Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Archives
22 décembre 2023

Paul Marie Auguste Baranger (1885-1915)

Paul Marie Auguste Baranger

 

Paul Marie Auguste Baranger est né le 27 août 1885 au Thillot, dans les Vosges.

 

Son père, Auguste Jean Baptiste, gendarme à cheval, a 28 ans à sa naissance. Sa mère, Marie Appoline Michel, 26 ans, n’exerce pas d’activité professionnelle.

 

Paul Marie Auguste Baranger est l’aîné d’une fratrie composée de trois filles et trois garçons.

 

Genealogie famille Baranger

 

Paul poursuit ses études après avoir terminé sa période de scolarité obligatoire. Ses parents l’envoient dans une des six écoles d’enfants de troupe française afin qu’il puisse, outre l’enseignement, recevoir une formation militaire dès son plus jeune âge.

 

Le jour de son 18e anniversaire, Paul Baranger signe un engagement volontaire de 5 ans qui le conduit au 149e R.I., un régiment qui tient garnison à Épinal.

 

Paul Baranger est nommé caporal le 8 avril 1904, puis sergent le 11 mars 1905. Le 1er juin 1907, il occupe les fonctions de plume de sergent fourrier.

 

Le 1er octobre, le jeune sous-officier commence un stage à l’école de tir du camp militaire de Valbonne, stage qui dure jusqu’au 17 novembre 1907. De retour à la caserne Courcy, il reprend ses fonctions de sergent de compagnie à partir du 2 décembre.

 

Le 2 avril 1908, le sergent Baranger renouvelle son contrat pour une durée de deux ans à compter du 27 août 1908.  Le 16 mai 1910, il est à nouveau sergent fourrier.

 

Paul Baranger signe un troisième contrat le 7 juillet 1910 pour une période de trois ans à compter du 27 août 1910.

 

Le 9 avril 1912, il épouse Julia Alphonsine Aline Détat à Hadol. L’année suivante, le couple donne naissance à un fils.

 

Le 29 juillet 1913, le sergent fourrier Baranger contracte un nouvel engagement de trois ans commençant le 27 août 1913. Le 1er octobre, il est promu sergent-major.

 

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare officiellement la guerre à la France. Paul Baranger participe à toutes attaques commises ou subies par son régiment jusqu’à sa mort. Il est présent au col de Sainte-Marie, à Abreschviller, à Ménil, Thiaville et Saint-Benoît, à Souain, à Notre-Dame-de-Lorette et en Belgique.

 

En raison de lourdes pertes en sous-officiers, il est nommé adjudant le 1er septembre 1914.

 

Le 24 octobre 1914, Paul Baranger est cité à l’ordre du corps d’armée pour son courage et sa conduite à diriger ses hommes lors d’une attaque nocturne. Durant cette phase du conflit, le 149e R.I. occupe un secteur à proximité du bois de Bouvigny, au nord-ouest d’Ablain-Saint-Nazaire, dans le Pas-de-Calais.

 

Le 17 novembre 1914, l’adjudant Baranger est nommé officier. Il commande une section de la 11e compagnie du 149e R.I. (aucun document ou note dans son dossier individuel du S.H.D. de Vincennes ne révèlent le numéro de sa compagnie avant cette date).

 

Début décembre 1914, le régiment spinalien reçoit l’ordre de quitter la Belgique pour rejoindre le front d’Artois.

 

Le 12 février 1915, le 3e bataillon du 149e R.I. couvre le secteur de 1ère ligne entre le bois des Boches et le bois 8 à proximité de Noulette. La 11e compagnie aménage sa position. La section du sous-lieutenant Baranger occupe une tranchée endommagée par l’artillerie ennemie et qu’il faut remettre en état. Les Minenwerfer entrent en action. Un projectile explose à proximité de l’officier. Paul Baranger est touché aux deux jambes et au bras droit. Ses blessures sont très graves. Malgré la douleur, il continue à prodiguer conseils et recommandations à ses hommes jusqu’à ce qu’une accalmie permette son évacuation. Il est transporté toujours conscient, sur sa civière. Le sous-lieutenant Baranger meurt peu de temps après son arrivée à l’ambulance n° 3 du 21e C.A. installée à Sains-en-Gohelle.

 

Pour en apprendre davantage sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 11 fevrier 1915

 

Le commandant Laure, sous le pseudonyme d’Henri René, évoque les circonstances de la mort du sous-lieutenant Baranger dans son ouvrage « Jours de Gloire, jours de misère… » 

 

« Le sous-lieutenant B…, celui que nous aimions à appeler l’Invulnérable, a reçu une bombe dans les jambes. Il est déchiqueté et ce sont des lambeaux, plutôt qu’un corps humain, que nous voyons emporter sur un brancard sanglant. Il a conservé toute sa connaissance… »

 

Deux jours après la mort du sous-lieutenant Baranger, le lieutenant-colonel Gothié inscrit dans le feuillet individuel de campagne du sous-lieutenant : « Sergent-major au début de la campagne, a été promu successivement adjudant et sous-lieutenant à titre temporaire pour faits de guerre. Cité à l’ordre du 21e C.A. pour sa belle conduite à Notre-Dame-de-Lorette. Le sous-lieutenant Baranger est le vrai type de soldat qui s’impose à ses subordonnés. »

 

Paul Baranger a été inhumé dans un premier temps dans le cimetière communal de Sains-en-Gohelle. Il repose actuellement dans le cimetière de Grand, commune du département des Vosges.

 

Sepulture famille Baranger

 

Le sous-lieutenant Baranger a reçu les décorations suivantes :

 

Croix de guerre avec une étoile  de vermeil :

 

Citation à l’ordre général n° 27 du 21e C.A. en date du 22 octobre 1914 :

 

« Au cours d’un combat de nuit sous bois, a maintenu sous le feu et a réussi à porter en avant sa section qui, sous une rafale à bout portant, avait perdu, d’un seul coup, la moitié de son effectif. A continué le lendemain la progression à travers bois, en tirant à bout portant sur les tirailleurs ennemis et a ainsi grandement contribué à assurer le succès du détachement. »

 

Légion d’honneur à titre posthume (publication dans le J.O. du 6 mars 1915).

 

« Blessé grièvement aux deux jambes et au bras droit, le 12 février, en parcourant un élément de tranchée bouleversée par les bombes ; a donné à ses hommes le magnifique exemple de son stoïcisme et de l’élévation de ses sentiments, continuant ses conseils et précisant ses recommandations jusqu’à ce qu’une accalmie dans le bombardement ait permis son évacuation. Officier d’une bravoure à toute épreuve ayant pris part à tous les combats du régiment depuis le début de la campagne et y ayant fait montre des plus remarquables qualités dans le commandement de sa section. »

 

Monuments aux morts de Paris, d'Hadol et de Chantraine

 

Le nom du sous-lieutenant Baranger a été inscrit sur les monuments aux morts des communes d’Hadol, de Chantraine et de Paris. Il est également gravé sur une plaque commémorative de l’église d’Hadol et sur l’anneau de mémoire de Notre-Dame-de-Lorette. Une plaque commémorative est également présente dans la basilique de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Julia Alphonsine Aline Detat perçoit une pension de 1400 francs à compter du 13 février 1915 (J.O. du 1er novembre 1915) pour le décès de son mari.

 

Le 14 août 1918, selon le jugement du tribunal civil d’Épinal, son fils est adopté par la Nation.

 

Julia Alphonsine Aline Detat se remarie le 24 juillet 1924 avec René Baranger, un des frères du sous-lieutenant Baranger, avec qui elle aura une fille.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Fiche matricule lue sur le site des archives départementales des Vosges.

 

La photo de la sépulture du sous-lieutenant Baranger est un envoi de T. Cornet.

 

« Jours de gloire, jours de misère… », livre de Henri René. Éditions Perrin. 1917.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à  T. Cornet, à M. Porcher, à T. Vallé, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges.

Commentaires
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Visiteurs
Depuis la création 841 477
Newsletter
41 abonnés
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.