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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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6 mars 2015

De la Malmaison à la frontière suisse (novembre-décembre 1917).

Photographie_de_groupe_avec_Albert_Marquand

Fin octobre 1917, le 149e R.I. et les autres unités de la 43e D.I. mènent une attaque dans le secteur de La Malmaison. À la suite de ces combats, les 2 régiments d’infanterie et les 2 bataillons de chasseurs qui composent cette division, se retirent vers l’arrière pour gagner des zones de repos situées à l’ouest de Montmirail.

L’absence du J.M.O. du 149e R.I. ne permet pas de localiser précisément les communes qui l’accueillent au cours de cette période.

Carte_region_de_Montmirail

Legende_carte_du_31_octobre_au_5_decembre_1917

Les hommes du 149e R.I. sont installés dans des hameaux situés près de Viels-Maisons. Dans ce secteur, il n’y a pas de villes importantes. Les distractions se font rares pour les officiers et pour la troupe. Pour couronner le tout, le temps est à l’humide, le froid est au rendez-vous et le ciel est constamment gris. Des compagnies entières sont installées dans de vastes fermes. Le chauffage est défectueux. Les journées s’enchaînent… Mis à part les exercices et les corvées, aucun évènement marquant ne vient « éclaircir » la vie des hommes durant cette période. À la nuit tombante, les hommes avalent en hâte leur dîner avant de se réfugier dans la paille des granges pour de longues heures de nuit.

Le 1er décembre 1917, le colonel Boigues, qui commande le 149e R.I., est avisé du départ imminent de son régiment. Celui-ci va bientôt être transporté par voie ferrée dans la région de Vesoul.

Tous les transports des éléments de la 43e D.I  s’effectuent entre le 6 et le 8 décembre 1917. Une partie des unités du 149e R.I. monte dans les trains qui lui ont été réservés, dans la station d’Artonges. Le 2e bataillon du commandant Schalk débarque sur les quais de la gare de Vesoul. L’état-major du régiment, le 1er bataillon du commandant de Chomereau de Saint-André et le 3e bataillon du commandant Fournier, descendent des wagons à Genevreuille.

Gare_de_debarquement_entre_les_6_et_8_decembre_1917

Le brancardier Louis Cretin évoque cet évènement dans son témoignage :

« … En récompense de notre brillante attaque au  chemin des Dames, les hommes partent en permission de 12 jours en deux périodes… Je quitte chez moi le 7 novembre et viens retrouver les camarades à leur cantonnement de la Celle, près de Montmirail, où nous restons jusqu’au 5 décembre, date à laquelle nous embarquons à Artonge dans la nuit. Nous passons à Château-Thierry, Langres et nous débarquons le 6 au soir à Genevreuille, près de Lure, dans la Haute-Saône. Nous cantonnons à Mollans… »

Gare_de_Genevreuille_

Comme le fait remarquer l’auteur dans son récit à propos des permissions, le quota de ces dernières a été augmenté après leur suspension probable au cours des opérations et pour aider la troupe à se remettre.

Le 149e R.I. s’établit dans les villages avoisinants la commune de Mollans. De nouveau, les hommes sont installés dans des cantonnements de qualité médiocre, mais ils ne vont pas rester bien longtemps dans cette région. Le 9 décembre, le général Camille Michel qui commande la division reçoit un préavis lui annonçant un mouvement par voie de terre, qui devra s’effectuer dans les jours suivants.

Le 10 décembre, de nombreux ordres sont envoyés aux diverses unités de la 43e D.I..Ceux-ci permettent d’affiner l’organisation et la mise en place des futurs mouvements qui vont commencer dès le lendemain.

La 43e D.I. est mise à la disposition du 40e C.A., un corps d’armée qui n’a pas de composition organique, positionné près de la frontière suisse. Les hommes du général Michel vont devoir participer à l’organisation défensive de ce secteur. Les unités doivent se préparer pour plusieurs jours de marche. Heureusement, malgré le froid, le beau temps est au rendez-vous. Les routes qui sont gelées vont tout de même donner bien de la peine aux différents équipages.

Le mouvement du 149e R.I. commence le matin du 11 décembre 1917. Dans la soirée, le régiment va s’installer à Cubry, à Cubrial et à la ferme Grande Fontaine. L’état-major du colonel Boigues prend ses quartiers à Abbenans.

Carte_du_11_decembre_1917

Après une nouvelle journée de marche, les bataillons du 149e R.I. prennent positions le soir du 12 décembre dans les villages suivants :

Le 1er bataillon à l’Isle-sur- le-Doubs.

Le 2e bataillon à Appenans.

Le 3e bataillon à Médière.

Carte_journee_du_12_decembre_1917

Le 149e R.I. poursuit sa route, le soir du 13 décembre, les hommes passent la nuit dans les communes suivantes :

Les 1er et 3e bataillons à Mathay.

Le 2e bataillon à Maudeure.

Le lendemain, le régiment arrive à destination. Tous les éléments de la 43e D.I. sont mis à la disposition du 40e C.A. qui est commandé par le général Paulinier.

Carte_journees_des_13_et_14_decembre_1917

Legende_carte_journee_des_13_et_14_decembre__1917

Le 14 décembre au soir, le  149e R.I. cantonne comme suit :

L’E.M. et le 3e bataillon à Hérimoncourt.

Le 1er bataillon à Vaudoncourt.

Le 2e bataillon à Dasle.

Les hommes sont cordialement accueillis et trouvent partout des installations confortables.

Dans un courrier envoyé à sa famille datant du 20 décembre 1917, le sergent Albert Marquand évoque la vie quotidienne à Hérimoncourt. Voici ce qu’il nous dit :

« Ici rien de bien sensationnel. Les habitants se montrent d’une gentillesse à nulle autre pareille, et partout les militaires du régiment sont traités comme des membres de la famille… Nous allons travailler tous les jours à proximité de la frontière. Départ : matin 7 h 30, travail jusqu’à 11 h 00, soupe. Reprise jusqu’à 15 h 00 et rentrée. Ce n’est guère pénible pour nous, mais on se gèle terriblement. Aussi, on a sorti toute la grande collection d’hiver. Je ne puis m’approfondir sur le travail, vous devez comprendre pourquoi. Je suis allé voir la Suisse à distance respectable… »

Les travaux dans ce secteur sont bien réglés, ils intéressent les cadres et la troupe sans les surmener. Le pays est pittoresque avec ses vallées profondes et ses vastes plateaux couverts de forêts givrées par le froid.

Sources bibliographiques :

J.M.O. de la 43e D.I. :

J.M.O. du 1er B.C.P. :

J.M.O. du 31e B.C.P. :

J.M.O. du 158e R.I. :

 « Et le temps à nous, est compté. » Lettres de guerre (1914-1919) d’Albert Marquand. Présenté par Francis Barbe, avec une postface du général André Bach. Éditions C’est-à-dire.2011.

La photo de groupe a été envoyée par Francis Barbe, elle provient de la collection de Renée Mioque.

Albert Marquand se trouve au 2e rang (4e à partir de la droite). Jean Baptiste Goudon se trouve au 1er rang (1er à partir de la droite).

« Souvenirs de Louis Cretin soldat musicien au 149e Régiment d’infanterie. »

Pour en savoir plus sur les sergents Albert Marquand et Jean Baptiste Goudon, il suffit de cliquer une fois sur les deux images suivantes :

Albert_Marquand

Jean_Baptiste_Goudon

Pour en savoir plus sur le brancardier Louis Cretin, il suffit de cliquer sur l’image suivante :

Louis_Cretin

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à R. Mioque, à F. Barbe, à D. Browarski, à T. Cornet et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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