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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 octobre 2021

François Auguste Adrien Jeudy (1883-1918)

François Auguste Adrien Jeudy

 

Enfant naturel, François Auguste Adrien Jeudy voit le jour le 2 juin 1883, dans la maison de son grand-père maternel, à Amage, dans le département de la Haute-Saône. Sa mère, Belzamine Jeudy, est âgée de 38 ans.

 

François est le dernier enfant d’une fratrie composée d’une fille et de trois garçons, tous nés de père inconnu sur l’état civil.

 

Belzamine se marie le 3 décembre 1884 à Raddon-et-Chapendu. Elle épouse François Alexandre Bernard, un maçon, veuf de Marie Josèphe Galmiche et père de 6 enfants. Ce couple donnera vie à deux garçons qui ne survivront pas à la petite enfance.

 

François Jeudy quitte l’école communale avec un degré d’instruction de niveau 2. Il sait lire et écrire, mais sa maîtrise de l’arithmétique et de la géométrie reste insuffisante.

 

Le livre d’or de la blanchisserie et de la teinturerie de Thaon-les-Vosges nous apprend qu’il a travaillé durant 7 ans dans cette entreprise.

 

Le 3 février 1904, François Jeudy se marie avec Marie Joséphine Honorine Offerlé à Fontaine-lès-Luxeuil. Deux filles et un garçon naîtront de cette union.

 

La photographie suivante, prise durant le conflit 1914-1918, le représente au côté de son épouse.

 

 

Comme pour la plupart des registres vosgiens, la fiche matricule de cet homme ne dévoile rien de sa vie de soldat. Seuls y figurent son état civil, son signalement et la décision prise par le conseil de révision lorsqu’il s’est présenté devant lui.

 

À partir de là, il nous est donc impossible de reconstituer son parcours militaire. Heureusement, son livret militaire et quelques photographies conservés par la famille permettent de remédier, en partie, à ce problème.

 

Sa fiche signalétique et des services indique un ajournement pour faiblesse en 1904. Son livret militaire mentionne un passage dans la réserve de l’armée active en 1907. Ces deux informations laissent supposer une arrivée au régiment en 1905.

 

Une photographie datant du début du 20e siècle confirme sa présence au sein du 149e R.I., une unité qui tient garnison à Épinal. Le cliché qui suit le montre en uniforme de sergent.

 

Portrait de François Jeudy au service militaire

 

De retour à la vie civile, François Jeudy retrouve un emploi en blanchisserie et teinturerie.

 

En 1911, il travaille comme chauffeur à Thaon-les-Vosges.

 

Été 1914 : une nouvelle guerre contre l’Allemagne est sur le point de commencer.

 

La logique voudrait que le réserviste Jeudy ait rejoint la caserne Courcy dès le début des hostilités, c’est à dire au moment du rappel de sa classe. Comme nous l’avons signalé plus haut, la partie « détail des services et mutations diverses » de sa fiche matricule est vide. Il est donc impossible de valider cette hypothèse à 100 %.

 

Quelques éléments retrouvés dans plusieurs documents permettent de reconstituer de façon fragmentaire son parcours de soldat.

 

Son nom figure à deux reprises dans les contrôles nominatifs trimestriels du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations militaires.

 

Le 23 août 1915, François Jeudy entre à l’ambulance n° 6/21 installée à Bruay-en-Artois. L’identité de ce sous-officier apparaît une 1ère  fois dans le registre du contrôle nominatif du 3e trimestriel de l’année 1915. La colonne correspondant à la compagnie indique une présence au sein de la 1ère compagnie du régiment.

 

Nous retrouvons son nom inscrit quelques pages plus loin, mais cette fois-ci, avec un enregistrement à la 34e compagnie du 149e R.I.. Comment interpréter ce changement de numérotation ?

 

Il quitte le jour même l’ambulance n° 6/21 pour une destination inconnue. Est-il retourné au dépôt ? A-t-il été envoyé vers l’arrière pour y être soigné ? A-t-il rejoint le régiment actif ? Il est impossible de répondre à ces questions en l’état actuel des informations trouvées dans les différentes sources.

 

Le 10 avril 1916, François Jeudy entre à l’hôpital militaire de la ville d’Épinal. Il en sort 13 jours plus tard.

 

Un document signé par le commandant du dépôt du 149e R.I. datant du 13 février 1917 fait savoir que le sergent Jeudy a été blessé durant le conflit, mais il n’est fait aucune mention de la date de cette blessure.

 

Livret militaire

 

Deux permissions sont enregistrées dans son livret militaire. La première a été obtenue du 10 au 16 octobre 1916, la seconde du 7 au 18 mars 1917.

 

À la fin de l’année 1917, le sergent Jeudy est responsable des 15e et 16e escouades de la 35e compagnie du 9e bataillon du 149e R.I..

 

 

La date de son retour au front n’a pas pu être retrouvée. Nous savons simplement qu’il a intégré les effectifs de la 7e compagnie le jour où il a rejoint le régiment actif dans la zone des armées en 1918.

 

Le sergent Jeudy est tué au cours d’une attaque qui a lieu dans le secteur de Sommepy-Tahure le 28 septembre 1918, à la tête de sa demi-section. Il était âgé de 35 ans.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

28 septembre 1918

 

Même s’il reste encore de nombreuses zones d’ombre dans la reconstitution du parcours de combattant de ce sous-officier nous pouvons quasiment affirmer qu’il a toujours porté l’uniforme du 149e R.I..

 

La famille n’a pas réclamé le corps dans les années vingt. Le sergent Jeudy repose actuellement dans la nécropole nationale de Sommepy-Tahure. Sa sépulture porte le n° 796.

 

Sepulture de François Jeudy

 

François Jeudy a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume.

 

« Chef de demi-section plein de courage et d’entrain, possédant un grand ascendant sur ses hommes. Tombé glorieusement pour la France, le 28 septembre 1918, près de Somme-Py en conduisant sa fraction à l’assaut. » 

 

Cette distinction lui donne également droit au port de la croix de guerre avec une étoile d’argent.

 

Le nom de ce sous-officier a été gravé sur le monument aux morts de la commune de Thaon-les-Vosges.

 

Monument aux morts de Thaon-les-Vosges

 

Il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante pour prendre connaissance de la généalogie du sergent Jeudy.

 

Geneanet

 

Sources :

La fiche signalétique et des services de François Jeudy a été consultée sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Contrôles nominatifs du 3e trimestre 1915 et du 2e trimestre 1916 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires détenus par les archives médicales hospitalières des armées de Limoges.

 

Livre d’or de la blanchisserie et de la teinturerie de Thaon-les-Vosges.

 

Les documents et les photographies présentées ici proviennent tous de la collection de la famille descendant de ce sous-officier. Je remercie tout particulièrement madame A. Ehlinger pour son aide et son autorisation de publication.

 

La photographie de la sépulture du sergent Jeudy a été réalisée par N. Galichet.

 

Un grand merci à M. Bordes, A. Ehlinger  à N. Galichet, à I. Mazingand, à A. Carobbi, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives médicales hospitalières des armées de Limoges et aux archives départementales des Vosges.

Commentaires
P
Bien intéressant article sur ce combattant qui serait resté anonyme sans celui-ci. Il est important de raconter l'histoire de nos poilus, chacun à son parcours et sa destinée. Ils se sont battu avec courage et méritent notre attention. Merci de nous avoir fait connaître tous ces hommes.
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