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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 janvier 2012

Jean Baptiste Goudon (1894-1920).

                  Jean_Baptiste_Goudon

Jean Baptiste Goudon voit le jour le 16 mai 1894, à Chamalières, dans le département de la Haute-Loire. Son père, Jean, est âgé de 32 ans à la naissance de son fils. Il travaille comme sabotier. Sa mère, Alphonsine Jousse, exerce la profession de femme de ménage. Elle a 30 ans lorsqu’elle met au monde son petit garçon. L’instituteur et le boulanger du village signent, en tant que témoins, l'acte de naissance de Jean Baptiste. 

La famille Goudon quitte l’Auvergne pour aller s’installer dans le département du Rhône. Elle s’établit dans la petite ville de Givors située à une vingtaine de kilomètres au sud de Lyon.

Devenu adulte, Jean-Baptiste va à Paris pour y exercer la profession d’électricien dans l’usine de la compagnie électro-mécanique du Bourget. Sa fiche signalétique et des services nous fait savoir qu'il est domicilié au 47 de la rue Hermel dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.

Un nouveau conflit contre l’Allemagne débute en août 1914. Le jeune Goudon, soldat de la classe 1914, doit se rendre à Épinal pour être incorporé au 149e R.I.. Jean Baptiste arrive au corps le 7 septembre 1914. Il est nommé caporal le 28 juin 1915, puis sergent le 29 octobre de la même année.

Georges Goudon, sous-officier à la 10e compagnie du 149e R.I., bénéficie d'une permission en août 1917. Il se rend à Givors pour épouser une jeune couturière du nom de Marie Jeanne Sapet. De cette union naîtra un garçon qu’ils prénommeront René Jean Antoine.

Comme l'attestent ses nombreuses citations, le sergent Goudon à participé à la plupart des combats dans lesquels son régiment s'est trouvé engagé. L’Artois, Verdun, la Somme, le chemin des Dames, sont maintenant des noms inscrits à jamais dans sa mémoire.

Le 23 mars 1918, la 10compagnie occupe un secteur au Violu, dans le département des Vosges. Blessé, Jean Baptiste Goudon est évacué vers l’arrière. 

La fiche matricule du sergent Goudon fait état d’une ablation d’une phalange à moitié de l’index droit et d’une légère raideur des doigts trois et quatre expertisées par la commission de réforme grenobloise du 30 septembre 1918. Ces « séquelles de guerre » sont-elles dues à la blessure du 23 mars ? Rien ne le prouve.

Les longs mois passés dans les tranchées n'ont fait qu'agraver son état de santé.Jean Baptiste Goudon est très gravement malade. 

Il est proposé pour la réforme n°1, avec gratification renouvelable de 2e catégorie pour bacillose pulmonaire ouverte, autrement dit pour tuberculose.

Ironie du sort… Ayant échappé, à de multiples reprises, à la mort durant le conflit, il est emporté par la maladie qui le ronge depuis longtemps. Le 14 avril 1920, dix-sept mois après la signature de l’armistice, la tuberculose a  raison de lui. Jean Baptiste Goudon décède dans son domicile au n° 26 de la rue Émile Zola à Givors. Son nom n’est pas gravé sur le monument aux morts de cette commune.

Le sergent Goudon était un ami proche d’Albert Marquand. Son nom est évoqué à plusieurs reprises dans le livre de Francis Barbe. « Et le temps à nous est compté. »

Jean Baptiste Goudon repose dans une sépulture familliale au cimetière de Givors.

Sepulture famille Goudon

Décorations obtenues :

Croix de guerre avec 3 palmes, 1 étoile d'argent et une étoile de bronze

Citation à l’ordre du régiment :

« Soldat d’une énergie et d’un courage remarquables. Le 16 juin 1915, à Notre-Dame-de-Lorette, a, par son exemple, entraîné ses camarades à l'attaque et a ramené dans les lignes le corps d'un de ses camarades tué. »

Citation à l’ordre de la division :

« Jeune sous-officier d’une bravoure magnifique. Toujours plein d’allant et d’entrain, sait obtenir de ses grenadiers le meilleur rendement. S’est montré particulièrement courageux et actif du 1er au 6 avril 1916 en défendant un petit poste très menacé. »

Citation à l’ordre de l’armée :

« Sous-officier grenadier d’une bravoure magnifique. Le 9 juillet 1916 a entraîné brillamment ses grenadiers à l’attaque d’un petit poste ennemi ; grâce à son habileté et à son audace, a ramené 8 prisonniers. »

Citation à l’ordre de l’armée :

« Sous-officier, d’une témérité au-dessus de tout éloge. A pris dans des circonstances très difficiles le commandement de sa section pour les conduire à l’assaut d’une position organisée. A fait des prisonniers. »

Médaille militaire 

« Sous-officier d’une rare bravoure, le 4 septembre 1916 est parti avec la première vague, à la tête de ses équipes de grenadiers, a progressé d’une façon brillante dans le village attaqué et a fait de nombreux prisonniers. A ensuite fortement contribué à la capture de 4 mitrailleuses ennemies qui arrêtaient nos troupes d’assaut et a fait prisonnier tout le personnel de ces pièces. Déjà 3 fois cité à l’ordre. »

La présente nomination comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme.

Baptiste Goudon a également reçu la croix de Saint-Georges (4e classe) au nom de S.M. l’empereur de Russie, pour sa belle conduite au feu.

Sources :

Fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales du Rhône.

La photographie de groupe a été envoyée par Francis Barbe, elle provient de la collection personnelle  de Renée Mioque.

Le cliché de la sépulture a été trouvé sur le site "Généanet".

« Et le temps à nous, est compté. » Lettres de guerre (1914-1919) d’Albert Marquand. Présenté par Francis Barbe, avec une postface du général André Bach. Éditions C’est-à-dire.2011.

Livre d’or de la compagnie mécanique du bureau de Paris et du Bourget. Imprimerie L. Hardy, 40 rue du chemin vert.

J.M.O. de la 43e D.I.. C.H.D. de Vincennes. Ref : 26 N 344/8.

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à G. Rivière, à S. Agosto, à F. Barbe, à V. Degorgue et à la mairie de Givors.

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