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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 mars 2021

28 septembre 1918

28 septembre 1918

 

Le 149e R.I. combat dans le secteur de Somme-Py-Tahure depuis le 26 septembre 1918. Le 1er jour d’attaque, les bataillons du régiment ont progressé avec facilité. L’ennemi opposa très peu de résistance. La situation se complique le second jour. Les Allemands réussissent à freiner l’avancée des Français en envoyant sur le terrain des troupes fraîches plus aguerries.

 

Dans la soirée du 27, le 1er bataillon et deux compagnies du 2e bataillon prennent position en bordure du chemin de Manre. Face à eux, des éléments de la 3e division de la garde prussienne se tiennent prêts à en découdre.

 

Carte 1 journee du 28 septembre 1918

 

Le lieutenant-colonel Vivier réceptionne l’ordre d’attaque de la 43e D.I. pour la journée du 28 à 1 h 30. Les instructions du responsable du régiment parviennent au commandant Fontaine à 3 h 00. Son bataillon devra dépasser les 1er et 2e bataillons pour s’emparer de la tranchée de Nassau, du fond et de la bretelle d’Aure.

 

L’obscurité et l’intervalle de temps restreint entre l’heure de réception de l’ordre d’attaque de la 43e D.I. et le déclenchement de l’offensive qui doit débuter à 5 h 40 sont des éléments qui empêchent toute reconnaissance préalable du terrain.

 

À l’heure prévue, le bataillon Fontaine se porte à l’attaque de la tranchée de Nassau. Deux de ses compagnies sont en 1ère ligne, une en soutien. Une section de mitrailleuses accompagne chaque compagnie.

 

 

Les hommes avancent sous un violent bombardement ennemi qui riposte à la très courte préparation de l’artillerie française.

 

L’attaque est appuyée par les chars Renault F.T. et Schneider de la 307e compagnie du 3e B.C.L..

 

Malgré les tirs violents des mitrailleuses ennemies, le 3e bataillon progresse assez rapidement.

 

Le bataillon Fontaine s’empare de la tranchée de Nassau après une lutte acharnée.

 

Les éléments du 170e R.I. à droite et les chasseurs à gauche ne suivent pas le rythme. Rapidement, ils sont en retrait.

 

Malgré cette position en flèche, le 3e bataillon du 149e R.I. continue sa poussée vers l’avant. La situation pourrait vite devenir dangereuse.

 

La compagnie de droite du bataillon Fontaine atteint le bois V 90. La compagnie de gauche s’avance vers le Brunnenem-Grund.

 

Cette compagnie fait face à un groupe ennemi d’environ 150 soldats qui manifeste l’intention de se rendre. Mais ces Allemands finissent par livrer combat sous l’impulsion d’un officier. Un corps à corps acharné a lieu sur la position.

 

L’officier allemand est tué. Plusieurs de ses hommes sont rapidement mis hors de combat. L’ennemi résiste à plusieurs tentatives d’enfoncement et de débordement de la part des Français. Les compagnies du commandant Fontaine essayent de faire tomber la résistance avec l’aide des chars, mais les blindés éprouvent de sérieuses difficultés en tentant de pénétrer dans le bois de l’Araignée. La lutte est âpre. L’ennemi a utilisé la forêt pour masquer un grand nombre de fusils et de canons antichars.

 

À 11 h 00, la situation est la suivante pour le 3e bataillon : une de ses compagnies a pris place devant le Brunne Grund, une autre se trouve plus à droite à la même hauteur. La dernière est en soutien à 200 m en arrière.

 

Une nouvelle attaque a lieu dans l’après-midi. Elle est appuyée par l’artillerie lourde, par l’artillerie de campagne et par les chars de combat.

 

Le poste de commandement du lieutenant-colonel Vivier est venu s’installer à 2470.

 

À 15 h 30, le bataillon de tête du 149e R.I. se porte en avant, soutenu par les chars. Il subit un feu très violent de mitrailleuses qui l’empêche de progresser.

 

Les 1er et 2e bataillons suivent. Ils serrent à 500 m environ de distance, prêts à intervenir.

 

Les chars sont inefficaces. Les bataillons voisins de droite et de gauche ne progressent pas. L’attaque est un échec.

 

Les bataillons finissent par reprendre leurs emplacements dans la tranchée de Nassau.

 

Le soir arrive. Les deux compagnies de 1ère ligne s’établissent en avant-postes de fin de combat sur leurs positions. Les mitrailleuses ennemies crépitent, invisibles sous les bois. Les deux compagnies gardent un contact étroit en envoyant régulièrement des patrouilles.

 

La nuit est agitée. Officiers et hommes de troupe font bonne garde.

 

Le bataillon Fontaine est toujours positionné en flèche. Sa compagnie de soutien prend un dispositif de couverture de flancs, dispositif plus prononcé sur la gauche.

 

Dans la nuit, une patrouille ennemie aborde nos éléments avancés. Vite repérée, elle s’enfuit en laissant un prisonnier.

 

Malgré la pluie incessante, la boue et les grandes fatigues occasionnées par ces trois jours de luttes, les hommes redoublent de vigilance pendant toute la nuit. Il ne faut pas lâcher un pouce de ce terrain si chèrement conquis.

 

À 23 h 00, le lieutenant-colonel Vivier réceptionne un ordre de la 43e D.I. qui lui indique que son régiment va bientôt se faire dépasser par le 21e R.I.. Ses hommes vont pouvoir souffler.

 

                                            Tableau des tués pour la journée du 28 septembre 1918

 

Sources :

 

Historique du 501e Régiment d’Artillerie d’Assaut consulté sur le site « chars-français. Net ».

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 334/14.

 

« Tactique appliquée d’infanterie » article écrit par Ulysse Fontaine publié dans la revue d’infanterie n° 350 du 15 novembre 1921.

 

« Exemple d’emploi des chars dans la guerre 1914-1918 (volume III) - offensive de la IVe armée en Champagne - 26 septembre 1918 ». Centre d’études des chars de combat. Éditions Versailles. 1922.

 

Le dessin a été réalisé par I. Holgado.

 

Concernant les deux cartes réalisées, elles ont toutes été créées à partir de plusieurs plans. Aucune échelle n’est indiquée sur ces plans. Ces cartes n’ont donc qu’une valeur indicative.

 

Le morceau de carte en noir et blanc est extrait de l’article « Tactique appliquée d’infanterie » rédigé par Ulysse Fontaine publié dans la revue d’infanterie n° 350 du 15 novembre 1921.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, I. Holgado, à J. Huret, à M. Souquet et  au S.H.D. de Vincennes.

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