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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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22 octobre 2010

Secteur sud-est d'Ypres, journée du 7 novembre 1914.

                   Carte_journ_e_du_7_novembre_1914

 

                                     L_gende_carte_7_novembre_1914

 

Avec le 2e bataillon du 149e R.I. :

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.

Pendant la nuit, les Anglais gardent le secteur de Zwarteleen jusqu’à la voie ferrée. Le  90e R.I. et le 2e bataillon du 149e R.I. sont dans  le secteur ouest de la voie ferrée.

Dans la nuit, la 6e division de cavalerie et 10 compagnies du 53e R.I. sont mises à la disposition du général Moussy.

Sur les ordres du 16e C.A., le 53e R.I. qui devait rester à droite, relève les Anglais dans leur secteur.

Le 90e R.I., le 2e bataillon du 149e R.I. et les derniers éléments du 68e R.I. restent dans le secteur de droite. Le général Moussy reçoit l’ordre de reprendre l’offensive le plus tôt possible dans la direction de Hollebeke-Klein Zillebeke. Le général Vidal qui était disponible vient prendre le commandement de l’ensemble de tous les éléments.

J.M.O. du 53e régiment d’infanterie.

Le régiment tout entier est à la disposition du général Moussy. Il doit appuyer l’attaque de la brigade Moussy vers  l’est dans le secteur nord du canal. Il est envoyé en position d’attente  à l’écluse n° 8.

8 h 25 : Le bataillon (Saisset) se porte immédiatement à Verbranden-Molen en réserve à la disposition du général Moussy. Il doit se placer sur le chemin qui, de Verbranden-Molen, se dirige vers le sud-ouest et il s’arrêtera près du village et à l’ouest du bois.

Le bataillon Dufor viendra immédiatement par l’écluse n° 8, le long du canal et au nord de celui-ci, se placer en réserve par l’est, et les compagnies de tête à hauteur du coude que fait le canal à l’est de l’écluse n° 7, ses derniers éléments vers l’écluse n° 7.

Le bataillon Laffiteau laissant en place les compagnies établies le long du canal se place derrière le bataillon Dufor, entre les écluses n° 7 et n° 8. Le lieutenant-colonel se porte à l’est de l’écluse n° 7, le long du canal.

12 h 30 : La brigade Moussy a atteint, au nord du canal, les bois qui sont dans l’angle, entre le canal et la voie ferrée. Le régiment doit attaquer. Les 5e et 7e compagnies sont chargées de cette opération : la 7e compagnie sur la moitié nord de la lisière nord-ouest du parc, la 5e compagnie sur la moitié sud de la même lisière.

Le but de l’opération est de reconnaître en détail les abords de la lisière, les cheminements, les défilés qui y conduisent, les points faibles des défenses préparées par l’ennemi, les endroits où la pénétration dans le parc est possible.

Le reste du régiment se réorganisera à Voormezelle : les 1er et 3e bataillons et le 2e bataillon à Oostoek tout en se tenant prêt à la marche au 1er signal.

11 h 30 : L’ordre arrive. Il faut se porter immédiatement à l’attaque sur le bois 40 par le nord-ouest. Le bataillon Dufor et 2 compagnies du bataillon Saisset y prendront part. Les 2 autres resteront en réserve à Voormezelle. Les 2 autres compagnies restées à Oostoek se porteront (la 5e) dans les tranchées faites par le génie au sud de Voormezelle, sur la rive ouest du ruisseau et à hauteur de Saint-Eloi (la 6e), sur la route Ypres-Kemmel à la bifurcation 1500 m nord de Groote-Vierstrad. Les compagnies resteront en réserve à la disposition du C.A..

15 h 15 : Le bataillon Dufor est en liaison avec le 80e R.I.. Le chemin du pont de la cote 60 dans la direction de Klein-Zillebeke est sous le feu ennemi. L’ordre est envoyé au bataillon Dufor de se porter sur Zillekeke, au lieu de marcher sur Verbranden-Molen, qu’il n’est possible de déboucher que sous le feu.

17 h 15 : Les Anglais ont leur gauche malmenée par les Allemands et demandent du renfort. Le bataillon Dufor est  envoyé aussitôt.

Le bataillon Saisset reste vers la cote 60. Les compagnies du bataillon Laffiteau reçoivent l’ordre de se tenir en réserve, au passage à niveau de Zillebeke.

17 h 25 : L’ordre arrive d’attaquer immédiatement pour dégager les troupes qui sont à droite de la voie ferrée. Le 53e R.I. se portera en avant en dépassant la ligne anglaise et en prenant pour objectif les bois de Klein-Zillebeke, la droite appuyée à la voie ferrée.

L’attaque sera exécutée de la façon suivante : le bataillon Saisset en première ligne franchira les lignes anglaises, et se portera sur l’objectif le plus rapidement possible.

Le bataillon Dufor, suivant en soutien, se tiendra prêt à organiser le terrain conquis. Le bataillon Laffiteau en réserve au nord de la cote 60, près de la voie ferrée, restera à la disposition du colonel.

Le lieutenant-colonel se tiendra au début de la cote 60.

19 h 00 : Les dispositions pour l’attaque sont prises, le colonel donne l’ordre d’attaquer.

23 h 15 : L’attaque a été déclenchée et faite avec vigueur. Les compagnies de 1ère ligne ont franchi les tranchées anglaises et progressent vers les bois. Elles sont à environ 200 m en avant des tranchées anglaises et continuent le mouvement en avant.

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

Les nouvelles positions ayant laissé dans nos lignes une brèche, le groupe de Vaugelas en liaison avec le 53e R.I. à gauche assure l’inviolabilité de la ligne, à  hauteur du pont de chemin de fer.

Entre ce pont et le canal de Hollebeke au sud, la compagnie Nivet (4e) reçoit l’ordre d’occuper , dès l’aube, le bois de la Faisanderie où elle s’installe face à la voie ferrée.
Le 2e bataillon du 149e R.I. défend la lisière sud au K 28. Nos sections remarquent, à partir de 10 h 00, le glissement d’unités allemandes qui sautent la voie ferrée et s’infiltrent par un ravin entre le 2e bataillon du 149e R.I. et la 4e compagnie du 90e R.I. Un peloton de la 1ère compagnie vient renforcer notre ligne, mais le mouvement tournant de l’ennemi, bien que très meurtrier pour lui, ne s’en poursuit pas moins. Une compagnie du 149e R.I. (capitaine Jeske) est appelée à son tour pour s’opposer à cet enveloppement. Nous tenons les positions jusqu'à la nuit, mais l’ennemi est en force si considérable qu’un bataillon du 122e R.I. doit participer aussi à la défense.

Les compagnies de notre régiment brûlent 400 cartouches par homme sans parvenir à bloquer l’ennemi qui charge par 3 fois nos tranchées entre 18 h 00 et 24 h 00.

La 4e compagnie contre-attaque à la baïonnette et parvient à garder nos positions à la suite de cette offensive.

Du côté des Allemands :

Historique du I.R. n° 105.

Le 1er bataillon et la compagnie de mitrailleuses sont avancés jusqu’au bois de Camp, à 500 m au sud-est de Klein-Zillebeke, ou ils s’enterrent. Ils tirent profit des couverts locaux. Le tir violent de l’artillerie et de l’infanterie ennemie vise toute la position du I.R. n° 105.


Historique du I.R. n° 126.

Les éléments de la 82e brigade qui sont engagés à la gauche de notre 2e bataillon peuvent gagner du terrain. Les compagnies  occupent une position qui est tenue jusqu’au 16 novembre. (Relève).


Historique du I.R. n° 132.

L’ordre de la division préconise à la 61e brigade d’occuper fermement le bois à l’ouest de la voie ferrée, au nord du grand virage du canal. A 7 h 00, le brouillard est si dense que nous ne voyons rien à dix pas. La tranchée de la moitié gauche du 2e bataillon n’a pas été creusée pendant la nuit à la même hauteur que celle de la moitié droite.  Elle est vingt à trente pas plus loin. Il  faut donc relier les deux. Vers 12 h 00, le brouillard se lève brusquement. Dans le champ de betteraves, devant la section de droite de la tranchée, qui se trouve à peu près à la hauteur de la section de gauche, nous découvrons une patrouille anglaise qui s’est approchée sous couvert du brouillard. Les anglais sont pris sous notre feu. Deux hommes seulement peuvent s’échapper jusqu’à la première ferme de Zwarteleen. Ils ont été trouvés 2 jours plus tard grièvement blessés.

Pendant toute la matinée, en dépit du brouillard, l’artillerie ennemie maintient un tir très violent. Nous pouvons tout de même réorganiser les unités et  faire face à l’ouest, contre le bois toujours menaçant sur le flanc gauche. Il n’est pas occupé par l’ennemi, mais seulement visité par des patrouilles. Sur la lisière ouest, les maisons sont fortement occupées.

Vers 11 h 00, nous faisons savoir qu’une attaque de la 61e brigade,  aux unités très mélangées, venant de l’est et orientée contre le bois, est impossible. Il est proposé d’engager le I.R. n°105 qui vient du sud. A 12 h 00, il est signalé l’apparition de tirailleurs français sur le talus de la voie ferrée. Il faut orienter les compagnies qui sont à l’ouest  contre celles-ci.

La brigade donne ces propositions à la division avec les difficultés qui peuvent se rencontrer. Celle-ci ordonne alors à 16 h 15, que le I.R. N°105 doit prendre la partie Sud du bois. La 61e brigade son tiers nord. La division se réserve encore  le droit de fixer l’heure de l’attaque. Finalement, elle renonce à son exécution. Les journées du 6 et du 7 novembre ont permis à la division de capturer 12 officiers et 730 hommes (anglais et français) e de prendre 3 mitrailleuses.

Historique du I.R. n ° 171.

Au cours de la nuit du 7 novembre, un transport de nombreux volontaires de guerre arrive. Ils renforcent la 12e compagnie pour ensuite rester à la disposition de l’E.M. du régiment. Pendant la nuit, nous regroupons les unités. Des munitions et du ravitaillement sont apportés. Ces mesures sont fréquemment perturbées par des tirs de surprise ennemis.

Le brouillard dense qui est encore présent le 7 au matin est mis à profit par l’ennemi pour effectuer une attaque-surprise à 7 h 00. Elle est dirigée sur l’aile gauche du I.R. n° 171. Elle échoue et les Anglais retournent sur leur ligne de départ après avoir essuyé des pertes. La 12e compagnie cède alors 2 sections au 1er bataillon et la 3e compagnie au 2e bataillon. Il faut parer aux nouvelles surprises. Vers 12 h 00, arrive l’ordre de la division de poursuivre l’attaque. Le I.R. n° 171 reçoit 2 compagnies du 8e B.C.P.et la 7e compagnie du I.R. n° 172. Le 1er bataillon doit poursuivre ses assauts contre les positions ennemies qui se trouvent dans la forêt.

À 14 h 00, lorsque le brouillard s’est enfin levé, et que la préparation d’artillerie a pu être effectuée, le 1er bataillon s’élance. Il parvient à pénétrer dans le bois et gagne 200 à 300 m de terrain. Mais bientôt, son attaque s’enraye.  Le 1er bataillon reste alors totalement isolé en pointe dans le bois avec son aile droite qui est fortement repliée. En effet, ni le I.R. n° 126, ni les compagnies de chasseurs engagées entre ce régiment et l’aile droite de notre 1er bataillon, ne sont parvenus à progresser. À la gauche de ce 1er bataillon, le 3e bataillon  qui a pu gagner du terrain ne peut pas résister à une contre-attaque ennemie qui se déclenche à 17 h 00. Après des tentatives de résistance très coûteuses en vies humaines, les 1er et 3e bataillons doivent se replier sur leurs positions de départ. Pour la nuit, les restes du 8e B.C.P. sont également placés sous les ordres du I.R. n° 171, tandis que ses  2 compagnies engagées restent en 1ère ligne. Les 2 autres compagnies sont placées dans le petit bois près de Groenenburg pour protéger le flanc droit. Pendant la nuit, les Anglais renouvellent leurs tentatives d’attaque sur les 1er et 3e bataillons. Ils tentent d’enfoncer ainsi notre flanc droit, mais sans résultat. Notre ravitaillement en vivres et en munitions s’en est trouvé perturbé et souvent on a dû entamer les rations de réserve.

Historique du I.R. n° 172.

Au  matin, de nombreux cadavres anglais gisent à quelques pas seulement devant notre position. Pendant les premières heures de la journée, il se déclenche un vif tir d’artillerie et d’infanterie qui doit se poursuivre toute la journée. L’attaque attendue ne vient pas.

Avec le 3e bataillon du 149e R.I. :

 

                   Journ_e_du_7_novembre_1914__3e_bataillon_

 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

Pendant la nuit du 6 au 7, les compagnies du 158e R.I. engagées avec le 3e B.C.P. et la 77e brigade progressent jusqu’à la hauteur d’une ligne nord-sud passant par la côte 74 (500 m à l’ouest du moulin de Spanbrock ) où les Allemands s’installaient.

Dans la journée la fusillade recommence des 2 côtés sans qu’on puisse avancer ni d’un côté ni de l’autre.

Le 3e  bataillon du 149e R.I. engagé en face de Wyschaete est retiré de la ligne et porté à la Clytte.

Extraits de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

« Le 7 au soir, on nous a lancés à l’attaque, et en dépit de notre prodigieux éreintement, nous sommes allés jusqu’aux abords de la « ferme tragique ». Des mitrailleuses postées sur la hauteur de Spanbrock nous ont pris de flanc : il a fallu se coucher et attendre l’obscurité pour rallier nos tranchées. Après ce dernier effort, le commandant a osé ce qu’il n’avait jamais osé : il a demandé notre relève ! Nous laisser un jour de plus eût été une imprudence, car la limite des forces humaines était franchie. »

Du côté des Allemands :

Historique de l’I.R. 17e bavarois.

Deux tentatives d’attaques contre l’Eikhof ont échoué dans la journée. Des éléments du 1er et du 2e bataillon avaient progressé sur 100 m et s’y sont enterrés.

 

Références bibliographiques :

Pour les Allemands :  

Historique du I.R.  n° 17. Schick. München 1927.

Historique du I.R. n° 105. Baensch-Stiftung. Dresden 1929.

Historique du I.R. n° 126. Belser. Stuttgart 1929.

Historique du I.R. n° 132. Berlin 1932.

Historique du  I.R. n° 171. Stalling. Oldenburg 1927.

Historique du I.R. n° 172. Sporn. Zeulenroda 1934.

Tous ces historiques proviennent de la collection Herman Plote. Les traductions en français ont été réalisées par Herman Plote.

Pour les Français :

J.M.O. de la 33e brigade : Série 26 N 505/3.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 26 N 520/10.

J.M.O. du 53e R.I. : Sous-série 26 N 644/5.

J.M.O. du 90e R.I. : Sous- série 26 N 668/1.

 

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes».  

 

« Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon. », d’Henri René aux éditions Perrin (1917).

 

Pour en savoir plus : 

«En avant quand même ! Le 53e R.I. de Perpignan dans la tourmente de la 1ère guerre mondiale ». Livre de Renaud Martinez. Publier aux Éditions l’Agence. 2007.

 

Un très grand merci à M. Bordes, à P. Casanova, à  A. Carobbi, à  J. Charraud, à J. Huret, à H. Plote, à M. Porcher, à A. Sauvaget ainsi qu’au Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes.

 

Commentaires
D
Thank you for your efforts in putting this information online. Translating from German to French and myself into English does leave a rather gabbled account but one can make head and tail eventually. I am looking at the attack by the English at about 16.00 on the 7th Nov against the wood but cannot see a German response to this attack. I know from diaries that the attack failed but it would be nice to see a German account.
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