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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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15 décembre 2023

Edmond Joseph Colnenne (1880-1915)

Edmond Joseph Colnenne

 

Edmond Joseph Colnenne est né le 13 décembre 1880 à Gruey-lès-Surance, petite commune du département des Vosges. Son père, Juste, 36 ans et sa mère, Marie Sophie Villemin, 23 ans, sont agriculteurs.

 

Edmond est le second d’une fratrie composée de cinq garçons et deux filles.

 

En 1896, les Colnenne sont installés à Escles, village situé à environ 10 kilomètres au nord de Gruey-lès-Surance.

 

Genealogie famille Colnenne

 

La fiche matricule d’Edmond Colnenne mentionne un degré d’instruction de niveau 4, indiquant ainsi qu’il est titulaire du brevet d’enseignement primaire.

 

Ce diplôme lui permet de suivre une formation d’enseignant (Edmond est le seul des frères à poursuivre des études après la scolarité obligatoire).

 

Enregistré sous le n° 71 du canton de Darney, il est déclaré « bon dispensé par l’article 23 de la loi du 15 juillet 1889 ». Cette dispense découle de l’engagement qu’il a signé avec l’état l’obligeant à exercer le métier d’instituteur pendant au moins 10 ans.

 

Le 14 novembre 1901, le jeune homme rejoint le 149e R.I, un régiment stationné à Épinal.

 

Son statut d’instituteur lui permet d’accéder au grade de caporal le 20 septembre 1902, le  jour de sa libération du service militaire.

 

Après avoir passé plus de dix mois à la caserne Courcy, certificat de bonne conduite en main, il apprend qu’il est nommé à Golbey pour reprendre l’enseignement.

 

Le 16 juin 1903, Edmond Colnenne est promu sergent. Il est également certifié chef de section de réserve.

 

De retour à la caserne Courcy, il doit effectuer sa 1ère période d’exercice en tant que dispensé de l’article 23 ; il revêt donc à nouveau l’uniforme de caporal du 25 août au 20 septembre 1904. Il est ensuite transféré dans la réserve de l’armée active à compter du  1er novembre.

 

Edmond Colnenne épouse Marie Pauline Jeanne Villemin le 14 janvier 1906 à Ville-sur-Illon, commune des Vosges.

 

En octobre 1908, il quitte l’école de Golbey pour enseigner à Bouzemont.

 

Compte tenu de sa situation professionnelle, il n’est pas obligé d’effectuer sa 2e période d’exercice.

 

Marguerite Marie Mathilde, fille unique de la famille Colnenne, naît en juillet 1911.

 

En août 1914, Edmond Colnenne enseigne encore à Bouzemont, lorsqu’éclate le premier conflit mondial du XXe siècle.

 

Il entre en campagne le 2 août comme sergent au 349e R.I.. Il a d'abord servi comme instructeur au dépôt, mais a ensuite soumis une demande écrite de promotion au grade d’officier. Cette demande a été approuvée par ses supérieurs. Par décret présidentiel du 24 novembre 1914, Edmond Colnenne est nommé temporairement sous-lieutenant de réserve pour la durée de la guerre.

 

Le sous-lieutenant Colnenne part au  front le 12 décembre 1914. Il est affecté à la 10e compagnie du 149e R.I.. Il s’est habitué à la discipline depuis qu’il a commencé à exercer son métier. C’est un excellent commandant de section, qui se distingue, parmi ses subordonnés, par son sérieux, son calme et sa forte personnalité.

 

Le 12 février 1915, l’ancien instituteur vosgien est victime d’une violente explosion dans une tranchée de 1ère ligne, près de Noulette, dans le Pas-de-Calais. Edmond Colnenne est tué sur le coup par un obus de Minewerfer. Ses hommes doivent travailler dur pour sortir son corps des décombres.

 

Pour en apprendre d’avance sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 11 fevrier 1915

 

Le commandant Laure, sous le pseudonyme d’Henri René, rappelle les circonstances de la mort du sous-lieutenant Colnenne dans son livre « Jours de Gloire, jours de misère… » 

 

« Au jour, l’ennemi se venge et nous écrase sous une trombe de minen. C’est le moment où nous circulons pour assurer « la toilette de la tranchée ». Presque tout le monde est dehors. Les pertes sont en quelques instants très élevées. Le sous-lieutenant C… de la 10e, a été projeté à 10 mètres au loin et gît, informe, dans un bourbier infect d’où nous ne pourrons le retirer qu’à la nuit. »

 

Peu de temps après la mort d’Edmond Colnenne, le lieutenant-colonel Gothié, chef de corps du régiment, écrit ceci dans le feuillet individuel de campagne du sous-lieutenant : 

 

« A continué à se montrer bon chef de section, courageux et intrépide au feu. A été tué dans les tranchées de 1ère ligne en avant de Noulette le 12 février 1915.»

 

Sa fille fut déclarée pupille de la nation par décision du tribunal de Méricourt à partir du 11 juillet 1918.

 

Le sous-lieutenant Colnenne est aujourd’hui inhumé au cimetière municipal de Ville-sur-Illon.

 

Sepulture famille Colnenne

 

Décorations obtenues :

 

Citation à l’ordre de l’armée n° 52 en date du 22 février 1915  (J.O. du 21 mars 1915) :

 

« Le 12 février 1915, au cours d’un violent bombardement sur la tranchée occupée par sa section, s’est porté sur le point où tombaient la plupart des coups, afin d’observer la nature d’un projectile qui venait d’y arriver sans éclater ; y a été atteint d’un nouveau projectile, tué et enseveli sous les décombres de l’explosion. »

 

Légion d’honneur à titre posthume (publication dans le J.O. du 22 juin 1920).

 

Le nom de cet officier a été inscrit sur les monuments aux morts des communes de Bouzemont, d'Escles et de Ville-sur-Illon. Il est également gravé sur la plaque commémorative de l'église Saint-Paul de Ville-sur-Illon et sur l'anneau de mémoire de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Monuments aux morts de Ville-sur-Illon, de Bouzemont et d'Escles

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche matricule, les actes d’état civil et les registres de recensements des communes de Gruey-lès-Suranges et d’Escles ont été lus sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Le cliché représentant le caveau familial, envoyé par T. Cornet, a été réalisé par un photographe appartenant au « Souvenir Français » du département des Vosges.

 

Les photographies des monuments aux morts des communes de Bouzemont, d'Escles et de Ville-sur-Illon proviennent du site « les monuments aux morts – université de Lille. »

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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