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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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7 mai 2021

Marie Joseph Émile Chauffenne (1879-1965)

Marie Joseph Emile Chaffenne

 

Natif du petit village de Bouligney situé dans le département de la Haute-Saône, Marie Joseph Émile Chauffenne voit le jour le 29 mars 1879. Ses parents se sont mariés à Conflans-sur-Lanterne en 1871.

 

Sa mère, Catherine Joséphine Haussetète, est âgée de 29 ans lorsqu’elle donne vie à Joseph. Son père, Théodule Almire a 36 ans. Le couple a perdu son premier enfant en 1873.

 

 

Almire et Joséphine exercent le métier de cultivateurs.

 

Bon élève, Joseph quitte l’école communale en sachant parfaitement lire, écrire et compter sans pour autant poursuivre ses études. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, il rejoint définitivement le monde professionnel en devenant un travailleur de la terre.

 

Bouligney

 

En 1899, Joseph a 20 ans. C’est l’heure de penser aux obligations militaires. Il faut se rappeler que la loi Freycinet est encore en application à cette époque. Le rituel du tirage au sort est toujours de rigueur.

 

Le jeune Chauffenne extrait le billet n°46 de l’urne républicaine ce qui signifie qu’il servira pendant une durée de trois ans. Quelque temps après, il se présente devant le conseil de révision du chef-lieu du canton de Vauvillers qui le déclare « bon pour le service armé ». Il apprend finalement son affectation. Ce sera l'infanterie, au 149e d’Épinal. 

 

Au 149e R.I.

 

Joseph doit être à Épinal pour le 16 novembre 1900. Une fois arrivé à la gare spinalienne, il se rend, à pied, à la caserne Courcy où cantonne le 149e R.I.. L’ancien agriculteur est affecté à la 10e compagnie.

 

Le 15 décembre, le soldat Chauffenne est admis au peloton d’instruction. Non classé en mai, il termine 7e sur les 30 élèves qui ont suivi les cours du peloton au classement final. Il devient caporal le 1er juin 1901.

 

Joseph est considéré comme mobilisable le 1er mars 1901 même si son instruction n’est censée s'achevée qu’à partir du 21 septembre 1901, juste après les manœuvres d’automne. Joseph prend sa première leçon d’escrime le 1er avril 1901.

 

Le 17 novembre 1901, il suit les cours de gymnastique. Débutant, il est positionné à la 3e classe, ce qui est l’échelon le plus bas de la discipline. Le 1er avril 1902, il passe à la 1ère classe. Les barres parallèles, le cheval d’arçon et les anneaux sont maintenant bien maîtrisés. 

 

Joseph est nommé caporal le 1er juin. Ce changement de statut le fait affecter à la 11e compagnie du régiment.

 

Quelques manquements à la discipline lui valent d’être puni à quatre reprises dans ce grade.

 

 

Ces punitions n’auront aucune conséquence sur son avancement puisqu’il fut promu sergent le 10 mars 1903. Il faut préciser que le passage dans ce grade est relativement rare pour un conscrit.

 

La vie de soldat lui convient parfaitement, à tel point que le 10 août, il décide de s’engager pour un an, sans toucher de prime. Il était à quelques semaines de la fin de ses obligations militaires. Joseph n’avait nullement l’intention de retourner pousser la charrue.

 

Le sergent rengagé signe un nouveau contrat le 19 mars 1904 ; cette fois-ci, il en prend pour deux ans. Joseph touche la prime. Ce contrat prend effet à partir du 1er novembre 1904.

 

Cour de la caserne Courcy

 

Le 26 octobre, il quitte ses fonctions de responsable d’escouades. Son niveau scolaire lui permet de gérer les registres de comptabilité de la compagnie.

 

Le 29 juillet 1905, le sergent fourrier Chauffenne écope de 4 jours d’arrêt simple donnés par le colonel du régiment.

 

 

Le 26 septembre, il épouse Gabrielle Lagant à Crépy-en-Valois. De cette union naîtront deux enfants, Jeannine et Pierre.

 

Joseph Chauffenne reprend ses fonctions de sergent après ce mariage.

 

Le 24 février 1906, il appose de nouveau sa signature sur un contrat de deux ans. Au cours de celui-ci le sergent Chauffenne a obligation de faire un stage au 7e escadron des équipages militaires. Ce stage a lieu du 1er mai au 10 juin 1906.

 

Le 7 août, il se fait réprimer pour la sixième fois.

 

 

Joseph Chauffenne est nommé au grade de sergent-major le 20 mars 1908. Tous les sergents de la 11e compagnie sont sous son autorité directe.

 

Les contrats de deux ans s’enchaînent. Le premier est validé le 21 septembre. Joseph Chauffenne trouve encore le moyen de se faire punir à deux occasions au cours de celui-ci. Ce seront les dernières punitions de sa carrière de soldat.

 

 

Un nouveau contrat est signé le 10 mai 1910, le suivant le 19 août 1912.

 

Joseph Chauffenne est nommé adjudant le 16 avril 1913. Il retourne à la 10e compagnie pour y prendre le commandement d’une section.

 

Conflit 1914-1918

 

Été 1914, la paix est en danger. L’attentat de Sarajevo du 28 juin va servir de prétexte au déclenchement des hostilités. Fin juillet, la voie diplomatique échoue à maintenir la paix. La guerre contre l’Allemagne est inéluctable. Le jeu des alliances se met en place. L’Europe est sur le point de s’embraser. Pendant que se déroulent ces évènements internationaux, l’adjudant Chauffenne effectue des manœuvres au camp du Valdahon. Le 149e R.I. doit regagner au plus vite Épinal.

 

Joseph Chauffenne est toujours à la tête de sa section de la 10e compagnie, sous le commandement du capitaine Laure. De retour au dépôt, les hommes reçoivent l’équipement complet pour partir en guerre, les munitions sont distribuées…

 

Toutes les unités frontalières reçoivent l’ordre de se diriger vers l’Allemagne au plus vite. Elles ont pour mission d’endiguer une potentielle attaque ennemie avant même que la mobilisation de l’armée française ne soit achevée.

 

Le 3 août, le 149e R.I. entre officiellement en campagne. L’Allemagne vient de déclarer la guerre à la France.

 

L’adjudant Chauffenne participe à toutes les attaques du régiment qui ont lieu au cours du mois d’août. Il mène ses hommes aux combats du Signal de Sainte-Marie, d’Abreschviller et de Ménil, Thiaville et Saint-Benoît ; il le fait avec beaucoup d’autorité er survit indemne.

 

Les pertes sont énormes. Depuis le baptême du feu, beaucoup de supérieurs manquent à l’appel. Le 14 septembre, Joseph Chauffenne est promu sous-lieutenant à titre temporaire, une promotion qu’il n’aurait pas pu obtenir en temps de paix. Le lieutenant-colonel Escallon, qui commande le 149e R.I., lui confie sa 12e compagnie.

 

À cette date, le 149e R.I. est engagé dans la bataille de la Marne. Il occupe et perd à plusieurs reprises le petit village marnais de Souain.

 

Après un passage en Artois, deux bataillons du régiment spinalien sont envoyés en Belgique. La compagnie Chauffenne est du « voyage ». Le 5 novembre 1914, Joseph Chauffenne est dans le secteur de Kemmel. Un éclat d’obus le blesse à la fesse gauche.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Journée du 5 novembre 1914 (3e bataillon du 149e RI)

 

Il est évacué sur l’ambulance n° 6 à La Clytte avant d’être hospitalisé à Boulogne-sur-Mer entre le 7 et le 24 novembre 1914.

 

Le sous-lieutenant Chauffenne est de retour au dépôt du 149e R.I. le 24 novembre 1914. Il est renvoyé dans la zone des armées le 4 janvier 1915. Joseph Chauffenne retrouve la 12e compagnie, mais cette fois-ci, en tant que chef de section.

 

Son régiment est en Artois depuis la fin du mois de décembre 1914. Il occupe un secteur particulièrement exposé du côté de Noulette. Le lieutenant-colonel Gothié observe que son subordonné montre moins de zèle et de tenue depuis son retour.

 

Le 3 mars 1915, les Allemands lancent une violente attaque dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Chapelle de Notre-Dame-de-Lorette (2)

 

Le lendemain, Joseph Chauffenne est blessé pour la seconde fois, une balle lui perfore l’orteil gauche. Le sous-lieutenant est de nouveau évacué vers l’arrière pour être soigné à l’hôpital temporaire n° 35 du Touquet-Paris-Plage. Il y séjourne du 5 mars au 24 avril 1915.

 

Joseph Chauffenne rejoint le front le 25 pour prendre le commandement de la 10e compagnie du 149e R.I..

 

Son régiment est toujours en Artois. Il participe aux attaques des mois de mai, juin et juillet avant d’être blessé à la cuisse gauche par un éclat d’obus, près du bois en Hache, le 17 août 1915. Évacué sur l’infirmerie du corps le lendemain, il ne sera pas envoyé vers l’arrière.

 

Joseph Chauffenne est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre de la division le 21 septembre.

 

À la tête de sa compagnie, il participe aux attaques des  26, 27 et 28 septembre 1915.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

départ pour la releve

 

Le 6 janvier 1916, le lieutenant-colonel Gothié note ceci dans son feuillet individuel de campagne : « Officier à titre temporaire sortant du rang, brillants états de services (3 blessures, une citation), sérieux, consciencieux et actif, moyens ordinaires, instruction primaire, fait un bon commandant de compagnie. »

 

Le 12 octobre, il a la joie de pouvoir coudre ses galons de lieutenant sur son uniforme.

 

En mars 1916, la 12e compagnie est à Verdun. Le 149e R.I. occupe des secteurs de 1ère ligne autour des forts de Souville et de Vaux à deux occasions. Une fois de plus les pertes sont importantes.

 

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante pour lire le témoignage du capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André.

 

Verdun 1916

 

Joseph Chauffenne est nommé capitaine à titre temporaire le 7 avril 1916.

 

La 12e compagnie quitte la région de Verdun à la mi-avril 1916. Après une petite période de repos à Landrecourt, le capitaine Chauffenne se rend en Champagne avec l’ensemble du régiment pour prendre position dans un secteur moins exposé. Ce secteur est situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

 

En septembre, le 149e R.I. combat dans la Somme. Le 1er octobre 1916, le capitaine Chauffenne prend le commandement de la 3e compagnie.

 

Il obtient une citation à l’ordre du corps d’armée pour ses actions menées à la tête de sa nouvelle compagnie dans les offensives qui suivront.

 

Joseph Chauffenne est confirmé dans son grade d’officier à titre définitif le 31 décembre 1916.

 

Le 9 mai 1917, il est nommé capitaine adjudant-major du 1er bataillon. C’est une magnifique promotion pour un homme qui n’a, pour tout diplôme, que son certificat d’études et n’était qu’adjudant en août 1914 !

 

Le 12 septembre 1917, il est affecté au 2e bataillon, où il occupe les mêmes fonctions. Dix-huit jours après, il est photographié à Troësnes, une petite commune située dans le département de l’Aisne. Cette photo le montre avec l’ensemble des cadres du bataillon Schalck.

 

Officiers du 2e bataillon du 149e R

 

Le 1er octobre 1917, le colonel Boigues écrit dans son relevé de notes : « Sans avoir peut-être de grands moyens, a des qualités d’activité et d’énergie qui le rendent précieux comme adjudant-major. Homme de toute confiance, a beaucoup d’autorité, de savoir-faire et un courage à toute épreuve. »

 

Le 23 octobre, Joseph Chauffenne participe à la bataille de la Malmaison en tant que second du bataillon.

 

Pour en savoir plus sur la bataille de la Malmaison, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Attaque du 149e R

 

Joseph Chauffenne ajoute une seconde étoile de vermeil à sa croix de guerre suite à cet engagement.

 

En décembre, il suit une formation de trois jours. Il fait un stage sur l’utilisation militaire du gaz.

 

Fin mai 1918, le 149e R.I. s’oppose à une vaste offensive allemande qui est menée sur le chemin des Dames, entre le moulin de Laffaux et les abords de la ville de Reims. Joseph Chauffenne prend le commandement du 2e bataillon suite à la disparition de commandant Schalck. Les combats sont d’une grande dureté. Le capitaine Chauffenne est cité à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

 

Le 15 juillet 1918, les Allemands attaquent en Champagne dans le secteur du trou Bricot. Le 2e bataillon du 149e R.I. défend fermement sa position. Le capitaine Chauffenne est cité à l’ordre de la division.

 

Il participe ensuite aux combats de septembre et d’octobre, d’abord  en tant que chef de bataillon puis comme capitaine adjudant-major. Il est cité à deux occasions pour ses actions. Une citation à l’ordre du corps d’armée, une autre à l’ordre de l’armée.

 

Pour en savoir plus sur les évènements de septembre 1918, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte 1 journée du 26 septembre 1918

 

Joseph Chauffenne obtient une dernière permission en temps de guerre, prise entre le 8 et le 23 octobre. Il rejoint son bataillon juste à temps pour participer à la bataille de la Hunding-Stellung qui se déroule dans le secteur de Banogne deux jours plus tard.

 

Pour en savoir plus sur cet engagement, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Hunding-Stellung

 

Le conflit est sur le point de se terminer.

 

Le 3 novembre, le lieutenant-colonel Vivier, qui commande le 149e R.I., rédige dans le relevé de notes de son subordonné : « Officier vigoureux et énergique, d’une très belle conduite au feu. S’emploie, avec beaucoup de zèle et de dévouement, à seconder son chef de bataillon pour lequel il est un précieux auxiliaire. Instruction primaire, bonne éducation, très beaux états de service. »

 

 

Les années d’après-guerre

 

Joseph Chauffenne occupe le poste de capitaine adjudant-major jusqu’en septembre 1919 ; il est ensuite affecté au commandement de la 2e compagnie de mitrailleuses.

 

En octobre, le lieutenant-colonel Lecoanet évalue le capitaine Chauffenne de la manière suivante : « Vigoureux, très résistant à la fatigue. À fait ses preuves. Nommé adjudant-major au cours de la campagne a dû être replacé à la tête d’une compagnie de mitrailleuses, le cadre des officiers du régiment ne permettant plus de le maintenir dans son emploi. Instruction primaire qu’il devra développer sérieusement. Tenue et conduite irréprochables. Bien élevé. Connaît bien ses règlements et l’administration d’une compagnie. Excellent officier de troupe, d’un dévouement à toute épreuve. »

 

Joseph Chauffenne sait qu’il doit se former.

 

Il suit la 1ère série des cours de perfectionnement du camp de la Valbonne du 14 novembre 1919 au 15 février 1920.

 

Deux ans plus tard, du 18 au 26 février 1922, il assiste à un cours concernant le tir antiaérien des armes automatiques d’infanterie à l’école de tir de Cazaux.

 

Les fatigues, les intempéries et les souffrances de toutes natures supportées durant les quatre années de guerre ont laissé des traces. Les vieilles blessures se réveillent.

 

Le capitaine Chauffenne est envoyé sur Bourbonne-les-Bains pour y faire usage des eaux thermales du 26 mai au 15 juin. Il est en congé de convalescence du 16 juin au 11 juillet.

 

Joseph Chauffenne est proposé pour le maintien en activité avec un taux d’invalidité de 10 %. Il obtient une pension temporaire de 10 %, approuvée par la commission spéciale de réforme qui s’est réunie à Nancy le 3 juillet 1923.

 

Une décision ministérielle du 24 octobre 1923 l’affecte au 27e régiment de tirailleurs à partir du 15 novembre 1923. Le 149e R.I. est sur le point d’être dissous.

 

Joseph Chauffenne a porté le numéro de ce régiment pendant 23 ans. C’est probablement une des plus longues carrières au sein de cette unité qui ait traversé l’intégralité de la guerre.

 

Le 1er janvier 1924, le capitaine est muté au 170e R.I.. Il prend le commandement de la 11e compagnie en décembre 1926. L’année suivante, il est mis à la disposition du général commandant supérieur des troupes du Maroc.

 

Un bref passage en Afrique

 

Le capitaine Chauffenne est affecté au 3e bataillon d’Afrique qui tient garnison dans le village Outat-El-Haj. Il embarque à Marseille le 14 décembre 1927. Joseph est à Oran le 16. Il prend le commandement de la 1ère compagnie du bataillon le 18.

 

Six mois plus tard, Joseph Chauffenne est atteint de paludisme. Le 23 juillet, il  est évacué sur l’infirmerie-ambulance de Guercif, puis sur l’hôpital de Taza le 21 août 1928. Le 13 septembre, il se rend à l’hôpital d’Oudjda pour se présenter devant une commission de rapatriement. L’ancien officier du 149e R.I. obtient un congé de rapatriement de 40 jours. De retour au régiment, il apprend qu’il ne retournera plus au Maroc après ce congé.

 

Le 7 octobre 1928, Joseph Chauffenne quitte définitivement la caserne du 3e bataillon d’Afrique.

 

Le 15 octobre, il débarque à Marseille.

 

Retour en France et fin de carrière

 

Le capitaine Chauffenne passe son congé chez lui, à Épinal au 41 rue Notre-Dame-de-Lorette.

 

Il est affecté au 158e R.I. en novembre 1928, mais il ne rejoint pas cette unité.

 

Le 1er janvier 1929, il porte l’uniforme du 17e R.T.A..Ce régiment sera rebaptisé 21e R.T.A. le 1er janvier 1929.

 

Joseph Chauffenne est nommé capitaine adjudant-major du 3e bataillon de son régiment le 16 août 1930. Il connaît bien cette fonction, pour l’avoir exercée durant le conflit 1914-1918.

 

Le 21 mars 1931, il est affecté à la section du personnel de l’état-major particulier du centre mobilisateur d’infanterie n° 205.

 

Atteint par la limite d’âge de son grade, Joseph est rayé des contrôles à partir du 29 mars 1932. Il est proposé pour le grade de commandant.

 

Le capitaine Chauffenne n’en a pas pour autant terminé avec l’armée. Régulièrement, il continue de se former en tant que réserviste.

 

Le 26 juin 1936, l’ancien adjudant de 1914 est nommé chef de bataillon de réserve. Cet avancement est en quelque sorte la reconnaissance de sa brillante carrière militaire. Il ne faut pas oublier que cet homme n’a en tout et pour tout que son certificat d’études.

 

Le commandant Chauffenne est rappelé à la mobilisation le 24 septembre 1938. Il préside la commission hippomobile qui est chargée de la réquisition des chevaux. Renvoyé dans ses foyers le 14 octobre, il est rappelé à l’activité à la fin du mois d’août 1939 pour prendre le commandement du groupe des unités d’instruction.

 

Le 12 janvier 1940, il est muté au 624e régiment de pionniers. Il est décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze et étoile de vermeil pour son implication dans la campagne de France en tant que chef de bataillon.

 

Le 1er juillet 1940, le commandant Chauffenne est démobilisé. Sa carrière de soldat prend fin après presque 40 ans de « bons et loyaux services » sous l’uniforme.

 

Marie Joseph Émile Chauffenne décède le 18 février 1965, quelques semaines avant de fêter son 86e anniversaire.

 

Decorations capitaine Chauffenne

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes, 3 étoiles de vermeil et 2 étoiles d’argent.

 

Cité à l’ordre n° 81 de la 43e division en date du 21 septembre 1915 :

 

« A courageusement organisé et dirigé au cours de plusieurs nuits des travaux en terrain découvert à proximité des lignes ennemies devant Souchez. Blessé le 17 août au matin, a refusé de se rendre au poste de secours et a voulu conserver son commandement jusqu’à la relève du soir. Officier dévoué déjà blessé deux fois. »

 

Cité à l’ordre n° 119 du 21e C.A. en date du 6 novembre 1916 :

 

« Commandant de compagnie de grande valeur. Les 16, 17, 18 et 19 octobre 1916 a puissamment contribué par son énergie et l’habileté de ses dispositions prises, à  assurer avec un minimum de pertes, le succès d’une opération difficile. Déjà cité à l’ordre de la division, trois blessures. »

 

Cité à l’ordre n° 176 du 21e C.A. en date du 10 décembre 1917 :

 

« Dans l’attaque du 23 octobre 1917, a fait preuve des plus belles qualités de courage et de sang-froid, a été un auxiliaire précieux pour son chef de bataillon et s’est acquitté de toutes les missions qui lui ont été confiées. »

 

Cité à l’ordre de l’armée n° 604 du 15 juillet 1918 :

 

«Officier d’un moral et d’un courage superbes. Son chef de bataillon ayant disparu a pris le commandement du bataillon, au cours du combat dans des circonstances particulièrement délicates, par son courage et son entrain a réussi pendant sept jours de combat ininterrompu à remplir, avec un bataillon déjà éprouvé, toutes les missions qui lui ont été confiées, tout en maintenant intact le moral de sa troupe.»

 

Cité à l’ordre n° 362 de la 43e D.I. du 14 août 1918 :

 

«A fait preuve de grandes qualités d’autorité et de méthode dans l’organisation de la défense d’une position qui a résisté superbement à l’offensive ennemie. Pendant la bataille du 15 juillet s’est dépensé sans compter pour faire fonctionner sous le bombardement, les liaisons entre les compagnies et le poste de commandement du sous-secteur et assurer le ravitaillement du bataillon en vivres et munitions.»

 

Cité à l’ordre n° 238 du 21e C.A. du 28 novembre 1918 :

 

« Officier d’une haute valeur morale, comme adjudant-major d’un bataillon d’attaque, a fait preuve au cours des combats du 25 au 27 octobre 1918, des plus brillantes qualités militaires, se portant sans cesse aux endroits mêmes les plus exposés, pour observer la marche des unités de 1ère ligne, traversant un terrain violemment battu par l’infanterie ennemie pour entraîner les hommes par son exemple.»

 

Cité à l’ordre n° 1551 de la IVe  Armée du 24 décembre 1918 :

 

« A brillamment conduit son bataillon au cours des combats des 26 septembre au 1er octobre 1918, malgré des barrages intenses d’artillerie et de mitrailleuses, a atteint tous ses objectifs, faisant une progression de plusieurs kilomètres, a maintenu tous ses gains en repoussant toutes les contre-attaques ennemies, a contribué à la capture de nombreux prisonniers et d’un important matériel, faisant subir de lourdes pertes à l’adversaire. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur :

 

« Le 1er avril 1917. Excellent commandant de compagnie, s’est particulièrement distingué pendant les combats d’octobre 1916. » (J.O. du 17 avril 1917).

 

Officier de la Légion d’honneur :

 

Inscrit au tableau spécial pour prendre rang du 16 juin 1920 par arrêté ministériel du 2 octobre 1920.

 

Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 24 mars 1956. Brevet n° 279470 du 6 avril 1956.

 

Croix de guerre 1939-1940 avec une étoile de bronze et une étoile de vermeil

 

Par ordre général n° 117 du 24 juin 1940 du général d’armée n° 3 – citation à l’ordre du régiment – note du 6 juillet 1940) :

 

« Depuis la Somme, sur l’Oise, sur la Marne, sur la Seine, après la Loire, jusqu’au bout, a donné le plus bel exemple de ce que peut le moral du français.

 

A fait un effort surhumain, malgré les fatigues et les nombreux bombardements par avions ennemis, pour éviter la honte d’une capitulation en rase campagne. Est resté complètement groupé autour de ses chefs. »

 

Par ordre général n° 16 du 14 juillet 1940 du général commandant le 24e C.A. – citation à l’ordre du C.A. :

 

« Depuis le début de la campagne a commandé son bataillon d’une façon admirable. Chef de tout premier ordre, a constamment donné sous les nombreux bombardements par avions ennemis et à travers les nombreuses difficultés rencontrées, l’exemple du courage, du dévouement et de l’abnégation. A maintenu son unité dans un état moral et physique parfait. »

 

Chevalier de l’ordre de Léopold. Extrait de l’ordre général n° 40 D.E.D. du 26 août 1919.

 

 

Le commandant Chauffenne possède un dossier sur la base Léonore.

 

 

Sources :

 

Dossier personnel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La fiche signalétique et des services du commandant Chauffenne, les actes d’état civil de sa famille et les registres de recensements de la commune de Bouligney pour les années 1872 et 1911 ont été visionnés sur le site des archives départementales de la Haute-Saône (les registres des années intermédiaires de recensement ne figurent pas sur ce site).

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Haute-Saône. 

Commentaires
A
Bonjour. Je suis l'arrière petite fille de Emile. Je suis agréablement surprise de ce post incroyable sur la vie de mon aïeul. Peut on en parler en privé ?
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