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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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27 novembre 2015

Émile Constant Camuset (1890-1914).

Emile_Constant_Camuset

Eugène Athanase Olivier Camuset et son épouse Maria Louise Augustine Guillon vivent dans le petit village de Motey-sur-Saône, lorsque leur fils Émile Constant naît le 25 janvier 1890. Le même jour, la mère donne également naissance à une petite fille Berthe Aline.

Les parents de ces petits jumeaux sont venus s’installer dans la Haute-Saône, département d’origine du père, après s’être mariés le 20 mars 1886 dans le 9e arrondissement parisien. Ils ont déjà un premier enfant qu’ils ont prénommé Paul. Le père, un ancien cultivateur devenu garde forestier, sera amené à changer régulièrement de lieu de résidence au cours de sa carrière professionnelle. De cette union naîtront également Marcel, Olivier, Louis et Alice.

La fiche signalétique et des services d’Émile nous apprend que son degré d’instruction générale est de niveau 3 ; il sait donc lire écrire et compter. Malgré ce bagage, ce jeune homme ne suivra pas les traces de son frère ainé qui deviendra professeur. Émile Constant exerçait la profession de domestique de culture.

Classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1911, il est déclaré « bon pour le service ». Incorporé au 149e R.I. à compter du 9 octobre de la même année, il quitte le petit village d’Auvey pour rejoindre la ville d’Épinal.

Il est maintenu sous les drapeaux par application de l’article 33 de la loi du 21 mars 1905. Le certificat de bonne conduite lui est accordé à la fin de ses obligations militaires. De retour à la vie civile, il passe dans la réserve de l’armée active le 8 novembre 1913.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne arrive, il est rappelé à l’activité par décret du 1er août 1914. Le jour même, il rejoint son ancien régiment pour intégrer la 11e compagnie qui se trouve sous les ordres du capitaine Erhard.

Quelques semaines plus tard, il est grièvement blessé dans le secteur de Ménil-sur-Belvitte.

Son nom est inscrit dans la liste des blessés du J.M.O. du 149e R.I. à la date des 25 et 26 août 1914.

Probablement intransportable, l’homme a dû être laissé sur place, au moment où le régiment bat en retraite, comme bon nombre de ses camarades.

L’acte de décès de ce soldat ne sera officialisé que le 17 novembre 1920, à la suite d’une décision prise par le tribunal de Gray.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer sur l’image suivante.

149e_groupe

Cette famille sera terriblement endeuillée par la guerre. Trois des cinq frères y trouveront la mort.

Eugène Camuset est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 21 mai 1922) :

« Soldat courageux et dévoué, tombé au champ d’honneur le 25 août 1914 à Ménil-sur-Belvitte. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Émile Camuset repose actuellement dans le cimetière national français de Rambervillers, une commune qui se trouve dans le département des Vosges. Sa sépulture porte le numéro 644.

Sepulture_Emile_Constant_Camuset

Son nom est inscrit sur deux monuments aux morts, celui d’Auvet-et-la-Chapelotte et celui de Chargey-les-Gray.

Sources :

Le portrait d’Émile Constant Camuset est extrait du site « MémorialGenWeb ».

Le site des archives départementales de la Haute-Saône ainsi que ceux de « Mémoire des hommes » et de « Généanet » ont été consultés pour construire cette petite note biographique.

La photographie de la sépulture d’Émile Constant Camuset a été réalisée par J.C. Balla.

Un grand merci à M. Bordes, à J.C. Balla, à A. Carrobi, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

20 novembre 2015

Joseph Marcel Moinel (1892-1914).

Marcel_Moinel

Joseph Marcel Moinel est né le 30 octobre 1892 au domicile de ses parents, dans le petit village de Bouzemont. Cette commune est située dans l’arrondissement de Mirecourt, à 22 km d’Épinal. Joseph, son père, est âgé de 42 ans ; il exerce la profession de terrassier. Sa mère, Marie Joséphine Poussot, travaille comme brodeuse. Elle a 34 ans.

Encore enfant, il se rend à la blanchisserie et teinturerie de Thaon-les-Bains. En effet, la petite note biographique qui accompagne son portrait dans le livre d’or de cet établissement nous apprend qu’il y a travaillé durant 9 ans. Si cette information est exacte, il aurait donc commencé à exercer une activité professionnelle dès l’âge de 12 ans.

Conscrit de la classe 1912, il doit intégrer le 149e R.I., son régiment d’affectation, en octobre 1913.

Au début du mois d’août 1914, Joseph Marcel est inscrit dans le registre de la 10e compagnie comme simple soldat. Cette formation se trouve sous l’autorité du capitaine Laure. Le régiment,qui fait partie des troupes de couverture, doit quitter la ville d’Épinal dès le 1er août 1914 pour se diriger vers la frontière. La déclaration de guerre n’est pas encore officialisée.

Pour cet homme, comme pour beaucoup de ses camarades de caserne, l’engagement dans le conflit sera de courte durée. Son nom est enregistré dans la liste des disparus du J.M.O. du régiment à la date du 25 août 1914. Son décès ne sera officialisé qu’à la date du 8 août 1917, suite à une décision prise par le tribunal civil de première instance de la ville d’Épinal.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Fagnoux

Le soldat Moinel repose actuellement dans le cimetière national de Rambervillers. Sa sépulture porte le numéro 666.

Sepulture_Joseph_Marcel_Moinel

Joseph Marcel Moinel fait partie de ces jeunes hommes qui n’avaient pas quitté le statut de célibataire. Il est passé directement de l’école au monde du travail avant de rejoindre celui de la caserne.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Thaon-les-Vosges.

Sources :

Le portrait de Marcel Moinel est extrait du livre d’or des membres du personnel de la blanchisserie et teinturerie de Thaon, morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918.

Les sites « Mémoire des hommes » et « Généanet » ont été consultés pour construire cette petite note biographique.

La photographie de la sépulture de Marcel Moinel a été réalisée par J.C. Balla.

Un grand merci à M. Bordes, à J.C. Balla, à A. Carrobi, à la mairie de Bouzemont et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

13 novembre 2015

Charles Géhin (1883-1914).

Charles_Gehin

Charles Géhin voit le jour le 21 novembre 1883 dans la préfecture vosgienne. Ses parents, Valentin et Christine Luder, tous deux d’origine alsacienne, se sont mariés à Oderen. Charles sera le dernier né d’une fratrie de 6 enfants.

Quelque temps avant sa naissance, monsieur et madame Géhin quittent la vallée de la Thur avec leurs cinq autres enfants, Adolphe, Jacques, Thérèse, Abel et Odile, pour venir s’installer à Épinal. Le père a trouvé un emploi dans une des imprimeries de la ville.

L‘année de ses 21 ans, Charles est incorporé au 149e R.I.. Plus chanceux que la plupart des autres conscrits, le jeune homme ne se trouve pas dans l’obligation de quitter sa ville natale pour aller revêtir son uniforme de soldat.

Charles Géhin obtient son certificat de bonne conduite après avoir effectué son service militaire. De retour à la vie civile, il se fait embaucher à la blanchisserie et teinturerie de Thaon-les-Vosges. La petite notice biographique, qui accompagne son portrait dans le livre d’or de cette entreprise, nous fait savoir qu’il va y exercer son métier d’ouvrier durant 8 années.

Il fait la connaissance de Marie Emma Laurent, une jeune femme qu’il épouse le 24 avril 1908, à Thaon-les-Vosges.

Le conflit contre l’Allemagne éclate en août 1914. À cette période de sa vie, les obligations militaires de Charles Géhin sont assez lointaines. Il n’avait plus qu’une période d’exercices de quelques jours à faire lorsqu’il sera territorial. Mais il va en être tout autrement pour lui !

Il lui faut jeter un rapide coup d’œil à son livret militaire pour se remémorer les consignes à suivre en cas de mobilisation. Charles doit se rafraîchir la mémoire car tout cela est bien loin ! Il est maintenant âgé de 31 ans. Charles Géhin fait partie de la réserve depuis 6 années.

L’homme abandonne tout pour rejoindre la caserne Courcy, un lieu qu’il connaît bien puisqu’il y a fait son service militaire 11 ans plus tôt.

Étant donné son âge, il aurait dû être incorporé au 349e R.I. ;  au lieu de cela, il va retrouver son ancien régiment de conscrit.

Son nom est enregistré dans la liste des blessés de la 1ère compagnie qui se trouve dans le J.M.O. du 149e R.I. aux dates des 25 et 26 août 1914. Mais ce n’est que le 11 août 1920 que le tribunal civil de première instance de l’arrondissement d’Épinal officialisera le décès de Charles Géhin au 25 août 1914.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Le soldat Gehin repose actuellement dans une sépulture individuelle située dans le cimetière national français de Badonviller. Le n° 936 est inscrit sur sa croix.

Sepulture_Charles_Gehin

 Sources :

Le portrait de Charles Gehin est extrait du livre d’or des membres du personnel de la blanchisserie et teinturerie de Thaon, morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918.

Les sites « Mémoire des hommes » et « Généanet » ont été consultés.

La photographie de la sépulture de Charles Gehin a été réalisée par B. Pierre.

Un grand merci à  M. Bordes, à A. Carrobi, à B. Pierre, à la mairie d’Épinal et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

6 novembre 2015

Paul Joseph Auptel (1891-1914).

Paul_Joseph_Auptel

Né de Jean Baptiste et de Marie Amélie Thiriet, Paul Joseph voit le jour le 5 août 1891 dans le hameau de Nol situé à proximité du petit village vosgien du Syndicat. Son père est cafetier. Il est âgé de 31 ans au moment de la naissance de son fils. Sa mère est un peu plus jeune, elle a 28 ans.

En octobre 1912, Paul Joseph est incorporé au 149e R.I..

Au début de l’année 1914, il est toujours domicilié à Syndicat. Mais il est inutile de chercher à le localiser dans une des bâtisses de cette commune ! En effet, l’homme se trouve toujours sous les drapeaux et il n’est libérable qu’à compter du mois d’octobre 1914.

À cette période de l’année, personne ne sait encore qu’une véritable tragédie mondiale est en train de se profiler…

Fin juillet 1914, le 149e R.I. est en manœuvre au camp du Valdahon. Les menaces de guerre contre l’Allemagne se confirment. Le régiment qui fait partie des troupes de couverture, doit rejoindre au plus vite la caserne Courcy pour les derniers préparatifs.

Le caporal Auptel commande à présent une escouade de 13 hommes. Ce petit groupe de soldats appartient à la 12e compagnie sous l’autorité du capitaine Henri Cadeau.

Le 1er août 1914, il faut prendre la direction de la frontière. Les compagnies du 3e bataillon du 149e R.I. quittent leurs lieux de cantonnements pour rallier la gare d’Épinal. Les quais grouillent de monde.

Parmi cette foule, il y a Paul Joseph Auptel. A-t-il eu l’occasion de revoir ses proches avant de monter dans le train ? Sans doute que non, le village du Syndicat est tout de même à quelques 36 kilomètres de la préfecture spinalienne…

Le 9 août 1914, c’est le baptême du feu pour le régiment. En fin d’après-midi, une section de la 12e compagnie est engagée dans le secteur du Renclos-des-Vaches. L’escouade du caporal Auptel fait-elle partie de ce groupe d’hommes ? Il est impossible de le savoir !

Le 21 août 1914, la 12e compagnie est engagée au complet dans le combat qui se déroule dans le secteur d’Abreschviller. Le caporal Auptel se trouve au milieu de la mêlée.

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_1_journee_du_21_aout_1914_

Paul Joseph Auptel ne connaîtra pas bien longtemps les horreurs de la guerre. Une lecture attentive du J.M.O. du 149e R.I. nous fait savoir qu’il est inscrit dans la liste de l’état des pertes de la journée du 25 août 1914.

Il y a de fortes probabilités pour que cet homme ait été tué au cours de l’engagement de sa compagnie, dans le combat qui s’est déroulé dans le secteur de Bazien.

Son corps fut probablement inhumé par les Allemands, ou sous leur autorité, puis exhumé par les Français après la reprise du secteur. Il fut identifié par les hommes de l’ambulance d’armée n°11 plusieurs semaines après le déroulement des combats, ce qui explique le fait qu’il ait été enterré officiellement le 14 novembre 1914 à Anglemont comme il est indiqué sur son acte de décès.

Son acte de décès ne sera retranscrit dans sa commune d’origine que le 4 septembre 1916.

Paul Joseph est resté célibataire.

Son nom est inscrit sur la plaque commémorative qui est apposée sur le mur de la mairie de son village natal.

Le caporal Auptel a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 19 décembre1919) :

« Caporal brave et courageux. A succombé aux blessures reçues glorieusement, le 25 août 1914, à Ménil-sur-Belvitte (Vosges) »

 Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Pour en savoir plus sur la vie du capitaine Henri Cadeau, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

Capitaine_Cadeau

Sources :

Actes de naissance et de décès de Paul Joseph Auptel.

Fiche individuelle consultée sur le site « mémoire des hommes ».

Un grand merci à M. Bordes, à C. Auptel,  à A. Carrobi et à É. Mansuy. 

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