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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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1 octobre 2010

Secteur sud-est d'Ypres, journée du 5 novembre 1914.

                   Carte_journ_es_4_et_5_novembre_1914

                                         Legende_journee_du_5_novembre_1914__2e_bataillon_

                    Composition_des_unit_s___journ_e_du_5_novembre_1914_PNG

 Avec 2e bataillon du 149e R.I. :

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.

L’ordre d’opération pour le 16e C.A., pour le 5 novembre, porte sur la continuation de l’offensive dans les mêmes conditions qu’hier. Mais sous le bombardement terrible, il  est impossible de progresser pendant le jour. Le soir, 2 compagnies du 90e R.I. réussissent à occuper un groupe de maisons abandonnées, à 2 ou 300 m en avant du front.

 

J.M.O. du 53e régiment d’infanterie.

Une attaque doit être faite à l’autre bout du secteur. Elle sera donnée par une colonne composée. Les 2 bataillons du 53e R.I. sous les ordres du lieutenant-colonel Michel, bataillon Saisset et Lermigeaux qui ont pour objectif la lisière sud du parc d’Hollebeke.

7 h 30 : Le bataillon Saisset qui est resté à Oosthoek, se porte immédiatement vers Eikhof pour se placer face au château qu’il prendra comme direction de sa gauche. Les 5e et 6e compagnies du bataillon Lermigeaux suivent le bataillon Saisset en renfort, les 2 autres restent en renfort à la disposition du lieutenant-colonel qui installe son poste de commandement à Oosthoek. Le mouvement est bientôt arrêté par le feu d’artillerie, des mitrailleuses et de l’infanterie ennemie. La progression ne se poursuit qu’homme par homme et en construisant des tranchées successives.

15 h 10 : Le commandant de l’armée prescrit pour le soir même, l’enlèvement du château d’Hollebeke.

Le bataillon Saisset sortant des tranchées se portera à l’attaque de la corne ouest, en prenant comme direction de droite le Château. Le bataillon Lermigeaux laissant une compagnie (7e) en réserve à la disposition du lieutenant-colonel, se portera à l’attaque de la même corne en prenant comme direction de droite la corne ouest elle-même.

15 h 30 : Dès les premiers moments, le capitaine Lermigeaux tombe mortellement frappé. Un léger flottement se produit à ce moment.

Le lieutenant Laffiteau prend le commandement du bataillon, mais à la tombée de la nuit une erreur de direction fait passer le 2e bataillon à droite. L’ordre est vite rétabli et les compagnies de 1ère ligne arrivent aux tranchées de 1ère ligne du 10e B.C.P.. Les compagnies de 2e ligne se rapprochent et la charge est donnée. Toutes les compagnies s’élancent. Le bataillon Saisset arrive le premier à la lisière du bois. Il y pénètre rapidement et se trouve en présence d’une tranchée ou les occupants déposent les armes. À ce moment, le sous-lieutenant Raques avec sa section arrive jusqu’au château. Les hommes du bataillon s’arrêtent autour des prisonniers. Un mouvement maladroit d’un prisonnier fait croire à un guet-apens et une fusillade générale s’ensuit, occasionnant un sérieux désordre que les prisonniers mettent à profit pour s’échapper.

Un mouvement de recul du bataillon ramène tous les hommes en dehors du bois.

Un second assaut ne donne pas de meilleurs résultats. Le lieutenant-colonel demande au colonel commandant la brigade de lui donner 2 compagnies du 3e bataillon qui viennent d’arriver en réserve à la disposition du lieutenant-colonel, mais qu’il a arrêtées au passage. Les 2 compagnies ne sont pas accordées et le bataillon est obligé de reculer. Le sous-lieutenant Roques est obligé de revenir en arrière. Le bataillon Laffiteau arrive de son côté, mais il se heurte à des tranchées fortement occupées et ne peut pénétrer.


 21 h 00 : La prise du bois et du château d’Hollebeke est chose manquée. Le colonel allait donner l’ordre de tenter une nouvelle attaque lorsqu’il reçoit lui-même l’ordre de rompre le combat.

 

 

Le 1er bataillon doit se retirer sur Saint-Eloi pour y occuper les emplacements que tenaient les compagnies du bataillon Marullas. Le 2e bataillon devant venir occuper les positions d’Oosthoek, le 3e retourne à Voormezelle.

 

Du côté des Allemands :   

Historique du I.R. n° 171.

Le 5 novembre, toute activité est annulée par un brouillard dense. On attend en vain, la percée du soleil. Cela permet pour le moins de réorganiser les unités et de fortifier la position. Nous ravitaillons la troupe sans être vus de l’ennemi. Nous creusons des boyaux et nous rencontrons l’eau souterraine à faible profondeur. Un fléau qui nous créera encore beaucoup de soucis dans les semaines à venir. À 18 h 00 arrivent les ordres d’attaque. Le 2e bataillon creuse encore rapidement une tranchée spéciale pour y placer la musique régimentaire. Elle doit accompagner l’assaut du lendemain en jouant ses airs.

Historique du I.R. n° 172.

L’attaque prévue pour le 5 novembre est ajournée.

 

Historique du I.R. n° 126.

Jusqu’au soir du 5 novembre, il n’y a rien à signaler sur le front de la division. Tous les régiments ont amélioré les lignes atteintes. Ils poursuivent la reconnaissance des positions ennemies situées en général à la lisière sud des boqueteaux, de part et d’autre de la voie ferrée, à l’ouest de Camp, et se poursuivant dans la direction nord-est, à travers le bois nord de Groenenburg.

Selon l’ordre de la division donné le 5 novembre à 22 h 00, il faut réussir le 6 novembre la percée sur Ypres. Cette dernière est très importante pour la suite des opérations.

La 39e D.I. procède à une nouvelle répartition des secteurs tenus par ses brigades. Le I.R. n° 132 (sans son 1er bataillon) est retiré du secteur du bois au nord de Groenenburg. Ce secteur est occupé maintenant par notre 2e bataillon et le 1er bataillon du I.R. n° 132. Ces bataillons constituent l’aile droite de la 82e brigade. Elle est appuyée sur sa gauche par le I.R. n° 126 placé au nord du château de Hollebeke. Le commandement du secteur de la brigade de gauche comprenant le I.R. n° 126 et le I.R. n° 132 (sans son 1er bataillon) est assuré par le général von Frankenberg commandant la 61e brigade.

À la droite de la 39e D.I., la 30e D.I., poursuit ses attaques entre la chaussée Ypres-Menin et le bois au nord de Groenenburg, comme par le passé. À la gauche de la 39e D.I., la 2e D.C. qui se trouve toujours dans le secteur tenu par le IIe C.A. bavarois, qui s’était approché de Saint-Eloi, doit soutenir l’attaque par son tir. Le 3e bataillon du I.R. n° 172 et le 8e bataillon de chasseurs doivent rester au sud-ouest de Basseville-Cabinet, comme réserve de la division. Le I.R. n° 105, quant à lui est en réserve de corps à Zandvoorde.

Sur ordre du C.A., les musiques régimentaires doivent  jouer derrière la ligne d’attaque. Lorsque la nôtre arrive au château de Hollebeke, elle est renvoyée par le colonel, « pour travailler comme brancardiers auxiliaires ». Et c’est mieux ainsi, car l’assaillant entendait déjà assez de « musique » au front !

 

Historique du I.R. n° 17 bavarois.

Un renouvellement de l’attaque est ordonné. Après la préparation d’artillerie, nous nous sommes élancés à 15 h 00. Le 3e bataillon réussit à gagner 200 m de terrain. Le 2e bataillon, lui a gagné environ 100 m. L’attaque s’est étouffée sous l’effet du tir ennemi. À 18 h 00, elle est renouvelée. Sept  compagnies du I.R. n° 22 viennent s’intercaler dans le secteur de notre régiment. Mais cette attaque se brise un peu devant les tranchées ennemies. En tenant compte des efforts accomplis par la troupe jusqu’à ce jour, nous avons renoncé à attaquer de nouveau le lendemain.

 

Historique du I.R. n° 18 bavarois.

Les 2e et 3e bataillons relèvent le 1er bataillon dans la matinée. À partir de 8 h 00, notre artillerie bombarde assez copieusement les tranchées ennemies. L’assaut de notre infanterie est déclenché. À partir de 10 h 30, des détachements réduits avancent homme après homme jusqu'à Diependarlbeek. Progressivement, ces détachements sont par la suite renforcés. Ils sont soumis à un tir de flanc venant des deux côtés à la fois. Vers 14 h 00, notre 3e bataillon avance à droite, le 2e à gauche vers les tranchées ennemies. Une heure plus tard, après avoir intercalé la 3e compagnie, la position ennemie était conquise. Les assaillants sont soumis à un très violent tir de flanc venant des deux côtés et en particulier de la direction de l’Eikhof. Avec l’arrivée de la nuit, la situation devient de plus en plus précaire. Notre artillerie lourde a dû cesser le tir dès 14 h 30, par pénurie de munitions. Les tirailleurs ennemis peuvent réoccuper les tranchées abandonnées. Ils peuvent même reprendre quelques tronçons de tranchées occupées par nos patrouilles. Le feu venant des tranchées qui flanquent nos lignes s’est fortement réanimé. Environ 200 hommes du I.R. n° 18 sont victimes de ce tir (morts et blessés). Fort heureusement, le 2e bataillon qui est à l’aile gauche a eu plus de chance. L’hauptmann (capitaine) Ritter réunit la 6e compagnie du leutnant (sous-lieutenant) Gain et quelques groupes qui appartiennent à la 5e brigade d’infanterie à notre gauche. Ceux-ci montent alors sur le versant pour approcher la lisière ouest de Saint-Eloi. Ils passent par une succession de tranchées vides. À la nuit tombante, ils atteignent la crête de Saint-Eloi. Ici, les tranchées ennemies sont également désertées sous l’effet des tirs de notre artillerie lourde. Immédiatement, les détachements se tournent vers la droite et progressent jusqu’à la lisière ouest du village. Ils parviennent ainsi à quelques centaines de mètres dans le dos des mitrailleurs ennemis. Là, le détachement s’enterre provisoirement. L’hauptmann (capitaine) Ritter implore alors le régiment à plusieurs reprises. Il demande l’autorisation de reprendre avec le 3e bataillon, l’assaut frontal qui avait échoué dans l’après-midi. Ceci dans le but de prendre Saint-Eloi en collaboration avec son détachement. Mais, la pénurie de munitions de l’artillerie est là et faute de troupe fraiche, cette autorisation n’a pas pu être donnée. Une attaque de nuit, sous de telles conditions, aurait amené le 3e bataillon, déjà trop en pointe et fortement éprouvé, dans une situation extrêmement précaire. L’hauptmann (capitaine) Ritter et le leutnant (sous-lieutenant) Gain décident donc de tenter un coup de main sous leur propre responsabilité. Mais à l’instant même où ils veulent avancer avec leurs détachements contre les mitrailleurs ennemis, des lignes importantes de tirailleurs approchent sur leur flanc gauche. Il y a alors une fusillade généralisée sur de très courtes distances. Finalement, le détachement beaucoup plus faible doit s’estimer heureux de ne pas être coupé de ses arrières. Il faut donc se replier par le même itinéraire suivi pour attaquer, tout en emportant 3 prisonniers.

En attendant, l’aile droite du régiment, donc le 3e bataillon, s’est repliée à son tour, suite aux lourdes pertes subies dans l’après-midi. Seule une ferme reste occupée par les éléments des I.R. n° 17e, 18e et 22e. Ils sont   véritablement coincés. Ils ne peuvent plus ni avancer, ni reculer. Ils s’enterrent, tout en faisant front dans toutes les directions à la fois. Du côté du I.R. n° 18, il y a la section Hofer. Cet officier particulièrement brave réussit à contacter son propre détachement, en faisant des signaux parce qu’il essuyait des tirs venant de celui-ci. Mais sa situation empire constamment. Les Français s’enterrent des deux côtés de sa section et veulent également lui couper la retraite. L’oberleutnant (lieutenant) Hofer prolonge sa position vers la droite comme vers la gauche. Il essaye d’empêcher l’ennemi de venir dans son dos. Mais il ne peut pas empêcher l’ennemi de  flanquer des deux côtés de sa tranchée. Le détachement essuie de lourdes pertes. Le lieutenant Hofer est tué. Au soir seulement, on parvient à libérer le détachement. Une batterie de 150 (obusiers) avait pu démolir les Français rassemblés autour de notre section, de sorte que les survivants peuvent être délivrés d’une captivité imminente. Les hommes qui rentrent ainsi dans la soirée ont alors déclaré qu’ils auraient été contraints de se rendre si les obusiers ne les avaient pas délivrés. Le message de l’oberleutnant (lieutenant) Hofer qu’ils emportent avec eux, confirme la tenue héroïque de ses hommes, mais également leur situation désespérée dans la journée. Après sa grave blessure, il a encore rédigé un deuxième message aux ultimes heures de sa vie, au sujet de l’effet heureux de l’artillerie, tout en demandant à la fin de son texte, que cette batterie soit remerciée pour avoir sauvé ses hommes et pour son aide efficace.

 

Avec le 3e bataillon du 149e R.I. : 

 

                    Journ_e_du_5_novembre_1914__3e_bataillon

      

                                       L_gende_3e_bataillon

   

                    Composition_des_unit_s_journ_e_du_5_novembre_1914__3e_bataillon_

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

La fusillade qui a continué toute la nuit reprend de manière très violente au matin et au jour, la canonnade également. Vers 12 h 00, le tir d’artillerie se rapproche des tranchées qui sont petit à petit démolies. Les mitrailleuses du 158e R.I. sont anéanties. Ce qui reste de la 1ère ligne est obligé de se reporter légèrement en arrière et de creuser, sous la canonnade de nouvelles tranchées.

Un peloton du 3e bataillon de chasseurs est envoyé pour soutenir la ligne. À ce moment, le commandant du 3e B.C.P. signale  également qu’au-devant de lui, l’artillerie ennemie a démoli une partie de ses tranchées. L’infanterie s’est renforcée.

Du côté de la 32e division, le 3e  bataillon du 149e R.I. est engagé en première ligne pour remplacer des unités du 342e R.I.. Il subit également des pertes sérieuses.

À la nuit, la ligne s’est reportée au sud de la route de Wyschaete environ 1000 m plus en arrière. Le 3e bataillon de chasseurs occupe le ruisseau de ? Des éléments du 158e R.I. sont sur le chemin de terre à 100 m à l’est de ce ruisseau qui longe une ferme en flammes.

La ligne allemande occupe la crête du moulin de Spanbrock et toute la nuit la fusillade bat le plateau jusqu'à Lindenhoëk.

Extraits de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

« L’attaque se déclenche le 5 en fin de journée : on la reçoit de son mieux. Les vagues ennemies déferlent devant nous et gagnent sur notre droite, évidemment elles cherchent à nous déborder sans nous aborder. Après être restés deux jours et demi ensevelis vivants, écrasés sous la menace perpétuelle du coup que nous pensions nous être destiné, nous éprouvons, à cette seconde pourtant critique, comme un immense soulagement … Nos hommes  retrouvent une ardeur dont ils ne se  seraient plus crus capables, ils sautent sur leurs armes et garnissent les parapets comme si le ressort de leur énergie se détendait brusquement après une longue compression…

- Mon commandant, on lâche pied sur la droite, nous allons être cernés, ils sont innombrables…

A ce cri d’alerte, le commandant sort de son poste de combat et, par la route, puisque c’est le chemin le plus court, il se rapproche de la compagnie de réserve. Pas une minute à perdre. Je vois son geste, car je suis trop angoissé pour perdre un seul de ses mouvements : il montre au capitaine P…, à la 10e compagnie, la croupe qui nous domine sur le flanc menacé. C’est l’ordre de contre-attaque. La compagnie part. Ses premiers pas nous donnent confiance, elle se déploie sur la contre-pente défilée aux vues, elle avance. Tout à coup, les mitrailleuses et les obus l’attaquent simultanément. Des groupes culbutent et tombent en lourdes masses. Des hommes sont projetés dans le cratère des explosions ; beaucoup reculent, d’autres accentuent leur marche, mettant leur fusil devant leur corps comme pour se protéger des coups.  Je vois le lieutenant Cauvin, dont le bras pend sanguinolent, qui gesticule de sa main valide pour entraîner les siens, puis qui s’affaisse épuisé par ce trop grand effort. Le capitaine P… reste invulnérable, il se multiplie, touche au but, amène des tireurs dans la tranchée qui venait d’être évacuée et sauve, pour un moment du moins, une situation bien compromise.

Bientôt cependant, vers le moulin de Spanbrock, les mauvaises nouvelles s’accentuent. Nous en subissons le contrecoup et des unités d’attaque, cherchant à étendre le bénéfice de leur succès, se glissent dans des vallonnements, échappant à nos feux… La 12e compagnie s’appuyant à gauche de « la ferme tragique »qui tient bon pivote en arrière et à droite pour se souder le mieux possible aux débris de la 10e compagnie. Je me trouve dans cette partie la plus menacée, presque au milieu de groupes d’Allemands qui grossissent à vue d’œil. La nuit tombe. Le commandant et le capitaine P… se regardent avec angoisse et je comprends à leur hésitation, car ils hésitent généralement peu, que notre cas n’est pas brillant. Les coups de feu et les fantassins ennemis nous débordent de plus en plus. De proche en proche, le craquement redouté se produit, la ligne fléchit. Les isolés que nous avions encadrés tant bien que mal nous entraînent et, sans que personne ne l’ait ordonné, le repli s’effectue. Ce sont des choses incompréhensibles, mais irrésistibles… Nous nous multiplions pour ralentir et régler le recul… Des mitrailleuses nous ont vus et nous saisissent sous leur infernal claquement… On dirait qu’elles se rapprochent… Nous passons un mauvais quart d’heure… Grand désarroi. Obscurité complète. Aucune liaison à droite. Pas de nouvelles de la 11e compagnie ; on espère qu’elle a conservé sa position et que, par sa ténacité, elle garantit ainsi le flanc de notre division d’adoption. Si c’était vrai, notre mission de « liaison » serait remplie, malgré tout, puisque nous aurions « tenu » d’une part avec ceux  qui ont « tenu » et « fléchi » d’autre part avec ceux qui ont « fléchi ». C’est la situation la plus difficile que l’on peut imaginer pour un bataillon. Celle où il doit savoir s’étirer à l’extrême pour rejoindre les éléments dissociés, celle où repose sur lui la fortune des grandes unités. En réalité, il nous reste peu d’illusions: l’ennemi a enfoncé le front entre le moulin de Spanbrock et Wytschaete. S’il le veut et s’il a de l’audace, il exploitera son succès sans tarder. Par une bonne fortune inespérée, le courant de repli m’a amené, avec quelques hommes, dans une ligne de tranchées dont j’ignorais l’existence et qui n’est pas mauvaise du tout. La remontant, je pars en exploration vers ma droite et, au bout de trois ou quatre cents mètres, je tombe sur des fractions qui, comme nous, profitent de cette aubaine pour se réorganiser. Avec les officiers qui les commandent, nous échangeons de rapides impressions : ils ne sont pas encore revenus de leur émotion, tant la partie a été chaude. Ils reviennent encore moins de leur surprise en constatant  qu’ils ne sont pas poursuivis. Au total, on n’a perdu jusqu’ici qu’un millier de mètres de terrain et, si l’on parvient à se rétablir, on en aura été quitte pour la peur. Je dépêche un patrouilleur vers le commandant, pour qu’il prenne les dispositions pour faire occuper les quelques centaines de mètres de tranchée nous séparant de ces voisins…

Le lieutenant T… vient de faire savoir qu’il n’a pas lâché un pouce de terrain, et que sa situation est désespérée si on ne rétablit pas la ligne à sa hauteur. Il est à peu près complètement encerclé, ses munitions s’épuisent.»

 

Du côté des Allemands : 

Les combats à la lisière nord-ouest de Wytschaete.

Le 5 novembre le I.R. n° 21 bavarois, occupe des cantonnements à Comines pour passer en réserve de l'armée, tandis que son 3e bataillon subit encore de durs combats défensifs à la lisière ouest de Wytschaete.

Références bibliographiques :

 

Pour les Allemands :

Historique du I.R.  n° 17. Schick. München 1927.

Historique du I.R.  n° 18. Bayer. Kriegsarchiv. München 1926.

Historique du I.R. n° 126. Belser. Stuttgart 1929.

Historique du  I.R. n° 171. Stalling. Oldenburg 1927.

Historique du I.R. n° 172. Sporn. Zeulenroda 1934.

« R.I.R. Bavarois n° 20 ». Écrit en 1964 par l’association des anciens du K.B. R.I.R. n° 20. (306 pages). Ouvrage resté jusqu’à ce jour inédit provenant de la collection Herman Plote.


Tous ces historiques proviennent de la collection Herman Plote. Les traductions en français ont été réalisées par Herman Plote.

 

Pour les Français :

J.M.O. de la 33e brigade : Série 26 N 505/3.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 26 N 520/10.

J.M.O. du 53e R.I. : Sous-série 26 N 644/5.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes».

« Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

Pour en savoir plus :

« En avant quand même ! Le 53e R.I. de Perpignan dans la tourmente de la 1ère guerre mondiale ». Livre de Renaud Martinez. Publier aux Éditions l’Agence. 2007.

Un très grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi, à P. Casanova, à J. Charraud, à J. Huret, à H. Plote, à M. Porcher ainsi qu’au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

 

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