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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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13 mars 2015

Dans le département du Doubs, du côté de la frontière suisse...

Herimoncourt

Après avoir effectué plusieurs jours de marche, le 149e R.I. prend ses nouveaux quartiers à proximité de la frontière suisse, à la mi-décembre 1917.

Le 15 au soir, deux compagnies du 1er bataillon cantonnent à Vaudoncourt, la compagnie restante du bataillon s’est installée à Montbouton. Les hommes du 2e bataillon posent le sac à dos à Dasle. Quant au 3e bataillon, il s’établit à Hérimoncourt avec l’E.M. et la C.H.R. du régiment. Tous les hommes sont confortablement logés.

Carte_1_frontiere_suisse

Durant toute cette période, le régiment va effectuer de nombreux travaux pour le compte du 40e C.A.. Il doit participer à l’organisation défensive du territoire tout en contribuant à l’amélioration des voies de communication et  à l’aménagement des cantonnements.

Pas de repos dominical pour les hommes qui doivent travailler les dimanches 23 et 30 décembre. En revanche, la troupe peut se détendre le 25 décembre et le 1er janvier.

La formation théorique n’est pas oubliée. Celle-ci  occasionne quelques changements dans l’organisation de la vie quotidienne. Le lendemain de Noël, les éléments du régiment qui partent à l’instruction sont relevés par des unités qui sont affectées aux travaux. Le stationnement du 149e R.I. est légèrement modifié. L’E.M., la C.H.R. et le 3e bataillon du régiment viennent s’installer à Seloncourt.

Carte_2_frontiere_suisse

Les chutes de neige sont abondantes. Depuis le 28 décembre, les unités chargées des travaux sont employées,en partie ou en totalité, au déblaiement des routes dans la zone de leurs cantonnements. Les travaux « ordinaires » qui sont assignés initialement aux différents groupes sont suspendus, au moins jusqu’au 30, en attendant le retour d’une météo plus clémente.

1er janvier 1918 

Une équipe du peloton des canons de 37 mm du 149e R.I. se met en route, pour suivre le cours spécial d’obusier stokes qui doit se dérouler dans la ville de Belfort.

2 janvier 1918 

Le déblaiement de la neige est dorénavant effectué dans la zone concernée par des détachements, qui sont prélevés sur les unités stationnées dans les régions les plus voisines. Le lieutenant Lobjoy du 149e R.I. cantonné à Montbouton est chargé de la surveillance de ce travail.

Le commandant du D.T. /43  vient faire une conférence sur l’emploi de la T.P.S. et de la T.S.F., aux hommes qui ne manient pas la pelle et la pioche.

4 janvier 1918 

Le 1er bataillon du 149e R.I., installé à Vaudoncourt, envoie chaque matin un nombre important de soldats, pour aller travailler à Saint-Dizier.

5 janvier 1918 

Les mouvements nécessités par la relève des bataillons à l’instruction par les bataillons aux travaux s’exécutent dans la journée. Le 2e bataillon quitte Dasle pour venir à Seloncourt. Il permute avec le 3e bataillon. La 10e compagnie prend la direction de à Vaudoncourt.

Carte_3_frontiere_suisse

Legende_carte_3_frontiere_suisse

Albert Marquand évoque ce quotidien dans un courrier adressé à sa famille :

« … Pour moi, rien de neuf, sinon que nous changeons encore une fois de cantonnement. Oh, le nouveau n’est qu’à 4 km de Dasle. Seulement, nous voilà retournés dans les villages, et ce ne sera plus la propreté et les coquets intérieurs des ouvriers de la vallée…

… là-bas, nous recommencerons les travaux à 7 km de distance, ce qui fait 14 km par jours ! Il continue de faire un froid sibérien. La nuit, le thermomètre descend à -20° ! Les traîneaux attelés font fureur… »

Frontiere_suisse_pr_s_d_Herimoncourt

7 janvier 1918 

Les compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. qui sont cantonnées à Vaudoncourt, et qui travaillent depuis plusieurs jours à Saint-Dizier viennent s’installer dans cette commune. Elles sont accompagnées par 120 travailleurs d’artillerie qui occupaient le village de Dasles. Le bataillon prend également à sa charge l’organisation du P.A. de Villars-le-Sec.

Carte_4_frontiere_suisse

Albert Marquand raconte dans deux autres lettres…

9 janvier 1918

«… Nous avons encore changé de cantonnement à deux kilomètres du précédent. La compagnie seule s’y trouve. Ce qui fait que nous jouissons d’une tranquillité relative du point de vue du service. Seulement, voilà le hic, pour aller travailler à la frontière,  nous devons toujours faire 7 kmaller et autant retour. Avec les glaciers qui coupent les routes actuellement, cela n’a rien d’intéressant !... »

10 janvier 1918 

« … La température change. Maintenant, il y a 50 cm de neige et les travaux sont suspendus jusqu’à nouvel ordre… »

Un exercice de liaison a lieu dans la région englobant les communes de Beaucourt, de Montbouton, de Dasle, de Vaudoncourt, et de Seloncourt. Cet entraînement se fait sous la direction du colonel commandant le 149e R.I..

11 janvier 1918 

La compagnie de mitrailleuses du 1er bataillon du 149e R.I. est désignée pour aller suivre le cours de tir indirect du fort la Rudolphe, près de Belfort.

13 janvier 1918 

Les unités de la 43e D.I. sont informées qu’elles seront bientôt enlevées par voie de chemin de fer pour être acheminées dans une nouvelle région.

14 janvier 1918 

La 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I. fait mouvement pour aller cantonner à Morvillars le 14, au fort du Rudolphe le 15, pour ensuite suivre le cours de tir indirect.

15 janvier 1918 

Les unités de travail de la 43e D.I. cessent tous les chantiers engagés dans la soirée.

16 janvier 1918 

La 43e D.I. s’apprête à quitter le secteur occupé depuis la mi-décembre. Toute la journée est consacrée aux préparatifs de départ. Il faut rassembler le matériel, verser les outils au génie et mettre de l’ordre dans les cantonnements.

Malgré tous ces dispositifs, certains ordres sont maintenus. Le sergent Boisset, un caporal et 8 hommes du peloton de bombardiers du 149e R.I. devront se mettre en route le lendemain pour rejoindre la caserne Bougerel de Belfort. Ils ont tous été désignés pour suivre les cours sur l’utilisation des lance-flammes.

Les bataillons du 149e R.I. s’apprêtent à boucler les sacs à dos. Ils doivent se tenir prêts à rejoindre les quais de gare où les attendent les trains qui vont les acheminer vers une région qu’ils connaissent bien. Direction les Vosges…

Sources bibliographiques :

J.M.O. de la 43e D.I. : S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/7.

J.M.O. du 1er B.C.P. : S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/4

J.M.O. du 31e B.C.P. : S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/28.

J.M.O. du 158e R.I. : S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/14.

« Et le temps à nous, est compté. » Lettres de guerre (1914-1919) d’Albert Marquand. Présenté par Francis Barbe, avec une postface du général André Bach. Éditions « C’est-à-dire ».2011.

« Souvenirs de Louis Cretin soldat musicien au 149e Régiment d’infanterie. »

Pour en savoir plus sur le sergent Albert Marquand il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

Et_le_temps___nous_est_compt__

Pour en savoir plus sur le brancardier Louis Cretin, il suffit de cliquer sur l’image suivante :   

Carte_postale_Louis_Cretin_1

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à D. Browarski, à T. Cornet et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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