ans. C’est l’heure de penser aux obligations militaires. Il faut se rappeler que la loi Freycinet est encore en application à cette époque. Le rituel du tirage au sort est toujours de rigueur.

 

Le jeune Chauffenne extrait le billet n°46 de l’urne républicaine ce qui signifie qu’il servira pendant une durée de trois ans. Quelque temps après, il se présente devant le conseil de révision du chef-lieu du canton de Vauvillers qui le déclare « bon pour le service armé ». Il apprend finalement son affectation. Ce sera l'infanterie, au 149e d’Épinal. 

 

Au 149e R.I.

 

Joseph doit être à Épinal pour le 16 novembre 1900. Une fois arrivé à la gare spinalienne, il se rend, à pied, à la caserne Courcy où cantonne le 149e R.I.. L’ancien agriculteur est affecté à la 10e compagnie.

 

Le 15 décembre, le soldat Chauffenne est admis au peloton d’instruction. Non classé en mai, il termine 7e sur les 30 élèves qui ont suivi les cours du peloton au classement final. Il devient caporal le 1er juin 1901.

 

Joseph est considéré comme mobilisable le 1er mars 1901 même si son instruction n’est censée s'achevée qu’à partir du 21 septembre 1901, juste après les manœuvres d’automne. Joseph prend sa première leçon d’escrime le 1er avril 1901.

 

Le 17 novembre 1901, il suit les cours de gymnastique. Débutant, il est positionné à la 3e classe, ce qui est l’échelon le plus bas de la discipline. Le 1er avril 1902, il passe à la 1ère classe. Les barres parallèles, le cheval d’arçon et les anneaux sont maintenant bien maîtrisés. 

 

Joseph est nommé caporal le 1er juin. Ce changement de statut le fait affecter à la 11e compagnie du régiment.

 

Quelques manquements à la discipline lui valent d’être puni à quatre reprises dans ce grade.

 

 

Ces punitions n’auront aucune conséquence sur son avancement puisqu’il fut promu sergent le 10 mars 1903. Il faut préciser que le passage dans ce grade est relativement rare pour un conscrit.

 

La vie de soldat lui convient parfaitement, à tel point que le 10 août, il décide de s’engager pour un an, sans toucher de prime. Il était à quelques semaines de la fin de ses obligations militaires. Joseph n’avait nullement l’intention de retourner pousser la charrue.

 

Le sergent rengagé signe un nouveau contrat le 19 mars 1904 ; cette fois-ci, il en prend pour deux ans. Joseph touche la prime. Ce contrat prend effet à partir du 1er novembre 1904.

 

Cour de la caserne Courcy

 

Le 26 octobre, il quitte ses fonctions de responsable d’escouades. Son niveau scolaire lui permet de gérer les registres de comptabilité de la compagnie.

 

Le 29 juillet 1905, le sergent fourrier Chauffenne écope de 4 jours d’arrêt simple donnés par le colonel du régiment.

 

 

Le 26 septembre, il épouse Gabrielle Lagant à Crépy-en-Valois. De cette union naîtront deux enfants, Jeannine et Pierre.

 

Joseph Chauffenne reprend ses fonctions de sergent après ce mariage.

 

Le 24 février 1906, il appose de nouveau sa signature sur un contrat de deux ans. Au cours de celui-ci le sergent Chauffenne a obligation de faire un stage au 7e escadron des équipages militaires. Ce stage a lieu du 1er mai au 10 juin 1906.

 

Le 7 août, il se fait réprimer pour la sixième fois.

 

 

Joseph Chauffenne est nommé au grade de sergent-major le 20 mars 1908. Tous les sergents de la 11e compagnie sont sous son autorité directe.

 

Les contrats de deux ans s’enchaînent. Le premier est validé le 21 septembre. Joseph Chauffenne trouve encore le moyen de se faire punir à deux occasions au cours de celui-ci. Ce seront les dernières punitions de sa carrière de soldat.

 

 

Un nouveau contrat est signé le 10 mai 1910, le suivant le 19 août 1912.

 

Joseph Chauffenne est nommé adjudant le 16 avril 1913. Il retourne à la 10e compagnie pour y prendre le commandement d’une section.

 

Conflit 1914-1918

 

Été 1914, la paix est en danger. L’attentat de Sarajevo du 28 juin va servir de prétexte au déclenchement des hostilités. Fin juillet, la voie diplomatique échoue à maintenir la paix. La guerre contre l’Allemagne est inéluctable. Le jeu des alliances se met en place. L’Europe est sur le point de s’embraser. Pendant que se déroulent ces évènements internationaux, l’adjudant Chauffenne effectue des manœuvres au camp du Valdahon. Le 149e R.I. doit regagner au plus vite Épinal.

 

Joseph Chauffenne est toujours à la tête de sa section de la 10e compagnie, sous le commandement du capitaine Laure. De retour au dépôt, les hommes reçoivent l’équipement complet pour partir en guerre, les munitions sont distribuées…

 

Toutes les unités frontalières reçoivent l’ordre de se diriger vers l’Allemagne au plus vite. Elles ont pour mission d’endiguer une potentielle attaque ennemie avant même que la mobilisation de l’armée française ne soit achevée.

 

Le 3 août, le 149e R.I. entre officiellement en campagne. L’Allemagne vient de déclarer la guerre à la France.

 

L’adjudant Chauffenne participe à toutes les attaques du régiment qui ont lieu au cours du mois d’août. Il mène ses hommes aux combats du Signal de Sainte-Marie, d’Abreschviller et de Ménil, Thiaville et Saint-Benoît ; il le fait avec beaucoup d’autorité er survit indemne.

 

Les pertes sont énormes. Depuis le baptême du feu, beaucoup de supérieurs manquent à l’appel. Le 14 septembre, Joseph Chauffenne est promu sous-lieutenant à titre temporaire, une promotion qu’il n’aurait pas pu obtenir en temps de paix. Le lieutenant-colonel Escallon, qui commande le 149e R.I., lui confie sa 12e compagnie.

 

À cette date, le 149e R.I. est engagé dans la bataille de la Marne. Il occupe et perd à plusieurs reprises le petit village marnais de Souain.

 

Après un passage en Artois, deux bataillons du régiment spinalien sont envoyés en Belgique. La compagnie Chauffenne est du « voyage ». Le 5 novembre 1914, Joseph Chauffenne est dans le secteur de Kemmel. Un éclat d’obus le blesse à la fesse gauche.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Journée du 5 novembre 1914 (3e bataillon du 149e RI)

 

Il est évacué sur l’ambulance n° 6 à La Clytte avant d’être hospitalisé à Boulogne-sur-Mer entre le 7 et le 24 novembre 1914.

 

Le sous-lieutenant Chauffenne est de retour au dépôt du 149e R.I. le 24 novembre 1914. Il est renvoyé dans la zone des armées le 4 janvier 1915. Joseph Chauffenne retrouve la 12e compagnie, mais cette fois-ci, en tant que chef de section.

 

Son régiment est en Artois depuis la fin du mois de décembre 1914. Il occupe un secteur particulièrement exposé du côté de Noulette. Le lieutenant-colonel Gothié observe que son subordonné montre moins de zèle et de tenue depuis son retour.

 

Le 3 mars 1915, les Allemands lancent une violente attaque dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Chapelle de Notre-Dame-de-Lorette (2)

 

Le lendemain, Joseph Chauffenne est blessé pour la seconde fois, une balle lui perfore l’orteil gauche. Le sous-lieutenant est de nouveau évacué vers l’arrière pour être soigné à l’hôpital temporaire n° 35 du Touquet-Paris-Plage. Il y séjourne du 5 mars au 24 avril 1915.

 

Joseph Chauffenne rejoint le front le 25 pour prendre le commandement de la 10e compagnie du 149e R.I..

 

Son régiment est toujours en Artois. Il participe aux attaques des mois de mai, juin et juillet avant d’être blessé à la cuisse gauche par un éclat d’obus, près du bois en Hache, le 17 août 1915. Évacué sur l’infirmerie du corps le lendemain, il ne sera pas envoyé vers l’arrière.

 

Joseph Chauffenne est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre de la division le 21 septembre.

 

À la tête de sa compagnie, il participe aux attaques des  26, 27 et 28 septembre 1915.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

départ pour la releve

 

Le 6 janvier 1916, le lieutenant-colonel Gothié note ceci dans son feuillet individuel de campagne : « Officier à titre temporaire sortant du rang, brillants états de services (3 blessures, une citation), sérieux, consciencieux et actif, moyens ordinaires, instruction primaire, fait un bon commandant de compagnie. »

 

Le 12 octobre, il a la joie de pouvoir coudre ses galons de lieutenant sur son uniforme.

 

En mars 1916, la 12e compagnie est à Verdun. Le 149e R.I. occupe des secteurs de 1ère ligne autour des forts de Souville et de Vaux à deux occasions. Une fois de plus les pertes sont importantes.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante pour lire le témoignage du capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André.

 

Verdun 1916

 

Joseph Chauffenne est nommé capitaine à titre temporaire le 7 avril 1916.

 

La 12e compagnie quitte la région de Verdun à la mi-avril 1916. Après une petite période de repos à Landrecourt, le capitaine Chauffenne se rend en Champagne avec l’ensemble du régiment pour prendre position dans un secteur moins exposé. Ce secteur est situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

 

En septembre, le 149e R.I. combat dans la Somme. Le 1er octobre 1916, le capitaine Chauffenne prend le commandement de la 3e compagnie.

 

Il obtient une citation à l’ordre du corps d’armée pour ses actions menées à la tête de sa nouvelle compagnie dans les offensives qui suivront.

 

Joseph Chauffenne est confirmé dans son grade d’officier à titre définitif le 31 décembre 1916.

 

Le 9 mai 1917, il est nommé capitaine adjudant-major du 1er bataillon. C’est une magnifique promotion pour un homme qui n’a, pour tout diplôme, que son certificat d’études et n’était qu’adjudant en août 1914 !

 

Le 12 septembre 1917, il est affecté au 2e bataillon, où il occupe les mêmes fonctions. Dix-huit jours après, il est photographié à Troësnes, une petite commune située dans le département de l’Aisne. Cette photo le montre avec l’ensemble des cadres du bataillon Schalck.

 

Officiers du 2e bataillon du 149e R

 

Le 1er octobre 1917, le colonel Boigues écrit dans son relevé de notes : « Sans avoir peut-être de grands moyens, a des qualités d’activité et d’énergie qui le rendent précieux comme adjudant-major. Homme de toute confiance, a beaucoup d’autorité, de savoir-faire et un courage à toute épreuve. »

 

Le 23 octobre, Joseph Chauffenne participe à la bataille de la Malmaison en tant que second du bataillon.

 

Pour en savoir plus sur la bataille de la Malmaison, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Attaque du 149e R

 

Joseph Chauffenne ajoute une seconde étoile de vermeil à sa croix de guerre suite à cet engagement.

 

En décembre, il suit une formation de trois jours. Il fait un stage sur l’utilisation militaire du gaz.

 

Fin mai 1918, le 149e R.I. s’oppose à une vaste offensive allemande qui est menée sur le chemin des Dames, entre le moulin de Laffaux et les abords de la ville de Reims. Joseph Chauffenne prend le commandement du 2e bataillon suite à la disparition de commandant Schalck. Les combats sont d’une grande dureté. Le capitaine Chauffenne est cité à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Le 15 juillet 1918, les Allemands attaquent en Champagne dans le secteur du trou Bricot. Le 2e bataillon du 149e R.I. défend fermement sa position. Le capitaine Chauffenne est cité à l’ordre de la division.

 

Il participe ensuite aux combats de septembre et d’octobre, d’abord  en tant que chef de bataillon puis comme capitaine adjudant-major. Il est cité à deux occasions pour ses actions. Une citation à l’ordre du corps d’armée, une autre à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur les évènements de septembre 1918, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte 1 journée du 26 septembre 1918

 

Joseph Chauffenne obtient une dernière permission en temps de guerre, prise entre le 8 et le 23 octobre. Il rejoint son bataillon juste à temps pour participer à la bataille de la Hunding-Stellung qui se déroule dans le secteur de Banogne deux jours plus tard.

 

Pour en savoir plus sur cet engagement, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Hunding-Stellung

 

Le conflit est sur le point de se terminer.

 

Le 3 novembre, le lieutenant-colonel Vivier, qui commande le 149e R.I., rédige dans le relevé de notes de son subordonné : « Officier vigoureux et énergique, d’une très belle conduite au feu. S’emploie, avec beaucoup de zèle et de dévouement, à seconder son chef de bataillon pour lequel il est un précieux auxiliaire. Instruction primaire, bonne éducation, très beaux états de service. »

 

 

Les années d’après-guerre

 

Joseph Chauffenne occupe le poste de capitaine adjudant-major jusqu’en septembre 1919 ; il est ensuite affecté au commandement de la 2e compagnie de mitrailleuses.

 

En octobre, le lieutenant-colonel Lecoanet évalue le capitaine Chauffenne de la manière suivante : « Vigoureux, très résistant à la fatigue. À fait ses preuves. Nommé adjudant-major au cours de la campagne a dû être replacé à la tête d’une compagnie de mitrailleuses, le cadre des officiers du régiment ne permettant plus de le maintenir dans son emploi. Instruction primaire qu’il devra développer sérieusement. Tenue et conduite irréprochables. Bien élevé. Connaît bien ses règlements et l’administration d’une compagnie. Excellent officier de troupe, d’un dévouement à toute épreuve. »

 

Joseph Chauffenne sait qu’il doit se former.

 

Il suit la 1ère série des cours de perfectionnement du camp de la Valbonne du 14 novembre 1919 au 15 février 1920.

 

Deux ans plus tard, du 18 au 26 février 1922, il assiste à un cours concernant le tir antiaérien des armes automatiques d’infanterie à l’école de tir de Cazaux.

 

Les fatigues, les intempéries et les souffrances de toutes natures supportées durant les quatre années de guerre ont laissé des traces. Les vieilles blessures se réveillent.

 

Le capitaine Chauffenne est envoyé sur Bourbonne-les-Bains pour y faire usage des eaux thermales du 26 mai au 15 juin. Il est en congé de convalescence du 16 juin au 11 juillet.

 

Joseph Chauffenne est proposé pour le maintien en activité avec un taux d’invalidité de 10 %. Il obtient une pension temporaire de 10 %, approuvée par la commission spéciale de réforme qui s’est réunie à Nancy le 3 juillet 1923.

 

Une décision ministérielle du 24 octobre 1923 l’affecte au 27e régiment de tirailleurs à partir du 15 novembre 1923. Le 149e R.I. est sur le point d’être dissous.

 

Joseph Chauffenne a porté le numéro de ce régiment pendant 23 ans. C’est probablement une des plus longues carrières au sein de cette unité qui ait traversé l’intégralité de la guerre.

 

Le 1er janvier 1924, le capitaine est muté au 170e R.I.. Il prend le commandement de la 11e compagnie en décembre 1926. L’année suivante, il est mis à la disposition du général commandant supérieur des troupes du Maroc.

 

Un bref passage en Afrique

 

Le capitaine Chauffenne est affecté au 3e bataillon d’Afrique qui tient garnison dans le village Outat-El-Haj. Il embarque à Marseille le 14 décembre 1927. Joseph est à Oran le 16. Il prend le commandement de la 1ère compagnie du bataillon le 18.

 

Six mois plus tard, Joseph Chauffenne est atteint de paludisme. Le 23 juillet, il  est évacué sur l’infirmerie-ambulance de Guercif, puis sur l’hôpital de Taza le 21 août 1928. Le 13 septembre, il se rend à l’hôpital d’Oudjda pour se présenter devant une commission de rapatriement. L’ancien officier du 149e R.I. obtient un congé de rapatriement de 40 jours. De retour au régiment, il apprend qu’il ne retournera plus au Maroc après ce congé.

 

Le 7 octobre 1928, Joseph Chauffenne quitte définitivement la caserne du 3e bataillon d’Afrique.

 

Le 15 octobre, il débarque à Marseille.

 

Retour en France et fin de carrière

 

Le capitaine Chauffenne passe son congé chez lui, à Épinal au 41 rue Notre-Dame-de-Lorette.

 

Il est affecté au 158e R.I. en novembre 1928, mais il ne rejoint pas cette unité.

 

Le 1er janvier 1929, il porte l’uniforme du 17e R.T.A..Ce régiment sera rebaptisé 21e R.T.A. le 1er janvier 1929.

 

Joseph Chauffenne est nommé capitaine adjudant-major du 3e bataillon de son régiment le 16 août 1930. Il connaît bien cette fonction, pour l’avoir exercée durant le conflit 1914-1918.

 

Le 21 mars 1931, il est affecté à la section du personnel de l’état-major particulier du centre mobilisateur d’infanterie n° 205.

 

Atteint par la limite d’âge de son grade, Joseph est rayé des contrôles à partir du 29 mars 1932. Il est proposé pour le grade de commandant.

 

Le capitaine Chauffenne n’en a pas pour autant terminé avec l’armée. Régulièrement, il continue de se former en tant que réserviste.

 

Le 26 juin 1936, l’ancien adjudant de 1914 est nommé chef de bataillon de réserve. Cet avancement est en quelque sorte la reconnaissance de sa brillante carrière militaire. Il ne faut pas oublier que cet homme n’a en tout et pour tout que son certificat d’études.

 

Le commandant Chauffenne est rappelé à la mobilisation le 24 septembre 1938. Il préside la commission hippomobile qui est chargée de la réquisition des chevaux. Renvoyé dans ses foyers le 14 octobre, il est rappelé à l’activité à la fin du mois d’août 1939 pour prendre le commandement du groupe des unités d’instruction.

 

Le 12 janvier 1940, il est muté au 624e régiment de pionniers. Il est décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze et étoile de vermeil pour son implication dans la campagne de France en tant que chef de bataillon.

 

Le 1er juillet 1940, le commandant Chauffenne est démobilisé. Sa carrière de soldat prend fin après presque 40 ans de « bons et loyaux services » sous l’uniforme.

 

Marie Joseph Émile Chauffenne décède le 18 février 1965, quelques semaines avant de fêter son 86e anniversaire.

 

Decorations capitaine Chauffenne

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes, 3 étoiles de vermeil et 2 étoiles d’argent.

 

Cité à l’ordre n° 81 de la 43e division en date du 21 septembre 1915 :

 

« A courageusement organisé et dirigé au cours de plusieurs nuits des travaux en terrain découvert à proximité des lignes ennemies devant Souchez. Blessé le 17 août au matin, a refusé de se rendre au poste de secours et a voulu conserver son commandement jusqu’à la relève du soir. Officier dévoué déjà blessé deux fois. »

 

Cité à l’ordre n° 119 du 21e C.A. en date du 6 novembre 1916 :

 

« Commandant de compagnie de grande valeur. Les 16, 17, 18 et 19 octobre 1916 a puissamment contribué par son énergie et l’habileté de ses dispositions prises, à  assurer avec un minimum de pertes, le succès d’une opération difficile. Déjà cité à l’ordre de la division, trois blessures. »

 

Cité à l’ordre n° 176 du 21e C.A. en date du 10 décembre 1917 :

 

« Dans l’attaque du 23 octobre 1917, a fait preuve des plus belles qualités de courage et de sang-froid, a été un auxiliaire précieux pour son chef de bataillon et s’est acquitté de toutes les missions qui lui ont été confiées. »

 

Cité à l’ordre de l’armée n° 604 du 15 juillet 1918 :

 

«Officier d’un moral et d’un courage superbes. Son chef de bataillon ayant disparu a pris le commandement du bataillon, au cours du combat dans des circonstances particulièrement délicates, par son courage et son entrain a réussi pendant sept jours de combat ininterrompu à remplir, avec un bataillon déjà éprouvé, toutes les missions qui lui ont été confiées, tout en maintenant intact le moral de sa troupe.»

 

Cité à l’ordre n° 362 de la 43e D.I. du 14 août 1918 :

 

«A fait preuve de grandes qualités d’autorité et de méthode dans l’organisation de la défense d’une position qui a résisté superbement à l’offensive ennemie. Pendant la bataille du 15 juillet s’est dépensé sans compter pour faire fonctionner sous le bombardement, les liaisons entre les compagnies et le poste de commandement du sous-secteur et assurer le ravitaillement du bataillon en vivres et munitions.»

 

Cité à l’ordre n° 238 du 21e C.A. du 28 novembre 1918 :

 

« Officier d’une haute valeur morale, comme adjudant-major d’un bataillon d’attaque, a fait preuve au cours des combats du 25 au 27 octobre 1918, des plus brillantes qualités militaires, se portant sans cesse aux endroits mêmes les plus exposés, pour observer la marche des unités de 1ère ligne, traversant un terrain violemment battu par l’infanterie ennemie pour entraîner les hommes par son exemple.»

 

Cité à l’ordre n° 1551 de la IVe  Armée du 24 décembre 1918 :

 

« A brillamment conduit son bataillon au cours des combats des 26 septembre au 1er octobre 1918, malgré des barrages intenses d’artillerie et de mitrailleuses, a atteint tous ses objectifs, faisant une progression de plusieurs kilomètres, a maintenu tous ses gains en repoussant toutes les contre-attaques ennemies, a contribué à la capture de nombreux prisonniers et d’un important matériel, faisant subir de lourdes pertes à l’adversaire. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur :

 

« Le 1er avril 1917. Excellent commandant de compagnie, s’est particulièrement distingué pendant les combats d’octobre 1916. » (J.O. du 17 avril 1917).

 

Officier de la Légion d’honneur :

 

Inscrit au tableau spécial pour prendre rang du 16 juin 1920 par arrêté ministériel du 2 octobre 1920.

 

Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 24 mars 1956. Brevet n° 279470 du 6 avril 1956.

 

Croix de guerre 1939-1940 avec une étoile de bronze et une étoile de vermeil

 

Par ordre général n° 117 du 24 juin 1940 du général d’armée n° 3 – citation à l’ordre du régiment – note du 6 juillet 1940) :

 

« Depuis la Somme, sur l’Oise, sur la Marne, sur la Seine, après la Loire, jusqu’au bout, a donné le plus bel exemple de ce que peut le moral du français.

 

A fait un effort surhumain, malgré les fatigues et les nombreux bombardements par avions ennemis, pour éviter la honte d’une capitulation en rase campagne. Est resté complètement groupé autour de ses chefs. »

 

Par ordre général n° 16 du 14 juillet 1940 du général commandant le 24e C.A. – citation à l’ordre du C.A. :

 

« Depuis le début de la campagne a commandé son bataillon d’une façon admirable. Chef de tout premier ordre, a constamment donné sous les nombreux bombardements par avions ennemis et à travers les nombreuses difficultés rencontrées, l’exemple du courage, du dévouement et de l’abnégation. A maintenu son unité dans un état moral et physique parfait. »

 

Chevalier de l’ordre de Léopold. Extrait de l’ordre général n° 40 D.E.D. du 26 août 1919.

 

 

Le commandant Chauffenne possède un dossier sur la base Léonore.

 

 

Sources :

 

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche signalétique et des services du commandant Chauffenne, les actes d’état civil de sa famille et les registres de recensements de la commune de Bouligney pour les années 1872 et 1911 ont été visionnés sur le site des archives départementales de la Haute-Saône (les registres des années intermédiaires de recensement ne figurent pas sur ce site).

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Haute-Saône. 

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