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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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21 mai 2021

Joseph Émile Barlier (1880-1966)

Joseph Emile Barlier

 

Joseph Émile Barlier voit le jour le 10 mai 1880 à Marzelay, un hameau situé dans le département des Vosges et dépendant de la ville de Saint-Dié.

 

Sa mère, Marie Louise Fleurent,est âgée de 35 ans lorsqu’elle lui donne naissance. Son père se prénomme Sébastien. Il a le même âge que son épouse. Émile est le second enfant du couple.

 

Genealogie famille Barlier

 

Sébastien et Marie Louise exercent tous les deux le métier de cultivateurs.

 

Émile quitte l’école communale après avoir obtenu son certificat d’études primaires, ce qui signifie qu’il sait parfaitement lire, écrire et compter. Ne pouvant pas poursuivre des études, il rejoint rapidement le monde professionnel. À l’âge de quinze ans, il travaille la terre, probablement dans la même exploitation agricole que ses parents.

 

Marzelay

 

Émile fête ses vingt ans en 1900. Solide comme un roc, il passe devant le conseil de révision qui le déclare « bon pour le service armé ». Le jeune homme se retrouve inscrit dans la 1ère partie de la liste du recrutement cantonal. Le futur conscrit reçoit sa feuille de route l’année suivante. Celle-ci lui indique son affectation au 149e R.I., une unité qui tient garnison à Épinal.

 

Au 149e R.I.

 

Émile intègre la caserne Courcy le 16 novembre 1901. Son appétence pour la vie militaire est vite repérée par ses supérieurs. Son capitaine de compagnie le fait rapidement inscrire au peloton des élèves caporaux. Émile Barlier est nommé dans ce grade le 25 septembre 1902. Un an plus tard, il a une promotion, il devient sergent.

 

Caserne Courcy - stand du tir réduit

 

Émile a trouvé sa voie. L’ancien cultivateur décide de s’engager pour une durée de deux ans, quelques mois avant la fin de ses obligations militaires. Ce contrat est homologué le 7 mai 1904. Il sait qu’il ne touchera pas de prime pour cet engagement, mais cela ne fait rien. Il ne souhaite absolument pas retourner à la vie civile. Le 28 décembre, le sergent Barlier change de catégorie. Il entre dans celle des sous-officiers rengagés avec prime.

 

Le 1er juillet 1905, il troque la cartouchière pour l’encrier. Émile est nommé sergent-fourrier. Il doit maintenant s’occuper de la comptabilité de la compagnie.

 

Il signe un second engagement le 11 octobre 1906. Ce contrat d’une durée de trois ans prend effet à compter du 1er novembre.

 

Émile Barlier redevient sergent de compagnie le 15 mars 1907. Le 11 mai, il est promu sergent-major, c’est le retour aux fonctions administratives, mais cette fois-ci, il est tout en haut de la hiérarchie comptable de la compagnie, en lien direct avec le capitaine.

 

Le 8 juillet 1908, le sergent-major Barlier adresse une demande d’autorisation de mariage au président du conseil d’administration du régiment pour épouser Claire Marie Louise Modret, une jeune femme originaire de la Côte d’Or.

 

Le capitaine Cesbron qui commande la 1ère compagnie, l’unité dont il dépend, écrit ceci : « Très bon sous-officier, d’un moral très élevé, est d’une conduite irréprochable, capable par son caractère de fonder une famille et de la tenir très convenablement. »

 

Le couple se marie dans la petite commune de Gemeaux, le 11 août 1908. Les Barlier n’auront pas de descendance. 

 

Le 8 juillet 1909, Émile signe pour la troisième fois. Il devra porter l’uniforme pendant les cinq années suivantes.

 

1ere compagnie du 149e R

 

Le sergent-major Barlier est promu adjudant le 11 octobre 1913.

 

Émile s’engage à nouveau pour une durée de deux ans et soixante-quinze jours, le 23 mai 1914. Ce contrat aurait dû prendre effet à partir du 1er novembre, mais les évènements internationaux en décidèrent autrement.

 

La Grande Guerre

 

Un nouveau conflit armé contre l’Allemagne est sur le point de débuter en août 1914, mettant fin à 43 années de paix. À cette époque, Émile Barlier est sous-officier à la 7e compagnie, sous le commandement du capitaine Coussaud de Massignac.

 

Toutes les unités frontalières reçoivent l’ordre de se diriger vers l’Allemagne avant même la déclaration de guerre officielle. Elles doivent stopper une éventuelle attaque allemande le temps que la France ait fini de se mobiliser.

 

Le 149e R.I. entre officiellement en campagne le 3 août. Six jours plus tard, la compagnie Coussaud de Massignac entre en action, c’est le baptême du feu pour le régiment. Ce jour-là, L’adjudant Barlier se fait remarquer par un acte de bravoure. Il tue un porte-drapeau allemand auquel il arrache le baudrier et le fer de lance. C’est dommage, l’homme n’était pas en possession du drapeau, symbole identitaire du régiment. Cette action lui vaut une citation à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur le déroulement de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 9 aout 1914

 

Émile Barlier est blessé le 21 août 1914 au cours d’une attaque qui a lieu du côté d’Abreschwiller. Touché par une balle au pied gauche, il est évacué vers l’arrière.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 21 aout 1914

 

L’adjudant Barlier est soigné à Hôpital militaire de Vichy, du 24 août au 26 septembre 1914. Durant ce séjour, il apprend sa nomination, à compter du 2 septembre, au grade de sous-lieutenant à titre temporaire.

 

Émile est envoyé en convalescence du 27 septembre au 8 novembre 1914. Le lendemain, il doit être au dépôt du 149e R.I. à Rolampont, pour se mettre sous les ordres du commandant Bédin. Son pied reste une véritable source de souffrance. Les premiers soins n’ont pas suffi, il doit de nouveau être hospitalisé. Le 15 janvier 1915, le sous-lieutenant Barlier intègre l’hôpital militaire de Bourbonne-les-Bains pour y subir plusieurs interventions chirurgicales. Il devra, en parallèle, suivre un traitement thermal. Considéré comme guéri, Émile rejoint le dépôt le 16 avril 1915. Des problèmes subsistent ; le 6 octobre, il est de nouveau hospitalisé à Bourbonne-les-Bains. Le 15 décembre 1915, c’est le retour à Rolampont.

 

Trois jours plus tard, le sous-lieutenant Barlier est envoyé en stage au centre d’instruction de mitrailleurs de Chaumont. Il réintègre le dépôt du 149e R.I. le 17 janvier 1916.

 

Le 6 juin 1916, Émile Barlier est détaché comme instructeur au cours des mitrailleurs du  C.I. du 21e C.A.. Confirmé à titre définitif dans son grade de sous-lieutenant, il rejoint le corps combattant du régiment le 26 juillet pour être affecté à la 1ère compagnie de mitrailleuses.

 

En septembre, le 149e R.I. affronte les Allemands dans la Somme. Le sous-lieutenant Barlier est cité à l’ordre du régiment pour sa conduite au feu durant la prise du village de Soyécourt.

 

Le 21 novembre 1916, il est nommé lieutenant à titre temporaire.

 

Deux jours avant Noël, le lieutenant-colonel Pineau rédige la petite note suivante dans son feuillet personnel : « Très bon officier, a continué de montrer de très belles qualités militaires. Rend les plus grands services dans la compagnie de mitrailleuses à laquelle il appartient. A été cité lors des dernières affaires. »

 

Le 15 février 1917, Émile est envoyé au dépôt divisionnaire de la 43e  D.I.. Le 6 juillet, sa hiérarchie valide son grade de lieutenant à titre définitif.

 

Le 28 octobre, Émile Barlier est affecté à la 3e compagnie de mitrailleuses du 149e R.I.. Le régiment vient de subir des pertes à la bataille de la Malmaison.

 

Le lieutenant Barlier est détaché au centre d’instruction divisionnaire de la 43e D.I. pour assurer, du 1er janvier au 14 avril 1918, le commandement de la 4e compagnie 149e R.I.. Durant cette période, il enseigne également comme instructeur-mitrailleur en donnant des cours aux élèves, chefs de section du groupe des armées de l’est.

 

Le 15 avril, il prend la tête de la 12e compagnie du 149e R.I..

 

Émile quitte le C.I.D. pour rejoindre le régiment le 13 mai 1918. Le lieutenant-colonel Vivier lui confie sa 3e compagnie de mitrailleuses.

 

À partir de cette date, le lieutenant Barlier participe à tous les évènements majeurs du régiment en tant que chef de la C.M.3.

 

Fin mai 1918, le 149e R.I. s’oppose à une vaste offensive allemande qui est menée sur le chemin des Dames, entre le moulin de Laffaux et les abords de la ville de Reims. Les combats sont très violents. Le lieutenant Barlier est cité à l’ordre de la division.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Sa compagnie est engagée dans la bataille de Somme-Py à la fin du mois de septembre 1918. Le lieutenant Barlier est grièvement blessé le 29.

 

Pour en savoir plus sur les évènements de septembre 1918, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Sa jambe droite est fracturée, le pied est presque détaché, un éclat d’obus a pénétré dans la jambe gauche. Émile Barlier est dans un premier temps soigné à l’ambulance 10/13 à Bussy-le-Château.

 

L’aumônier du régiment, l’abbé Henry, évoque cet évènement dans un de ces carnets.

 

Pour lire ce qu’il a écrit, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Journée du 29 septembre 1918

 

Jugé transportable, il est évacué par voie de chemin de fer le 3 octobre 1918. Émile arrive à la gare de Lyon le lendemain. Il est pris en charge par les médecins de l’hôpital complémentaire n° 9.

 

Fin octobre 1918 le lieutenant-colonel Vivier, chef du régiment, rédige ceci dans le relevé de notes de son subordonné « Bon commandant de compagnie possédant des connaissances techniques très sérieuses et ayant une compagnie disciplinée et très bien tenue. Officier sérieux et consciencieux. »

 

Les années d’après-guerre

 

Le lieutenant Barlier quitte l’hôpital complémentaire n° 9 le 21 novembre 1918 pour aller occuper un lit à l’hôpital complémentaire n° 24. La guerre est terminée depuis dix jours. Sa jambe droite a été amputée jusqu’à la cuisse, au tiers supérieur. Sa jambe gauche est en bonne voie de guérison. Émile est fait chevalier de la Légion d’honneur le 29 mars 1919.

 

Les soins sont très longs, il quitte Lyon le 12 mai 1919 pour partir en convalescence durant trois mois.

 

Le lieutenant Barlier est envoyé au centre d’appareillage de Saint-Maurice pour être équipé d’une prothèse le 14 août 1919.

 

Le 11 octobre, il est affecté au 103e R.I. Émile n’est jamais reparu au dépôt du 149e R.I. depuis sa blessure.

 

Le 2 septembre 1920, il est expertisé par la commission de réforme de la Seine qui lui accorde un taux d’invalidité de 85 % à titre définitif. La 3e commission de réforme de la Seine du 23 septembre 1920 valide cette décision.

 

Le lieutenant Barlier n’a nullement l’intention d’abandonner l’uniforme. Malgré son statut de grand mutilé, il souhaite poursuivre sa carrière militaire pour occuper des fonctions administratives.

 

Le 11 octobre 1920, il est détaché, en qualité de chef de bureau de la comptabilité, à la 10e section des chemins de fer de campagne, dépendante de l’E.M. du 4e bureau. Très bon dans ce domaine, il fournit un travail intense et assidu. Il met à jour et mène à bonne fin la comptabilité de liquidation du dépôt qui était en retard de plusieurs semestres. Le lieutenant Barlier dépend toujours du 103e R.I. pour la solde.

 

Le 26 novembre 1920, le lieutenant Barlier devient officier de détails. Il est en charge des services administratifs du C.R.P.M. du fort de Nogent.

 

La 5e commission de réforme de la Seine du 26 février 1921 le rend définitivement inapte à servir sur un T.O.E. en application des dispositions de l’article 19 de l’instruction n° 2600 1/11 du 2 mars 1921 et de la C.M. 3374 du 5 avril 1921.

 

Son ancienneté dans le grade de sous-lieutenant à titre définitif est fixée au 2 septembre 1914, celle de lieutenant à titre définitif au 2 septembre 1916. Ce changement aura une incidence favorable pour le calcul de sa retraite.

 

Suite à une décision ministérielle du 9 mai 1921, le lieutenant Barlier est affecté au 89e R.I. pour convenance personnelle, en vue de son affectation à la place de Vincennes. Il est désigné, par note du général gouverneur militaire de Paris, aux fonctions d’adjudant de garnison à la place de Vincennes.

 

Cet officier donne entière satisfaction aux différents commandants d’armes qui l’ont sous leurs ordres. Émile est jugé comme étant un collaborateur excessivement sérieux, zélé et consciencieux. Ses supérieurs peuvent compter sur lui. Le lieutenant Barlier est à même de remplacer le commandant-major de garnison lorsque celui-ci est absent.

 

Émile Barlier est nommé capitaine par décret du 15 mai 1922. Ce changement de  grade est validé pour ancienneté à compter du 30 juin 1921.

 

En 1923, il doit se présenter à deux occasions devant la commission de réforme de la Seine (une fois le 13 mars 1923 devant la 2e commission, une fois le 29 mai devant la 5e). Son taux d’invalidité reste inchangé.

 

Le 22 mai 1924, il est proposé pour le maintien en activité avec un emploi sédentaire et pour une pension permanente pour amputation de la cuisse droite au tiers supérieur, pour limitation de l’extension du genou gauche suite à une blessure transfixiante de la cuisse avec cal volumineux du 2e métatarsien.

 

Il est une nouvelle fois hospitalisé à Bourbonne-les-Bains entre le 13 juillet et le 6 août 1924. Émile est ensuite envoyé en permission pour une vingtaine de jours.

 

Le général de Partonneaux, commandant de la place d’armes de Vincennes, note dans le feuillet du personnel : « Jugement droit et sain, esprit pondéré, caractère méthodique, éducation parfaite, le capitaine Barlier est de ces officiers complets avec lesquels on se plaît à collaborer, on peut d’ailleurs avoir, en toutes circonstances, une confiance absolue. Pour lui, le devoir et la conscience priment tout, c’est dire tout le bien que je pense de lui. »

 

Le capitaine Barlier est affecté pour ordre au 46e R.I. suite à la dissolution du 89e R.I. (J.O. du 9 décembre 1923). Ce changement n’a aucune incidence sur ses fonctions.

 

En décembre 1928, il est détaché à l’E.M. de la place de Paris 1928 après plus de sept années passées à l’E.M. de la place de Vincennes. Il. Il ne reste à ce nouveau poste que quelques semaines. Le 14 février il est de nouveau hospitalisé, Émile est envoyé en congé de convalescence pour trois mois à compter du 6 mars 1929. Le 6 juin il obtient une prolongation d’un mois et demi. Le 18 juillet, il fait sa demande de droit à la retraite.

 

Émile Barlier est admis à la retraite et rayé des contrôles de l’armée active le 10 octobre 1929, jour de sa nomination au grade de chef de bataillon.

 

Cette promotion le fait passer dans la réserve par décret du 25 décembre 1929. Il est affecté aux services militaires de la région de Paris. Le commandant Barlier se retire à Rosny-sous-Bois.

 

Le 19 mars 1935, il est mis à la disposition du général commandant le département de la Seine par décision n° 421 2/P du général commandant la région de Paris.

 

Le 5 février 1937, il est remis à la disposition du général commandant la région de Paris.

 

Le commandant Barlier est définitivement rayé des cadres par décret du 2 novembre 1937.

 

L’ancien soldat du 149e R.I. décède le 21 février 1966, à l’hôpital du Val de Grâce, à l’âge de 85 ans.

 

Decorations Emile Barlier

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre 1914-1918 avec 1 palme, 1 étoile d’argent et 1 étoile de bronze.

 

Cité à l’ordre n° 43 de la 1ère Armée en date du 16 septembre 1914 :

 

« Pour sa belle conduite au feu. »

 

Cité à l’ordre n° 257 du 149e R.I. en date du 26 septembre 1916 :

 

« Le 4 septembre 1916, a brillamment entraîné son peloton, chargé d’une mission de flanquement délicate à l’assaut d’un village puissamment organisé par l’ennemi. A conservé, sous un feu violent de mitrailleuses, la liaison avec le corps d’attaque voisin. A maintenu, dans les jours suivants, son peloton dans des positions de soutien soumises à des bombardements intenses et continus, en se multipliant pour organiser un travail sans cesse retourné par les obus. »

 

Cité à l’ordre n° 333 de la 43e D.I. du 23 juin 1918 :

 

« Officier ayant une très belle attitude au feu. A fait preuve des qualités de chef dans le commandement de ses sections de mitrailleuses au cours des combats du 28 au 31 mai 1918 dans des conditions particulièrement périlleuses. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur du 29 mars 1919 (J.O. du 22 mai 1919) :

 

« Excellent officier ayant toujours fait preuve de la plus grande vaillance ; bel exemple de courage, de sang-froid pendant les plus violents combats. Blessé le 21 août 1914 à Abreschviller, a été de nouveau grièvement blessé le 29 septembre 1918 après avoir, pendant trois et demi, entraîné sa compagnie de mitrailleurs au cours d’une progression de 8 km (3 citations). »

 

Officier de la Légion d’honneur : Décret du 12 décembre 1936 pour pendre rang du 23 juillet 1935.

 

Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 16 janvier 1946.

 

Le commandant Barlier possède un dossier sur la base Léonore.

 

Site base Leonore

 

Sources :

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche signalétique et des services du commandant Barlier, les tables décennales, et les registres de recensements de la ville de Saint-Dié pour les années 1886 et 1896 ont été visionnés sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges. 

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